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Pierre Bergounioux

Extraits

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Critique littéraire

Pierre Bergounioux : le présent de l'invention

Accompagnements, analyses et célébration, tout à la fois : les textes recueillis embrassent l'ensemble d'un parcours, mais sous des perspectives diverses donnant la parole ici à des essayistes, là à des écrivains qui ont fait l'amitié de dire l'empreinte d'une oeuvre dans le siècle ou l'impression durable de cette oeuvre dans leur propre sensibilité. Ce présent, c'est aussi celui que Pierre Bergounioux nous a fait, en nous ouvrant son atelier, à travers quelques pages inédites de ses carnets de notes, des photographies qui scandent son histoire ou un entretien qui embrasse à la manière d'un panorama saisissant ces quelque quatre-vingts volumes publiés.

09/2019

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Monographies

NE SE PERD NI NE MEURT - Pierre Bergounioux et Marinette Cueco

Cet ouvrage est composé d'oeuvres réalisées par Marinette Cueco accompagnées par un texte de Pierre Bergounioux. Seuls les textes en regard des illustrations sont imprimés en une manière de palimpseste sur un feuillet remplié, grecqué et collé, dos inversé.

09/2023

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Littérature française (poches)

François

François est le prénom d'un frère imaginaire. Un frère aîné, dont la présence tutélaire aurait permis à Pierre Bergounioux de recoudre les lambeaux épars d'une insondable origine. François est celui qui aurait su. Qui aurait été le témoin des derniers feux d'une histoire familiale déchiquetée par les deux guerres qui se sont succédées dans la première moitié du vingtième siècle. Si les accidents géologiques, et géographiques, disposent sans ménagements de l'âme des êtres auxquels ils ont échu, ces opérations ne s'accomplissent que dans le temps, celui de l'histoire collective. Pour comprendre l'absence au monde d'un père, prendre la mesure de sa mélancolie, il a manqué à Pierre Bergounioux les quelques repères qui lui auraient permis de retisser les liens, de saisir le double enfermement où il a, dès l'abord, résidé : celui d'une province enclavée, sans réel contact avec les confins radieux des plateaux calcaires et ensoleillés du Quercy, entraperçus au sud du Limousin, d'une part, celui du mutisme radical d'un paternel que la présence d'un fils n'a jamais pu ranimer, d'autre part. C'est donc dans les limbes que ce livre profond et émouvant se faufile, à travers les linéaments d'une ascendance tenue comme au secret et qu'il lui a fallu reconstituer à partir de quelques fragments minuscules pour continuer à vivre, à penser, à s'émouvoir, à la suite d'un homme qui y avait renoncé. Pour la première fois sans doute, dans toute son oeuvre, Pierre Bergounioux établit le détail de la conjonction funeste qui lui a fait prendre pied au bord occidental ingrat du vieux massif central, en 1949. Quantité de membres de la parentèle, jusqu'alors méconnus, invisibles, y apparaissent, comme enfin sortis de l'ombre : quatre générations qui lui ont donné le jour. Le lecteur ne sera pas fâché de voir figurer en annexe un arbre généalogique. "C'est tard qu'on tire parti des expériences liminaires. Elles dépassent tellement notre discernement, nos courtes personnes, qu'elles restent prises dans un repli de la mémoire jusqu'à ce qu'il s'avère, un jour, qu'elles expliquent presque tout. On se demande comment on a bien pu ne pas voir ce qui crève les yeux alors qu'il faut l'avoir perdu pour s'en aviser. La conscience, qui est notre contribution amère, douteuse, fugace et lacunaire, à la réalité, nous la tirons de la perte et de la destruction". P. B.

11/2019

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Littérature française

L'arbre sur la rivière

Pomme, Alain, Daniel et le narrateur : ils sont quatre. Quatre garçons de huit ou dix ans qui vont grandir, et que la vie, en étendant ses branches, menace de séparer. Mais, à vingt ans encore, ils garderont en commun l'image d'un autre arbre non moins vrai, indéracinable : celui dans lequel jadis ils se perchaient pour guetter des poissons fabuleux, rêver de la mer lointaine où conduisent les remous de la rivière et les pages frémissantes des livres. Ne gâtons pas, en la racontant, la fin de celui-ci. Le suspense y est celui d'une quête contradictoire, immémoriale : celle de l'aventure et de l'ailleurs, celle de l'enracinement dans un temps doré immobile. Ou plutôt même la recherche des deux, que la transparence et la fidélité des coeurs rendent compatibles. Personne mieux que Pierre Bergounioux ne sait nous replonger dans le monde foisonnant de l'enfance et de l'adolescence, où tout devient possible en effet : une lumière unique y traverse les émotions et les instants, des plus simples au plus complexes ; une foi qui ignore son pouvoir y joue avec les dés de l'improbable. Car L'arbre sur la rivière est également un récit plein de surprises et de mouvement, parfois de drôlerie : une équipée, une épopée de l'amitié, et dont les héros modestes eux-mêmes sont les dieux.

12/1988

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Littérature française (poches)

Miette

Le haut plateau granitique du Limousin fut l'un des derniers refuges de l'éternité. Des êtres en petit nombre y répétaient le rôle immémorial que leur dictaient le sang, le sol et le rang. Puis le souffle du temps a touché ces hauteurs. Ce grand mouvement a emporté les personnages et changé le décor. On a tâché de fixer les dernières paroles, les gestes désormais perdus de ce monde enfui.

10/1996

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Littérature française

Géologies

Le sol qui nous porte subvient plus ou moins libéralement à nos besoins. Il nous affecte encore par le relief, la teinte, la texture qu'il a pris en des temps très anciens. Le grès primaire, qui affleure ici et là dans le pays, fait la vie difficile à ses occupants. Il inspire, de surcroît, des sentiments chagrins. C'est cette double emprise des moins bonnes terres de l'économie politique sur la vie physique et sentimentale qu'on a cherché à fixer.

05/2013

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Littérature française

Chasseur à la manque

Dans les reculées provinces persistait, il y a peu, le néolithique, qui est un bref et tardif épisode de l’âge de pierre. Il n’était pas dit que le temps des grandes chasses était révolu. Les bêtes agissaient comme si le jeu continuait. Comment ne pas s’y prêter? Voici quelques scènes prises sur le vif.

04/2010

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Littérature française

Un abrégé du monde

Ce qui se donne pour la réalité peut inspirer d'emblée d'importantes réserves. On n'y saurait souscrire sans dommages ni pertes. Un travail s'impose, qui consiste à extraire du tout-venant et à serrer à part, dans une boîte en carton, par exemple, les choses qui sont bonnes. On aura alors un monde et la sorte de vie, parcellaire, confinée mais, somme toute, acceptable, qui va de pair.

11/2014

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Littérature française

La mue

"Si les têtards tressautants et vrombissants n'avaient pas surgi, là, entre le compotier de pêches, le vase en opaline de maman, la Seine (ou la Marne) sous verre de Marquet et le petit meuble en palissandre, dans la lumière du même jaune mûri, succulent, que les fruits, peut-être que rien de ce qui a eu lieu ne se serait produit. . ". Mais qu'est-ce qui s'est produit ? La mue, qui est le septième roman de l'auteur, précisément le raconte, et - comme les récits précédents, mais à sa façon particulière - est en effet l'histoire d'une métamorphose, la plus complète, la plus grave, celle qu'une sensibilité et un esprit subissent entre le début et la fin de l'adolescence. Aux bouleversements intérieurs répondent ceux d'un monde lui-même en crise, entre la guerre du Viêt-nam et les événements de mai 1968. Le talent de Pierre Bergounioux réussit là une plongée parfois presque hallucinée dans l'univers d'un être en proie à l'acuité de son regard et à la violence de l'univers.

10/1991

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Littérature française

Lundi

Les jours de la semaine étaient voués, chacun, à une divinité dont le nom affleure toujours. C'est à un astre mort que le lundi emprunte le sien et la vie qu'on menait, ce jour-là, il n'y a pas si longtemps, encore, s'en ressentait. On était aux prises, du matin au soir, avec d'obscurs maléfices auxquels on n'était jamais sûr d'échapper. En voici quelques-uns.

03/2019

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Littérature française

Une terre sans art. Suivi de Sortir des plis

"Les artistes, comme tous les hommes, mangent." Partant de l'idée que la pénurie matérielle engendre le déficit culturel, Pierre Bergounioux brosse le portrait historique d'un Limousin éloigné du vaste monde, davantage remarquable pour le vert frais de ses taillis et l'innocente blancheur de ses ruisseaux que pour la prolifération de textes et de créations de l'esprit. Avec le nouveau millénaire, le numérique et la circulation de l'information, l'auteur invite son territoire et ses habitants à quitter l'ère de granit pour rejoindre la fluidité du monde.

10/2018

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Littérature française (poches)

La bête faramineuse

Le narrateur et son cousin Michel âgés de onze ans passent leurs vacances dans une maison de Corrèze où leur grand-père est en train de mourir tout doucement après une existence d'aventures extraordinaires sur des continents lointains. Il n'en faut pas plus pour que l'esprit des deux garçons s'enflamme et réussisse à passer sans le moindre hiatus d'une réalité quotidienne heureuse aux jeux fantastiques de l'imagination. Comme pour marquer la fin de leur enfance, ils inventent deux rites de passages. Dans le bois voisin, la nuit, il s'agit de traquer une bête fabuleuse, surgie du fin fond de l'Afrique, avec les récits et les livres du grand-père. Puis sur le désertique plateau de Millevaches, de marcher jusqu'aux sources de la Corrèze, où le père a l'habitude de pêcher des truites. Mais la Corrèze qu'ils découvrent n'est qu'un filet d'eau. Où sont les truites ? Deux questions capitales se posent alors. Au père : As-tu menti ? Au grand-père : As-tu peur de mourir ? Pierre Bergounioux évite aussi bien le ton de la narration enfantine que celui du souvenir. Il a inventé autre chose d'absolument original pour faire revivre la sensibilité d'un âge exigeant et lucide, bien que mêlé de rêves, encore.

02/2017

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Littérature française (poches)

L'orphelin

"Il était cinq heures lorsque le téléphone a sonné. Je suis souvent levé à cette heure où la nuit règne encore mais, ce matin-là, je dormais et c'est en rêve que j'ai su que mon père était mort. J'attendais ce moment depuis le moment où j'ai appris que nous mourrons, tous, et qu'il nous faut attendre. Il avait visité la place vingt-huit ans auparavant, au début du mois de juillet de ma treizième année. Je campais, sous la tente, à cinq cents kilomètres de la maison mais je vois l'étroit vestibule, la pomme du premier balustre en chêne verni, les deux portes latérales et l'amorce de l'escalier avec une telle netteté qu'aujourd'hui encore, je m'y laisserais prendre. La scène ne comporte aucune incongruité. Les portes sont à la bonne hauteur. Le bois de la rampe a la couleur du chêne. Je discerne mal les traits de ceux qui m'entourent mais cela se produit également de ce côté-ci quand on se trouve aux prises avec une douleur extrême. En revanche, je vois mon père étendu au pied du balustre. On a repêché son corps dans la Vézère".

11/2009

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Littérature française

La fin du monde en avançant

Une ère nouvelle a débuté. On le mesure moins à la diffusion de procédés bizarres, à la banalisation d'usages incongrus qu'à la disparition d'un certain nombre d'évidences qui paraissaient devoir régner toujours. Les unes, comme l'espoir d'un bonheur provincial, péchaient par leur anachronisme, leur exiguïté. D'autres, en revanche, dont la portée était universelle, comme les significations véhiculées par la grande littérature, pâlissent devant la généralisation d'un intérêt spécial, trivial, celui du gain pécuniaire. Pareilles métamorphoses laissent rêveur, un peu mélancolique.

09/2011

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Littérature française

Catherine

Abandonné par sa femme Catherine, après dix ans de mariage, le narrateur se réfugie dans une petite maison qu'il vient d'hériter en Corrèze, toute proche du bourg où il est nommé professeur de français. C'est là qu'il va vivre le cauchemar de l'arrachement, la solitude, la tentation du suicide, ainsi que l'hostilité de ses voisins braconniers qui dévastent clandestinement son verger. Mais il va miser également sur l'espoir, celui de reconquérir Catherine. Car il lui envoie une lettre d'amour dément : consentira-t-elle à reprendre la vie commune ? En attendant la réponse à son ultimatum passionné, il se replonge dans la lecture de Flaubert comme dans un bain de vie seconde, à la fois organique et intellectuelle, qui lui permettra de survivre, jusqu'à l'extrême limite de ses forces, conscientes ou rêvées. Que sera le message de cette Catherine aussi lointaine que toute-puissante ? Ce roman, d'une violence dramatique patiente et concentrée, nous laisse jusqu'au bout dans l'anxiété. Mais pourquoi l'amour et l'intelligence ne triompheraient-ils pas, après le doute et le chagrin, des forces mises en jeu par le destin ?

02/1984

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Littérature française

La gorge

De son premier livre en 1984 (le publiant, encouragé par Jacques Réda et Pascal Quignard) révélant une écriture exigeante à ses plus récents essais dotés d'une poétique conviction, Pierre Bergounioux, jamais loin de la Haute-Corrèze où il grandit, est devenu une des ? gures essentielles du paysage littéraire français. La gorge s'inscrit dans son oeuvre comme un texte singulier et capital : il rejoint ses écrits d'inspiration autobiographique où le sujet est soumis au chaos du temps. Son passage y est une déchirure métamorphosant l'être, les territoires de l'enfance et la société toute entière des toits aux racines. Quittant les reliefs qui l'entourent depuis toujours, un homme embarque à bord d'un train pour mener, au long des rails, une ultime bataille contre l'avenir et le passé. Le verbe de Bergounioux y est à son apogée et entretient une méditation lancée à toute allure dans les méandres de l'esprit. Le voyage dévoile une poésie infernale où la ré? exion embrasse chaque détail de l'âme du narrateur et chaque bribe du paysage. Le personnage, miroir du lecteur, ne peut s'en sortir sans vertige.

02/2022

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Critique

Agir, écrire

"Le passage de l'initiative aux mains de la classe ouvrière", les années trente, sont un pivot capital des visions historiques de Pierre Bergounioux. William Faulkner en est l'incarnation, il marque la rupture : désormais l'écrivain sera immergé dans le monde. D'une prose sans graisse, Pierre Bergounioux articule autour de cette idée un monde cohérent aux perspectives surprenantes sur l'acte d'écriture. On peut ne pas adhérer à ces partis pris, l'essentiel est ailleurs : il s'agit pour lui, à propos de Faulkner qu'il revendique comme une figure tutélaire, de montrer comment la parole s'enlève sur un fond de silence millénaire. Ce livre n'était plus disponible depuis près de dix ans.

02/2022

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Littérature française

B-17

Pierre Bergounioux présente ce texte haletant, philosophie de la guerre et du temps, par ces quelques mots : "Universellement connu sous l'appellation de Forteresse volante, le Boeing B-17 fut l'instrument principal des bombardements stratégiques qui ruinèrent l'Allemagne. Il emportait dix hommes sur des distances supérieures à trois mille kilomètres, dans l'hiver inexploré des hautes altitudes battues par le feu ennemi. Leur aventure collective n'a pas été contée. Ses possibles interprètes n'y ont pas survécu. A partir d'une image de B-17 en perdition, on a épilogué sur les chances du récit, la liaison toujours incertaine entre l'événement et sa relation".

02/2023

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Littérature française

Trente mots

Normalien et agrégé de lettres, mais aussi sculpteur, professeur, militant, père de famille, pêcheur de truites et de gros livres, Pierre Bergounioux partage sa vie entre les jours austères, laborieux, contraints, en banlieue parisienne et les solitudes lumineuses de la Haute-Corrèze. Toute son œuvre tourne autours du monde rural, sa rudesse et sa poésie, son emprise sur le destin des hommes qui y vivent, leur difficulté à dompter cette campagne hostile, à lui arracher une subsistance ou à lui échapper. A la manière d'un lexique, en trente mots choisis et lourds de sens pour lui, il entend ici éclaircir la douloureuse question des origines et du déracinement, non seulement géographique mais ontologique. Témoin du deuil de ce monde rural, à travers la mémoire longue des humbles, il observe en guetteur attentif, mais non pas nostalgique, ce qui, au-delà des bouleversements de l'histoire immédiate, traverse les générations et les relie à l'universel.

06/2012

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Littérature française

La maison rose

Le narrateur se souvient de la maison de son enfance, dans le Quercy. Il se revoit à la campagne, il a six ans, vit avec sa mère et ses tantes, rêve d'un oiseau d'or, partage les souvenirs de guerre de son grand-père. Il se revoit à dix ans, passionné de lecture, inquiet de l'absence de sa mère, refusant la mort de son grand-père, ayant mal au coeur lors des voyages en 4 CV. À quatorze ans, il tombe gravement malade et rejoint la maison du Quercy pour y voir mourir sa tante Lise. À dix-sept ans, il connaîtra d'autres deuils. Derrière tous ces morts de la maison rose, on découvre peu à peu de dramatiques histoires d'amour très anciennes, un épisode de la Résistance, et l'amour naissant du narrateur pour Catherine. Pierre Bergounioux a le don de voir, entendre, toucher, goûter, sentir mieux que quiconque. Les histoires qu'il nous rapporte prennent un extraordinaire relief, ainsi que cette maison rose, dont il en fait le coeur battant. La mort et la vie projettent à tour de rôle, fatalement, sur ce long récit leurs scintillations de plaisir, de douleur et de nostalgie. Il nous branche à la fois sur les beautés les plus secrètes d'une nature que l'auteur dévoile, et sur l'étrangeté des drames et des bonheurs humains.

12/1987

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Critique

Humanités périgourdines

Non content d'avoir été le berceau d'Homo sapiens sapiens–l'homme de Cro-Magnon, le Périgord peut encore s'enorgueillir d'avoir donné le jour à l'individu conscient de soi. C'est beaucoup, presque trop, pour une aussi petite région. Et pourtant, le fait est. Par une assez plaisante interversion des âges, on a su dans l'instant qu'un nouvel enfant était né. Un petit hobereau du nom de Michel Eyquem avait rédigé, en français, son acte de naissance dans son manoir de Montaigne.

06/2021

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Littérature française

Deux écrivains français

Deux essais, l'un sur Julien Gracq, l'autre sur Claude Simon, constituent ce petit volume. Pierre Bergounioux nous permet de lire ces deux auteurs dont les manières et la matière d'écriture sont si dissemblables, comme les interprètes du temps qui les a vu naître et vivre. Tout deux ont connu une même épreuve, et en partie construit leurs oeuvres sous le choc de l'effondrement général que constituèrent, pour la vieille société où ils avaient vu le jour, la guerre de 14 ? -? 18 puis la défaite de 1940.

12/2009

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Littérature française

Une chambre en Hollande

L'acte de naissance du sujet de la connaissance a été dressé par un Français. C'est le Discours de la méthode. Mais c'est en Allemagne que Descartes l'a conçu, en rêve, et aux Pays-Bas qu'il l'a rédigé. Si le monde se ramène depuis lors, à deux substances, l'étendue et la pensée, leurs rapports ne vont pas sans complications ni sautes. La vie même de Descartes en est l'illustration.

02/2009

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Critique littéraire

Jusqu'à Faulkner

Des infirmes, des sensitifs furent longtemps les plus qualifiés pour voir. Leur inaptitude aux luttes, aux travaux les tenait à l'écart, disponibles, pensifs - c'est pareil. L'heure est venue, au XIXe siècle, où cette élite vulnérable a éprouvé l'impossibilité d'aller plus loin, dans une Europe qui semblait aspirer, elle-même, au suicide. C'est alors qu'un petit homme s'est avancé à Oxford (Mississippi). PB

10/2002

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Littérature française (poches)

Le premier mot

"Grand-père détenait les éléments peu nombreux, très simples, de l'énigme. Il me plaît de croire qu'il a songé à m'en parler, qu'il attendait que passe l'instant immobile, l'éternel présent du premier âge pour me les livrer. Il est mort l'année de mes sept ans. Les quelques mots dont j'avais besoin l'ont suivi dans la tombe... " Ce bref roman d'éducation décrit la lente approche d'un écrivain vers "le premier mot" . Toute l'oeuvre de Pierre Bergounioux est soutenue et ravivée par cette autobiographie.

11/2019

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Littérature française

C'était nous

Autour du narrateur et de son cousin Michel qui, en dépit de leurs différences, vivent - éprouvent et agissent - comme une seule personne (l'un est droitier, l'autre gaucher), ce récit est peuplé de personnages et de péripéties que l'imagination des deux enfants dote d'une rare présence et de pouvoirs presque fabuleux. Il y a la Dordogne, la Vézère, des collines et des plateaux. Mais aussi des lieux plus secrets où leurs explorations prennent l'allure d'une quête immémoriale. Il s'agit d'affronter des monstres, de triompher d'obstacles et de la figure fascinante mais encore sans nom de la mort. Il s'agit de trouver le passage : celui qui déboucherait à la fois sur le suspense d'une ultime révélation et sur une liberté infinie. Qui n'a connu de quelque façon l'ardeur de cet âge héroïque ? Et plus tard le profond étonnement d'avoir changé, presque oublié, en présence de ceux qui vont prendre la relève, recommencer la quête ? Il n'y a rien d'intentionnellement symbolique, de fantastique dans ce nouveau récit de Pierre Bergounioux. S'il revêt cette dimension de mythe qui lui donne son ampleur, c'est à travers l'extrême présence des éléments et des choses, tous devenus des êtres ou des signes du monde mystérieux simplement parce qu'il est là, et que la seule aventure qui vaille y est revécue, intense, par deux enfants.

01/1990

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Littérature française

La notice

"J'étais raisonnable, à ma façon, en incriminant, la faiblesse de mon esprit, la bizarrerie de mon humeur, et non pas le monde qui me faisait face, avec ses habitants puisqu'il n'était, ne durait qu'avec leur assentiment. S'ils y avaient trouvé à redire, ils se seraient rendus en masse à la bibliothèque pour chercher, avec moi. La brochure n'aurait pas échappé longtemps à un effort déclaré, collectif, concerté. J'aurais attendu, confiant, dans un angle de la grande pièce, qu'un homme lève soudain la main, réclame le silence et lise, de sa voix grave, les pages qui expliquaient tout, le lieu, l'instant et le besoin de ces pages même. Mais les adultes ne fréquentaient pas tellement la bibliothèque. Le jeudi après-midi, qui était jour de congé, pour les scolaires, ils étaient quatre ou cinq, des retraités, le double, le samedi. On ne voyait jamais — je n'y ai songé qu'après — ni femmes ni enfants."

05/2017

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Littérature française

Le bois du chapitre. Verdun, 14-18

Le titre, amphibologique, dit tout. Précisons cependant que la scène a lieu, d'abord, dans les années soixante, à Brive-la-Gaillarde, devant le monument aux morts élevé, place Thiers, à la mémoire des soldats tombés pour la Patrie durant la Première Guerre mondiale. C'est là que se tiennent les cérémonies auxquelles l'enfant assiste, sans réaliser "? ce qu'ils furent ? ", tandis que les héros, un à un, disparaissent. Le même, jeune lecteur, ouvre pourtant à la bibliothèque municipale de l'endroit les livres sur l'époque afin d'en apprendre davantage sur les circonstances et les modalités du désastre, de trouver des explications sur ce qui a eu lieu, la présence des estropiés dont le nombre impressionne, la vue fait peur. Mais c'est l'incompréhension qui s'impose. Manquent aux livres noyés de gris "? le relief, les détails, les finesses ? ". Et puis l'enfant, tout au présent, est trop jeune quand s'interpose aussi, pour que la réalité se dresse enfin devant soi, l'échelle réduite des reproductions qui est censée la représenter mais, en partie, la trahit. Puis la scène se déplace, des années plus tard, à Verdun, toponyme qui, à sa façon lui aussi jusqu'à aujourd'hui, dit tout, des autres lieux qu'à soi seul il condense, de l'épouvante et du sacrifice des jeunes soldats ; Verdun où l'auteur s'est un jour rendu, comme pour constater, vérifier, in situ, pour établir enfin le rapport. Quand un temps persistent encore une approximative représentation du théâtre des opérations, la confusion, l'indistinction de l'enfance, soudain la géographie réelle dissipe tout des premières impressions, des lectures. Si bien qu'on n'en revient pas. "? Quelques centaines de mètres carrés ont reçu des millions d'obus ? ". Et, si l'horreur est encore tapie sous l'apparence des choses, c'est pourtant "? l'absence pure et simple qui témoigne du passé, de sa persistante présence ? ". La nature, le silence semblent avoir jeté sur les lieux un voile d'oubli. Quand, à la toute fin, "? un large morceau de drap noirci ? " bosselle la terre, l'auteur comprend qu'il est de trop, qu'il est temps de clore son métonymique Bois du Chapitre. "? Une dernière chose. Quand le monde, avec nous, commence, qu'on est momentanément, miséricordieusement, sans passé ni avenir, qu'on vit au présent, comment imaginer que tout n'a pas toujours été dans l'état où nous le trouvons, merveilleux, déchirant, nécessaire, injuste, parfait. Et lorsque l'heure a fini par venir où j'aurais pu lever la tête, demander à grand-père, à l'oncle, ou même, avec respect, infini ménagement, aux pauvres monstres, aux gueules cassées, aux aegipans, ils avaient disparu de la lumière tiède, changeante, où nous passons. ? " P. B. Pierre Bergounioux, né à Brive-la-Gaillarde en 1949, est l'auteur d'une oeuvre de tout premier plan qui compte près d'une centaine de titres. Du même auteur, les éditions Fario ont publié Deux écrivains français en 2010 et, dans la collection Théodore Balmoral, François en 2019 et Russe en 2021.

02/2023

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Littérature française

L'empreinte

Pierre Bergounioux ne cesse d'interroger l'épaisseur : l'empreinte est celle du limousin paternel dont il s'applique à retrouver contours, couleurs et contrastes. Sans cesse mêlés le temps long de la terre et celui, bref, des hommes se chevauchent et se répondent. Indisponible depuis près de dix ans, cette nouvelle édition creuse, avec Métamorphoses, les interrogations de Pierre Bergounioux sur le temps.

03/2021

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Littérature française

Carnet de notes. 2016-2020

Entamés au seuil de la trentaine, les Carnets couvrent quarante années d'une sorte de vie. Avec le cinquième, on se retrouve, on ne sait trop comment, septuagénaire, à peu près quitte des soins qui ont rempli l'intervalle, excepté celui, cher à Montaigne, d'apprendre à mourir. P. B.

04/2021