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Leyla Dakhli, Bernard Maris, Roger Sue, Georges Vigarello

Extraits

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Droit

Gouverner par la peur

De toutes parts montent les discours de la peur, des peurs. Peur de l'insécurité, de la précarité, du chômage. De la violence, de la marginalisation, d'être délocalisé. Peur de l'ouvrier chinois, du plombier polonais, de son collègue de travail, du terroriste. Peur aussi de ce que l'on mange, de ce que l'on boit, de son corps. Peur du changement climatique. Peur intime et peur publique. Peur de tout. Cette montée de la parole collective sur l'angoisse pourrait être positive : connaître et énoncer ses peurs, c'est déjà les combattre. Il suffirait de changer de regard, de déchausser les lunettes de la morosité ambiante pour prendre une mesure apaisée des évolutions positives comme des risques encourus par nos sociétés contemporaines. Or c'est tout le contraire qui se passe : loin de se réduire, nos peurs grandissent chaque jour un peu plus. Pourquoi a-t-on tant de mal à les affronter, dans un contexte qui est loin de s'être autant détérioré qu'on voudrait nous le faire croire ? L'exploitation de l'angoisse rapporte, et parfois beaucoup, au sens propre. Mais qui a intérêt à gouverner par la peur ? Quelles formes de résistance et quelles alternatives peut-on y opposer ?

02/2007

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Histoire internationale

Histoire du Proche-Orient contemporain

Retraçant l'histoire du Proche-Orient au XXe siècle en portant le regard sur les sociétés, cette synthèse entend situer les révolutions de 2011-2012 dans une généalogie des luttes dans la région. Contre la vision d'un monde arabe secoué de guerres et de soubresauts plus ou moins irrationnels, l'auteure écrit ici l'histoire des sociétés et des changements qui les affectent de la fin de l'Empire ottoman aux Etats modernes, en passant par la période de domination coloniale de l'entre-deux-guerres. Cette histoire commence par une révolution, celle menée au sein de l'Empire par les Jeunes-Turcs, et s'achève dans le cycle révolutionnaire actuel, marqué par l'expression de volontés fortes d'émancipation, mais aussi par des résistances et des violences immenses. Elle propose une chronologie de la région qui s'articule autour des moments de contestation et d'élaboration de voies nouvelles pour les sociétés et pour les Etats : luttes féministes, idéologies nationales ou transnationales, parcours de migrations, luttes ouvrières, mouvements de jeunesse, mouvements culturels...

05/2015

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Sciences politiques

L'esprit de la révolte. Archives et actualité des révolutions arabes

Les soulèvements qui se sont succédé dans le monde arabe en 2010 et 2011 n'ont pas épuisé leurs potentialités. Occupation des places, slogans dégagistes et anti-système, nouvelles mobilisations de la fin 2019 : l'expérience révolutionnaire arabe s'est étendue et déborde les limites qui étaient les siennes il y a dix ans. Elle a ébranlé les sociétés au point que, malgré les contre-révolutions, rien ne sera plus comme avant. L'Esprit de la révolte propose de lire la puissance politique des printemps arabes, leurs répertoires d'actions, les circulations de formes protestataires depuis leurs archives. Traces du temps révolutionnaire, ces documents sont autant de balises pour le futur si l'on prend le temps de les regarder, de les lire, de les écouter. Et nous espérons que nos lectrices et lecteurs pourront voir ce qui se raconte ici en creux des places européennes, des rues sud-américaines et d'une aspiration globale à " changer de système ". Sous la direction de Leyla Dakhli, dix chercheuses et chercheurs ont engagé une grande collecte : photos, tracts, vidéos, fresques murales, banderoles, chansons, affiches, etc. Chacun de ces objets, témoin d'un moment, d'une figure, d'un type d'action politique, constitue l'ancrage d'une réflexion et d'un récit. Ce cheminement par l'archive permet aussi de relier les expériences et d'en comprendre la persistance ou la disparition. Avec Amin Allal, Kmar Bendana, Mohamed Slim Ben Youssef, Youssef El Chazli, Elena Chiti, Simon Dubois, Giulia Fabbiano, Samer Frangieh, Mélanie Henry, Loulouwa Al-Rachid.

10/2020

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Actualité et médias

Pour saluer Bernard Maris

Huit auteurs rendent hommage à leur ami assassiné le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo. Chaque témoignage révèle une facette différente de cet homme à la fidélité sans faille à ses engagements, à ses combats, à ses amis. Les droits d'auteur de ce livre seront intégralement reversés à l'association "Je me souviens de Ceux de 14", dédiée aux combattants de la Grande Guerre, fondée par Bernard Maris et son épouse Sylvie Genevoix.

01/2016

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Critique littéraire

Bernard-Marie Koltès

Bernard-Marie Koltès a traversé son temps comme une comète. Il a vécu quarante et un ans, de 1948 à 1989, et laissé une oeuvre brève, qui tient pour l'essentiel en six pièces : La Nuit juste avant les forêts, Combat de nègre et de chiens, Quai Ouest, Dans la solitude des champs de coton, Le Retour au désert et Roberto Zucco. Auteur d'un théâtre existentiel porté par une vision du monde, il fut considéré comme un classique contemporain dès son vivant. Patrice Chéreau a créé presque toutes ses pièces dans les années 1980 ; depuis elles ne cessent d'être jouées, en France et à l'étranger. Comment le fils d'un officier de droite, qui a grandi à Metz, est-il devenu cet auteur-là ? Quels choix l'ont guidé ? Quel imaginaire l'a forgé ? Cette première biographie tente de répondre à ces questions, tout en sachant que toute vie - et surtout la sienne - garde ses secrets. " Ma vie est sans intérêt ", disait Bernard-Marie Koltès, peu avant sa mort, du sida. Seule pour lui comptait l'oeuvre. Il avait raison : sa vie est intéressante parce qu'il a écrit. Et qu'il a écrit ce théâtre-là.

09/2009

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Critique littéraire

Bernard-Marie Koltès

L'écriture, la pensée et la vie de Bernard-Marie Koltès (1948 – 1989) sont liées dans un pacte qu'il forgea à vingt ans devant un théâtre de Strasbourg et qui jamais ne sera rompu : être soi-même l'auteur de sa vie. Il ne possédait qu'une morale : celle de la beauté. Et qu'une loi : le désir. On connaît de Koltès la trajectoire fulgurante : la rencontre avec Chéreau au début des années 1980, les pièces jouées à Nanterre-Amandiers, la reconnaissance publique et critique. On sait aussi combien cette oeuvre a pu donner l'image de son temps. On sait moins combien cette vie aura surtout été ailleurs, qu'elle s'est jouée dans les confins de cités perdues, entre le delta du Niger, au coeur de la jungle du Guatemala et de ruines précolombiennes, ou près d'un lac Maya, sur les docks abandonnés de New York, et dans les nuits de Salvador de Bahia. Suivre Koltès dans ses voyages, ce n'est pas chercher à retracer un itinéraire seulement, mais vouloir approcher les termes du pacte : ailleurs, il chercha les renversements où toujours se donner naissance ; ailleurs, il s'inventa des noms, marcha sur les traces de Rimbaud, de Dostoïevski ou de Faulkner ; ailleurs, il se mit en quête de frères et puisa des forces dans des figures de pur désir : James Dean, Bruce Lee, Bob Marley. Raconter la vie de Koltès, c'est tâcher d'écrire ainsi cette autre vie qui s'est écrite dans ce désir de se vouloir autre et dont ses pièces portent la trace. C'est tenter d'approcher l'oeuvre et la vie ensemble puisqu'elles sont l'une par l'autre la réécriture.

02/2018

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Théâtre

La Nuit continuée, Bernard, Bernard-Marie, Koltès

Yves Ferry raconte son amitié avec Bernard avant qu'il ne devienne Bernard-Marie Koltès, ce grand nom du théâtre dont les textes sont aujourd'hui traduits dans une trentaine de langues. Bien avant l'écriture de "Retour au désert", "Quai Ouest", "Roberto Zucco", il y a eu la nuit, "La Nuit juste avant les forêts", pièce écrite pour Yves Ferry. C'est l'histoire d'une fraternité, d'un amour, celui du théâtre, de l'écriture, d'une époque, d'une jeunesse partagée. Yves Ferry évoque ses souvenirs : "Et je ne sais toujours pas comment je pourrais le dire, quel fouillis, quel bordel, camarade, et puis toujours la pluie, la pluie, la pluie, pluie". C'est le récit d'une quête, d'une nuit continuée habitée par de vibrants soleils.

07/2022

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Critique littéraire

Bernard-Marie Koltès, Généalogies

Visage rimbaldien, destin romantique, culture sur les marges, écriture de l'affrontement : tout a prêté, en un temps " fin de siècle " de réaction, de démenti et de disparition, à cette édification soudaine d'un mythe dont un homme et une œuvre, surtout, éprouvent d'infinies difficultés à se démettre. Brutalement, sous les diverses formes de l'indexation au répertoire, de l'héritage, du recyclage, l'œuvre fut récupérée au nom édulcoré de sa révolte même. Curieusement, alors qu'il est ainsi adulé par le public théâtral, les comédiens et les metteurs en scène, les étudiants, les jeunes, en France et encore davantage à l'étranger, l'auteur reste plutôt ignoré du milieu proprement littéraire. L'étonnante étanchéité contemporaine de la pensée et de la scène n'explique pas tout. De ce clivage entre le mythe et l'ignorance, il importe de finir rapidement. Contrer la rareté du livre critique et l'abondance spectaculaire des revues (leur côté parade), désenclaver l'œuvre de Koltès d'une analyse presque exclusivement dramaturgique (ou d'une approche outrancièrement testimoniale), en élargir le champ référentiel, en faire valoir la tension poétique et la portée philosophique, permettre ainsi une ouverture de la lecture, toujours propice à la diversification des créations scéniques, telle est donc l'ambition avouée de cet essai.

11/2000

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Dictionnaires divers

Dictionnaire Bernard-Marie Koltès

Cet ouvrage, qui réunit une équipe internationale de spécialistes, aborde l'intégralité de l'oeuvre de Bernard-Marie Koltès : les pièces qui ont valu à l'auteur la reconnaissance du milieu théâtral y sont étudiées, tout comme ses premiers textes écrits pour la scène, ses principaux entretiens, sa correspondance ou ses incursions dans d'autres domaines artistiques, du roman à la nouvelle, en passant par le cinéma. Intégrant les travaux critiques les plus récents, ce livre témoigne de l'érudition, de l'exigence et du sens de la liberté qui ont guidé la vie et l'écriture de cet homme solaire et secret, considéré aujourd'hui, en France comme à l'étranger, comme un grand nom du théâtre.

11/2022

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Histoire internationale

Bernadette, soeur Marie-Bernard

Bernadette, soeur Marie-Bernard / par Henri Lasserre Date de l'édition originale : 1892 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

06/2020

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BD tout public

Layla. Contes des marais écarlates

Elle s'appelle Layla. Elle est aussi la vouivre, la femme-serpent des marais écarlates. Layla fascine. Mais elle est dangereuse. Elle tue tous ceux qui l'approchent. Tous, sauf un : Grenoye, jeune homme pur et naïf. Depuis sa première rencontre avec Layla, il est hanté par son souvenir. Pour la protéger, il commettra l'irréparable...

09/2018

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Littérature étrangère

Ce que pensait roger

Dans le décor anonyme d'une petite ville universitaire de la Nouvelle-Angleterre, Roger Lambert, ex-ministre du culte et professeur de théologie, vit tiraillé entre le scepticisme et le démon de midi. Autour de ce pêcheur d'âmes devenu, comme le révérend Marshfield d'Un mois de dimanches, simple pêcheur, gravitent Edna, sa seconde épouse, Verna, son équivoque demi-nièce, et Dale Kohler, un jeune chercheur féru d'informatique et de religion. Quatre personnages en quête d'une identité qu'en marge des sentiers battus ils cherchent dans l'assouvissement de leurs fantasmes et les plaisirs de la chair. En filigrane le tableau très impressionniste de l'Amérique nonchalante et blasée au crépuscule de l'ère Reagan, dont l'auteur observe et souligne avec réalisme et sans concession, mais aussi avec détachement, les conflits et les paradoxes, l'envers du rêve américain. Ce douzième roman illustre avec éclat la mission que John Updike assigne à l'écrivain contemporain : "penser grand", dépoussiérer le roman en renouvelant ses sources d'inspiration. Sur la trame de la tragi-comédie bourgeoise se greffe une interrogation d'ordre essentiel et existentiel sur la naissance de l'univers, les origines de la vie et le devenir de l'homme. Aux antipodes du roman académique ou expérimental des années 60 et 70, en marge des niches et chapelles littéraires, ni livre-miroir ni livre-masque, Ce que pensait Roger est un roman à tiroirs et à facettes multiples dont la double optique à la fois macro- et microcosmique offre, selon l'ambition de son auteur, "une fenêtre ouverte sur l'univers et la vie". John Updike réussit brillamment la synthèse entre le profane et le sacré, le sexe et la religion, "les deux formes suprêmes de résistance à la peur de la mort".

02/1988

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Théâtre

En noir et blanc. Essai sur Bernard-Marie Koltès

En noir et blancest un essai consacré aux six pièces majeures de Bernard-Marie Koltès : La nuit juste avant les forêts, Combat de nègre et de chiens, Quai Ouest, Dans la solitude des champs de coton, Le Retour au désert et Roberto Zucco. Il traite également du scénario de Koltès, Nickel stuff, et cite largement les Lettres plus récemment parues. Il repose sur cette idée que le coeur du théâtre de Koltès, c’est le conflit du noir et du blanc tel qu’il se décline avec l’affrontement de Horn et d’Alboury, de Charles et d’Abad, de Koch et Abad, du grande parachutiste et d’Adrien, du dealer et du client. L’oeuvre de Koltès est un immense monument sacrificiel, offert à la race noire par un homme qui a été marqué par les turpitudes de la néocolonisation et qui était lui-même profondément attiré par les noirs. Il confronte le sujet du désir au sujet politique, requis de suspendre son propre désir pour ne pas attenter à la liberté de l’autre.

10/2014

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Sciences historiques

Le sentiment de soi. Histoire de la perception du corps XVIe-XXe siècle

Le moi est aujourd'hui solidement ancré dans un corps auquel est portée la plus grande attention. Cette perception " physique " intérieure n'a pas toujours existé. Elle est née de lentes transformations engageant la manière même dont le sujet se perçoit. Les discours médicaux, la littérature comme les expériences concrètes, pratiques sportives ou de loisir, les révèlent. Jusqu'au XVIIIe siècle, la sensibilité traditionnelle privilégiait les cinq sens - la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe, le toucher -, tenus pour de simples messagers de l'âme, des vigies tournées vers l'extérieur. Le moi était circonscrit à la pensée et à l'esprit : " je pense, donc je suis ". C'est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle qu'apparaît, dans les textes de Diderot ou de l'Encyclopédie, l'idée d'un sixième sens pour désigner les perceptions internes du corps. Cette conscience inédite du corps s'exprime dans des notions nouvelles comme celle du sentiment de l'existence. Le corps coïncide avec le moi : véritable révolution de la perception de soi, qui s'exprimera bientôt abondamment dans les journaux intimes. Le XIXe siècle approfondit ces réflexions en s'interrogeant sur le rêve, la folie, l'effet des drogues, le somnambulisme. Le début du XXe siècle introduit plus qu'on ne le croit à la culture d'aujourd'hui : de la relaxation aux exercices de prise de conscience, de la détente au vertige, la conscience corporelle devient un lieu de vertige autant que d'approfondissement de l'intime. Un parcours fascinant à travers l'histoire des représentations de l'intime.

09/2014

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Décoration

La robe. Une histoire culturelle. Du Moyen Age à aujourd'hui

Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Age à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes. Découpé en six grandes parties, l'ouvrage remonte d'abord au XIIIe siècle avec les premiers bustes lacés, pour ensuite s'attarder au XVIe, mais surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, durant lesquels la géométrie des lignes et des silhouettes ne va faire que s'accentuer : le buste est corseté, la ceinture étranglée et le bas du corps entièrement noyé dans les plis. La femme est avant tout un " décor " et cet artifice est conçu en priorité pour la pause, non pour l'activité. Mais l'époque des Lumières en fera la critique, amplifiée par la Révolution française. La nouvelle " citoyenne " gagne en droits et en liberté, et son vêtement doit en témoigner. Pourtant, le premier quart du XIXe siècle, s'attache à restaurer pour un temps ces formes et dépendances passées : c'est alors l'apogée de la crinoline, avant qu'elle-même ne s'efface au profit du fourreau début XXe, tandis que la robe se fait plus collante, dévoilant davantage le bas du corps. Puis, le XXe marque l'élancement : la ligne se redessine et la rupture s'opère sur l'ensemble de la silhouette. Les formes s'installent, plus onduleuses. La mode " garçonne " des années 30 marque de façon décisive l'affirmation d'un corps mobile. De même, à travers les bouleversements contemporains, triomphe une liberté assumée : la mini-jupe, le legging, le pantalon, sont autant de repères forts, à partir desquels la robe est révolutionnée.

11/2017

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Sciences historiques

Le propre et le sale. L'hygiène du corps depuis le Moyen Age

"Un livre serré, dense, subtil. Un livre très "propre", a-t-on envie d'écrire. Son sujet : les définitions, les repères, les techniques de la propreté culturelle entre Moyen Age et XXe siècle, avec les pratiques qui aujourd'hui ont charge d'assurer la netteté du corps. Mais le livre est plus que cela. Il s'appuie, en effet, avec liberté et intelligence, sur les hypothèses proposées par le sociologue allemand Norbert Elias pour rendre compte du "processus de civilisation" qui caractérise les sociétés d'Occident entre XIIe et XIXe siècles. Là est sans doute le prix de ce livre qui analyse le procès de civilisation occidental à partir de l'un de ses traits les plus fondamentaux : à savoir les transformations du rapport que les hommes ont eu avec leur corps. Séché, baigné, lavé" Roger Chartier, Libération.

02/2014

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Sciences historiques

Histoire de la fatigue. Du Moyen Age à nos jours

"Stress", "burn out" ou "charge mentale" : les XXe et XXIe siècles ont vu une irrépressible extension du domaine de la fatigue. Les épuisements s'étendent du lieu de travail au foyer, du loisir aux conduites quotidiennes. Une hypothèse traverse ce livre : le gain d'autonomie, réelle ou postulée, acquis par l'individu des sociétés occidentales, la découverte d'un "moi" plus autonome, le rêve toujours accru d'affranchissement et de liberté ont rendu toujours plus difficile à vivre tout ce qui peut contraindre et entraver. Que nous est-il arrivé? Ce livre novateur révèle une histoire encore peu étudiée, riche de métamorphoses et de surprises, depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours. Les formes "privilégiées" de fatigues, celles qui mobilisent les commentaires, celles qui s'imposent en priorité aux yeux de tous, évoluent avec le temps. Les symptômes de la fatigue se modifient, les mots s'ajustent ("langueur", "dépérissement", "pénibilité"...). des explications se déploient, des degrés se précisent, des revendications se font jour. Un parcours passionnant qui croise histoire du corps et de sensibilités, des structures sociales et du travail, de la guerre et du sport, jusqu'à celle de notre intimité. Pour éclairer tout autrement notre présent.

09/2020

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Sciences historiques

La silhouette, du XVIIIe siècle à nos jours. Naissance d'un défi

« SOS Silhouette » proclame, avec insistance, le titre d’un livre récent. La silhouette et son profil d’emblée visible sont devenus indices de bien-être possible, voire de conformité, autant qu’indices de troubles possibles, voire de danger. L’une et l’autre doivent être l’objet de surveillance intime. Ils doivent s’évaluer, se travailler. L’état de la silhouette est quasiment aujourd’hui une valeur : une présentation spécifique de soi. Ce mot « silhouette » pourtant, apparu dans les années 1760, longtemps cantonné à l’univers des dessinateurs, n’a pas toujours eu l’enjeu qu’il cristallise aujourd’hui. Ses glissements de sens sont nombreux. Ils révèlent la place croissante prise par le regard porté aux allures et aux anatomies. Comme ils révèlent la place croissante prise par les pratiques censées les maîtriser. Cette histoire du thème n’est pas faite. Le mot, les images qu’il suscite, les comportements qu’il réfère, ne sont étudiés ni dans leur itinéraire iconographique ou lexical, ni dans leur itinéraire culturel. Aucun doute pourtant : cette histoire a un sens, une « logique » conduisant à faire de la silhouette, avec notre modernité, l’objet d’un défi inégalé et que ce livre s'attache à dévoiler.

10/2012

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Sciences historiques

Histoire du viol, XVIe-XXe siècle

Ce livre est d'abord l'histoire des relatives tolérances envers la violence sexuelle dans la France ancienne, celles qui enveloppent de surcroit la victime dans l'indignité de l'acte et tendent invinciblement à la condamner. Il faut du temps pour que change la vision du viol dans la jurisprudence ou la loi à la fin du XVIIIe siècle. Et aussi la reconnaissance, au XIXe, de la violence morale, celle des peurs et des menaces caractérisant souvent le viol. Impossible pourtant de s'en tenir aux seuls changements de la loi. Cet ouvrage retrace aussi l'histoire des obstacles opposés à cette conscience juridique. C'est avec les enfants d'abord que change fortement au XIXe siècle la réalité des procès : cas plus nombreux, condamnations plus fermes, recensements plus précis. Il faut les repères d'aujourd'hui pourtant, l'égalité nouvelle entre hommes et femmes, la suspicion sur les pratiques de domination pour que soient bouleversés les jugements anciens. Il faut plus encore une attention toute particulière à l'espace psychique et au monde intime pour que les effets du viol soient totalement reconsidérés. On peut alors mesurer, pour les cas sur enfants, toute la distance entre les procès du XIXe siècle rapportant la gravité de l'acte au risque de débauche et les procès d'aujourd'hui rapportant cette gravité au risque de meurtre psychique ou de ravage intérieur.

01/1998

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Esprit

Esprit N° 475, juin 2021 : Une épidémie de fatigue

Les enquêtes de santé publique font état d'une augmentation de l'anxiété, de la dépression et des troubles du sommeil en raison de la pandémie et des mesures de prévention. La souffrance psychologique fait l'objet d'une attention croissante de la part du public, comme du gouvernement qui déclare vouloir " à tout prix éviter une troisième vague, qui serait celle de la santé mentale ". Mais celle-ci concerne de manière particulière les modes contemporains de notre socialisation, c'est-à-dire les affects des individus dans une société qui promeut l'autonomie comme valeur ultime. On le voit notamment dans la sphère du travail, avec les ambivalences de la flexibilité. La santé mentale est-elle la troisième vague ou une nouvelle donne sociale ? Quelles sont les ressources dont notre société de l'autonomie dispose pour transformer la fatigue et retrouver ses forces ? Autant de questions que le présent dossier, coordonné par Alain Ehrenberg, tâchera d'aborder. Avec des textes de Georges Vigarello, Emmanuel Alloa, Marie Jauffret-Roustide, Nicolas Marquis et Romain Huët.

06/2021

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Sciences historiques

Les métamorphoses du gras. Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

Des formes luxuriantes des Vénus de Titien aux mannequins exsangues du XXIe siècle, de la valorisation des chairs à l'apologie de la maigreur, Georges Vigarello retrace la genèse de l'obsession contemporaine du corps mince et sain, libéré de la pesanteur du gras, et met au jour l'ancienneté de la préoccupation féminine de la minceur-sous de multiples formes au cours des âges. Des gros en majesté, des gloutons méprisés jusqu'à la stigmatisation récente de l'obésité, la perception du gras n'a cessé d'évoluer: à l'origine symbole d'opulence, de puissance et de prestige, l'embonpoint est ensuite perçu comme un signe de relâchement autant physique que moral, et la société condamne aujourd'hui ce qui apparaît comme un échec inacceptable de la volonté. Le corps humain abrite et reflète les tensions sociales qui opposent pauvres et nantis, puissants et dominés, hommes et femmes... et tend à la société un miroir où forme(s) et poids se révèlent des repères essentiels de la civilisation occidentale. A travers l'autopsie des corps adipeux, l'inventaire des techniques médicales d'amaigrissement, l'apparition progressive de la balance et des régimes, cette histoire inédite met en lumière la dictature de l'apparence, qui ne semble pas devoir un jour cesser.

03/2010

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Généralités

Une histoire des lointains. Entre réel et imaginaire. Entre réel et imaginaire

Les "lointains" ordonnent l'espace, dessinent un "au-delà" , suggérant le connu et l'inconnu, l'accessible, l'inaccessible. Les questions s'y multiplient : attirance ou crainte, intérêt ou désintérêt, mais aussi interrogation sur l'ailleurs, ses profils, ses surprises, ses mystères, mobilisant l'imaginaire comme le savoir. Mille curiosités s'engendrent. Mille certitudes se disent : les lieux, les êtres, les formes, les situations, la manière de les penser, celle de les considérer une fois rencontrés. L'univers s'amplifie ainsi avec le temps, révise ses limites, invente des lieux, déplace ses ténèbres, crée du conflit, jusqu'à se jouer des distances et de leurs objets, au point d'explorer, au-delà des terres, les gouffres des mers ou l'infini du ciel, au point, plus encore, de découvrir, a contrario, d'incomparables abîmes au sein même de la proximité. Microscopes et lunettes astronomiques en sont les symboles en miroir. Eloignement et rapprochement s'inversent. Comme s'inverse aujourd'hui l'image d'un Occident, longtemps inventeur de lointains, longtemps pourvoyeur de migrants, devenu, après nombre de mutations culturelles, un lieu où se rêvent des arrivées enchantées. Le défi devient alors majeur où les lointains s'inversent, viennent frapper aux portes des anciens dominants, où les terres "éloignées" , dégradées par les activités humaines, viennent menacer ceux qui prétendaient les maîtriser. L'histoire des lointains proposée ici ambitionne ainsi de revisiter l'histoire elle-même, jusqu'à en faire un projet "total" . Loin de se limiter à celle des découvertes, elle montre comment, en déclinant les rêves d'ailleurs, elle décline aussi, à sa manière, une histoire de l'humanité.

10/2022

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Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 1, De l'Antiquité aux Lumières

Après le succè de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. Ce premier volume, dirigé par Georges Vigarello, commence en Grèce avec les larmes d'Achille et le rire de Lysistrata et nous conduit jusqu'à la veille de la Révolution, avec l'invention du sourire dans la peinture. Il nous fait traverser la christianisation des émotions, voyager dans les monastères et les familles du Moyen Age, nous initie aux colères des princes. On y retrouve la culture de cour et la mécanique des humeurs, les passions des mystiques, les douceurs et les douleurs de la mélancolie, les joies de l'amitié avec Montaigne, comme le code de l'honneur des chevaliers. Sans oublier bien sûr les grandes émotions populaires. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello est l'un des pionniers de l'histoire du corps et de celle des apparences auxquelles il a consacré de nombreux ouvrages. Il a dirigé au Seuil : Histoire du corps et Histoire de la virilité (avec A. Corbin et J.-J. Courtine). Avec les contributions de : Christian Biet, Damien Boquet, Gilles Cantagrel, Bruno Dumézil, Maurice Daumas, Hervé Drévillon, Martial Guédron, Yves Hersant, Sophie Houdard, Christian Jouhaud, Colin Jones, Lawrence Kritzman, Didier Lett, Alain Montandon, Piroska Nagy, Barbara Rosenwein, Maurice Sartre, Laurent Smagghe, Claude Thomasset, Anne Vial-Logeay, Georges Vigarello.

10/2016

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Sports

Du jeu ancien au show sportif. La naissance d'un mythe

Jamais les héros de l'Olympie moderne n'ont été si glorifiés. Mais jamais ils n'ont été si épuisés de courir après la performance, transformés en hommes-sandwichs de la publicité contemporaine. Pour répondre à ce paradoxe et comprendre la situation très actuelle du sport, Georges Vigarello mobilise la réflexion historienne en analysant le passage du " jeu " dans les sociétés d'Ancien Régime à l'invention du sport au XIXe siècle. De ce statut du jeu ancien à la fois pari et défi, volé aux temps sociaux de labeur et de culte, il ne reste presque plus rien quand il se métamorphose en compétitions institutionnalisées outre-Manche d'abord et, un peu plus tard, en France. Trouvant son autonomie, le sport engendre dès la fin du XIXe siècle une véritable contre-société calquant ses modèles méritocratiques et démocratiques sur ceux de notre société. Il se donne en miroir idéal. Il crée un mythe d'autant plus important que tendent à s'effacer par ailleurs transcendantes et idéaux. Le sport " donne à croire ". Il convient parfaitement aux exigences de l'image, du spectacle, de l'événement. Mais ses enjeux mêmes le soumettent à de nouvelles pressions : celles de l'argent, celles des médias. Ils favorisent dopage, trucages, malversations. Ce qui conduit à penser sans doute d'autres rapports entre le sport et la puissance publique. Ce qui conduit aussi à une attention toute particulière aux pratiques naissantes aujourd'hui.

05/2002

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Critique

Perecollages II. Anthologie d'articles de Bernard Magné sur l'oeuvre de Georges Perec

Manifestant une exigence critique peu commune, ce témoignage d'un lecteur d'exception regroupant des textes pour la plupart devenus introuvables est appelé à faire référence pour les spécialistes et les amateurs de l'oeuvre de Georges Perec. En 1989, Bernard Magné (1938-2012) avait fait paraître aux Presses universitaires du Mirail (PUM) un recueil de Perecollages, réunissant les principaux articles qu'il avait consacrés à l'oeuvre de Georges Perec depuis 1981. Ce deuxième volume (dont B. Magné avait le projet) rassemble les plus importants des articles qu'il a publiés dans les années 1990 : ils sont notamment consacrés à La Vie mode d'emploi (1978), le chef-d'oeuvre oulipien de Perec, pour lequel cet ouvrage constituera donc un guide de lecture indispensable. Manifestant une exigence critique peu commune, ce témoignage d'un lecteur d'exception regroupant des textes pour la plupart devenus introuvables est appelé à faire référence pour les spécialistes (enseignants et étudiants) et les amateurs, toujours plus nombreux, de l'oeuvre aujourd'hui classique de Georges Perec.

05/2022

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Photographie

Paris & Roger-Viollet. Edition bilingue français-anglais

En 1938, Hélène Roger-Viollet et son mari Jean-Victor Fischer, tous deux passionnés de photographie et grands voyageurs, fondent rue de Seine à Paris " l'agence Roger Viollet ", aujourd'hui une des plus anciennes agences françaises. Ils y constituent un fonds photographique unique en Europe, avec près de 4 millions de négatifs et environ 2 million de positifs, légué à leur mort à la Ville de Paris. L'agence Roger-Viollet propose depuis 2005 en plus de ce Fonds unique divers fonds d'agences étrangères, les archives de plusieurs photographes, et les Fonds des musées et institutions de la Ville de Paris, soit environ 13 millions d'images. Daguerréotypes, tirages papier, négatifs sur plaques de verre, diapositives ou supports numériques, ces collections photographiques racontent les deux derniers siècles de notre histoire ... et celle de Paris en particulier, avec son architecture et ses personnalités, son atmosphère, ses grands événements et ses petits métiers, sa vie quotidienne, sociale et culturelle. C'est à ce regard spécifique sur Paris, celui d'une agence de photographie unique, à partir d'une collection unique, que ce livre va inviter. On y retrouvera des regards originaux, depuis les tout débuts de la photographie jusqu'à aujourd'hui, sur la Ville monde, offrant ainsi aux lecteurs une promenade originale et passionnante, foisonnante et de toute beauté, sur la Ville lumière. Edition bilingue, français/anglais

05/2019

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Roman d'amour, roman sentiment

Layla

L'amour défie la mort... Lorsque Leeds rencontre Layla, il est sûr que c'est la femme de sa vie. Leur amour est profond, l'alchimie parfaite entre eux. Ils s'aiment tout simplement, mais leur relation est menacée par un terrible accident qui conduit Layla à l'hôpital pour un long séjour. Lorsqu'elle en sort, Leeds lui propose de retourner dans le Bed&Breakfast où ils se sont rencontrés, pour sa période de convalescence. L'atmosphère paisible sera parfaite pour la jeune femme encore fragile et cela leur permettra de se rapprocher à nouveau. Car Layla est différente de celle qu'il a connue. Est-elle encore affectée par l'accident ? A-t-elle définitivement changé ? Et puis, il y a Willow, qui réside aussi dans le Bed&Breakfast. Qui est-elle ? Et pourquoi Leeds se sent-il irrésistiblement attirer par elle alors qu'il aime profondément Layla ?

11/2021

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Lecture 6-9 ans

Leïla

Leïla vit au milieu du désert dans une tribu de Bédouins. Elle a six frères. Lainé, Slimane, est le préféré de leur père, le cheik Tarik. Il est aussi le seul à pouvoir apaiser Leïla l'indomptable quand elle se rebelle. Un jour, Slimane disparaît dans l'infini des sables. Le cheik interdit désormais que son nom soit prononcé. Leïla décide de s'opposer à sa volonté... Une histoire vibrante d'émotion, où la parole l'emporte sur le silence et permet la réconciliation.

06/2006

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Littérature étrangère

La maison de Leyla

Sur la rive anatolienne du Bosphore, une vieille darne est brutalement expulsée de son logement. II s'agit de Leyla, la descendante ruinée d'une grande famille stambouliote. Elle fut propriétaire d'au yah, une de ces magnifiques demeures au bord de l'eau, avant de ne plus occuper qu'une petite dépendance située sur le terrain de son ancienne propriété. Quand Omer, qui possède à présent le yah met fin à cet arrangement, elle est secourue et accueillie par Yusuf, le fils de l'ancien jardinier de sa famille devenu journaliste. Elle le suit dans un quartier moderne et cosmopolite d'Istanbul où elle découvre le monde des artistes et des marginaux aux côtés de la compagne de Yusuf, Roxy, de son vrai nom Rukiye, qui est chanteuse de hip-hop. Malgré une hostilité initiale, une vraie amitié se noue progressivement entre les deux femmes. Puis, quand l'ancien yah de Leyla est vidé de ses meubles, l'histoire familiale ressurgit grâce à la découverte d'une photo révélant la ressemblance troublante de la vieille dame avec un officier britannique. Leyla serait-elle issue d'une union illégitime entre une Ottomane et un Anglais ? Ce qui fait débat, lorsqu'elle rencontre le père du nouveau propriétaire, ce ne sont plus ces questions du passé mais bien le comportement d'Omer. En se confiant ainsi, Leyla ne sait pas qu'elle va provoquer un tout autre drame... Avec un sens du romanesque très marqué, ce nouveau roman de Livaneli exploite toutes les couleurs d'une société où cohabitent des couches sociales aussi diverses que l'ancienne aristocratie ottomane, le monde des nouveaux riches et les Turcs revenus de 1'immigration en Allemagne. La maison de Leyla prouve une nouvelle fois le grand talent de conteur de l'auteur turc.

06/2012

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Critique littéraire

Dans la solitude de Bernard-Marie Koltès

Bernard-Marie Koltès (1948-1989) a laissé l’image d’un homme souriant, éternellement jeune, à l’énergie romantique et au destin tragique. Il a multiplié les rencontres et les voyages, s’est intéressé tant au roman, au cinéma et à la peinture qu’au théâtre. Dans les années 80, son compagnonnage avec Patrice Chéreau, tout récemment disparu, a forgé sa reconnaissance internationale. Il aimait les acteurs et a obtenu de Jacqueline Maillan comme d’Isaach de Bankolé, d’Yves Ferry comme de Maria Casarès, qu’ils interprètent ses pièces. Pourtant, son sens de l’amour, homosexuel ou amical, ne s’est jamais départi d’un sentiment de profonde solitude. Au programme, cette année (2014), des concours d’entrée aux Écoles Normales Supérieures d’Ulm et de Lyon, Dans la solitude des champs de coton met aux prises un dealer et un client dans de longs monologues croisés, qui se coupent et s’accélèrent à mesure qu’ils s’approchent d’un dénouement sans résolution. Ce numéro s’engouffre dans les méandres d’une pièce sur laquelle Patrice Chéreau sera revenu trois fois, livrant en autant de mises en scène des interprétations toujours plus profondes et séduisantes.

07/2014