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Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme

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Généralités

Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme

Quinn Slobodian retrace dans ce livre les chemins parcourus par un groupe d'intellectuels, les "néolibéraux" , depuis les cendres de l'empire des Habsbourg jusqu'à la création de l'Organisation mondiale du commerce, montrant que l'objectif qui a accompagné l'émergence du néolibéralisme n'était pas tant la réduction de la taille de l'Etat ou l'abolition des réglementations que leur redéploiement à l'échelle mondiale. Son récit débute en Autriche dans les années 1920. Les Empires sont en train de se dissoudre et le nationalisme, le socialisme et l'autodétermination démocratique menacent la stabilité du système capitaliste. Face à cette situation, des intellectuels autrichiens en appellent à une nouvelle façon d'organiser le monde. Dans les universités où ils enseignent et auprès des gouvernements qu'ils conseillent, des économistes de renom tels Friedrich Hayek, Ludwig von Mises ou d'autres figures influentes mais moins connues comme Wilhelm Röpke et Michael Heilperin, ne prônent pas le laisser-faire. Ils voient au contraire dans les Etats et les institutions internationales de possibles instruments pour protéger les marchés contre les effets de la souveraineté nationale, les changements politiques et les turbulences des revendications démocratiques. Une généalogie intellectuelle du néolibéralisme essentielle pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Historien canadien, professeur associé au Wellesley College, Quinn Slobodian s'intéresse tout particulièrement aux mouvements sociaux, aux relations Nord/Sud et à l'histoire intellectuelle du néolibéralisme. Il écrit régulièrement dans le Guardian ou le New York Times. Globalistes est son premier livre traduit en français.

04/2022

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Généralités

Révolution, une histoire intellectuelle

Les révolutions ne se prêtent pas aux récits linéaires. Elles sont de véritables séismes qui, en renversant l'ordre établi, renouvellent les horizons d'attente et font advenir des idées, des imaginaires et des canons esthétiques nouveaux. Pour en mesurer les forces et les puissances de transformation, mais aussi les tensions et les contradictions, Enzo Traverso compose une constellation d'" images dialectiques ", où se télescopent les " locomotives de l'histoire " de Marx et le " frein d'urgence " de Walter Benjamin, les corps sexuellement libérés d'Alexandra Kollontaï et les corps disciplinés pour bâtir la " société nouvelle ", la création d'images et de symboles (la barricade, le drapeau rouge, les chansons et rituels...) et la furie iconoclaste. Au croisement de l'histoire intellectuelle, de l'histoire visuelle et de la théorie politique, ce livre montre que l'idée de révolution offre une clé d'intelligibilité de la modernité, jusqu'à notre présent, où elle continue d'informer souterrainement notre rapport au futur et au possible. " Pour celles et ceux qui aspirent à façonner un autre ordre des choses, le récit d'Enzo Traverso est essentiel. Pour celles et ceux qui veulent réfléchir à ce qui anime les révolutions ou en fait des naufrages, cet ouvrage rare parcourt le globe et les bibliothèques, s'intéressant à Phnom Penh et La Havane, et pas seulement à Paris et Moscou, et pensant avec Weber, Arendt, Fanon et Constant, et pas seulement avec Trotski, Lénine et Mao. " Wendy Brown, professeure de sciences politiques à l'université de Berkeley.

03/2022

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Sciences politiques

Histoire intellectuelle du libéralisme

Dans ce livre devenu un classique, Pierre Manent expose les fondements historiques et philosophiques du libéralisme. Celui-ci n'est pas d'abord une doctrine économique, comme on le croit trop souvent, mais une pensée politique. Ce qui est central dans sa constitution, ce n'est pas l'économie mais le problème religieux. Après les guerres de religion, et par réaction, s'est imposée la nécessité d'édifier un Etat neutre : une forme politique qui soit sans opinion. Voilà pourquoi le libéralisme est le berceau de la pensée politique moderne, et que ses enseignements, mais aussi ses perplexités, sont encore les nôtres.

09/2012

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Histoire internationale

Une histoire intellectuelle et politique du sionisme 1860-1940

Sioniste. L'adjectif claque comme une insulte. Le terme est aujourd'hui si déprécié que la réalité qu'il recouvre a fini par disparaître sous les strates de la stigmatisation, voire de la diabolisation. A la réalité d'une foi et d'une culture, le discours antisémite a répondu par des fantasmes effrayants en noyant sous la peur un objet de connaissance. A la réalité d'une idéologie et d'un mouvement national, atypique sur le fond, le rejet répond par un blâme tel qu'on aura du mal, de nos jours, à déterminer ce que furent les conditions de naissance du sionisme, son terreau nourricier comme la pluralité de ses significations. Confronté à tous les aspects de la modernité politique, en particulier aux problèmes de la nation, de la laïcité, de l'utopie sociale et de la culture, le sionisme, loin de ne parler qu'aux juifs, contribue à poser les questions capitales du XXe siècle. Qu'en est-il des rapports de la langue et de la nation, du peuple et du territoire, qu'advient-il d'une foi nationale dans le processus général de laïcisation ? Qu'en est-il des formes culturelles du politique dans les sociétés massifiées au sein desquelles le mouvement national juif a commencé à prendre forme il y a plus d'un siècle ? Ces questions ont disparu derrière la focalisation sur le conflit judéo-arabe. Paraphrasant Marc Bloch, nous aimerions dire aux protagonistes d'aujourd'hui " Sionistes, antisionistes, par pitié, dites-nous ce que fut le sionisme ! "

02/2002

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Histoire des idées politiques

Le choix de la guerre civile. Une autre histoire du néolibéralisme

Cet ouvrage aborde le néolibéralisme sur le terrain qui, dès ses origines, fut le sien : le choix de la guerre civile en vue de réaliser le projet d'une pure société de marché. Une guerre de domination polymorphe qui sait parfois se doter des moyens de la coercition militaire et policière, mais qui se confond souvent avec l'exercice du pouvoir gouvernemental et qui se mène dans et par les institutions de l'Etat. De Hayek à Thatcher et Pinochet, de Mises à Trump et Bolsonaro et de Lippmann à Biden et Macron, le néolibéralisme a pris et prend des formes diverses selon ce que commandent les circonstances. Et ce qui apparaît, dans cette perspective stratégique, c'est l'histoire d'une logique dogmatique implacable qui ne regarde pas aux moyens employés pour affaiblir et, si possible, écraser ses ennemis.

04/2021

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Sciences politiques

Histoire intellectuelle du libéralisme. Dix leçons

Depuis le reflux des diverses idéologies socialistes, au début des années 1980, le libéralisme a suscité un regain d'intérêt et de curiosité. Mais il manquait l'ouvrage sur les fondements historiques et philosophiques de ce courant de pensée. Pierre Manent a comblé ce vide en remontant aux sources. A l'encontre de l' "air du temps" qui présente le libéralisme d'abord comme une doctrine économique, il montre que ce qui est central dans sa constitution, ce n'est pas l'économie mais le problème religieux. Après les guerres de religion, et par réaction, s'est imposée la nécessité d'édifier un Etat neutre : une forme politique qui soit sans opinion. Voilà pourquoi le libéralisme est le berceau de la pensée politique moderne, pourquoi aussi il est la " basse continue " de notre vie intellectuelle et politique.

10/1997

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Religion

LES LUMIERES DE CORDOUE A BERLIN. Tome 2, Une histoire intellectuelle du judaïsme

Le monde savant, les lecteurs, la presse ont d'ores et déjà consacré l'œuvre du philosophe et écrivain Maurice Ruben Hayoun comme classique. Après son Maïmonide et le premier volume des Lumières de Cordoue à Berlin, parus chez Lattès, ce second tome embrasse la période du XVIIe siècle à aujourd'hui. On y retrouvera les grandes figures de la pensée juive - de Hirsch et Geiger à Cohen, Rosenzweig, Baeck ou Scholem -, ainsi que ses courants majeurs - de la néo-orthoxie au réformisme, du hassidisme au renouveau talmudique -, sans oublier d'importantes mises en perspective sur la piété, le politique, l'esthétique. Toute la genèse spirituelle et intellectuelle d'un pan méconnu de la culture européenne.

07/1998

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Sociologie politique

Les petits soldats du néolibéralisme

A nos portes, des migrants et des personnes sans logis connaissent la misère extrême et meurent dans le dénuement le plus absolu, des milliers de personnes fréquentent les centres d'aide alimentaire, et la vie se poursuit, comme si cela paraissant dans l'ordre du monde. Sur le plan politique, nous sommes gouvernés par les valeurs intouchables du néolibéralisme et par des générations dorées qui prennent les commandes de l'appareil d'Etat, des institutions intellectuelles et des grandes entreprises. Ces leaders viennent d'un même vivier. Faut-il s'étonner qu'ils aient du mal à saisir la vie ouvrière, la précarité et le problème des sans-logis, le mouvement des Gilets jaunes, etc. La raison de ce livre tient à cette interrogationA : pourquoi la majorité des gens ne se révolte-t-elle pas face à cette noblesse d'EtatA dont parle Pierre BourdieuA ? Pourquoi laissons-nous une minorité pitoyableA tenir les rênes jusqu'à nous pourrir la vie si nous réclamons plus d'égalité ?

02/2022

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Psychologie de l'enfant

Les enfants naufragés du néolibéralisme

Quelles sont les conséquences psychiques des violences de notre temps sur les plus vulnérables de nos enfants ? Dans les coulisses de la croissance qui promet le bonheur à portée de consommation, le dénuement fait retour sur les plus fragiles. Le reflux de la misère économique et psychique est la face cachée de la rationalité économique et technocratique. Devant les lendemains qui déchantent, les enfants du néolibéralisme cèdent aux mirages de notre temps, et s'étourdissent dans la jouissance de l'instant. Entre violences et addictions, entre régression et agression, entre fuite en avant maniaque et plongée mélancolique, ils sont les naufragés psychiques d'un effondrement symbolique. Ces jeunes sont le symptôme social d'une société déboussolée par les promesses illusoires du néolibéralisme et de l'hypermodernité, creuset des inégalités. Faire antidote aux mirages de notre temps, c'est leur transmettre la force et le désir de ne pas s'y laisser engloutir, c'est faire de leur rage de vivre le socle d'une implication citoyenne. Tel est l'objectif de cette réflexion.

03/2021

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Immigration

Domesticités globalisées. Perspectives philippines

Cet ouvrage interroge les trajectoires migratoires et professionnelles de femmes philippines souvent nommées les " Mercedes-Benz " des domestiques ou les " diamants du care ". Qui sont ces femmes ? Pourquoi s'engagent-elles dans l'économie mondialisée du travail domestique ? Quels sont leurs parcours migratoires et professionnels ? Comment négocient-elles ces conditions de travail et de vie ? Sur la base d'un travail ethnographique aux Philippines, cette enquête analyse les conditions qui mènent certaines femmes philippines à partir servir des familles en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Europe ou encore en Amérique du Nord. L'originalité de cet ouvrage réside dans le fait d'appréhender de façon processuelle et plurielle ces carrières migratoires, tout en décrivant, du point de vue de ces femmes, comment mobilité sociale et spatiale s'imbriquent à l'échelle trans- nationale. Ce faisant, ce livre fait dialoguer la sociologie des migrations, la sociologie du travail et les études de genre.

09/2023

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Histoire des idées politiques

Quel néolibéralisme ? Les "Pèlerins" en quête d’hégémonie. L’invention du néolibéralisme. Histoire, concepts, controverses, Volume 2

L'invention du néolibéralisme, dans les années 1920-1930, est un évènement fondamental dont nous n'avons pas encore fait le tour. A l'épreuve de la crise du libéralisme, il entend refonder le libéralisme et l'économie de marché concurrentielle sur des bases nouvelles, élaborées notamment lors du Colloque Walter Lippmann (1938) et reformulées avec la fondation de la Société du Mont Pèlerin (1947). Pour accomplir cette vaste fresque, mobilisant de nombreuses sources inédites, Serge Audier reconstitue les ramifications et les évolutions du néolibéralisme à travers la postérité du Colloque Lippmann et les tribulations de la Société du Mont-Pèlerin, en combinant histoire et conceptualisation.

06/2023

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Histoire de France

Histoire intellectuelle de l'Occident médiéval

La culture, enjeu essentiel de la vie politique et sociale, diffuse les goûts, les idées et les règles de conduite d'un groupe dominant. Elle amplifie les nombreuses images de l'accomplissement humain et en dénonce les failles. Elle assure l'intégration de ceux qui savent l'assimiler. L'histoire de la culture des civilisations anciennes ou plus proches est un volet essentiel dans la connaissance du passé, comme pour le Moyen Age qui voit l'élaboration d'une culture originale, née d'une longue réflexion sur le savoir antique et les aspirations chrétiennes. L'Histoire intellectuelle de l'Occident médiéval rassemble autour des grands débats qui font cette histoire de la culture, du IVe au XVe siècle, tous les éléments de connaissance nécessaires : contexte politique, langues vivantes et mortes, écriture, écoles et universités, enseignement, auteurs et oeuvres. Jacques Paul a été maître de conférences à l'université de Provence, Aix-Marseille ; spécialiste de l'histoire du Moyen Age, il s'est particulièrement attaché à l'étude des rapports entre vie religieuse, culture et mentalités.

06/2019

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Economie politique

Pour une économie républicaine. Une alternative au néolibéralisme

Le divorce entre le politique et l'économie est au coeur de notre désenchantement. Que vaut la démocratie avec ses beaux principes si elle laisse l'économie - un domaine essentiel de nos vies - lui échapper et bénéficier de façon inconsidérée à une infime minorité ? Covid, crise financière de 2008, gilets jaunes... : il y a décidément lieu de refonder l'économie. Mais avec quelle boussole ? C'est ici que le bât blesse. Il ne semble pas y avoir d'alternative. Afin de construire un nouveau projet émancipateur, Pour une économie républicaine invite à un tournant doctrinal. Son ambition est de relier les deux sphères trop longtemps séparées du politique et de l'économie. L'économie républicaine n'est pas une utopie. Nos économies sont d'ores et déjà mixtes mais nous ne L'assumons pas pleinement. Nous saisissons mal à quel point l'Etat social est indispensable pour assumer des missions d'intérêt général, soutenir Le revenu des ménages et réduire les inégalités. Ce livre invite à saisir ce "déjà là" de l'économie républicaine et propose quatre chantiers de refondation : L'écologie, l'entreprise, les services publics et La réhabilitation des nations citoyennes.

02/2022

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Que-sais-je ?

Le néolibéralisme

Dans un contexte historique marqué par la grande crise des années 1930, le néolibéralisme est né d'une volonté de renouveler la pensée libérale, de proposer une troisième voie " entre socialisme et laisser-faire. Ce courant a progressivement alimenté les débats politiques et économiques pour devenir l'idéologie dominante depuis les années 1980 – même si la crise financière de 2008 a quelque peu terni son aura. Maximisation des profits grâce à la mondialisation, marché mondial du travail, dogme de la concurrence libre et non faussée, souveraineté du consommateur... Quelle est l'influence de cette doctrine sur la politique économique de la France et de l'Europe ? Quelles répercussions a-t-elle sur les réformes structurelles touchant à la concurrence, à l'emploi et à la protection sociale ? Après en avoir présenté les origines, Bruno Amable analyse les proximités et les divergences entre les différents courants du néolibéralisme, ainsi que la vision de la société et de l'économie dont sont porteurs les principaux auteurs néolibéraux. Et de s'interroger : jusqu'où va la domination culturelle du néolibéralisme ?

07/2023

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Histoire internationale

L'esprit viennois. Une histoire intellectuelle et sociale (1848-1938)

Reste à savoir si une civilisation planétaire peut approcher des conditions qui firent jadis de l'Autriche un phare de la modernité dans un monde à la dérive. L'inconstance étant désormais devenue notre pain quotidien, nul n'a plus à nous apprendre que ces connaisseurs de métamorphose. Pourtant, à un égard, au moins, nous devons nous garder de prendre exemple sur l'empire des Habsbourg. L'Apocalypse joyeuse s'est plus que toute autre considérée, parmi les âges les plus créatifs, comme la fin d'une époque plutôt qu'un commencement. En vérité Karl Kraus ou Stefan Zweig seraient bien étonnés d'apprendre que la civilisation a survécu et, si nous avons déjoué leur attente, leur nihilisme thérapeutique n'y est pour rien. En prêtant attention à des voix plus constructives, il est peut-être encore temps de démentir leur désespoir. Toujours est-il que considérée en elle-même l'Apocalypse joyeuse nous apprend que le temps efface plus qu'il ne fait vivre.

01/1991

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Sociologie

Résistances au néolibéralisme

Les dirigeants de l'économie capitaliste s'efforcent depuis quarante ans de saper les bases d'un système social de sécurité face aux aléas de l'existence Les luttes sociales ont permis de construire un ensemble de mesures dont une propriété collective pour faire face am risques maladie et vieillesse, un droit du travail protecteur des salariées, des revenus assurés pour les plus démunis, une protection contre le licenciement et le chômage, une politique du logement, etc. Certes, le système était insuffisant, inégalitaire, mais il n'en a pas moins permis une amélioration des conditions d'exigence. Tout ceci est mis à mal. Les salariées par leurs luttes ont enrayé le processus de destruction ; ils ont obligé les gouvernements à revenir sur des mesures prévues, ou, au moins, à composer. Pour en finir avec ces résistances et imposer enfin l'utopie néolibérale d'individus cherchant à maximiser leurs intérêts, celle d'une société en somme, sans collectifs et sans solidarités, il reste à modeler les consciences en transformant les systèmes éducatifs et si cela ne suffit pas à faire peur. C'est cela qui est cours.

11/2019

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Centre

Les Témoins d'Orléans. Une histoire, des histoires

Voici une invitation originale à découvrir ou redécouvrir, au rythme de la promenade au fil des rues, au fil des pages, l'âme d'Orléans, ses deux milles ans de petites et grandes histoires, ses métamorphoses oubliées, ses secrets les plus inattendus à l'écoute de ce que ses vieilles pierres ont à nous raconter.

09/2021

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Histoire de la philosophie

Histoire mondiale de la philosophie. Une histoire comparée des cycles de la vie intellectuelle dans huit civilisations

Ecrire l'histoire de la philosophie ne consiste pas à restituer ce que les grands auteurs ont pensé successivement, mais à rendre intelligible des trajectoires inscrites dans leur temps. L'histoire de la philosophie n'est qu'un rameau de l'histoire intellectuelle, elle-même partie de l'histoire culturelle au sein de l'histoire sociale. Sans fusionner ces poupées russes - chaque strate jouissant d'une relative autonomie -, il est donc nécessaire de penser la philosophie dans son contexte intellectuel et socioculturel. C'est la première condition d'une histoire correctement informée. Ensuite, comment savoir si l'histoire de la philosophie obéit à des lois, sinon en comparant les histoires des différentes civilisations dans lesquelles on peut repérer une telle pensée ? L'étude des réseaux intellectuels grecs, romains, arabo-musulmans, européens, russes, indiens, chinois et japonais, rend manifeste des récurrences : les cycles de la vie intellectuelle, quoique toujours singuliers, sont globalement analogues. Ces résultats jettent le doute sur la liberté de l'activité pensante en même temps qu'ils suscitent notre responsabilité de bien penser. Cet ouvrage est ainsi la première histoire de la philosophie qui soit à la fois mondiale (étendue à huit civilisations), intellectuelle (intégrant l'histoire de la pensée religieuse, scientifique, morale et politique) et comparative (cherchant à dégager des récurrences et des lois).

05/2022

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Histoire internationale

Les origines intellectuelles du léninisme

Le régime soviétique, qui a duré près de quatre-vingts ans, a-t-il été une innovation radicale dans l'histoire politique ? Comment l'idéologie léniniste qui le constitue a-t-elle pu en être le tout - car où elle règne, elle donne sa forme à toute chose - et le rien, car elle peut être résumée en quelques lignes ? Le léninisme n'est pas une philosophie. Il n'est pas non plus une religion. Il s'apparente à la gnose, dans la tradition de laquelle pourtant il refuse de se placer puisqu'il se prétend "scientifique". Il n'est pas non plus la simple continuation du "despotisme" russe. Ses racines sont occidentales, mais c'est en Russie, à la faveur de circonstances exceptionnelles, qu'il a réalisé le type pur de l'idéologie. A travers une tradition religieuse, une éducation philosophique, la crise d'un Ancien Régime, la formation d'une intelligentsia, on assiste à la mise en place progressive des éléments du léninisme qui a su puiser à maintes sources du XIX ? siècle positiviste, en exploitant la crise très profonde de la Première Guerre mondiale.

03/1996

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Industrie et techniques

L'Invention de la technologie. Une histoire intellectuelle avec André Leroi-Gourhan

La technologie, entendue comme la discipline qui étudie les techniques, prend son essor au XXe siècle, grâce notamment à l'apport décisif d'André Leroi-Gourhan. Son oeuvre foisonnante atteste d'une certaine "indiscipline" dans ses approches et ses thématiques. Aux côtés de ses démarches expérimentales et documentaires, il s'entoure de mots-clefs et de concepts tels la "tendance" , l' "élan vital " ou la "libération" . Dans un premier temps, Leroi-Gourhan s'investit dans l'étude des "civilisations matérielles" , fondée sur les objets, sous l'influence de Marcel Mauss et de Paul Rivet. Une inflexion décisive est donnée à sa pensée par L'Evolution créatrice d'Henri Bergson, et notamment par la figure de l'Homo faber, qui dominera désormais sa pensée technologique. Initialement conçu comme l'élément premier ou primitif d'une dyade paléontologique, l'Homo faber va gagner d'importance dès 1950, lorsque Leroi-Gourhan s'engage à "suivre les gestes, éclat par éclat" pour reconstruire la structure mentale des tailleurs de pierre du paléolithique. Le rapprochement qu'il opère alors entre la technicité humaine, la psychologie comparée et la biologie le mène aux notions de "comportement technique" et de "chaîne opératoire" . Fort de ses acquis scientifiques et de ses inspirations spirituelles, il conjecture une "continuité incrémentale" qui s'étend des premiers Australopithèques jusqu'à l'artisan Homo faber d'aujourd'hui, rapprochant ainsi la nostalgie du passé à la rédemption de l'avenir.

01/2023

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Histoire de France

Notre histoire intellectuelle et politique. 1968-2018

Comment les enthousiasmes de Mai 68 ont-ils cédé le pas au désarroi des années 1980 et 1990 puis au fatalisme qui, depuis les années 2000, barre notre horizon politique et intellectuel ? Pourquoi la gauche s'est-elle enlisée dans un réalisme d'impuissance ou dans des radicalités de posture, au point de laisser le souverainisme républicain et le national-populisme conquérir les esprits ? Pierre Rosanvallon se confronte ici à ces questions d'une double manière. En tant qu'historien des idées et philosophe politique, il s'attache à réinscrire les cinquante dernières années dans l'histoire longue du projet moderne d'émancipation, avec ses réalisations, ses promesses non tenues et ses régressions. Mais c'est également en tant qu'acteur et témoin qu'il aborde la lecture rétrospective de la séquence dont Mai 68 a symbolisé l'amorce. Son itinéraire personnel, les entreprises intellectuelles et politiques qui l'ont jalonné et les personnalités qui l'ont accompagné renvoient plus largement à l'histoire de la deuxième gauche, avec laquelle sa trajectoire s'est pratiquement confondue, et, au-delà, à celle de la gauche en général, dont l'agonie actuelle vient de loin. A travers le retour sincère et lucide sur son cheminement, avec ses idées forces et ses doutes, ses perplexités et ses aveuglements, c'est une histoire politique et intellectuelle du présent que Pierre Rosanvallon retrace, dans des termes qui conduisent à esquisser de nouvelles perspectives à l'idéal d'émancipation.

08/2018

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Histoire de France

Notre histoire intellectuelle et politique (1968-2018)

Notre histoire intellectuelle et politique. Comment les enthousiasmes de Mai 68 ont-ils cédé le pas au désarroi des années 1980 et 1990 puis au fatalisme qui, depuis les années 2000, barre notre horizon politique et intellectuel ? En tant qu'historien des idées et philosophe politique, Pierre Rosanvallon s'attache à réinscrire les cinquante dernières années dans l'histoire longue du projet moderne d'émancipation, avec ses réalisations, ses promesses non tenues et ses régressions aussi, notamment par la gauche. Mais c'est également en tant qu'acteur et témoin qu'il aborde une lecture de la séquence 1968-2018, à travers son itinéraire personnel, ses entreprises intellectuelles et politiques, les personnalités qui l'ont accompagné, ses idées forces et ses doutes, ses perplexités et ses aveuglements. Grâce à cette double focale, c'est une histoire politique et intellectuelle du présent que Pierre Rosanvallon retrace, dans des termes qui conduisent à esquisser de nouvelles perspectives à l'idéal d'émancipation.

08/2020

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Que-sais-je ?

Histoire intellectuelle de la France (XIXe-XXe siècles)

Si, en France, le XIXe fut le siècle des questionnements, notamment sur le rôle de la religion dans les sociétés modernes, le XXe aura été celui de l'organisation de la vie scientifique et de la politisation massive des débats intellectuels, notamment au travers des religions séculières que furent le communisme et le fascisme. Mais, en dépit des changements, des oppositions philosophiques et morales intenses, un facteur de continuité joue un rôle central d'unification des moeurs et des sensibilités de la société et de la vie intellectuelle française : la littérature. Celle-ci a en effet incarné une forme de synthèse de toutes les particularités idéologiques et morales propres à la société française. La France ? Le pays qui aime autant l'esprit que les lettres !

02/2021

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Sciences politiques

Néolibéralisme & révolution conservatrice

Le néolibéralisme a triomphé à la faveur des crises consécutives à l'effondrement du système monétaire international. Cet effondrement fait suite à la décision unilatérale des états-Unis de mettre fin, en 1971, à la convertibilité du dollar en or, condition de son adoption comme monnaie internationale. La révolution conservatrice a prospéré sur la base des effets de ces crises imputées aux différentes formes d'état-providence et aux interventions sociales de l'Etat. Les néolibéraux font appel aux conservatismes les plus rétrogrades pour remettre en cause la démocratie et les droits humains et pour justifier les inégalités et la "misère du monde" induite par leurs politiques. Les différentes expressions de la révolution conservatrice, une fois au pouvoir, adoptent les politiques les plus agressives du néolibéralisme en réduisant le rôle social de l'Etat et en s'attaquant aux libertés, aux droits socio-économiques et aux services publics. La lutte contre le néolibéralisme et la révolution conservatrice passe, entre autres, par le développement, au niveau international comme au niveau de chaque pays, de solidarités supérieures à celles qu'offrent les appartenances et les liens de sang, de terroir, de religion, de langue, d'origine, etc. La promotion d'un lien social sur la base de telles solidarités, est irremplaçable du point de vue d'un humanisme universel soucieux de libérer les individus du carcan des solidarités mécaniques qui s'imposent à eux comme des fatalités.

11/2021

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Sciences politiques

Souveraineté et néolibéralisme

La souveraineté est-elle l'antidote au néolibéralisme qui a servi de paradigme aux politiques publiques occidentales depuis les années 1980 ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'un élément de son déploiement ? Une union européenne post-souveraine peut-elle nous faire sortir du néolibéralisme ? Sur ces questions au cÅur de notre actualité politique, un regard interdisciplinaire réunissant parmi les meilleurs spécialistes de ces questions.

06/2023

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Sciences politiques

Néo-libéralisme(s). Une archéologie intellectuelle

Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomème majeur de notre temps. C'est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la "privatisation du monde". Il est pourtant difficile d'y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le "laisser-faire" ou bien l'avènement d'un Etat fort au service de la concurrence ? S'agit-il d'un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d'un nouveau conservatisme normalisateur ?Pour s'y retrouver, ce livre propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le Krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l'objet de conflits féroces entre ceux que l'on appellera les "néo-libéraux".Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l'on confond trop souvent : le conservatisme, le néo-conservatisme, le libertarisme et le néo-libéralisme. Revenant sur le travail des think tanks et des principaux théoriciens de ces mouvances, le livre montre aussi la présence de traditions nationales hétérogènes. Alors que la "droitisation" de l'Europe semble aujourd'hui en marche, une telle mise en perspective permet de mieux déchiffrer la crise de légitimité du capitalisme et les réponses politiques qui lui sont données.

02/2012

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Philosophie

Parcours. Journal d'une vie intellectuelle

Après un livre plutôt austère sur Héraclite, l'auteur revient à la libre expression de soi ("C'est moy que je peins") où "expression de soi" ne signifie pas oubli des autres, qu'il s'agisse de ses proches, de ses amis (plusieurs fois présents par leurs lettres), de philosophes ("Rencontre de Pascal", "Hegel et le mal") ou d'hommes politiques ("Macron et la Crimée"). Reste que bien des chapitres ont un accent personnel, chapitres qu'une émotion inspire : nostalgie ("Au lycée d'Evreux"), fierté ("Mon sujet de fierté"), humiliation ("Le vélo"), résignation ("Vieillir"), tout cela à l'ombre des préoccupations métaphysiques fondamentales ("La Nature comme Tout et source de vie", et "Vers la Nature infinie").

03/2018

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Philosophie

Néolibéralisme et subjectivités. Michel Foucault à l'épreuve de la globalisation

Qu'elles soient politiques, économiques, sociales ou encore écologiques, les crises contemporaines de nos sociétés globalisées ont la plupart du temps le néolibéralisme pour toile de fond. Le plus souvent, les sciences sociales ont interrogé le néolibéralisme à partir des politiques publiques, ou de la manière dont les collectivités et les peuples le combattent ou contournent ses règles. Ce livre interroge plutôt le néolibéralisme à partir des différentes tactiques par lesquelles il conditionne le quotidien des individus, dessine leur avenir et les constitue comme sujets. L'ouvrage rassemble les contributions d'auteurs issus de différentes disciplines des sciences humaines, qui proposent une réflexion sur le lien entre néolibéralisme et subjectivités à partir d'une longue expérience de terrain en Europe, en Afrique et en Amérique. Ces différentes contributions s'articulent autour de la pensée de Michel Foucault, ce philosophe atypique qui a inauguré dans les années 1970 l'étude du néolibéralisme et sa critique.

12/2020

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Droit

Néolibéralisme et américanisation du droit

Si la deuxième mondialisation, à partir des années 1980, a redistribué la puissance dans l'ordre mondial, celle des Etats-Unis demeure largement dominante, du fait notamment de l'usage que le pays fait de son droit. Comme celui de nombreux autres Etats, le droit "à la française" subit son influence, s'agissant notamment du rôle de la puissance publique dan l'économie. Une telle situation soulève de nombreuse questions auxquelles tentent de répondre les actes réunis dans cet ouvrage, en croisant le regard d'élus, de praticiens et d'universitaires d'une façon qui intéressera toutes celles et ceux qui souhaite en savoir plus sur la façon dont se décline puissance américaine aujourd'hui et ce qui reste de "l'exception juridique" française. Baptiste Allard, Patrick Barban, Mamadou Beye, Français Bonneville, Fabien Bottini, Jacques Bouveresse, Michel Bruno, Jacques Caillosse, Agnès Canayer, Amandine Cayol, Jacques Chevallier, Marie Cuq, Bruno Daugeron, Marc Debene, Francis Delaporte, Philippe Gast, Annelle Gosselin-Gorand, Jean-François Kerléo, Gilles Lebreton, Jean-Paul Lecoq, Gourmo Lô, François Lobit, Stanislas Lucienne, Laurence Mauger-Vielpeau, Christian Michaut, Aboubakry Niang, Jean-Marie Pontier, Laurence Potvin-Solis, Catherine Puigelier, Guy Quintane, Arnaud See.

08/2019

ActuaLitté

Photographie

Une histoire, des histoires, et après ?

Voilà un livre sur la mémoire qui arrive à point nommé à l'occasion du centenaire de l'Armistice. Cet ouvrage pourrait bien apparaître comme un livre sur la réconciliation avec ceux qui ont donné leur vie. Réconciliation car ils doivent nous en vouloir d'avoir été plongés et d'être sortis de force des tranchées, d'avoir subi les bombes et les gaz. D'avoir été tués, souvent pour rien. Parfois sacrifiés. Ils sont tous là nos morts, inscrits sur les monuments. Une demande de pardon ? Ce livre est aussi une rencontre entre une auteure et un photographe. Christine Guilloux écrit en deux temps sur chaque monument, d'abord un texte descriptif, poétique, puis un autre dans lequel s'exprime la statue comme un vrai personnage. Ses élans de sincérité et de simplicité provoquent l'émotion. Les photographies de Patrick Rana-Perrier résonnent en écho par leur sobriété. Son regard saisit les angles, les détails, la lumière, valorisant chaque monument. Un livre qui va à l'essentiel, et qui ose redonner vie à ceux qui sont "tombés pour la France" . Un livre qui témoigne de ce qu'ont enduré hommes et femmes... et qui leur rend hommage.

09/2018