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La noblesse de Paris au XVIIIème siècle

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Histoire de France

La noblesse de Paris au XVIIIème siècle

Cette étude offre une spectrographie de la noblesse parisienne dans le siècle de la Révolution. Sont analysés : les différents types de noblesse, les lieux d'habitation, les structures familiales, les modes de vie, les stratégies matrimoniales, les revenus. A cette description précise et vivante succède une étude sur le rôle politique, social et culturel de la noblesse à la veille de la Révolution.

11/2000

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Théâtre

Théâtre et Lumières. Les spectacles de Paris au XVIIIème siècle

C'est par le théâtre que s'illustre avec le plus d'éclat le siècle des Lumières. Voltaire y voit " la seule manière d'assembler les hommes pour les rendre sociables ", les philosophes l'opposent à l'église comme lieu de l'éloquence profane et sanctuaire des idées nouvelles, les plus grands architectes édifient des temples à sa gloire ; comédiens, comédiennes, danseurs, cantatrices, " enchanteresses " en tous genres occupent le haut du pavé. Quant au théâtre de société (ou théâtre " chez soi "), il passe pour le plus haut degré de la civilisation : l'esprit y acquiert du goût, le corps y cultive la grâce, le libertinage y aiguise les sens. Du grand seigneur dans ses terres à l'artisan dans son échoppe, la théâtromanie n'épargne personne : élèves des jésuites, magistrats, officiers, fermiers généraux, écrivains, savetiers, séminaristes ou filles galantes, tout le monde veut jouer la comédie. Du démocratique " parterre " aux loges louées à l'année, de l'Opéra à la Comédie-française, des Italiens à la baraque foraine et aux parades de boulevard, le public se presse aux spectacles, indiscipliné, turbulent parfois, mais toujours passionné, prompt à rire, à s'émouvoir, à siffler, guettant la réplique vengeresse ou l'équivoque obscène. A l'époque où l'opinion ne dispose d'aucun espace public, le théâtre apparaît comme un foyer sensible, où peut à chaque instant jaillir une étincelle de liberté. Historien des lettres et de la société de l'Ancien Régime, connaisseur averti des choses et des gens de théâtre, Maurice Lever en trace un tableau exact et fidèle, non moins que jubilatoire.

10/2001

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Sciences historiques

Le Peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au XVIIIème siècle

Entre le peuple chaud de l'histoire militante et le peuple froid d'une histoire trop pensée, j'ai tenté de retrouver l'identité spécifique d'une classe qui se constitue. Michelet nous y invite. " Oh, qui saura parler au peuple ?... sans cela nous mourrons " disait-il au chansonnier Béranger, signifiant ainsi l'existence d'un état populaire originel qui pour lui était la terre promise. Le peuple de Michelet n'est pas seulement l'objet d'une démonstration historique. C'est aussi un personnage familier, observé le dimanche aux barrières de Paris, entendu dans le témoignage d'une grand-mère perspicace et qui se souvient des années noires comme des bons moments, interrogé dans l'atelier, sur le chantier, au cabaret : Michelet, historien de l'immédiat, montre comment il faut confronter les écrits des observateurs. Pour l'historien du dernier quart du XXe siècle, toute la difficulté est là. L'unanimité sensible qui fonde la cohérence du Peuple romantique peut-elle être projetée sur le monde laborieux qui s'entasse dans le Paris des Lumières ? Oui, dans une certaine mesure, si l'on confronte l'observation du dedans et celle du dehors, si l'on admet que les changements dans les classes inférieures sont bien plus lents qu'en haut, si l'on concède aux petites gens le droit à l'étrangeté que leur refusent en tous temps les hommes d'ordre. Pour arriver à ce but, il faut utiliser à la fois les témoins et les archives dormantes, principalement celles que les notaires ont laissées. Il faut aussi interroger les " littérateurs ", les économistes moraux ", les médecins. Tous ces témoignages et réflexions permettent de replacer le peuple parisien au cœur d'une méditation générale sur la croissance dont les figures principales sont la Ville et l'individu urbanisé.

01/1998

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Sciences historiques

MOURIR AUTREFOIS. Attitudes collectives devant la mort aux XVIIème et XVIIIème siècles

Lyrisme visionnaire et convulsé de l'âge baroque, cérémonies exemplaires du Grand Siècle, sérénité désinvolte ou emphatique des Lumières, émotion retrouvée des cimetières romantiques : la mort n'a pas cessé de changer. A travers les correspondances et les épitaphes, les oraisons funèbres et les testaments, Michel Vovelle retrouve les gestes, les images et les rites d'un monde perdu, les attitudes collectives des hommes devant la mort, des guerres de religion à l'aube du monde contemporain.

07/2008

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Religion

Femmes et gens d'Eglise dans la France classique, XVIIème-XVIIIème siècle

Le présent ouvrage relève trois défis : - Présenter le rapport des ecclésiastiques avec la femme dans la France classique. - Montrer que l'Église se comporte de manière plutôt moins misogyne que les autres témoins de la société civile (magistrats, médecins, philosophes). Elle défend souvent la femme dans ses revendications à une éducation spécifique, elle dénonce les vocations forcées des jeunes filles de grandes familles poussées au couvent, elle revendique pour la femme une place essentielle dans la vie de famille et l'éducation des enfants, elle définit au bénéfice de la femme le droit du mariage, elle offre aux femmes - au sein des paroisses, confréries, congrégations, abbayes - une promotion sociale et intellectuelle exceptionnelle. - compléter en amont le travail fondateur de Claude Langlois sur le catholicisme au féminin du XIXe siècle (Le Catholicisme au féminin, Paris, Éd. du Cerf, 1984). L'auteur définit et spécifie le genre féminin dans la culture de la France classique. Il présente la femme dans les différents âges de sa vie et dans ses divers états sociaux. Il étudie spécifiquement la relation des femmes et des prêtres dans la France classique. Cet essai montre le danger de l'anachronisme du jugement contemporain qui analyse une époque culturelle spécifique avec le regard et les critères d'aujourd'hui en ce qui concerne l'égalité des sexes.

05/2003

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Sciences historiques

Le Meilleur pain du monde. Les boulangers de Paris au XVIIIème siècle

Le bon pain d'autrefois, le pain fait à l'ancienne : autant d'expressions qui évoquent un temps où le pain était au cœur de la vie, où le partage du pain en famille ou au travail était un geste quotidien et l'offrande de pain bénit un rituel dominical. Pour comprendre le sens de ces traditions, il faut imaginer le Paris du XVIIIe siècle. Des fournils aux étals des marchés, les activités liées au pain animent la ville, de jour comme de nuit. Le pain est alors une denrée de première nécessité, et la boulangerie un véritable service public qui mobilise sans cesse la police. Mais sa fabrication ne relève pas que du savoir-faire du boulanger, elle dépend d'un environnement que nul ne peut maîtriser, et la peur même d'en manquer en fait un symbole. Que le pain gris remplace le pain blanc - le pain que préfèrent les Parisiens - et les voilà dans la rue. " Si le pain ne diminue, nous exterminerons le roi et tout le sang des Bourbons ", proclament des affiches lors du couronnement de Louis XVI. Quinze ans plus tard, les femmes iront à Versailles chercher " le boulanger " car c'est au roi qu'il revient d'assurer la subsistance de ses sujets. Stevan Kaplan fait revivre de façon magistrale cette longe chaîne du pain à laquelle toute la ville participe, et en premier lieu les boulangers. Acteurs trop oubliés de la vie politique et économique de l'Ancien Régime, ils forment l'une des plus anciennes corporations de Paris et n'en respectent pas toujours les règles : si les maîtres boulangers sont censés révéler les secrets de leur métier à leurs apprentis, ceux-ci sont souvent corvéables à merci. Rares sont les compagnons qui réussiront à s'établir. En fin de compte, la réputation des maîtres boulangers est leur capital le plus précieux, puisqu'elle leur assure à la fois le crédit de leurs fournisseurs et la fidélité de leur clientèle. Pour avoir le " privilège " de faire le meilleur pain du monde, il faut aussi savoir faire commerce et même bien choisir son épouse.

01/1996

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le college de bourgogne a paris - xiveme xviiieme siecle

L'auteur a exhumé un mémoire concernant le Collège de Bourgogne, dont la particularité était de n'accueillir que que des boursiers comtois. Durant des années, il est parti à la quête des sources sur l'histoire de ce collège dont l'existence s'étend de 1332 à 1789. Fondé par la reine de France et comtesse palatine Jeanne de Bourgogne, le collège était situé depuis le XIVe siècle sur la rive gauche de la Seine dans le quartier latin proche du couvent des Cordeliers. Il était un des plus importants collèges parisiens. Au cours de plus de quatre siècles d'existence, il marqua de son empreinte les vies intellectuelles parisienne et comtoise, en accueillant de nombreux étudiants, des enseignants d'élites et quelques personnalités. L'auteur a notamment mobilisé les série H, S, Q et le Minutier central des notaires des Archives Nationales ainsi que des ouvrages de César-Egasse du Boulay et de Michel Félibien sur Paris et son université. Il retrace le destin du collège de Bourgogne à Paris, dont les traces n'existent plus, avec un répertoire de boursiers du collège et de nombreuses pièces justificatives. 1 volume, 17x24, 332 p.

11/2022

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Sciences historiques

LA TERRE ET LE PAYSAN. Agriculture et vie rurale aux XVIIème et XVIIIème siècle

Les Caractères originaux restent la voie d'accès majeure à la compréhension des civilisations agraires dans leur genèse, leurs éléments structuraux et leurs marges vivantes d'interférence. Mais ce livre n'était pour Marc Bloch qu'une synthèse provisoire. Bien des articles, antérieurs ou postérieurs à la publication, sont nécessaires pour connaître les nuances apportées à ses premières thèses et les nouveaux domaines qu'il entendait explorer. Le présent ouvrage rassemble ces travaux, déjà publiés dans différentes revues mais quasi introuvables, ainsi que le cours inédit professé par Marc Bloch à l'Ecole normale supérieure de Fontenay-aux-Roses en 1938, ou " Comment écrire l'histoire d'un village ". Six grandes divisions permettent ainsi de suivre la progression d'une recherche sur les instruments d'investigation, les régimes agraires, les villages, la Révolution agricole, les études régionales, les problèmes d'ensemble. Comme l'écrit Emmanuel Le Roy Ladurie dans sa préface, "on a quelquefois relégué l'intérêt intellectuel porté à la terre et aux paysans dans le placard des vieilles lunes vichystes. L'œuvre de Marc Bloch se présente comme la preuve vivante d'une situation tout à fait contraire : l'histoire paysanne est chez lui l'expression même des pensées d'un homme de progrès, à la fois résistant et patriote, historien de génie, héros charismatique de la France d'hier ou d'aujourd'hui, et de l'Europe de demain."

10/1999

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Histoire des mentalités

La noblesse et ses domestiques au XVIIIe siècle

Les premières études sur les domestiques ont été publiées à la fin du XIXe siècle, à l'apogée de l'emploi domestique. Il faut attendre un siècle et les années 1980 pour que la domesticité intéresse de nouveau les historiens. Le XIXe siècle, durant lequel la domes- ticité connut son plus fort développement, intéressa tout d'abord les historiens. Ensuite, d'autres études ont exploré le monde de la domesticité au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle. Ces recherches privilégient une approche générale et sociale avec la place des domestiques dans la société, les préjugés à leur égard, leur rôle dans la diffu- sion des manières de vivre aristocratiques, leur fortune matérielle et l'évolution de la condition domestique. Peut-être en raison du développement, depuis le milieu des années 2000, des "auxiliaires de vie" , "aides ménagères" et autres nouvelles formes de domesti- cité, ce sujet a retrouvé la faveur des sociologues. Les approches sont plus particulières chez les historiens et les historiens de l'art, avec un intérêt porté aux lieux d'exercice ou au marché du travail. Cet ouvrage s'attache à l'étude des relations humaines au quotidien entre l'aristocratie et sa domes- ticité dans la France du XVIIIe siècle, depuis le recru- tement jusqu'au départ du domestique ou au décès du maître. Documents d'archives, presse, littérature, mémoires et correspondances ont été consultés pour tenter d'appréhender leur nature, leur variété, leur richesse et leur complexité. Ces relations particu- lières, résultat des interactions des personnalités de chacun, se développaient dans un cadre défini par les conventions sociales qui imposaient des droits et des devoirs, tant aux maîtres qu'aux domestiques, aux- quelles se mêlaient représentations idéales, attentes et préjugés. La Révolution est ponctuellement évoquée, car les circonstances, exceptionnelles et souvent tra- giques, entraînèrent d'importantes modifications dans les relations entre maîtres et domestiques et dans l'appréhension du monde domestique par le nouveau pouvoir, lesquelles constituent un sujet d'étude en eux-mêmes.

10/2021

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Musique, danse

LES "SECRETS" DE LA MUSIQUE ANCIENNE. Recherches sur l'interprétation, XVIème-XVIIème-XVIIIème siècles

Pour nos contemporains - et nul ne s'en étonnera - le langage musical des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles n'est pas un langage naturellement et naïvement entendu et employé, et cela, malgré l'intérêt actuellement accru pour toute la musique ancienne. Voici l'ouvrage d'un musicien et musicologue qui en vingt ans de pratique et de recherches s'est familiarisé avec les textes et avec les traités du temps. Et, guidés par lui, tous ceux qui auront réappris à lire les partitions comme on les lisait à l'époque où elles furent écrites, pourront à nouveau les interpréter dans leur style authentique. Antoine Geoffroy-Dechaume a travaillé sur la musique ancienne comme sur la peinture ceux qui aujourd'hui débarrassent les tableaux d'une patine trop longtemps respectée. Le manuscrit de cet ouvrage a été terminé en mars 1959.

10/1998

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Sciences historiques

LA SORCIERE AU VILLAGE. XVème et XVIIIème siècles

" D'où date la sorcière ? Je dis sans hésiter : des temps du désespoir. " Consolatrice et révoltée pour Michelet, servante du diable pour la tradition démonologique, la sorcière fascine l'Occident depuis cinq siècles. C'est une autre approche qu'en propose Robert Muchembled, en replaçant la sorcellerie dans la culture traditionnelle. Acceptée au village, elle y a longtemps assuré, face aux malheurs des temps, une économie du surnaturel. Pourchassée, elle manifeste encore, contre elle, la cohésion du groupe. Exorcisée par les triomphes de la raison, peut-elle disparaître de nos campagnes ?

10/1991

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Pléiades

Nouvelles du XVIIIème siècle

Amusant, facile à lire, rapidement lu, parfois arrangé, déguisé, traduit, adapté, plagié, le récit court appartient en somme au domaine public. Au XVIIIe siècle, il est un divertissement, un jeu de société, et doit être bref, nouveau, intéressant et varié. Un auteur de nouvelles joue sur tous les registres, réalisme, moralisme, satire, idylle, allégorie, féerie... En somme De tout un peu, comme le proclame le titre d'un recueil de 1766. C'est après avoir fait les beaux jours des périodiques que les nouvelles étaient réunies en recueil. L'abbé Bordelon voyait clairement ce que le genre, sous cette forme, avait à offrir au lecteur : « On pourra quitter mon livre quand on voudra, sans craindre de perdre le fil du discours, reprendre la lecture, sans être obligé pour se remettre sur les voies de relire ce qui précède. [...] Quoi de plus commode ? » Le présent volume, qui mêle des nouvelles signées de grands noms (Marivaux, Diderot, Prévost, Sade, Mme de Staël) à celles d'auteurs moins (re)connus, voire anonymes, a recherché le même agrément, la même nouveauté, la même commodité de lecture que les recueils du XVIIIe.

03/2002

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Sciences historiques

Beauvais au XVIIIème siècle. Population et cadre urbain

Beauvais est au XVIIIe siècle un centre textile important qui commande alentour une vaste région lainière. Mais cette ville moyenne, d'environ 12 000 habitants, n'avait pas fait, comme bien d'autres, l'objet d'une approche systématique de population urbaine. L'étude démographique que nous propose ici Jean Ganiage repose sur le dépouillement exhaustif de l'état civil ancien. Outre des analyses fines de la nuptialité, de la natalité, de la fécondité et de la mortalité, et des reconstitutions parfois très vivantes de la ville et de ses habitants, l'auteur met en avant, de manière significative, une diminution rapide de la fécondité dès le milieu du XVIIIe siècle. À la fin du règne de Louis XV la ville avait seulement réparé les pertes que lui avaient fait subir les crises de la fin du XVIIe siècle.

08/1999

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Sciences historiques

EMILIE, EMILIE. L'ambition féminine au XVIIIème siècle

Après L'Amour en plus, histoire de l'amour maternel, Elisabeth Badinter aborde le problème de l'ambition féminine à travers le destin de deux grandes dames du XVIIIe siècle. Madame du Châtelet, qui fut la compagne de Voltaire, traduisit le grand œuvre de Newton et fut l'égale des savants de ce temps. Madame d'Epinay, amie de Grimm, imagina une nouvelle pédagogie, critique de Rousseau, et traça le destin des futures mères. Ces deux ambitieuses, au sens le plus noble du terme, refusaient d'accepter les limites que la société leur assignait. Elles voulurent se donner toutes les chances dont elles se sentaient capables, en dépit de leur sexe. Madame du Châtelet incarne l'ambition personnelle, Madame d'Epinay, l'ambition maternelle, deux figures entre lesquelles se partage la vie des femmes. Emilie, Emilie, un livre passionnant qui nous conduit au cœur du XVIIIe siècle sans perdre de vue le présent actuel.

01/2000

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Musique, danse

L'opéra-comique en France au XVIIIème siècle

Cet ouvrage s'est donné pour but de proposer une histoire de l'opéracomique de ses origines à la Révolution et une définition de la problématique liée au genre. Trois chapitres envisagent la question d'un point de vue historique : les origines de l'opéra-comique, ses développements de 1762 à 1789 et sa diffusion dans l'Europe des Lumières. Trois autres chapitres se concentrent sur les enjeux dramatiques (le public et les décors), littéraires et musicaux. Ce livre collectif se veut une mise au point des recherches les plus récentes.

01/1992

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Critique littéraire

La querelle des Anciens et des Modernes XVIIème-XVIIIème siècles précédé de Les abeilles et les araignées

Anciens et Modernes ? La question est résolue. " Les anciens sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant ". a tranché depuis le XVIe siècle l'Angélique du Malade imaginaire de Molière. Cette adorable jeune fille avait raison, comme ont toujours raison toutes les jeunes générations qui veulent vivre avant de se souvenir. Le point de vue " jeune " n'est pourtant pas le seul possible, et pour cause. Marc Fumaroli, dans cet essai suivi d'une anthologie européenne de textes relatifs à la Querelle des Anciens et des Modernes, montre que cette ancienne question, débattue à neuf et avec une extraordinaire passion, a occupé les meilleurs esprits français et européens du XVIIe et du XVIIIe siècle et souvent dans un sens qui n'est pas celui d'Angélique. La raison adulte ne saurait se passer de comparer le présent et le passé, et le discernement dans les choses de la vie a besoin du pessimisme critique et lucide qui éclaire les vices du présent à la lumière de l'amère expérience passée. Les " Anciens " de la Querelle ont donc beaucoup à nous apprendre, même si les " Modernes " ont aujourd'hui l'illusion rétrospective d'avoir eu aisément le dessus et de pouvoir tranquillement écrire l'histoire en vainqueurs.

01/2001

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Sciences historiques

Entre fêtes et clochers. Profane et sacré dans l'Europe moderne XVIIème-XVIIIème siècle

Ce livre s'attache à cerner, sur deux siècles, à partir de quelles démarches les pouvoirs, les autorités, les sujets, les fidèles construisirent ou remodelèrent leur approche du profane et du sacré, ce qu'ils entendaient à travers ces appellations et quels types d'objets elles pouvaient désigner pour chacune de ces instances. Il tente aussi de saisir les rapports qui se jouaient entre l'un et l'autre terme et de mesurer les changements intervenus dans des relations que l'on pensait être bien définies et encadrées. C'est donc moins une histoire des manifestations du sacré qu'une histoire sociale et culturelle de son organisation avec le profane. On peut dès lors interroger l'aptitude de ces deux notions à révéler le fonctionnement social des cultures d'Ancien Régime, leur capacité à traduire leurs complémentarités, leur capillarité, leurs affrontements plus subtils que cette confrontation manichéenne et sans merci entre deux fractions du monde ; l'une, dominante et savante, imposerait son outillage mental à une majorité populaire définitivement dépossédée de son identité. L'image d'une conception univoque de ces notions, renforcée par les signes communs de la révélation chrétienne, est tout aussi exagérée. Car elle n'effaçait pas ce que chacun pouvait éprouver du sacré comme expérience subjective d'un autre ordre que l'ordre naturel où se cantonnait le profane.

03/2002

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Littérature érotique et sentim

Anthologie érotique. Le XVIIIème siècle

Nul n'entre ici s'il n'est amoureux du plaisir : telle pourrait être l'épigraphe de la grande anthologie érotique conçue par Maurice Lever. Si elle commence par le XVIIIe siècle, c'est que le plaisir y apparaît comme l'une des clés majeures de nos façons d'être et de sentir, et que les femmes y mènent allègrement le jeu. Centré autour de l'érotisme féminin, ce volume donne la parole à toutes celles - princesses, bourgeoises, ou comédiennes - qui osent assumer leurs désirs et revendiquer leur vagabondage sexuel. Au travers de la vie parisienne évoquée dans ces pages, avec ses parties fines, ses maisons d'amour, ses maquerelles et ses filles galantes, cet ouvrage témoigne aussi de ce moment de l'Histoire où l'érotisme devient une arme au service de la contestation politique. Des pamphlets d'une extrême violence, rassemblés ici pour la première fois, constituent Marie-Antoinette en véritable mythe de la " fureur utérine ", et le bordel en théâtre du pouvoir. Un glossaire en fin de volume explique, entre autres, le sens de guerluchon, demi-castor, gamahucher, faire le postillon, ou mettre la tête dans l'étau... Maurice Lever réunit, commente, annote et présente ces textes, pour la plupart inédits depuis longtemps, sans nulle discrimination hiérarchique. Il le fait avec l'érudition d'un grand chercheur doublé d'un écrivain à la plume vive et forte.

01/2004

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Pléiades

Romanciers libertins du XVIIIème siècle

« On est dédommagé de la perte de son innocence par celle de ses préjugés » écrit Diderot. À l'heure des Lumières, la sexualité est détentrice de vérité et objet d'expérimentation. Les romanciers libertins, quoi qu'il en coûte, disent tout. Tome I :Romans d'éducation, contes, dialogues, les genres sont divers et agrémentés de récits enchâssés, de fantaisies orientales et autres stratégies narratives à destination de lecteurs, et de lectrices, qui pourraient être tentés de confondre fiction et réalité. Rassemblés dans le premier volume, douze textes de la première moitié du siècle s'éloignent autant de la vertu qu'ils connurent le succès. C'est à ce titre qu'ils constituent des classiques de la littérature libertine, souvent clandestine. Ils pourront être ici découverts dans leur version originale, pour autant qu'on a pu démêler les aventures illégales de leur première édition. Ils sont accompagnés, naturellement, de leurs gravures « libres ». Tome II : En cette fin de siècle, la réalité se brouille, et le roman libertin enregistre ce dérèglement, à travers celui de l'imagination. Inceste, homosexualité, zoophilie, sodomie, tout se dit, tout s'écrit. En 1771, le Dictionnaire de Trévoux entérinera cette définition du libertin : « Ce terme s'applique à ceux qui prennent trop de liberté, qui haïssent toute sorte de sujétion et de contrainte, et qui se laissent aller au penchant qui les porte au plaisir. » Rien d'étonnant alors que le romancier libertin dise le désordre du monde, ni que l'époque révolutionnaire trouve en lui un porte-parole. Dialogues, contes, romans d'initiation, mémoires fictifs et pamphlets : le roman libertin se fait protéiforme pour dénoncer les règles, les conventions, la turpitude des Grands. Les onze textes de la seconde moitié du XVIIIe siècle reproduits ici d'après leur édition originale, et accompagnés de leurs gravures « explicites », permettront de redécouvrir une littérature souvent négligée, mais dans laquelle Stendhal voyait « l'essence de la volupté ».

11/2000

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Sciences historiques

Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIème siècle

Sans doute ne riait-on pas davantage au XVIIIe siècle qu'à d'autres moments de l'histoire de France. Par contre, sûrement riait-on différemment qu'un siècle plus tôt ou que quelques années plus tard. Les Lumières sont un âge du rire, car une culture spécifique s'est alors constituée autour du fait de rire, avec ses pratiques et ses représentations. Ce livre explore ces manières de rire, ces sujets du rire, ces valeurs, ces débats et ces polémiques, à travers les destins croisés de groupes de rieurs qui ont donné consistance aux éclats de rire du siècle. Rire est en effet une habitude collective et le XVIIIe siècle, moment d'intense sociabilité, a vu naître nombre de ces sociétés, clubs, académies, regroupements, qui possédaient leurs règles, leurs cérémonies, leurs publications. Le Régiment de la calotte, la Société du bout du banc, l'Académie de ces dames et de ces messieurs, les Actes des Apôtres, autant de collectifs du rire qui ont leur histoire et révèlent un état de culture propre aux Lumières. De même, ce livre est composé de destins singuliers, rieurs qui ont laissé trace de leurs éclats : Jean Ramponeau, cabaretier à la mode ; le marquis de Bièvre, virtuose du calembour ; Rivarol et ses chevaliers du bel esprit ; Cérutti qui, de la " gaieté française ", voulait faire bon usage ; le vicomte de Mirabeau, " frelon " aristocrate qui mena une guérilla comique contre la Révolution ; ou Gorsas, qui se fit, au contraire, le héraut du rire patriote... Ce livre est enfin un essai politique, puisqu'il tente de démontrer combien le rire - ou plutôt ses traditions contradictoires, satire, farce et gaieté - a compté dans les habitudes et les représentations politiques du pays, jusqu'à la Révolution française, qui s'ouvre par une véritable guerre du rire.

10/2000

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Histoire régionale

La Noblesse de la Somme au XIXe siècle. Edition revue et augmentée

Confrontée, ici comme ailleurs, dès l'été 1789, à la "révolution de l'égalité" , la microsociété nobiliaire picarde allait-elle, au siècle suivant, se fondre dans le monde des notables ou garder son identité, s'isoler ou s'intégrer dans la société de son temps sans renier ses traditions et ses valeurs, "tenir son rang" et s'en donner les moyens ? Cette étude, menée sur une période longue, du temps de la construction des "châteaux briques et pierre" sous Louis XV et Louis XVI, jusqu'aux combats politiques sous Jules Ferry, s'appuie sur nombre de papiers de famille et d'archives publiques, sur des documents iconographiques précis, sur les traces essentielles de la présence nobiliaire dans le patrimoine bâti de cette Picardie lourdement touchée par les destructions des invasions et des guerres.

10/2021

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Littérature française (poches)

Paris au XXème siècle

Paris, 1960 : une métropole splendide, étincelante d'électricité, reliée à la mer par un gigantesque canal, sillonnée d'autos et de métros silencieux...Tel est le monde fascinant qu'ont forgé, conjuguant leurs efforts, la Finance et la Technique. Pourtant, cet avenir radieux a son envers. Seuls quelques marginaux, méprisés, bientôt vaincus par la misère et la faim, persistent dans le culte de l'Art et de la Poésie, tandis qu'un Etat omniprésent organise la distribution du savoir scientifique... Composé avant les " Voyages extraordinaires ", refusé par l'éditeur Hetzel, ce roman aura attendu cent trente ans avant de revoir le jour. Surprenant par la pertinence de son information scientifique, il vaut aussi et surtout par l'acuité de son analyse des intrications de l'économie, de la technique et la politique. Une vision ambiguë qui fait justice de l'image d'un Jules Verne chantre béat du Progrès. Et d'abord un roman prenant, coloré, où le grandiose se teinte volontiers d'un humour des plus sombres...

05/2002

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Histoire internationale

Paris au XIIIe siècle

Paris au treizième siècle / par A. Springer ; traduit librement de l'allemand, avec introduction et notes, par un membre de l'édilité de Paris [Victor Foucher] Date de l'édition originale : 1860 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

06/2020

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Religion

Une histoire des mentalités religieuses aux XVIIème et XVIIIème siècles. Mille rétables de l'ancien diocèse du Mans

C'est un livre sur les systèmes d'images des retables construits du XVIe au XIXe siècle dans les églises paroissiales de l'ancien diocèse du Mans. Ne laissant pas dans l'ombre les retables détruits, ne méconnaissant pas l'histoire toujours perturbée de chacun des monuments d'autel, ce livre privilégie le millier de retables conservés qu'aujourd'hui encore le regard peut saisir. Ces archives de bois, de pierre, de marbre et de terre cuite, appartiennent à un système de communication dont est remarquable la cohérence interne. Le retable manceau est rarement lieu de tension entre deux cultures : il est plus souvent lieu de rencontre. Devant le retable paroissial, ont pu se rejoindre, en une commune écoute, en un commun geste, hommes de l'oral et hommes de l'écrit, suffisamment instruits en leur religion pour avoir une commune intelligence de la foi. "Les Mille retables manceaux s'inscrivent déjà dans l'histoire de l'histoire. L'histoire est mémoire et, comme la mémoire, elle trie, elle ordonne, elle oublie. Longtemps l'histoire a oublié le geste des humbles, longtemps elle a négligé le rapport à l'essentiel, quand ce rapport à l'essentiel était rapport des humbles. Il y a eu une histoire de la vie matérielle, il y avait une histoire religieuse au niveau des élites. Mais, en vieille terre de chrétienté, qui se souvient de la piété de ceux qui n'avaient pas accès aux sommets de la pensée, de la contemplation ou de l'ascèse ? De ceux qui ne laissent d'autres traces que les trois actes des registres des paroisses ? Comment les saisir ? ... Michèle Ménard lit les retables, le discours collectif de l'image retablière, comme nous lisons les testaments du Minutier parisien. L'histoire telle qu'elle la conçoit et telle qu'elle la réalise a vocation à déborder, donc à unir le passé et le présent, dans une même quête de l'essentiel. Empressez-vous de lire. Vous ne serez pas déçu. (Extrait de la Préface). MICHELE MENARD, ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay, est maître-assistant à l'Université du Maine. Son ouvrage, qui a reçu le prix du Conseil Général de la Sarthe et de l'Académie du Maine, aura pour premiers lecteurs ceux qui aiment la Province du Maine. Mais ce livre, qui parle de notre patrimoine, sera aussi le livre de tous ceux qui perçoivent que l'intensité de notre vécu est tributaire de notre mémoire collective, est tributaire de la qualité de notre relation avec tout ce qui a été conservé.

01/1980

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Poésie

Anthologie de la poésie turque XVIIIème-XXème siècles

Au début était le verbe poétique, populaire puis savant, mais animé de siècle en siècle par la même intarissable vigueur ; fleurissant d'abord dans les hymnes de clans chantés par les bardes, éclosant spontanément aux lèvres des humbles et des simples en chansons de souffrance, de révolte ou de joie, que transportaient et répandaient, comme pollen au vent, les poètes errants, les mystiques et les fous - ou ceux qui se donnaient pour fous afin de mieux jeter, pas toujours impunément, leur chant à la face des puissants. Jaillissement perpétuel, irrépressible et ardent, issu de la bouche de ces êtres hors du commun, hors normes, de ces parfaits hors-la-loi que sont les poètes, ces fols, ces sages : les thèmes éternels sont leur inspiration, leurs chants et ballades, leur respiration, la musique simple et grave du saz les accompagne, la mémoire du peuple est leur meilleur conservatoire. Plus tard, s'élaborera la poésie classique, celle du Divan, de la cour, marquée d'influence arabe, adoptant des formes multiples et sophistiquées : poésie travaillée, recherchée, capricieuse, aux métamorphoses ingénieuses et aussi nombreuses que celles de la calligraphie islamique. Ces recherches se poursuivent et évoluent jusqu'aux formes modernes et au vers syllabique ou libre... Voici, présentée et poétiquement traduite par Nimet Arzik, une poésie survivante et vivante, surprenante et prenante, dont les siècles passés n'ont en rien atténué la charge ni la grâce.

03/2010

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Histoire de France

LA NOBLESSE EN OCCIDENT. Vème-XVème siècle

Au Moyen Âge, la noblesse apparaît comme un groupe social aux facettes multiples qui comprend aussi bien le prince du sang, cousin du roi, que le pauvre hobereau rural menacé par la dérogeance ou le bourgeois parvenu achetant une lettre d'anoblissement... Les membres de cette aristocratie hétérogène n'en possèdent pas moins une identité commune qui se manifeste par une forte conscience généalogique reposant sur l'appartenance à une parentèle fondée par un ancêtre mythique. Ils prisent le métier des armes, embrassent des valeurs chevaleresques, exercent le pouvoir sous toutes ses formes (magistratures de l'Etat ou tribunaux seigneuriaux), détiennent la terre et se dotent d'un réseau de clientèle, recevant la foi et l'hommage de leurs gardes, de leurs guerriers et de leurs feudataires. Au fils des siècles, ces élites du sang, de la guerre et du pouvoir préservent leur prépondérance. Elles se renouvellent, toutefois, de façon constante : le déclassement ou l'extinction des vieilles maisons appellent des hommes nouveaux. L'immobilisme apparent d'une société hiérarchique ne saurait cacher toute sa fluidité et toutes les nuances de son évolution, au rythme de l'affaiblissement ou du renforcement des structures étatiques.

05/1999

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Histoire de l'architecture

Villages de Belle-Île-en-mer au XVIIIème siècle. Inventaire de 1719

Grâce à l'inventaire réalisé en 1719 et consigné aux Archives nationales, Gérald Musch a dessiné une reconstitution inédite de la structure de 29 villages tels qu'ils étaient en 1719. Par la compilation des archives civiles, militaires et les témoignages littéraires, l'auteur nous fait entrer dans les singularités de la vie quotidienne insulaire au fil de chapitres thématiques illustrant Belle-Ile-en-Mer il y plus de trois cents ans. Le livre est organisé en 4 parties selon les 4 paroisses de l'époque. Outre les villages représentés à l'encre de chine en vue aérienne et commentés, 30 thèmes sur la vie quotidienne, décrits et dessinés, animent la lecture de l'ouvrage. Nous y voyons entre autre l'intérieur d'une maison, le mode de consommation, l'habillement, les coiffes aujourd'hui disparues, les méthodes de pêches, le transport maritime et bien d'autres sujets qui forment le quotidien de l'époque.

04/2023

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Sciences historiques

Mariages, ménages au XVIIIème siècle. Alliances et parentés à Haveluy

Le mariage, le ménage, sont, dit-on, des institutions en crise aujourd'hui. L'un et l'autre, inscrits dans l'histoire, ont en fait toujours été à la fois soumis aux tensions de l'environnement politique, social, économique, religieux ou idéologique et confrontés aux aspirations des individus, elles-mêmes contrastées selon le genre. Malgré cette sensibilité l'établissement et le fonctionnement de la relation conjugale et de la cohabitation témoignent aussi d'une remarquable permanence des défis posés à l'homme et à la femme pour vivre ensemble. Dans une perspective à la fois historique et anthropologique, l'auteur, après avoir montré dans Vieillir et mourir au XVIIIe siècle comment à Haveluy - aujourd'hui petite ville du Nord, près de Valenciennes - le regard sur la mort et sur l'âge a pu, entre autres, colorer différemment la vie conjugale, propose ici de saisir, par le truchement d'une multitude de questionnements, les changements et régularités dans le fonctionnement du couple et de l'alliance. Aussi soucieux de montrer les réalités sans complaisance, notamment les conditions faites aux femmes, que d'éclairer ce que l'on a appelé les structures complexes de la parenté, l'ouvrage peut se lire tant pour " sa portée anthropologique dans le domaine de la parenté que (pour) la vérité historique criante des situations qu'il décrit " (Françoise Héritier).

04/2001

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Critique littéraire

DICTIONNAIRE DES LETTRES FRANCAISES. Le XVIIIème siècle

Tentative sans précédent ni imitation, ce Dictionnaire des lettres françaises brosse en plus de deux mille articles un tableau aussi complet que possible de la production intellectuelle de notre pays au XVIIIe siècle. Non content de s'arrêter aux plus menus acteurs et de consacrer aux plus grands des articles qui, par les dimensions et la richesse de l'information, sont déjà des monographies de référence, le " Grente " - ainsi que le désignent ses utilisateurs -, publié pour la première fois en 1960, traite des académies, de l'histoire du livre et de celle des journaux. C'est dire qu'il ne s'en tient ni à une conception étroite des Belles-Lettres, ni aux gloires reconnues et consacrées du Siècle des lumières. Son panorama sans exclusive embrasse sans rejeter. Cela seul suffirait à le recommander. Mais cette nouvelle édition refondue sous la direction de François Moureau, professeur à la Sorbonne, est enrichie par trente ans de recherches nouvelles et offre une bibliographie qui tient compte des dernières publications.

10/1995

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Musique, danse

La rumeur des batailles. La musique au tournant des XVIIIème et XIXème siècles

Alors qu'on ne cesse d'étudier les bouleversements politiques, sociaux, ou philosophiques qu'ont entraînés la Révolution française et l'épopée napoléonienne, s'est-on jamais interrogé sur les transformations auxquelles s'est trouvée soumise la musique sous le choc des événements qui se sont alors soudainement précipités à travers toute l'Europe ? Certes plus d'un a remarqué l'écho des musiques militaires dans les symphonies de Beethoven et jusque chez Rossini, dont la musique bruyante témoigne encore de ce qu'il est le " fils d'un siècle de fracas ". On a vu également, dans cette veine guerrière, fleurir moult pièces de circonstance - représentations musicales de batailles ou cantates - illustrant sur le mode pittoresque une actualité fertile en épisodes mouvementés. Mais, au-delà de ces musiques de circonstance, on est frappé par le souci de simplification du discours qui anime soudain nombre de compositeurs, que ce soit les expérimentations menées avec les masses sonores par Gossec et Méhul écrivant pour les fêtes de la Révolution, ou celles développées avec la force que l'on sait par Beethoven, dont la musique est ressentie alors comme " colossale ". Apparaît alors un penchant général pour des effets sonores puissants, le goût d'instrumenter de façon épaisse, de grossir le trait, de privilégier des tempos rapides, de jouer fort. Ainsi donc, en ce tournant du XVIIIe au XIXe siècle qu'accompagne la rumeur des batailles révolutionnaires et napoléoniennes naît un nouveau ton, fait de registres divers : hiératisme sublime chez Gluck, lenteur réfléchie chez Beethoven, fascination pour la vitesse et goût de l'élan chez Weber, effets de masse et de spatialisation sonore chez Berlioz, ivresse rythmique chez Rossini. C'est l'unité de ce champ stylistique, réplique du grand tremblement de terre de l'Histoire, qu'analyse cet ouvrage nourri de la pensée des grands écrivains de l'époque où le sentiment du sublime se trouve porté à son comble.

04/2000