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La banalité du conformisme

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Sociologie

La banalité du conformisme

Le conformisme est l'état qui nous pousse à parler ou agir toujours comme ceux qui nous entourent. Homogénéité, unanimisme, autocensure sont les facettes les plus évidentes du conformisme. Nul n'adopte volontiers une étiquette qui nie notre individualité... pourtant chacun d'entre nous est bel et bien concerné. Nous sommes en fait tous des hommes et des femmes ordinaires, formatés par le conformisme. Les parcours, les privilèges, les évènements de vie des uns et des autres nous paraissent néanmoins toujours si différents. Mais nos différences ne sont-elles pas un leurre ? Un simple habit qui cacherait la grande homogénéité ? Des cadres d'entreprise dont on attend dynamisme, bonne humeur et créativité aux citoyens d'Oceania sous surveillance dans "1984", nous sommes tous, à des degrés divers, sous l'influence de forces qui modèlent nos paroles et nos modes de pensée. Retraçant l'histoire du concept de conformisme et explorant ses mécanismes, cette étude critique et transversale mobilise autant la littérature classique que la culture populaire et la sociologie. Avec tact et érudition, l'auteur nous invite à explorer la banalité d'une idée à laquelle nul ne saurait échapper.

05/2019

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Poésie

Banalité

A l'occasion de l'exposition consacrée au photographe Roger Parry par le Jeu de Paume à l'Hôtel de Sully (Paris), du 18 septembre au 18 novembre 2007, les Editions Gallimard ont réimprimé en fac-similé, dans un format réduit, l'un des chefs-d'oeuvre de l'édition de luxe illustrée de l'entre-deux-guerres, paru en originale à leur enseigne en 1930, à l'initiative et sous la vigilance d'André Malraux. Ouvrage avant-gardiste par son recours à une illustration photographique expérimentale, associant solarisations, photogrammes, tirages négatifs et prises de vue directes, chef d'oeuvre moderniste du livre de bibliophilie, c'est une des réalisations les plus marquantes parmi les éditions de luxe publiées par la NRF de Gaston Gallimard.

09/2007

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Sociologie

La fabrique du conformisme

L'effacement des grandes normes religieuses et politiques nourrit le mythe d'une société peuplée d'individus isolés, autonomes, indépendants les uns des autres. Ce contresens fonde une vision du progrès et de l'action publique de plus en plus centrée sur l'individu, sur l'"autoréalisation de soi", oublieuse des liens profonds que les personnes continuent d'entretenir les unes avec les autres. Ce livre montre que l'influence des autres sur la vie de chacun reste considérable. Elle continue à prendre le visage du conformisme, cette tendance à faire comme ceux dont nous voulons rester proches pour, précisément, ne pas nous retrouver coupés d'eux. Menacé par la désocialisation, l'individu contemporain est exposé comme jamais au besoin de suivre les autres, pour ne pas s'en trouver davantage éloigné. Cette "loi de grégarité" se vérifie dans la famille, mais aussi à l'école, sur les lieux de travail, dans les supermarchés ou encore dans les prisons. En envisageant les individus comme de purs atomes sans racines, les politiques contemporaines n'atteignent pas la société comme elles pensent le faire. Promouvoir la mixité sociale sans tenir compte des liens qu'elle brise peut alors s'avérer contre-productif.

09/2015

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Littérature française

La petite conformiste

Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde - sauf elle - est excentrique. Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d'un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d'Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l'Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille. L'existence de la petite fille va basculer lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l'ennemi : une école catholique, située dans le quartier le plus bourgeois de Marseille. La petite conformiste est un roman haletant, où la langue fait office de mitraillette. Il interroge notre rapport à la normalité et règle définitivement son sort aux amours qui font mal. C'est à la fois drôle et grave. Absurde et bouleversant.

08/2019

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Critique littéraire

La Non-Conformiste

Joëlle, née aux Antilles, monte à Paris au début des années quatre-vingt-dix. Elle devient chercheuse dans l'industrie pharmaceutique et s'installe dans une vie bourgeoise... ... . jusqu'au jour où le destin bascule. Un grave accident de voiture, un sentiment de mal-être, une crise conjugale, tout se précipite. Devant l'évidence des faits, les questions fusent : que faire lorsqu'à trente-six ans, vous découvrez votre attirance pour quelqu'un du même sexe ? Lorsque vous êtes mariée avec des enfants ? Lorsque vous êtes issue d'un milieu catholique et conservateur ? Vous avez le choix : le nier et en souffrir, ou assumer et vous donner une chance de vivre libre et heureux... Dans un récit rythmé et touchant, Grégoire Blondel restitue ce parcours hors du commun, qui donne le vertige par la densité des péripéties et apporte une véritable leçon d'espérance à tous ceux qui ont du mal à trouver leurs voies.

01/2014

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sociologie du genre

Althusser assassin. La banalité du mâle

"D'Hélène Legotien, que sait-on aujourd'hui ? Rien. C'est elle, finalement, qui est morte deux fois, et son assassin est responsable de ses deux morts : il a provoqué la première de ses propres mains, la seconde en occupant tout l'espace par son discours sur lui, pour expliquer sa mort à elle". Le 16 novembre 1980, le philosophe marxiste Louis Althusser étrangle son épouse, qui avait décidé de le quitter. Quelle est donc la signification politique de ce "célèbre" féminicide et du discours répandu ensuite dans l'espace public ? Puisant à des analyses féministes de la violence masculine, cet essai rappelle le contexte social de l'époque et explore le phénomène de solidarité masculine dont peut jouir un assassin doté d'un fort capital culturel.

09/2023

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Littérature étrangère

Le conformiste

Le jeune Marcello grandit, livré à lui même, dans une famille désunie. Le bouillonnement de l'adolescence l'effraie, il se sent traversé par des instincts violents, meurtriers. Terrorisé par le sentiment d'être différent des autres, Marcello décide, une fois adulte, de devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Dans l'Italie de Mussolini, être normal cela veut dire être fasciste. Marcello a mis le doigt dans un engrenage qui le conduira très loin. Relire Le Conformiste dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est, enfin, laisser la parole aux mots.

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Littérature Italienne

Le Conformiste

Le jeune Marcel grandit, abandonné à lui-même, dans une famille désunie. Le bouillonnement de l'adolescence l'effraye : il se sent traversé par des instincts violents, et les avances d'un chauffeur de maître lui font prendre conscience de son homosexualité latente. Terrorisé par le sentiment d'être différent des autres, Marcel décide, une fois adulte, de devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Or dans l'Italie de Mussolini, être normal, c'est être fasciste : Marcel a mis le doigt dans un engrenage terrible qui le conduira très loin... Dans ce roman publié en 1951, Alberto Moravia pose la douloureuse question des raisons qui ont conduit tant de consciences vulnérables à perdre tout esprit critique. Comment un homme moyen en arrive-t-il à devenir un assassin ? Dans la peur de soi et dans le besoin d'être conforme, dans la pression qu'exerce la société sur ceux qui s'écartent des modèles qu'elle prône, le romancier décèle la source de ces abdications intérieures. Par son honnêteté et sa clairvoyance, Moravia s'affirme comme l'un des écrivains les plus lucides sur les aberrations de la conscience de notre temps.

03/2023

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Méditation et spiritualité

Se libérer du conformisme spirituel

Depuis la nuit des temps, il y a toujours eu deux types de spiritualité. Celle offerte à tout un chacun, assurant une fonction sociétale à travers des dogmes pour régir les interdits et les tabous ; celle-ci offre des perspectives merveilleuses et promet un mieux-être, à la portée de ceux qui adhèrent à l'institution. La seconde, plus discrète, est en dissonance avec la précédente, a comme objet l'accomplissement de l'Homme, et nécessite un long travail sur soi pour accéder à un élargissement du champ de conscience vers le Divin, le Tout, le Un, le Tao - comme chacun désirera l'interpréter. "Cela ne me concerne pas. Je suis capable de discerner le vrai du faux, la direction spirituelle de celle sociétale". , pourrions-nous penser. Bien que cela puisse être vrai, en lisant cet ouvrage, le lecteur pourrait être amené à remettre en cause ses certitudes et reconsidérer les bases de son chemin spirituel... L'auteur, après plus de quarante années passées dans les traditions initiatiques d'Occident comme d'Extrême-Orient et cinquante années dans le domaine des arts martiaux, propose à la fois son expérience des traditions spirituelles rencontrées ainsi que celles recueillies auprès d'hommes investis dans la spiritualité. Note de l'éditeur pour la version imprimée : Afin d'être plus agréable lors de la lecture, cet ouvrage est en format Beau Livre. Dans la même optique, le papier est de couleur crème, ce qui fatigue moins les yeux que le papier blanc. Toutes nos publications font l'objet d'un travail soigné tant au niveau typographique qu'au niveau du design. Note de l'éditeur pour la version Kindle : Nos publications Kindle sont soigneusement conçues, avec une table des matières, un index, des notes de bas de page et références, là où cela est applicable. Un accent a été mis sur la typographie ainsi que le design. Vos commentaires sont les bienvenus sur discoverypublisher. com/fr/ - Merci d'avoir choisi Les Editions Discovery.

09/2021

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ouvrages généraux

La banalité du bien, l'histoire de Giorgio Perlasca

La banalité du bien ou l'histoire du Schindler italien. Ce livre réimprimé 8 fois en Italie, vendu à 150 000 exemplaires, objet d'une adaptation télé, vue par plus de 12 millions personnes, est pour la première fois traduit en français. En 1988, l'écrivain-journaliste, Enrico Deaglio, tombe sur un entrefilet dans le journal rapportant qu'un italien, Giorgio Perlasca vient d'être nommé Juste parmi les Nations. Il décide de rencontrer cet homme qui, en 1944, à Budapest, a sauvé plus de 5000 juifs de la déportation. Giorgio Perlasca est un homme quelconque, qui a voté Mussolini, avec enthousiasme et s'est engagé, tout naturellement, dans l'armée espagnole aux côtés de Franco. Il restera très proche de ce pays. En 1944, Perlasca se rend, pour des raisons professionnelles, à Budapest. Il assiste aux violences commises sur les Juifs et à l'assassinat d'un enfant. Il est bouleversé, révolté, écoeuré, et se rend à l'ambassade espagnole - pays neutre- pour se procurer de faux papier. Il va alors organiser la protection des juifs, en leur délivrant des cartes d'identité espagnole. Très vite l'ambassadeur fuit Budapest, Perlasca prend sa place, s'appuie sur son sens de l'organisation hors du commun, sa colère et son indignation : il aménage les maisons refuges, se met en lien avec les diplomates, descend tous les jours dans la rue pour s'assurer que tous aient de quoi manger et s'interpose entre les nazis, les croix de fer hongroises et les juifs. Deaglio inscrit Perlsaca dans son quotidien, décrivant l'hiver, les rues de Budapest, les personnes rencontrées, représentants des états neutres (Espagne- Suisse- Suède-), politiciens hongrois, et dans l'Histoire en train de s'écrire (l'arrivée d'Eichmann, les déportations massives, les russes, la politique communiste après 1945 concernant les biens juifs et l'antisemitisme etc...). Deaglio raconte aussi Perlasca après la guerre et puis à partir de sa nomination de Juste parmi les Nations en 1987. Perlasca meurt en 1992.

01/2024

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Littérature française

Les banalités extraordinaires

"Derrière chaque épreuve que la vie met sur notre routeA se cache l'enseignement qui nous fera grandir" Il y a la vie, et il y a ce point où tout bascule et notre vie passe dans l'après. Dans le sans. Dans l'absence omniprésente de cet être cher qui nous manque tant. Thème abordé : LA RESILIENCE & le deuil Toutes les épreuves de la vie sont source d'enseignements. Que ce soit un divorce, un licenciement, la mort d'un proche ou même pour nous la maladie, nous serons inexorablement confrontés à des épreuves et des tragédies, tout au long de notre vie. Comprenons bien, qu'il y a là, pour nous, l'opportunité de grandir, d'en tirer quelque chose de positif. Il te faudra découvrir à quoi tu peux dire merci, dans ce chaos. "La vie t'apprend qu'on ne reçoit pas ce qu'on souhaiterait, on reçoit ce dont on a besoin"

05/2022

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Philosophie

Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal

Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de contraindre ceux-ci à entreprendre des recherches nouvelles sur le génocide des Juifs par les nazis. En effet, le reportage d'Hannah Arendt, envoyée spéciale du New Yorker au procès de Jérusalem, philosophe américaine d'origine juive allemande, auteur d'un ouvrage célèbre sur les origines du totalitarisme, fit scandale à New York et à Londres, en Allemagne comme en Israël. Dans son procès du procès, l'auteur - qui ne fait siens ni tous les motifs de l'accusation ni tous les attendus du jugement - est entraîné d'abord à faire apparaître un nouvel Eichmann, d'autant plus inquiétant qu'il est plus " banal " ; puis à reconsidérer tout l'historique des conditions dans lesquelles furent exterminés des millions de Juifs. Et à mettre en cause les coopérations, voire les " complicités ", que le lieutenant-colonel SS a trouvées dans toutes les couches de la population allemande, dans la plupart des pays occupés, et surtout jusqu'au sein des communautés juives et auprès des dirigeants de leurs organisations. La personnalité de l'auteur, élève du philosophe allemand Karl Jaspers, la controverse qu'elle a partout suscitée et qu'analyse Michelle-Irène Brudny de Launay dans sa présentation, contribuent à faire de ce livre brillant un témoignage que l'on ne peut ignorer sur une des énigmes majeures du monde contemporain.

09/2006

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Critique

Marguerite Duras. la noblesse de la banalité, 2e édition

"Banale. Elle a cette noblesse de la banalité. Elle est invisible" . Ainsi est la dame du camion : personne, c'est-à-dire "tout le monde" . "Elle" a du charisme : pleure sur le prolétariat ; meurt à Hiroshima ; est dans l'empathie avec "Abraham" , l'enfant non-juif au nom juif de multitude ; elle bannit les langues de bois, demande ses mots à une grammaire inouïe. Comment donner corps à ce que l'on n'entend ni ne voit plus à force de le voir et l'entendre tous les jours ? Com­ment donner présence à ... rien, qui n'est pas rien mais dont on ne sait pas re-marquer l'état d'exception ? L'oeuvre de Marguerite Duras est habitée d'une igno­rance généreuse. Par quoi tout être - il faudrait ajouter toute chose - est ignorant de l'amour qu'il peut inspirer. La noblesse de la banalité est plus qu'une esthétique. C'est un regard qui ne conquiert pas. Qui se laisse dessaisir de son saisissement. Il faut beaucoup s'aimer et beaucoup s'oublier.

11/2023

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Humour

Sous l'empire de votre milieu: La banalité du mâle

Si le désir est un moteur immuable de la vie, que ses modélités ont changé depuis l'époque de la Venise de Casanova ! Rencontres en ligne, préservatifs, industrie porno, sex-toys, amour pluriel, etc sont narrés ici avec légèreté et humour. Mais aussi et surtout, l'homme, le mâle, est descendu de son piédestal ! Marlène Schiappa est passée par là et il ne peut même plus draguer à son aise alors ne restent que tous ces palliatifs modernes. Assurément, dans ces conditions, revenant à notre époque, ce mâle perdrait de sa superbe et il changerait son nom pour... "Castrat-nova" !

09/2020

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Sociologie politique

L'impuissance du peuple ? Acceptation, soumission, conformisme

L’auteur, autodidacte, à la culture sociologique et politique étonnante, s’interroge sur les causes de la passivité du peuple face aux inégalités. Dans une première partie, il examine les huit piliers de la domination des plus riches, des plus puissants, en faisant appel à l’histoire, la sociologie, la culture, évoquant la tradition, le conformisme, le rôle des mass médias., etc. Dans la seconde il tente de déconstruire les discours dominants, à propos de la démocratie, du rôle de l’Etat, mais aussi à propos d’autres modèles d’organisation sociale et politique. Dans la troisième, il montre comment grâce au recours à une pensée critique, à l’action collective, il est possible de résister à ces discours dominants tout en échappant aux dérives identitaires et à la récupération par le système. L’auteur souhaite s’adresser au plus grand nombre et recourt à un style accessible, à une langue populaire à la limité de la langue parlée, pour exposer une pensée critique, originale, et proposer un projet de société dans lequel le peuple pourrait prendre son destin en main.

11/2022

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Rock

Patti Smith. La reine non-conformiste du rock

"La reine non-conformiste du rock'n'roll", c'est ainsi que Patti Smith appelle Grace Slick, la chanteuse du Jefferson Airplane. Mais l'expression lui convient parfaitement à elle aussi. Elle semble même lui coller à la peau. La carrière de Patti Smith commence en 1971. Elle lit des poèmes en public. Elle veut insuffler dans les mots qu'elle écrit, l'immédiateté et l'attaque frontale du rock and roll. En 1975, son premier album Horses en fait une star internationale. En 1979, le Patti Smith Group reprend le classique des Byrds, "So You Want to Be a Rock'n' Roll Star" dans lequel le parolier actualise deux anciens mythes, celui de Faust et celui d'Orphée. Son oeuvre littéraire est au moins aussi intéressante que son oeuvre discographique : son autobiographie Just Kids, en 2010, son journal intime et sa nouvelle Dévotion, en 2017, ses rêves, ses rêveries, ses voyages, ses hommages aux grands écrivains disparus (L'année du singe ; M Train), en témoignent largement. Son oeuvre en prose passera peut-être mieux le cap des décennies que ses enregistrements des années 70...

01/2024

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Philosophie

Le pervertissement totalitaire. La banalité du mal selon Hannah Arendt

Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu'Arendt, trompée par l'apparence qu'Eichmann a voulu donner de lui, même pour se défendre, aurait dressé le portrait d'un terne bureaucrate se contentant d'obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d'examiner ce genre d'arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de la notion de banalité du mal, constamment banalisée tant par ses détracteurs que par ceux qui pensent la reprendre à leur compte. L'expression oxymorique de "banalité du mal" n'indique pas une banalisation du mal que fut le génocide des Juifs par les nazis, mais sa neutralisation par le banal, cette déréalisation du mal, par ses auteurs, se révélant une dimension constitutive de sa monstruosité criminelle. Pour en saisir l'enjeu et le caractère sans précédent, il est nécessaire d'en contextualiser l'efficacité meurtrière par rapport à ce que nous appelons le pervertissement totalitaire. Fondé sur un dispositif de perversion de la dimension même de la loi au sens politique, juridique et moral du terme, le totalitarisme pervertit l'aspiration éthique elle-même et produit cet autre oxymore qu'est la spontanéité organisée, faisant apparaître des criminels sans culpabilité, dont le dés-intéressement idéologique, qui leur tient lieu d'intimité, s'exprime comme jusqu'au-boutisme meurtrier, ces criminels revendiquant, pour s'en glorifier, leur criminalité extrême comme un sublime devoir. Telle est la force de la réflexion d'Arendt : ne renonçant pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence adressée à chacun de répondre de ses paroles et de ses actes, c'est toujours la question de la nature et des conditions de la responsabilité qu'elle veut élaborer jusque dans les situations où celle-ci semble disparaître.

02/2017

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Littérature Italienne

Le Conformiste ; La Romaine ; La Désobéissance ; La Ciociara

Ce volume regroupe quatre des plus grands et plus célèbres romans d'Alberto Moravia, qui témoignent de la force de l'imaginaire et du talent de portraitiste, habile à créer des archétypes, auxquels il dut sa gloire, tant dans le registre politique, historique et social que dans la tonalité intimiste et même psychanalytique. Il était temps que le plus grand romancier italien, celui qui a acquis à travers le monde une notoriété exceptionnelle, par ses fictions romanesques, son art de la nouvelle, son esprit d'observation de la société et de la politique mondiale, ses récits de voyage figure en bonne place parmi les grands auteurs de Bouquins, "La collection". Nous avons choisi, dans la grande période créatrice (1947-1957) d'Alberto Moravia, quatre romans représentatifs de son imaginaire, nourri de son expérience autobiographique : La Belle Romaine, La Désobéissance, Le Conformiste et La Ciociara. Il s'agit de quatre portraits (deux femmes et deux hommes) qui appartiennent désormais pleinement à la légende de l'écrivain. Dans La Belle Romaine, Alberto Moravia s'est souvenu d'une jeune prostituée qu'il avait rencontrée avant la guerre et qui exerçait avec l'assentiment et l'aide de sa mère. En décrivant sa vie, Alberto Moravia dresse un tableau de toutes les classes de la société auxquelles ses clients appartiennent. Et à travers la diversité de la sexualité humaine, le romancier approfondit sa connaissance et ses analyses du comportement des hommes, dans la période fasciste et dans la confusion de l'après-guerre. Dans La Désobéissance, Moravia laisse s'exprimer sa veine intimiste et offre une sorte de " fausse autobiographie ", en imaginant un enfant qui pourrait être son double et qui exprime tous les élans de révolte qui l'ont animé jusque dans l'âge adulte. Dans Le Conformiste, que le film de Bernardo Bertolucci, une vingtaine d'années plus tard, devait rendre célèbre, l'écrivain donne de la tragédie de ses cousins résistants Rosselli, victimes des services secrets fascistes, une version transfigurée, en refusant tout manichéisme et en tentant cependant de comprendre les mobiles du mal et de la perversion. Inventant un personnage ambigu de fasciste, il pénètre dans le labyrinthe de la genèse de la trahison, du meurtre, de la persécution. Enfin, avec La Ciociara, qu'un autre film rendit populaire (grâce au double génie de Vittorio De Sica son réalisateur et de Sophia Loren qui incarna la protagoniste), Moravia raconte " sa guerre ", dans le sud du Latium, où fuyant avec sa femme Elsa Morante les persécutions raciales, il découvrit tout un monde paysan arriéré, mais aussi généreux. Plutôt que de proposer un récit autobiographique, il modèle un nouveau personnage féminin de femme simple, fuyant avec sa fille, et se heurtant à une tragédie sans visage et sans nom.

04/2023

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Histoire internationale

Aspects méconnus du IIIe Reich au crible du non-conformisme

De 1945 à 1949, au cours des 13 procès infligés par les vainqueurs aux vaincus du Reich, l'on présenta une image assez floue du régime défunt et l'on brossa un tableau diabolique de son fondateur et naufrageur. D'un côté, les accusés avaient tout intérêt à charger le dictateur mort. De l'autre, l'accusation nord-américaine était truffée de Juifs émigrés du Reich qui fournissaient la quasi-totalité des interprètes, dont beaucoup bâclèrent en partie leur travail, volontairement ou par incompétence. L'historiographie n'en sortit pas victorieuse. En France, les années 1960 furent celles où Charles de Gaulle imposa une pacification des relations franco-allemandes et, si les professionnels de la haine continuèrent à ressasser leurs griefs envers " les Boches ", l'on en vint à présenter l'épopée de la Wehrmacht sous son jour héroïque et même à porter attention aux avancées économiques, sociales, culturelles et techniques du IIIe Reich. Cela ne faisait ni les affaires des marxistes, ni celles des héros – vrais ou supposés – de la Résistance et moins encore celles de certains profiteurs des malheurs du peuple juif. L'on inventa alors le slogan mensonger d'une jeunesse élevée dans l'ignorance du Satan nazi, en lui faisant dire : " Hitler connaît pas ", ce qui était réellement grotesque, puis, pour des raisons politiques tenant à l'Etat d'Israël, on en revint durant les années 1980 sq. à la bonne vieille diabolisation d'Adolf Hitler et de tous les aspects de son régime haï... Depuis plus d'un quart de siècle, ce processus se poursuit et aurait même tendance à envahir tout le débat historiographique. Comme croire en Satan n'est pas plus justifié que de croire en son antithèse divine, des non-conformistes ont regimbé. Ce livre entre dans le cadre de cette historiographie récalcitrante qui refuse de sacrifier à un effet de mode et aborde certains aspects méconnus du IIIe Reich au crible du non-conformisme...

01/2019

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Critique littéraire

Paul Nizan, un révolutionnaire conformiste?

"J'avais vingt ans, je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie". A partir de cette phrase, Paul Nizan a souvent été présenté comme un écorché vif, un rebelle et un romantique en proie à l'angoisse existentielle. D'autres critiques, plus sensibles à son adhésion pure et dure au Parti communiste, voient en lui un stalinien, puis un traître. En fait écrivain, journaliste, critique littéraire, Nizan est aussi, de manière indissociable, un protagoniste révolutionnaire : c'est en observateur et en acteur qu'il traverse son époque, celle de la montées des totalitarismes, de l'antifascisme, du Front populaire, de la Guerre d'Espagne, de Munich et dela "Drôle de guerre". Convaincu que la clé de l'oeuvre de Nizan et de sa vie même, se trouve dans les rapports qu'il entretenait avec le Parti communiste, James Steel retrace avec précision l'itinéraire politique, littéraire et moral de ce militant exemplaire : cela lui permet d'apprécier les conflits entre l'artiste, le journaliste et le militant. L'individu à travers le parti, le parti à travers l'individu : on voit mieux, de cette façon, la diversité et la discontinuité d'une oeuvre qui n'est pas aussi transparente que pourraient le laisser croire les premiers écrits.

01/1987

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Histoire de la pensée économiq

Jean de Largentaye, économiste non conformiste

Jean de Largentaye (1903-1970) traducteur de la Théorie générale de Keynes, administrateur français du Fonds monétaire international (1946-1964) s'est singularisé par sa position opposée à l'étalon-dollar et en faveur d'une monnaie-marchandises. Le livre compte une quarantaine de textes inédits.

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Histoire de la pensée économiq

Jean de Largentaye, économiste non conformiste

Jean de Largentaye (1903-1970) traducteur de la Théorie générale de Keynes, administrateur français du Fonds monétaire international (1946-1964) s'est singularisé par sa position opposée à l'étalon-dollar et en faveur d'une monnaie-marchandises. Le livre compte une quarantaine de textes inédits.

04/2023

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Philosophie

Hannah Arendt, la "banalité du mal" comme mal politique. Volume 2

Dans ce volume, qui fait suite au volume 1 (Les sans-Etat et le "droit d'avoir des droits"), est précisé ce qu'est la banalité du mal en tant que mal politique dans l'oeuvre de Hannah Arendt et sont présentés des visages du mal politique aujourd'hui. En quels termes, Hannah Arendt définit-elle la banalité du mal en tant que mal politique ? Comment est-il possible qu'il y ait refus d'affronter l'intériorité du mal et son extériorité dans ses rapports à l'Etat, à la société, lorsque le mal est politique ? Comprendre, résister au mal politique, comment, par quels moyens, avec qui, dans quels buts ? Que signifie consentir ou non au mal politique, se demande une des auteurs à partir de ses travaux féministes ? Nous verrons que la pensée, le jugement dans la pluralité grâce à la mémoire, à la liberté, au renforcement du sujet et de l'espace public sont les enseignements d'Arendt qui s'est inspirée des Grecs et de Kant. Nous verrons aussi que Hannah Arendt, en pensant au mal politique, apporte des éléments pour repenser les frontières et les rapports entre le sujet psychique et la société.

06/1998

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Histoire de la psychologie

Humanite. Tome 2. La banalite du mal. Dédié à François Marty

Humanité n'est pas un ouvrage collectif classique. Les textes qui le composent peuvent se comparer aux rameaux d'un même arbre. Il résulte du travail de 19 docteurs en psychologie (pour certains devenus professeurs ou maîtres de conférences) et dont François Marty a été le directeur de thèse. Il s'inscrit dans l'ancienne tradition universitaire du "Mélange" : ouvrage composé de textes dédiés à un maître par ses collaborateurs, ses disciples. Au fil des différents chapitres, les auteurs reprennent les principales notions transmises par F. Marty. Ils les déploient et montrent comment ils se les sont appropriées. Chaque texte met ainsi en lumière le destin d'une de ces notions. Qu'est-ce qui fait notre humanité ? Les auteurs abordent cette question à partir de concepts psychanalytiques centraux dans l'oeuvre de leur directeur de thèse et qu'ils ont mis au travail dans leur pratique clinique. Le tome 2, Humanité. La banalité du mal, cherche à cerner l'actualité de l'expression forgée par Hannah Arendt dans les formes de destructivité rencontrées par le psychologue chez l'adolescent et l'adulte. Une pratique attentive à la singularité, fondée sur une parole en quête de sens et génératrice de réflexivité tentera d'y faire pièce. Héritage, transmission, appropriation du savoir et sa transformation... Il s'agit là d'un ouvrage tout à fait passionnant et novateur. François Marty, psychologue, psychanalyste, professeur émérite, université de Paris. Membre du Laboratoire Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychanalyse, Institut de Psychologie, université de Paris. Membre du Collège International de L'Adolescence (CILA).

03/2023

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Littérature française

Oran ou la banalité. Essai / Récit d'une famille juive

"Rien n'a changé." Le récit qui s'étire de 1789 à 1956 au sein d'une famille juive du Maghreb traduit cette continuité. Celle-ci est ponctuée par une naissance improbable, la pérégrination d'un couple uni par le sang pour apporter aux siens confort et stabilité, la solitude d'un fils voué à l'hostilité de son environnement, et enfin l'éclosion tardive d'une famille, épisodes qui mêlent souffrances et bonheurs. Par là se révèle la banalité génératrice de la condition humaine dont la ville d'Oran offre la représentation. Emergé de l'existence, l'Etre, mû par le moteur du temps et modulant son identité sans relâche, saura-t-il retrouver sur le chemin du retour, comme l'a évoqué Walter Benjamin avec des mots simples et justes, la satisfaction qui donnera un sens à sa vie ?

10/2017

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Sciences politiques

La République des scribes. Du conformisme d'Etat à une France assurée

Début 2019 : partie en trombe, la Marche d'Emmanuel Macron connaît l'enlisement, sort partagé avec les partis politiques et l'actuelle Union européenne. Pourtant, le discours politique, coincé entre l'européisme libéral le plus classique et le retour aux vieilles analyses, n'évolue guère. La vision de Jean Levain, quoique critique, reste positive. Elle propose non des solutions-miracles mais une véritable démarche d'avenir que tout le monde, et d'abord le citoyen, peut s'approprier. Cette démarche implique des propositions concrètes, justes et de bon sens, qui sont décrites dans cet ouvrage.

04/2019

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Littérature française

Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste

" Je m'appelle Dominique Biron et j'ai décidé de mourir dans trois jours. C'est le temps qu'il a fallu au Christ pour revenir d'entre les morts, ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. " Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois n'a pas réussi à priver Dominique d'une certaine hauteur de vue sur l'Existence. Le plus difficile est de prendre congé de sa petite-fille adorée, Victoire, 20 ans. Que lui dire ? Que lui écrire ? Comment lui faire comprendre que le choix de sa grand-mère est celui de la liberté et, paradoxalement, de la vie ? Dans un texte qui claque comme un uppercut, Emmanuelle Pirotte fait du lecteur le dépositaire d'une singulière confession, implacable, drôle et tendre. Travaillé par les problématiques qui hantent nos sociétés modernes, le roman interroge sans concession notre rapport à la mort et au libre arbitre. Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste est le portrait d'une femme qui se lance, avec panache, dans un ultime face-à-face avec elle-même.

01/2024

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Sociologie

L'homosexualité est-elle soluble dans le conformisme ?

Comprendre la question homosexuelle exige de la situer dans son histoire d'oppressions, de stigmatisation et de luttes pour la reconnaissance. C'est pourquoi ce livre dresse un panorama historique de l'homosexualité, de l'Antiquité à nos jours, pour montrer comment les relations érotiques entre personnes de même sexe sont parvenues à une " réhabilitation laborieuse " toujours précaire devant les discriminations et les violences homophobes. Mais l'ouvrage interroge aussi les revendications actuelles (Pacs, mariage, adoption) et interpelle un mouvement homosexuel qui semble plus empressé de s'inscrire dans le conformisme du droit existant que dans l'héritage subversif des " parias " d'antan.

06/2010

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Critique littéraire

LA LITTERATURE ET SA RHETORIQUE. La banalité dans le littéraire au XXème siècle

Définir la littérature et assigner une continuité à son histoire ont animé la critique littéraire contemporaine depuis un siècle et demi, dans ses perspectives philosophiques, linguistiques, formalistes, esthétiques. Jean Bessière relève les impasses de ces perspectives, place cette littérature, sa caractérisation, son histoire, sous le signe d'une relecture rhétorique. De Mallarmé à Valéry, de Flaubert et Joyce à Antonio Tabucchi, de la révolution poétique de la fin de siècle à notre modernité littéraire, il rapporte le littéraire à ses explicites lieux communs, à son jeu manifeste avec l'ordinaire que peuvent partager l'œuvre et ceux qui la lisent. Contre les incertitudes et la saturation de la critique contemporaine, Jean Bessière restitue à la littérature moderne un développement cohérent et une fonction d'émancipation, sans doute paradoxale aujourd'hui. Ce livre limpide et novateur, dont le message passe par de vives analyses, invite à abandonner l'idée d'une singularité du poétique et à dépasser les divisions théoriques, souvent mal fondées, qui ont dominé la réflexion sur la littérature durant ce siècle.

11/1999

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Religion

Le temps des conformismes. Journal de l'année 2004

Au moment où la religion est si souvent à la une de l'actualité, et parfois pour le pire, il n'était pas absurde de confier le Journal de l'année à un religieux. Paul Valadier, jésuite, est l'un des intellectuels les plus reconnus de l'Eglise catholique. Que dit-il, que pense-t-il de l'actualité, religieuse notamment, mais aussi politique, culturelle, sociale, en France et dans le monde ? Une idée domine dans son Journal : nous vivons un temps de conformismes sans précédent. L'auteur en démasque sans indulgence, et même d'une plume parfois trempée dans le vitriol, les nombreux faux-semblants et facettes. Et son lecteur est ainsi convié à un exercice de lucidité sur notre époque.

02/2005