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L'ERE DU VIDE. Essais sur l'individualisme contemporain

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Philosophie

L'ERE DU VIDE. Essais sur l'individualisme contemporain

Nous vivons un nouvel air du temps. A la révolte des années d'expansion succèdent aujourd'hui l'indifférence et le narcissisme ; à la logique de l'uniformisation succèdent la déstandardisation et la séduction ; à la solennité idéologique succède la généralisation de la forme humoristique. Nouvel âge démocratique se traduisant par la réduction de la violence et l'épuisement de ce qui fait depuis un siècle figure d'avant-garde. Avec ce nouveau stade historique de l'individualisme, les sociétés démocratiques avancées sont situées dans l'âge " post-moderne ".

05/2007

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Sociologie

ESSAIS SUR L'INDIVIDUALISME. Une perspective anthropologique sur l'idéologie moderne

L'idéologie moderne se caractérise par la subordination de la totalité sociale à l'individu en tant qu'être moral, indépendant et autonome. Cette idéologie distingue les sociétés occidentales des autres sociétés, qui, au contraire, valorisent la totalité sociale et lui subordonnent l'individu. Mais pourquoi et comment sommes-nous devenus si différents des autres ? La formation de l'individualisme occidental est étudiée ici depuis le début de l'ère chrétienne, dans sa genèse religieuse et politique. Mais en nous invitant à prendre conscience de ce que l'Europe a d'unique, Louis Dumont ne se contente pas de penser les différences idéologiques : il fraye la voie à un universalisme concret, fruit d'une perpétuelle comparaison des diverses formes d'humanité. A partir du moment où, avec Marcel Mauss (dont Louis Dumont poursuit l'inspiration), on ne travaille ni à saisir l'universel indépendamment des différences ni à classer les sociétés en fonction d'une grille rigide, mais à saisir des touts, un bouleversement commence dans nos catégories, dont ce livre trace aussi le parcours.

10/1991

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Beaux arts

Création. Essai sur l'art contemporain

L'art contemporain suscite passion, perplexité, intérêt, mépris ou suspicion... selon les cas ; selon la manière dont " ça choque " nos identifications. Et si cet art, comme phénomène vivant, avait des enjeux essentiels, qui touchent à notre rapport au monde, aux autres, au transcendant, à la valeur, et à cette chose étrange et galvaudée qu'on appelle la création ? En fait, qu'est-ce qui spécifie l'art contemporain ? Que s'y passe-t-il pour les artistes, pour les publics ? Où en sont leurs liens complexes, qu'on dit " interactifs " ? Comment se fixe la valeur de ces œuvres singulières, qui sont souvent des cassures où éclatent jubilation et détresse, exaltation et défaite ? Que cherchent donc ces artistes sur l'arête où ils nous montrent à la fois la plénitude et l'angoisse, le désir et l'effondrement, le plaisir et son au-delà douloureux ? Comment ces narcissismes enthousiastes et blessés deviennent-ils créateurs de réalité ? Pourquoi notre idée même de l'esthétique est-elle forcément bousculée, ainsi que notre notion d'identité - dont on sait la portée subjective et planétaire ? Ce livre - le trentième de l'auteur - répond de façon nouvelle, offrant une approche inédite à ceux qui veulent plonger dans l'inconscient de l'art actuel.

10/2005

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Sociologie

L'angélisme exterminateur. Essai sur l'ordre moral contemporain

Ordre moral, consensus obligés, préventions généralisée : telle est la charte d'une société française hantée par une véritable religion de la sécurité. Pas un jour ne se passe sans que soit annoncée quelque mesure de redressement des mœurs, de " transparence ", d' " évaluation " ou de contrôle ; pas un jour, sans que soit sollicité l'avis de quelque Sage, ou créé un nouveau Comité ; pas un jour, sans que soit ouvert le procès d'une mémoire. Cet angélisme est totalement étranger à la culture républicaine, pour laquelle la morale est affaire d'éducation et de conscience. Il dérègle les institutions, en faisant reposer la légitimité sur l'expertise, aux dépens de l'élection. Il affaiblit la Justice, en substituant la prévention à la sanction. Il insulte l'individu, en le considérant à la fois comme irresponsable et comme suspect. Il étend sur la société un contrôle social sans précédent depuis le régime de Vichy. Ce n'est pas ainsi qu'une démocratie peut survivre. Dans la crise mondiale de cette fin de siècle, refonder la doctrine occidentale de la responsabilité est une urgence absolue.

04/1995

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Ethnologie

Rétrovolutions. Essais sur les primitivismes contemporains

L’idée que l’avenir de l’humanité se trouve dans le passé et que la solution aux problèmes du présent est à chercher du côté d’une sagesse venue du fond des âges n’est pas neuve. Chaque époque a connu la tentation du primitivisme. L’incertitude idéologique actuelle lui donne toutefois une vigueur nouvelle. Le regain d’un tourisme mystique cherchant au loin, dans l’absorption ritualisée de substances hallucinogènes, les clés d’un paradis perdu, n’est qu’un aspect de cet attrait des origines. Car le primitivisme, aujourd’hui, prend trois formes : politique, anthropologique, artistique. Jean-Loup Amselle soumet ici chacune d’elles au feu de la critique. De la conception du musée du quai Branly à la référence à la « négritude » dans le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, en passant par la promotion, en Afrique de l’Ouest comme en Amérique du Sud, d’identités et de valeurs ethniques, il montre comment États et hommes d’État font de l’authenticité et de la tradition des arguments ou des instruments de pouvoir. Il dénonce également, chez certains de ses collègues anthropologues, une conception figée des cultures exotiques, voire un fétichisme des savoirs indigènes ; comme s’il fallait renvoyer les « sauvages » hors de l’histoire pour mieux pouvoir juger la pensée occidentale. Il analyse enfin le « processus de purification culturelle de l’autre » à travers une production artistique dont l’exotisme formaté est apte à séduire un public international.Cet ouvrage argumenté, engagé, parfois ironique, prend ainsi résolument parti contre les usages contemporains du mythe primitiviste.

09/2010

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Littérature française

Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Nouveaux essais sur la littérature contemporaine / par Ferdinand Brunetière,... Date de l'édition originale : 1895 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2020

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Philosophie

Les miroirs de l'être. Efflorescence : trois essais sur le vide

Toutes les philosophies et toutes les traditions ont décrit ce phénomène: l’intensité du maintenant vivant, comme une ontologie du presque rien, du jaillissement de l’être depuis le vide, d’une ontologie comme traces, traces dans le vivant de se qui se joue dans l’être à mi lieu du vide, traces de l’être, efflorescence du vide, et peu de mots pour le dire. La danse, la philosophie, la psychanalyse elles-mêmes se donnent sur fond de vide, ce fond de l’être qui est le vide, et souvent même le néant, qui signifie pas un être, si le fond de l’être n’est lui-même pas étant. Et sur ce fond évidé de l’être, jaillit la vie, émerge l’étant, et bientôt la danse, la pensée, qui sont le même, et se déploient tôt dans la corporéité et dans l’esprit comme des états et éclats de l’être, du vide, de l’être qui est ce rien ou presque. C’est un voyage parmi les concepts qui forgent le vide, qui l’incarnent, dans la corporéité comme dans l’esprit, quand penser, danser, agir, peindre sont autant de faire ou faire être, à partir du vide, comme actes poétiques. Non pas miettes ontologiques, mais ce qui fonde une majeure partie des traditions philosophiques : le vide, comme affect, comme percept, comme concept, comme un je ne sais quoi qui renvoie tant à la talité de la phénoménologie japonaise, qu’à l’irreprésentable de la tradition hébraïque, ou à l’être même dans la pensée heideggerienne. Ontologie de la trace et du vide dans l’être...

08/2019

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Sciences politiques

La démocratie providentielle. Essai sur l'égalité contemporaine

La démocratie a posé l'universalité du principe d'égalité formelle des individus, quelles que soient par ailleurs les inégalités sociales, culturelles et autres. La démocratisation est animée par l'ambition d'assurer l'égalité réelle des citoyens. Elle s'est traduite par le développement de l'Etat-providence qui intervient toujours plus pour satisfaire les besoins économiques et sociaux des individus. Or son action est désormais paradoxale fruit du louable souci d'assurer l'universalité des droits, elle vise, par les " discriminations positives " et autres politiques de promotion spécifique, à défendre les droits particuliers de certaines catégories. L'équité se substitue à l'égalité, le multiculturalisme à l'universalité. Telle est l'épreuve particulière que traversent les démocraties occidentales, confrontées au caractère toujours plus " providentiel " de leurs sociétés : si l'égalité contemporaine tend à épuiser les formes de transcendance collective, comment peut-on continuer à " faire société " ?

03/2010

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Droit

La démocratie providentielle. Essai sur l'égalité contemporaine

La démocratie a posé l'universalité du principe d'égalité : la communauté des citoyens est régie par le principe de l'égalité formelle des individus, quelles que soient par ailleurs les inégalités sociales, culturelles et autres. La démocratisation, au contraire, est animée par l'ambition d'assurer l'égalité réelle, et non plus seulement formelle, des citoyens. La dynamique démocratique s'est donc traduite par le développement de l'Etat-providence, qui intervient toujours plus pour satisfaire les besoins économiques et sociaux des individus. Il reconnaît et assure les droits du salarié, les droits à la survie matérielle et au logement, mais également aux soins médicaux, à l'éducation ou à la culture. Or son action est désormais paradoxale : fruit du louable souci d'assurer l'universalité des droits, elle vise, par les " discriminations positives " et autres politiques de promotion spécifique, à défendre les droits particuliers de certaines catégories. Elle nourrit l'aspiration à ce que soient publiquement reconnus les droits identitaires de collectivités historiques réunies dans la même société nationale. L'équité se substitue à l'égalité, le multiculturalisme à l'universalité. Telle est l'épreuve particulière que traversent les démocraties occidentales, confrontées au caractère toujours plus " providentiel " de leurs sociétés. Comment construire une Europe politique sur l'idée et les institutions de la citoyenneté, alors que les nations européennes deviennent des démocraties providentielles ? Si l'égalité contemporaine tend à épuiser les formes de transcendance collective, qu'elles soient d'inspiration religieuse ou politique, comment peut-on continuer à " faire société " ?

02/2002

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Philosophie

Les puissances de l'expérience. Essai sur l'identité contemporaine

Volume 1 : Après la perte supposée d'un " sens commun ". les héritiers des modernes se tournent vers le " monde commun ". C'est le monde partagé par ceux qui, éprouvant quelque chose, peuvent comprendre ce qu'ils éprouvent, comprenant ce qu'ils éprouvent, peuvent dire ce qu'ils comprennent et disant ce qu'ils comprennent, peuvent s'entendre sur ce qu'ils disent. Aussi, face aux verdicts fin de siècle qui martèlent notre époque comme autant de soubresauts où s'essoufflent les nostalgies du sujet, c'est plutôt dans la logique d'un verbe sécularisé que l'on s'enquiert du sens à construire. Il s'agit de la logique des procès d'entente. Du fait qu'elle mobilise les distinctions de temps, de modes, de voix, de personnes, et toute cette grammaire qui permet de communiquer par-delà les différences de langue et de culture, ce qui nous était le plus familier devient alors l'énigme : comment la grammaire est-elle possible ? Loin de tomber du ciel, elle s'enracine dans les expériences profondes au cours desquelles nos rapports au monde se sont progressivement différenciés. Jean-Marc Ferry découvre ainsi dans la préhistoire de notre aptitude à communiquer le drame fascinant des réclamations et frustrations, illusions et désillusions dont l'enchaînement définit la dialectique où chaque moment significatif d'un nouveau désenchantement marquait aussi bien la libération de cette énergie réflexive que l'on nomme " raison ". L'histoire y prend sa source. Elle se déploie comme le discours qui, à travers ses registres différents, de la narration et l'interprétation à l'argumentation et la reconstruction, élabore les compréhensions du monde où se forment nos identités. Volume 2 : La question porte ici sur les conditions réelles de la communication sociale et politique. Dans l'interdit du contact direct entre les personnes s'engendre une semiosis sociale. Elle est tissée par des régulateurs artificiels qui, tels le signe monétaire et le règlement juridique, médiatisent la reconnaissance réciproque. C'est le système. Il a remplacé, pense-t-on, la violence naturelle par une autre, car sa rationalité dure détruirait la raison molle du monde vécu dont il est pourtant issu, faisant peser une menace sur l'identité et la citoyenneté. Comment la communication peut-elle alors reconquérir sa propre essence réifiée dans l'organisation ? Comment les individus font-ils face, dans nos sociétés, à l'autonomisation des ordres différenciés, cette complexité horizontale qui définit pour le monde des personnes les ordres de la reconnaissance, où se joue notre responsabilité ? Or, en catalysant les demandes d'une responsabilité étendue aux temps jusqu'ici abandonnés à une gestion non critique des mémoires nationales, la construction de l'Europe politique invite à une réflexion fondamentale sur les relations qu'entretiennent les individus et les peuples. Entre un culturalisme pédant qui relègue les hommes au musée et un universalisme arrogant qui méprise les contextes culturels, il y a place pour considérer la situation qu'occupe chaque peuple dans une histoire de la reconnaissance. C'est cette situation morale qui doit être philosophiquement comprise et identifiée, afin d'éclairer le sens politique des relations prises entre les nations.

12/1991

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Essais

L’image pour enjeu. Essais sur le cinéma expérimental contemporain

Le présent ouvrage s'attache à explorer, selon un schéma analytique souple et ouvert, quelques facettes du cinéma expérimental contemporain. Il s'emploie à revisiter des Åuvres de cinéastes reconnus (Ken Jacobs, Gustav Deutsch, Bill Morrison), mais se penche également sur des artistes dont la production reste encore largement à défricher (Abigail Child, Siegfried Fruhauf, Péter Lichter). Images peintes, images brûlées, images en état de décomposition matérielle, images oblitérées, images en miroir, etc. : les Åuvres que ces essais prennent en ligne de mire ont en propre d'élaborer des modalités neuves et hétérogènes du visible. Aussi diversifiées soient-elles, les images dont il est ici question s'aimantent et se recoupent en ce qu'elles se donnent elles-mêmes pour enjeu.

09/2021

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Philosophie

Image & anonymat à l'ère du contemporain

Dans ce livre, François Soulages, France, et Bruno Zorzal, Brésil, poursuivent, avec d'autres auteurs de ces deux pays, leur recherche commencée en 2017 dans le livre Images d'images en se demandant : qu'en est-il des rapports complexes entre l'image et l'anonymat à l'ère du contemporain ? Quels types d'images sont donc en jeu ? Et quelles images, en cette ère du contemporain où Internet a peut-être ouvert, non pas sur le village global mais sur l'anonymat global, non pas sur l'ego retrouvé, mais sur le pseudo inventé, non pas sur l'existant singulier, mais sur l'image généralisée ? Outre que l'image d'une personne n'est pas la personne. L'articulation de plusieurs approches éclaire : artistique/poétique, poïétique/esthétique, bien sûr ; mais aussi éthique/politique, juridique/ économique ; et, évidemment, sociétale/historique, psychanalytique/ philosophique. Car il en va du con-temporain, de l'inter-humanité et de l'inter-humain tiraillé entre image et anonymat.

03/2019

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Philosophie

La pensée 68. Essai sur l'anti-humanisme contemporain

Ce livre, qui fut au cœur d'une large polémique, témoigne d'un changement de génération intellectuelle. Comme le mouvement de Mai, les principaux courants de la philosophie française contemporaine s'enracinaient dans le traumatisme de l'après-guerre : puisque les valeurs occidentales n'avaient empêché ni le colonialisme ni le totalitarisme nazi, il fallait inventer un avenir tout autre que celui des sociétés libérales. Mettant en question l'humanisme et la culture démocratique, les pensées issues de Nietzsche, de Heidegger, de Marx et de Freud, dont cet essai démêle et identifie les apports chez Foucault, Derrida, Bourdieu et Lacan, occupèrent le devant de la scène. Beaucoup mesurent aujourd'hui, y compris parmi les acteurs de Mai qui s'interrogent à nouveau sur les chances de la démocratie, que la philosophie des structures et de la " mort de l'homme " est désuète. L'" affaire Heidegger " a manifesté les difficultés auxquelles se trouve confrontée la tradition antihumaniste : raison supplémentaire, et impérieuse, d'en comprendre la genèse et d'en repérer les impasses.

04/2008

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Histoire de la médecine

Oublier Wuhan. Essais sur l'histoire contemporaine des crises sanitaires

Le coronavirus n'est pas la première grande épidémie de l'histoire. Peste, variole, rougeole, choléra, fièvre jaune, grippe "espagnole", VIH/sida, tous ces épisodes ont suscité un mélange de terreur et de fascination qui rappelle le vertige face au sacré. Les progrès de la médecine n'ont pas dissipé ce sentiment paroxystique, même s'il n'atteint plus, et de loin, les niveaux d'intensité auxquels l'avaient porté des époques plus reculées. L'épidémie de coronavirus est décrite ici dans sa première période, avant l'arrivée des vaccins. Elle se divise en trois moments : d'abord un "confinement strict" de mars à mai ; puis "vivre avec le virus" à partir de juin ; enfin "écraser le virus" ("Zéro Covid") à partir de janvier 2021. Marquée par le grotesque (Raoult, les anti-masques), elle est partagée entre deux utopies (la Chine ou l'enfermement militarisé, et la Suède ou le paradis perdu de l'immunité collective) et entre deux discours : celui des médecins, souvent jusqu'auboutistes dans leur défense de l'enfermement ; et celui des politiques, attentifs à l'opinion médicale mais craignant les embardées de la population. Le problème, est d'évaluer le choc du coronavirus sur la société française. A propos de mai-juin 1940, Marc Bloch opposait dans L'étrange défaite les Allemands qui "croyaient à l'action et à l'imprévu" aux Français qui "avaient donné (leur) foi à l'immobilité et au déjà fait". Si cette première période de la crise du coronavirus a démontré quelque chose, ne serait-ce pas cette impuissance à nous défaire des liens du " déjà vu et du déjà fait " ?

05/2021

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Histoire de la psychologie

Un divan a Delhi. Psychothérapie et individualisme dans l'Inde contemporaine

Depuis le tournant libéral des années 1990, les psychothérapies sont en plein essor dans la société indienne. Ce livre, consacré au cas particulier de la psychanalyse à Delhi, décrit la façon dont cette nouvelle pratique s'insère dans les modes de vie. Pourquoi la thérapie devient-elle une pratique de plus en plus répandue ? A quel besoin cela répond-il ? Comment les structures sociales du monde indien imprègnent-elle la thérapie et quelles sont les particularités de la thérapie à l'indienne, par comparaison avec ses autres déclinaisons (européennes ou nord-américaines notamment) ? A partir d'une riche ethnographie et de nombreuses études de cas, Anne Gagnant de Weck montre en quoi l'expérience contemporaine de la thérapie reflète les tensions occasionnées par la progression – très contestée – des valeurs individualistes (d'autonomie, de choix et de bonheur personnel) dans une société de castes réputée pour sanctifier le groupe et dénier toute valeur à l'individu. En articulant ainsi une question sur le sens de la thérapie dans des vies individuelles avec une question sur la forme de son dispositif, l'autrice offre une description riche et nuancée, au prisme de l'intime, de l'univers mental de la " nouvelle classe moyenne " indienne et permet de faire progresser notre propre connaissance de la psychanalyse.

05/2023

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Esthétique

L'art désenchanté. Essai sur les origines de l'esthétique contemporaine

Quelles sont les origines de l'esthétique contemporaine, les raisons qui l'ont installée si durablement dans le paysage artistique et celles qui l'ont amenée à séduire un public toujours plus nombreux ? Après avoir souligné l'incompréhension initiale du public pour cette esthétique, nous montrerons que le surgissement de mouvements artistiques comme Fluxus et, surtout, l'adoption par l'avant-garde artistique américaine de concepts de la philosophie analytique, ont été déterminants dans son avènement. L'insistance de cette nouvelle esthétique sur les objets et le langage a rencontré les fondamentaux de notre "société du spectacle". Ainsi les intérêts industriels et artistiques ont-ils fusionné en un marché global de l'esthétique qui consolide leurs intérêts communs et assure leur pérennité. Enfin, notre société individualiste a dénié aux institutions, qui traditionnellement jugeaient de la qualité de l'art, toute autorité en cette matière. L'individu est maintenant souverain juge. C'est en cédant son privilège d'unique représentant de l'esthétique postmoderne que l'art contemporain a trouvé sa rédemption aux yeux du public.

04/2021

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Littérature française

Essais de littérature contemporaine

Essais de littérature contemporaine... / Georges Pellissier Date de l'édition originale : 1893 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021

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Esthétique

La destructivité en oeuvres. Essai sur l'art syrien contemporain

Onze oeuvres de Syrie. Oui, mais que peut l'art dans un pays détruit ? Presque rien, hélas... Cet essai se raccroche à ce presque décisif qui se refuse pourtant au rien. L'espoir révolutionnaire évanoui, le peuple vivant au milieu des décombres et hanté par les disparus, il a incombé aux artistes de penser ce monde inédit et d'esquisser l'esthétique d'un monde qui s'effondre. Assumant l'ampleur de la catastrophe, quand tout semble devenu impossible, c'est munis des outils rudimentaires du peintre, du sculpteur ou du vidéaste qu'ils ont créé de nouveaux positionnements face au destructeur et vis-à-vis de ceux sur qui s'acharne sa destruction. Dégradation chimérique, art de la contre-esquisse, art de la collapside, de la pan-obscurité, discrétion ab-cène, tragique ultime, confrontation au don et au deuil impossibles, refus de l'abjection, l'événement esthétique se constitue en événement éthique, et laisse émerger un réel qui se désidentifie de la logique destructive dominante. Dans cette traversée que propose l'ouvrage, l'art syrien contemporain devient ainsi, dix ans après le début de la révolution, de la contre-révolution et de la guerre, un lieu de réflexions philosophiques. Les cinq premières oeuvres se rapportent au destructeur tout puissant. Trois portraits du tyran indestructible sont l'occasion de penser la figure paradoxale du potentat de la fin, à la fois définitif et vain, qui ne construit pas un empire ni conduit l'histoire à cheval, mais précipite le monde vers sa disparition, et s'y précipite avec lui. Une quatrième oeuvre répond à l'impossibilité de se prémunir des objets destructifs en domestiquant les obus qui ont envahi le monde, dans une tentative d'en différer la fin. La cinquième conduit à repenser la figure impossible du sauveur dans un tel contexte. L'ouvrage s'arrête ensuite devant une seconde série de six oeuvres qui traitent du réel du point de vue de ceux qui subissent la destruction, se confrontant ainsi à l'impossibilité d'y offrir une réponse adéquate. Dans des configurations de plus en plus restreintes du monde, quelle posture peut-elle encore être créée face au supplicié, au résistant vaincu, à l'agonisant, au cadavre, à ses restes et, ultimement, au disparu ? Et ces oeuvres, que donnent-elles à penser de la destruction devenu principe généralisé, autrement dit destructivité en oeuvre ?

05/2021

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Beaux arts

LE TABOR ET LE SINAI. Essai sur l'art contemporain

Sur le Mont Sinaï, Moïse est allé chercher les Tables de la Loi, c'est-à-dire des signes. Dieu refuse de lui laisser voir sa face, "car l'homme ne peut me voir et vivre". Mais dans la vallée, les Hébreux se prosternent devant le veau d'or, et Moïse va briser les Tables de la Loi devant cette image triomphante. Tant il est vrai que le signe et l'image se combattent comme l'eau et le feu"... Jésus a emmené trois de ses disciples sur le Mont Tabor pour leur montrer sa face, "et elle rayonnait comme le soleil" précise saint Matthieu. Mais il leur recommande ensuite de n'en rien dire. L'Ancien et le Nouveau Testament s'opposent ainsi comme le respect du signe s'oppose à la contemplation de l'image. Cet antagonisme se poursuit pour tous les héritiers de la civilisation judéo-chrétienne. Ecrivain, Michel Tournier est serviteur du signe, mais il ne cesse de s'interroger sur le dessin, la peinture et la photographie. Contrairement au geste de Moïse brisant les Tables et à la recommandation de Jésus de "ne rien dire", faut-il écrire sur l'image? Tel est le fil conducteur de cette quête à travers une vingtaine d'ateliers contemporains.

10/1993

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Sciences politiques

L'ère de la maturité. Essai sur la temporalité

Le livre invite le lecteur à un parcours spatial et temporel, notamment parce qu'il chevauche des souvenirs d'enfance et des chroniques du quotidien, des rituels, en quelque sorte, qui favorisent la maturité et l'acceptation de l'existence de la mort. En effet, confrontés aux interrogations que ne manquent pas de provoquer notre parcours de vie (individuel et collectif), il faut parfois prendre la parole et affirmer ses prises de position. Aussi, en arpentant le dédale de l'enfance, des comptines qui y sont répétées seul et en groupe et des frayeurs que l'on traîne avec soi, il devient possible d'imaginer des rencontres avec des personnages et des lieux aptes à nous permettre de refaire, à l'envers, le voyage entrepris il y a bien longtemps.

10/2021

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Histoire internationale

De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine

Désormais classique dans le monde anglophone, ce livre est une puissante contribution à la critique de la tyrannie et de l'autoritarisme, cette facette inavouée et longtemps réprimée de notre modernité tardive. Achille Mbembe interroge la manière dont les formations sociales issues de la colonisation s'efforcèrent, alors que les politiques néolibérales d'austérité accentuaient leur crise de légitimité, de forger un style de commandement hybride et baroque, marqué par la prédation des corps, une violence carnavalesque et une relation symbiotique entre dominants et dominés. A ces formations et à ce style de commandement, il donne le nom de postcolonie. Si l'anthropologie, l'histoire et la science politique y ont leur place, cette réflexion est avant tout d'ordre esthétique, car elle porte sur la stylistique du pouvoir. Elle tire son inspiration de l'écriture romanesque et de la musique africaine du dernier quart du XXe siècle. En allant à la rencontre de la création artistique et des esprits des morts, ce texte montre que dans des espaces apparemment voués au néant et à la négation gisent des possibilités insoupçonnées, celles-là mêmes qui permettent de ressusciter le langage.

02/2020

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Actualité et médias

Les enfants du vide. De l'impasse individualiste au réveil citoyen

Notre échec est grandiose. Nous pensions que la démocratie allait s'étendre sur le globe, mais elle est en crise partout. Nous chantions les bienfaits des échanges, mais la mixité sociale recule et de nouveaux murs s'érigent chaque jour. Nous avions la religion du progrès, mais le réchauffement climatique prépare la pire des régressions. L'insurrection populiste et le désastre écologique en cours montrent que le logiciel néolibéral nous mène dans l'abîme. Pour ne pas tout perdre, nous devons sortir de l'individualisme et du nombrilisme. Si nos aînés ont vécu dans un monde saturé de dogmes et de mythes, nous sommes nés dans une société vide de sens. Leur mission était de briser des chaînes, la nôtre sera de retisser des liens et de réinventer du commun. Des chemins existent pour sortir de l'impasse. Saurons-nous les emprunter ?

10/2018

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Critique

L'interculturel à l'ère contemporaine : enjeux littéraires

A l'heure actuelle, l'interculturel est au coeur des débats. Le monde contemporain est marqué, d'une part, par une globalisation consentie qui se manifeste à travers la fascination pour l'étranger et d'autre part, par les formes d'intégrisme qui refusent toute ouverture. Si jadis on se disputait pour les biens, aujourd'hui on s'entretue pour un mot ou une idée, on fait la guerre au nom de la paix et on détruit la culture au nom de la culture. L'interculturel peut sauver le monde et lui amener la paix et la sécurité parce qu'il est le vecteur d'un dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations. Dans le cadre universitaire, l'interculturel est un véritable chantier de travaux académiques qui visent à approfondir et à enrichir la recherche dans ce domaine. Les contributions des chercheurs, de divers pays du monde, ont pris en considération des éléments indispensables à la réflexion sur l'interculturel : la contemporanéité, l'interdisciplinarité et les expériences pratiques. Devant des disciplines jeunes, les chercheurs posent les jalons de la recherche interculturelle et ils oeuvrent pour dépasser "la crise de l'interculturel" en posant les bonnes questions.

02/2021

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Droit

Essai sur l'être en droit privé

Sous la bannière de "l'être", le discours du Droit et son interprétation rallient hommes, embryons, robots, animaux, personnes morales et entreprises : il réunit ceux qui agissent tant dans le réel que dans la sphère juridique. En mobilisant concepts et techniques de qualification, le Droit leur réserve un destin différent. Un système cohérent s'élevant de l'être émerge. L'étude de la personnalité juridique, concept analytique et fondamental, permet d'observer le destin des êtres dans le monde juridique. Elle est une abstraction tantôt d'ordre égalitariste, lorsque des hommes en bénéficient, tantôt d'ordre finaliste, lorsque des groupements en jouissent. Tous les êtres du discours du Droit ne relèvent pas de la qualification de personne. Mais parce que l'existence est, pour les hommes, une expérience corporelle, le corps humain mérite exploration : son étude complète le système de l'être. Entre personne et chose, la qualification de l'enveloppe charnelle commande de distinguer le statut du corps vivant en "entier" de celui de ses émanations. Le pouvoir de la personne sur son corps est distinct de celui qu'elle exerce sur ses émanations.

10/2019

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Philosophie

L'influence de Darwin sur la philosophie et autres essais de philosophie contemporaine

Darwin est le nom d'une révolution. Mais pour le philosophe américain John Dewey, né l'année de la publication de L'Origine des espèces, en 1859, et mort près d'un siècle plus tard en 1952, il ne s'agit pas seulement d'une révolution scientifique concernant notre compréhension des espèces végétales et animales. Il s'agit d'une révolution intellectuelle dont on n'a pas encore suffisamment pris la mesure philosophique ni tiré toutes les conséquences théoriques et pratiques : "En touchant à l'arche sacrée de la permanence absolue, et en considérant comme ayant une origine et un terme les formes qui avaient été conçues comme des types de fixité et de perfection, L'Origine des espèces a introduit une manière de penser qui, finalement, ne pouvait que transformer la logique de la connaissance, et ainsi le traitement des questions morales, politiques et religieuses". Il n'est pas question d'appliquer telle quelle la théorie darwinienne aux problèmes que posent la connaissance, la morale, la politique ou la religion, mais d'opérer dans ces domaines le même type de volte-face intellectuelle qu'il a fallu à Darwin pour accoler ensemble les deux termes d'"origine" et d'"espèce". Ces essais que Dewey réunit en 1910 montrent le caractère obsolète et inadapté d'une grande partie de notre bagage intellectuel et posent les premiers jalons, avant les grandes oeuvres de la maturité, pour reconstruire les outils conceptuels dont nous avons besoin pour vivre et penser dans un monde post-darwinien. Dans leur injonction à reconstruire la philosophie en abandonnant toute quête de certitude, ils ont valeur de manifeste de l'oeuvre tout entière.

05/2016

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Psychologie, psychanalyse

Quatre essais sur la vie de l'âme

" "Un jour je ramènerai l'âme au bout de mon scalpel !" proclamait le maître de mon professeur d'anatomie. L'audace de ce défi qui m'arrachait au sommeil "bien-pensant" et aux tentations de l'obscurantisme me subjuguait. C'est ce même défi que j'ai trouvé, cette fois relevé chez Freud avec la notion d'appareil d'âme, le Seelischer Apparat, dont la représentation, sous le scalpel de la théorie, ne peut pas ne pas convaincre un esprit exigeant. Né du mariage de l'intérêt scientifique et de la passion culturelle, le concept d'appareil d'âme est si moderne qu'il n'est pas encore totalement admis dans les mentalités. La notion d'appareil, apparue là où on ne l'attendait vraiment pas, n'est pas une simple représentation de l'objet "âme" : elle rend à cet objet la réalité qui lui est propre, l'âme est le lieu où l'homme se révèle dans son irréductible "appareil". Cet appareil est immatériel, mais vivant. Il rayonne dans la durée, a une étendue et "n'en sait rien", ajoutait Freud. Il a une épaisseur parce qu'il se développe par à-coups, chaque vague de sa croissance laissant des traces qui se superposent." La douleur, l'image, le processus et l'attente stratifient ces quatre essais sur la vie de l'âme et sa consistance indéniable. Au fil de pages inspirées, Jean-Claude Rolland retrouve cette consistance même dans la pratique de l'analyse et dans une clinique exploratrice où son invention de l'interprétation analogique entre en écho avec d'autres inventions, littéraires et picturales.

04/2015

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Littérature française

Nouveaux essais de littérature contemporaine

Nouveaux essais de littérature contemporaine... / Georges Pellissier Date de l'édition originale : 1895 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Sociologie

L'Individualisme est un humanisme

François de Singly répond aux détracteurs de l'individualisme. Souvent on pense l'individualisme comme le règne de la concurrence généralisée, de la guerre de tous contre tous, et du libéralisme économique. C'est oublier que l'individualisme occidental est tout autre chose ? : avoir, par exemple, le droit d'aimer quelqu'un sans intervention familiale, participer à une élection démocratique et aux décisions concernant sa vie... Certes, cette liberté exige des conditions sociales particulières que ce livre étudie ? : l'individu doit avoir les moyens de devenir lui-même et il ne doit pas subir de discrimination. Alors, l'individualisme devient un humanisme. L'horizon positif de cet essai vif et novateur fournit des armes pour critiquer ce qui tend, en permanence, à faire que certains soient moins "? individus ? " que d'autres. François de Singly est sociologue et auteur de nombreux ouvrages.

11/2019

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Sociologie

L'individualisme et les intellectuels

Si les intellectuels " refusent obstinément " d'incliner leur logique devant la parole d'un général d'armée ", c'est qu'ils s'arrogent le droit de juger par eux-mêmes de la question ; c'est qu'ils mettent leur raison au-dessus de l'autorité ". Ainsi, Durkheim résume-t-il la ligne de front anti-dreyfusarde : faire le procès de l'individualisme, qui serait " cette grande maladie du temps présent ". Durkheim, dreyfusard de la première heure, même s'il n'a pas signé le Manifeste des intellectuels en 1898, s'emploie à réfuter cette idée de l'individualisme dans son article " L'individualisme et les intellectuels ". Il y développe une conception noble, prônant les droits et les libertés de l'individu, conscient du bien commun, tout à fait contraire à une défense de l'intérêt particulier. En formulant cette riposte, le sociologue clarifie ses positions, au fondement de son œuvre : " Être individualiste tout en disant que l'individu est un produit de la société. "

03/2002

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Notions

L'éducation à l'épreuve du néolibéralisme. Essai sur la fabrique d'un sujet contemporain

Le projet néolibéral, tel qu'il s'élabore théoriquement, dès l'entre-deux guerres, et tel qu'il s'applique politiquement à partir de la fin des années 1970, identifie comme l'une des conditions de possibilité de son succès et de sa perpétuation la production d'un sujet inédit, capable de s'adapter sans cesse à de nouvelles configurations économiques et sociales, essentiellement structurées par le principe de concurrence. L'éducation, qui permet d'agir précocement sur les subjectivations, est donc un enjeu majeur pour le néolibéralisme. Des normes éducatives nouvelles, imprégnées par les logiques du capital humain, bouleversent dès lors tout autant les systèmes scolaires que les expériences parentales.Assimilé à un potentiel (économique) à développer, le jeune individu se doit désormais d'être transformé en sujet productif, flexible, performant et créatif. Prises en charge par les pratiques de soi d'une " culture de la positivité " et par les savoirs technicisés des neurosciences, les enfances contemporaines, repensées, ajustées et "reconfigurées", s'en trouvent irrémédiablement modifiées.

03/2022