Recherche

Juan Goytisolo

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Genet à Barcelone

Juan Goytisolo rencontre Jean Genet en 1955. II ne perdra plus de vue l'auteur du Journal du voleur. En lui il a trouvé la figure de l'écrivain opposé à toutes les normes et conventions, qui a su se donner la liberté d'écrire et de vivre. Juan Goytisolo lui revaut cette leçon de liberté : admirateur passionné de son oeuvre, il compose à sa manière une biographie de l'ami Jean et une réhabilitation du poète incompris. Au début des années 1930, Genet séjourne clandestinement à Barcelone. Mendiant et orgueilleux, il partage la vie de la pègre dans le Barrio Chino, et, pour subsister, se livre au vol, au travestissement et à la prostitution. De cette expérience naissent sa poétique faite de "subversion intime" et sa quête d'absolu. Sans cette clef, Juan Goytisolo n'aurait pu donner une nouvelle définition de sa "sainteté" ni retracer sa trajectoire dans les années 1960-1980, de Paris au Liban, en passant par Chicago avec les Panthères noires. Genet à Barcelone est un hommage émouvant et juste rendu au plus grand poète de langue française du XXe siècle.

10/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Deuil au paradis

Les derniers jours de la guerre civile, en Catalogne, un combattant de l'armée républicaine, Martin Eloségui, a déserté. Caché dans une grotte, il attend l' arrivée des troupes de Franco. L'arrière-garde vient de faire sauter un pont, et le déserteur se trouve un moment dans le no man's land. Soudain, de sa cachette, il entend le bruit d'une dispute, des pas précipités qui fuient vers le bois. Sortant de la grotte, il trouve étendu le cadavre d'un enfant de douze ans, Abel Sorzano, dont les parents sont morts pendant la guerre et qui vivait réfugié chez une vieille tante, dans la maison nommée "Le Paradis". Martin Eloségui n'a pas besoin de longues recherches pour découvrir les auteurs du crime. Ce sont d'autres enfants, réfugiés dans une école voisine. Copiant d'une façon dramatique les adultes qu'ils ont eu le temps d'observer, et obéissant aux consignes de la radio, ils ont assassiné le petit Abel dont ils suspectaient la loyauté. Tel est l'argument de ce livre cruel et poétique à la fois, retable vivant où s'inscrit l'histoire de trois générations espagnoles : la génération de dona Estànislaa et des autres habitants du Paradis, évadée dans les rêveries d'une grandeur passée ; celle des combattants de la guerre civile, Eloségui et son amie Dora, brisée par la lutte fratricide ; celle d'Abel et des enfants de l'école, qui parodie tragiquement la génération de leurs parents, faisant éclater l'absurdité du conflit. Ecrit à vingt-trois ans par l'auteur de Jeux de mains, roman qui a obtenu le succès que l'on sait en Espagne, puis en France et en Amérique, faisant connaître l'existence de la jeune littérature espagnole, Deuil au Paradis a été salué par la critique comme le roman le plus significatif de l'Espagne déchirée de l'après-guerre.

02/1959

ActuaLitté

Littérature étrangère

Pour vivre ici

Ces huit récits unis par des liens profonds baignent dans un climat d'une telle unité que le passage de l'un à l'autre donne à ce recueil un mouvement plus caractéristique du roman que des nouvelles. L'action se déroule en Espagne entre 1952 et 1957. Ces récits ont un thème en commun : la découverte d'une certaine réalité que la bourgeoisie essaie de cacher à ses enfants, et l'effet produit par cette découverte sur la conscience de l'un d'entre eux. Ils représentent en quelque sorte un itinéraire impitoyable de la léthargie à la lucidité. Des héros fatigués découvrent dans l'envers paillard d'un Congrès Eucharistique, dans l'atmosphère sordide d'une banlieue ou à travers la mélancolie automnale du port de Barcelone, un monde qui se situe aux antipodes de celui où ils se meuvent d'ordinaire. La Garde et La Virée dépeignent l'atmosphère étouffante de la vie militaire et la dégradation qui l'accompagne. Le sort du cirque misérable du Voyage et les scènes de sadisme d'Ici-bas accusent l'existence d'un climat de répression sexuelle entretenu par l'Eglise. Mais les protagonistes des Amis et le héros d'Ici-bas reconquièrent la dignité par leur participation - ou au moins leur volonté de participer - à un combat qui leur permet de tourner résolument, définitivement, le dos à la classe dont ils sont issus. Cette peinture cruelle d'une société profondément anachronique s'articule, en son réalisme intransigeant, sur le roman picaresque et l'Espagne noire de Goya.

05/1962

ActuaLitté

Littérature étrangère

Chronique d'une île

Claudia Estrada revient à Malaga retrouver son mari Rafael. Depuis longtemps, ils ne forment plus un couple uni qu'aux yeux des autres, et surtout des parents de Rafael, qui appartiennent à la petite bourgeoisie de la ville. Malaga a bien changé depuis que Claudia est partie : les environs, au bord de la mer, sont devenus des lieux de villégiature pour Espagnols ou étrangers riches. Comme le lui dit Rafael : "C'est devenu un pays à part, une véritable île... Les maris trompent leurs femmes. Les femmes trompent leurs maris. Le curé lance des menaces, mais personne ne fait cas de lui. La virginité n'est même plus un mot et tous les hommes sont des tantes". Ces manières "américaines", la riche bourgeoisie espagnole essaie de les imiter, de se les assimiler, mais avec peine. Nous sommes dans les années 1950. Publié d'abord en France à cause de la censure franquiste, Chronique d'une île n'est sorti en Espagne qu'après la mort de Franco : c'est un des romans les plus représentatifs de l'oeuvre de jeunesse de l'auteur qui exprimait une critique virulente de la société espagnole. Cette période de formation avait été inaugurée par Jeux de mains (1956) et devait aboutir à la rupture que constitua Pièces d'identité (1968). Avec Don Julian (1971), Juan Goytisolo allait affirmer sa pleine maturité.

02/1961

ActuaLitté

Littérature étrangère

Danses d'été (quatre tentatives d'interprétation d'une...)

Les quatre récits qui constituent Danses d'été sont quatre versions d'un même problème vu sous des angles différents. La première de ces "tentatives d'interprétation d'une histoire amoureuse" est contée par un enfant, à la fois juge et partie d'une intrigue qui frôle le drame. La seconde est le récit fait par un mari dont la vie affective se trouve bouleversée par l'amour à la fois importun et flatteur d'une jeune fille aux sentiments aussi exaltés qu'ambigus. Dans la troisième, une femme retrace le désarroi de son mari blessé d'une infidélité que lui révélèrent des lettres. La visite d'un homme à son meilleur ami, après plusieurs années d'absence, sert de base aux complications sentimentales de la quatrième face de ce miroir où se reflète un drame de même nature entre des personnages similaires : couples dont le bonheur fragile se trouve compromis par l'arrivée d'une tierce personne. Tout cela traité en demi-teintes, dans une atmosphère automnale où évoluent de pauvres êtres mélancoliques, incertains non seulement de leurs passions mais de ce qui en est l'objet. En apparence, ils sont gais. Ils boivent, fument et font tourner des disques à longueur de journée, mais c'est une gaieté factice. Comme les masques de Verlaine, s'ils chantent, c'est "sur le mode mineur", et s'ils dansent dans des "paysages choisis" (la côte de Malaga et la campagne aux environs de Barcelone), c'est "quasi triste", sans avoir l'air de croire à leur bonheur.

03/1964

ActuaLitté

Littérature étrangère

Fiestas

Fiestas est le roman de toutes les solitudes : celle des pauvres, des malades, des inadaptés, des criminels, celle qu'on trouve au sein des groupes : couples, familles, sociétés. C'est en vain que les hommes cherchent à s'en évader. Aussi Fiestas est-il également le roman de l'échec : Pira n'arrivera jamais à Rome où elle imagine que son père l'attend ; Ortega n'ouvrira jamais officiellement son école ; Benjamin restera condamné à ses décevantes poursuites ; et Pipo, trahi par Gonzàles, se voit contraint, après avoir lui-même trahi son ami le Gorille, d'abandonner sa vie de rêve pour rentrer dans l'ordre établi. L'amour de don Paco pour son jardin consolateur n'est aussi qu'une déception : ce n'est pas dans la nature que l'homme peut trouver un remède à son isolement. Né seul, il est condamné à vivre et à mourir seul, après s'être laissé perpétuellement leurrer.

06/1960

ActuaLitté

Littérature étrangère

Paysages après la bataille

Doublement exilé, de son pays et de son temps, grand arpenteur du Sentier, ce quartier parisien devenu son refuge, un personnage solitaire fait le compte des symptômes qui annoncent la fin absurde du monde, entretient d'étranges relations avec une invisible épouse, et nourrit des fantasmes sexuels qui doivent beaucoup au révérend Dodgson Lewis Carroll. Conçu comme un puzzle dont les morceaux se mettent en place au fur et à mesure du déroulement du roman, Paysages après la bataille est peut-être cette " autobiographie délibérément grotesque " à laquelle aspire l'habitant atrabilaire de la rue Poissonnière.

02/1992

ActuaLitté

Littérature étrangère

La chanca. Précédé de Terres de Nijar

Juan Goytisolo a écrit Terres de Nijar après avoir fait une enquête dans l'une des plus belles régions du sud de l'Espagne, mais aussi une des plus déshéritées, située à l'est du port d'Almeria. En marge des itinéraires touristiques, les terres de Níjar forment une contrée ingrate, en grande partie stérile, durement frappée par le soleil. Les conditions de vie des habitants continuent à donner un singulier relief aux qualités profondes et primitives de ce peuple. Le récit de Juan Goytisolo se situe dans la tradition de ce genre narratif qui, depuis Unamuno et les écrivains de la génération de 98, a acquis droit de cité dans la littérature espagnole contemporaine. Dans La Chanca, Juan Goytisolo raconte une promenade à travers le quartier troglodyte d'Almeria qui porte ce nom. Plus de vingt mille personnes y vivent entassées dans le plus complet dénuement. Dans La Chanca comme dans Terres de Nijar, l'auteur se contente de regarder le paysage et les gens comme il le ferait avec une caméra et de décrire les faits sans aucun commentaire, laissant aux lecteurs le soin de juger la réalité qu'il leur dévoile. Des témoignages, des documents et des statistiques complètent ce livre et lui donnent son intérêt littéraire et sociologique. Publié à Paris en 1964, La Chanca, interdit à l'époque par la censure franquiste, n'avait pu paraître en Espagne.

03/1964

ActuaLitté

Littérature étrangère

Jeux de mains

Ce premier roman de Juan Goytisolo, écrit en 1954, dépeint sous des couleurs noires un groupe d'étudiants espagnols qui s'ennuient et s'inventent un monde imaginaire qui finira pourtant par déboucher sur la mort de l'un d'entre eux. L'auteur avait situé son roman "hors du temps" mais c'était pour des raisons politiques et bien entendu ces "vitelloni" espagnols vivaient sous le franquisme. Voici Uribe, dit Tanger, histrion équivoque qui aime mieux faire agir que d'agir, mais cherchera pourtant à sauver le camarade qu'il a perdu ; Rivera, bon géant débonnaire qui suit Tanger comme son ombre ; David, le seul peut-être à prendre au sérieux ces "jeux de mains" qui se termineront mal : pour respecter la parole donnée à ses amis, il ira chez le politicien Guarner pour le tuer. Acte qu'on pourrait dire gratuit, ou peut-être dans la pure tradition anarchiste espagnole. Mais, en face de sa victime, David recule. Il sera exécuté par Agustin qui, découvert, se laissera arrêter par la police sans opposer de résistance.

01/1957

ActuaLitté

Littérature étrangère

Don Julian

Du haut du mirador de Tanger, un personnage sans identité parle, rêve, délire en regardant, par-delà le détroit, les côtes espagnoles. Pendant sa lente promenade à travers Tanger, il s'identifie au traître comte Julian, gouverneur de la place, qui perdit son pays et son roi en ouvrant les portes de la péninsule aux envahisseurs arabes. Ce récit est une longue et méthodique agression, imprécation onirique, voire schizophrénique lancée contre toutes les "valeurs" de la tradition espagnole. Il a été salué par la critique comme l'une des oeuvres les plus significatives et les plus denses du domaine espagnol contemporain.

05/1971

ActuaLitté

Littérature étrangère

José Maria Blanco white. El espanol et l'indépendance de l'Amérique hispanique

Le projet de cet ouvrage de Juan Goytisolo est double : faire le portrait d'un grand intellectuel espagnol, José Maria Blanco White, pour mieux comprendre à travers lui l'histoire de l'Espagne et de l'Amérique latine depuis deux siècles, et se trouver un précurseur à sa taille. Blanco White (1775-1841) vit et écrit en Angleterre, mais pense et examine l'Espagne et ses possessions américaines, alors que l'immense empire hispanique entre en crise et en rébellion. Déplacé, expatrié, excentré, l'écrivain en exil se positionne de plus en plus fermement en faveur des partisans de l'indépendance. La première partie du livre, de la main de Juan Goytisolo, est un véritable plaidoyer, qui ouvre ensuite sur une anthologie d'un écrivain en qui il reconnaît une figure tutélaire, par sa modernité, sa clairvoyance et son indépendance. Dans le choix même que Juan Goytisolo a opéré dans la considérable oeuvre journalistique de Blanco, à partir des articles publiés dans le journal El Espanol entre 1810 et 1814, se lit la démonstration de la profonde fraternité politique et esthétique des deux auteurs.

09/2016

ActuaLitté

Littérature étrangère

Trois semaines en ce jardin

Réunis dans un jardin d'un pays chaud, les membres d'un Cercle de lecteurs tentent de reconstituer l'histoire d'un poète espagnol, républicain et homosexuel, interné dans un asile psychiatrique à Melilla en juillet 1936. À la suite des bouleversements causés par le Soulèvement franquiste, le destin de ce poète s'est scindé de manière énigmatique : d'après certains, il se serait évadé avec l'aide d'un soldat marocain et aurait ensuite vécu caché dans une ville du Protectorat français - Casablanca, Tanger ou Marrakech. Selon une autre version, il serait resté en Espagne, dans un centre de rééducation fasciste, et serait devenu un poète à la solde de la Phalange. Pendant trois semaines, le Cercle de lecteurs va s'efforcer de reconstituer les péripéties de la vie d'Eusebio, ou Eugenio, ou Eugène. L'histoire de ce poète est relatée à partir d'une multiplicité de perspectives, celles de ces vingt-huit voix -journalistes, avocats, cinéphiles, sociologues, universitaires, arabisants - qui, avec leurs manies et leurs styles, finissent par élaborer un récit qui est plus qu'un simple portrait ou qu'une identification : la vitalité expressive du roman ne s'attache pas seulement à faire revivre un spectre, elle suscite l'apparition de ce que le cinéaste Luis Buñuel appela le " fantôme de la Liberté ".

05/2000

ActuaLitté

Littérature étrangère

Beauté n'a pas de loi

Dans ces textes écrits entre 2003 et 2012, Juan Goytisolo nous propose sa lecture d'écrivains européens aussi divers que Arno Schmidt, Hermann Broch, Céline, Quevedo, Mikhaïl Boulgakov, Andreï Riély. Il suggère des rapprochements inédits entre les grandes héroïnes de la littérature que sont Emma Rovary, Anna Karénine et la Régente. Il établit aussi un parallèle entre les persécutions de l'Inquisition espagnole du XVe siècle et les pratiques staliniennes dont ont été victimes, entre autres, Isaac Babel et Ossip Mandelstam. Ses analyses passionnantes et érudites, où transparaît sa sensibilité aux enjeux politiques, nous incitent à redécouvrir ces chefs-d'oeuvre. Essayiste autant que romancier, Juan Goytisolo poursuit ici son analyse engagée et rigoureuse de "L'arbre de la littérature" entarnée il y a vingt-cinq ans.

02/2016

ActuaLitté

Littérature étrangère

Barzakh

La mort subite d'une amie plonge le narrateur dans un désarroi tel qu'il "meurt" lui aussi subitement. Il passe alors dans le barzakh, ce monde intermédiaire dans lequel, selon la tradition musulmane, les morts doivent séjourner pendant quarante jours avant de connaître le sort que leur réservent Nakîr et Munkar, les anges chargés de les interroger et d'émettre un jugement sur leur vie. Il y retrouve son amie perdue et verra défiler toutes sortes de visions : réminiscences de lectures de Dante et d'Ibn 'Arabî, tableaux de Jérôme Bosch et de Gustave Doré, images d'horreur d'une guerre qui se déroule durant cette même quarantaine, scènes cruciales de sa vie et expériences de béatitude. Tandis que chaque jour le texte relatant l'histoire de la quarantaine s'écrit... Etrange et fascinant, d'un étonnant pouvoir hallucinatoire, ce court récit en quarante épisodes donne la mesure du talent de Juan Goytisolo : imagination visionnaire, style rythmé, d'une extrême densité, vocabulaire souvent inattendu, tout un travail sur le langage et l'écriture (dont la traduction s'est attachée à rendre les reflets) destiné à faire entrer le lecteur dans une autre dimension, à le décentrer, l'ensorceler peut-être par les charmes et les sortilèges de l'Au-Delà...

02/1994

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'exilé d'ici et d'ailleurs. La vie posthume du monstre du sentier

Expédié dans l'au-delà lors d'un mystérieux attentat-suicide, le protagoniste se retrouve dans l'univers virtuel d'un gigantesque cybercafé, où il explore la galaxie électronique et échange des messages avec des internautes de la planète qu'il vient de quitter. Poussé par le désir de connaître les raisons de sa mort, il traverse l'écran qui sépare les deux mondes pour revenir dans les quartiers parisiens où il a vécu. Peu à peu, ce " Candide à l'ère de Ben Laden découvre que terrorisme et anti-terrorisme sont les deux côtés de la même monnaie. En une soixantaine de brefs chapitres, Juan Goytisolo dresse avec humour et dérision, mais non sans virulence, le tableau des excès du monde aussi réel que virtuel dans lequel nous vivons.

04/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

État de siège

En hiver à Sarajevo, une femme traverse à genoux le champ de mire des francs-tireurs et meurt. Le commandant de la Force Internationale de Médiation accouru sur les lieux ne peut que constater la disparition du cadavre. Seuls restent un carnet de poèmes et divers récits. L'énigme est double : un corps escamoté et des écrits anonymes. Peut-être la dissémination de documents apocryphes, gloses, lettres, poèmes, est-elle l'unique moyen pour les victimes d'échapper au piège mortel auquel l'indifférence internationale les condamne ? A partir d'une expérience vécue (le siège de Sarajevo), Juan Goytisolo construit une fiction d'une très grande qualité narrative : Etat de siège est une métaphore de tous les sièges. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir et les limites de la littérature.

01/1999

ActuaLitté

Littérature étrangère

Foutricomédie

Juan Goytisolo s'inspire dans ce roman d'un authentique ouvrage espagnol du XVIe siècle, intitulé Carajicomedia et constitué d'une série de petits poèmes rabelaisiens et érotiques qui parodient les livres de piété de l'époque. Pour les lecteurs du XVIe siècle, Carajicomedia avait un parfum de sacrilège. Dans le même esprit, Juan Goytisolo fait ici, sur le mode burlesque et mordant, une critique en règle du discours que tient l'Église catholique - et plus particulièrement l'Opus Dei - sur le sexe, discours qui, pour l'auteur, exprime depuis des siècles toute une tradition répressive et misogyne, ainsi qu'une homosexualité latente et édulcorée. Le père de Trennes, membre de la confrérie catholique de la Sainte Œuvre, alias frère Bugeo Montesino, signataire de ladite Carajicomedia, rencontre épisodiquement saint Jean de Barbès-Rochechouart, un double de l'auteur de cette Foutricomédie, version moderne de l'ouvrage de saint dévergondage : utilisant le vocabulaire religieux du bréviaire de l'Opus Dei, Chemin, le père de Trennes décrit ses " missions apostoliques " plutôt sulfureuses à travers ses réincarnations, ses rencontres avec les grands et petits personnages de l'Histoire, passant ainsi au crible la littérature et la conscience ibériques.

08/2002

ActuaLitté

Littérature étrangère

Cogitus interruptus

Dans la lignée de la Forêt de l'écriture, Juan Goytisolo poursuit sa réflexion sur la littérature, prolongée ici par une incursion dans le domaine pictural espagnol et par un dialogue avec Günter Grass. Après une analyse sur la manière dont s'écrit et s'enseigne l'histoire en Espagne, il propose un nouveau et stimulant retour aux classiques, c'est-à-dire à ceux qui ont posé les fondements des règles littéraires esthétiques et morales (la Célestine, saint Jean de la Croix, Cervantes, ainsi que d'autres œuvres moins connues comme le Recueil des œuvres burlesques). Il nous fait entendre les lointains échos de la tradition littéraire arabe chez Jorge Luis Borges, évoque les " locomotives " de la modernité littéraire (Max Aub, José Angel Volonté, Julian Rios), ainsi que trois grandes figures du roman hispano-américain : Carlos Fuentes, Guillermo Cabrera Infante et Octavio Paz. Avec sa sagacité polémique et novatrice, Juan Goytisolo nous invite à la critique raisonnée : ce qu'on passe sous silence, ce qu'on occulte, ce qu'on agite comme épouvantail pour faire peur est ici évoqué et réhabilité au nom d'une culture qui ne doit sous aucun prétexte aliéner la liberté créatrice et sombrer dans la médiocrité, l'imposture et la routine.

09/2001

ActuaLitté

Littérature étrangère

Et quand le rideau tombe

Depuis qu'elle avait quitté ce monde, tout s'était rétréci. " Trois personnages se font écho dans ce récit : une absente, celui qui fut son mari -le narrateur-, et un double de celui-ci, véritable démiurge qui l'apostrophe et l'interroge. Au moment de passer la frontière de la vieillesse, le veuf anticipa la proximité du carrefour où sa propre existence et la trajectoire du monde bifurqueront à jamais. L'imminence de la fin le conduit à examiner, avec une lucidité dépourvue de tout sentimentalisme et toute nostalgie, les images d'un passé qui disparaîtra avec lui. A travers cette évocation pudique et émouvante de la disparition de l'épouse, Juan Goytisolo suggère que toute la beauté du monde se retrouve dans la seule puissance évocatrice de la langue : si la liberté existe, nous dit-il, ce ne peut être que dans les livres.

08/2005

ActuaLitté

Littérature étrangère

Pièces d'identité

" Installé à Paris confortablement installé à Paris ayant vécu plus longtemps en France qu'en Espagne suivant davantage les coutumes françaises que les espagnoles y compris le concubinage classique avec la fille d'une personnalité de l'exil résident habituel de la Ville Lumière et visiteur intermittent de sa patrie afin de fournir un témoignage parisien de la vie espagnole susceptible d'épater le bourgeois [...]".

02/1968

ActuaLitté

Espagnol apprentissage

L'Espagne et les Espagnols

Ce livre propose, au fil de l’histoire, une réflexion libératrice sur les questions centrales du mythe identitaire, de l’Autre, de la force subversive des classiques occultée par la censure et l’autocensure, du rapport des Espagnols à la modernité. Juan Goytisolo s’exile lors de l’arrivée au pouvoir de Franco et combat par son travail d’auteur toutes les formes d’oppression. L’évolution de l’Espagne depuis le début de la guerre civile lui fait nourrir une haine violente de son pays d’origine, qu’il fustige dans ses écrits. Il fut donc banni et son travail y fut interdit jusqu’à la mort du dictateur. Installé à Paris en 1956, il travaille chez Gallimard. Entre 1969 et 1975 il enseigne la littérature dans les universités de Californie, Boston et New York. Il fréquente à l’époque Guy Debord auquel le lie une amitié intellectuelle. Sa situation en fait un des auteurs espagnols les plus connus à l’étranger.

09/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les vertus de l'oiseau solitaire

Après une parenthèse autobiographique (Chasse gardée en 1987 et les Royaumes déchirés en 1988), Juan Goytisolo revient au roman avec les Vertus de l'oiseau solitaire. S'appuyant sur l'oeuvre de saint Jean de la Croix et des poètes soufis, l'auteur-narrateur entreprend, à travers époques et espaces discontinus, une quête qui le mène du paradis perdu à l'Eden retrouvé. Sans cesse fluctuant, entre de multiples niveaux référentiels - depuis les affinités de la mystique d'Espagne et d'Orient jusqu'au tableau visionnaire de l'Inquisition et des dogmatismes à travers les siècles, en passant par l'évocation de la maladie-" fléau " de notre monde actuel -, le texte de Goytisolo se veut transgresseur, hérétique. Car dans le langage de cet " oiseau solitaire ", comme dans celui du " Cantique Spirituel ", la transparence du mot cache une énigme insoluble. Le sauna d'une impasse parisienne délabrée est-il le Saint des Saints ? Les lutteurs turcs dans une clairière figurent-ils l'extrême jouissance ou l'union de l'âme avec Dieu ? L'hôpital-prison psychiatrique serait-il le plus court chemin pour parvenir au Lotus du Terme et ses doux rivages ? Porté par cette narration sinueuse et simultanéiste, le lecteur accède ainsi aux mystères du sens et des sens, conjonction du sacré et de l'érotisme dans l'écriture. Grâce à ces vertus traumatisantes où se mêlent à la manière d'un palimpseste poésie, satire et ironie, l'Oiseau solitaire de Juan Goytisolo constitue un apport de premier plan à la révolution permanente du roman contemporain.

09/1990

ActuaLitté

Lycée parascolaire

Dom Juan

Février 1665, dès sa première représentation, Dom Juan provoque le scandale. Quelques semaines après sa création, la pièce est retirée de l'affiche. Elle ne sera re-jouée dans sa version intégrale que deux siècles plus tard. En mettant en scène un libertin qui défie les hommes, la société et la morale, un éternel séducteur qui raille la religion et refuse les bornes imposées à son désir, Molière crée une comédie ambiguë, à la profondeur étonnante. - Le texte intégral de l'ouvre accompagné de notes de bas de page - Huit fiches pour faire le tour de l'ouvre 1. Molière en 20 dates 2. L'ouvre dans son contexte 3. La structure de l'ouvre 4. Les grands thèmes de l'ouvre 5. Texte et représentation 6. La comédie et le comique 7. Réécritures : le mythe de Don Juan 8. Citations - Pour préparer l'oral du Bac Des lectures analytiques au fil de l'ouvre - Pour préparer l'écrit du Bac Un sujet complet - Deux groupements de textes 1. L'inconstance amoureuse 2. Les réécritures du mythe

09/2001

ActuaLitté

Histoire internationale

Juan Carlos

Lorsqu’il fut proclamé roi, le 22 novembre 1975, quarante-huit heures après la mort de Franco, bien rares étaient alors les augures qui accordaient au successeur désigné du Caudillo plus de six mois d’existence politique. Cinq ans plus tard, le socialiste Felipe González, futur chef du gouvernement, avouera : « C’est vrai, nous nous étions tous trompés sur Juan Carlos ». Après plus de 35 ans de règne, il n’est pas d’homme plus populaire dans son propre pays que ce roi d’Espagne qui, après avoir si fermement et si intelligemment conduit la transition politique de la dictature à la démocratie, avant d’affronter seul le ressac franquiste, s’est retranché volontairement dans son rôle de monarque constitutionnel et de père de famille heureux. C’est cette aventure exemplaire que Philippe Nourry nous raconte au fil de ce récit qui lors de sa parution en 1986 avait constitué le premier ouvrage réellement biographique consacré au roi d’Espagne.

05/2011

ActuaLitté

Littérature française

Juan Fortuna

L'un danse quand l'autre le regarde. L'un semble toujours sur le départ quand l'autre est immobile. Tels sont les deux frères Fortuna, nés à la fin des années 1970, dans le quartier de Recoleta, à Buenos Aires. Ils grandissent et s'apprivoisent. Le père comme la mère sont aussi étranges qu'imprévisibles ; les cousins jouent avec le feu. De tous, Juan Fortuna est le plus solitaire, le plus fou, le plus libre. Il croit à sa bonne étoile.

03/2015

ActuaLitté

Beaux arts

Juan Muñoz

Munoz s'approche d'un univers d'objets qui se révèlent chargés de sens. Dans son travail en effet, il n'opère aucune distinction entre l'espace réel et celui de la représentation. Son mode de réalisme très particulier met en évidence le fait que réalité et représentation usent d'un même mélange de matérialité et de sens.

01/1987

ActuaLitté

Théâtre

Dom Juan

Dom Juan a séduit Elvire, avant de l'abandonner pour de nouvelles conquêtes. Elvire le poursuit et le menace de la malédiction céleste. Dom Juan s'en moque et compte sur son fidèle Sganarelle pour l'aider à enlever une jeune fille en mer. A la suite d'un naufrage, ils sont rejetés par la mer sur la côte, où deux paysans les tirent d'affaire. Fidèle à lui-même, Dom Juan décide de séduire la fiancée de l'un de ses sauveurs, tout en promettant le mariage à une autre paysanne, Mathurine.

ActuaLitté

Poésie

Don Juan

C'est dans son " Don Juan " que Byron a mis le meilleur de lui-même. Bien décidé à tourner en dérision les grands modèles littéraires (Homère, Horace, Le Tasse), il y tord aussi le cou aux clichés romantiques (qu'il contribua pourtant à imposer sur la scène européenne), pour renouer avec l'esprit subversif de son cher XVIIIe siècle. Il y impose son goût, contre vents et marées, et surtout contre la pudibonderie de ses contemporains. À rebours du mythe, il fait de son fringant héros un pantin au grand cœur, séduit par les femmes plus qu'il ne les conquiert, et multipliant les faux-pas. Lire " Don Juan ", c'est découvrir le vrai Byron, réconcilié avec lui-même, passé maître dans l'art de ne pas se prendre au sérieux, mais refusant de transiger avec l'essentiel: la liberté. Liberté de ton et d'allure d'un poème très largement improvisé, constamment ironique, et que seule la mort de son créateur pouvait interrompre, sur une dernière pirouette...

ActuaLitté

Littérature française

Dom Juan

Peut-on trahir ses engagements les plus sacrés en toute impunité ? Peut-on bafouer les valeurs d'une société sans s'attirer les foudres du Ciel, et celles de ses contemporains ? Pour avoir poussé trop loin les formes du libertinage, Dom Juan paiera son audace de sa vie. Dans cette pièce aux échos très contemporains, Molière porte un regard acéré et novateur sur le grand siècle classique. En plus : une infographie sur l'archétype des personnages des pièces de Molière, un groupement de textes et d'image sur les figures du libertin, des photos de mises en scène et oeuvres d'art en couleurs, des extraits de la pièce à écouter, un oral du Bac intégral en audio, une frise historique et culturelle du siècle de Molière, un lexique du théâtre et des fiches méthode pour le Bac.

06/2023

ActuaLitté

Autres collections (9 à 12 ans

Don Juan

La vie tumultueuse et le courage exemplaire d'un homme qui aimait trop les femmes pour n'en désirer qu'une seule. Une histoire extraordinaire racontée par un grand écrivain d'aujourd'hui pour de jeunes lecteurs.

03/2021