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Joseph Roth, Joseph Roth

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Critique littéraire

Joseph Roth, l'exil à Paris

Le 30 janvier 1933, Joseph Roth quitte définitivement l'Allemagne, où il exerce la profession de journaliste et de romancier depuis une décennie : son opposition de la première heure au national-socialisme et sa clairvoyance politique lui dictent le choix de l'exil. Il devient ainsi l'un des tout premiers représentants de l'émigration intellectuelle antihitlérienne. Les études ici réunies, dues à des spécialistes européens de l'oeuvre de Joseph Roth, offrent un panorama des années d'exil que l'écrivain autrichien passa dans la capitale française, où, brillant prosateur jusqu'à ses derniers jours (tant dans le journalisme que dans la narration), il mourut le 27 mai 1939, alcoolique et désespéré, mais irréductiblement lucide quant à la situation politique de l'Europe. Sont tout d'abord examinées les positions idéologiques de l'auteur (dans le champ politique comme religieux), qui permettent de donner des contours à sa vision de l'exil, puis sont décrits les réseaux de l'émigration intellectuelle germanophone au sein desquels évoluait Roth, ainsi que des modèles contrastifs (Döblin, Zweig), avant que ne soient abordées plusieurs oeuvres majeures écrites dans le contexte des années de l'opposition au IIIe Reich. Enfin, la question de la traduction et de la réception de ses oeuvres en France est examinée à partir du cas emblématique de ses deux romans les plus connus, Job et La Marche de Radetzky. A travers, mais aussi par-delà le cas spécifique de Joseph Roth, le livre propose un regard sur l'émigration, le déracinement et l'esprit de résistance qui n'est pas sans résonances avec notre monde d'aujourd'hui.

01/2018

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Poches Littérature internation

Fuite et fin de Joseph Roth. Souvenirs

Génial et enfantin, lucide et menteur, attachant et insupportable, tel est l'éblouissant portrait que brosse Soma Morgenstern de son ami Joseph Roth. Une amitié nouée à Vienne en 1913, et qui s'achèvera dans un petit hôtel de la rue de Tournon, à Paris, un an avant l'entrée des Allemenads dans la ville, avec la mort de Joseph Roth. A travers la chronique drôle et émouvante de cette amitié, c'est toute l'intelligentsia viennoise de l'entre-deux-guerres qui revit, comme renaissent Paris, Vienne et Berlin d'avant les années sombres du nazisme. Un document exceptionnel qui se dévore comme un roman.

10/2017

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Littérature étrangère

Fuite et fin de Joseph Roth. Souvenirs

Génial et enfantin, lucide et menteur, attachant et insupportable, tel est l'éblouissant portrait que brosse Soma Morgenstern de son ami Joseph Roth. Une amitié commencée à Vienne en 1913, et qui s'achèvera dans un petit hôtel de la rue de Tournon, à Paris, un malheureux jour du printemps 1938. Mais, à travers la chronique drôle et émouvante de cette amitié, c'est toute l'intelligentsia viennoise de l'entre-deux-guerres qui revit, comme renaissent Paris, vienne et Berlin d'avant les années sombres du nazisme. Un document exceptionnel qui se dévore comme un roman.

02/2003

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Histoire internationale

Joseph Roth, journaliste. Une anthologie (1919-1926)

Avant d'être célébré comme écrivain, Joseph Roth fut un journaliste vedette de la presse écrite. Reportages de guerre, articles politiques ou chroniques judiciaires, les textes sélectionnés dans cette anthologie entretiennent une étroite correspondance avec son oeuvre littéraire. Ils empruntent volontiers aux codes de la nouvelle et, dans le même style acéré, certains personnages ont directement inspiré leurs homologues romanesques. La littérature n'est jamais loin, mais l'intention est celle d'un témoin direct : il s'agit de " dessiner le visage du temps " , de rendre compte d'une époque et de la dénoncer. Au fil des articles présentés dans l'ordre chronologique, on chemine avec Roth à travers les régions ébranlées par la défaite de 1918 : guerre russo-polonaise, troubles politiques en Hongrie, en Silésie, en Rhénanie. S'il affiche un parti pris, c'est celui des républiques, d'Autriche puis de Weimar, contre les tentations autoritaires. C'est aussi celui des victimes, des réfugiés, des déplacés, des expulsés, en particulier des juifs de l'Est menacés par l'antisémitisme. On découvre un Roth engagé qui mène par l'écriture un combat de plus en plus désabusé contre le nationalisme identitaire et la violence xénophobe. Il assiste au procès des assassins du ministre Rathenau, à celui de Hitler après le putsch raté de 1923. Il scrute les faits divers, les affaires de moeurs, comme des révélateurs de leur temps. Exercice obligé pour les journalistes de langue allemande, son récit de voyage en URSS, intégralement traduit, témoigne d'un regard singulier. Roth s'y montre sans illusion sur l'Union soviétique juste avant la terreur stalinienne mais aussi curieux et impressionné, non sans réserves, par l'effort de modernisation de la Russie. Sélection, traduction et commentaire de Hugues Van Besien.

09/2016

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Non classé

Ambivalence and Irony in the Works of Joseph Roth

Did Joseph Roth, the socialist, revolutionary and sceptic, become a monarchist, reactionary and believer ? This work attributes the contradictory manifestations in the life and personality of Roth to the attitude of ambivalence and irony that characterised him and his generation. The historical and intellectual situation that led to the dominance of this attitude and Roth's susceptibility to it due to the circumstances of his life are discussed. A meticulous study of Roth's letters, journalistic work and novels follows substantiating the thesis advanced.

12/1984

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Critique littéraire

Loin d'où ? Joseph Roth et la tradition juive-orientale

En exil, c'est-à-dire loin, mais loin d'où ? Fin connaisseur de la littérature autrichienne et de la tradition juive-orientale, Claudio Magris montre comment l'ouvre de Roth prend sa source dans la douleur d'une double perte : celle de l'Empire, celle du shtetl natal. Voyant se déchirer sous ses yeux cette symbiose judéo-allemande dont il était issu, Roth analyse avec acuité la montée de l'antisémitisme et du nazisme. Il dénonce aussi les dérives du communisme et la tyrannie exercée sur l'individu par un Occident axé sur le progrès technique, la réussite et le profit. Claudio Magris explore l'ouvre de Roth en l'insérant dans un plus vaste courant d'inspiration juive-orientale, celui de Cholem Aleichem et d'Isaac Bashevis Singer, entre autres, et trouve une imité dans la représentation, sous des formes multiples, du malaise de l'homme moderne emporté par les fureurs de l'Histoire, en mie fuite sans fin, à travers un monde qui n'a plus ni centre ni sens.

09/2009

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Critique littéraire

Avec Philip Roth

"Il a annoncé qu'il cessait d'écrire et de publier. Pendant vingt ans je suis allée le rencontrer pour lui parler de ses romans. Ce n'était pas toujours facile. Mais un dialogue s'était noué, une amitié complice, rythmée et enrichie au contact d'une oeuvre puissante, provocante, en perpétuel mouvement. C'est cette expérience de lecture et ce dialogue, cet exercice d'admiration aussi, que je veux restituer pour le faire partager. C'est un voyage singulier que de redécouvrir des romans familiers, toujours au contact de leur auteur. Philip Roth fait retour sur des personnages, des idées, des situations, des convictions... Et parle librement de l'Amérique de son enfance, de la guerre, de son identité, du statut, qu'il conteste, d' "écrivain juif américain", du malentendu entre les hommes et les femmes, de la démocratie, des ravages de la "political correctness"... Il a reconsidéré certaines de ses certitudes et s'accroche à d'autres. Mais au fond, cet écrivain d'exception n'a pas changé, et son oeuvre, au terme de cette traversée, me paraît toujours comme un tout, d'une exceptionnelle richesse et d'une parfaite cohérence. Finalement, en le relisant, je me dis que tous ses romans composent un seul grand livre." Josyane Savigneau.

10/2014

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Littérature Allemande

Automne à Berlin

"Un jour, je devins journaliste par désespoir, devant l'incapacité de toutes les professions à me satisfaire" , déclare Joseph Roth (1894-1939). Connu pour son oeuvre romanesque, il a pourtant dès 1919, une importante activité de chroniqueur dans les grands titres de la presse de langue allemande. Il parcourt l'Europe et brosse, dans de courts articles, des portraits saisissants de lieux (gare, frontière, trains, hôtels, cabarets, mines de charbon...), de personnages (voyageurs, bureaucrates, promeneurs, malfrats, nazis, juifs émigrés...) et de villes (Berlin, Leipzig, Vienne, Dortmund, Prague, Paris...). La forte personnalité de Roth écarte de ces chroniques lieux communs et banalités. Il a une vision singulière, vive, emprunte d'humour et d'un sens du détail exacerbé : "Tout pathos sonne faux, part en vaine fumée, en face des évènements microscopiques. [... ]Un voyage en tramway est plus instructif qu'une traversée des mers et des terres". D'un lieu ou d'une situation prosaïque, il en fait un signe fort et révélateur d'un monde en perdition, pris dans l'étau de l'anonymat, de l'urbanisation carnassière et de la montée des extrêmes propres à l'entre-deux-guerres.

10/2021

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Littérature Allemande

Au bistrot après minuit et autres textes sur Paris

Centrés sur la France, voici quatorze textes écrits entre 1925, année où Roth est envoyé comme reporter à Paris par le prestigieux "Frankfurter Zeitung", et 1939, l'année de sa mort. Quatorze instantanés, comme des photographies, des scènes saisies sur le vif, principalement dans les milieux populaires, où l'on voit tout l'art de Roth : celle de l'observation réflexive.

06/2021

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Littérature Allemande

Le miroir aveugle

L'action de ce "petit roman" , comme l'appelait volontiers son auteur, débute au milieu de la Première Guerre mondiale pour s'achever tragiquement en mars 1920. Le lecteur se trouvera là en présence d'un chef-d'oeuvre méconnu, méritant d'être porté à la connaissance d'un plus vaste public dans une nouvelle traduction qui lui restituera sa singularité.

03/2023

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Biographies

Philip Roth : The Biography

Philip Roth (1933-2018) est mort trois ans avant la parution de cette monumentale biographie qui retrace le roman de sa vie d'homme et d'écrivain. Mais il en avait accompagné l'élaboration, de près, sans s'en mêler, laissant grands ouverts les trésors inépuisables de ses archives, de son infaillible mémoire, de son expérience des hommes et des choses. Blake Bailey a passé plusieurs années à interroger les parents, les familiers, les détracteurs, les amours tumultueuses, épisodiques ou indéfectibles, les oeuvres enfin qui peuplent cette existence singulière. Il brosse l'itinéraire d'un enfant de l'assimilation devenu l'ausculteur des grandeurs et des travers de l'exceptionnalisme américain, du destin juif, des rapports entre les hommes et les femmes, des secrets de la création littéraire. Il décrit l'austérité sédentaire, exténuante, d'un écrivain obsédé par son art au service de la recréation romanesque du réel. Il évoque ses amitiés complexes avec d'autres géants de la littérature - Saul Bellow, Updike, Mailer, Styron, Milan Kundera... - et son engagement pour les écrivains d'Europe centrale cloîtrés derrière le rideau de fer. Il raconte sans fard, de cet homme qui a beaucoup aimé les femmes, les deux mariages naufragés dont le souvenir cuisant ne cessera de le hanter. Et, chemin faisant, il reconstitue le dialogue ininterrompu entre l'expérience personnelle et l'oeuvre intemporelle de ce témoin d'une époque qui était en train d'expirer au moment où lui-même quittait la scène.

11/2022

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Biographies

Philip Roth, mon ami

Un portrait émouvant de Philip Roth par son plus proche ami, une méditation sur l'amitié et la perte En revenant sur vingt ans d'amitié avec Philip Roth, Benjamin Taylor fait le portrait sans fard de celui qui fut son complice, et restitue l'un des plus grands écrivains américains dans son humanité. Au cours de ces mémoires conçus comme autant d'instants de vie, le lecteur découvre l'intimité de deux hommes liés par une passion commune pour la littérature et par une loyauté totale l'un envers l'autre. Honnête, Benjamin Taylor témoigne d'un Philip Roth érudit, inflexible, à l'humour incisif et au charme sibyllin ravageur. Avec tact et poésie, l'auteur jette une lumière neuve sur son enfance, son attachement à Newark, la petite ville près de New York où il a grandi, son rapport à l'amour, les difficultés et les fragilités de sa vieillesse, la façon dont il envisageait son travail d'écriture, son oeuvre et la place de la littérature dans le monde. Philip Roth a eu raison d'encourager Benjamin Taylor à écrire : il y apparaît dans son émouvante vérité.

10/2021

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Poches Littérature internation

Une heure avant la fin du monde

" Quel fourmillement dans ce monde, une heure avant sa fin ! Les ministres, ces garçons de course de l'Europe, courent d'un poste perdu à un autre et un malheur nouveau fleurit dans les ruines ! Tous les États entretiennent avec eux des "relations amicales". Leurs relations amicales [...] reposent en outre sur le principe de la soi-disant "non-ingérence", c'est-à-dire qu'il est interdit au locataire Müller du premier étage de monter au deuxième quand justement le locataire Meier bat son enfant à mort. " Joseph Roth, 1934

09/2009

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Poches Littérature internation

Hôtel Savoy

La Première Guerre mondiale s'achève. L'immense Russie libère ses prisonniers qui affluent, de plus en plus nombreux, aux portes de l'Europe. C'est là, dans une de ces petites villes dont il connaît bien l'étrange atmosphère, que l'auteur nous conduit. Gabriel Dan rentre de Sibérie ; séduit par le gigantesque hôtel Savoy, il y loue une chambre. Le jeune homme croira bientôt découvrir un monde nouveau. Mais plutôt, ces longues années de guerre et de captivité l'ont à ce point transformé que tout lui apparaît maintenant sous un jour différent. C'est un regard neuf, regard d'enfant parfois, qu'il jette désormais sur le monde ? Et nous découvrons avec lui la vie fascinante de l'hôtel, faisant successivement la connaissance des êtres les plus divers, extravagants, touchants ou inquiétants : Santschin, le pauvre clown, l'industriel Neuner, qui tente de faire face à ses ouvriers en grève ; Bloomfield, le richissime ; Alex, le jeune dandy ; Ignace, dont l'ombre plane sur tout l'hôtel, et surtout la tendre Stasie, et Zwonimir, révolutionnaire passionné, devenu le fidèle ami de Gabriel. L'hôtel Savoy, où le luxe des premiers étages contraste avec la misère qui règne aux étages supérieurs, est un évident symbole : " A l'image du monde, le Savoy rayonnait à l'extérieur d'un éclat intense, étincelant de la splendeur de ses sept étages ; et la misère y habitait ans la proximité de Dieu... "

03/1987

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Littérature étrangère

Conte de la 1002e nuit

A un chah de Perse saisi de tenace mélancolie, le chef de ses eunuques conseille un voyage dans la vieille Europe. Ainsi, pour la première fois depuis des siècles, le descendant des envahisseurs orientaux revient à Vienne, en voyage officiel cette fois. Il jette bientôt son dévolu sur une ravissante comtesse, exige de passer une nuit avec elle. Les autorités, police, militaires, s'emploient à satisfaire son caprice. Mais c'est dans une maison close aménagée pour l'occasion, auprès d'une prostituée qui ressemble à la comtesse, que sera habilement guidé le potentat ravi. Commencé à la manière d'un conte oriental, le récit prend bientôt sa véritable dimension de roman viennois, roman d'une société naïve et cynique, corrompue et promise à la mort. Cette 1002e nuit est bien l'une des dernières fêtes viennoises célébrée par la littérature.

11/1973

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Littérature étrangère

Juifs en errance. Suivi de l'Antéchrist

Joseph Roth tenait tout particulièrement aux deux essais ici réunis. Inventaire poétique et lucide d'un univers que l'écrivain savait menacé, celui des bourgades juives d'Europe centrale et orientale, Juifs en errance analyse les raisons de sa lente désagrégation : la pauvreté qui pousse les habitants du shtetl à l'exode, la tentation de l'assimilation, le rêve sioniste. En véritable passeur de culture, le juif assimilé Roth, porte un regard bienveillant sur ces juifs à l'idiome étrange, vêtus de caftans, que l'on croise dans certains quartiers de Vienne, de Berlin ou de Paris. D'une toute autre nature, et par son sujet et par sa langue, qui semble celle d'un prophète des temps modernes, L'Antéchrist est lui aussi une profession de foi humaniste et une interrogation inquiète sur le devenir de l'Europe. Dans cet étrange réquisitoire contre les phénomènes de l'âge technique, on peut lire l'angoisse profonde d'un intellectuel épris de cosmopolitisme qui voit son monde sombrer dans l'exacerbation des nationalismes et le chaos infernal des dictatures.

06/2009

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Littérature étrangère

Léviathan

Marchand de corail prospère dans la petite ville de Progrody, Nissen Piczenik n'a jamais vu l'océan d'où viennent les coraux qui le fascinent tant. La visite d'un jeune marin en permission va mettre au jour sa secrète passion pour tout ce qui se rapporte à la mer. Il délaisse pour la première fois son épouse, sa boutique et part à Odessa contempler les bateaux en partance. Personnage caractéristique de l'univers de Joseph Roth, Nissen Piczenik sera victime de l'irrésistible appel d'un ailleurs originel... Ecrit durant les années d'exil, publié pour la première fois à Paris en 1936, Léviathan est, avec La Légende du saint buveur, un des textes courts les plus marquants de l'oeuvre de Roth.

05/2011

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Littérature étrangère

Perlefter, histoire d'un bourgeois

Il est aussi rare de trouver des inédits de grands écrivains disparus que des textes de grands auteurs étrangers qui ne soient pas encore traduits. Ces deux éléments sont exceptionnellement réunis dans ce volume qui rassemble un roman inachevé de Joseph Roth, exhumé en 1978, soit près de quarante ans après sa mort, et huit nouvelles qui n'ont encore jamais paru en français. C'est dire l'importance de cet ensemble, qui vient enrichir l'oeuvre de l'un des romanciers majeurs du XXe siècle. Perlefter, histoire d'un bourgeois est le portrait éblouissant d'un conformiste. Homme tiède, hypocrite, incapable d'aimer ou de haïr, égoïste, pingre et pétri de peurs, cet affairiste se montre prêt à toutes les compromissions dès lors qu'elles servent ses intérêts. Il sait s'adapter à tous les régimes, la monarchie comme la république, mais redoute la révolution et toute forme de désordre susceptible de nuire à sa réussite. Perlefter est le prototype de ces opportunistes qui, le moment venu, soutiendront sans scrupules Hitler et son régime. Roman politique et social, Perlefter, histoire d'un bourgeois offre une fascinante étude de caractères, comme chacune des nouvelles ici magnifiquement restituées par Pierre Deshusses. On y retrouve l'une des caractéristiques de Joseph Roth : la nostalgie d'un monde perdu, avec cette tension constante entre le passé et le présent. Mais si l'auteur de La Marche de Radetzky refuse l'exaltation du progrès et de la modernité, il n'idéalise pas pour autant cet univers disparu et fait preuve à son égard d'une grande lucidité critique, y décelant des germes de violence et de brutalité annonciateurs du pire. La force de ces récits tient aussi à l'écriture de Roth : ce style si particulier et si bien rythmé où alternent évocations sensorielles et pointes philosophiques, satire et paradoxes.

09/2020

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Poches Littérature internation

La fuite sans fin

La fuite sans fin raconte les aventures d'un officier autrichien, Franz Tunda, fait prisonnier par les Russes en 1916. Il s'évade, vit en Sibérie, participe à la Révolution, aime une militante, épouse une paysanne caucasienne, retrouve Vienne, et enfin, à Paris, sa fiancée d'autrefois qui ne le reconnaît pas.

10/1985

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Récits de voyage

Croquis de voyage

" Je dessine le visage du temps, je suis journaliste, pas reporter. Je suis écrivain, pas éditorialiste. " Joseph Roth De la France à la Russie, en passant par l'Allemagne, l'Italie ou encore l'Europe de l'Est, Joseph Roth sillonne l'Europe des années 1920, redessinée par la Première Guerre mondiale et les idéologies émergentes. Son analyse lucide de thèmes qui ont marqué le siècle, tels que la barbarie nazie et l'échec prévisible de l'Union soviétique, fait de ces " croquis de voyage " un document d'une profondeur historique étonnante. Ces articles de presse publiés de 1923 à 1931 dans les journaux allemands et européens éclairent aussi largement l'oeuvre romanesque de Roth, en lien étroit avec le thème de l'exil.

02/2016

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Littérature Allemande

La marche de Radetzky

Plus qu’un roman historique, La Marche de Radetsky est avant tout celui d’une famille. Chroniqueur du quotidien par excellence, Roth s'attache à illustrer l’inéluctable désagrégation de l’Autriche-Hongrie à travers la destinée de trois générations de von Trotta, trois hommes distants et pourtant attachants. Le premier, héros de la bataille de Solferino où il sauva la vie du jeune empereur François-Joseph (ce qui lui valut l’anoblissement de sa lignée d’humble origine slovène et qui lia à jamais le destin de sa famille à celui de la Maison Habsbourg), son fils devenu préfet de l’Empire, et son petit-fils, officier de l'armée impériale qui vivra les derniers soubresauts du règne et les premiers jours de la Première Guerre mondiale. La lente décomposition de la société autrichienne et de l’ordre de cet empire cosmopolite qu’évoque avec mélancolie Joseph Roth, s’accompagne de la disparition d’un univers pluriculturel étonnant où mondes slave et germanique, judaïsme et catholicisme coexistaient. Ainsi, le leitmotiv musical du roman, la Marche de Radetsky, marche militaire aux accents joyeux composée par Johann Strauss père en l’honneur du maréchal Radetsky von Radetz entré triomphalement dans Milan en mars 1848 après l’écrasement de l’insurrection italienne en Lombardie-Vénétie, devient sous la plume de l’auteur autrichien une marche funèbre qui scande l’inexorable déclin de la monarchie austro-hongroise.

05/2013

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Littérature Allemande

Confession d'un assassin racontée en une nuit

En dépit de son titre, ce roman écrit en 1936 à Paris, trois ans avant la mort de l'auteur, n'est pas à proprement parler un roman policier ; c'est une captivante parabole sur le pouvoir du mal, le désir d'amour et d'ascension sociale, la haine et la trahison mais aussi une fable sur la recherche d'identité entre un monde ancien qui s'effondre et un monde nouveau qui naît dans la douleur. Le narrateur, qui fréquente le café russe Tari-Bari situé juste en face de son hôtel parisien remarque parmi les habitués une figure à la fois souveraine et taciturne, effrayante et affable : Semjon Golubtschik. Un soir, il entend d'autres clients traiter cet habitué d'assassin. Sa curiosité est le déclencheur du récit dans le récit, car l'homme en question ne se fait pas prier pour raconter son histoire. Outre les aspects des personnages que Roth analyse comme un journaliste à la lumière des faits, ce roman est aussi un livre d'atmosphère sur la vie parisienne de l'époque et les agissements de la police secrète russe qui espionne les exilés. Il n'a été traduit qu'une seule fois, il y a plus de soixante-dix ans, en 1940, par Blanche Gidon sous le titre Notre assassin.

10/2014

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Littérature Allemande

La Marche de Radetzky. Suivi de La Toile d'araignée, Hôtel Savoy, La Fuite sans fin, Perlefter, Les Cent

Ce volume rassemble sept des plus grands romans de l'auteur de La Marche de Radetzky, dans une nouvelle traduction plus fidèle aux textes originaux, restitués ici dans l'ordre chronologique de leur publication. Joseph Roth est avec Stefan Zweig l'un des plus grands d'Europe centrale de la première moitié du XXe siècle . Son oeuvre est unanimement célébrée pour son génie littéraire et son humanisme qui traverse les époques et atteint le lecteur d'aujourd'hui avec la même force et la même émotion. Le déclin de l'Autriche durant l'entre deux guerres et à travers lui d'un certain modèle européen est le thème central et obsédant de son oeuvre. "Une volonté cruelle de l'Histoire a réduit en morceaux ma vieille patrie qui le permettait d'être en même temps un patriote et un citoyen du monde", écrit-il dans la préface de son chef d'oeuvre, La Marche de Radetzky. C'est à la fois cette nostalgie d'une époque irremplaçable et tragiquement révolue et cette recherche d'une vérité humaine universelle qui donne à l'oeuvre et l'univers de Roth leur vérité particulière , bouleversante et inoubliable . Pierre Deshusses, déjà maître d'oeuvre du volume Stefan Zweig dans "La collection" Bouquins, signe cette magistrale nouvelle traduction d'ensemble. Une entreprise qui s'imposait, les traductions des oeuvres majeures remontant pour certaines à 70 ans sans avoir été retraduites depuis lors, malgré leurs erreurs factuelles et leur inévitable vieillissement. La langue de Roth, " réaliste et impressionniste, excessive et simple, métaphorique et abrupte ", ainsi décrite par Pierre Deshusses dans sa préface, est ici rendue dans toute sa vérité et sa puissance originelle.

09/2023

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Littérature étrangère

La crypte des capucins

Si La Marche de Radetzky illustrait la gloire et le déclin de l'Autriche-Hongrie au rythme enjoué de la marche militaire de Johann Strauss, le titre même de La Crypte des capucins, qui décrit le désordre de l'Autriche disloquée, évoque une marche funèbre. Le roman débute au printemps 1914 et se termine à l'Anschluss de 1938. Le narrateur, François-Ferdinand von Trotta, lointain parent des Trotta de La Marche de Radetzky, a connu une jeunesse insouciante dans la Vienne de la Belle Epoque. Mais la guerre, qui l'entraîne aux confins de l'Empire, où il sera un temps prisonnier des Russes, provoque l'écroulement de son pays, la débâcle de sa fortune et de ses illusions. A son retour, Vienne, autrefois riche, lumineuse, joyeuse, n'est plus que ruines, misère, amoralité. En mars 1938, les nazis entrent dans Vienne. Alors, le dernier Trotta pressent les temps de barbarie. Il va chercher refuge sur la tombe de l'empereur François-Joseph, qui dort son dernier sommeil dans la Crypte des capucins. Mélancolique et lucide, cet ultime roman de l'auteur apparaît comme son testament-confession.

03/2014

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Littérature étrangère

Job. Roman d'un homme simple

Job est l'histoire d'un " homme simple ", Mendel Singer, un modeste maître d'école juif qui transmet sa connaissance des Ecritures à de jeunes garçons dans un village de Volhynie, province de l'empire des tsars limitrophe de la Galicie austro-hongroise. L'époque : les toutes premières décennies du XXe siècle. Job raconte un destin à la fois singulier et exemplaire : l'histoire de la famille Singer abandonnant l'univers misérable de sa bourgade russe pour émigrer à New York, est celle de l'émigration juive du début du XXe siècle. Ce roman est aussi une variation littéraire sur le mythe biblique de Job : le destin tragique des enfants et de la femme de Mendel Singer met en scène un homme profondément religieux, accablé par son Dieu pour une faute difficile à identifier. A moins que cette faute ne soit l'abandon du plus jeune fils, un enfant épileptique dont viendra finalement le salut. Pourquoi une nouvelle traduction ? Celle publiée en 1965 sous le titre Le Poids de la grâce (Calmann-Lévy, et Livre de Poche), a vieilli du point de vue stylistique : le texte de J. Roth y est gauchi par l'abus de tournures précieuses, de périphrases explicatives et d'inexactitudes. La nouvelle traduction, dont le titre reprend fidèlement celui de l'original allemand publié en 1930, (roman qui a enfin valu à JR la reconnaissance des critiques et des lecteurs), rend justice à la sobriété, au rythme et à la mélodie de l'écriture de l'auteur. Elle traduit avec justesse l'univers des bourgades juives d'Europe centrale et orientale dans un langage accessible au lecteur ignorant des réalités du monde juif de l'Est.

02/2012

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Littérature étrangère

Zipper et son père

Zipper et son père offre une plongée dans la Vienne du début du siècle dernier, dont les contradictions se reflètent dans la personnalité du " vieux Zipper ". archétype du petit-bourgeois qui se pique de modernité, aime à se montrer rebelle face au pouvoir, mais retrouve sa patriotique quand éclate la guerre. Le premier conflit mondial marque un double tournant dans le roman : l'Empire disparaît et le vieux Zipper cède la place à sont fils : c'est une génération traumatisée et sans illusions qui donne désormais le ton dans la capitale. A la gaîté excentrique d'avant-guerre se substitue une soif de jouissance et de profit qu'incarne l'industrie cinématographique naissante. Si l'ironie de l'auteur donne sa saveur au récit, elle ne tourne jamais à la raillerie : le regard reste indulgent pour ces deux générations malmenées par l'Histoire. C'est que Roth ne prononce pas de sentence " comme un dieu ou comme un juge : d'après les intentions et les actes " mais seulement d'après " l'étoffe dont les hommes sont faits ".

11/2004

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Littérature étrangère

Le roman des Cent-Jours

Les Cent-Jours : parenthèse étrange, qui voit le retour du drapeau tricolore et de la Marseillaise, période trouble, que fait revivre Joseph Roth, dans l'intimité d'un empereur assailli par les doutes. Car les vivats de la foule vont, il le sait, au Bonaparte créé par l'imagerie populaire, à ce général audacieux, auquel il ne ressemble plus. C'est de cette image glorieuse qu'est éprise en secret Angéline, une lingère du palais, qui lie résolument son sort à celui de son maître. De ces destins croisés, Roth suggère qu'ils ont la même grandeur : la conclusion de ce roman émouvant, servi par une prose enthousiaste et lyrique, est qu'il n'y a pas de grande ou de petite Histoire. En revanche, il y a l'importance que les événements revêtent aux yeux de ceux qui les vivent. L'amour d'Angéline vaut la conquête de l'Europe, et la mort de son fils, la défaite de l'empereur. Une fois encore, Roth livre le fruit de ses réflexions sur l'Histoire, qui n'est jamais chez lui une entité abstraite, mais toujours, se fait chair.

11/2004

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Littérature étrangère

Le marchand de corail

" Je n'aime que les affaires privées. Ce sont les seules qui m'intéressent. [...] La vie privée des hommes, l'humain pur et simple, sont bien plus importants, plus grands, plus tragiques que toute votre vie publique ", déclare le héros d'un roman de Joseph Roth. L' " humain pur et simple ", voilà sans conteste ce que l'auteur est parvenu à saisir dans les nouvelles rassemblées ici, peut-être plus encore que dans ses romans. Avec une tendresse qui n'exclut pas une ironie parfois mordante, il se penche sur des destinées obscures et solitaires afin d'en faire surgir toute la richesse et le tragique - comment ne pas penser, dans ces pages, au Flaubert d'Un cœur simple, tant admiré de Roth ? Sous des dehors ordinaires, les personnages des nouvelles sont capables des passions les plus insensées, tel ce chef de gare autrichien qui sacrifie une existence tranquille et bourgeoise à son amour pour une comtesse russe. Il y a là des originaux comme le comte Morstin du " Buste de l'empereur ", qui ne se résout pas à admettre la chute de l'empire austro-hongrois et continue de vénérer François-Joseph Ier, ou encore Nissen Piczenik, l'humble juif ukrainien, que sa passion pour le corail mène à sa perte. Il y a aussi des victimes, innocentes marionnettes engluées dans leurs illusions, leur recherche d'un amour sincère, leur rêve d'absolu : Mizzi Schinagl dans " Un élève exemplaire ", Fini dans " Le miroir aveugle ", l'héroïne de " Barbara ", le jeune diplomate du " Triomphe de la beauté ". L'écriture élégante et nerveuse, le sens inouï de la concision narrative qui caractérisent aussi bien ses romans que ses nouvelles font de Joseph Roth l'un des prosateurs les plus singuliers et les plus attachants de la première moitié de notre siècle.

06/1996

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Littérature étrangère

Le genre féminin

"Elle est grande ou de taille moyenne, blonde, châtain ou brune, très belle ou seulement jolie, mais toujours ravissante, le voile de la grâce flotte autour de ses hanches d'ivoire qu'elle ne montre malheureusement jamais dans un film, mais toujours uniquement dans des chambres vouées à fa discrétion et dont les murs n'ont pas même le droit d'avoir des oreilles. " J.R., 1919. Les femmes auront beaucoup compté dans la courte vie de Joseph Roth (1894-1939); aussi leur a-t-il consacré nombre de ses articles. De la prostituée à l'aviatrice, de l'actrice à la femme de chambre en passant par la sportive, la mère de famille, la journaliste, c'est toute la société viennoise de l'époque qui est vue, côté femmes. Avec son immense talent et un sens aigu de l'observation, il les décrit en connaisseur: " Roth était laid, mais il attirait énormément les femmes... Je n'ai jamais connu un autre homme ayant autant d'attrait sexuel ", disait de lui l'une de ses maîtresses. Des pages éblouissantes.

02/2006

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Poches Littérature internation

Le poids de la grâce

" L'œuvre de Joseph Roth est faite d'ironie, de dérision, d'humour et d'une infinie compassion pour ses personnages. Une grande liberté d'expression alliée à une précision méticuleuse, une extrême rigueur, en font l'un des plus grands prosateurs de la langue allemande. Il a ce goût viennois de la plaisanterie, de la pointe amère et sceptique. Mais il a aussi un côté " prophète " qui s'exprime en particulier dans Le Poids de la Grâce, et qui l'apparente parfois à Isaac B. Singer. 13 romans, 8 récits, 3 volumes d'essais et de reportages et un millier d'articles... Voilà ce qui nous reste aujourd'hui de Joseph Roth. A un enfant qui lui posa un jour la question : " Pourquoi écris-tu toujours ? " il répondit simplement : " Pour que le printemps revienne ". " Nicole Chardaire

11/2003