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Jellel Gasteli, Abdelwahab Meddeb, Albert Memmi

Extraits

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Afrique, Proche-Orient

En Tunisie. Edition bilingue français-anglais

En ce qui me concerne, le parti-pris de ce livre s'est imposé de lui-même : retrouver les émotions de mon premier voyage en Tunisie effectué vingt ans auparavant, cette fois en matérialisant ces images mentales restées vives à mon esprit et mises en échec par un appareil photo. J'ai attaché une importance primordiale à cette campagne de photographies, et je me suis appliqué à donner intentionnellement le moins d'indications temporelles au choix des prises de vues. Ces images représentent la Tunisie que je porte toujours en moi, celles de l'adolescent qui ne m'a jamais quitté, qui me permet d'exister et de continuer à photographier. . JG. Un voyage photographique en noir et blanc à travers les régions, les paysages, les peuples et les cultures de Tunisie. Ce livre est une ré édition complètement revisitée de l'ouvrage En Tunisie, publiée en 1997 par les

10/2021

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Critique

Figures de la communication interculturelle dans <em>Phantasia</em>. d'Abdelwahab Meddeb

Dans quelle mesure pouvons-nous considérer le texte littéraire comme acte de communication interculturelle ? Cet ouvrage tente de répondre à cette problématique en mettant l'accent sur les différentes figures de l'interaction d'identités et de cultures dans Phantasia, l'oeuvre de l'écrivain tunisien Abdelwahab Meddeb, et cela dans une optique essentiellement sémiotique et communicationnelle. Il permet de voir comment ce roman représente un discours romanesque qui ambitionne le développement de la communication culturelle et altéritaire. Il explore beaucoup d'aspects comme le dédoublement, le plurilinguisme, l'intertextualité, la polyphonie, etc.

11/2022

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Critique

L’identité juive chez Albert Memmi

Albert Memmi (15-12-2022/22-5-2022), écrivain et sociologue juif franco-tunisien, a marqué le XXe siècle par ses écrits, tant sociologiques que romanesques. Témoin de nombreuses mutations historiques et socio-politiques de son époque, il y prend part en apportant une active contribution aux polémiques politiques et sociales de son temps. Sur le plan théorique, son identité multiculturelle a largement influencé son écriture. C'est pourquoi, il place la question identitaire et la judéité au centre de son oeuvre. En effet, ayant été tourmenté toute sa vie par la question existentielle "? Qu'est-ce qu'être Juif ??? ", il fait du déchirement identitaire, de l'identité juive ou "? le malheur d'être juif ? " le moteur premier de ses essais théoriques qui, par leur complexité, leur topoï et leurs formes d'écriture particulières, ont su s'imposer dans la sphère littéraire et intellectuelle universelle et devenir une référence incontournable dans les annales de l'écriture de l'identité en général et de l'identité juive en particulier.

03/2024

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Religion

La Maladie de l'islam

Si, selon Voltaire, l'intolérance fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l'Allemagne, l'intégrisme est, comme le démontre ce livre, la maladie de l'islam. Pour comprendre la genèse de cette maladie, il faut remonter loin dans l'histoire, à la Médine du Prophète (VIIe siècle), à la ville de Bagdad au temps des Abbassides (IXe siècle), à celle de Damas au XIVe siècle, après la fin des Croisades, à l'Arabie du XVIIIe siècle... C'est à ce voyage que nous invite ce livre, pour comprendre les raisons internes de la maladie d'islam, mais aussi les causes externes qui l'exacerbent : non-reconnaissance de l'islam par l'Occident ; reniement des principes par les Occidentaux dès que leurs intérêts le réclament, hégémonie qu'ils exercent dans l'impunité et l'injustice - en particulier, de nos jours, sous la figure de l'Américain.

01/2005

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Religion

Pari de civilisation

En reprenant à leur compte le passé islamique qui a fait évoluer sinon muter la civilisation, les musulmans sortiront des frontières de leur identité restreinte pour agir sur la scène du monde. Est proposée ici une série de relectures du Coran et de la Tradition pour conduire ce travail de mémoire et de dépassement. Il est demandé à l'islam, pour sortir de son marasme, de rejoindre une modernité à hauteur de celle qu'ont réussie juifs et chrétiens. Pour cela, il ne suffit pas, comme s'y engagent les États islamiques - l'Arabie saoudite par exemple -, d'encourager un " islam du juste milieu " opposé aux interprétations radicales des islamistes. Certes, cet appel à la modération contre toutes les surenchères est fondé sur le Coran. Mais ce pas louable reste, ô combien, timide, surtout par rapport à l'islam en Europe. En effet, les citoyens musulmans du Vieux Continent sont capables de vivre sans restriction dans l'esprit du droit positif et de la charte des droits de l'homme, en se détournant de toute référence à la sharî'a. Ils sont en mesure de pratiquer un culte spiritualisé, nourri, entre autres, par le riche fonds du soufisme. Ce n'est pas dans le déni de soi mais par son affirmation libre que le sujet d'islam sera un acteur efficace dans l'horizon d'une cosmopolitique post-occidentale.

08/2009

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Religion

Sortir de la malédiction. L'islam entre civilisation et barbarie

" C'est dans la désolation d'Auschwitz que prit pour moi un sens actuel le "pré de malédiction", cette expression d'Empédocle d'Agrigente pour désigner le lieu où agit le démon de la discorde, de la haine, du mal - auxquels s'oppose l'action du dieu mû par l'amour... Ce "pré de malédiction" est toujours là, à disposition pour les candidats qui se proposent de l'occuper. Après les forces du mal européennes, de genèse chrétienne, le voilà investi par celles d'islam. L'horreur se déplace ainsi à travers les croyances, les langues, les nations, les peuples, les cultures... Des communautés croient y gagner leur régénération, mais elles dégénèrent et s'abîment. Pour sortir de ce pré, nous devons le savoir et agir en conséquence, dénoncer l'inacceptable et donc le désigner sans relâche. Notre honneur est d'être l'allié du dieu qui incarne le pôle contraire, celui dont le défi consiste à avaler le démon qui répand le sang sur le pré de malédiction... D'être du côté du juste qui se détache de sa communauté pour conjurer le mal qui la taraude et l'anime contre autrui. "

01/2008

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Religion

Contre-prêches

La critique dont l'Islam a besoin pour s'adapter au siècle est en train d'avoir lieu. Et elle continuera, malgré les anathèmes et les résistances de toutes sortes. Ses effets iront en s'accumulant, même si l'actualité des crimes donne à ce débat une dimension tragique. C'est que l'histoire est tragique, et l'islam n'échappera pas à cette épreuve. Nul doute que le droit finira par s'imposer aux criminels. Mais, en attendant, il faut que, sans contrainte, la parole s'exprime et touche au plus sensible, qu'elle lève des tabous et des interdits : ce sera un défi aux pulsions de mort. L'islam, cet ouvrage le dit haut et fort, a su célébrer la Vie, et il le peut encore ! En Europe et dans le monde, l'islam est aujourd'hui au carrefour de ses avancées et de ses archaïsmes, partagé entre ceux qui croient aux valeurs de la démocratie, de la liberté, de la création venue de l'homme, et ceux qui, aveuglés par leur fanatisme, les dénient au nom d'un mythique recours à ce qu'ils appellent la " souveraineté divine ". Dans ces Contre-prêches - qui sont tout sauf des prêches ! - Abdelvvahab Meddeb montre que l'islam a déjà eu, dans sa culture et son histoire, les capacités, la force de rébellion et les audaces nécessaires pour assumer ses mutations. Cet examen critique l'aidera à entendre la raison libre quand elle réfute avec tranchant la foi qui prêche la servitude et assigne aux humains un destin sot et détestable.

09/2006

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Poésie

Portrait du poète en soufi

Le poète, soufi d'un nouveau genre en quête de la poésie globale de notre temps, trouve sa matière en réinventant sa patrie dans un nomadisme à l'horizon du monde. Hors tout dogme, le rêve de "verbe intégral" brise le miroir : il en restitue les éclats par le fragment qui transcrit le détail capté par le corps sismographe traversant les territoires des langues d'Orient et d'Occident. Ses échappées le conduisent vers le lointain, de la Corée aux Caraïbes, du Bengale à la côte ouest de l'Amérique ; et sur une scène plus proche, ses haltes enchaînent Tunis à Berlin, Tanger à Paris, Madrid ou Lisbonne au Caire, Alexandrie à Siwa, Jérusalem à Istanbul. Le don reçu est réorienté vers AYA, sujet d'amour, qui est l'adresse du poème. Le sens afflue par la physiologie du sentiment, de la sensation et de l'émotion. Le poème dévore d'infimes parcelles du coma cosmique. L'errant n'abdique pas.

11/2014

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Religion

Le temps des inconciliables. Contre-prêches 2

Abdelwahab Meddeb menait un double combat contre l'intégrisme musulman et pour la reconnaissance de l'apport culturel de l'islam. Le présent recueil rassemble une sélection de ses dernières chroniques et tribunes dans lesquelles, en poète engagé, il cherchait le remède aux maladies de l'identité. Les " inconciliables " ici ne sont pas l'Occident et le monde musulman, mais, de chaque côté, les religieux fanatiques et les propagandistes du " choc des civilisations " face auxquels se dressent les partisans de l'ouverture à l'autre. Alep, Mossoul, Palmyre, les mausolées de l'Atlas, Boko Haram, l'étiolement du Printemps arabe, la supercherie de Daech, etc. : au rythme de l'actualité, ces textes entremêlent à des analyses politiques d'une profonde acuité des commentaires érudits du corpus islamique classique et de la tradition soufie, en dialogue avec la littérature et les arts contemporains. Au triomphe de l'ignorance et à l'exercice quotidien de la terreur, ils opposent les splendeurs oubliées du patrimoine islamique, la beauté de l'hybridation des cultures et les vertus de la résistance. En démasquant les prêcheurs de haine, Abdelwahab Meddeb continue de nous alerter sur les désastres en cours et les périls à venir, mais aussi de nous donner des raisons d'espérer. Ecrivain et poète, Abdelwahab Meddeb (1946-2014) a enseigné aux universités de Nanterre et de Genève et animé sur France-Culture l'émission " Cultures d'islam ". Il a notamment publié, au Seuil, La Maladie de l'islam, Contre-prêches, Sortir de la malédiction et Pari de civilisation.

10/2017

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Critique

Albert Memmi, voix franco-tunisienne universelle. Volume 2, Autobiographie intellectuelle

L'enjeu de rendre un vif hommage à Albert Memmi (1920-2020) est de taille, mais le défi a été relevé grâce à la présence et la collaboration de quarante-cinq spécialistes, critiques et chercheurs qui ont prêté leurs plumes à la réalisation de cet ambitieux projet. C'est une traversée dans le temps pour montrer le parcours humain, existentiel et intellectuel à la fois connu et méconnu de cette voix franco-tunisienne universelle qui a contribué à promouvoir une parole libre dans le monde devenant une référence essentielle pour tous ceux qui veulent comprendre l'essence et la réalité du phénomène du colonialisme, du racisme, de la dominance et de la dépendance.

03/2022

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Romans policiers

Treize Gastel

Henri Descombes est retrouvé dans son atelier, écrasé sous une automobile de collection qu'il réparait. Ce retraité présidait d'une main ferme un groupe d'amateurs de voitures anciennes. Son décès est-il accidentel ou criminel ? La question se pose car, quelques jours avant sa mort, il a été photographié au sein d'un groupe de treize personnes. Fait troublant, il occupait, sur le cliché, la place du Christ lors de la Cène, son dernier repas. L' enquête de Bernie Andrew et de Jean-Jacques Bordier, qui les conduit, entre autres, à Pleumeur-Bodou, Trégastel, Perros-Guirec et Lannion, débouche sur ce qui semble être une impasse. Alors qu'ils s'apprêtent à renoncer, un autre membre du groupe est retrouvé assassiné, relançant aussitôt les deux détectives amateurs sur la piste encore chaude d'un bien mystérieux meurtrier.

11/2021

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Critique

Albert Memmi, voix franco-tunisienne universelle. Volume 1, Un homme, une oeuvre

L'enjeu de rendre un vif hommage à Albert Memmi (1920-2020) est de taille, mais le défi a été relevé grâce à la présence et la collaboration de quarante-cinq spécialistes, critiques et chercheurs qui ont prêté leurs plumes à la réalisation de cet ambitieux projet. C'est une traversée dans le temps pour montrer le parcours humain, existentiel et intellectuel à la fois connu et méconnu de cette voix franco-tunisienne universelle qui a contribué à promouvoir une parole libre dans le monde devenant une référence essentielle pour tous ceux qui veulent comprendre l'essence et la réalité du phénomène du colonialisme, du racisme, de la dominance et de la dépendance.

03/2022

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Critique

L'oeuvre romanesque d'Albert Memmi. Entre identité culturelle et identité littéraire

Albert Memmi, écrivain et sociologue juif franco-tunisien, a marqué le XXe siècle par ses écrits, tant sociologiques que romanesques. Témoin de nombreuses mutations historiques et socio-politiques de son époque, il y prend part en apportant une active contribution aux polémiques politiques et sociales de son temps. Sur le plan littéraire, son identité multiculturelle a largement influencé son écriture. Et ayant été tourmenté toute sa vie par la question existentielle "Qu'est-ce qu'être Juif ? " , il fait du déchirement identitaire, de l'identité juive ou du "malheur d'être juif" le moteur premier de son uvre romanesque qui, par sa complexité, ses topoï et ses formes d'écriture particulières, a su s'imposer dans la sphère littéraire et intellectuelle universelle et devenir une référence incontournable dans les annales de l'écriture de l'identité.

02/2023

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Critique littéraire

Identité séfarade et littérature francophone au XXe siècle. Albert Cohen, Albert Memmi et Naïm Kattan : déconstruction et assimilation

Ce travail de recherche nous présente l'assimilation française des Juifs séfarades, non au travers de théories, mais grâce à la vision personnelle des trois grands écrivains que sont Albert Cohen, Albert Memmi et Naïm Kattan, qui la transposent dans leur premier roman en langue francophone (respectivement Solal, La statue de sel et Adieu Babylone). Honte de soi et honte des parents alternent avec l'attrait de l'Europe, incarnée par de belles femmes bourgeoises ; les blessures de l'antisémitisme alternent avec la vocation d'écrivain... Et de ces tiraillements et contradictions, l'écriture tire son essence. Ce temps passé est déconstruit afin d'être analysé mais surtout afin d'être partagé avec le lecteur et de susciter chez lui une réflexion. Les écrivains cités entreprennent aussi de déconstruire le mythe de l'errance juive, en rappelant qu'ils faisaient partie de communautés bien enracinées dans leurs pays respectifs, et ce depuis des siècles. La mythification de la France et celle de la femme volent conjointement en éclats tandis que la perte de la mère fait écho à la perte de la terre natale. Il ne reste alors qu'à reconstruire... Entreprise que nous découvrons à travers plusieurs thèmes, dont celui de l'enracinement judaïque du christianisme, rappelé avec insistance par Cohen, ou encore celui de Babylone, non plus symbole d'exil mais au contraire de pérennité chez Kattan. Ainsi, on découvre une littérature juive qui, tout en s'inscrivant dans la continuité de la littérature française, prend plaisir à la séfaradiser... et ainsi, celle qui "assimilait" devient elle-même assimilée !

10/2014

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Histoire de France

Portrait du décolonisé. Arabo-musulman et de quelques autres, Edition revue et augmentée

Cinquante ans après les indépendances, qu'est devenu l'ex-colonisé? Cet ouvrage tente une peinture aussi fidèle que possible d'un homme nouveau apparu sur la scène de l'histoire. On verra qu'il s'agit d'un triptyque : le nouveau citoyen, demeuré dans son pays natal, l'immigré vivant dorénavant à l'étranger et le fils de l'immigré, né dans le pays d'accueil, chacune de ces figures possédant sa cohérence. Sont ainsi passés en revue la plupart des problèmes qui, à la suite de l'interdépendance inédite du monde contemporain, nous assaillent tous. À l'intérieur des jeunes nations, la liaison inexorable entre la pauvreté, la corruption et la tyrannie. Entre les nations, les mouvements de populations, les collisions entre les cultures et le probable métissage. D'où les tentations passéistes, le recours aux mythes, politiques ou religieux, aux intégrismes et à la violence.

04/2007

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Sociologie

Le racisme

"Le racisme est la dévalorisation profitable d'une différence" ou, plus techniquement, "le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression". Il y a une trentaine d'années, Albert Memmi proposait cette définition du racisme, largement utilisée depuis par les chercheurs et les enseignants. Il n'a cessé d'enrichir et de préciser sa réflexion sur le racisme, au fil de nombreux textes. On retrouvera dans ce livre, outre la place centrale du racisme dans la pensée de l'auteur, les deux pôles de cette définition : la liaison étroite entre le racisme et la notion de différence ("le raciste, écrit-il, prétend toujours utiliser quelque différence pour en tirer profit"), et, d'autre part, la parenté entre le racisme et l'oppression ("le racisme est le symbole et le résumé de toute oppression"). L'auteur développe enfin, avec de nouveaux arguments, sa distinction entre le racisme, qu'il propose de limiter strictement au sens biologique, et l'hétérophobie, refus agressif d'autrui, et dont le racisme ne serait qu'un cas particulier.

10/2007

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Histoire internationale

Journal de guerre 1939-1943. Suivi de Journal d'un travailleur forcé et autres textes de circonstance

Proclamation du statut des Juifs en 1940, occupation italo-allemande en 1942 et 1943, théâtre de l'affrontement entre les forces de l'Axe et celles des Alliés : la Tunisie a été mêlée de près aux convulsions de la Seconde Guerre mondiale. Le Journal de guerre d'Albert Memmi nous parle, au jour le jour, de ces événements, commentant le conflit, la défaite française, les lois antisémites de Vichy, la société coloniale contemporaine et la montée des discriminations en Tunisie. Apprenti-philosophe " âgé d'à peine vingt ans et farouchement pacifiste, l'auteur se trouve d'abord affecté dans un bureau de recrutement de la main-d'oeuvre juive, puis s'engage volontairement dans un camp de travail forcé, pour vivre au contact " des souffrances physiques et des détresses morales " infligées à sa communauté. Né d'une rude épreuve personnelle, le Journal d'un travailleur forcé constitue un témoignage rare sur les camps de travail sous tutelle italienne ou allemande, mais c'est aussi un texte littéraire dans lequel bien des engagements de l'oeuvre future d'Albert Memmi trouvent leur origine. Pour ce jeune auteur, c'est dans cette écriture expérimentale du réel, à la première personne et sans compromis, que s'est jouée l'expérience fondatrice : celle de sa future vocation d'écrivain.

02/2019

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Religion

La libération du juif

Avant propos pour Édition Folio 2011. Je m’apprêtais à remettre à l’éditeur une copie corrigée de ce livre en vue d’une édition de poche, lorsque la télévision nous apprend le double attentat contre les Coptes d’Alexandrie : vingt-trois morts, une cinquantaine de blessés. Ce n’est pas la première fois que les Coptes égyptiens sont ainsi frappés, parce que chrétiens, donc minoritaires au sein d’une société musulmane. Le hasard a voulu, il y a quelques semaines, qu’une consoeur , Leïla Sebbar, m’a demandé une contribution pour une anthologie qu’elle composait sur l’enfance des Juifs en pays musulmans. Il m’a semblé justifié de l’intituler l’enfance d’un minoritaire. Je me suis alors avisé que je reprenais brièvement un certain nombre de traits dont j’ai souvent rendu compte ailleurs, et qui auraient pu être groupés sous le titre de destin du minoritaire. Certes il s’agit principalement ici du destin juif mais, chemin faisant, j’ai dû le replacer dans la condition générale des minoritaires. Ce qui arrive aujourd’hui aux Coptes se retrouve chez les Kurdes, écartelés entre plusieurs majorités hostiles, dans les Balkans où il n’est pas aisé d’être Croate parmi les Serbes ou Serbe parmi les Croates ; Noir américain parmi leurs concitoyens blancs ou Roms louvoyant entre plusieurs ethnies soupçonneuses. Bien entendu, il faut toutefois mettre en relief la spécificité de chaque condition. Il m’est d’ailleurs arrivé de regretter d’avoir intitulé ce livre la libération des Juifs., ce qui en a détourné les lecteurs indifférents au problème juif ou ceux qui considèrent que, l’antisémitisme s’étant notablement allégé, il ne convient plus d’en parler. Mais l’historiographie juive a ainsi connu d’autres répits, qui n’ont pas empêché (les réveils souvent paroxystiques. En tout cas, si dans les pages qui suivent il s’agit des traits du destin juif, j’ai dû considérer ces traits dans leurs généralités. J’ai dû examiner par exemple la place du trouble langagier commun dans toutes les revendications, le rôle des mythes et des contre-mythes, les valeurs refuges comme la religion ou l’art ; la dialectique entre le refus de soi et l’affirmation de soi ; le mariage mixte ou la conversion comme solution éventuelle aux difficultés de l’intégration, etc. Les faits ont hélas confirmé que l’existence des Juifs parmi les jeunes nations arabo-musulmanes est devenue impossible. C’est pourquoi une solution nationale spécifiquement juive m’a paru la plus adaptée. Dans l’examen du sionisme, je ne me suis pas étendu sur le sort dramatique qui en est résulté pour les Palestiniens ; j’en ai assez longuement parlé ailleurs. J’ai d’ailleurs prôné la fondation d’un Etat palestinien à une époque où même les Arabo-musulmans s’en méfiaient. C’est pourquoi j’ai tout de même noté en bas de page, au chapitre intitulé l’issue, que : « la réconciliation judéo-arabe est notre tâche la plus urgente, la plus nécessaire, historiquement et moralement ». Ce livre n’est ni pessimiste ni optimiste ; il tente de rendre compte de réalités. Les humains étant ce qu’ils sont, personne ne peut affirmer que nous soyons à la veille de sortir enfin de la barbarie et des ténèbres historiques. Nous devons en revanche les dénoncer. Paris, 2011.

05/2011

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Littérature française

Térésa et autres femmes

Et cette fois... ils parleront de femmes, de leur amour, de leur présence dans leurs vies. Ils les évoqueront lors de ce dîner annuel, entre anciens camarades de lycée, en toute liberté... Chacun retissera le fil d'un moment amoureux, d'une rencontre, d'un souvenir tendre ou parfois amer. Une série de portraits aux contours multiples, une variation sur ce qui pourrait être l'éternel féminin, tel que les hommes l'imaginent ou le vivent dans la diversité de leurs amours. Ainsi surgit le visage de cette jeune femme sauvée malgré elle du désespoir, pour peu de temps. Celui de Nathalie qui voudrait vivre toujours le printemps d'extase de Mai 68. La vie étrange de cette femme qui, chaque jour, attend son mari et son fils, dans un couloir de métro, en vain. La brève rencontre d'un homme mûr avec une jeune étudiante qui, d'un regard, lui fait percevoir le monde sous les couleurs du bonheur. L'amour haletant d'une femme passionnée qui ne poursuit que le rêve de vivre, un peu de temps, encore. L'amour de la demoiselle et du barbon... et bien d'autres. Et tous les récits, comme des fleurs de kaléidoscope, changeantes, animées, forment le bouquet d'une tentative, peut-être imaginaire, de saisir l'image de la féminité, proche et insaisissable. Un hommage aux femmes comme seul un homme qui les aime pouvait leur offrir.

09/2004

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Sociologie

L'homme dominé

Albert Memmi esquisse le portrait de l'homme dominé - le Noir, le Colonisé, le prolétaire, le Juif, la femme, le domestique. L'ouvrage paraît en 1968, année où nombre de par le monde se soulevèrent pour obtenir leur émancipation. La méthode est la même que dans les portraits antérieurs du Colonisé et du Colonisateur ou du Juif dressés par l'auteur : dans un va-et-vient entre une expérience individuelle et un effort de systématisation, le lecteur croisera donc les souvenirs d'Albert Memmi mais aussi les thèses de Simone de Beauvoir ou bien The Servant de Losey. En somme, le lecteur découvre ici une réflexion qui entend être une étape importante dans l'émancipation sociale et morale des femmes et des hommes, mais plus singulièrement aussi une phase dans l'itinéraire d'Albert Memmi vers " ce livre plus général sur l'oppression, que j'annonce sans cesse, que je n'achèverai peut-être jamais, mais vers lequel j'avance tous les jours un peu ".

11/2010

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Littérature française (poches)

Le scorpion ou La confession imaginaire

Le Scorpion est d'abord un roman : l'histoire de Bina, la vie de l'oncle Makhlouf, les confessions d'Imilio, les démêlés quotidiens de Marcel dans un pays en voie de décolonisation. Mais il pose aussi les questions les plus graves : Qui sommes-nous ? Comment arrivons-nous à vivre ? Quelle part de vérité pouvons-nous supporter ?

07/2001

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Sociologie

La dépendance. Esquisse pour un portrait du dépendant, suivi d'une lettre de Vercors

Qui est dépendant ? Tout le monde, répond l'auteur, après un étonnant inventaire : l'amoureux et le joueur, le malade, le fumeur, le buveur et l'automobiliste, le croyant et le militant, nous sommes tous, chacun à sa manière, dépendants. De qui ou de quoi peut-on être dépendant ? A peu près de n'importe qui ou de n'importe quoi : on peut s'attacher aussi bien à une femme, à un homme ou à un chien, à une collection de papillons, à son travail, à la montagne, à un parti ou à un Dieu. Il n'y a là aucun goût du paradoxe. Interrogeant sa propre expérience comme les expériences d'autrui, Albert Memmi montre que la dépendance est une fascinante évidence. Elle éclaire d'une manière inattendue la décolonisation, les relations actuelles entre les sexes et les œuvres de culture.

01/1993

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Biographies

Les hypothèses infinies. Journal 1936 - 1962

Né en Tunisie dans une modeste famille juive de langue maternelle arabe, formé dans les écoles de l'Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis, enfin à l'université d'Alger pendant la guerre et en Sorbonne à la Libération, Albert Memmi (1920-2020) se situe au carrefour de trois cultures et a construit une oeuvre abondante d'essayiste, mais aussi de romancier, sur la difficulté pour un minoritaire né en pays colonisé de trouver son propre équilibre entre Orient et Occident. De l'âge de 16 ans à sa disparition, il a tenu un journal, où il a recueilli ses rêves et ses cauchemars, ses doutes et ses illuminations, ses espoirs et ses désillusions, ses joies et ses frustrations : une somme de réflexions au jour le jour qui éclairent d'une lumière crue un "siècle épouvantable" mais qui constituent aussi les fondations d'une oeuvre universelle. Qui est le jeune homme que nous suivrons pas à pas, de ses 16 ans à la quarantaine, dans ce premier volume du Journal ? Un minoritaire en pays dominé, né pauvre et honteux de ses origines, mais avide de culture et désireux d'en faire son destin ? Un enfant qui ne possède d'autre langue que "le pauvre patois du ghetto", mais rêve de maîtriser celle de Rousseau et de Gide, d'égaler - ; qui sait... - ; son maître Jean Amrouche, ou même le monumental François Mauriac ? Cet adolescent pacifiste, un peu dandy, brutalement confronté à la guerre et à la nécessité de prendre parti, ou ce Juif acculturé qui fait peu à peu l'expérience de sa condition, découvre les ostracismes dont il est de tous bords entouré, et qui apprend à s'en défendre ? Que cherche-t-il ? Vivre à Tunis, en se calfeutrant dans les "valeurs-refuge" et les traditions de sa communauté, ou s'enfuir à Paris pour se mesurer à la modernité occidentale ? Etudier la médecine, la philosophie ou les sciences humaines ? S'étourdir dans les divertissements ou affronter le monde et ses contradictions, au risque de s'y brûler ? Quelles sont ses ambitions, enfin ? Lutter parmi les siens au sein de mouvements de jeunesse ou se tenir à distance de tout militantisme pour mieux analyser les situations ? Défendre ses convictions par la plume ou s'inventer un monde de fiction capable de transcender ses déchirures intimes ? L'âge d'homme arrivé, ce jeune inconnu déchiré, devenu Albert Memmi, s'est clairement défini comme colonisé à travers le Portrait du colonisé et comme Juif par le Portrait d'un Juif. Pendant la guerre, il a fait l'expérience de la souffrance physique et de l'engagement ; plus tard, s'éloignant des siens sans les renier, il a appris - ; sans jamais se compromettre - ; à en découdre avec l'Occident et avec l'altérité. Par l'écriture de deux romans autobiographiques, il s'impose comme écrivain de langue française ; comme enseignant-chercheur en philosophie et sociologie, il collabore avec Aimé Patri, Daniel Lagache et Georges Gurvitch à l'élaboration d'une pensée humaniste aux prises avec les défis de "ce siècle de sciences, de progrès et d'effroyable bêtise". L'extraordinaire itinéraire individuel que révèle ce Journal 1936-1962 possède sa moralité. Il prouve avec une exemplarité éblouissante que rien n'est jamais joué d'avance, que tout se conquiert : en dépit de ses origines, au-delà de sa condition et malgré l'état cataclysmique du monde, le jeune homme parvient à percevoir, loin des "vérités absolues", la promesse effective de tous les possibles, les hypothèses infinies que nous offre l'existence.

02/2021

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Histoire de France

Portrait du colonisé précédé de Portrait du colonisateur

" J'ai entrepris cet inventaire de la condition du colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure. " Et Sartre d'écrire : " Cet ouvrage sobre et clair se range parmi "les géométries passionnées" : son objectivité calme, c'est de la souffrance et de la colère dépassée. " Cet essai est devenu un classique, dès sa parution en 1957 : il soulignait combien les conduites du colonisateur et du colonisé créent une relation fondamentale qui les conditionne l'un et l'autre.

11/2002

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Littérature française (poches)

Le Désert ou la Vie et les aventures de Jubaïr Ouali El-Mammi

Capturé en 1400 par Tamerlan, le Grand Conquérant du Royaume-du-Dedans, le prince Jubaïr lui fait le récit de sa vie. Exilé à la mort de son père, il va obstinément chercher à reconquérir son trône. Il passe des années à errer du désert d'Alger à Tlemcen puis à Tunis et au Caire où il entame sa carrière politique. Toujours en compagnie de son fidèle Younous, on le retrouve à Fez, en Castille, parmi les Faces Brûlées - de redoutables guerriers africains - ou avec les brigands Méharbines. Quand il retrouve enfin son royaume, celui-ci est aux mains de nouveaux conquérants. Chaque épisode de la vie de Jubaïr offre à Tamerlan une leçon de sagesse". Vous aimeriez savoir si Tamerlan a suivi les conseils de mon ancêtre ? " écrit Albert Memmi. La réponse est... dans Le désert.

03/1989

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Philosophie

Ce que je crois

Qui sommes-nous et pourquoi notre vie a-t-elle un sens ? Comment un homme réussit-il à vivre avec l'inconnu qui est en lui, cet inconnu dont les racines se perdent dans les sables du temps et qui s'affuble, selon les circonstances, des masques les plus divers. Tentant, malgré tout, de se présenter et de planter le décor de ses origines, Albert Memmi, le héros-auteur de ce Ce que je crois, examine successivement les relations humaines où il se trouve intégré : le travail, être-père, être-fils, le couple... mais aussi les recours dont l'humanité s'est dotée pour exorciser ses angoisses : la religion, l'art, l'écriture, ainsi que, plus humblement, l'alcool ou les médicaments. Albert Memmi, qui n'a cessé d'analyser les duos que forment dominants et dominés, c'est-à-dire le rapport dépendance-pourvoyance, conclut que c'est notre relation aux autres qui constitue le tissu de notre existence sans nos multiples dépendances, écrit-il, nous ne serions rien. A mi-chemin entre le récit et l'essai, riche d'exemples concrets et de traits tirés de l'expérience personnelle de l'auteur, ce livre brosse le portrait où chacun découvrira sa part d'ombre.

01/1985

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Littérature française

Autobiographie impossible

Dans ce livre initialement publié en 1985 chez Grasset dans l'emblématique collection " Ce que je crois " , le grand intellectuel franco-tunisien Albert Memmi, auteur du célèbre Portrait du colonisé plonge au coeur des sujets les plus fondamentaux de la condition humaine : l'identité, le travail, la famille, l'amour, la politique, la religion, l'art. Plutôt qu'un traité méthodique, l'ouvrage est une méditation libre, qui explore les idéaux et les hypothèses formant la vision du monde de l'auteur. Penseur du postcolonialisme, Albert Memmi y expose ses convictions sur les questions de racisme et d'exclusion, sur les tensions culturelles et sociales d'un monde structuré par les inégalités. Plus que jamais d'actualité, il s'interroge sur la question de l'identité et de la validité du moi comme unicité. Essai, sans doute, et important, mais aussi mémoire intime, où Albert Memmi parsème son texte d'évocations nostalgiques et de souvenirs vivaces sur sa Tunisie natale. Une autobiographie intellectuelle majeure, par l'une des grandes voix de la littérature que l'on n'appelait pas encore postcoloniale.

04/2024

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Littérature française

L'antique refrain de Sidi el-Meddeb

Sidi el-Meddeb, maître coranique, rencontra un prêtre dans un merveilleux jardin du quartier européen de la ville de Tunis. "Le Créateur nous a fait rencontrer dans ce petit coin de son éden. Il en a fait un lieu de rencontre et de respect pour tous ses êtres. - L'ombrage est divin, le coeur, un refuge pour se recueillir et "le corps, un asile pour la contemplation, répondit Sidi el-Meddeb. - Je sens l'immense foi qui vous anime. Je devine la mosquée qui est dans votre coeur. Vous l'entendez battre dans vos artères et l'édifier dans ce petit jardin d'éden est une conquête". L'idée de construire la mosquée el-Fath était née ! Qui aurait pu penser que ce lieu de culte, situé en plein centre de la capitale tunisienne, allait vivre de sombres journées et défrayer la chronique, pendant la révolution du Printemps arabe ?

03/2015

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Livres 3 ans et +

Emma et Emmi

Emma et Emmi ne se quittent jamais. Ces deux-là se connaissent depuis si longtemps qu'aucune ne saurait dire depuis quand. Pour fêter les 99 ans d'Emmi, les deux amies s'offrent un voyage autour du monde. Emma - la grand-mère - emporte sa besace, tandis qu'Emmi porte Emma sur sa carapace. Ah oui ! au fait : Emmi est une tortue géante...

10/2012

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Littérature française

Albert

Un seul être nous manque et... Il y a des événements qui interfèrent dans notre existence et qui nous marquent à jamais. Ces fait qui interfèrent tout au long de notre vie sur nos choix et nos comportements ; ces accidents qui nous heurent de plein fouet ; ces instants de bonheur qui nous sont accordés comme une récompense ou un moment de grâce. Ce sont comme des "tranches de vie". Des événements nés de la fatalité ? Du destin ? En tout cas, ils sont là, nous devons faire avec. Comment les appréhenderons-nous ? En quelle expérience les transformerons-nous ? Car il y a alors un avant et un après. " Alors j'ai pris le vent, j'ai aimé la nuit, j'ai épousé les étoiles, j'ai ouvert les yeux et vu le soleil".

11/2019