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Gyula Krudy, Frigyes Karinthy, Dezsö Kosztolanyi, Sándor Márai

Extraits

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Littérature hongroise

Echec et mat. Ou le Gambit hongrois

Et si la vie n'était qu'un perpétuel jeu d'échecs ? Dames, rois, fous, pions... Ces figures a priori plus familières aux amateurs d'échiquiers trouvent aisément leur double de chair dans l'existence réelle où stratégie, observation et patience, entre autres, sont également de mise. Ecrites au fil d'un siècle et demi, ces douze nouvelles entremêlent à la perfection jeu et vie... où il est heureusement possible d'échapper au mat fatal !

05/2021

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Poches Littérature internation

Kornél esti

Kornél Esti, c'est le double de l'auteur, son moi secret, celui qui ose être et faire tout ce qui est interdit à Dezsô Kosztolânyi. Les aventures de ce Don Quichotte hongrois ont pour théâtre et héroïne la Budapest merveilleusement vivante d'une époque bénie entre deux cataclysmes, les années 1920. Douce ironie et farces d'écolier, fantastique débridé côtoyant des impressions d'enfance et de jeunesse d'une extraordinaire fraîcheur, comique de l'absurde et douloureuse compassion pour la condition humaine. C'est " au milieu de sa vie ", comme Dante pour sa Divine Comédie, que Dezsô Kosztolényi (1885-1936) entreprend de réunir ces nouvelles dans un ordre précis pour en faire son autobiographie rêvée, à la fois art poétique et art de vivre. Voici l'unique traduction intégrale de son chef-d'oeuvre en prose. Les lecteurs y retrouveront la fameuse histoire du Traducteur cleptomane, publiée ici sous son titre original. Cette suite romanesque brillamment construite donne la pleine mesure de l'originalité du talent de Dezsô Kosztolânyi.

04/2012

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Critique littéraire

La fortune littéraire de Sandor Marai

En 1992, le public français redécouvrait l'oeuvre du romancier hongrois Sandor Marai, célébré dans son pays dans l'entre-deux-guerres, puis occulté sous le régime soviétique, poussé à l'exil en 1948 et mort aux Etats-Unis en 1989. Quelques mois après la chute du rideau de fer, les Hongrois redécouvraient ses chefs-d'oeuvre, traduits depuis dans une vingtaine de langues. Emerge dès lors une question : Marai est-il un grand classique de la littérature européenne ou un "auteur culte" fabriqué par les politiques éditoriales occidentales après la chute du Mur ? Souvent rapproché de Kundera ou de Stefan Zweig, Marai est un mélange de haute culture et de fantaisie créatrice. Avant tout romancier, il est aussi auteur de pièces de théâtre, d'articles ou récits de voyage. Sa thématique est riche : du triangle amoureux au mariage, des retrouvailles au bonheur impossible, du conflit des générations au conflit entre individu et pouvoir, de la décadence de la culture européenne à la montée de la barbarie, l'exil ou la mort. Fruit d'une collaboration interdisciplinaire, La Fortune littéraire de Sandor Marai crée les prémices de l'étude critique de ce grand auteur en France.

09/2012

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Poches Littérature internation

Capillaria ou le pays des femmes

Capillaria ou le pays des femmes fut publié en Hongrie en 1926. Cette utopie caustique, entre Swift et Orwell, d'une ironie acide où perce l'humour des moralistes sceptiques du XVIIIe siècle français, met en scène un médecin plongeant au fond des mers après un naufrage. Il y découvre une société composée de femmes très belles, les Ohias, s'aimant les unes les autres et tenant en esclavage de petits êtres rabougris, très laids, de sexe masculin, les Bullocks, dont elles mangent la cervelle. Pris d'abord pour une femme, le médecin se découvre lorsqu'il tombe amoureux de la reine des Ohias. Il est alors condamné aux travaux forcés à perpétuité en compagnie des Bullocks jusqu'à ce qu'un séisme le ramène à l'air libre. Cet admirable petit livre n'a rien perdu de sa force satirique.

06/2014

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Science-fiction

Farémido. Le cinquième voyage de Gulliver

Poursuivant le modèle swiftien des Voyages de Gulliver, Frigyes Karinthy fait atterrir son héros, pilote d'avion durant la Première Guerre mondiale, en une étrange contrée peuplée d'androïdes, s'exprimant dans une langue purement musicale. La technique règne en maîtresse absolue, rendant dérisoire les préoccupations humaines : publié en 1916, ce conte satirique se révèle aussi fantaisiste que prophétique.

08/2013

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Poches Littérature internation

Tous sports confondus

Dans ce recueil de dix courts textes, Frigyes Karinthy nous démontre, avec un humour noir et féroce, que le sport ne flatte pas les meilleurs instincts humains. Il raille les sportifs de haut niveau devenus les héros, les nouveaux philosophes, les intellectuels des temps modernes ; il fustige le culte voué à ces récents dieux du stade et ces grands-messes sportives que sont, par exemple, les Jeux olympiques ; il déplore l'obsession de la performance et de la vitesse, qui ne lui semble pas aller dans le sens du progrès. Course à pied et course automobile, gymnastique, natation, lutte, boxe... Karinthy multiplie les incursions dans le monde du sport. Et derrière la farce, se dégage une subtile moralité. Dialogue socratique, petites chroniques familières, reportages imaginaires, etc., les textes se présentent sous différentes formes aux titres évocateurs : "Record du monde : vingt kilomètres à l'heure", "Nouveau marathon", "Sport et étude du corps", "Je pends aux agrès"...

10/2014

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Littérature étrangère

Au tableau !

Frigyes Karinthy, dans ce petit livre d'humour - son oeuvre la plus populaire aux côtés de ses caricatures littéraires (encore inédites en français) et de son fameux Voyage autour de mon crâne -, se représente confronté à son moi de collégien, à la soif d'absolu de son double adolescent. L'écrivain ouvre grand les yeux sur ce que sa vie d'alors a pu contenir de gaieté, d'étrangeté, d'espoirs et de chagrins. Au tableau ! présente ainsi une série de scènes - le plus souvent drolatiques - de la vie quotidienne à l'école : le retard, la bonne et la mauvaise copie, l'interro surprise, le fou rire, l'irrévérence, le bulletin scolaire, l'exploit sportif, le mensonge, le mystère total des filles : " Je sens qu'un jour je comprendrais. " Karinthy, superposant magistralement les plans temporels, le temps passé du récit - l'enfance - et le temps présent de l'énoncé - l'âge adulte - entoure son livre d'un halo de nostalgie pénétrant. Usant d'un langage tendre comme l'enfance sans jamais être enfantin, d'un humour profondément humain adossé au sens tragique de l'existence, il revisite cette émouvante mythologie universelle. L'identification est d'une rare justesse.

09/2012

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Littérature étrangère

Danse sur la corde

Fiction échevelée, roman d'un onirisme luxuriant, Danse sur la corde est certainement l'un des textes les plus audacieux et inventifs de Frigyes Karinthy, l'enfant terrible des lettres hongroises Au fil d'une quête dune portée symbolique universelle, un même héros connaît une étonnante suite d aventures, empruntant diverses Identités, celle d'un hypnotiseur. d'un spirite, ou encore d'un dictateur Figures tutélaires de ce récit, les femmes sont ici magnétiques, fatales et évanescentes ... Une réjouissante Insurrection de l'imaginaire.

03/2010

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Poches Littérature internation

Reportage céleste de notre envoyé spécial au paradis

Un quotidien britannique lance auprès d'intellectuels européens de tout poil une grande enquête sur la nature de l'au-delà : Frigyes Karinthy, piqué au vif de ne pas avoir été sollicité, rédige librement sa réponse, une vision originale et jouissive du royaume des cieux. Farce métaphysique extravagante, Reportage céleste bouscule et questionne en toute légèreté les certitudes et les valeurs d'ici-bas.

04/2015

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Psychologie, psychanalyse

Cure d'ennui

Textes choisis et présentés par Péter Ádám

12/1992

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Littérature étrangère

Dernier jour à Budapest

Dernier jour à Budapest, publié en Hongrie en 1940, réunit de manière singulière deux virtuoses de la littérature hongroise du XXe siècle. Sándor Márai, l'auteur des Braises, y rend hommage à son maître, Gyula Krúdy, dandy ténébreux et personnage légendaire de la bohème littéraire de Budapest, surnommé ici Sindbad, comme le héros de plusieurs de ses nouvelles. Un matin du mois de mai, Sindbad quitte son domicile d'Óbuda en promettant à sa femme de rapporter, avant la tombée de la nuit, les soixante pengös nécessaires à l'achat d'une robe pour leur petite fille. Mais à peine parti, ses bonnes intentions se dissipent. Cédant à la tentation d'une balade en calèche, il se laisse aller à une douce flânerie, revisitant le Budapest d'hier, au gré des lieux aimés : le bain turc, où " Orient et Occident fusionnaient dans les brumes de chaleur ", le café Chicago où il écrivait, les restaurants où il dînait... Entre Histoire et fiction, Sándor Márai livre un récit envoûtant et nostalgique, à la beauté crépusculaire, où ses propres souvenirs d'avant-guerre se mêlent, avec une puissance évocatrice décuplée, à l'imaginaire de l'un des plus grands écrivains hongrois.

11/2017

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Poches Littérature internation

Le traducteur cleptomane. Et autres histoires

Dans ce choix de nouvelles, Dezsö Kosztolányi met en scène son propre double, Kornél Esti. Avec un humour pince-sans-rire teinté d'un certain pessimisme, il raconte le Budapest des années 1920 et, plus généralement, le monde qui l'entoure. On retrouve le ton savoureux du grand écrivain hongrois dans ces courtes histoires fantaisistes, faites de dérision, d'absurde et d'un regard déroutant sur le réel.

06/2020

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Poches Littérature internation

Une famille de menteurs

Après «Le trompettiste tchèque», une deuxième sélection de nouvelles inédites retraçant l'évolution de l'écriture du grand écrivain hongrois, donnant à voir différentes facettes de la production de ce maître de la forme courte.

11/2016

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Poches Littérature internation

Cinéma muet avec battements de coeur

Le cycle romanesque Kornel Esti (1933), son chef-d’oeuvre, tel qu’il a été recomposé à partir d’une quarantaine de nouvelles disséminées, peut être considéré comme le fruit de cette réflexion. La série plus instinctive de "griffonnages" rassemblés dans Cinéma Muet, en est un autre. Traits de plumes, extraits de bloc-notes, fragments de journal, réflexions morales, micro fictions, poèmes en prose, ces cinquante-trois textes, "sans tours de passe passe", nous entretiennent en bloc des affaires de la vie et s’étonnent tendrement, non sans humour parfois, devant la poignante, la grande fabrique, le cinéma muet du désespoir quotidien. Leur sujet est essentiellement humain, leur caractère souvent paradoxal, leur point de départ presque toujours anodin ; ce que l’auteur a vécu hier, aperçu ou contemplé dans la rue, une mendiante, un bonhomme de neige, le manège d’une mouche, ce dont il a rêvé, la mort de son stylo, le serrement de coeur qu’il a eu un jour dans son enfance, des "banalités jamais usées".

02/2013

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Littérature étrangère

Portraits

A la fin des années 1920, au sommet de sa gloire, Dezso Kosztolanyi eut l’idée d’endosser les humbles habits d’un enquêteur pour croquer sur le vif les représentants, le plus souvent anonymes, des métiers les plus divers. Trente-cinq de ces entretiens, de la sage-femme au fossoyeur, sont présents dans ce recueil. Ces Portraits brossent en quelques échanges enjoués une personnalité ; les questions y sont toujours pertinentes, souvent surprenantes, et fouillent dans la vie, les anecdotes, les pensées d’une femme de ménage légère et rieuse, d’un éboueur bourru ou encore d’un imprimeur consciencieux. Capable d’apartés hilarants, Kosztolanyi donne à lire, à travers l’ironie, la tendresse et l’empathie pour les êtres simples qui caractérisent son art, une étude de mœurs vive et fascinante. On y retrouve son amour de la littérature, ses réflexions sur le métier d’écrivain et sa vive attention au langage alliant la clarté française au sens très aigu des ressources de la langue hongroise. Mais ces Portraits permettent surtout à Kosztolanyi de se demander ce que signifie pour ses semblables l’existence elle-même. Son propos lui est suggéré par sa conviction originale que la vie est un miracle pour lequel on se doit de lutter. La façon qu’ont le barbier, la choriste, le photographe ou le diplomate, et bien sûr l’écrivain, de vivre ce miracle, sont des réponses à la question : la vie vaut-elle d’être vécue ? De cette brillante confession inédite en français, que l’on peut considérer comme une trouvaille hors pair du point de vue du genre, on s’en délectera à plus d’un titre.

05/2013

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Littérature étrangère

Le Mauvais Médecin. Suivi de Baignade et de Chant pour un enfant malade

Dezso Kosztolanyi (1885-1936) occupe dans la littérature hongroise du XXe siècle une place de tout premier plan. Son talent s'illustre dans quasiment tous les domaines de l'activité littéraire - poésie, romans, nouvelles, traduction, articles et essais. Le Mauvais Médecin, inédit en français, est son premier roman. Par sa brièveté, il s'apparente à un genre littéraire en vogue en Hongrie depuis le XIXe siècle : a kis regény, le "roman bref". Si Le Mauvais Médecin est bien le premier roman de l'auteur, il ne s'agit pas pour autant de l'oeuvre d'un débutant. Et du reste, le style incomparable de Kosztolanyi y est déjà présent, incontestablement : pureté de la langue, concision extrême de la phrase, du récit, cruauté de la thématique. Cruauté de la thématique en effet : on assiste, sur une centaine de pages, à la tragédie vécue par Istvan et sa femme. Ce récit est celui de la mort de leur petit garçon, qu'un mauvais médecin a condamné, et des tourments qui accablent ces parents endeuillés. Ce court roman est suivi d'une nouvelle, Baignade, et d'un poème, Chant pour un enfant malade, présentés dans une nouvelle traduction.

10/2011

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Poches Littérature internation

Les aventures de Kornél Esti

Kornél Esti, c'est le double de l'auteur, son moi secret, celui qui ose être et faire tout ce qui est interdit à Dezsö Kosztolányi. Les aventures de ce don Quichotte hongrois ont pour théâtre Budapest, les grandes capitales européennes mais aussi des destinations plus énigmatiques. Douce ironie et farces d'écolier, fantastique débridé côtoyant des impressions d'enfance et de jeunesse d'une extraordinaire fraîcheur, comique de l'absurde et douloureuse compassion pour la condition humaine...

02/2018

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Littérature étrangère

L'âme et la langue

Certains, alors qu'ils expriment des choses triviales, fumeuses et dépourvues d'intérêt avec médiocrité, confusion et de manière insipide, s'en consoleront en se disant qu'ils sont "profonds". Nous autres, soyons modestes. Tout ce qui palpite en nous, ramenons-le à la surface lumineuse de notre esprit de manière à le rendre sensible et palpable comme la vie ; exprimons autant que possible ce qui est complexe avec simplicité, ce qui est obscur avec clarté, et laissons croire que nous sommes simplement spirituels.

10/2016

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Poches Littérature internation

Venise

Un recueil de textes inédits sur Venise par l'auteur de Kornel Esti. En une série de vignettes, souvenirs, portraits et rêveries de personnages divers, il livre une vision décalée de la Sérénissime par des arpenteurs tous d'origine étrangère. Une vision originale, cosmopolite, de la Cité des Doges, dans la lignée des écrits du grand auteur hongrois.

04/2017

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Poches Littérature internation

Le trompettiste tchèque

Une sélection de nouvelles inédites retraçant l'évolution de l'écriture du grand écrivain hongrois et donnant à voir différentes facettes de la production de ce maître de la forme courte.

05/2015

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Littérature étrangère

L'affaire Eszter Solymosi

En avril 1882, à Tiszaeszlar, une petite bonne de 14 ans disparaît en revenant d’une course au village. Le même jour, une réunion à la synagogue rassemble des juifs venus de loin. Très vite, la rumeur enfle : les juifs ont enlevé et égorgé Eszter pour boire son sang. Soumis à des pressions, le fils adolescent du bedeau de la synagogue "avoue" : il aurait assisté au crime par le trou de la serrure. Un corps est bientôt retrouvé dans la rivière, qui porte les habits d’Eszter mais n’a pas la gorge tranchée. Le procès qui va se dérouler un an plus tard soulèvera les passions jusqu’en Amérique. Se fondant sur les comptes rendus du principal avocat de la défense et d’un journaliste, Gyula Krudy reconstitue cinquante ans après toute l’histoire dans sa complexité. En romancier balzacien, il réinvente tous les personnages avec une puissance d’évocation qui rend encore plus passionnant ce roman policier vrai dont l’enjeu va bien au-delà de la quête d’une vérité introuvable.

03/2013

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Littérature étrangère

N.N.

Arrivé à l’âge mûr, après avoir connu la célébrité à Budapest, N. N., « héros anonyme », décide de retourner dans sa région natale, le pays des bouleaux, en Hongrie orientale. Descriptions inimitables des paysages, couleurs et parfums de la campagne hongroise, histoire d’un hors-la-loi fantasque et scènes de la vie des habitants foisonnent tout au long du récit à la fin duquel il retrouve la femme qu’il avait aimée et leurs fils qu’il ne connaissait pas. Chez Krúdy ce n'est jamais l'histoire qui compte mais « l'ensemble », ses métaphores, ses ambiances mélancoliques et oniriques et la musique enchanteresse de sa prose qui évoque celle du violoncelle. Des Tziganes qui se faufilent dans l’ombre, des amours furtives à peine esquissées, une auberge sous la neige avec sa véranda multicolore… l’écrivain virevolte sans cesse entre le réel et la fable. Récit autobiographique au charme puissant, N. N. est le livre par lequel on a découvert Krúdy en France en 1985.

11/2013

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Littérature étrangère

Le coq de madame Cléophas

Pistoli, héros gourmet, Dom Juan et noceur invétéré d'une région de Hongrie qui ressemble parfois au Grand Ouest, revient après une longue absence ; dans un précédent roman, Krùdy nous a décrit son enterrement. Ainsi revenu de l'au-delà, Pistoli se barricade dans sa demeure, comme pour se venger des femmes, des tavernes et du monde qui l'ont déçu. Son ancien amour, Rizujlett, ne parvient à lui soutirer autre chose que l'expression d'une profonde lassitude et d'une certaine mysogynie. Seuls les cris éplorés de Madame Cléophas qui s'est fait dérober son coq par les Tsiganes, lui font reprendre son cheval pour un périple qui sonne comme une rencontre avec son ancienne vie. C'est alors, dans une auberge du bord de route que commence, dans une atmosphère de brumes et de fumée, une autre histoire où cette-fois-ci une femme prend la parole pour raconter sa propre vie, dans un magistral contre-point où les hommes se succèdent, dans un récit que Pistoli doit subir avant d'obtenir enfin ce pour quoi il est venu. Krûdy met en scène le personnage du séducteur vieilli avec une souriante nostalgie. Le parcours initiatique de son héros et sa rencontre avec une femme mystérieuse se déroulent dans un univers dont Krûdy pressentait la fin, lui qui écrivait ce récit durant la Première Guerre mondiale : celui des grandes routes, des auberges, des galantes, de l'aristocratie de province et des Tsiganes qu'il fait resurgir dans une atmosphère onirique, sans quitter le chemin d'une prose tantôt lyrique par la magie de ses descriptions, tantôt savoureuse et pleine d'humour. On y reconnaît la figure d'un très grand écrivain.

09/2013

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Poches Littérature internation

Sindbad ou la nostalgie

Rêveur cynique insaisissable et personnage culte de l'oeuvre de Gyula Krúdy, Sinbad rend visite aux femmes qu'il a aimées puis abandonnées au cours de sa vie pluriséculaire, espérant s'absoudre de son comportement d'antan. A travers ce pèlerinage de vétéran séducteur, de Budapest en petites villes de province où le passé, pris dans la neige, est conservé intact, le marin de terre dessine les contours accidentés d'une géographie sentimentale. Les étapes en sont des églises, des cimetières, des fenêtres, ou encore les rives du Danube, autant d'endroits où la mélancolie tapisse le réel - jusqu'à se substituer à lui. Mensonges et vérités, ironie et nostalgie s'entremêlent jusqu'à se confondre en une seule émotion évanescente qui n'a d'existence que dans que dans l'écriture envoûtante de Krúdy.

11/2020

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Poches Littérature internation

Le compagnon de voyage

Dans un train, un inconnu raconte au narrateur son séjour dans une petite ville endormie de la Haute-Hongrie où il a échoué craignant l'imminence d'une catastrophe dans sa vie. Il ne tarde pas pour autant à s'adonner aux plaisirs érotiques et à aller, comme envoûté par les chaussures, les bas blancs et les pieds féminins, d'aventure en aventure jusqu'au jour où la seule vue de la très jeune Eszténa déchaîne en lui l'amour véritable. Sa rencontre avec cette jeune fille éprise d'absolu sera magique. Dans ce roman lyrique, sensuel et délicat, l'art de Krúdy se dévoile à travers une cascade d'images, des ambiances mélancoliques et féeriques et la musique enchanteresse de sa prose. C'est ainsi qu'il dresse le portrait critique de la ville de province et de la condition féminine par de délicieux croquis de différents personnages. Au milieu de l'hypocrisie générale, le voyageur ne cesse de s'interroger sur la place de la pureté et de l'innocence dans notre monde.

05/2018

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Poches Littérature internation

Les beaux jours de la rue de la Main-d'Or

J'ignore quelle sorte d'énergumène est le lecteur français d'aujourd'hui, et comment (...) il peut juger un écrivain hongrois tel que Gyula Krudy. Parmi les mille romans qui paraissent chaque année en France, le livre d'un auteur hongrois fait figure d'une goutte d'eau dans la mer. Même si cette goutte est en réalité un océan. Quand il entend le nom de Krudy, le lecteur hongrois ressent une drôle d'impression, comme si on évoquait devant lui un vieux prince mystérieux, au royaume illimité, et au pouvoir inexistant. Pour le lecteur hongrois, Krudy est une institution, un univers, une bibliothèque individuelle. Krudy est infiniment vaste. Sa production littéraire fut surhumaine, ses connaissances en gastronomie, sur les petites auberges, sur le fonctionnement de l'âme humaine étaient inépuisables, sa vie fut, elle aussi, très intense, riche d'aventures et de légendes ; dans son enfance - selon ses dires -, il faillit mourir noyé sous la glace qui venait de rompre, et fut sauvé par un peintre en céramique ; après cela, il se crut invincible. Il remporta plusieurs duels, et avouera, plus tard, qu'en réalité il ne savait pas se battre. Il vécut cinquante-cinq années, de 1878 à 1933, et fut peut-être l'écrivain hongrois le plus productif ; c'est pourtant criblé de dettes, pourchassé par ses créanciers, qu'il mourut un matin radieux de mai. Laszto Darvasi.

11/2018

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Littérature étrangère

Sept hiboux

Fin du XIXe siècle, Budapest plongée dans la brume de l’hiver. Que vient chercher Szomjas, le vieil homme nostalgique, en revenant sur les lieux de sa jeunesse aux Sept Hiboux ? Pourquoi Jozsias, l’écrivain de trente ans en quête de notoriété, doit-il affronter tant d’obstacles dans ses projets littéraires et dans sa vie amoureuse ? Que peuvent bien se dire ces deux personnages ? Krudy nous fait revivre cette «fin de siècle» où se heurtent les générations et leurs idéaux. Krudy, avec l’oeil d’un cinéaste, nous offre des tableaux d’hiver envoûtants, propices au rêve et aux visions. Guidé par le désir d’aventure, il nous conduit dans les rues aux noms imagés, donne vie à leurs quartiers, révèle les odeurs, dévoile ses mets préférés. Tel le Danube «en marche», le roman nous réserve des surprises. Le courant d’abord léger, malicieux, nous entraîne peu à peu dans les profondeurs de l’âme, les contradictions des personnages complexes et attachants, la tragédie, mais aussi l’amour passionné omniprésent. Les femmes - Leonora, Zsofia, Aldaska, vrais ressorts de ses héros, «mènent le monde». Pour être classique, Sept Hiboux n’en est pas moins un roman très actuel et visionnaire. Krudy, profondément hongrois, poète, nous livre ici une oeuvre d’intérêt universel.

10/2015

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Policiers

La Théorie des six

Le savant hongrois Frigyes Karinthy énonça en 1929 la théorie des six, selon laquelle tout individu peut être relié à un autre par une chaîne de connaissances ne comptant pas plus de cinq intermédiaires. Julien Dussart défie la police d'en comprendre la logique sous peine de commettre six meurtres. La commissaire divisionnaire Sophie Pont est chargée de résoudre cette énigme.

09/2010

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Vie chrétienne

Maria Goretti. Fleur des marais

Canonisée en tant que vierge et martyre, sainte Maria Goretti est une jeune fille italienne. Guillaume Hünermann nous présente sa vie dans ce livre et nous montre comment elle est devenue la sainte patronne de la jeunesse et de la pureté.

10/2022

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Littérature française

Moi, Sàndor F.

" Un être peut-il en répéter un autre, ou le continuer, le prolonger, d'une génération à la suivante ? " En faisant sien, le temps d'un roman, le prénom hongrois qu'il aurait dû porter, Alain Fleischer reconnaît en lui la personnalité de son oncle Sàndor, mort à l'âge de 27 ans dans un train roulant vers Auschwitz, alors qu'il était lui-même né trois mois plus tôt. Les quelques souvenirs de l'existence de son oncle lui deviennent propres à mesure qu'il les imagine et restitue l'agonie de son alter ego comme si c'était la sienne. Si personnels lui soient-ils, ses goûts et ses talents, son inclination dès l'enfance pour les jeunes filles comme sa précoce passion pour la photographie et le cinéma, semblent lui venir de cette vie antérieure, dont il se souvient en l'inventant. Grâce à un procédé narratif original, parvenant à confondre les deux Sàndor en un seul, Alain Fleischer nous offre là un des romans les plus troublants jamais écrits sur le double mystère de l'identité et de la transmission. Moi, Sàndor F. devrait aussi rester comme un maître livre de cette littérature d'après les camps, que Jean Cayrol voulait " lazaréenne " ou de résurrection. Jean-Luc Moreau. " Se projeter sous une forme autobiographique dans un autre personnage qui, tout en étant ainsi investi par une personnalité étrangère, conserve les vêtements de sa propre identité, telle est la proposition faite aux auteurs de cette collection. A mon sens, il s'agit moins de s'identifier à la vie d'un autre que d'identifier en soi une autre vie possible. En disant les choses autrement, il s'agit moins de s'imaginer être un autre, que d'imaginer un autre être soi. J'ai accepté cette proposition singulière parce que mon oncle Sàndor F. a pu - façon de parler - attendre ma naissance pour être assassiné par les nazis, et me passer une sorte de relais. Ceux qui l'ont connu ont pu me trouver, avec lui, quelques traits de ressemblance, et je tente donc, en respectant le peu que j'ai appris sur lui, de le prolonger jusqu'à moi, en empruntant à celui que je suis, et à la vie qui a été la mienne, ce qui me permet de compléter l'histoire de sa brève et tragique existence. " A.F.

03/2009