Recherche

Georges Minois

Extraits

ActuaLitté

Langues africaines

Dictionnaire du parler kinois. Parler kinois - français

Ville tentaculaire, Kinshasa, la plus grande mégapole d'Afrique centrale, est en elle-même une immense académie à ciel ouvert. Sous la chaleur étouffante et les bruits confus des journées animées, naissent de nouveaux termes et de nouvelles expressions. L'âme kinoise bat à travers sa langue. Dans la capitale congolaise, les masses populaires sont à l'avant-garde de l'enrichissement du lingala qui aujourd'hui revendique 30 millions de locuteurs. Ce dictionnaire recense les termes et les dictons qui animent le quotidien des Kinois. Il montre leur inventivité dans une particularité singulière. Leur génie créateur est sans limite, leur érudition est sans pareil. Au-delà des explications données, on découvre à la fois l'origine des mots et l'histoire de Kinshasa racontée à travers les idiomes de tous les jours. Le lingala dévoile ici ses secrets les plus intimes et offre au lecteur sa magie captivante. L'élégance et le charme du parler kinois se déploient dans le déroulement des vocables qui s'enchevêtrent au fil des pages.

08/2021

ActuaLitté

Histoire de France

La Guerre de Cent Ans. Naissance de deux nations

Le Prince Noir vainqueur de Jean II le Bon à Poitiers, Isabeau de Bavière imposant le honteux traité de Troyes, Armagnacs contre Bourguignons, Jeanne d'Arc délivrant Orléans et sanctifiée par le bûcher de Rouen, autant de noms et d'images qui composent la mémoire collective de la guerre de Cent Ans (1337-1453). C'est que ce conflit extraordinaire par sa durée comme par ses enjeux a profondément marqué le destin de l'Europe et contribué à l'émergence des nations, France et Angleterre au premier chef. L'économie, la politique et l'idéologie ont pesé aussi lourd que les affrontements militaires et les négociations diplomatiques. Les cultures et les mentalités, dans tous les milieux sociaux, sont sorties transformées de cet affrontement séculaire. C'est pourquoi, autant qu'un récit vivant et documenté, cet ouvrage sur la guerre de Cent Ans est un essai d'histoire totale.

03/2016

ActuaLitté

Histoire internationale

Le couteau et le poison. L'assassinat politique en Europe (1400-1800)

"Liberté! , que de crimes on commet en ton nom ! " De Richard II, discrètement assassiné au fond d'un donjon en 1400, à Henri IV, la liste est longue des rois et des princes victimes de complots ou de meurtres isolés. Le poignard sanctionne le souverain qui n'est pas à la hauteur de sa mission, et tous les puissants redoutent le poison, arme invisible et donc plus dangereuse que l'épée. Pour justifier leur geste, les criminels invoquent l'exemple de Brutus, tandis que les théologiens, reprenant la question posée par saint Thomas d'Aquin, n'hésitent pas à légitimer le meurtre du tyran sous certaines conditions. Et c'est avec la bénédiction du pape que Machiavel, témoin des conjurations sans fin auxquelles se livrent les Borgia, se fait le théoricien du meurtre en politique. Le fanatisme des guerres de religion ne peut qu'encourager les tyrannicides. Les supplices horribles promis aux régicides ne les dissuadent pas d'accomplir ce qu'ils croient être la volonté divine. Ce n'est pas seulement en France que les attentats se multiplient, mais dans tous les pays. La mort d'Henri IV provoque cependant un tel choc dans l'opinion que le pape et les jésuites doivent condamner la doctrine du tyrannicide, désormais assimilé à un crime pur et simple. Le Siècle des lumières se donne l'illusion d'avoir éliminé ce vestige des temps barbares, selon la définition de Voltaire, et le geste de Damiens choque toute l'Europe civilisée. L'exécution de Louis XVI marque l'aboutissement extrême de la théorie du tyrannicide traditionnel selon laquelle tout sujet peut briser "le sceptre qui l'opprime". L'explosion de la machine infernale de la rue Saint-Nicaise, premier attentat à grand spectacle, préfigure une autre forme de violence, celle des attentats terroristes modernes. Georges Minois est professeur d'histoire et membre du Centre international de recherches et d'études transdisciplinaires. Il a publié de nombreuses études sur l'histoire des mentalités religieuses.

05/1997

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Histoire du suicide. La société occidentale face à la mort volontaire

La mort volontaire a presque toujours été l'objet de la réprobation sociale. Le Moyen Age l'assimilait au plus abominable des crimes, la considérant comme une insulte à Dieu, et réservait une macabre exécution à ceux qui se suicidaient. Au fil des siècles, la question de la liberté de chacun sur sa propre vie a pourtant resurgi chaque fois que les valeurs traditionnelles étaient remises en cause : de Montaigne à Bacon, les humanistes vivent une première révolution culturelle et s'interrogent prudemment sur l'interdit chrétien. La célèbre interrogation d'Hamlet (1600) traduit le malaise lié à la naissance de la modernité. Sous l'effet des crises de la conscience européenne, le débat s'amplifie et la question est bientôt posée publiquement. " Ce n'est pas aux gens aimables de se tuer ", affirme Voltaire, tandis que se multiplient les traités qui tentent de comprendre les causes du suicide. La Révolution dépénalise le suicide mais sans l'approuver : le citoyen doit conserver sa vie pour la patrie. Le XIX et le XX siècle ne se montreront guère plus ouverts, et le silence de l'Etat et l'Eglise contribueront à faire du " meurtre de soi-même " l'un des derniers sujets tabous de notre époque.

10/1995

ActuaLitté

Encyclopédies de poche

L'Angleterre géorgienne

Cet ouvrage présente l'histoire intérieure et extérieure des îles Britanniques au XVIIIe siècle, période de la mise en place du parlementarisme et début de la conquête coloniale, en présentant le panorama de la civilisation de l'Angleterre de 1714 à 1815.

05/1998

ActuaLitté

Histoire de France

Histoire du Moyen Age. Mille ans de splendeurs et misères

Pourquoi une nouvelle histoire du Moyen Age ? D'abord, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature. Ensuite, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques par les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Age a perdu toute cohérence dans la mémoire collective. Pour le comprendre, donc pour nous comprendre, il faut restituer les faits, les noms, les dates dans leur enchaînement logique et chronologique. Telle est l'ambition de cet ouvrage. Enfin, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant "notre" Moyen Age européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne dont l'optimisme humaniste fait aujourd'hui naufrage. Au-delà de nos avancées technologiques, sans cesse nous en revenons ainsi aux questions fondamentales posées par l'homme médiéval.

04/2016

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de l'avenir. Des prophètes à la prospective

Depuis la préhistoire, l'homme n'a cessé de vouloir connaître le futur et d'inventer des stratagèmes pour tenter de le maîtriser. N'était-ce pas déjà pour assurer la chasse du lendemain que nos lointains ancêtres représentaient des bisons percés de flèches sur les murs des cavernes ? Des procédés de divination inventés par les peuples de l'Antiquité aux méthodes " scientifiques " mises au point par les prospectivistes de notre fin de siècle, les moyens de prédire l'avenir ne se ressemblent guère. Mais chaque époque a eu le besoin de faire des rêves d'avenir, pour le meilleur et pour le pire : il y a eu les faux prophètes du Moyen Age, le astrologues de la cour de la Renaissance, ou encore les diseuses de bonne aventure du Grand Siècle. Et les philosophes des Lumières ont tenté, à leur manière, de percer les grandes lignes du futur. Sans réussir à tuer l'irrationnel : magnétisme, somnambulisme et autres formes de spiritisme ont connu un succès croisant au XIXe siècle, tandis que surgissaient de nouveaux prophètes annonçant un monde meilleur. Oracles, prophéties, prédictions, utopies, toutes les anticipations que les hommes ont élaborées au fil des siècles ne se sont guère réalisées, mais elles sont les reflets de leurs espoirs et de leurs craintes. L'homme de 1900 se croyait à l'aube d'un siècle radieux. Celui de l'an 2000 n'y croit plus guère et, si les futuristes ne prétendent plus faire " métier de prophète ", astrologues et voyants continuent à rassurer, à défaut de prédire l'avenir. Georges Minois est professeur d'histoire et membre du Centre international de recherches et d'études transdisciplinaires. Il a publié de nombreuses études sur l'histoire des mentalités religieuses.

10/1996

ActuaLitté

Histoire de France

Du Guesclin

Du Guesclin est l'une des figures les plus attachantes de la guerre médiévale. Prodigieusement laid et doué d'une force peu commune, il se distingue très tôt comme un redoutable combattant. La guerre de Succession de Bretagne et la guerre de Cent Ans vont fournir à ce petit noble breton des conditions idéales pour exercer ses talents de chevalier : pendant quarante ans, il chevauche et guerroie de Cherbourg à Séville et de Brest à Tarascon. Simple chef de partisans dans la forêt de Brocéliande, il connaît ensuite une ascension sociale spectaculaire, qui fait de lui un connétable de France, le familier des princes et des rois, l'ennemi personnel du Prince Noir et de Charles le Mauvais. Loyal, habile et courageux, mais aussi brutal et impitoyable, le connétable n'a qu'une passion : la guerre. Le rôle de Du Guesclin dans l'histoire militaire tient à sa capacité d'innover, d'inventer des ruses, de s'adapter aux circonstances pour surprendre l'ennemi. il sait concilier les exigences de la guerre chevaleresque et le réalisme de la guerre de mercenaires. Cet infatigable soldat débarrasse ainsi la France des grandes compagnies, place Henri de Transtamare sur le trône de Castille, chasse les Anglais de France. Mais sa fidélité indéfectible envers Charles V le met dans une situation difficile face à ses compatriotes bretons, et c'est en Lozère qu'il mène ses derniers combats, plutôt que de guerroyer contre les siens.

11/1996

ActuaLitté

Histoire de France

Philippe le Bel

Philippe le Bel a été une énigme pour ses contemporains et l'est longtemps resté pour les historiens. Car l'homme est caché derrière l'oeuvre du règne, une oeuvre propre à enflammer les imaginations romantiques à la lueur crépusculaire du bûcher des templiers, des sinistres drames familiaux de ses trois fils, de la lutte sans merci contre un pape mégalomane, Boniface VIII. Roi de fer pour les uns, édifiant de façon impitoyable un Etat bureaucratique moderne sur les ruines de la monarchie féodale ; roi de chair pour les autres, dissimulant derrière son masque de sphinx et son impassibilité de statue un esprit faible et indécis, dominé par ses légistes, Flote, Nogaret, Marigny : il reste en apparence indéchiffrable. La réputation de Philippe le Bel a été ternie par la constante comparaison avec la figure idéalisée de son grand-père Saint Louis, dont le règne a fait figure d'âge d'or. C'est que vers 1300 commence un véritable âge de fer : c'est la fin du "beau Moyen Age" et l'entrée dans un siècle de catastrophes, avec les premières famines, les prémices de la guerre de Cent Ans, et bientôt les épidémies. Pour gouverner le royaume de France dans une période aussi difficile en assurant la transition de la monarchie féodale à la monarchie nationale, il fallait plus qu'un saint rêvant de croisade : il fallait une personnalité lucide et réaliste. Georges Minois raconte son histoire et découvre son portrait avec la rigueur et le talent qu'on lui connaît.

02/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

L'Age d'or. Histoire de la poursuite du bonheur

Voilà environ 2700 ans, Hésiode, évoquant un passé déjà lointain où l'humanité connaissait le bonheur, appelait cette époque " l'âge d'or ". Ce vieux mythe est l'équivalent séculier du paradis terrestre. Mais alors que celui-ci est définitivement perdu par décret divin, rien n'interdit à l'homme de rebâtir l'âge d'or, c'est-à-dire de rechercher le bonheur ici-bas, ou plutôt de le poursuivre. Car c'est bien d'une poursuite perpétuelle qu'il s'agit, alternant l'exaltation et le découragement, les pauses et les reprises, les erreurs et les repentirs. C'est l'histoire de cette poursuite du bonheur, jamais achevée, jamais abandonnée, que retrace ce livre. Chaque époque, en effet, a conçu l'âge d'or à sa façon, avec ses prophètes, ses spécialistes et ses charlatans, depuis le bonheur individuel du sage antique, épicurien ou stoïcien, jusqu'aux plans de bonheur collectif des idéologies du XXe siècle, en passant par les utopies de la Renaissance. Mais chaque fois que l'homme a cru l'atteindre, en soi-même ou au bout du monde, l'âge d'or s'est dérobé, et la poursuite a repris. Pour l'homme d'aujourd'hui, qui vit dans un âge de fer impitoyable et traverse une crise profonde, l'âge d'or est plus que jamais un mythe qui fait rêver, et les marchands de bonheur prolifèrent. Mais tous les chemins praticables semblent avoir été explorés. Reste la voie vertigineuse ouverte par la génétique. Pour atteindre l'âge d'or, faudra-t-il changer l'homme ?

09/2009

ActuaLitté

Royaume-Uni

Richard III

"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.

04/2022

ActuaLitté

Religion

Histoire des enfers

L'enfer est aussi vieux que le monde, ou plutôt que la conscience du mal. De l'épopée sumérienne de Gilgamesh à Huis-Clos, l'homme n'a cessé d'imaginer ce que peut être ce lieu infernal, en quoi consiste les souffrances qu'on y endure. Héros, poètes, moines visionnaires ont multiplié les descentes aux enfers et en ont ramené des descriptions horribles qui traduisent chacune les fantasmes de leur époque. Lieu de survie sans châtiments, lieu de punition éternelle, lieu abstrait, leur diversité constitue l'un des volets de la longue histoire de l'humanité. La question de l'enfer dépasse de très loin le dogme chrétien puisqu'il est quasi absent de l'enseignement de Jésus. L'enfer chrétien est cependant le plus durable, le plus complet des imaginaires infernaux. C'est sous la pression populaire que l'Eglise fixe peu à peu sa doctrine officielle. Le Moyen Age connaît un délire d'inventions macabres, de supplices infernaux dont Dante nous offre la vision la plus illustre. L'enfer populaire apparaît alors souvent comme la satisfaction, dans un rêve collectif, d'un désir de vengeance. Les théologiens du Grand Siècle vont rationaliser cet enfer avec un rare raffinement. L'enfer devient une arme de dissuasion pour les prédicateurs qui voient en lui la preuve de l'existence d'une justice divine immuable. La fin du XIXe siècle marque l'apogée de l'enfer comme construction intellectuelle. Mais cet enfer, méticuleusement réglé, ne terrorise plus les fidèles depuis longtemps. L'enfer traditionnel, qui sanctionnait l'individu méchant, a disparu. L'enfer se situe désormais sur terre, prenant la couleur de la conscience moderne.

05/2002

ActuaLitté

Religion

Les origines du mal. Une histoire du péché originel

Quel est le responsable des malheurs qui accablent l'humanité ? Après bien des hésitations, les premiers pères de l'Église sont allés chercher l'explication dans le vieux mythe biblique d'Adam et Ève. Les évêques du concile de Trente en ont fait un dogme, affirmant que la faute du premier homme a corrompu la nature humaine. Dès lors, la doctrine du péché originel a façonné la morale chrétienne et, plus largement, l'image de l'homme. Théologiens et moralistes y ont trouvé argument pour condamner la sexualité, mais aussi pour affirmer la supériorité de l'homme sur la femme et le caractère inéluctable de la souffrance, ou pour justifier l'injustice de l'ordre social. Le mythe de la faute primordiale a succombé au rationalisme des Lumières, mais il resurgit régulièrement sous d'autres formes. Depuis deux siècles, les sciences humaines s'efforcent de relativiser le bien et le mal. Toutefois l'homme se libère difficilement du sentiment de sa faute, et s'il ne se sent plus responsable de la faute commise par Adam, il commence à culpabiliser pour le futur. La biogénétique est-elle le nouvel arbre de la connaissance du bien et du mal ? C'est en mangeant la pomme qu'Adam s'est affirmé en tant qu'homme, c'est-à-dire en tant qu'être indépendant et libre. Croyant ou non, tout être humain passe sa vie à se heurter à ses limites. En ce sens, le mythe d'Adam gardera probablement longtemps sa valeur.

09/2002

ActuaLitté

Histoire internationale

Richard Coeur de Lion

Richard Coeur de Lion, né en 1153, fut le moins anglais des rois d'Angleterre, où il ne résida que six mois, régnant sur d'immenses territoires allant de l'Ecosse aux Pyrénées, et qu'il passa sa vie à défendre. Fils préféré de sa mère, Aliénor d'Aquitaine, il est le souverain le plus admiré et le plus redouté de son temps, incarnation des valeurs et des excès de la chevalerie médiévale. Eduqué au milieu des troubadours aquitains, il est capable de faire des vers, mais c'est à la guerre qu'il forge sa réputation. Guerre contre son père, Henri II Plantagenêt, contre son frère, Jean sans Terre, contre le roi de France, Philippe Auguste, contre les barons poitevins. Et surtout guerre sainte, contre Saladin, au cours de l'épopée de la troisième croisade (1190-1194), lors de laquelle il se révèle un stratège hors pair. Terreur des musulmans, dont il gagne le respect, il est trahi par les souverains chrétiens, qui jalousent ses exploits. Retenu prisonnier en Autriche, puis libéré contre rançon, il bat Philippe Auguste, édifie en deux ans Château-Gaillard (1196-1198), avant d'être tué au siège de Châlus, en Limousin, par un trait d'arbalète, en 1199. Inhumé à Fontevraud, cette figure de proue du Moyen Age reste dans la mémoire collective comme l'invincible paladin, dont Walter Scott fera un héros romantique, alors qu'il l'était si peu.

02/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Abélard, Héloïse et Bernard. Passion, raison et religion au Moyen Age

Le professeur (Abélard), la femme (Héloïse) et le moine (saint Bernard de Clairvaux) : les destins croisés de trois personnages emblématiques du moyen Age. Le professeur, la femme et le moine : les destins croisés de ces trois personnages emblématiques illustrent les conflits socioculturels qui, au XIIe siècle, secouent les bases de la civilisation médiévale. Le professeur, Abélard, arrogant et séducteur avant d'être castré, est le premier véritable intellectuel à la mode. Admiré par ses étudiants, il entreprend de rationaliser la foi et d'en dissiper les mystères par la dialectique, dans le but de comprendre pour mieux croire. La femme, Héloïse, ardente et cultivée, vouant un véritable culte spirituel et charnel à son professeur et amant, revendique le droit à un amour libéré des chaînes du mariage. Reléguée de force au couvent, elle y rumine ses rêves érotiques et son sentiment de culpabilité tout en se comportant en pieuse abbesse. Le moine, futur saint Bernard, un ascète devenu la plus haute autorité morale et doctrinale de son époque, défend une foi rigoureuse, fondée exclusivement sur l'Ecriture, hostile à toute intrusion de la raison et des passions humaines, et au nom de laquelle il fait condamner Abélard et surveiller Héloïse. La liaison du couple est trop souvent réduite à une simple histoire d'amour, et on oublie l'intrusion du moine, dont l'ombre plane sur cette époque tandis qu'il veille à étouffer l'émergence, au sein de la religion médiévale, des exigences subversives de la raison et de la passion charnelle. Georges Minois restitue ici toute sa force dramatique à l'histoire de ce trio devenu mythique.

05/2019

ActuaLitté

Philosophie

Histoire de l'athéisme. Les incroyants dans le monde occidental des origines à nos jours

Dieu est mort au XIXème siècle, dit-on. Mais dès le VIème siècle avant notre ère, Théodore l'Athée proclamait qu'il n'existait pas. L'athéisme est aussi vieux que la pensée humaine. Depuis les origines de l'humanité, il est l'une des grandes façons de voir le monde, un monde où l'homme est seul face à lui-même et à la nature aux règles immuables. L'histoire de l'athéisme n'est donc pas le simple négatif de l'histoire des croyances religieuses : c'est celle de tous les hommes - sceptiques, libres penseurs, libertins, déistes, agnostiques, matérialistes - qui ont cherché à donner un sens à leur vie en dehors de toute foi religieuse. À l'instar des religions, l'athéisme est pluriel : au fil des siècles, il a pris des formes différentes, successives et simultanées, parfois antagonistes : athéisme de révolte contre l'existence du mal, contre les interdits moraux ou contre la limitation de la liberté humaine ; athéisme spéculatif dans les périodes de crise de valeurs ; athéisme confiant de Hegel et de Marx ; athéisme volontaire de Nietzsche ; athéisme pessimiste et désespéré de Schopenhauer ; athéisme ambiant de notre époque où la frontière entre croyants et incroyants semble de plus en plus floue.

09/1998

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de la solitude et des solitaires

La solitude est un des paradoxes majeurs de notre monde d'hyper-communication : elle fait peur - au point d'être déclarée "grande cause nationale" en France en 2011 - et fascine en même temps, comme en témoigne la recherche d'exploits solitaires, de retraites volontaires hors d'un monde surpeuplé. On la fuit et on la désire à la fois. Cette ambivalence prend aujourd'hui une dimension nouvelle : l'opposition entre convivialité et isolement est accrue par le rôle des nouvelles technologies de communication et des réseaux sociaux. Mais ce phénomène n'est que l'aboutissement d'une longue histoire qui débute dans l'Antiquité, où les intellectuels avaient déjà posé les termes de l'alternative : l'homme "animal social" et l'amoureux des charmes bucoliques. "Il n'est pas bon que l'homme soit seul", dit la Bible, et pourtant le judéo-christianisme exalte la vie solitaire des ermites et des moines ; à l'époque classique, les "solitaires" de Port-Royal et les "promeneurs" rousseauistes s'opposent aux "honnêtes hommes" des salons ; au XIXe siècle, les romantiques exaltent la solitude et fuient les villes ; les "solos" du XXIe siècle vantent les avantages de leur indépendance, tandis que les ravages de la solitude des plus âgés sont dénoncés comme un fléau social. Solitude physique et psychologique, solitude subie et volontaire, refuge et malédiction : ce livre retrace in fine l'histoire des ambivalences de la condition humaine.

02/2013

ActuaLitté

XVIIe siècle

Mahomet au siècle de Voltaire. Les Lumières face à l'Islam 1730-1830

Un siècle de réconciliation culturelle entre l'islam et la chrétienté. Mahomet, c'est " Tartuffe les armes à la main ", écrit Voltaire au cours de la polémique soulevée par sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, en 1741. Le ton est donné. Le XVIIIe siècle, celui des Lumières et de la Raison, est plus nuancé dans ses jugements sur le Prophète. Depuis 1730, où Boulainvilliers, dans sa Vie de Mahomed, voit en ce dernier un déiste éclairé, jusqu'en 1840, où il devient un héros romantique sous la plume de Thomas Carlyle, le débat fait rage entre les nostalgiques de la croisade et les philosophes déistes ou athées. Au fil des querelles, la figure de Mahomet évolue : le faux prophète se transforme en grand législateur, le Coran en un code de lois, et l'Empire ottoman, " l'homme malade de l'Europe ", en modèle d'une autre civilisation qui fascine de plus en plus le voyageur. Le siècle des Lumières, en sécularisant le débat sur l'islam, façonne l'image d'un Mahomet devenu estimable. Cette tentative de " rationalisation ", teintée de fascination, aboutit cependant à un échec, lorsque l'esprit de guerre sainte resurgit à partir de l'expédition d'Egypte de Bonaparte en 1798, dernière fille paradoxale des Lumières, à l'instar de son chef et de son admiration pour le Coran. Ce livre raconte la genèse de cette grande confrontation culturelle et politique, dont les conséquences façonnent encore le monde actuel.

09/2023

ActuaLitté

Sciences historiques

Le Confesseur du Roi. Les directeurs de conscience sous la monarchie française

Eminence grise ou donneur d'absolution ? Agent des persécutions religieuses ou simplement confident, ami intime ? De Clovis à Louis XVI, quel est le rôle du confesseur du roi, cet ecclésiastique invisible et omniprésent, qui connaît les pensées les plus intimes du souverain, ses forces et ses faiblesses, ses combats intérieurs ? Les Mérovingiens et les Carolingiens, monarques encore barbares et souvent peu instruits, acceptent d'être guidés par le clergé. C'est l'époque de la pénitence publique, la plus célèbre étant celle de Louis le Pieux. La politique et la religion sont alors intimement mêlées. La monarchie féodale institutionnalise la fonction tandis que se développe la "chapelle royale". Pendant un siècle et demi, le confesseur sera un dominicain. S'il est parfois suspecté de partialité au profit de son ordre, son entente avec le roi est souvent parfaite, comme en témoignent les relations de Geoffroy de Beaulieu et de Saint Louis. A l'époque des grands conflits religieux, une légende noire entoure les confesseurs des rois, et cette mauvaise réputation s'accroît à partir du XVIIe siècle, lorsque les jésuites monopolisent la charge : de la persécution des templiers à la destruction de Port-Royal, de la bigoterie de Henri III à la révocation de l'édit de Nantes, on croit voir planer leur ombre inquiétante. En réalité, ils sont presque toujours des éléments modérateurs, ainsi le célèbre père de La Chaize qui, contrairement à l'opinion courante, s'efforça de tempérer la politique religieuse de Louis XIV. En fait, la logique de la monarchie absolue aboutissait à rendre caduque la direction de conscience. A partir de Richelieu, le confesseur ne s'occupe plus de politique ; il est désormais cantonné dans les affaires de la piété royale. Qu'il ne s'avise pas de s'élever contre les injustices sociales, qu'il n'aille pas affirmer que la guerre est opposée aux principes de l'Evangile. Pour ainsi dire muselé, il apparaît comme un "gadget" de la dévotion royale. Mme de Montespan ne parlait-elle pas de "La Chaize de commodité"? Né en 1946, docteur en Histoire et docteur ès Lettres, Georges Minois est spécialisé dans l'histoire des mentalités religieuses du Moyen Age et de l'Ancien Régime. Il est l'auteur de l'Histoire de la Vieillesse, de l'Antiquité à la Renaissance, Fayard, 1987.

04/1988

ActuaLitté

Histoire internationale

Charlemagne

A l'égal d'Alexandre, de César ou de Napoléon, Charlemagne fait partie de ces géants de l'histoire qui ont laissé dans la mémoire collective une empreinte indélébile largement constituée de légendes. Pour y remédier, l'auteur, mobilisant toutes les sources disponibles, a entrepris de rendre chair et esprit au souverain carolingien dans les différents aspects de son existence et de son action. Au-delà du portrait nuancé d'une personnalité exceptionnelle, ce sont quarante-cinq ans d'un règne aux dimensions inégalées depuis l'Empire romain qui sont ici reconstitués dans ses multiples développements. Loin de tout esprit hagiographique et écrit avec l'humour, la distance et la précision caractéristiques de Georges Minois, cet ouvrage s'adresse autant à l'historien qu'à l'amateur.

01/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de la célébrité. Les trompettes de la renommée

Le besoin d'être connu et reconnu des autres est une composante fondamentale du comportement humain et, à travers l'ambition qu'il suscite, un des ressorts de l'évolution politique et sociale. Ceci depuis la plus haute Antiquité. Il v a 2 400 ans, le jeune Hérostrate incendiait l'une des sept merveilles du monde, le temple d'Artémis, à Ephèse, dans le seul but de faire parler de lui. Aujourd'hui, des millions d'hommes et de femmes, recherchent dans les réseaux sociaux et les émissions de télé-réalité le "quart d'heure de célébrité" promis par Andy Warhol. D'Alexandre le (rand à Marilyn Monroe, la célébrité a changé de visage, mais elle fascine toujours autant, comme un refus instinctif de l'idéal égalitaire. Sans être César ou Napoléon, chacun ambitionne ce surplus d'être que confère la notoriété. 1)u héros homérique au star-system, la volonté de se distinguer et l'engouement pour les personnages illustres ont emprunté des formes différentes suivant les contextes socioculturels. Les trompettes de la renommée ont proclamé la gloire d'authentiques grands hommes, mais elles ont aussi été souvent "mal embouchées", comme le chantait Brassens. Car d'Homère à Facebook, la célébrité a pris des chemins très variés que nous parcourons dans cet ouvrage.

09/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de la vieillesse en Occident. De l'Antiquité à la Renaissance

Chaque société a les vieillards qu'elle mérite : l'histoire antique et médiévale le démontre amplement. Chaque société sécrète un modèle d'homme idéal, et c'est de ce modèle que dépend l'image de la vieillesse, sa dévaluation ou sa mise en valeur. La Grèce classique, tournée vers la beauté et la force, relègue les vieux à une place subalterne. Au Moyen Age, le vieillard joue son rôle tant qu'il peut tenir le goupillon, l'épée, la bêche ou le livre de comptes. La seule limite est l'incapacité physique. En fait, il n'y a pas de troisième âge : il y a la vie et la mort. A partir du mye siècle, le poids des vieux s'accroît dans la société et entraîne un regain de critique contre les vieillards. La satire des mariages entre des hommes âgés et des jeunes femmes revient à la mode, comme elle l'était à l'âge de Plaute. Quant à la Renaissance, elle renoue avec les idéaux des Gréco-Romains. Ronsard recommande de cueillir "les roses de la vie", mais dans le même temps, les vieillards actifs n'ont jamais été aussi nombreux : l'amiral Doria, septuagénaire, lutte contre l'octogénaire Barberousse, Michel Ange atteint 89 ans et Le Titien, 99... L'ambiguïté fondamentale de l'attitude envers la vieillesse se retrouve cependant tout au long des siècles, car si le vieillard se plaint de son grand âge, il en tire gloire et cherche à prolonger ses jours. La fontaine de jouvence n'a-t-elle pas toujours été le plus fol espoir de l'homme occidental ?

01/1987

ActuaLitté

Histoire internationale

Henri VIII

Un roi qui eut six femmes et qui en fit décapiter deux : le cas est unique dans les monarchies occidentales. Mais le fait dépasse ici de loin l'anecdote, car les affaires matrimoniales du " Barbe-Bleue d'Hampton Court " sont à la source des réformes religieuses et politiques sur lesquelles vit encore l'Angleterre actuelle. " C'est un vieux renard " disait de lui l'ambassadeur du roi de France ; " Seigneur Henri veut être Dieu et fait tout ce qui lui plaît ", renchérissait Luther. Ces jugements lapidaires cernent bien le personnage. Henri VIII fut un despote dans un pays qui n'accepta jamais l'absolutisme ; il fut un pape pour des sujets qui rejetèrent toujours l'autorité de Rome. Dans une Angleterre en pleine mutation, qui sort de la guerre des Deux-Roses, Henri sut utiliser à ses fins le Parlement. En s'appuyant sur les représentants des classes moyennes, il jeta les bases d'une réforme religieuse, la réforme " henricienne ", dont sa fille Elisabeth allait faire l'anglicanisme. A l'extérieur, il mena une subtile politique de balance entre Charles Quint et François 1er, ses émules en matière de duplicité. Magnifiquement secondé par Wosley puis Thomas Cromwell, il fut un prince de la Renaissance, véritable " père de la Royal Navy ", et le fondateur d'une bureaucratie efficace. L'homme qu'Holbein immortalisa était redoutable. Dans tous les domaines éclatait sa passion de dominer. L'exécution était pour lui une méthode de gouvernement. Sous son règne, la Tour de Londres vit sauter bien des têtes. Celles de Thomas More et d'Anne Boleyn ne sont que les plus illustres. Henri VIII, auteur d'un traité de théologie, jouteur impénitent, fondateur d'une religion, amateur de guerres et de fêtes, confiscateur des biens des monastères, est beaucoup plus que le roi aux six femmes.

03/1989

ActuaLitté

Religion

L'Eglise et la science. Histoire d'un malentendu Tome 1, De saint Augustin à Galilée

" Le pape hait et craint les savants qui ne lui sont pas soumis par leur voeu. " Cette pensée de Pascal, écrite peu après la condamnation de Galilée, exprime le déchirement d'un intellectuel chrétien désemparé par la rupture entre l'Eglise de son époque et la science moderne. Comment en est-on arrivé là? Après une longue période de méfiance due à l'origine païenne de la science, à partir de saint Augustin l'Eglise finit par adopter la science comme auxiliaire de la théologie. En fait, la science recouvre alors un système du monde imposé par les théologiens. Les quelques tentatives de science indépendante _ Jean Scot Erigène, l'école de Chartres _ ne survivent pas aux censures. De même, les grands visionnaires des XVe et XVIe siècles, un moment tolérés, sont victimes de la réaction post-tridentine. Seules les mathématiques, contenant en elles-mêmes leurs principes, continuent leur chemin en dehors de tout soupçon. C'est pourtant par elles que va venir le scandale. Puisque c'est sur elles que s'appuient Copernic et la science mécaniste pour dire que la terre tourne. L'attitude de l'Eglise à l'égard de la science est aujourd'hui encore l'objet de nombreuses controverses. Depuis saint Paul, entre les deux voies d'accès à la vérité, la révélation et la science, l'entente fut maintes fois affirmée, jamais réalisée. Ce premier volume, qui nous conduit jusqu'au XVIIe siècle, retrace cet aspect essentiel de l'histoire des idées : comment l'Eglise a-t-elle accueilli la science ? Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès-Lettres, est membre du Centre International de Recherches et d'Etudes Transdisciplinaires (CIRET). Spécialisé dans l'histoire sociale et des mentalités religieuses, il est l'auteur chez Fayard de plusieurs ouvrages largement traduits, tels que l'Histoire de la vieillesse, le Confesseur du roi, l'Histoire des enfers, l'Eglise et la guerre, et un second volume sur l'Eglise et la science (De Galilée à Jean-Paul II).

10/1994

ActuaLitté

Religion

L'Eglise et la science. Histoire d'un malentendu Tome 2, De Galilée à Jean-Paul II

La science moderne est née dans le premier tiers du XVIIe siècle. Galilée, qui en fut le principal initiateur, revendiquait l'autonomie de la science pour déchiffrer le livre de la nature. Sa condamnation, en 1633, par le tribunal du Saint-Office, est donc le point de départ du grand malentendu entre l'Eglise et la science. Le fantôme de Galilée va hanter la conscience catholique pendant trois siècles et demi : ce n'est qu'en 1982 que Jean-Paul II exprime les regrets de l'Eglise à propos de l' " affaire ". Trois siècles et demi pendant lesquels l'Eglise perd peu à peu tout contrôle sur l'évolution des sciences car elle refuse de s'adapter aux nouvelles théories. Après avoir censuré les mouvements de la Terre, elle condamne la physique mécaniste de Descartes, l'atomisme, le darwinisme, les premiers résultats de la géologie et de la préhistoire qui contredisent la chronologie biblique et le déluge universel. La condamnation du modernisme, en 1907, marque l'apogée de l'immobilisme de l'Eglise. Au début du XXe siècle, le dialogue reprend timidement. Pie XII affirme sa sympathie pour les savants. Mais des obstacles subsistent, surtout à propos de l'origine de l'homme. Les vieilles méthodes n'ont pas disparu, comme l'illustre l'affaire Teilhard de Chardin. Aujourd'hui les progrès de la génétique et de la procréation artificielle renouvellent le débat. La mécanique quantique et le modèle inflatoire du big bang rapprochent les points de vue religieux et scientifiques. La visite de Jean-Paul II au CERN montre que les conditions d'une reprise du dialogue semblent réunies. Sommes-nous à la veille d'une deuxième grande synthèse ? L'histoire nous enseigne ici la prudence. Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès lettres, est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire sociale et religieuse, dont, chez Fayard, l'Histoire de la vieillesse et Le Confesseur du roi, ainsi que d'un Henri VIII.

01/1991

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire du rire et de la dérision

Le rire est une vertu que Dieu a donnée aux hommes pour les consoler d'être intelligents, disait Marcel Pagnol. Une vertu qui a plus de deux mille ans, comme en témoignent les recueils d'histoires drôles dont Grecs et Romains étaient déjà friands. Mais peut-on rire de tout ? Oui, affirme Démocrite, dont le rire désabusé a des accents étonnement modernes. Oui, dit aussi Cicéron qui répertorie mille façons de faire rire. Non, proclament en revanche les Pères de l'Église, car le rire est un phénomène diabolique, une insulte à la création divine, une manifestation d'orgueil. Leurs arguments ne sont cependant guère entendus au Moyen Age : les rois s'entourent de fous, les hommes jouent à se moquer les uns des autres lors des charivaris, et l'humour, qui n'est encore que parodie, se glisse même dans les sermons des prédicateurs. Avec Rabelais apparaît une autre façon de rire, un rire ambigu qui ébranle toutes les certitudes et se prolonge au-delà de la Renaissance, un rire tour à tour picaresque, grotesque, burlesque. La monarchie absolue veut faire rentrer les rieurs dans le rang. Mais peut-on domestiquer le rire ? Déguisé en humour acide, il ronge peu à peu les fondements du pouvoir et de la société. C'est tout naturellement qu'au XIXe siècle il trouve son terrain de prédilection dans la satire politique, tandis que les philosophes dissèquent ses vertus, parfois pour les déplorer, et que Baudelaire recherche le " comique absolu ". L'ironie devient un mode de relation de l'homme au monde. Elle protège contre l'angoisse et l'exprime en même temps. " Je ris avec le vieux machiniste Destin ", écrit Victor Hugo qui fixe en des formules immortelles l'ambiguïté du rire. Avec les Zutistes, Fumistes et autres J'menfoutistes, le XIXe siècle s'achève sur une apothéose du rire insensé. Le monde va désormais tout tourner en dérision, ses dieux comme ses démons.

09/2000

ActuaLitté

Histoire de France

Anne de Bretagne

D'Anne de Bretagne, on ne retient souvent qu'un cliché régionaliste, celui de la petite duchesse qui, par son mariage avec Charles VIII puis avec Louis XII, a été la cause du rattachement de la Bretagne à la France. L'histoire personnelle d'Anne dépasse largement ce cadre politico-sentimental. Duchesse à onze ans, reine à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un ans, elle se remarie l'année suivante et s'éteint à trente-sept ans après avoir vu mourir sept de ses neuf enfants. Pendant sa courte vie, elle a connu plus d'échecs que de succès, plus de tristesse que de joie. Mais si elle n'a pas changé le cours de l'histoire, elle a affronté son destin avec un courage certain. C'est à travers les mentalités et les crises de son époque que Georges Minois nous fait redécouvrir cette femme dure, autoritaire, égocentrique, qui, à l'aube de la Renaissance, a su utiliser les écrivains et son duché pour les mettre au service de sa passion, frustrée, du pouvoir. Tempérament énergique, fidèle aux valeurs médiévales, elle ne ressemble guère à l'image de la " bonne duchesse en sabots " forgée par ses biographes romantiques.

04/1999

ActuaLitté

Histoire de France

Poitiers, 19 septembre 1356

Ce 19 septembre 1356, aux environs de Poitiers, les 12 000 Français du roi Jean II le Bon affrontent 8 000 Anglo-Gaxons sous les ordres du prince de Galles, fils d'Edouard III d'Angleterre, surnommé le "Prince Noir". S'en suivent cinq heures de mêlée furieuse et de charges folles des chevaliers français qui sont décimés par les archers anglais et contraints à une fuite éperdue. Surtout, véritable désastre, le roi de France est fait prisonnier. Au soir de la bataille, près de la moitié de l'armée française a été anéantie : 2 500 hommes ont été tués, 3 000 ont été faits prisonniers. Vainqueurs, les Anglais ont à déplorer des pertes bien moindres. Dix ans après Crécy (1346), qui a révélé la terrible efficacité des archers anglais, Poitiers, c'est déjà la routine de la défaite. Pourtant, la bataille de Poitiers est plus qu'une simple péripétie de la guerre de Cent Ans, cet interminable conflit ouvert en 1337 et qui va durer jusqu'en 1453. Elle vient conclure une course poursuite haletante d'un mois entre le roi de France et le Prince Noir en août-septembre 1356. Elle marque aussi un tournant dans la guerre de Cent Ans. A la suite de la capture de Jean le Bon, le royaume se trouve dirigé par le dauphin, tout juste âgé de dix-huit ans. Le pays est alors déchiré entre les ambitions du roi de Navarre Charles le Mauvais et la démagogie d'Etienne Marcel, le prévôt des marchands, écrasé d'impôts pour acquitter le montant de la gigantesque rançon exigée par les Anglais et confronté à une terrible jacquerie. Ultime conséquence de la bataille de Poitiers : le traité de Brétigny en 1360 ampute le pays du quart de son territoire.

02/2014

ActuaLitté

Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

La guerre de Cent Ans

Jeanne d'Arc, Du Guesclin, Talbot, Etienne Marcel, Charles le Mauvais, Pierre le Cruel, le Prince Noir, Charles VII, Jean Il le Bon, Crécy, Poitiers, Azincourt, la Peste noire, ces personnages, ces faits, ces événements de la guerre de Cent Ans (1337-1453) sont dans toutes les mémoires. En les replaçant dans leur contexte et en les débarrassant de leur aspect convenu, le livre de Georges Minois a le mérite de les dépasser en montrant la signification profonde de ce conflit interminable. Première guerre européenne qui marque le passage de la chrétienté médiévale à l'Europe des nations, la guerre de Cent Ans est aussi une guerre totale qui transforme les techniques militaires (le canon se substitue peu à peu aux lances et aux flèches), les régimes politiques (l'absolutisme français ainsi que le parlementarisme français y sont en germe), les économies nationales (l'étatisme français s'affirme contre le libéralisme anglais). C'est sans doute dans le domaine des mentalités que la guerre de Cent Ans provoque des bouleversements essentiels : en opposant langue, culture, psychologies, elle forge les identités nationales des pays européens, la France et l'Angleterre surtout, désormais ennemis irréductibles. Sous la plume alerte de l'auteur qui alterne récit circonstancié des événements et multiplicité des analyses, la guerre de Cent Ans apparaît comme une épopée à la fois sanglante et fondatrice.

03/2024

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Georges et Georges

Après quelques années de vie commune, Marianne et Georges ne se supportent plus : elle regrette le Georges amoureux naïf des premiers temps, lui désire une femme plus pimentée. Grâce au docteur Galopin, spécialisé en électromagnétisme, ils vont chacun être mis en face de leur rêve. Et devront le cacher à l'autre ! Le cauchemar commence. D'un appartement parisien jusqu'à l'ambassade de Batavia, les portes claquent devant l'hystérie de six personnages qui se fuient et se poursuivent. Une comédie déjantée sous le signe de Feydeau où les quiproquos s'accumulent, entraînant surprises et fous rires. Dans une postface magistrale, Eric-Emmanuel Schmitt analyse sa passion pour l'oeuvre de Feydeau, la complexité et la rigueur mathématique extrême du dramaturge qui disait : «Lorsque la présence d'un personnage est indésirable, il faut immédiatement le faire entrer en scène.»

08/2014