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Ferdinand Laignier-Colonna

Extraits

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Littérature française

Marche ou rêve

Son esprit incisif et son oeil affûté sont ses remparts contre les regards de pitié, méprisants ou apeurés, depuis que la myopathie grignote ses muscles. Il vit enfermé dans un corps qui se dérobe et le place à la merci des autres. Heureusement, en toutes circonstances, son trio indéfectible de potes l'épaule et son humour corrosif l'assiste. Puis un jour, on lui propose un essai clinique pour se défaire des griffes de cette foutue maladie. Il n'hésite pas une seconde. La guérison n'est plus un vain mot, elle devient un horizon. Se dépouiller des souffrances, envoyer valser son fauteuil et se tenir à hauteur d'homme. Ses certitudes, ses habitudes, ses rapports aux autres, tout sera à réinventer, y compris l'amour, sous les traits de Laura. Et qu'importe le prix à payer, il ne reculera plus. Désespérément drôle, sans concession, Marche ou rêve est le roman de ceux qui se battent contre les négations forcées du corps. Ferdinand Laignier-Colonna frappe fort et démontre par le verbe une pugnacité sidérante.

01/2023

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Littérature française

Ferdinand

Ferdinand, nous le connaissons tous. Les plus chanceux l'ont rencontré dans la vie, les autres dans leurs rêves. C'est lui qui nous cajole quand nous sommes tristes, qui nous encourage quand tout le monde nous lâche, qui nous apprend sans rien dire, qui nous accompagne quand personne ne comprend. C'est pour lui aussi que nous sommes là. Jusqu'au bout, parce que l'amour d'une grand-père ça n'a pas de prix... Heureusement. L'écriture de Lucie Braud est subtile. Ferdinand est approché à partir des yeux que sur lui pose sa petite-fille. Seuls quelques épisodes nous éclairent sur cette relation sans qu'ils ne rendent compte de détails triviaux : refus de l'anecdote, refus de l'image d'Epinal, du décor et du subterfuge facile. Refus aussi de l'épanchement dans cette écriture, et voilà ce qui donne force à un récit où le personnage central, c'est le lien d'amour entre ces deux êtres. Aucun pathos, seules l'intensité et la pudeur.

02/2012

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Littérature anglo-saxonne

Ferdinand

Prose décisive et sommet d'étrangeté de l'oeuvre de Louis Zukofsky, Ferdinand est le portrait d'un déraciné permanent voyant l'histoire se dérouler sans lui, d'un individu qui souffre d'avoir quitté les êtres chers de son enfance et d'avoir ressenti ne jamais maîtriser son destin et ce, jusqu'à cette forme d'émancipation que constitue le départ pour l'étranger. Temps crucial du récit et nerf le plus vif de l'intrigue, le voyage sera l'occasion de rencontres qui seront autant de mises à l'épreuve pour Ferdinand. Ses divers tourments ne se résoudront que par cet axiome devant donner sens à sa vie à venir : "prendre soin des siens" - et cela au milieu des plus graves troubles historiques. Cet atypique roman, mettant en jeu la trajectoire d'un sujet ballotté, peut se lire aussi comme le récit indéfiniment relancé d'un rêve éveillé.

01/2024

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Littérature française

Colonne

En août 1936, au début de la Guerre d'Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n'a pas trente ans, part rallier le front d'Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d'une offensive sur les bords de l'Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d'huile brûlante. Rapatriée à l'arrière puis soignée à l'hôpital de Sitgès, elle rentre en France le 25 septembre accompagnée de ses parents. Elle passe quarante-huit jours en Espagne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Un passeport, des notes éparses d'un "Journal d'Espagne" portées sur un cahier dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres et des photographies en uniforme. Agir, penser, écrire, serait une seule et même chose. Du mystère d'une vie brève, du tremblé affectif d'un engagement qui refuse autant le fascisme que le meurtre d'un petit phalangiste de seize ans, Adrien Bosc a tiré un roman aux phrases claires et lumineuses. Au milieu du chaos d'une guerre civile fratricide, il nous conte une existence intense et tragique, dont le combat en Espagne fut le point de bascule. Colonne, dernier volet d'une trilogie amorcée avec Constellation, puis Capitaine - raconte la collision de destins rassemblés en une communauté provisoire -faisceau de récits de vie qui éclatent en trajectoires contraires, séparées et pourtant réunies jusqu'à se confondre à l'infini. Des dates et des mots qui s'effacent, des courriers et des tombes qu'on oublie.

01/2022

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Science-fiction

Colonia

XXIVème siècle. L'humanité a quitté la Terre depuis cent vingt-huit ans, échappant de peu à son explosion. Le reste de l'espèce humaine vit alors sur un vaisseau baptisé le Colonia, et espère trouver un nouvel astre à coloniser. Après un rude et long voyage à travers les confins de l'espace, des scientifiques font la découverte inattendue d'une planète habitable. Dès lors, les membres du Conseil décident d'y envoyer une équipe en mission de reconnaissance. Toutefois, une mystérieuse découverte va entraîner une série d'événements inattendus. Kyra Na Colo, une jeune passagère, serveuse dans un bar appelé l'Oasis, va voir sa vie basculer à la suite de sa rencontre avec Maverick Stone, officier recruteur et membre du Conseil. Ils vont ensuite s'imbriquer dans un engrenage dans lequel il leur sera impossible de faire machine arrière. Les deux protagonistes vont alors très vite se retrouver dépassés par les circonstances...

01/2022

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Critique littéraire

Louis-Ferdinand Céline

Blessé pendant la "vacherie universelle" que fut la guerre de quatorze, accusé de prises de position collaborationnistes et racistes durant la Seconde Guerre Mondiale, Louis-Ferdinand Céline est toutefois un témoin visionnaire dont l'oeuvre convulsive reflète tous les désordres du monde au XXe siècle. Maître du "lyrisme de l'ignoble", son écriture révèle une dimension tragi-comique où la féerie catastrophique se mêle à l'épopée. Son esthétique se fait l'expression d'une vision existentielle désenchantée propre à instruire l'homme sur lui-même. Cet ouvrage met en lumière une poétique du conflit qui ne cesse d'interroger la fascination de Céline pour la parole et la langue écrite, impuissantes à rendre compte des charges émotives du monde. Toute l'oeuvre de Céline est pensée comme un défi adressé au langage sommé de "dire la vanité de dire".

09/2015

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Poésie

Marie et Ferdinand

Marie et Ferdinand : poème / par Charles Monselet Date de l'édition originale : 1842 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

04/2020

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Ouvrages généraux et thématiqu

Ferdinand de Lesseps

Canonisée en tant que vierge et martyre, sainte Maria Goretti est une jeune fille italienne. Guillaume Hünermann nous présente sa vie dans ce livre. Il nous montre comment la jeune file est aini devenue sainte patronne de la jeunesse et de la pureté.

12/2022

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Psychologie du handicap

Ferdinand des possibles

Ferdinand est en tout point différent de vous et moi. Il n'entend pas et ne voit presque plus. Malgré cela il sait contourner l'impossible, et avec quel panache ! Ce livre est une ode à sa manière de faire, à la différence, à l'altérité, aux réfrigérateurs, à l'espace infini cher à Fernand Deligny, aux gares, à toutes les arborescences, à la puissance de l'amour et à la joie pure. Dans des contrées lointaines, au plus profond de l'être, c'est un voyage en sous-marin dont le capitaine serait Ferdinand.

03/2024

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BD tout public

Appelle-moi Ferdinand

Un récit d'Hervé Bourhis et Christophe Conty. Dessin et couleurs de Christian Durieux

08/2009

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Philosophie

La cinquième colonne

La " cinquième colonne " est un phénomène politico-social tout à fait spécifique, aussi bien dans l'Antiquité que dans le monde moderne. Elle est, essentiellement, un phénomène de contre-révolution préventive. Elle est aussi, et tout aussi essentiellement, un phénomène de trahison. Alexandre Koyré

09/1997

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Littérature française (poches)

Ferdinand et les iconoclastes

Avancer, progresse, toujours faire plus, toujours faire mieux pour ne pas rejoindre les ombres... Ferdinand est parfait. Beau, intelligent, récemment diplômé des plus prestigieuses écoles, c'est une recrue de choix pour le grand groupe de cosmétiques HBM. Esprit d'initiative, sens du management, force de travail, exceptionnelle, Ferdinand gravit les échelons à une vitesse vertigineuse. Et pourtant, petit à petit, il étouffe et commence à rêver de liberté pour tous. Le businessman utopiste ne se doute pas que la chute peut être terrible...

02/2006

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Livres 3 ans et +

L’éléphant de Ferdinand

Maman, Ferdinand et Lily Brun se sont rendus dans le grand magasin, si beau et si bien décoré pour Noël. Mais Ferdinand égare son doudou, Monsieur Eléphant ! Toute la magie de Noël, la joie de l'attente et du partage, dans un bel album chaleureux, où petits et grands se retrouveront.

10/2018

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Livres 3 ans et +

Le manteau de Ferdinand

Ferdinand est heureux car il vient de s'acheter un magnifique manteau dont il est très fier. Mais lorsqu'il rencontre au fil de la journée des amis en difficulté, il n'hésite pas à se servir de son beau manteau afin de les aider. Même si, pour cela, il doit l'abîmer... Car l'amitié est bien plus importante pour lui ! Et ses amis sauront le remercier de sa générosité.

03/2018

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Histoire internationale

François-Ferdinand d'Autriche

Dimanche 28 juin 1914 : l'archiduc François-Ferdinand, en visite officielle à Saravejo, est abattu d'un coup de feu. L'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie par un nationaliste serbe, prêt à tout pour déstabiliser la région, ne tarde pas à embraser le monde ; 34 jours plus tard, l'Europe entre en guerre. François-Ferdinand est devenu l'héritier de François-Joseph, sans y avoir été préparé, en quelque sorte par accident ou plus exactement dans des circonstances dramatiques : la mort de son cousin Rodolphe à Mayerling en 1889, puis celle de son père en 1896. Mort sans avoir eu l'occasion de donner sa mesure et de régner, François-Ferdinand se révèle une personnalité plus complexe qu'il n'y paraît. Connu pour ses coups de sang, l'homme est doté d'une incroyable énergie, affectionnant la vie familiale - il s'est en outre mis au ban de la dynastie en épousant une jeune femme bien au-dessous de sa condition. Catholique conservateur, méfiant à l'égard des Hongrois et des Italiens, il s'est souvent prononcé en faveur de la paix, a tâché de moderniser l'armée et a suivi avec sympathie le renouveau artistique de l'époque. Enfin, il est convaincu de la nécessité de réformer la monarchie : François-Ferdinand, "l'homme qui aurait pu sauver l'Autriche" ? De multiples sources inédites ou mal connues du public français nourrissent ce portrait nuancé et équilibré dressé par Jean-Paul Bled, spécialiste incontesté des Habsbourg et de l'Autriche-Hongrie.

09/2012

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Autres éditeurs (A à E)

Ferdinand le Papa Goéland

Amandine la tortue de mer est venue de loin pour pondre ses oeufs sur la plage. Mais elle sait bien que ses petits courent de grands dangers : les oiseaux de mer, les crabes et les lézards aimeraient bien les croquer ! Heureusement, Ferdinand le goéland est là, qui veille... Parviendra-t-il à emmener les bébés tortues sains et saufs jusqu'à la mer ? Tous retrouveront-ils la mer ?

05/2023

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Critique Roman

Ferdinand Furieux. Avec trois cent treize lettres de Louis-Ferdinand Céline

Ces 313 lettres ont été envoyées par Céline depuis le Danemark - nous sommes en 1948-1950 - à Pierre Monnier qui, à Paris, solitairement et un peu désespérément, tentait de republier l'auteur du Voyage au bout de la nuit. Il est possible aujourd'hui, après l'apaisement des esprits, de mesurer tout l'intérêt de cette correspondance qui nous dépeint dans sa crudité la vie quotidienne de Céline exilée en proie à l'amertume, au délaissement et à ces ruminations dont sa vie durant il tira la littérature de génie que l'on sait. Cette correspondance ne manquera pas d'intéresser les innombrables lecteurs que le cheminement intellectuel de Céline intrigue, passionne, déroute ou rebute. Elle remettra de l'ordre dans les esprits et recréera pour un temps cette époque où l'invective avait force de loi. Un document exceptionnel, suivi d'une étude, à la fois souvenirs et réflexion, sur l'homme et l'écrivain Céline.

03/2009

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Renaissance

Une colonne de feu

La saga des Piliers de la terre et du Monde sans fin, qui a captivé des millions de lecteurs, se poursuit aujourd'hui avec Une colonne de feu, la nouvelle épopée sensationnelle de Ken Follett. En 1558, les pierres patinées de la cathédrale de Kingsbridge dominent une ville déchirée par la haine religieuse. En Angleterre, le pouvoir passe de manière précaire des mains des catholiques à celles des protestants et Elisabeth Tudor devient reine. Toute l'Europe se dresse contre elle. La jeune souveraine, habile et déterminée, crée les premiers services secrets du pays, afin d'être avertie à temps des complots qui se trament contre sa vie, des projets de rébellion et des plans d'invasion. A Paris, Marie, reine d'Ecosse, proclamée souveraine légitime de l'Angleterre, attend son heure. Jeune femme séduisante et obstinée appartenant à une famille française d'une ambition sans scrupules, elle réunit autour d'elle de nombreux partisans qui intriguent pour se débarrasser d'Elisabeth. Ned Willard n'a qu'un désir : épouser Margery Fitzgerald. Mais lorsque les amoureux se retrouvent de part et d'autre de la fracture religieuse qui divise l'Angleterre, Ned se place au service de la princesse Elisabeth. En ce demi-siècle tourmenté où l'extrémisme attise la violence d'Edimbourg à Genève en passant par Paris, l'amour entre Ned et Margery paraît condamné. Ned traque l'énigmatique et insaisissable Jean Langlais, espion français à la solde des catholiques, ignorant que sous ce faux nom se dissimule un ancien camarade de classe qui ne le connaît que trop bien. Elisabeth s'accroche désespérément à son trône et à ses principes, protégée par son petit cercle dévoué d'espions ingénieux et d'agents secrets courageux. Alors comme aujourd'hui, les religions rivales ne sont pas le coeur du conflit. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance et du compromis aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix. Ayant pour cadre une des périodes les plus mouvementées et les plus révolutionnaires de l'histoire, Une colonne de feu est l'un des ouvrages les plus captivants et les plus ambitieux que Follett ait écrits à ce jour. Il saura séduire les admirateurs de longue date de la série de Kingsbridge aussi bien que les nouveaux venus dans son univers.

09/2017

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Beaux arts

Ferdinand Georg Waldmüller. 1793-1865

Ferdinand Georg Waldmüller (1793-1865) est l'un des peintres majeurs de l'école autrichienne du xixe siècle. Mais il reste sans doute encore trop peu connu en France, en dépit du fait qu'il n'est pas absent des musées français (paysages et portraits au Louvre, au Petit Palais, à Paris, et au musée de Châteauroux). Le présent ouvrage, le premier sur cet artiste à être édité en langue française, accompagne l'exposition qui lui est consacrée, d'abord au musée du Louvre, avec un choix d'oeuvres resserré mais significatif, puis au musée du Belvédère de Vienne, dans une version élargie. Cette ample monographie, richement illustrée, avec des essais dus aux meilleurs spécialistes, servira de référence pour les historiens de l'art et permettra en même temps au grand public de découvrir et d'apprécier l'art de cet artiste fascinant, qui peint d'une manière minutieuse, quasi photographique, bien qu'il n'ait apparemment pas eu recours à ce moyen de reproduction nouveau, alors en plein développement. Tous les aspects de son art sont ici évoqués: ses portraits précis et élégants qui le firent connaître tout en lui permettant de vivre, lui qui était en perpétuelles difficultés financières; ses paysages grandioses et poétiques, avant tout ceux de l'Autriche, le Salzkammergut et le Wienerwald, mais aussi de la Sicile; ses natures mortes ambitieuses et raffinées, une catégorie picturale où il s'exerça également non sans un réel succès; enfin, ses scènes de genre inégalées, avec pour toile de fond Vienne et ses environs pittoresques, qui exaltent inlassablement les vertus de la pauvreté, décrivent la piété populaire, ou s'attardent sur telle ou telle anecdote, sans jamais perdre le charme d'un monde étonnamment pur et intact.

01/2009

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Anthologies

Louis-Ferdinand Céline en verve

Qu'est-ce que la "verve" ? Pour la définir, les dictionnaires, comme le Grand Littré et le Petit Larousse, ont recours à une métaphore : "chaleur d'imagination", disent-ils... Bonheur d'expression qui surprend le lecteur, arrêté soudain par un "mot", une réflexion, une répartie, dont la justesse et la cocasserie inattendue le laissent ravi devant la page ouverte. Depuis que la langue existe, la verve n'appartient qu'à ceux qui sont pris par la rage des mots et du verbe. Bref, tous les grands créateurs et les virtuoses du langage. Mais elle n'apparaît pas seulement dans les oeuvres imprimées ; certains la confient à leur journal intime, ou la sèment en formules heureuses dans la conversation. Les plus brillantes (qui ne sont pas toujours les plus connues) sont rassemblées dans cette collection.

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Littérature française

Ferdinand je suis à Paris

Jenny, l'amoureuse américaine, débarque en France et laisse sur le répondeur un message : "Ferdinand, je suis à Paris." Tiraillé entre Jenny et Olivia, l'écriture de son roman et ses reportages, Ferdinand continue bon gré mal gré son train-train de vie, avec son lapin Cassegrain, inséparable compagnon de route, sa musique et les fantômes de son pays d'origine, Haïti. Jean-Claude Charles signe un roman bouillonnant, véritable chant d'amour au rythme trépidant de Paris.

01/2022

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Histoire internationale

Ferdinand de Habsbourg (1503-1564)

Il est parfois difficile d'être le cadet d'un grand homme ! Ferdinand de Habsbourg apparaît trop souvent dans l'ombre de son aîné Charles Quint auquel il succéda à la tête du Saint Empire. Or il fut un fondateur : en réunissant les duchés autrichiens et les royaumes de Bohême et de Hongrie, il jeta les bases de cette monarchie d'Europe centrale qui ne succomba qu'en 1918 et fut pendant quatre siècles un élément essentiel de l'équilibre européen. Ferdinand fut aussi, comme roi des Romains puis comme empereur, à la tête du Saint Empire, quand la Réforme divisait profondément les princes et les peuples, au risque d'une guerre civile. En négociant les accords d'Augsbourg (1555), il procura à l'Allemagne soixante ans de paix. Cet ouvrage n'a pas pour but de réhabiliter Ferdinand 1er ; les historiens allemands ont réagi fermement au parti pris négativiste de l'historiographie petite-allemande.

05/2013

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Essais biographiques

Souvenirs concernant Ferdinand Hodler. Edition

En 1928, l'artiste Albert Trachsel (1863-1929) rassemble ses souvenirs sur Ferdinand Hodler (1853-1918), son ami de longue date qu'il avait rencontré pendant ses études à Genève. Ce manuscrit resté inédit offre au lecteur un aperçu intime de la personnalité, des amitiés et des loisirs de Hodler. A travers les principaux jalons de sa carrière, Albert Trachsel évoque les nombreuses embûches que son ami a dû surmonter avant de devenir l'un des peintres les plus importants de l'art moderne européen. Tout au long de sa vie, vouée à une quête artistique sans fin, la personnalité extraordinaire et amicale de Hodler lui a valu de nombreuses amitiés, comptant Trachsel parmi les plus fidèles. Dix ans après la mort du peintre, Trachsel se souvient de leurs allègres rencontres : "On échangeait de joyeux propos et l'on parlait d'art. Nos conversations étaient naturellement très animées, et le plus souvent fort gaies".

05/2022

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Humour

Louis-Ferdinand Céline en verve

Qu'est-ce que la "verve" ? Pour la définir, les dictionnaires, comme le Grand Littré et le Petit Larousse, ont recours à une métaphore : "chaleur d'imagination", disent-ils... Bonheur d'expression qui surprend le lecteur, arrêté soudain par un "mot", une réflexion, une répartie, dont la justesse et la cocasserie inattendue le laissent ravi devant la page ouverte. Depuis que la langue existe, la verve n'appartient qu'à ceux qui sont pris par la rage des mots et du verbe. Bref, tous les grands créateurs et les virtuoses du langage. Mais elle n'apparaît pas seulement dans les oeuvres imprimées ; certains la confient à leur journal intime, ou la sèment en formules heureuses dans la conversation. Les plus brillantes (qui ne sont pas toujours les plus connues) sont rassemblées dans cette collection.

03/2004

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Littérature étrangère

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

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Littérature française

La colonne infernale. Tome I

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du premier tome : L'histoire se déroule pendant la période de la Révolution française, plus précisément pendant la Terreur, une période de violence et d'instabilité politique en France. La "Colonne Infernale" fait référence à une division militaire républicaine dirigée par un général sans pitié, Augustin Robert, qui est chargée de réprimer les contre-révolutionnaires en Vendée. Le personnage principal du premier tome est le jeune noble Théodore de Varin, qui se trouve pris dans les tourbillons de la Révolution française. Malgré ses origines aristocratiques, Théodore se trouve du côté républicain et se joint à la Colonne Infernale, espérant que cela le protégera de la Terreur. Cependant, Théodore est confronté à des dilemmes moraux alors qu'il est témoin des atrocités commises par la Colonne Infernale contre les habitants de Vendée, y compris des civils innocents. Il se lie d'amitié avec des révolutionnaires modérés et des habitants locaux qui souffrent des exactions de la Colonne Infernale. Au fil du roman, Théodore est confronté à des choix difficiles entre sa loyauté envers la République et ses convictions morales. Il se pose des questions sur la légitimité des actions de la Colonne Infernale et sur les conséquences de la Révolution. "La Colonne Infernale" explore des thèmes tels que la loyauté, la moralité, la violence politique et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les individus en temps de révolution. C'est une oeuvre historique captivante qui offre un aperçu des horreurs de la Terreur pendant la Révolution française.

09/2023

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Littérature française

La colonne infernale. Tome II

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du deuxième tome : L'histoire se poursuit dans la période tumultueuse de la Révolution française, en se concentrant sur les événements liés à la Terreur en Vendée. Le général Augustin Robert continue de diriger la redoutable Colonne Infernale, chargée de réprimer les contre-révolutionnaires et les insurrections royalistes dans la région. Le personnage principal, Théodore de Varin, un jeune noble républicain, se trouve toujours au coeur de l'action. Il est confronté à des défis moraux de plus en plus grands alors qu'il assiste aux horreurs commises par la Colonne Infernale. Théodore s'efforce de maintenir son intégrité morale tout en obéissant aux ordres républicains. Dans ce deuxième tome, l'intrigue se développe autour des relations de Théodore avec d'autres personnages, notamment des révolutionnaires modérés et des habitants locaux de Vendée. Les alliances se forment et se brisent alors que la situation devient de plus en plus chaotique. L'auteur, Gaston Leroux, explore les thèmes de la loyauté, de la morale, de la violence politique et de la complexité des relations humaines en temps de révolution. Le lecteur est plongé au coeur des événements historiques qui ont secoué la France à l'époque de la Révolution. Ce deuxième tome de "La Colonne Infernale" approfondit les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages et offre un aperçu des conséquences dévastatrices de la Terreur en Vendée.

09/2023

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Littérature française

La colonne infernale. Tome III

"La Colonne Infernale" est un roman historique écrit par Gaston Leroux. Voici un résumé du contenu du deuxième tome : L'histoire se poursuit dans la période tumultueuse de la Révolution française, en se concentrant sur les événements liés à la Terreur en Vendée. Le général Augustin Robert continue de diriger la redoutable Colonne Infernale, chargée de réprimer les contre-révolutionnaires et les insurrections royalistes dans la région. Le personnage principal, Théodore de Varin, un jeune noble républicain, se trouve toujours au coeur de l'action. Il est confronté à des défis moraux de plus en plus grands alors qu'il assiste aux horreurs commises par la Colonne Infernale. Théodore s'efforce de maintenir son intégrité morale tout en obéissant aux ordres républicains. Dans ce deuxième tome, l'intrigue se développe autour des relations de Théodore avec d'autres personnages, notamment des révolutionnaires modérés et des habitants locaux de Vendée. Les alliances se forment et se brisent alors que la situation devient de plus en plus chaotique. L'auteur, Gaston Leroux, explore les thèmes de la loyauté, de la morale, de la violence politique et de la complexité des relations humaines en temps de révolution. Le lecteur est plongé au coeur des événements historiques qui ont secoué la France à l'époque de la Révolution.

09/2023

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Littérature Italienne

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

03/2024

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Histoire internationale

Marie Mancini Colonna, d'après des documents inédits

Marie Mancini Colonna : d'après des documents inédits / par Lucien Perey Date de l'édition originale : 1896 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2020