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Eloge du paraitre

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Critique littéraire

Eloge du paraître

Le paraître est du côté de la civilisation. C'est le moins qu'il puisse faire, puisque c'est lui qui l'a créée. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il a commencé à se soucier du regard de l'autre sur lui, et de l'opinion qu'on pouvait entretenir à son sujet, en face. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il s'est vu dans un miroir, ou dans le cours, Narcisse, d'une onde claire. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il est sorti de l'être : il voulait voir un peu de quoi l'être avait l'air, vu de l'extérieur. Nous appellerons paraître cette légère couche de paranoïa qui a inventé la ville et même la cité, la civilité, la convention, l'art, la morale, la littérature et le geste inutile. Jeune, c'est par vanité qu'on se regarde dans les miroirs ; plus tard c'est par prudence, ensuite par politesse, et finalement par modestie.

05/2000

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Théâtre

Vient de paraître

Édouard Bourdet, auteur adulé de l'entre-deux-guerres, rénovateur de la mise en scène à la Comédie-Française, ami de Claudel, de Giraudoux, tenant salon littéraire, mérite d'être ressuscité, et surtout rejoué. Vient de paraître est une satire du monde de l'édition et de l'attribution du prix Goncourt. Les répliques font mouche. On y trouve les types qui fréquentent les maisons d'édition, l'auteur à succès, le débutant qui apporte son manuscrit, le juré qui ne lit pas les livres, et " il y en a toujours trois ou quatre qui votent comme lui, sans rien savoir, de confiance ", l'auteur qui a signé ailleurs pour son prochain roman. C'est donc une comédie de mœurs : sur la satire de l'édition se greffe une histoire d'amour et d'adultère. La pièce échappe au boulevard par la qualité de l'écriture. On a réhabilité Guitry ; à Bourdet maintenant.

06/2004

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Poches Littérature internation

Le chant de l'être et du paraître

" Sur sa feuille de papier, l'écrivain n'avait écrit qu'une seule ligne : "Le colonel tombe amoureux de la femme du médecin." La parfaite banalité de cette phrase lui donnait la nausée. "So what, grommela-t-il. Le colonel est amoureux de la femme du médecin." " Aux prises avec ses doutes et ses interrogations, l'écrivain donne vie à quelques personnages qui prennent corps, s'aiment et se haïssent, se blessent et souffrent... jusqu'à s'affranchir de leur créateur. Qui nourrit le roman, les personnages ou l'auteur ? Qui est réel ? La fiction se mêle à la réflexion du romancier fasciné par le pouvoir de la création.

09/2000

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Philosophie

Paraître ou les fantasmes de l'être

Confronté au réel, l'homme fantasme. Mais ne fait-il que se réfugier dans le plaisir ? Il a seulement oublié que le réel était la matière qui lui avait donné une forme et que l'essentiel de son existence se passait à rechercher le pouvoir, sur le monde, sur les autres et sur lui-même. Tout ce qu'il connaît, il le doit aux besoins de la matière qui, devenue mortelle, s'efforce de survivre. Parce que l'homme confond le changement avec la vie, il veut le gouverner alors qu'il ne peut abdiquer que devant la mort. Or la mort est probablement l'instant où l'homme ne fantasme plus et connaît enfin le réel qu'il n'a pas su trouver. Paraître est un leurre qui cache mal nos angoisses existentielles.

03/2019

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Critique littéraire

Eloge de la danse. Suivi de Eloge du parasitisme et Eloge de la mouche

L' " Éloge de la danse " est l'écrit le plus complet que nous a légué l'Antiquité sur un art que manifestement elle a toujours tenu en haute estime. Un auteur comme Lucien donne le meilleur de lui-même dans ce texte, où l'érudition se mêle à des considérations morales, enrichies d'anecdotes savoureuses. Dans l' " Éloge du parasite ", dialogue entre un parasite, Simon, et l'un de ses amis, Lucien prend plaisir à rappeler que les philosophes semblent toujours préoccupés par ce qu'ils vont trouver dans leur assiette, et que, au fond, ils ne rêvent que de devenir eux-mêmes parasites. Quant à l' " Éloge de la mouche ", il s'agit de l'un de ces discours que les sophistes prononçaient devant un public de connaisseurs, où le sujet compte moins que la manière dont on le traite.

06/2007

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Sciences politiques

Eloge du libéralisme

Y a-t-il encore un libéral dans la salle ?? Le libéralisme n'a pas, aujourd'hui, bonne presse. Il est vrai qu'il est soumis à rude épreuve entre ceux qui l'utilisent pour justifier leurs lâches abandons et ceux qui s'en servent pour déconsidérer leurs adversaires en le réduisant à l'économie. Or dans un monde de plus en plus complexe et soumis au diktat de l'immédiateté, il n'a jamais autant été une idée neuve. Jamais il n'est autant apparu comme le meilleur des remèdes au cynisme politique, aux passions extrémistes, au politiquement correct et aux folies identitaires. Riche de rappels et d'explications, d'événements et de portraits, Joseph Macé-Scaron rappelle avec érudition comment la liberté individuelle a construit la France moderne et combien elle est apte à édifier celle de demain. Loin de tout esprit de système, le libéralisme nous apprend enfin, dans un monde où l'irrationnel règne, qu'on peut être modéré avec passion.

11/2019

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Philosophie

Eloge du conflit

Dans les sociétés occidentales hyperformatées, l'idée même du conflit n'a plus de place. Les conceptions de la vie commune tendent vers l'intolérance à toute opposition. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité et, de plus en plus, contestataires et dissidents semblent relever de l'"anormal". Dans cet essai iconoclaste, Miguel Benasayag et Angélique del Rey explorent les racines et les effets délétères de cette idéologie. Analysant les différentes dimensions du conflit - entre nations, dans la société ou au sein même de l'individu -, les auteurs mettent au jour les ressorts profonds de la dérive conservatrice des sociétés postmodernes. Ils démontent aussi bien les illusions de la "tolérance zéro" que celles de la "paix universelle" : nier les conflits nés de la multiplicité, ceux dont la reconnaissance fait société, c'est mettre en danger la vie. Le refoulement du conflit ne peut conduire qu'à la violence généralisée, et l'enjeu auquel nous sommes tous confrontés est bien celui de l'assomption du conflit, "père de toutes choses" selon Héraclite.

02/2012

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Actualité et médias

Eloge du blasphème

Après l'immense émotion qui a suivi l'attentat contre Charlie Hebdo, Caroline Fourest - qui a travaillé pendant six ans dans ce journal, vécu l'affaire des caricatures de 2006 et qui est arrivée très tôt sur les lieux du drame où elle ne comptait que des amis et des proches - revient sur ces voix dissidentes qui, au nom de la "responsabilité", de la peur "d'offenser" ou du soupçon d'"islamophobie" n'ont pas voulu "être Charlie". De la presse anglo-saxonne qui a censuré la couverture de Luz à une certaine gauche qui s'est pincé le nez en passant par le président d'honneur du Front national plutôt "Charles Martel" et un Dieudonné plutôt "Charlie Coulibaly".Dans cet essai poignant, vif et sans concessions, elle recadre les débats sur la liberté d'expression, alerte sur les dangers d'une mondialisation de l'intimidation, tout en clarifiant la ligne de fracture entre laïcité et négationnisme, droit au blasphème et incitation à la haine, entre rire du terrorisme et rire avec les terroristes.

04/2015

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Littérature française

Eloge du mensonge

"Où finit le mensonge ? Où commence la vérité ? Ce sont les deux figures d'une même monnaie". Auteur de soixante-dix livres traduits en vingt-cinq langues, Gérard de Cortanze a obtenu le prix Renaudot 2002 pour son roman Assam. Mon grand-père, qui avait lu Alphonse Daudet, affirmait qu'il ne mentait mais se trompait, parce qu'il était un "homme du midi" . En somme qu'il ne disait pas toujours la vérité mais qu'il croyait souvent la dire. Que son mensonge à lui, ce n'était pas du mensonge, mais une espèce de mirage, de fée électricité, de brouillard. Un arrangement avec la vérité. Personnage de Pagnol, mon grand-père me faisait penser à maître Panisse, l'un des personnages de la fameuse trilogie Marins, Fanny, César. Alors qu'on le croit à l'article de la mort, le prêtre au chevet du mourant lui demande à voix basse s'il lui est arrivé de mentir. Et celui-ci de répondre : "Tout le temps !" Auteur de soixante-dix livres traduits en vingt langues, dont Assam (Prix Renaudot 2002), Gérard de Cortanze est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il dirige la collection Folio biographies chez Gallimard.

03/2012

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Littérature française

Eloge du courage

C'est un éloge qui n'a jamais été fait : le courage se vit en actes, au marché de la vie et de la mort. Dans les instants décisifs. Il ne s'offre pas, ne se monnaye pas. C'est une expérience des limites : courage ou témérité, courage et peur. Si cet éloge est à hauteur d'homme et non des dieux, c'est parce que les mots peuvent sembler fragiles. Quand tout geste est irréversible. A l'instant de sauver l'autre, en y risquant sa vie. Pour écrire cet éloge, il faut avoir vécu avec coeur. Il faut ce mélange de force et de simplicité. Il faut avoir connu la peur, la solitude mais surtout la fraternité. Au fil des pages, la traversée est magnifique, entre les flammes et le secret. Un souvenir d'enfance. Un exercice au coeur de la jungle qui devient une lutte pour la vie. Une négociation dangereuse près des grands lacs africains. L'abnégation d'une femme prête à échanger sa vie pour sauver des enfants. La perte d'un frère d'armes. La nuit devant une cathédrale en feu. N'en doutez pas : l'époque est au courage, affirment Jean-Claude Gallec et Romain Gubert dans ce court livre, à la fois traité, récit, carnet de bord. Ensemble, ils ne donnent qu'une seule leçon : le courage est un don, auquel il faut se préparer, avec optimisme, et qui peut se raconter.

10/2020

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Ouvrages généraux

Eloge du tact

Saisie délicate du sens de l'instant présent présidant à un geste inattendu, le tact pratique l'art du détour ou du rebond là où la voie droite et directe échouerait vraisemblablement ; il s'apparente au flair, à la retenue et, bien qu'il implique une certaine rapidité, s'oppose à la brusquerie obnubilée par son objectif et négligeant toute interrogation sur les moyens à déployer pour l'atteindre. Toute délicatesse ne relève pourtant pas du tact. Il arrive en effet qu'on nomme ainsi une forme de fragilité, d'incapacité à supporter telle ou telle action, remarque, situation. Le tact se rapproche davantage d'une intuition de ce qu'il convient de dire ou de faire au moment opportun, au moment voulu. "Intuition juste" comme l'eustokhia dont parle Aristote, comme le "flair" ou la "quasi divine sûreté de l'âme" dont parle Platon à l'aide d'un mot grec de la même famille (eustokhos). Entre sagacité et vivacité d'esprit, il désigne une certaine "acuité de l'âme" qui fait choisir, en situation, l'expédient, la formule ou le geste opportuns bien que discrets et manifeste une faculté d'adéquation (qui n'est pas adaptation) à la situation, qu'il épouse plutôt qu'il ne s'y confronte, à laquelle il ne fait pas face comme à quelque chose qui s'opposerait à lui. En termes temporels, cette perspicacité renvoie à une intelligence de l'immédiat qui est celle de l'opinion droite telle que la décrit Socrate à la fin du Ménon ; elle est saisie du moment opportun, sens de l'à- propos, subtile appréhension de ce que les philosophes grecs appelaient le kaïros. Pour ces raisons, le tact relève davantage, à l'instar d'un savoir-faire, des vertus pratiques que des vertus intellectuelles, du moins en apparence.

02/2023

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Société

Eloge du local

Redécouvrons la vie à hauteur d'homme. Le local, c'est là où on a droit de cité, là où on peut mener des projets et en mesurer les résultats "en présentiel" , loin des politiques nationales devenues virtuelles. Autonomie énergétique, alimentation, lien social et âges de la vie, sans attendre le grand soir des réformes, il est temps de reprendre le contrôle et de réaffirmer l'importance du lien essentiel avec le vivant. Ce local qui s'invente n'est ni une régression ni un enfermement. Small is beautiful. Dans notre société en réseau, ce local construit des ponts, non des murs. C'est un projet de civilisation. De quoi réconcilier les citoyens en associant proximité et ouverture pour, à nouveau, faire société, retrouver le goût de la politique et embrasser les mutations en cours... Faire l'éloge du local n'est pas un lamento en faveur d'une France villageoise fantasmée ? : c'est d'abord montrer la vitalité, trop souvent silencieuse, du pays dans sa diversité.

10/2023

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Encyclopédies de poche

Eloge du mariage

Pourquoi le mariage ? Il y a trente ans à peine, la question aurait paru saugrenue. Seule institution fondatrice du couple et de la famille, on ne pouvait s'y soustraire. A travers les siècles, l'Occident chrétien a élaboré un modèle original : monogamie, indissolubilité, sacralisation de l'union. La Réforme protestante et la Révolution française ébranlèrent le système jusqu'alors contrôlé par l'Eglise en instaurant le mariage civil et le divorce. Aujourd'hui, la libération sexuelle, la valorisation du sentiment et la montée de l'individualisme ont ouvert d'autres voies : le mariage d'amour coexiste avec l'amour sans le mariage. Alors qu'on prédisait sa disparition, les jeunes continuent de se marier - et les moins jeunes de se remarier ; robes blanches et fêtes à l'occidentale se mondialisent. Martine Segalen retrace l'histoire d'une institution qui a plus changé en cinquante ans qu'en l'espace de mille ans.

04/2003

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Littérature française

Eloge du gaucher

" Une prose unique, archi-personnelle. " Le Figaro Vous êtes gêné face à une paire de ciseaux, ravi de conduire en Angleterre, et pour vous les poignées, de porte ou de main, sont toujours du mauvais côté. Bienvenue dans le monde des gauchers contrariés, tantôt vindicatifs, tantôt paralysés : un peuple entier sort de l'ombre sous la plume aiguisée de notre auteur, bien décidé à ne pas choisir entre ses deux mains ! Né en 1950 à Toulouse où il réside, Jean-Paul Dubois est l'auteur de nombreux ouvrages disponibles chez Points. Il a obtenu le prix France Télévisions 1996 pour Kennedy et moi, le prix Femina et le prix du roman Fnac 2004 pour Une vie française et le prix Goncourt 2019 pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon.

08/2021

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Animaux sauvages

Eloge du lapin

Avec un texte brillant et inclassable, Stéphanie Hochet met à l'honneur le lapin, boule de poils bien plus profonde et mystérieuse que ce qu'elle laisse apparaître.

10/2021

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Pèlerinage

Eloge du pèlerinage

En rappelant au départ des éléments historiques et anthropologiques pour un large public, lauteur tente de saisir ce qui pousse le pèlerin à quitter son quotidien confortable pour conquérir de nouveaux horizons. Tout pèlerinage est chemin, avec ses montagnes franchies, ses déserts traversés pour parvenir, finalement, au but si ardemment désiré. Cest alors larrivée au sanctuaire, ce moment privilégié qui échappe à la mesure du temps. Au terme de ce voyage, nous comprenons mieux ce qui fait la profondeur de ces instants et la dimension exceptionnelle de ces hauts lieux. Cest alors loccasion dappréhender différemment ces sanctuaires, avec peut-être lenvie de se remettre en marche vers eux. Ce livre invite en effet à une itinérance de proximité. Il présente essentiellement des lieux de pèlerinage chrétiens, sur le territoire de France.

10/2021

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Littérature française

Eloge du chat

Dans ce petit essai littéraire, Stéphanie Hochet, après tant d'autres écrivains, célèbre avec talent et amour le compagnon domestique préféré des Français. Elle décrit les relations complexes qui unissent depuis toujours étroitement l'homme au petit félin. Livre érudit, bien documenté, «Éloge du chat» multiplie avec humour les références pêle-mêle de Rilke à Quignard en passant par Natsume Sôseki, Rabelais, La Fontaine, Balzac, Perrault, Colette, T. S. Eliot, Patrick Rambaud et Amélie Nothomb. Tour à tour adulé des Egyptiens et persécuté par l'Inquisition, pris pour symbole du magistrat corrompu (le Grippeminaud de «Pantagruel») ou du prélat hypocrite et madré (le Raminagrobis de La Fontaine), le chat incarne avec autant de bonheur la séduction féminine ou la bonhommie ; voilà pourquoi il occupe notre cœur comme notre imaginaire. Pour autant, bien malin serait celui qui se vanterait de comprendre parfaitement la nature du chat. C'est ce que suggère l'auteur lorsqu'elle interroge le lecteur : « «Et si cet animal était avant tout un point d'interrogation se promenant sur des coussinets ?» »

05/2016

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Gestion des conflits

Eloge du pardon

Dans cet ouvrage, Angèle Botbol nous invite à grandir en conscience. Véritable initiation, le pardon nous permet d'éclairer nos parts d'ombre, de les transcender, ainsi que d'accéder à une plus grande maturité, une profondeur de notre être. Il nous aide à devenir conscients et responsables de notre vie. Quelques clefs pratiques sont proposées tout au long de ce parcours. Au fur et à mesure de la rencontre avec notre nature profonde et authentique, joie et amour de soi grandissent. Essentiel au déploiement de notre être, le pardon conduit à un amour plus vaste et sans conditions.

08/2021

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Littérature française (poches)

Eloge du maquereau

Esprit malicieux, extravagant, curieux, non-conformiste, érudit, René-Louis Doyon nous parle d'un sujet qui défrisera toujours la chronique : le maquereau. Profitant de ses années de recherches littéraires et linguistiques, il poursuit le travail qu'il a fourni sur l'argot des typographes. Cette fois, ce sont les "dos verts", personnages équivoques qui l'occupent. Il en décline les formes (variées selon les climats et les époques), les appellations, leurs étymologies et les anecdotes qui les poursuivent. Dans la grande tradition des savants et lexicographes du XIXe siècle (Nodier, Monselet, etc.) René-Louis Doyon apporte un roc au savoir singulier qui toujours perturbe la pensée académique et en illumine les zones d'ombres.

10/2014

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Littérature française

Eloge du démodé

« Un refus d’être dans la course, de participer avec armes et bagages à cette poursuite échevelée de la modernité qui caractérise tant notre époque tonitruante. S’éloigner de la clameur du moderne, préférer l’implicite et ses chuchotis à l’explicite qui aboie ses vérités. Se montrer plus sensible à l’écho qu’à la voix qui l’a produit. Ne pas vouloir se rendre exclusivement contemporain de son siècle, mais retourner aussi vers d’autres, en commencer le voyage. En place des autoroutes privilégier dans ce but les sentes perdues éperdues de la confidence et du secret. Comment écrire un secret sans le dévoiler ? Fracturer le réel pour le savoir, une des aspirations de ce bref manifeste, libelle, art poétique. S’asseoir à l’ombre, en peser le pour et le contre, loin du clinquant d’un mécanique soleil luisant sans discernement pour celles et ceux que soi-disant il éclaire. Ambitionner somme toute de devenir le chantre de la corne du bois. S’enfouir pour cela dans les forêts de la pudeur et de la discrétion. Devenir vieux d’une vieillesse qui rajeunit les rides, les change en arbre des grâces. Pratiquer le recul en avant, ameuter, réveiller hier pour enrichir, augmenter aujourd’hui. Tenter d’inventer tout un art du démodé, ces étoffes dont le temps s’habille pour signaler qu’il passe, afin d’apprendre à en tirer tous les fils, les réunir alors, les enrouler en phrases pour énoncer une doctrine du présent perçu surtout comme un passé qui s’attarde, qui n’en finit pas de s’attarder ».

04/2012

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Littérature française

Eloge du dégoût

"Les présentateurs-vedettes-de-la-télé ont remplacé Albert Camus et François Mauriac. Etre intelligent ne sert plus à rien". Nous sommes formatés enfants pour devenir des consommateurs sans personnalité. Il faut du temps pour faire la différence entre les vrais artistes et les faux. Tous les grands créateurs sont de mauvais élèves parce qu'ils ne copient personne. Enfant, je gobais tout. Adolescent, j'ai commencé à comprendre que Georges Brassens avait plus de talent que les yéyés. Dans les années Beatles, j'ai cru au mouvement hippie. Hélas, l'assassinat de l'actrice Sharon Tate m'a remis les deux pieds au sol : je ne pourrais m'en sortir que seul. J'ai donc arpenté les musées, dévoré des livres, vu des dizaines de films pour me fabriquer ma propre société artistique : Vermeer, Baudelaire, Jules Renard, Kurosawa, Miles Davis, Raymond Devos, mais aussi Anquetil, Bourvil, Maradona... Il faut se forger soi-même son propre gout qui impose le dégout des politiciens - des carriéristes sans dimension spirituelle -, des abonnés aux émissions télévisées, de tout ce qui nous éloigne de l'essentiel. Ecrivain, chroniqueur littéraire et blogueur, Bernard Morlino aime Molière, Anna Magnani, Hendrix, Brassens, Garrincha... et déteste les imposteurs.

06/2012

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Philosophie

Eloge du pessimisme

Aphorismes, pensées, jugements d'auteurs et acteurs de tous les temps - Aristote, Balzac, Camus, Descartes, Einstein, Flaubert, Goethe, Hugo, Illych, Joubert, Kant, Lupasco, Montaigne, Napoléon, Omar, Pascal, Rostand, Shaw, Tao, Unomuno, Vinci, Wilde, Zola, et les autres - sont rassemblés et organisés en espérant en faire une force de frappe propre à réhabiliter le pessimisme. " Tous les malades sont optimistes ". L'optimiste parie. Le pessimiste analyse. Il vaut mieux, bien sûr, prendre pour réel un risque réel et pour fictif un risque fictif, mais l'erreur de l'optimiste (erreur du premier ordre) et celle du pessimiste (erreur du deuxième ordre) ont des conséquences différentes L'optimiste qui espère fictif un risque réel va dans le mur. Le pessimiste qui craint un risque fictif ne perd que du temps. Tenant compte de l'irrationalité des opinions, les chefs charismatiques agissent en pessimistes derrière un écran d'optimisme spectacle. Il n'y a que des optimistes légers pour avoir disséminé virus, prions, hydrocarbures, pesticides, plomb, amiante, et les cent mille molécules toxiques qui polluent notre air, notre eau, notre sang et l'avenir de nos enfants.

11/2004

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Critique littéraire

Eloge du théâtre

Reprenant le dialogue millénaire du théâtre et de la philosophie, vieux couple jamais désuni depuis Platon, Alain Badiou offre un nouveau regard sur cet art essentiel, montrant avec brio que «le théâtre sert à nous orienter. Quand on en a compris l'usage, on ne peut plus se passer de cette boussole».

02/2016

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Littérature française

Eloge du métèque

Quel point commun entre les Hébreux, Martin Eden, Romain Gary, la muse de Baudelaire Jeanne Duval, Modigliani, Hercule Poirot ou les rôles interprétés par Ava Gardner ? Tous sont des métèques. Un mot qui, en Grèce antique, désigne simplement celui qui a changé de cité, avant de devenir une insulte sous la plume de Charles Maurras puis d'être réhabilité par la chanson de Georges Moustaki en 1969. Le métèque prend alors cette signification d'autre par essence, d'étranger générique. C'est ce mot, aujourd'hui un peu désuet, qu'Abnousse Shalmani vient revaloriser. Car le métèque est en réalité bien plus qu'un mot. C'est la figure de transfuge par excellence : cet autre aux semelles de vent, qui sait qu'il devra repartir un jour, celui qu'on ne peut jamais enfermer dans un seul lieu ou une seule identité, voué à intriguer, voire à effrayer, à trouver une embuche dans le regard de l'autre. Celui qui vit dans une identité mouvante, perpétuellement en exil, qui procure une authentique liberté pour peu qu'on se donne la peine d'essayer de l'habiter. Cet essai élève le métèque au rang d'esthétique à part entière, celle du pas de côté. Dans ce voyage littéraire et cinématographique, l'auteure nous fait visiter son Panthéon personnel, d'Hérode à Salman Rushdie, d'Esmeralda à Albert Camus. Un éloge au souffle ample, qui résonne particulièrement aujourd'hui dans son "amour des sans-frontières, des sans-pays, des sans-terres" , une ode à l'imaginaire.

10/2019

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Chiens

Eloge du teckel

Saucisse à quatre pattes, sandwich sur pattes, chien-saucisse... Le teckel, à travers les âges et les pays, se voit affublé de nombreux sobriquets. Il est vrai que son apparence se prête aisément à la moquerie ! Mais le teckel est aussi diva, chapardeur, dévoué, courageux, et parfois même plus humain que ses propres maîtres. Dans cet éloge très documenté, Lilian Auzas met en lumière de multiples artistes et personnalités qui ont tour à tour écrit, peint, magnifié le teckel, ou l'ont au contraire à des fins propagandistes, comme aux heures les plus sombres de l'histoire allemande... De la reine Victoria, qui importa la race en Angleterre, à la photographe contemporaine Elina Brotherus, en passant par les femmes peintres animalières du XIXe siècle, tous témoignent du rôle historique majeur qu'a tenu ce chien hors norme.

04/2021

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Equitation

Eloge du cheval

" Je n'ai rien oublié de ma fascination enfantine puis adolescente, de l'ivresse des sensations chevalines. " A l'âge de huit ans, Juliette Nothomb a eu un coup de foudre : le cheval a changé sa vie. Un monde de complicité, de rigueur et de passion s'est ouvert à elle. Dans cet éloge vibrant des liens profonds qui l'unissent depuis à cet inimitable compagnon, elle invite tous les amoureux du cheval à célébrer l'harmonie et la liberté dont cet animal est l'incarnation.

09/2022

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Littérature française

Eloge du Cygne

"La symétrie du regard, ce n'est pas le genre de chose qu'on remarque normalement chez les gens, mais chez Elena, on le remarque."

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Eloge du secret

À l’origine du livre, une réflexion sous forme d’un questionnement : pourquoi le secret est-il, de nos jours, porteur d’une aura maléfique ? Comment la transparence, le tout dire, sont-ils devenus l’aune à laquelle se mesure la qualité d’une parole, d’une information ? Le secret est traqué, recherché, pourchassé. On doit le révéler, le porter à la lumière et l’exhiber. Depuis la chasse au secret de famille jusqu’à la médiatisation des affaires publiques ou des vies privées, tout doit être dit, au nom de l’intérêt individuel, familial ou collectif. Le « droit de savoir » est partout, il faudrait abolir l’anonymat qui s’attache, par exemple, au don d’organes, au don de sperme, à la naissance sous X. Les barrières propres à l’intime volent en éclat devant une transparence revendiquée. La souffrance n’a plus le droit d’être secrète, cachée. La parole intime est devenue publique, partagée par tous, fétichisée, parée de vertus thérapeutiques et rédemptrices. Combien de familles viennent en consultation pour « tout dire » à leur enfant, sur leur vie intime, sexuelle. C’est de cette façon que le public et certains « psys » semblent avoir compris la formule de Françoise Dolto : « un enfant est un être de langage », en rajoutant « il faut donc tout lui dire et tout le temps ». Le livre envisage la disparition dans notre société de l’espace du secret comme la perte de l’intime. Il évoque les dimensions plus inconscientes du secret, et son rôle essentiel dans l’équilibre de la vie psychique des individus.

10/2012

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Economie

Eloge du travail

La France, nul ne l'ignore, entretient de mauvaises relations avec l'idéologie du travail - qui, culturellement, reste associé au "Tripalium", c'est-à-dire au fardeau, à la souffrance. Sur ce point, elle se distingue des pays de culture "réformée" où le travail, à l'inverse, est entendu comme un accomplissement de soi, comme une réalisation de l'individu. De là, en France, l'accumulation de lois visant à illustrer cette conception : toujours moins de travail, loi des 35 h, etc.Or, la crise actuelle nous contraint de modifier cet état de choses : impossible, désormais, de "travailler moins" et de vivre à crédit. D'où cet ouvrage bref, très concret, et qui, sortant en mars, alimentera certainement le débat promis sur la fameuse "Flexisécurité" de l'emploi (déjà pratiquée en Allemagne et dans les pays scandinaves) qui devrait être, sauf renoncement regrettable, le chantier le plus décisif du quinquennat.Député "humaniste", "fillionniste" de l'UMP, Jérôme Chartier esquisse donc, dans ce livre, les quelques principes qui devraient inspirer les prochaines réformes : 1) Protéger les travailleurs et non plus les emplois. 2) Sécuriser les travailleurs qui perdent leur emploi. 3) Assurer leur formation. 4) Limiter cette "sécurisation" dans le temps afin que les "sans emploi" acceptent, in fine, de changer de métier.Ces dispositions ont fait merveille dans les pays qui les ont adoptées. Est-ce que ce sera également le cas de la France ? 

02/2013

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Littérature française

Eloge du rien

Au lieu de répondre à la question que lui avait posée un directeur de revue à propos des choses qui donnent un sens à sa vie, le poète a eu envie de s'évader ailleurs et d'écrire ce petit livre qu'il termine ainsi : Bien sûr, je ne réponds plus vraiment : je chante.

02/1990