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Curzio Malaparte

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Littérature étrangère

En Russie et en Chine

Le 19 juillet 1957 mourait Curzio Malaparte et ce livre, posthume, nous révèle du grand écrivain qu'il fut un visage inattendu ou, tout au moins, que laissent rarement deviner ses autres oeuvres. Publié tel qu'il a été retrouvé parmi les papiers de l'auteur qui y travailla aussi longtemps que la maladie le lui permit, c'est un livre à la fois inachevé et achevé ; inachevé matériellement car, pour une bonne partie, il est composé de simples notes, mais moralement achevé car, encore qu'on y retrouve à chaque page le génial témoin de Kaputt et de La Peau, c'est un nouveau Malaparte, le vrai, qui y apparaît : l'homme Malaparte et non plus seulement l'écrivain Malaparte. L'expérience intensément vécue de cette nouvelle réalité humaine qu'il a trouvée en Chine n'est plus pour lui, comme elle l'aurait été jadis, un prétexte à se mettre en scène : elle est l'occasion d'un examen de conscience, d'une confrontation avec soi-même et les autres, où le "je" s'efface pour la première fois et définitivement. Et, ainsi, ce voyage En Russie et en Chine est plus que le très pittoresque récit d'une aventure asiatique, c'est aussi et surtout celui, profondément émouvant, d'un itinéraire spirituel.

10/2014

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Poches Littérature internation

Technique du coup d'Etat. Edition revue et corrigée

Comment on s’empare d’un Etat moderne et comment on le défend : à l’aide d’exemples pris dans l’histoire (le 18 Brumaire de Bonaparte) ou dans l’actualité plus proche (le coup d’Etat bolchévique de 1917, la marche sur Rome de Mussolini, l’inexorable montée de Hitler), Malaparte analyse les diverses méthodes d’insurrection moderne. Le Duce lui fit payer la justesse de ses réflexions de plusieurs mois de prison et de cinq ans d’assignation à résidence… A sa sortie en 1931, Technique du coup d’Etat fut salué dans le monde entier comme un « traité de l’art de défendre la liberté ». La fièvreuse clarté de ses théories tactiques, l’art du portrait et la finesse psychologique de l’auteur appliqués au personnel politique et militaire n’ont pas vieilli. Et font de ce livre un classique.

05/2008

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Histoire de France

La Volga naît en Europe

Juin 1941: Kurt-Erich Suckert, dit Curzio Malaparte, 43 ans, auteur de Technique du coup d'Etat, vétéran de la première guerre mondiale, part couvrir, en tant que correspondant du journal Corriere de la Serra, l'avancée des troupes italiennes et allemandes sur le front de l'Est. Il pénètre en Ukraine dans une vieille Ford V 8 puis assiste au siège de Leningrad aux côtés des troupes finlandaises. Si de cette expérience, le caméléon de la littérature italienne tirera l'un de ses chefs d'oeuvres, Kaputt, il rassemble aussi ses chroniques dans La Volga naît en Europe, peinture de maître de ce "fléau biblique" que fut la guerre à l'Est mais aussi ouvrage visionnaire sur l'expansion future du communisme en Europe. Préfacé en français par l'auteur, ce livre qui fut "la plaque tournante" de l'oeuvre de Malaparte, selon son biographe Maurizio Serra, n'avait pas été republié en France depuis 1948.

10/2012

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Littérature étrangère

L'excursion

Ironiquement intitulé L'excursion, ce récit retrace son voyage d'exil, décidé par Mussolini, de la prison de Rome vers l'île de Lipari. "C'est vraiment joli la Sicile, dit la mère. Ce doit être un rêve que de vivre dans un si beau pays." Elle le regarde dans les yeux et Boz sent qu'une timide angoisse l'étreint. Peut-être a-t-elle peur de la mer et pense-t-elle déjà avec anxiété à la traversée de Milazzo à Lipari. A moins qu'elle elle ne veuille exprimer ainsi sa reconnaissance, sa joie de voir son fils hors de prison, hors de sa cellule sans air, sans lumière (alors qu'ici il y a toute cette mer, tout ce ciel) ou lui faire comprendre qu'au fond rien n'est plus agréable que de vivre dans un beau pays, que d'être obligé de vivre dans un si beau pays.

01/2012

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Poches Littérature internation

Monsieur Caméléon

« Dans toute la littérature italienne parue du temps de Mussolini, c'est-à-dire pendant un quart de siècle, tant en Italie qu'à l'étranger, il n'y a pas de satire plus hardie et plus cruelle que ce Monsieur Caméléon. » C'est en ces termes que Malaparte présente sa fable baroque, qui a pour héros un caméléon. Le Duce se prend d'affection pour lui au point d'en faire son confident, puis son ministre. Chargé de réformer la Constitution, l'animal en fera voir de toutes les couleurs à la classe politique italienne, avant de connaître une fin extravagante et tragique. Publié en feuilleton en 1928, Monsieur Caméléon a voué Malaparte à la prison et l'exil. À la fois conte philosophique et charge politique, il évoque tour à tour Zadig de Voltaire et Le Dictateur de Charlie Chaplin.

02/2011

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Poches Littérature internation

Le Bonhomme Lénine

Dans cette biographie parue en 1932 chez Grasset, Malaparte tente de cerner la personnalité complexe du chef de la révolution bolchevique. Pour lui, Lénine est un mélange de Napoléon et de Saint Just, c'est-à-dire un petit bourgeois ambitieux, calculateur, brillant certes, mais aussi sans foi ni loi : « Sa haine est théorique, abstraite, je dirais même désintéressée. Il prononce en souriant les mots les plus effroyables. »Malaparte vide Lénine du sang glorieux de la Révolution pour en faire le « premier dictateur moderne ». Loin de révéler un idéologue ou un passionné, ce portrait fait apparaître un homme qui s'est toujours arrangé pour que les faits concordent avec son ambition, et a toujours su reconnaître son intérêt dans la marche de l'histoire. Et cela, rappelons-le, en 1932, quand il n'était pas tout à fait à la mode de donner une interprétation pareille.On retrouve le style brillant de Malaparte, plein d'un lyrisme exalté, de l'auteur de Kaputt et la clairvoyance de l'auteur de Technique du coup d'Etat. Si certains historiens sont passés à côté du vrai Lénine, Lénine, lui, n'a pas échappé à Malaparte. La biographie désenchantée d'un des leaders les plus passionnants du XXe siècle.

05/2013

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Littérature étrangère

Journal secret (1941-1944)

Le Journal secret est tenu par Malaparte de 1941 à 1944, alors qu'il est accrédité comme correspondant de guerre auprès des troupes allemandes pour le compte du Corriere della Sera, sur les fronts de l'est et du nord de l'Europe. La première partie suit Malaparte dans ses déplacements de Sofia à Berlin en octobre 1941, jusqu'à la Finlande et la Laponie en 1942. L'auteur y note les descriptions, dialogues et anecdotes, notamment issus du milieu militaire allemand et finlandais qu'il fréquente, susceptibles de devenir matériau d'écriture. De larges parties sont consacrées à la découverte des paysages et du peuple lapons. La seconde partie se déroule à Capri en 1943, dans la maison dessinée par Malaparte sur l'éperon rocheux de Capo Masullo, au moment où il entreprend l'écriture de Kaputt. Ce sont alors de courtes notes relatant entre autres les vicissitudes de la relation compliquée de l'écrivain avec Loula, la jeune épouse franco-guatémaltèque du directeur d'un hôtel de Capri. On assiste au jour le jour à la maturation puis à l'écriture de Kaputt. Le roman naît durant le séjour en Finlande et en Laponie : le titre surgit au détour d'une marge. De nombreuses scènes, telle que la célèbre scène du sauna, directement vécues par le reporter de guerre, sont racontées et seront retravaillées pour le roman que le lecteur voit se contruire sous ses yeux, depuis la nuit métallique et froide des terres arctiques jusqu'à l'île méditerranéenne incandescente. Poétique et intime, le Journal est souvent bouleversant pour le lecteur peu habitué à côtoyer Malaparte dans sa solitude d'homme, de romancier et de reporter de guerre.

02/2019

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Littérature étrangère

Ces sacrés Toscans. Suivi de Deux chapeaux de paille

Sur un mur à côté de l'étrange mausolée qui domine le val de Bisenzio, le promeneur ou le touriste en Toscane peut lire peut lire : "Je voudrais avoir ma tombe là-haut, au sommet du Spazzavento (le pointu et rageur), pour lever de temps en temps la tête et cracher dans le courant froid de la tramontane". Cette phrase, dont Malaparte avait demandé qu'elle soit gravée en guise d'épitaphe, témoigne de son attachement ambigu pour la Toscane qui lui a donné le jour et qui est le sujet de ce livre. Sacrés Toscans est l'un des livres les plus célèbres et des plus savoureux de Malaparte, écrit tardivement, en 1955.Ces qualités qui font des Toscans les meilleurs fils de l'Italie, Malaparte va les définir, traçant par contraste et comme en creux le portait des autres Italiens... Maniant avec verve l'érudition et l'ironie, nous menant de Pérouse chez ces fous de Florentins en passant par Prato, sa ville natale, écorchant les pisans, moquant les siennois, vantant les belles Livournaises, nous initiant au vol des poulets à Campi, Curzio Malaparte nous donne une chronique étourdissante de gaieté.

11/2014

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Poches Littérature internation

Journal d'un étranger à Paris

1947. Curzio Malaparte revient à Paris après quatorze ans d'absence. Le plus francophile des écrivains italiens croque pendant une année les différents visages d'une ville qu'il redécouvre avec bonheur. Dans ce journal hybride, émaillé de dialogues vivants et d'analyses profondes, il s'intéresse autant à une infirmière du quai de l'Oise qu'à Jean Cocteau. Entre la plaine Monceau et Saint-Germain-des-Prés, au milieu d'un maelström de personnages et d'anecdotes flûtées, passent et repassent les figures de Malraux et Camus, de la belle Véra Korène, d'Orson Welles ou encore de Maurice Schumann.

06/2018

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Littérature étrangère

Italie barbare

1925. Les intellectuels italiens se déchirent autour des bouleversements politiques dont Rome est devenue le théâtre. Le jeune Curzio Malaparte signe sans hésiter le Manifeste des intellectuels fascistes mais découvre très rapidement les limites de la révolution sociale promise par le Duce. Dans ces textes aussi féroces que le titre qui les réunit, le trublion balaie de son regard hautement ironique l'histoire de l'Italie et de son patrimoine culturel, invoquant Michel-Ange et Dante, Machiavel et Manzoni, et s'accordant quelques coups d'oeil savants vers les fondateurs de la culture et de la pensée européennes - Spinoza et Schopenhauer, Rabelais, Swift ou Dickens. Barbares, les Italiens ? Malaparte prend l'insulte à rebours. Dans ce recueil érudit et provocateur, jusqu'alors inédit en France, il rend gloire à la singularité d'un peuple qui s'est joué de toutes les étiquettes.

03/2014

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Poches Littérature internation

LA PEAU

En 1943, Curzio Malaparte, grand correspondant de guerre et officier de liaison auprès des Alliés, se trouve à Naples avec les troupes américaines venues libérer le pays. Entouré de ces hommes fraîchement débarqués en Europe, que les années de combat et de désillusion n'ont pas encore abîmés, l'auteur entreprend une tragique odyssée à travers une Italie en ruine, livrée à la misère et au chaos. Partout on se livre aux plus viles exactions. Comme un écho au tumulte des hommes, le Vésuve entre en éruption, les animaux meurent au supplice, la terre se déchire. De page en page, la complexité de ces destins happés par la brutalité de l'Histoire se déploie sous l'oeil de l'auteur, intransigeant jusqu'à l'écoeurement avec la cruauté des faits. Et c'est là la force de son récit : outre la beauté de son style, c'est sa capacité à s'indigner et à indigner le monde qui demeure remarquable. Curzio Malaparte poursuit avec La Peau sa magistrale entreprise de témoignage sur la Seconde Guerre mondiale.

12/1973

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Littérature étrangère

Prises de bec

On connaît le Curzio Malaparte grand romancier du second conflit mondial, avec Kaputt et La Peau, on sait moins qu'il fut tout au long de sa vie un journaliste prompt à la Prise de bec. Dans ces chroniques hebdomadaires publiées de 1953 jusqu'à sa mort en 1957, Malaparte observateur acéré de l'Europe d'après-guerre, s'engage dans la dénonciation des blessures mal refermées du conflit, des signes persistants du fascisme et des fausses promesses du miracle économique avec autant de talent et de véhémence que dans ses romans et dans ses essais. La paix européenne, et toutes les contradictions qui l'animent, devient un matériau de choix pour le polémiste infatigable. Dans un climat culturel verrouillé par la guerre froide naissante et par la fin de l'unité antifasciste de l'immédiat après-guerre, le ton à la fois badin et mordant, irrévérencieux et truculent, toujours prompt à ferrailler contre la rhétorique et l'histoire officielle a fait l'effet d'une bombe. On retrouve dans ces Prises de bec le Malaparte combattant et visionnaire, pourfendeur des duperies et de l'impunité de la classe dirigeante. C'est ce Malaparte-là, populaire et intime au crépuscule de sa vie, qui rencontra auprès des Italiens son plus grand succès.

04/2017

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Littérature étrangère

Viva Caporetto !

En 1921, Curzio Malaparte a 23 ans ; il s'appelle encore Kurt Erich Suckert et revient d'une année à Varsovie en tant qu'attaché d'ambassade, après quatre années de guerre sur les fronts italien et français. Médaillé des plus grandes batailles de la Première Guerre mondiale sur les deux fronts (Bligny et Col di Lana, entre autres), ce n'est pourtant pas le récit de sa geste héroïque qu'il nous livre dans Viva Caporetto !, mais celui de la guerre des millions de soldats italiens, simples fantassins, paysans pour la plupart, envoyés dans les tranchées du Karst pour défendre des territoires dont ils avaient ignoré jusqu'alors l'existence. Ce que Viva Caporetto ! raconte de la guerre, c'est le sacrifice absurde de jeunes gens courageux, l'entêtement stupide d'un état-major incompétent et, surtout, le fossé entre l'horreur de la tuerie et les mensonges d'une rhétorique patriotique écoeurante. Le jeune Suckert parle pour ces soldats analphabètes qui ont accepté en silence une mort inutile. Contre la propagande officielle, il choisit Caporetto, gigantesque retraite des troupes italiennes sous l'avancée des armées autrichiennes, qui marque en octobre 1917 la crise militaire la plus douloureuse que l'Italie ait connu, pour emblème de l'héroïsme du soldat des tranchées et espoir de revanche d'un peuple méprisé. Trois fois saisi et censuré entre 1921 et 1923, Viva Caporetto ! était une charge explosive contre la jeune Italie fasciste qui s'édifiait sur la mémoire d'une Grande Guerre victorieuse. Il fallut attendre la fin du XXe siècle pour redécouvrir en Italie ce pamphlet unique et insolite, par lequel le futur Malaparte signe son entrée en littérature. Il est traduit et publié en France pour la première fois.

10/2012

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Littérature étrangère

Sodome et Gomorrhe suivi de La tête en fuite

La tête en fuite a été écrit pendant le temps passé par Malaparte dans la prison romaine de Regina Coeli et la relégation de Lipari, où il a été envoyé en répression de son attitude de provocation, non-alignée sur le régime fasciste, qu'il a attaqué violemment. A ces pages marquées par l'incarcération, Malaparte a voulu ajouter quelques textes écrits en France et en Angleterre peu de temps après. Il en résulte un recueil de souvenirs, de réflexions et d'études sur la littérature où l'auteur semble se réfugier dans les lettres pour mieux s'échapper par l'esprit. Sodome et Gomorrhe est la première nouvelle écrite par Malaparte en 1931, dans laquelle il explore le mythe biblique pour raconter une réalité plus politique.

09/2014

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Poches Littérature internation

Le bal au Kremlin

Moscou, 1930: la révolution s'embourgeoise et la haute société communiste s'amuse, avant le bain de sang. En poste dans la capitale soviétique, Malaparte fréquente les soirées élégantes de la nomenklatura : il y croise Boulgakov, Maïakovski désespéré, mais aussi la soeur de Trotski ou la danseuse étoile du Bolchoï, et bien sûr Staline, dont l'ombre plane déjà sur toutes les têtes... La noblesse marxiste de l'URSS, société de parvenus dans ses fastes, avant la chute : tel est le véritable sujet de ce récit. Derrière les croquis au vif perce l'intuition surprenante, sinon toujours convaincante, du chroniqueur politique et du commentateur de l'Histoire. Fresque entreprise dès la fin de la guerre, mais laissée inachevée, Le Bal au Kremlin reste un des textes marquants de Malaparte. On y retrouve le regard incisif et ironique du grand écrivain, prompt à saisir le grotesque, à deviner l'horreur.

09/2013

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Récits de voyage

Voyage en Ethiopie. Et autres écrits africains

Voyage en Éthiopie et autres écrits africains est un récit de voyage d’une grande plume de la littérature italienne du XXe siècle. Il s’agit d’un recueil d’articles écrits en 1939 par Curzio Malaparte pour le grand quotidien italien Corriere della sera. L’écrivain entendait rendre compte de « l’italianisation » de l’Éthiopie après sa conquête par le régime fasciste. Le livre emmène le lecteur dans une Éthiopie imaginaire et réelle à la fois ; les paysages y sont abstraits et concrets ; les lieux y sont personnifiés et les hommes réduits parfois à de simples choses. Perdant ses repères, le lecteur n’a pas l’impression de lire un reportage mais de pénétrer dans un monde unique : celui d’un grand auteur. Les faits, pourtant, sont présents et tout à fait réels : combats avec les rebelles éthiopiens, vie des villages, rencontre de certaines autorités de l’administration coloniale… Malaparte nous étonne à chaque page par une accumulation d’images surprenantes, inoubliables. C’est bien plus qu’un récit journalistique, chaque scène devenant unique, épique. L’écriture procède par accumulation de visions ; le voyage devient hallucination. L’Éthiopie nous est livrée comme un immense théâtre aux décors changeants, qui décline ses couleurs au gré du parcours du soleil. À la lecture de certains passages plus idéologiques, impossible de faire la part de ce qui est dû au contexte fasciste, à l’expression d’une véritable pensée ou encore à une simple esbroufe, le doute étant toujours permis avec Malaparte. Il est certain, en tout cas, que ces discours sont prétextes à littérature. Jointe à ce récit, on lira la correspondance entre Malaparte et le Corriere della sera. Non seulement il ne donna de lui aucune nouvelle durant des mois, mais il remit ses articles longtemps après la date convenue. On ne peut qu’admirer l’incroyable liberté et l’audace de l’écrivain.

01/2012

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Littérature étrangère

Muss suivi de le Grand Imbécile

Malaparte a commencé à écrire Muss en 1931. Ce devait être une biographie, Le Caporal Mussolini, qui serait confiée à Grasset. Il l'a retravaillé en 1943-1945, puis après-guerre, mais le projet est resté inachevé. Muss est une brillante analyse historique des conditions d'émergence du fascisme, de son inscription dans l'histoire italienne, une préfiguration aussi de ce que sera l'Allemagne d'Hitler à partir de ce qu'il voit de l'Italie de Mussolini. L'ambiguïté de son rapport au Duce apparaît à plein quand il mêle des bribes de leurs conversations, les souvenirs de ses séjours en prison ou en " déportation ", quand il passe de la colère à la froide réflexion politique, de l'admiration à l'amertume. Dans Le Grand imbécile, Malaparte imagine une révolte de ses compatriotes contre Mussolini. À travers cette vengeance bouffonne du peuple contre le dictateur (loin de sa mort expédiée d'avril 1945), il célèbre le caractère profond des Italiens, le goût de l'ironie, de la dérision qui les sauve en toute occasion. C'est un thème constant de son oeuvre, parfois décliné à l'envers quand il les critique sans pitié, mais il en donne ici une représentation digne de Bruegel puisqu'il appelle de ses voeux la résurgence d'une coutume de la Renaissance qui narguerait " Le Grand Imbécile " et le ridiculiserait définitivement, seule fin digne de celui qui a été une injure permanente au goût, au beau, à la raison. On rit beaucoup, d'autant plus que Malaparte a écrit Le Grand Imbécile en 1943, après la chute de Mussolini, à la lecture de ce texte exalté et d'une grande drôlerie,

02/2012

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Poches Littérature internation

Le compagnon de voyage

"Le lieutenant tombe à son tour. "Si je meurs, ne me laisse pas ici", murmure l'officier à son ordonnance, le chasseur alpin Calusia. C'est un Bergamasque puissant, au visage innocent et bon, qui balbutie en dialecte quand il est ému, et rougit. "Ne me laisse pas ici, Calusia, ramène-moi chez moi, à Naples. Chez ma mère. Palazzo Pignatelli, Monte di Dio, Naples..."" 1943, Calabre, Italie. Après le renversement de Mussolini et la signature de l'armistice, l'ordonnance Calusia promet à son lieutenant de le ramener chez lui, quoi qu'il en coûte. Commence un long voyage qui le mènera sur les chemins de la désolation et du chaos. Sans perdre espoir, Calusia poursuivra sa route et découvrira ce que l'humanité a de plus vil, mais aussi de plus noble.

10/2010

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Poches Littérature internation

Sang et autres nouvelles

L'auteur de Kaputt et de La Peau fut un héros mondain, un homme d'engagements et de provocations, dont l'existence mouvementée suscitait le vertige. Ses multiples facettes et son goût du transformisme ont fait de lui une figure protéiforme que dévoile en partie cette oeuvre peu connue mais exceptionnellement intense. Récits d'enfance, histoires insulaires, scènes d'un réalisme tantôt magique, tantôt cruel et tragique, ces nouvelles manifestent la nostalgie d'un étrange paradis perdu, une quête involontaire d'affection et de racines, et comme le regret d'avoir été abandonné - image solitaire et désespérée de Malaparte, image chatoyante, pourtant, où le vermeil domine.

11/2010

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Poches Littérature internation

Le Soleil est aveugle

Parmi des Alpes vertes, bleues, cauchemar cotonneux ou brillant, des officiers paternels donnent des ordres à des Alpins ingénus qui courent sous les obus après des marmottes affolées. L'un de ces officiers, un capitaine, se prend d'affection et de pitié (d'amour ?) pour une estafette garçon vacher, portant une cloche de vache autour du cou. Ce soldat-mulet se fera tuer, comme des centaines d'autres bêtes de somme, humaines et animales, entêtées et joyeuses, sur les neiges du Mont-Blanc. Et le capitaine, se sentant responsable de sa mort, deviendra fou.

02/1999

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Littérature Italienne

Technique du coup d'Etat. Les Cahiers rouges

Comment s'emparer d'un Etat à l'ère de la modernité, et comment le défendre ? Voilà la question à laquelle Malaparte répond dans cet essai publié pour la première fois en 1931. La première édition a été française, chez Grasset, et le livre a été interdit dans toutes les dictatures du moment, pour n'être traduit en Italie qu'en 1948. Selon Malaparte, le temps des révolutions populaires est terminé. Nul besoin désormais de mobiliser un peuple afin de conquérir le pouvoir. Pour renverser un régime, il suffit d'une organisation technique et tactique, d'un nombre restreint d'individus capables de paralyser, pendant quelques heures, les administrations. Il illustre cette thèse en analysant le coup d'Etat bolchevique de 1917, la victoire du Polonais Pilsudski contre les Soviétiques en 1920, le putsch manqué de Kapp la même année à Berlin, et consacre un chapitre au 18 Brumaire de Bonaparte. Loin d'être un traité sec et analytique, ce livre donne l'occasion à Malaparte de déployer son génie du portrait. Et voici un homme politique allemand qui n'exerce pas encore le pouvoir au moment où est publié le livre : hystérique, jaloux, peureux, tous traits de caractère qui ne pourront le mener qu'à une férocité impitoyable et sans limite. Ce politicien, c'est Hitler, et la description est prophétique. Théorie impeccable, art du portrait et pénétration psychologique font de ce livre un classique. Et ce n'est pas parce que les réseaux sociaux sont arriver qu'il s'agit moins, à un moment donné, de prendre d'assaut un bâtiment symbolique du pouvoir... Tous ceux qui se rappellent le 6 janvier 2021 à Washington le savent.

03/2022

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Critique littéraire

Dans le bouillonnement de la création. Le monde mis en scène par Curzio Malaparte (1898-1957)

Journaliste, essayiste, prosateur, poète, romancier mais aussi à ses heures réalisateur, photographe ou architecte, Curzio Malaparte (1898-1957) reste, malgré un succès public durable qui dépasse largement les frontières italiennes, un oublié de l'histoire littéraire du XXe siècle. S'il suscite actuellement un regain d'intérêt, c'est surtout dans la mesure où sa participation aux deux guerres mondiales, ainsi que sa trajectoire du fascisme au communisme et au catholicisme en font le miroir des contradictions de son temps. Or, est-ce bien là son principal mérite ? Aurélie Manzano propose un parcours à la fois chronologique et thématique dans l'oeuvre malapartienne en s'appuyant sur l'analyse du rapport entre l'univers et la page écrite. La curiosité insatiable que l'écrivain projette sur le monde qui l'entoure dégénère, au contact de l'événement-guerre, en plongée macabre dans les atrocités de l'histoire. Les pages cruelles et hallucinées de Kaputt (1944) ou de La Pelle (1949) marquent l'apogée d'une écriture qui voudrait rendre compte de la réalité tout en refusant de s'en satisfaire. Face au visage décevant de l'histoire, Malaparte échafaude un rêve de "recommencement" à la fois individuel (grâce au "mythe de l'auto-engendrement") et collectif (dans une perspective eschatologique), mais ne renonce jamais définitivement à poursuivre dans le monde cette quête désespérée de sens qui nous le rend si proche.

09/2017

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Critique littéraire

Malaparte, vies et légendes

Curzio Suckert dit Malaparte (1898-1957), écrivain italien de père allemand à vocation cosmopolite, a défié toutes les conventions de son temps, dans une épopée flamboyante où se mêlent d'un bout à l'autre vies et légendes multiples. Talent précoce, à la sensibilité éveillée par les carnages de 1914, dont il fit l'expérience comme volontaire en France, conspirateur roué, envoyé spécial sur tous les fronts de guerre, capable de passer des salons aux tranchées, des usines aux longues marches, des bûchers aux bénitiers, de Lénine à Hitler, de Mussolini à Mao, des anarchistes au Pape, militant de toutes les causes et de leur contraire, Malaparte fut un précurseur incontournable de l'intellectuel engagé.Mythomane, exhibitionniste, séducteur invétéré, "caméléon" prêt à servir tous les pouvoirs et à s'en servir, l'auteur mondialement célèbre de Technique du coup d'Etat, de Kaputt et de La peau aura tout fait pour cacher son vrai visage. Prophète de la décadence de l'Europe face aux puissances globales (URSS, Etats-Unis, Chine) et aux idéologues de masse (fascisme, communisme, tiers-mondisme), il demeure le grand inconnu parmi les interprètes majeurs du XXe siècle. Cette biographie écrite spécialement pour le public français, se propose, à partir d'un immense matériel souvent inédit, d'offrir le portrait de celui qui voulut "perdre à Austerlitz et vaincre à Waterloo".

02/2011

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Biographies

Du côté de chez Malaparte

En mars 1950, Curzio Malaparte invite Raymond Guérin à venir passer quelques semaines chez lui, à Capri, dans sa célèbre maison la Casa " come me ". Du côté de chez Malaparte est le récit de ce séjour. Guérin y consigne ses impressions devant cette extraordinaire maison, les conversations avec son hôte, les rencontres... Mais nous sommes loin ici d'un journal de voyage, nous sommes au contraire au cour de la littérature, celle de Malaparte, éclairée par les conversations entre les deux amis, mais aussi celle de Guérin qui, à travers son regard, nous en apprend beaucoup sur lui-même et sur son écriture. Ce travail d'analyse de son œuvre propre, de la façon dont elle est perçue, Raymond Guérin le poursuit durant son séjour à la Casa " come me " en écrivant Fragment testamentaire, lettre ouverte adressée à Delphine, l'héroïne de Parmi tant d'autres feux... et de Les poulpes. Il se glisse ainsi dans la peau de Monsieur Hermès, son héros, pour se livrer à un sombre et amer état des lieux de son travail d'écrivain aux prises avec la critique et la censure. Fragment testamentaire contraste fortement avec l'enthousiasme du texte sur Malaparte, comme s'il était une zone d'ombre révélée par le puissant soleil de Capri.

02/2024

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Critique littéraire

Malaparte. Vies et légendes, Edition revue et augmentée

Curzio Suckert, dit Malaparte (1898-1957), écrivain italien de père allemand, auteur internationalement connu de Technique du coup d'Etat, Kaputt, La peau, est une des personnalités les plus originales et les plus dérangeantes du XXe siècle. Si l'intellectuel est encore lu et admiré, l'homme a eu en général mauvaise presse et passe pour un "caméléon" opportuniste. Cette première biographie réfute ce cliché en montrant la cohérence intime et la modernité de cet interprète prophétique de la décadence de l'Europe face aux nouvelles puissances globales (URSS, Etats-Unis, Chine) et aux idéologies de masse (fascisme, communisme, tiers-mondisme). Envoyé spécial sur tous les fronts de guerre, capable de passer des salons aux tranchées, des bûchers aux bénitiers, de Lénine à Staline, de Mussolini à Mao, Malaparte annonce et incarne les paradoxes de l'intellectuel engagé.

09/2012

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Littérature française

Amour propre

Giulia n'a hérité de sa mère que son prénom, italien comme elle, et un livre, La Peau de Curzio Malaparte. Elle a grandi seule avec son père et avec les textes de cet écrivain mal-aimé, puis elle est devenue mère par défi, par hasard ou par devoir. Elle a divorcé. Ses enfants ont grandi et elle a besoin de vivre sans eux maintenant. Elle décide de partir seule, à Capri, dans la villa Malaparte, pour écrire un livre et revenir sur sa vie. L'oeuvre de Malaparte, ce qu'elle lit, découvre dans cette maison mythique, sa solitude, le silence des pièces où sont passés tant d'hommes et de femmes qu'elle admire, tout cela sert sa quête : quelle mère a-t-elle été, quelle éducation a-t-elle reçue, a-t-elle donnée ? Elle s'interroge : a-t-elle aimé ses enfants ? est-elle égoïste en regrettant la vie qu'elle aurait pu avoir sans eux ? Sylvie Le Bihan signe un roman magnifique sur la filiation, le désir de liberté, la place des femmes et des mères dans notre société. Un livre bouleversant, dérangeant, profond et beau. Version Femina.

01/2022

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Récits de voyage

Le goût de Paris

Paris et la littérature sont indissociables. Paris suscite la littérature et la littérature façonne Paris. Cette déambulation évoquera les grands noms, les grands lieux, les grands rendez-vous, mais jouera aussi de l'anecdote, de l'éclectisme, du singulier et du particulier. Pour donner envie de venir à Paris, d'y habiter, de profiter de sa vie diurne et nocturne, d'en partir pour mieux y revenir... Paris est un décor, Paris est une mémoire, mais Paris est vivante. Défense et illustration en compagnie de Franz Kafka, Jack Kerouac, Curzio Malaparte, Henry Miller, Aristide Bruant, Henri Calet, Gérard de Nerval, Maupassant, Jacques Prévert, Roland Topor, Blaise Cendrars, Colette, Léon-Paul Fargue, Marcel Proust, George Sand, Vidocq, Verlaine, Simone de Beauvoir, Michel Déon, Ernest Hemingway, Annie Ernaux, Patrick Modiano, et bien d'autres...

03/2018

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Animaux, nature

Guerre et pêche. Histoire de pêche

Pendant les combats, la vie continue pour les poissons. Et aussi pour les rares audacieux qui, malgré les dangers de la guerre, n'ont pas hésité à tremper leur ligne dans l'eau, même lorsque le cours de la rivière servait de ligne de front. On a toujours pêché pendant les guerres, qu'elles aient été grandes ou petites. Pêché pour manger, pêché pour survivre, mais aussi par passion, par goût du défi ou de la transgression. Et parfois, le miracle s'est accompli : lorsqu'ils se rencontraient par hasard, les pêcheurs ennemis "oubliaient" de se tirer dessus. C'est ce que racontent Ernest Hemingway, Curzio Malaparte, Pierre Clostermann, Guy de Maupassant et les autres auteurs réunis par Pierre Affre dans cet ouvrage et qui ont en commun d'avoir affronté les affres de la guerre une canne à la main.

03/2017

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Biographies

Les trente-deux marches. Les secrets de la villa Malaparte

Pour tous ceux qui l'ont approchée, de près ou de loin, c'est une oeuvre obsédante. Temple païen, lanterne magique posée sur un piton rocheux ? La villa Malaparte, à Capri, est d'abord et surtout un autoportrait de pierre. Il faut se replonger dans la vie rocambolesque de Curzio Malaparte, cet "Architalien" né en 1898, pour percer le mystère de son aura. Fasciste de la première heure devenu antifasciste et placé sous surveillance par Mussolini, l'écrivain se muera, sur le tard, en admirateur de Mao Tsé-toung. L'auteur de La Peau et de Kaputt échappe à toute définition. Mystificateur né, aventurier impénitent, plus proche de Blaise Cendrars que de Louis-Ferdinand Céline, l'écrivain est resté à la fois ébloui et traumatisé par la guerre. Il a fait de sa maison un rempart contre la banalité. Construite entre 1938 et 1943, la villa Malaparte est un des vestiges les plus singuliers de l'architecture du XXe siècle. D'inspiration rationaliste, courant en vogue sous le régime fasciste, elle s'est émancipée de son esquisse originelle pour devenir un monument surréaliste. Son toit-terrasse qui domine les rochers et son grand escalier pyramidal sont célèbres dans le monde entier. Jean-Luc Godard y a tourné Le Mépris, avec Brigitte Bardot, en 1963. Fritz Lang a voulu y imaginer le retour d'Ulysse, sous la caméra de Godard. A Capri, on parle du rite de la montée des marches. Soigneusement restaurée et préservée par ses héritiers, la villa reste une oeuvre mystérieuse, un mausolée dédié à l'insolence et l'insoumission. D'une plume vive et sûre, Pierre de Gasquet nous invite dans le Capri littéraire du siècle dernier, et entrouvre la porte sur les mystères d'une villa légendaire et d'un écrivain rebelle, qui voulut bâtir "une maison à son image" .

05/2023

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Cinéma

Ma drôle de vie

A la veille de IIe Guerre mondiale, Corinne Luchaire est une jeune star du 7e Art, promise à brillant avenir d'actrice. Mais c'est aussi la fille de Jean Luchaire, directeur des Nouveaux Temps à partir de novembre 1940 et imposé par son ami Otto Abetz à la tête des organisations professionnelles de presse : la Corporation nationale de la presse française. Jean Luchaire prônera ouvertement la Collaboration - bien qu'ayant protégé des juifs, notamment Simone Kaminker, la future actrice Simone Signoret). En 1944, à Sigmaringen, son père lancera encore un quotidien destiné aux français du STO et sera nommé commissaire à l'information de la Commission gouvernementale créée par Fernand de Brinon. Réfugié en Italie, la famille Luchaire est finalement arrêtée et le père condamné à mort et exécuté le 22 février 1946. A travers le regard sincère et souvent ingénu de Corinne Luchaire, ses confidences et ses souvenirs - notamment ses rencontres ou ses amitiés dans le monde de la politique (Otto Abetz, Curzio Malaparte, le ministre de Mussolini Pavolini, les Français de Sigmaringen, etc.) et du spectacle (Jean-Pierre Aumont, Danielle Darrieux, Fernand Gravey, Michel Simon, Charles Trénet, Ray Ventura, etc.), tous les événements dramatiques, mais aussi bouleversants et fascinants d'une époque qui ne cesse encore aujourd'hui de nous hanter.

08/2018