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Bifrost N° 91 : Spécial fictions

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Science-fiction

Bifrost N° 91 : Spécial fictions

Mon portable vibre. Je paie le taxi. Je m'époumone : "Les enfants, papa est rentré !" Un ballon de foot traîne sur la pelouse. Mon téléphone vibre à nouveau. Je regarde l'écran. Liz. J'appuie sur le bouton sans y penser. Je trébuche sur un gant de baseball. La voix dans l'écouteur monte et descend en montagnes russes. "Il faut que je te parle." Une pointe me traverse le coeur. "Moi aussi. - Je ne sais pas à qui le dire. Même Nathan, je ne suis pas sûre qu'il me croirait." Je couvre le micro de la main et crie : "Jérôme ! Charles !" "J'ai fait vérifier les données, murmure Liz. J'ai fait amplifier les courbes. Et le résultat est l'a, presque imperceptible. J'ai refait trois fois les tests." Un cri traverse le quartier. Le chien des voisins hurle. Un picotement dans ma nuque. "Charles ! Jérôme !" Des sirènes de police percent l'air. Olivier Caruso Ex Silentio

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Science-fiction

Bifrost N° 107 : Special fictions

Voici les causes du désastre : Premièrement ? : l'estimation de la température de la planète était incorrecte. La balise n'aurait jamais dû être installée. Ce monde ne peut pas supporter davantage la vie humaine que les déserts glacés de nos pôles. Deuxièmement ? : mes compagnons sont tous morts. J'ignore au juste ce qui est arrivé? ; sans doute des défauts d'encodage, une défaillance au cours de la transmission ou une erreur dans la réception de la balise. Quelle qu'en soit la cause, le résultat est le même. Ils ne se sont jamais réveillés. L'analyse de la balise en dira davantage, mais un premier diagnostic a révélé que des séquences entières de leur téléchargement étaient manquantes, ou altérées, ou dans un ordre chaotique. Les matériaux de leurs réceptacles ont été traités par le système de recyclage. Troisièmement : la plupart des dépôts sont perdus, endommagés ou inaccessibles. J'ai retrouvé le premier à treize kilomètres de son emplacement initial et à trois cents mètres au fond d'une crevasse. Mon scanner a indiqué qu'il se trouvait sens dessus dessous, encastré dans la glace. Il est bloqué là depuis déjà plusieurs centaines d'années et fait désormais partie du glacier. Pas question de descendre dans cette faille pour le dégager... Ray Nayler Sarcophage

07/2022

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Science-fiction

Bifrost N° 97 : Sabrina Calvo. Cybermagicienne

Donc vous voulez que je vous parle d'Hayley. Non, j'ai l'habitude. Enfin, je devrais. On ne s'intéresse jamais qu'a ma soeur. C'était une journée sinistre et pluvieuse d'octobre ; l'air sentait les feuilles mortes. Les tupélos noirs qui bordaient le terrain de hockey sur gazon avaient rougi, comme une piste d'empreintes de pas sanglantes laissée par un géant. J'avais une interro de français et je devais prévoir une semaine de menus végans pour quatre personnes en cours de science de la consommation. Vers midi, Hayley m'a textée de Californie. "Je sèche les cours. Q et moi on roule vers le festival là !!! " Je l'ai ignorée. Elle adorait me taquiner avec les joies de la vie en fac. Je l'enviais, mais je refusais de lui donner la satisfaction de le montrer. Dans l'après-midi, maman m'a textée. "Tu as des nouvelles d'Hayley ? " Non. La loi du silence, entre soeurs, c'était sacré. Son petit ami resterait un secret. "Si tu en as, appelle-moi de suite." J'ai rangé mon phone. Elle était du genre surprotecteur. Dès mon retour du hockey, j'ai compris qu'il y avait un loup. Dans l'allée était garée la voiture de ma mère qui ne sortait jamais si tôt du boulot. La télé était allumée au sous-sol. Maman la regardait, toute pâle. D'une voix étranglée, elle a dit : "La résidence universitaire m'a appelée. Hayley est partie à un Festival de musique. Il y a eu une fusillade." Ken Liu, Pensées et prières.

01/2020

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Science-fiction

Bifrost N° 96 : William Gibson. Auteur matriciel

"La matrice tire son origine des jeux d'arcade, dit la voix ofF, des premiers programmes graphiques et des expériences militaires sur les prises crâniennes". Sur le Sony, une guerre cosmique en deux dimensions disparut derrière une Forêt de Fougères calculées pour démontrer les possibilités spatiales des spirales logarithmiques ; puis défilèrent des images militaires d'un bleu Froid, animaux de laboratoire branchés sur des appareils de tests, casques reliés à des commandes de tir de tanks ou d'avions de chasse. "Le cyberespace. Une hallucination consensuelle ressentie au quotidien, dans le monde, par des milliards de techniciens autorisés, par des enfants y découvrant des concepts mathématiques... Une représentation graphique des données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une impensable complexité. Des traits lumineux alignés dans le non-espace de l'esprit, des amas et des constellations d'inFormation. Tels les éclairages d'une ville qui s'éloignent...".

10/2019

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Science-fiction

Bifrost N° 90 : Edmond Hamilton. Le roi des étoiles

Le film se déroulait dans mon esprit, clair comme de l'eau de roche, et je me retrouvais dans la cellule 14 de la Fusée Quatre tandis que les minutes s'égrenaient et que les parois vibraient chaque fois qu'avait lieu l'explosion qui lançait l'un des engins : les dix hommes dont je Faisais partie patientaient là, dans leur hamac, prisonniers à l'intérieur de cette boite de métal sans fenêtres et de forme bizarre. On attendit jusqu'au moment où l'énorme main de géant s'abattit sur nous et que son soufflet nous enfonce dans les ressorts de nos couchettes, nous écrasant à nous étouffer, alors qu'on luttait pour respirer, que le sang nous rugissait dans la tête, que notre estomac se soulevait en dépit de toutes les pilules qu'on nous avait fait ingurgiter et qu'on entendait rire le géant. Broum ! Broum ! Broum ! Il semblait que ces soufflets ne s'arrêteraient jamais ; ils nous martelaient le ventre, nous coupaient le souffle ; on entendait vomir un gars, un autre sanglotait et le Broum ! Broum ! meurtrier riait toujours. Puis le géant cessa de rire, de nous souffleter, et on sentit à nouveau ce corps douloureux et tremblant qu'on était surpris de redécouvrir. Walter Millis jura tout son saoul dans le hamac au-dessous de moi. Breck Jergen, notre sergent d'alors, se débarrassa péniblement de son harnais pour venir voir où nous en étions, puis, dans le brouhaha, une voix Faible, cassée, annonça, hésitante : " Breck. je crois que je suis blessé... "

04/2018

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Science-fiction

Bifrost N° 93 : Peter Watts : le choc du futur

"Asante part en hurlant. L'enfer est une chambre de réverbération pleine de cris, d'eau de mer et de chocs métalliques. Des ombres monstrueuses passent sur les cloisons, de la lumière verte ondule et s'entrecroise sur la moindre surface. Telles des créatures qui surgissent d'un lagon brillant, les Sahilites émergent du puits central en ouvrant le feu : le milieu du corps de Rashida explose en une brume sombre, sa moitié supérieure tombe sur le pont. Kito est toujours en train de se trainer vers le fusil à harpon sur le séchoir... comme si un vieil outil de pêche pouvait repousser ces monstres avec leurs Flingues, leur air comprimé et leurs petites cartouches qui s'enfoncent loin dans votre chair avant de vous montrer l'effet sur vos intestins de la libération de cinq cents atmosphères. Asante a moins que ça. Il n'a que ses poings..." Peter Watts. ZeroS.

01/2019

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Science-fiction

Bifrost N° 44 : Joëlle Wintrebert

Hellas touche ses yeux, incrédule, terrifié de les trouver aussi secs que le corps de Lyse. Penché sur sa femme, il voudrait pleurer, pleurer encore, arroser de ses larmes les seins, les épaules, le visage flétris de son amour perdu, mais il demeure immobile, courbé, une pietà de plâtre, stérile, tari. J'ai peur. Le goût du sang vient sur sa langue et il s'aperçoit que ses dents ont scellé ses lèvres. Il n'a plus de bouche. Il ne veut plus avoir de bouche. Il doit réfréner les cris qui montent en lui. Il les mord avant qu'ils ne sortent. Tais-toi, tais-toi, ou tu embrasseras la révolte et l'horrible folie te prendra, comme elle a déjà pris tes amis. Il est vain de menacer le dieu impie qui vole toute l'eau de leurs femmes. Dieu d'eau. Qui donne la vie, la mort et la folie. Lyse, ne me laisse pas seul sur la rive, seul devant l'Autre, tout seul à décider de vivre ou de mourir. Il soulève le corps dont il a tant aimé la souplesse et qui n'est plus que brindilles cassantes. Les bras de Lyse se ferment sur sa taille, ses yeux engloutis le fixent, sa bouche craquelée s'ouvre et, au fond de la cavité obscure, il voit la langue de sa femme bouger tel un animal prisonnier. Deux mots chuintent, forcés contre le palais asséché : " Emmène-moi. " Joëlle Wintrebert - Hydra

10/2006

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Science-fiction

Bifrost N° 35 : Aventures spatiales

Un bruit d'explosion à ma droite, de métal outragé se répandant dans l'air gelé, y perdant sa chaleur, déchiqueté, vermicelles et banderoles, étincelles et flammes étendards annonçant trois mort ! Je ne vois pas ce que mon esprit imagine. J'entends le cri de Dylan - amour et terreur mêlés - mon prénom hurlé, deux ou trois fois... mon cerveau refuse de compter les mots en de telles circonstances... j'entends l'homme que j'aime à travers l'instant tendu qui m'emprisonne, la chute si courte et pourtant si longue, car s y reflète une vie en accéléré. J'imagine Dylan sanglé dans son fauteuil anti-g, forçant sur les commandes, trop près de la bulle de vitracier du cockpit, le visage déformé par l'effort et la peur. J'entrouvre les yeux une seconde, minuscule victoire sur la terreur qui m'étrangle. Dans le lointain, Dylan crie, assis dans son siège-baquet, insecte vociférant découpé à contre-jour sur la toile ronde du cockpit. Mes mains, protègent mon ventre, si précieux. L'urine piquante m'éclabousse les jambes et le bas de la combinaison boudinée auteur de mes mollets. Nous touchons le sol.

07/2004

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Science-fiction

Bifrost N° 95 : La Lune. 50 ans après Apollo 11, la vérité enfin révélée...

Les entretoises en titane, d'un diamètre de crayon, n'étaient pas conçues pour supporter l'impact. Les parois de pressurisation, minces comme des Feuilles de papier, avaient Fléchi et éclaté, éparpillant les débris dans le vide et sur un kilomètre carré de sol lunaire. Un instant avant l'impact, elle avait pensé à vider les réservoirs. Il n'y avait pas eu d'explosion, mais même un atterrissage en douceur aurait détruit le Moonshadow. Dans l'étrange silence, le Fragile vaisseau s'était brisé et disloqué telle une canette broyée. Elle se redressa sur le sol lunaire gris et regarda alentour. Son ombre s'étalait devant elle, Flaque d'encre affectant une Forme humaine Fantastiquement étirée. Le site, chaotique, stérile, se présentait en lavis soutenus de gris et de noirs. "Grandeur et désolation", souffla-t-elle. Dans son dos, le Soleil Frôlant les montagnes allumait des reflets sur les échardes de titane et d'acier éparpillées sur la plaine grêlée. Patricia Jay Mulligan considéra ce paysage accablant et s'efforça de retenir ses larmes.

07/2019

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Science-fiction

Bifrost N° 92, octobre 2018 : Theodore Sturgeon. Le trop humain

"J'estime que les nouvelles de Sturgeon égalent celles de Maupassant. Elles sont meilleures que celles de O. Henry, de Damon Runyon, de Ring Lardner — vous savez, les plus grands nouvellistes... Je pense qu'elles sont meilleures que celles de Hemingway (les romans de ce dernier, c'est encore autre chose). On parle d'un écrivain de cette stature. Dans la mesure où la nouvelle est un art, Sturgeon est le nouvelliste américain par excellence. Qu'il écrive de la science-Fiction relève d'un magnifique accident." Samuel R. Delany

10/2018

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Science-fiction

Bifrost N° 94 : John W. Campbell : façonneur d'âge d'or

Quelque chose me contraignait à rester là, comme si une main gigantesque se Fût posée sur ma nuque. Une idée me traversa l'esprit. Je regardai le soleil et sursautai : quatre ou cinq Fois plus gros qu'a l'ordinaire, rouge sang mais pourtant loin de se coucher, il était suspendu 'a quarante-cinq degrés au dessus de l'horizon. Aucune parcelle de chaleur ne semblait en émaner : cet astre était Froid ! D'instinct, j'avais d'abord admis comme allant de soi me trouver toujours sur Terre, mais je comprenais que c'était impossible. J'étais Forcément arrivé sur une autre planète, gravitant autour d'un autre soleil — une planète glacée couverte d'une neige née de l'air congelé. La terrible réalité de ma situation me transperça : j'évoluais sur un monde pétrifié sous les rais d'un soleil mort ! John W. Campbell Le Ciel est mort

04/2019

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Théâtre - Essais

Parages N° 11 : Numéro spécial Marie Ndiaye

Parages, revue de réflexion et de création consacrée aux écritures contemporaines, propose un numéro spécial sur Marie NDiaye. Inédits, textes d'auteur.rice.s, paroles d'artistes de théâtre, points de vue de chercheur.euse.s composent l'ensemble des contributions. C'est à la croisée de ces différents regards que l'oeuvre dramatique de Marie NDiaye, travaillée par la tonalité du conte et le registre du fantastique, rythmée et emportée par une langue ample et sophistiquée, et traversée par les thèmes de la domination et de la "dévoration", est éprouvée et réfléchie.

02/2022

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Poches Littérature internation

Fictions

"Des nombreux problèmes qui exercèrent la téméraire perspicacité de Lönnrot, aucun ne fut aussi étrange - aussi rigoureusement étrange, dirons-nous - que la série périodique de meurtres qui culminèrent dans la propriété de Triste-Le-Roy, parmi l'interminable odeur des eucalyptus. Il est vrai qu'Eric Lönnrot ne réussit pas à empêcher le dernier crime, mais il est indiscutable qu'il l'avait prévu. ". .

11/2018

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Photographie

Fictions

Sur fond noir et sol noir, des personnages habillés de noir se livrent à des actions collectives dont le sens nous échappe. Saugrenues, poétiques ou inquiétantes comme dans un rêve, les scènes ne semblent pas étonner ceux qui les interprètent : ils gardent, quelle que soit la situation, un sérieux de cérémonie. Les modèles sont de tous âges. Les signes sociaux sont effacés par l'harmonie noire de leurs sobres vêtements. A la différence de ses travaux antérieurs, qui s'inspiraient de codes visuels établis (Rugby, Pornographie, Actualités), Edouard Levé a conçu ces tableaux vivants d'imagination en les dessinant, sans se référer à un univers sémiologique préexistant. Il déjoue les certitudes de la représentation. Le sens fuit à mesure que l'on s'en approche. Aucune solution n'est donnée à ses rébus esthétiques. Quant au texte, il ne faut pas compter sur lui pour nous révéler des secrets. Ni critique d'art explicative ni poésie traquant l'analogie du verbe et de l'image, il s'inspire des photographies pour mieux les brouiller. L'auteur adopte le point de vue de personnages choisis dans certaines photographies, et décrit ce qu'il perçoit de la scène à la première personne. Les remarques de cette collection de fantômes s'enchaînent sans transition.

04/2006

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Science-fiction

Bifrost N° 106 : Kim Stanley Robinson : terraformeur utopiste

Au premier anniversaire de la mission, Jasper, encore nu, encore fâché, décrète qu'ils sont piégés dans une simulation. "Réfléchissez, débiles." Du plat des mains, il pousse contre le plafond bas en métal, fléchissant ses bras d'os et de tendons. "Le lancement, c'était comme à l'écran, non ? L'énorme grondement, le compte à rebours interminable, l'inversion de gravité. Un véritable film." A deux mètres de là, Beatriz est sous perf. Un tuyau sinue jusque dans son poignet tout meurtri ; le cocktail chimique la cloue au matelas en mousse à mémoire de forme. Elle se rappelle le lancement. Un vigile qui kiffait ses tatouages de la Santa Muerte lui a refilé en douce un sandwich au salami, genre ceux qu'elle achetait à la supérette avec sa mère. Elle a vomi ce dernier dîner quand ils sont passés en apesanteur ; il flottait dans la cabine comme un ballon pourri. Beatriz ne prend plus la peine de répondre à Jasper, sauf quand ils baisent...

04/2022

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Science-fiction

Bifrost N° 88 : Greg Egan : les temps futurs

Debout dans la salle de bain, Adam récita l'incantation griffonnée sur la serviette en papier, s'attendant presque à voir quelque apparition au regard mauvais prendre sa place dans la glace une fois la dernière syllabe prononcée. Dans son cou, la clapet se courba puis se détacha dans un petit bruit sec. Adam se saisit de la plaque de peau avant qu'elle ne tombe et la déposa sur une feuille d'essuie-tout bien propre. Il avait du mal à voir l'intérieur de l'ouverture, tout en n'étant pas certain de le vouloir véritablement, mais il trouva le port au toucher sans souci. Il retourna dans la chambre, prit la carte mémoire sur la table de nuit avant de s'allonger, prenant soin de baisser l'intensité des lumières. [... ] Adam positionna la carte mémoire. Greg Egan La Vallée de l'étrange

10/2017

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Science-fiction

Bifrost N° 85 : Thierry Di Rollo : No future ?

SORN N'A PLUS FAIM depuis longtemps. Il se contente de survivre à l'absence ; par-delà quelques parsecs, loin de ce monde en périphérie de la nébuleuse N-24 où il vient d'atterrir, elle s'en est allée au creux de l'espace noir. Et souvent elle vient lui sourire dans ses pseudorêves. Naëva est là, au sommet d'une vieille colline. Elle l'attendait depuis son dernier passage et la jeune Femme n'a montré aucun signe d'impatience. Tous deux se retrouvent ainsi dans la lumière mordorée d'un soir ; un air doux glisse sur cet endroit qu'il ne connaît pas vraiment, toujours un peu le même d'une Fois à l'autre, jamais tout à Fait différent. Le Temps n'existe pas. Il y a un soleil rouge accroché au Fond jauni du ciel. Lorsque Sorn le veut bien, il peut apercevoir des arbres grèges qui pointillent les champs nus, là-bas, aux Franges brumeuses des grandes vallées...

01/2017

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Science-fiction

Bifrost N° 110 : Alastair : frontière de l'infini...

"Je me suis sentie tout à coup très seule, vulnérable. Une brise soufflait de la mer et me projetait du sable dans les yeux. Le soleil basculait vers l'horizon et il ferait bientôt froid. Au moment où les prémices de la pani que montaient en moi, un homme est sorti de la maison en se frottant vivement les mains. Puis il a emprunté un sentier pavé dans ma direction. " Ravi de vous voir ici, Carrie. " Je me suis brusquement sentie idiote d'avoir envisagé que Zima ne vienne pas. " Salut ", ai-je répondu, mal à l'aise. Mon hôte m'a tendu la main. Je l'ai serrée et j'ai perçu la texture légèrement plastique de sa peau artificielle. Aujourd'hui, elle était gris étain. " Allons nous asseoir sur le balcon. Le crépuscule est un beau spectacle, n'est-ce pas ? " J'ai acquiescé : " En effet. " Il s'est détourné, s'est dirigé vers la maison. Ses muscles, contractés par la marche, saillaient sous sa peau à la couleur métallique. Des éclats pareils à des écailles sur la chair de son dos tissaient comme une mosaïque de puces réfléchissantes. Il était aussi beau qu'une statue ; une panthère puissante et déliée..." Alastair Reynolds Bleu Zima

04/2023

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Loisirs

Spécial années 90. 100 % jeux

Pour tester ses connaissances et celles de ses amis sur : Les questions de société ; La musique ; Le cinéma ; Les émissions et les séries ; Le sport ; Les innovations technologiques. Avec toutes les réponses aux 160 questions dans le livret de 16 pages.

09/2017

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Science-fiction

Bifrost N° 105 : Leigh Brackett. La dame sur mars

Il pleuvait sur la vallée depuis trente-six heures, une pluie drue, ininterrompue. Le sol était saturé. Le moindre repli aux flancs hérissés crachait un torrent boueux qui courait s'agréger aux autres torrents en contrebas avant de se déverser par des chenaux naturels dans la rivière. Une rivière qui, tirée de sa torpeur coutumière, roulait en rugissant tel un nouveau Mississippi, déchirant ses berges, s'étalant en une vaste tache jaune sur les champs et dans les rues de Grand Falls fuies par ses habitants en quête de hautes terres. Arbres déracinés et poutres emportées heurtaient les murs des vieilles bâtisses en brique de la grand-rue. Dans le hall de l'hôtel, les crachoirs de bronze flottaient de plus en plus haut, entrechoquant en un glas pitoyable leurs flancs sonores. Au sommet des crêtes fermant la vallée au nord-est et au sud-ouest, cachés par une main méticuleuse, deux petits mécanismes bourdonnaient sans interruption - des minisemeurs qui ne devaient rien à la technologie terrienne. Leur énergie s'épuiserait en quelques jours, mais pour l'heure, ils fonctionnaient avec une efficacité remarquable, propulsant un courant régulier de particules chargées d'électricité vers le ciel, ensemençant les nuages qui s'amassaient sur les crêtes. Dans la vallée, la pluie tombait toujours... Leigh Brackett Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel DOSSIER LEIGH BRACKETT : Dame de Mars, Vénus et autres mondes Interview de Leigh Brackett & Edmond Hamilton Colt & Chivalry : le cinéma selon Leigh Brackett Guide de lecture Bibliographie PAROLES DE REPRESENTANT : Olivier Legendre, diffuseur d'harmonie SCIENTIFICTION : la Cane aux OEufs d'Or : un entretien PRIX DES LECTEURS 2021 : les lauréats ET TOUTE L'ACTU DU LIVRE à travers 40 pages d'études et critiques

01/2022

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Critique littéraire

Bibliothèque. Tome 2, codices 84-185, Edition bilingue français-grec ancien

84 Denys d'Halicarnasse, 85 Héraclianus, 86 Jean Chrysostome, 87 Achille Tatius, 88 Synode de Nicée, 89 Préface à Eusèbe, 90 Libanius, 91-93 Arrien, 94 Jamblique, 95 Jean de Scythopolis, 96 Georges d'Alexandrie, 97 Phlégon, 98 Zosime, 99 Hérodien, 100 Hadrien, 101 Victorinus, 102 Gélase, 103-105 Philon, 106 Théognoste, 107 Basile, 108 Théodore, 109-111 Clément d'Alexandrie, 112-113, Clément de Rome, 114 Leucius Charinus, 115 Contre les Juifs. Métrodore, 116 Sur la fête de Pâques, 117 Pour Origène, 118 Pamphile et Eusèbe, 119 Piérius, 120 Irénée de Lyon, 121 Hippolyte, 122-124 Epiphane, 125 Justin, 126 Clément, 127 Eusèbe, 128 Lucien, 129 Lucius de Patras, 130 Damascius, 131 Amyntianus, 132-135 Palladius, 136 Cyrille, 137-138 Eunomius139-140 Athanase, 141-143 Basile, 144-145 Helladius, 146-148 Lexiques, 149 Pollion, 150 Julien, 151 Timée, 152 Elius Denys, 153 Pausanias, 154 Boethos, 155-156 Lexiques, 157 Moeris, 158 Phrynichos, 159 Isocrate, 160 Choricius, 161 Sopatros, 162 Eusèbe, 163 Vindanius, 164 Galien, 165 Himérius, 166 Antoine Diogène, 167 Stobée, 168 Basile, 169 Cyrille, 170 Préchristianisme, 171 Eustrate, 172-174 Jean Chrysostome, 175 Pamphila, 176 Théopompe, 177 Théodore d'Antioche, 178 Dioscoride, 179 Agapius, 180 Jean Lydus, 181 Damascius, 182 Eulogius, 183-184 Eudocie, 185 Denys d'Egée

01/1960

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Animaux, nature

Miaou N° 11, septembre-octobre-novembre 2020 : Spécial chatons

La revue bien-être pour votre chat et vous. Immersion dans la tête d'un chat : Rencontre avec Jessica Serra ou comment l'éthologie perce les secrets de nos chats. Grand matou et nouveau chaton a la maison : Le dossier miaou pour réussir cette adoption particulière. Nouveauté ! Des pages de jeux très chat ! Miaou enquête ! Mystère sur les litières... Chatons du monde sous toutes les latitudes. Artychat : Les chats dingues de Louis Wain. Nouvelles fiches "Bien dans mes poils". Quel chat de race vous correspond le mieux ? La suite du feuilleton Chat ira mieux demain ! et bien d'autres surprises...

09/2020

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Théâtre

Cercles / Fictions

Dans "Cercles / Fictions", l'inquiétude naît du croisement de courtes histoires autour de périodes de guerre ou de crise, du Moyen-Age à celle de 1914-1918, de crises domestiques en crise sociale. Qui mène le jeu ? Qui a pouvoir sur qui, en définitive ? Qui est au centre, la fiction ou la réalité ? Personnages : une multiplicité, pouvant être joués par 3 femmes et 5 hommes. Durée : 2 h 40.

06/2010

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Littérature érotique et sentim

Fictions intimes

" Notre rencontre, il y a un an…Tu entres en moi par la porte de l’imaginaire, tu t’y installes par la porte de la réalité. Toi, femme délicate au charme qui me bouleverse…Arrivé chez toi, je tombe des nuages dans un cocon de coton. Ton visage, tes yeux et ton être me parlent sans cesse de ces trésors que tu recèles. Et nos voyages à vélo, tes chapeaux sur la tête, tes vestes, tes jupes et pantalons…Et cette présence. Les hommes te regardent dans la rue et je me sens bienheureux d’être celui que tu regardes ainsi, sur les trottoirs, dans les bistrots, dans les restaurants et dans les salles obscures. A côté de nous, tu vois cette femme avec sa fille ? A un moment, je crois les entendre parler de nous et dire "Quel beau couple !". Je ne sais si je rêve mais cela est une marque en moi. Tu ouvres la joie au monde…". Moins journal intime que lettre ouverte destinée à la femme aimée, l’oeuvre de Thierry Tougeron évoque l’état amoureux en termes certes sensibles, mais aussi toujours prêts à basculer dans la poésie. Et la passion de se dire encore comme présence absolue de l’autre à l’esprit de l’amant, comme une douce possession, comme un désir perpétuel de conjurer l’absence. Une déclaration toujours renouvelée, infiniment remise sur le métier, tissée avec ce va-et-vient entre retenue et puissance des sentiments qui nous emporte avec lui.

01/2013

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Littérature française

Pures fictions

La fiction ne se contient plus. J'ignore si jadis elle acceptait plus aisément de rester où d'autres la posaient, entre art et légende. Je sais juste qu'aujourd'hui elle s'évade volontiers de ses lieux privilégiés. Elle se multiplie et même se dissipe jusque dans l'intime expérience de nos vies, avec une volatilité saisissante. Du coup, l'anxiété affabule ; les fantasmes mondialement communiquent ; les mémoires deviennent virtuelles ; à la nostalgie des images répondent les cerveaux des hommes voyageurs ; ce qui va m'arriver, je l'ai déjà vu dans un film. Notre contemporain serait cette ère que saturent de pures fictions éprouvées partout, par nous, sans cesse. Du moins est-ce le mythe qu'explore ce livre, à la fois recueil de nouvelles spéculatives, autobiographie par théorie, et feint traité du temps présent.

03/2013

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Littérature française

Birthday. Fictions

Chaque texte de ce recueil de nouvelles pousse une situation ou un fait (un fait divers par exemple) à son extrême logique. Se lèvent alors des multitudes de petites créatures, des hommes, oui des hommes à bien y regarder, minables ou dérisoires, avatars de personnages kafkaïens. Homoncules méticuleux et monstrueux, lancés dans des tâches démentielles, dérisoires, répétitives, destructrices. Jacques Géraud se situe dans la lignée des écrivains de l'absurde. Son écriture, son ton jouent d'une précision quasi maniaque qui débouche sur un comique sans pitié.

10/1989

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Bilingues

Fictions : Ficciones

"Maître des splendides possibilités littéraires de la métaphysique considérée comme partie intégrante de l'univers fantastique, adepte pratiquant de l'élégante rigueur du genre policier, riche d'une culture polyphonique peu commune et d'une formidable intelligence sans failles, joueur dans l'âme, Borges, dans les contes de Fictions, invente des systèmes à plusieurs degrés, des mondes, des mondes de mondes, labyrinthes de labyrinthes, dans lesquels le réel le plus élémentaire et l'imaginaire le plus débridé se fondent au sein d'une harmonie recomposée qui impose au chaos un ordre découvert dans l'esthétique des miroirs". Jean Pierre Bernès.

09/2002

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Poésie

Écrit(s) du Nord 41-42

Sommaire Au lecteur par Jean Le Boël p. 3 POEMES Suzanne Aurbach p. 8 Jean Azarel p. 11 Thibault Biscarrat p. 14 Philippe Blondeau p. 16 Jean-Paul Bota p. 20 Jonathan Chanson p. 23 Chantal Couliou p. 25 Pierre de La Fontaine p. 27 Claire Desthomas-Demange p. 29 Gérard Dhesse p. 31 Frédérique Duriez p. 32 Valérie Durif p. 34 Eric Godichaud p. 36 Francis Gonnet p. 38 Jean-Albert Guénégan p. 40 Michelle Hourani p. 41 Nicolas Jaen p. 43 Constantin Kaïtéris p. 46 Christophe Lévis p. 48 Fabien Marquet p. 50 Samuel Martin-Boche p. 52 Guy Mathieu p. 54 François Migeot p. 67 Hélène Miguet p. 69 Patricia Nolan p. 71 Myriam Ould-Hamouda p. 78 Chiara Pastorini p. 82 Yannick Resch p. 86 Jacques Robinet p. 88 Martine Rouhart p. 90 Lancelot Roumier p. 92 Anderson Sobze p. 94 Olivier Tomazyk p. 96 Anne-Marielle Wilwerth p. 99 Elvire Ybos p. 101 Kamal Zerdoumi p. 104 PROSES, RECITS, NOUVELLES Béatrice Aupetit-Vavin p. 108 Georges Chich p. 110 Nathalie Chocron p. 115 Pierre Joly p. 118 Martin Zeugma p. 128

10/2022

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Littérature française (poches)

Frictions

Cinq séquences d'une vie, cinq démons impossibles à chasser, si tant est qu'on veuille s'en débarrasser. Une mère paumée et possessive. Un père, absent, parti on ne sait où. Un fils, déchiré, qui promet : " Je ne te quitterai jamais. " Quelques décennies, quelques déconvenues affectives, quelques " frictions " pour livrer l'histoire d'un homme, de l'enfance à l'âge " mûr ", confronté à la mécanique de l'existence.

04/2005

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Science-fiction

Bifrost N° 89 : Nancy Kress ou les biosciences conjuguées au futur

Martin se réveilla dans un vaste lit blanc, aux côtés d'une brune endormie qui portait une nuisette en dentelle blanche. Il ne connaissait ni cette pièce, ni cette femme. Lentement, il se redressa sur son séant, dans l'attente de la douleur. Celle-ci brillant par son absence, il posa la main sur l'épaule de la dormeuse qui tressaillit, sans se réveiller ; ce léger mouvement lui fit retirer sa main, qu'il contempla - des doigts roses, robustes. Son alliance avait disparu...

01/2018