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Alexandre Vialatte

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Littérature française

ALEXANDRE VIALATTE LE MAGNIFIQUE. Textes choisis

Vialatte se doutait-il qu'il trouverait un jour son propre illustrateur en la personne de Jacques Poinson, un enfant d'Ambert, dont le crayon vigoureux, créatif et réaliste éclaire déjà joliment des œuvres de Charles-Louis Philippe, Emile Guillaumin, Lucien Gachon, Henri Pourrat, Jean Anglade et bien d'autres ? Assurément, Poinson était fait pour rencontrer Vialatte. Comme Vialatte naguère, il a puisé aux fontaines de la " sous-préfecture intermittente " un je-ne-sais-quoi d'humour et de poésie " qui fait danser des ballets aux étoiles filantes ".

11/1999

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Revues

Europe N° 1109-1110, septembre-octobre 2021 : Alexandre Vialatte

L'idéal d'Alexandre Valatte (1901-1971) était d'être "sobre, rapide dense comme le marbre, aérien comme le papillon". Sans oublier l'humour : "Il m'a toujours semblé, écrivait-il, qu'il y a une parenté entre les plus hauts moments de l'art et les raccourcis saugrenus qui déclenchent le rire." Par bonheur, son humour est aux antipodes de celui des amuseurs patentés. Il est fait de précision de rapidité, de poésie et d'apparente incongruité. "Je ne vois pas ce qui n'est pas fantaisie à commencer par la réalité", écrivait-il à son amie Ferny Besson. Même le tragique est traité chez lui avec le décalage du rire, cette politesse du coeur. Traducteur précoce de Kafka dès sa découverte du Château au milieu des années vingt, Vialatte considérait que le véritable artiste "est celui qui crée son monde, un univers à lui qui ne date que de son oeuvre". Il disait aussi : "Ecrire c'est courir après un sujet qui vous échappe, courir jusqu'au bout du vent. Mais où est le bout du vent ? "... Dans ses romans comme dans ses chroniques, le chatoiement de l'écriture vient souvent d'un jeu de lumière dans l'ironie qui en fait varier l'intensité. Férocité, dérision et tendresse se superposent dans le plissé de la phrase de cet écrivain qui a su éviter la lourdeur du sérieux pour dire des choses graves. Tanguy Viel : Romans, essais, récit de voyage à quatre mains, livret d'opéra, l'oeuvre de Tanguy Viel affirme sa cohérence à travers des cheminements et des dispositifs singuliers : c'est une attention, toujours vive et inquiète, à la puissance des formes. Le souci formel n'est pas pour cet écrivain une manière de styliser après coup le monde, mais l'impulsion même de sa découverte et de sa saisie. Une ligne de basse parcourt son oeuvre : la mélancolie. C'est elle qui donne une couleur à ses livres, empruntant volontiers au film noir ses codes, son atmosphère et sa tension. Cette mélancolie relève aussi d'un sentiment générationnel, celui de venir après : après l'époque lumineuse du récit sans ombre, ni soupçon ; après les expérimentations formelles et leurs dispositifs inventifs ; après le temps de la confiance dans l'Histoire. L'écrivain travaille avec ces ruines, les collectionne pour mieux leur redonner mouvement et énergie.

08/2021

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Critique littéraire

Alexandre Vialatte ou La complainte d'un enfant frivole

C'est Alexandre Vialatte qui persuada Gallimard de publier Kafka, dont il fut le traducteur et " l'inventeur " affirment certains. Il traduisit aussi Nietzsche, Thomas Mann, Goethe, Hugo von Hofmannsthal, Brecht. On pourrait en citer d'autres. De son vivant, il fit paraître trois romans et de multiples chroniques. A titre posthume, de nombreux inédits ont été publiés. Le 3 mai 1971, cet écrivain de génie, encore adolescent à soixante-dix ans passés, mourait dans une semi indifférence. Mais ceux qui l'aimaient veillaient. Et depuis, ils sont de plus en plus nombreux à s'émerveiller de cet être fou de baroque, de politesse et de paradoxes qui masquait, sous des dehors frivoles et paresseux, l'habitude d'un travail obstiné. Nul n'était mieux placé que Ferny Besson, la grande amie, pour écrire cette biographie - sa correspondance avec Vialatte vient d'être éditée chez Plon. Avec sensibilité et talent, la romancière a su raconter la famille, l'éducation, les séjours en Allemagne, au Caire, en Syrie, la découverte de Kafka, le sens de l'amitié et de la fraternité, la guerre et la captivité, bref l'existence d'un écrivain hors des modes et des coteries.

02/1999

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Littérature française

Vialatte à La Montagne

" Heureux lecteur qui va découvrir Vialatte. Il apprendra de lui, en petites phrases limpides et frappantes, que les hommes, les bêtes et les choses n'arrêtent pas d'entretenir à leur insu des quantités de relations insoupçonnées, fraternelles ou hostiles, sentimentales ou intéressées, extravagantes, édifiantes ou simplement bizarres, mais toujours instructives. Heureux lecteur qui découvre Vialatte et son gai savoir. Aussi bien pourra-t-il découvrir, à travers un jeu d'images ou dans le sillage d'un proverbe inventé, le cœur qui bat et parfois même l'âme qui se fend. Et c'est ainsi qu'Alexandre est grand. " Jacques Perret. A l'occasion du quarantième anniversaire de la mort d'Alexandre Vialatte, La Montagne a tenu à rendre hommage à cet écrivain exceptionnel qui, pendant plus de vingt ans, a donné à ce journal plus de huit cents chroniques hebdomadaires qui continuent à ravir les lecteurs. Outre la création d'un club des amis d'Alexandre Vialatte, celle d'un prix Alexandre-Vialatte décerné désormais chaque année et de nombreuses animations organisées dans les lycées et les bibliothèques d'Auvergne, la rédaction de La Montagne a donc choisi treize chroniques, qui seront publiées chaque mois dans le supplément dominical du journal durant toute l'année 2011. Cet ouvrage reprend ces treize livraisons auxquelles s'ajoutent une dizaine de chroniques choisies par de fervents admirateurs de l'écrivain comme Amélie Nothomb, Eric Orsenna, Yann Queffélec, Laurence Cosse, Phillipe Meyer, François Tallandier, Philippe Vandel, Pascal Ory, Bertrand de Saint Vincent et quelques autres.

10/2011

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Littérature française

Promenons-nous dans Vialatte

Pendant vingt ans, Alexandre Vialatte s'est promené dans son époque pour en donner un portrait saisissant danse les chroniques qu'il livrait chaque semaine au quotidien auvergnat La Montagne. En se prêtant avec gourmandise à cet exercice, il a inventé un genre littéraire qui fait encore aujourd'hui notre admiration. Pour notre plus grand bonheur, Alain Allemand nous entraîne ici dans une déambulation délicieuse à travers ce jardin extraordinaire.

10/2018

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Poésie

La paix des jardins

La plupart des poèmes que propose La Paix des jardins ont été écrits à deux époques : les années 1920 puis les années 1950. Dans la première (il a une vingtaine d'années), ce sont des sortes de romances, où la mélancolie se marie au cocasse et engendre une tonalité particulière, manifestant des parentés avec celles de Toulet, Levet, Laforgue ou Kipling, et où apparaît déjà tout le bric-à-brac imaginaire propre à l'auteur. Les poèmes de la fin (dont celui qui donne le titre au recueil) sont souvent plus graves, et peut-être plus beaux. "Tout va, tout vient, chante et s'envole Comme le baladin, Les jours, les mois, ton coeur frivole, Ton jupon blanc, ta tête folle, Et la paix des jardins."

11/2019

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Récits de voyage

Au coin du désert. Egypte 1938

Égypte 1938. L'ombre de Bonaparte traîne encore sur les calendriers-réclames des petits cafés du port d'Alexandrie. Les avenues du Caire mènent droit au désert où les Pyramides battent immobilement la cadence. Par pur esprit de contradiction, les gens écrivent de droite à gauche. L'hiver est chaud, le désert frais. Et vingt nations s'entendent comme des sœurs. Alexandre Vialatte, professeur de français au lycée franco-égyptien d'Héliopolis, y réalise son rêve d'Orient. Il nous en rapporte ces chroniques, telles des cartes postales, où, comme à son habitude, se mêlent éloquence et cocasserie. Au coin du désert ou quand l'Égypte fait la conquête d'Alexandre.

10/2002

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Littérature française

La complainte des enfants frivoles

Cette complainte à multiples couplets que nous fredonne cet enfant frivole de Vialatte est un lâcher de senteurs : effluve de l'encre, parfum de l'éponge, odeurs de préau. Son âge d'or est fait de rentrées des classes, d'automnes à recoins mystiques où se troquent de minces secrets enrobés dans du papier d'argent, de pèlerines à l'abri desquelles se trament les contrebandes enchantées de l'enfance.

10/1999

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Humour

Dires étonnants des astrologues

Voici le portrait-robot des douze mois les plus recherchés. Mars, son âme retour du pressing, se risque au-dehors. Il scrute les oiseaux se concocter un nid. Triste Avril, où tout est vrai, sérieux. Mai, le tauromachique, le polygame. Chaleur de Juin, mois où l'on disparaît dans l'épaisseur du sol pour y fuir la canicule, et, plus encore, celle d'Août... Novembre s'orne d'un pharmacien ; Décembre meurt en mer. Janvier, mois en haine, se terre en famille aux confins d'épaisses futaies. Enfin, Février le suit, qui semble mou et erratique. Comme l'huître ou l'apôtre, le mois va par douze.

12/1993

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Littérature française

L'oiseau du mois

Vialatte est inextinguible. Il narre par le menu des faits divers piquants à base d'hommes ternes et de chiens savants, de bric-à-brac et d'antiquités tardives. Le monde qui en découle est un grenier dans la rue où la main agrippe ce qu'a promis le rêve éveillé. Pour lors, l'année est un perchoir à étages, une volière chaotique. Pour parler de l'oiseau de malheur ou de la chaisière, il trouve aux êtres des significations inédites, des liens de parenté inattendus. Entrez dans le monde de Vialatte !

07/1995

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Critique littéraire

Résumons-nous

Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l'art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d'encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d'un observateur malicieux qui sait résumer d'une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos. Nourri de textes inédits, ce recueil témoigne des différentes formes journalistiques pratiquées par Alexandre Vialatte, des années 1920 à sa mort en 1971. Il apprend son métier en collaborant à La Revue rhénane, en même temps qu'il s'initie à l'Allemagne, découvre Goethe et Kafka, et suit de près l'actualité du pays. Dans Le Petit Dauphinois, comme dans l'Almanach des quatre saisons, autre florilège de sa fantaisie, Vialatte s'en donne à coeur joie, avec la plume d'un poète, l'imagination d'un conteur, l'humour d'un savant désabusé. Les chroniques cinématographiques parues dans Bel Amour du foyer constituent un volet inattendu de son oeuvre de journaliste. Vialatte s'amuse à y distiller ses conseils et ses opinions sur des films dont il raconte l'histoire à sa manière, toujours singulière et décalée. Il a aussi tenu pendant près de dix ans une chronique dans Le Spectacle du monde, constituée de promenades littéraires plus que de véritables critiques. Là comme ailleurs, il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n'ont cessé d'enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d'occuper aujourd'hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire.

02/2017

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Humour

Chroniques de La Montagne 1952-1961

Alexandre Vialatte (1901-1971) a longtemps partagé le sort de Stendhal : il fut un auteur pour happy few. Si ses livres ne lui ont pas attiré des lecteurs en grand nombre, ils ont en revanche suscité l'admiration des meilleurs, tel Malraux, Edmond Jaloux ou Jean Paulhan. A vingt et un ans, il partit en Rhénanie comme traducteur civil dans les bureaux militaires. Il restera cinq ans à Spire et à Mayence. C'est l'époque de la découverte de Nietzsche, de Thomas Mann, de Brecht, et surtout de ce grand humoriste Kafka, qu'il est le premier à introduire en France. Mais il dirige aussi la Revue rhénane, lancée par le haut-commissaire de la République française dans le but de faire triompher l'idée que le Rhin ne sépare pas des voisins mais les unit. Rédacteur en chef et journaliste, il invente un genre littéraire, la chronique, qui lui convient si parfaitement qu'il le cultivera avec un bonheur exceptionnel pendant plus d'un demi-siècle. Ce romancier, ce traducteur est un chroniqueur de génie ayant donné des centaines de textes à des dizaines de périodiques : tantôt compte rendu de spectacle ou de lecture, tantôt récit d'une rencontre, tantôt observation des signes du temps (par exemple, la montée du nazisme en Allemagne), tantôt réflexion philosophique. Il y a des moments où le spectacle le plus banal peut devenir allégorie oui symbole, disait Baudelaire, flâneur par excellence, qui savait tirer de toute chose une moralité amère. Tel Alexandre Vialatte, grand moraliste du XXe siècle. " D'où sortent toutes ces choses ? D'un film ? De la mémoire ? On erre dans sa mémoire comme dans un vieux musée. On s'égare. Sur une petite place où clignote la lumière d'un restaurant jaunâtre, une statue s'élève sous les tilleuls, qu'on discerne mal dans cette ombre. On l'éclaire avec une lampe-torche. On retrouve le visage de son meilleur ami. Déjà... " Par la quantité de ses chroniques, par leur qualité, Vialatte s'impose comme un Socrate moderne. On trouvera ici, réunies pour la première fois, les 898 chroniques écrites pour La Montagne de 1958 à 1971. Un tiers n'a jamais été repris en volume. C'est là un monument qui a la valeur d'un inédit. ROBERT KOPP

10/2000

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Littérature française

Un abécédaire

De son vivant "auteur notoirement méconnu", comme il aimait lui-même à se présenter, Alexandre Vialatte (1901-1971) vit pourtant, année après année, le cercle de ses lecteurs s’agrandir, et sa gloire posthume ne cesse de prospérer. Méconnu, Vialatte le demeure cependant encore du grand public. L’explication tient peut-être à la richesse et à la profusion de son oeuvre, dont témoignent les chroniques prodigieuses qu’il a livrées pendant vingt ans au journal La Montagne. Une richesse et une profusion qui peuvent également provoquer chez ceux qui souhaiteraient la découvrir un léger sentiment de vertige au moment de sauter le pas… Une autre raison explique le déficit de notoriété dont continue de souffrir l’auteur des Fruits du Congo : sa personnalité. D’un tempérament discret, peu porté sur les mondanités, ce graphomane, forçat des lettres, consacrait la majeure partie de son temps et de son énergie à l’écriture, laissant à d’autres le soin de s’exposer sous les feux de la rampe. "Un abécédaire" vient opportunément lever le voile à la fois sur l’oeuvre et sur l’homme et réparer ainsi une forme d’injustice. De l’Auvergne d’où il était originaire à Kafka qu’il traduisit, de l’hippopotame qu’il chérissait à l’Homme, motif d’inspiration inépuisable, en passant par Napoléon, Sempé ou le western, cet abécédaire, qui puise à toutes les sources de l’oeuvre (chroniques, romans, correspondance…) propose une manière ludique de faire connaissance avec l’univers à nul autre pareil de Vialatte et révèle en filigrane le portrait sensible d’un auteur désormais culte.

10/2014

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Littérature française

Salomé

La silhouette de Salomé, cette silhouette lourde et légère comme le rêve de la terre alourdie aux approches des nuits d'été, dans la montagne aux nuits légères, la silhouette de Salomé dansait sur les collines de sable, en pantalon de gaze verte. Le tam-tam grondait sourdement. Puis Salomé tombait assise dans le sable, devenait grise, comme un papillon qui s'éteint. Il ne restait plus là qu'une petite fille nattée qui pleure ses bons points déchirés, et que nul ne peut consoler d'un chagrin si extraordinaire, si définitif, si incessant.

05/2018

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Littérature française

La Maison du joueur de flûte. Géographie du Grand Tourment

J'étais venu dans ce village pour y photographier mes anciens locataires et peut-être quelques nouveaux. Mais quelle entreprise difficile ! Quelle gageure ! Quelle témérité !

11/2015

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Littérature française

Le cri du canard bleu

Ce «cri du canard bleu », prose de 1933 est une envie romanesque laissée à l’état d’esquisse. On y trouve Étienne, qui s’ouvre à la beauté par la voie d’affriolantes affiches où scintillent « Estelle », star des « Ballets féériques ». Beauté que partagent également, sur un plan modeste, Amélie « la vestale des simples marmites » et l’institutrice, Mlle Lantelme, qui lui sera ravi par la plus ravissante des folies, lui transmettant néanmoins, ultime présent, un canard bleu de Colombie, reliquat mythique de sa présence étoilante. On trouvera également, au fil du récit, ces ingrédients essentiels au merveilleux vialattien : un missionnaire gothique, un oncle à moustache, un magasin général, caverne d’Ali-baba du surnaturel quotidien, des coffrets à goûter, « une auberge de complainte et de grand vent ». C’est ainsi que Vialatte transforme, à vue, pour nous, l’Auvergne en terre de féérie.

10/2012

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Littérature française

Les Amants de Mata-Hari

Nous la proclamions belle et nous l'aimions d'un amour refoulé. Nous l'appelions Mata Hari faute de savoir son vrai nom, à cause d'une photographie qui se trouvait dans un magazine et qui était censée lui ressembler et que je n'ai d'ailleurs aucune raison de supposer elle-même ressemblante. Elle pouvait avoir vingt ans. Elle était venue habiter aux vacances le château des Messieurs Bourdier que les propriétaires louaient pour la saison. Nous ne disions pas " le château " comme les gens de la région, mais " la Maison de la Plante du Songe " sous l'influence d'un romancier chinois, car nous aimions tout exotisme et ne vivions que de frissons cosmiques.

02/2005

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Humour

Chroniques de La Montagne 1962-1971

" Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard. " Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon. " C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

10/2000

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Littérature française (poches)

Le fidèle Berger

Le brigadier Berger, du train des équipages, matricule 2404, est pris dans la tourmente de 1940. Fait prisonnier, astreint à de terribles marches forcées, il devient fou. Passé et présent s'entrechoquent en lui et il n'y comprend plus rien. Mais pour cet homme loyal et fidèle, la pire folie n'est-elle pas celle du monde réel, l'armée vaincue, dispersée, la France occupée ? Sa folie à lui n'est que fidélité au passé.

03/2000

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Littérature française

La Dame du Job

La Dame du Job, près de qui un homme va mourir, annonce déjà la Négresse des Fruits du Congo, reine de papier elle aussi, son visage bouleversant restera mêlé pour toujours à ce qui est le vrai sujet du roman : la découverte du monde par deux enfants.

11/2016

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Littérature française (poches)

Battling le ténébreux ou la Mue périlleuse

" Battling, Battling, nous n'irons plus à Mexico nous laisser prendre à leurs promesses. Nous ne prêterons plus l'oreille aux conseils du ciel de cinq heures, ni aux voix du vent dans le préau. Nous n'agiterons plus sur les murs du parloir l'ombre emphatique de nos petites pèlerines. Tu n'invectiveras plus jamais Victor Hugo dans la cour qui sent le tilleul, à l'heure où les chats irrités font le gros dos sur la pleine lune. "

09/1982

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Correspondance

Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat - 1916-1959. Tome 9, Le temps des chroniques/ Janvier 1952 - Mai 1959

Commencée en 1916, cette correspondance s'achève avec la mort de Pourrat, le 16 juillet 1959, à l'âge de 65 ans. Bien que Vialatte soit plus jeune, ils vivent tous deux ces années 1952-1959 sur un mode crépusculaire : ils se parlent beaucoup de maladies, de deuils, du temps qui passe. Ils s'inquiètent pour leurs proches : épouses et enfants qui deviennent adultes. Les lettres sont pleines des lieux où ils sont : Ambert et Le Vernet pour Henri Pourrat, grand marcheur attentif aux saisons ; pour Vialatte, Paris mais aussi les lieux - souvent auvergnats - où il quête une impossible sérénité. Pourrat met toutes ses forces dans la poursuite du grand oeuvre, Le Trésor des Contes, dont il parvient à terminer les treize tomes ; ce qui ne l'empêche pas d'écrire quelques autres ouvrages, mais pas les Mémoires que son ami, pourtant, le presse d'écrire. Vialatte, quant à lui, s'éparpille et ne mène à bien aucun des romans commencés. Il gagne sa vie avec des traductions et des articles. Persuadé qu'il passe à côté de l'essentiel, il est pourtant en train d'expérimenter ce qui deviendra, même sous une forme fragmentée, son grand oeuvre à lui : les chroniques, qu'il poursuivra jusqu'à sa mort, en 1971. Ce dernier volume de leur correspondance confine que, pour l'un et l'autre, l'essentiel aura bien été la quête de l'écriture.

03/2022

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 7, Les temps noirs Volume 2 (janvier 1943 - décembre 1946)

Les Presses Universitaires Blaise Pascal poursuivent la publication de la Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat, ensemble épistolaire inédit échangé entre Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959), de 1916 à 1959. Après les Lettres de collège (1916-1921), 2001 ; Lettres de Rhénanie 1(1922-1924), 2003 ; Lettres de Rhénanie H (1924-1927), 2004 ; Les Grandes Espérances (1928-1934), 2006 ; De Paris ir Héliopolis (1935-1939), 2008, viennent deux volumes complémentaires qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : Guerre et Occupation pour Les Temps noirs I (,1939-1942) publiés en 2011, Résistance, Epuration, après-guerre pour Les Temps noirs 11 (1942-1946) présentés ici. Les lettres de 1943 à 1945 permettent de préciser les relations encore mal connues entre Pourrat et le Régime de Vichy au moment où l'Occupation se radicalise. Toujours fidèle à Pétain, entretenant de bonnes relations avec l'entourage du "chef français", Pourrat accomplit avec exactitude sa tâche de subdélégué du Secours National pour la région d'Ambert, un travail de terrain qui le conduit à voir de près certains événements de la Résistance (Affaire d'Arlanc, etc.) puis de l'Epura­tion. Certes les lettres ne fournissent que des indices souvent discrets, mais l'appareil critique important qui les éclaire fournit une véritable base de données pour l'histoire du Livradois-Forez. Les lettres de 1945-1946, quant à elles, permettent de suivre le périple de Vialatte, "correspondant de guerre" envoyé par le journal L'Epoque en Allemagne pour couvrir les procès de Lunebourg (jugement des criminels nazis du camp de Bergen-Belsen), puis de Hambourg. A l'intérêt que présentent les lettres pour l'histoire d'une époque complexe et trouble, s'ajoute l'intérêt littéraire de celles-ci. Pourrat continue à se consacrer avec constance à l'écriture, resserrant son inspiration autour de trois domaines majeurs : l'Auvergne, la tradition et les contes ainsi que l'inspiration chrétienne avec La Bienheureuse Passion. Vialatte pour sa part hésite entre journalisme et littérature, la seule voie que Pourrat, mentor exigeant, l'exhorte à suivre. En proie aux affres de la création, il s'essaie à plusieurs romans qui demeureront inachevés mais constituent cependant un banc d'essai pour Les Fruits du Congo, dont ils révèlent la genèse.

04/2015

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 6, Les Temps noirs Volume 1 (août 1939 - décembre 1942)

La Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat est un ensemble épistolaire quasi inédit de plus de mille lettres qu'échangèrent entre 1916 et 1959. Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959). Ont déjà été publiés, aux Presses Universitaires Blaise Pascal, les volumes suivants : Lettres de collège (1916-1921), 2001 ; Lettres de Rhénanie 1 (1922-1924), 2003 ; Lettres de Rhénanie 2 (1924-1927), 2004 ; Les Grandes Espérances (1928-1934), 2006 ; De Paris à Héliopolis (1935-1939), 2008. A cet ensemble vont succéder deux nouveaux volumes, intitulés Les Temps noirs 1 (1939-1942) et Les Temps noirs 2 (1942-1946) qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : guerre, occupation, libération et épuration. Ils offrent donc un appareil critique important, qui restitue le conteste historique et apporte un éclairage nouveau sur les deux écrivains. Les Temps noirs 1, présentés ici, offrent d'abord des images de la guerre de 1939-1940. Pourrat, déjà quinquagénaire, demeure à Albert et poursuit avec constance ses travaux sur la paysannerie, tandis que Vialatte, mobilisée dans l'armée d'Alsace comme "conducteur du train hippomobile", subit la drôle de guerre, puis la débâcle et la captivité, épreuves qui provoquent en lui une grave dépression nerveuse. Puis en 1941, les deux épistoliers sont de nouveau géographiquement proches. Via Latte se retrouve à Vichy, où sa femme Hélène est en poste. Il peine à retrouver son équilibre malgré les contacts divers qu'il noue avec le milieu des journalistes qui travaillent dans l'entourage du maréchal Pétain. Après des articles pour le journal Le Petit Dauphinois et une collaboration à Visages de l'Auvergne, ouvrage dirigé par Pourrat, il accomplit enfin l'indispensable catharsis qui lui rend le goût de l'écriture, en composant en quelques semaines (août-septembre 1942), Le Fidèle Berger, magnifique roman de la guerre et de la folie. Pourrat, qui s'efforce de l'aider, poursuit ses travaux à Ambert. Ayant fait allégeance au Maréchal Pétain dès octobre 1940, il s'investit dans l'action sociale comme -"délégué" du Secours national et dans l'action culturelle, tout en publiant plusieurs ouvrages, révélateurs de ses choix idéologiques comme L'Homme à la bêche, Le Chef français, Vent de mars (prix Goncourt 1941) ou Le Blé de Noël. Les lettres des Temps noirs 1 apportent ainsi un témoignage précieux sur la première période du Régime de Vichy.

03/2012

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Histoire ancienne

Alexandre

La moitié de l'humanité célèbre encore Alexandre le Grand à travers la Bible, le Coran, le folklore, les lettres classiques, le roman, le cinéma. C'est que ce mystérieux personnage, entré vivant dans la légende, n'est mort ni dans les mémoires ni dans les cœurs. Autant de générations, autant d'avis sur lui. Après une enquête de quinze années sur le terrain et en faisant valoir quelques textes et quelques faits nouveaux, Paul Faure présente non la biographie d'Alexandre, mais sept points de vue très contrastés sur les diverses péripéties de son existence : ceux de l'historien, du psychologue, de l'admirateur antique, du moraliste, du théologien, du sociologue, du pragmatiste. Sept façons de le voir naître, se former, lutter, aimer et finir solitaire, à 32 ans, après avoir conquis la moitié du monde.

08/1994

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Littérature française

Bestiaire

La prose à la fois précise et bon enfant d'Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d'entomologiste et son amour de la zoologie concouraient à la réunion de ces textes. Quant aux illustrations d'Honoré, elles apportent un humour subtil et répondent comme un véritable contrepoint aux textes de Vialatte. La prose à la fois précise et bon enfant d'Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d'entomologiste et son amour de la zoologie, et surtout les nouvelles " grandes et magnifiques " qu'il ne cesse de nous donner de l'homme " depuis la plus haute antiquité ", tout concourait à la réunion de ces textes, pour la plupart issus du journal auvergnat La Montagne. Quant aux illustrations d'Honoré, qui allient les grandes masses noires qui semblent des gravures sur bois à la précision de la technique des " encres ", elles apportent un humour subtil et répondent comme un véritable contrepoint aux textes de Vialatte.

02/2023

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Théâtre

Alexandre Dumas

Au XIXe siècle, Alexandre Dumas est un dramaturge consacré. Son théâtre passionne les foules dès son premier succès à la Comédie-Française en 1829 avec Henri III et sa cour. Pendant près de cinquante ans, Dumas a tenu le haut de l'affiche. Présent lors des batailles pour défendre le théâtre romantique, toujours fidèle au romantisme de sa jeunesse, il s'est illustré dans tous les genres dramatiques. S'il excelle dans le drame historique, il est aussi l'inventeur du "drame en habit noir", genre qui traite de questions sociales et contemporaines et lui vaut l'un de ses triomphes avec Antony. Mais il est aussi fauteur de plusieurs comédies à succès, de livrets d'opéra comique et de tragédies. Alexandre Dumas est un homme de théâtre accompli et toute son oeuvre littéraire rayonne à partir de cette passion. Le succès de ses romans fait parfois oublier qu'Alexandre Dumas est avant tout un dramaturge. Passionné par les grands auteurs, Shakespeare, Molière, Corneille, Hugo, il est aussi un infatigable entrepreneur de spectacle. L'ambition de cet ouvrage est donc de redonner sa juste place à l'oeuvre dramatique de Dumas dans l'histoire du théâtre.

03/2019

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Critique littéraire

Alexandre Soljénitsyne

Voici la biographie la plus complète à ce jour du grand écrivain russe. Né en 1918, orphelin de père, élevé dans la pauvreté, Alexandre Soljénitsyne fit de brillantes études de mathématiques, physique, histoire, littérature et philosophie. Décoré de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline, et condamné à huit ans de camp de travail. Après quatre autres années de relégation, il est réhabilité en 1957. En 1962, Khrouchtchev autorise la publication d'"Une journée d'Ivan Denissovitch", mais à partir de 1965, toutes ses oeuvres sont interdites en Union soviétique. Passées clandestinement à l'Ouest, elles sont aussitôt traduites dans plusieurs langues étrangères : "le Premier Cercle", "le Pavillon des cancéreux", de nombreuses nouvelles, enfin l'"Archipel du Goulag", qui lui vaut d'être arrêté en 1974, puis déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé. Prix Nobel de littérature en 1970, Soljénitsyne a vécu vingt ans aux Etats-Unis où il a poursuivi la rédaction de sa gigantesque fresque historique commencée en 1936 : "la Roue rouge". Il a regagné en mai 1994 sa patrie, où il est mort (à Moscou) en 2008. Lioudmila Saraskina a eu accès aux archives personnelles de Soljénitsyne, qui lui a également accordé de nombreux entretiens. Il en résulte une biographie passionnante, qui ne manque ni d'action ni de rebondissements haletants et se lit comme le grand roman du combat littéraire et moral contre l'ordre totalitaire. Chaque épisode fourmille de détails qui introduisent le lecteur dans l'univers de celui qui restera comme le géant des lettres russes de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Biographies

Alexandre Dumas

Alexandre Dumas a été étroitement mêlé à l'histoire du XIXe siècle : à la fois en s'impliquant directement dans les événements et en les chroniquant en témoin ou en journaliste. La plus grande partie de son oeuvre est d'inspiration historique, qu'il s'agisse de l'histoire de la France d'Ancien régime, ou de l'histoire de la Révolution et du XIXe siècle. Dumas développe très tôt une réflexion sur le devenir historique, dans une perspective providentialiste alors partagée par les historiens qui sont ses contemporains. Lui qui se voulait vulgarisateur, était fier de l'éloge fait à lui par Michelet : " Vous avez appris plus d'histoire au peuple que tous les historiens réunis. " Il n'a pas manqué de détracteurs pour lui reprocher la grande liberté qu'il prenait parfois avec les faits ou, de façon bien plus contestable, la valeur littéraire et intellectuelle de son oeuvre, longtemps méjugée. A l'évidence, Dumas n'était pas historien selon nos critères scientifiques actuels. Mais il contribue encore aujourd'hui à susciter des vocations pour ce métier et surtout, incontestablement, il continue de marquer nos représentations collectives de l'histoire de France.

05/2023

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Musique, danse

Alexandre Borodine

Alexandre Borodine (1833-1887) est bien plus que le "simple" compositeur des Danses Polovtsiennes et des célèbres Steppes de l'Asie Centrale. Outre un chimiste très doué, confrère de Mendeleiev, il est aussi un des piliers de la musique russe, au même titre que ses amis du groupe des cinq comptant notamment Moussorgski et Rimski-Korsakov. Liszt a été un des premiers occidentaux à défendre ses compositions en Europe, car l'originalité de son œuvre tout entière est dans son enracinement au plus profond de la terre et de la sensualité russes. André Lischke, spécialiste incontesté de la musique russe, nous livre ici une étude passionnante sur l'homme et le musicien, soulignant la beauté de ses mélodies, mettant en relief l'ardente architecture des symphonies ou de la musique de chambre dont l'écriture harmonique annonce l'impressionnisme, analysant l'admirable opéra Le Prince Igor, un des joyaux de toute sa production. Ecrivant avec autant d'enthousiasme que de perspicacité, André Lischke signe, une fois de plus, un maître livre.

02/2007