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Extraits

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Théâtre

Amour et désamour du théâtre

On peut préférer Mozart à Bach, Dostoïevski à Tolstoï, mais personne n'osera réfuter la musique ou la littérature. Du théâtre, par contre, nombreux sont ceux qui se désolidarisent et, également, nombreux sont ceux qui s'en réclament. Artistes et spectateurs confondus. Georges Banu s'affronte à l'écartèlement entre amour et désamour dans la perspective du spectateur qu'il est, aussi bien que de la proximité des artistes qu'il a connus et des textes qu'il a fréquentés. En dénonçant des illusions et en découvrant des résistances, des leurres et des vérités, ce livre invite à se placer au coeur de ce qui taraude le théâtre : l'imaginaire et l'incarnation. Comment choisir ? Faut-il choisir ? Pourquoi quitter la chambre, comme le déplorait Pascal, pour aller au théâtre ? Parce qu'il y a plus de suicides dans la pureté d'une cellule que dans l'agitation d'une salle. Amour et désamour du théâtre déchirement fécond et à jamais résolu. Georges Banu, en alliant le témoignage et le commentaire, se situe au sein de cette incertitude inassouvie. Elle fonde et rend unique le théâtre. Art de l'écartèlement !

09/2013

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Critique

Ecrits littéraires. D'Homère à Tolstoï

Parcourir les textes réunis dans cette anthologie — quarante-six articles et essais indépendants, rédigés de 1902 à 1933 —, c'est comme parcourir les rayonnages de la bibliothèque personnelle et idéale de Stefan Zweig, c'est dialoguer avec les livres et les auteurs qu'il a librement choisis. Cette constellation de textes, riche et bigarrée, convoque une multitude d'auteurs, de langues et d'époques différentes, subtilement commentés et revisités par Zweig. Des grands noms de la littérature allemande, tels que Goethe, Schiller ou Nietzsche, côtoient ainsi des classiques étrangers, anciens et modernes, dont Homère et Eschyle, Shakespeare et Lord Byron, Balzac et Verlaine, Tolstoï et Dostoïevski, mais aussi d'illustres inconnus, des oeuvres et des auteurs orphelins de l'histoire littéraire sauvés des ténèbres de l'oubli. Contemplant sa bibliothèque, Zweig déclarait : "Minuscules bribes d'infini, vous n'avez l'air de rien, là, dans notre maison, alignées en silence contre le mur sans ornement. Pourtant, quand la main vous libère, quand le coeur vous rencontre, vous faites exploser l'espace des travaux quotidiens, sans qu'on voie rien — et comme dans un char embrasé, votre verbe nous arrache à l'étroitesse et nous propulse vers l'éternité."

09/2021

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Littérature russe

Révolte et autres nouvelles

Mikhaïl Petrovitch Artsybachev (1878-1927) est un écrivain et dramaturge russe dont toutes les nouvelles décrivent crûment les injustices de la société tsariste. "Révolte" (publiée en 1901) décrit l'oppression et les humiliations quotidiennes au sein de maisons closes à Petersbourg. "Horreur" (publiée en 1905) conte un scandale d'injustice : le viol d'une jeune institutrice par trois notables — un juge, un médecin, un commissaire de police — qui réussirent sans état d'âme à faire condamner au bagne un malheureux innocent pour ce viol dont ils étaient coupables. "Ma femme" (publiée en 1905) est le récit d'un amour passionné entre un homme (le double de l'auteur) et sa femme idéalisée, et la chute de cet amour dans la vie quotidienne dépourvue de tout charme. "Le docteur" (publiée en 1906) décrit un pogrom à Kiev et les tourments d'un médecin engagé aux côtés du peuple et des Juifs (les "youpins"). Toute l'oeuvre de Mikhaïl Artsybachev, engagée en faveur des "humiliés et offensés" (titre d'un roman de Fiodor Dostoïevski), fut censurée directement par le tsar Nicolas II pour "incitation à l'hédonisme et à la révolution"...

05/2021

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Revues

Les Cahiers de Tinbad N° 14

Dans ce 14e numéro, nous avons pris acte qu'à la mort du cinéaste Jean-Luc Godard "on" a commencé à juger l'homme à l'aune de sa biographie et de ses nombreux engagements politiques, décidant alors de lui consacrer un dossier en repartant des oeuvres, rien que les oeuvres. Un hommage collectif lui est donc rendu. Le philosophe et écrivain Mehdi Belhaj Kacem consacre une longue étude à ce qu'il nomme, non sans humour et ironie, "Esthétique(s) du conspirationnisme" : le conspirationnisme est un humanisme ! Pierre Guglielmina nous donne une traduction inédite d'un triptyque de nouvelles rares de F. Scott Fitzgerald, The Crack-Up, parues en 1936 dans Esquire, sous le nouveau titre de La reprise perdue. Thomas A. Ravier nous donne à lire un extrait de son futur grand roman à paraître chez Tinbad, Hamlet Mother Fucker. Julien Bielka revient sur le dernier film, posthume, de Guy Debord. Quant à Ariane Bilheran, elle réfléchit à partir des oeuvres de Dostoïevski et de Soljenitsyne au concept de transcendance dans la littérature. Enfin, Claude Minière nous livre un long poème épique sur l'idée de Révolution française.

05/2023

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Littérature étrangère

Adieu, mon livre !

Retiré dans sa résidence, un romancier vieillissant affronte avec un ami d'enfance sa propre disparition face à la destruction possible d'un monde auquel il appartient. Chôkô Kogito entreprend ainsi l'écriture d'un nouveau roman "à l'intérieur même de ma vie". Dans cette maison propice à l'échange de vues et à la méditation, le romancier et ses invités parlent des ans qui s'accumulent, commentent ces compagnons de vie que sont Mishima et le poète T-S Eliot, convoquent Céline, Beckett et Dostoïevski dans des digressions au cours desquelles s'échafaudent des théories romanesques aussi bien que politiques. "Je veux seulement tenter de réfléchir à la façon dont, en tant qu'écrivain, il m'est possible de vivre la fin de ma longue vie alors que je me trouve confronté à une grande catastrophe" (entretien avec Philippe Forest, La nrf - Du Japon). Ainsi s'écrit devant nous un roman surgi de l'inquiétude, de la possibilité de vivre poétiquement dans cette "Terre vaine" que prophétise le poète, sans cesse menacée, et dont la catastrophe de Fukushima est, pour l'écrivain, un signe prémonitoire.

10/2013

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Histoire internationale

Raspoutine

Le tsarisme commence à s'écrouler. Les présages de la catastrophe s'accumulent : un autocrate velléitaire, une impératrice mystique et névrosée, un héritier fragile, une famille impériale attentive à détourner la succession, un parlement muselé, une société en mutation travaillée par des partis révolutionnaires. Alors, des profondeurs du passé russe, vient Raspoutine. Homme de Dieu et diable sacré, dévot et lubrique, généreux et pervers, séduisant et repoussant, devin guérisseur et débauché impénitent, c'est, équivoque et contrasté, un personnage de Dostoïevski, immergé dans l'univers de Tolstoï. Son incroyable influence sur la tsarine Alexandra se développe au cours de la guerre au point qu'il pèse sur les destinées de l'Empire. De toutes parts, enflé par la rumeur, un cri s'élève : "Il faut tuer Raspoutine ! " Rejetant les faux bruits de complot et les légendes sur les "forces obscures", ce livre s'efforce de restituer à l'Histoire la vie de ce moujik insaisissable, ambigu et fascinant qui n'y apparut qu'à la faveur de circonstances exceptionnelles où, dans l'ultime convulsion de l'Empire, l'étrange fit irruption dans le politique et l'irrationnel occulta la réalité. Un personnage shakespearien au centre d'une tragédie historique.

03/2011

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Critique littéraire

La honte

La honte : émotion particulièrement inavouable, à la fois historique et singulière, intime et collective, plus que toute autre, peut-être, extensive, expansive, contagieuse et susceptible de traverser tous les individus sans distinction. La honte, c'est aussi un des grands ressorts de la littérature. Nous pouvons en effet nous sentir solidaires de quiconque fait l'aveu de sa honte, et singulièrement de celui qui l'écrit, parce que, ayant partie liée avec notre expérience commune, il est celui qui nous dit "honteux lecteur, mon semblable, mon frère". Plongeant dans les gouffres de la déconsidération de soi, la littérature ose briser avec fracas le "silence sacré de la honte". Relisant de grands textes (Rousseau, Dostoïevski, Kafka, Leiris, Gombrowicz, Duras, Philip Roth, Rushdie, Coetzee...), Jean-Pierre Martin déploie les multiples formes de la honte - intime, sociale, historique, politique-en particulier au coeur du récit des survivants (Levi, Antelme, Semprun, Seel...), dans la trame du roman des origines (Memmi, Camus, Cohen, Nizan...), à la source du geste même de l'écriture (Gombrowicz). Ces fragments de discours honteux que tient la littérature, mieux que toute théorie, restituent au plus près l'incessante transformation d'un sujet en un objet.

02/2017

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Critique littéraire

Réception, transferts, images. Phénomènes de circulation littéraire entre la Belgique, la France et la Russie (1870-1940)

Les transferts culturels de la Russie à la France et à la Belgique - et inversement - furent nombreux à la fin du XIXe siècle et dans les premières décennies du siècle suivant. Ils touchèrent à des domaines aussi variés que la littérature, la philologie, le théâtre ou la philosophie. Ce volume s'attache à défricher le terrain, encore peu exploré, des transferts s'effectuant le long de cet axe géographique, et ce dans le contexte plus large des échanges européens. La circulation dans la durée des "grands classiques" , notamment Dostoïevski et Tolstoï, constitue un volet important de cet ouvrage. D'autre part des figures éminentes de la médiation intellectuelle belgo-franco-russe, comme Nicolas Gronsky, Zinaïda Schakovskoy ou Maria Vesselovskaïa (la traductrice de Georges Eekhoud, Franz Hellens et Georges Rodenbach), sont mises en exergue. Enfin, et au-delà des études de cas abordées, on s'attachera à une réflexion sur la problématique plus vaste de la médiation culturelle. Le lien particulier tissé avec les images d'un pays transmises par les médiateurs (exilés, traducteurs, enseignants, critiques ou voyageurs) fait ainsi l'objet d'une attention spécifique, de même que les modalités de la réception comme processus de "resémantisation" .

04/2019

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Littérature française

alle 6 - Dans le bas-fond - Chez la maréchale de la noblesse - Vieillesse - Angoisse - etc.. Oeuvres complètes d'Anton Tchekhov

Un petit hôpital de province, dans la Russie des Tsars, aux alentours de 1880. Le médecin est un fonctionnaire timide, plein de bonté, affreusement seul. Il se lie d'amitié avec l'un de ses malades, atteint du délire de la persécution, mais qui se révèle un homme cultivé, spirituel, dans l'intervalle de ces crises. Voilà le fou et le médecin lancés dans de longues conversations. Joie de pouvoir dire enfin à quelqu'un que l'on souffre, et d'entendre une réponse ! Mais cette pauvre joie, la jalousie et la méchanceté vont l'anéantir. Le médecin devient suspect, on le traite de fou, on l'enferme à son tour. Sept autres nouvelles complètent ce récit cruel, tendre et comique. Elles traitent toutes, sous des sujets différents, le même thème de la dérision humaine et de la nostalgie d'un "ailleurs" impossible. Pour avoir, avec un art sobre et sûr, toujours concret, nourri de l'abondance du coeur, décrit la détresse de ceux qu'on appelle "les médiocres" , Tchékhov a donné à ces médiocres la première place à côté des héros de Tolstoï et de Dostoïevski. Paris, Librairie Plon, 1922.

01/2023

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Théâtre

Les possédés

"Les Possédés sont une des quatre ou cinq oeuvres que je mets au-dessus de toutes les autres. A plus d'un titre, je peux dire que je m'en suis nourri et que je m'y suis formé. Il y a près de vingt ans en tous cas que je vois ses personnages sur la scène. Ils n'ont pas seulement la stature des personnages dramatiques, ils en ont la conduite, les explosions, l'allure rapide et déconcertante. Dostoïevski, du reste, a, dans ses romans, une technique de théâtre : il procède par dialogues, avec quelques indications de lieux et de mouvements. L'homme de théâtre, qu'il soit acteur, metteur en scène ou auteur, trouve toujours auprès de lui tous les renseignements dont il a besoin. Aujourd'hui, voici Les Possédés sur la scène. Pour les y porter, il a fallu plusieurs années de travail et d'obstination. Et pourtant, je sais, je mesure tout ce qui sépare la pièce de ce prodigieux roman ! J'ai simplement tenté de suivre le mouvement profond du livre et d'aller comme lui de la comédie satirique au drame, puis à la tragédie". Albert Camus.

06/1984

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Couple, famille

L'HISTOIRE DU MARIAGE

Forcé ou libre, d'amour ou de raison, éphémère ou durable, éclatant ou secret, princier, royal, le mariage a sa grande et sa petite histoire. Quelles sont ses origines ? Depuis quand se marie-t-on en blanc ? Comment Dostoïevski, Sacha Guitry ou Kennedy firent-ils leur demande en mariage ? Pourquoi Lucrèce Borgia se maria-t-elle trois fois ? Comment Napoléon passa-t-il sa nuit de noces ? Quelle bague de fiançailles reçut la reine Victoria ? Comment était la robe de mariée de Colette ? Celle de Rita Hayworth ? Tour à tour décriée et revendiquée, cette honorable institution obéit, depuis l'Antiquité, à l'évolution des mœurs et à l'histoire des civilisations. Sait-on que la dot, aujourd'hui disparue, permit longtemps de différencier une union légitime d'un concubinage ? On portait au Moyen Age son alliance à la main droite, on se mariait en pleine nuit sous l'Ancien Régime pour conjurer le mauvais sort... Liée toujours à l'expérience intime, l'histoire du mariage demeure pourtant celle des rapports entre les hommes et les femmes : sous le voile des mariées se dessine le visage de chaque société.

09/1999

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Littérature française

Ozanges

Ozanges, voyage intérieur en Limousin natal où l'alter ego de l'auteur, Pascal Bugeaud, se livre sans merci dans ce récit troublant où nombre de spectres de l'existence sont charriés. En cette langue où l'axiome littéraire est le nec plus ultra, sont tentées des beautés expressives énonçant un parcours initiatique. Il se retrouve une nuit d'hiver froide durant dans les méandres de cet authentique château d'Ozanges dont la pierre contient au fil des siècles des paroles enfouies telles celles qui l'occupent à démêler un écheveau de pensées se ramifiant en permanence dans une alternance de lumière et d'obscurité aidant. Confronté à son passé, surgissent tant les musiques de Purcell, Bach et Dvorak que les écrits de James, Fromentin, Dostoïevski, Pascal, Nerval... inscrits en son esprit en quête et qui rend ici hommage à la Musique et à la Littérature. On sort envoûté après avoir parcouru un tel dédale et l'on demeure hanté par la langue qui ouvre en chaque phrase savamment pesée, une expressivité si ce n'est rare, sûrement unique. Richard Millet n'en finit pas de nous éblouir.

05/2024

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Littérature française

Ma tortionnaire

" Mon voeu le plus cher est de pouvoir consigner par écrit mon histoire de presque cinq ans dans un terrible lieu d'incarcération. Si j'en contais oralement, ne serait-ce que quelques fragments, les auditeurs se moqueraient de moi, me prendraient pour un halluciné délirant, voire un fou à lier... " Mon témoignage, je le veux écrit, espérant qu'il me survivra et tombera sous les yeux d'un lecteur avisé, intelligent et sensé... " A égale distance de Souvenirs de la maison des morts de Dostoïeski et des reportages concernant la prison d'Abou Ghraib en Irak, ce roman nous entraîne aux confins de l'enfer. En courts chapitres qui claquent comme autant de coups de fouet, l'auteur ne laisse aucun répit à son lecteur, le tenant en haleine jusqu'à la dernière page. Et peut-être le plus étonnant est-il cet humour qui domine les pires souffrances, les plus atroces tortures, et qui confère à cette oeuvre hauteur et humanité.

09/2017

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Littérature étrangère

Nostalgia. La mélancolie du futur

Dix-huit écrivains russes sont réunis dans ce livre de nouvelles inédites. Parmi ces grandes plumes, des grandes gueules, des provocateurs, des poètes. Sorokine, Limonov, Prilepine, Chichkine... Quelque chose dans l'air nous fait croire que c'est la dernière fois qu'ils peuvent être réunis. En Russie, être écrivain, c'est un destin. Un long chemin de croix. Tolstoï a été excommunié, Dostoïevski condamné à mort et gracié juste après le roulement du tambour, Gogol enterré vivant. Soljenitsyne, Pasternak, Boulgakov... ils sont légion, ces diables des belles lettres. Le dégel, qui permet de temps à autre de publier officiellement ces dissidents, ne dure jamais trop longtemps. Il ne faut pas être prophète pour deviner que ce rideau de fer qu'on croyait disparu à jamais est en train d'être restauré. Dans peu de temps, certains de ces excel- lents écrivains russes deviendront les porte-parole de la grande Russie impériale, d'autres seront priés de quitter le territoire, d'autres encore crèveront la dalle en écrivant des chefs-d'œuvre qu'on ne lira qu'après leur mort. Être écrivain en Russie, c'est vendre son âme ou mourir sur le bûcher de ses livres.  D'après une idée originale de Sergueï Nicolaïevitch et Natalia Turine

04/2015

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Littérature étrangère

Ma vie en province

Avec le roturier devenu médecin Bazarov, héros de Pères et Fils, Tourgueniev crée un personnage négateur et intransigeant, à qui il donne le nom de nihiliste. Mais parce que Bazarov tombe dans le piège de l'amour et se résigne, puis meurt tel un héros romantique, la jeunesse tsariste cria à l'imposture... Quelque trente ans plus tard, Tchekhov décrit à son tour un nihiliste, Misaïl Polozniev. Mais a contrario. Aristocrate, il nie de bout en bout les privilèges que sa naissance lui octroie, idéalise le travail physique, veut percer à jour le vernis de la politesse et se débarrasser des simulacres de la convention... Sur fond de campagne russe, où cosmos et chaos s'affrontent sans se départager, Misaïl entraîne dans sa rébellion sa soeur Kleopatra sans jamais se résigner un seul instant, ni venir implorer le pardon paternel. Il est un être libre à tout jamais... Et ouvre une voie nouvelle dans la littérature russe par la découverte de sa vérité qui le mène à sa liberté et à la beauté, qui depuis Dostoïevski "sauvera le monde". La jeunesse tsariste n'eut pas alors à crier à l'imposture. C'est pourquoi ce roman nous interpelle encore aujourd'hui...

01/2016

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Philosophie

Le nihilisme

Le nihilisme, à en croire l'étymologie, est une pensée négatrice, une adhésion au rien, l'école de l'absolu refus. Faut-il pour autant le réduire à l'expression d'un tempérament sombre, sensible à la douleur d'exister, attiré par la mort ? Qui est nihiliste ? Le sophiste Gorgias, qui s'emploie à démontrer que rien n'existe ? Ou bien Karamazov s'écriant : "Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis" ? Marcel Duchamp, dont la Joconde à moustache signe la fin d'un art multiséculaire ? Le nihilisme est-il une vision du monde ou un processus historique, indissociable de l'histoire de l'Occident et de sa métaphysique ? Du nihilisme athée des romanciers russes au nihilisme festif de Dada en passant par le nihilisme héroïque de Nietzsche, ce recueil s'attache à rendre compte de toutes les dimensions du concept et s'interroge sur l'existence d'un nihilisme constructif, qui puisse conduire, loin du désenchantement, à un état de détachement ironique, et non moins lucide. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur le nihilisme, de Gorgias à Vattimo, en passant par Crevier, Schopenhauer, Jacobi, Stirner, Tourgueniev, Dostoïevski, Nietzsche, Maupassant, Kandinski, Cioran, Camus, Deleuze, Juliet, Badiou ou encore Jaccard.

11/2013

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Histoire des religions

Transcendance

Dieu est mort, c'est une affaire entendue du moins dans l'esprit de l'homme. Mais cela ne fonctionne pas. Nietzsche puis Dostoïevski l'avaient prédit et ils avaient prophétisé la venue de calamités comme conséquences de cet évènement inouï. En effet, une société sans Dieu n'a plus d'autorité légitime pour édicter les valeurs communes à partager. Les Grecs l'avaient bien compris en façonnant leurs propres dieux au plus proche d'eux-mêmes. La raison, la science, le progrès ne suffisent pas, en effet, à ordonner un monde nouveau. Le nihilisme est désormais à l'oeuvre et grignote jour après jour notre société occidentale : à chacun sa vérité car tout se vaut et donc tout est permis. Tout est en place pour que l'homme puisse s'épanouir dans un individualisme forcené et solitaire. Dans ce monde devenu absurde et incohérent, il semble nécessaire de retrouver ce supplément d'âme qui fait la grandeur de l'homme. C'est pourquoi il nous faut réinterroger ceux qui nous ont précédés : Sophocle, Platon, Pascal, et plus proches de nous, Claudel, Bernanos, Péguy et bien d'autres, pour redécouvrir ce qui dépasse l'homme et lui donne sa dignité. Munis de ce viatique, nous pourrons alors mieux comprendre ce qui nous arrive.

02/2022

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Tunisie

Un printemps sans le peuple. Une histoire arabe usurpée

Une révolution qui n'estime pas les siens, les nourrissons et les valeureuses travailleuses agricoles, n'en est pas une. " L'histoire révèle sa propre essence à ceux qu'elle a au préalable exclus d'elle-même ", écrit Dostoïevski ; et dans le cas tunisien, les absents, les exclus, les sans verbe, sans pouvoir donc, sont nombreux. Un livre d'histoire n'est pas une thèse mais un pont reliant le présent au passé. Or le cas tunisien nous dit l'état du monde : ceux qui célèbrent le miracle politique oriental advenu en 2011 oublient qu'une révolution s'écrit par ses propres mots, s'inscrit dans l'histoire par la grâce de sa propre pensée, de son ambition d'affranchir les siens, de raconter la rupture avec les anciennes pratiques du pouvoir : le népotisme, la corruption et le mépris du peuple. La douloureuse question que les Arabes, politiques et intellectuels, ne veulent pas poser est : Est-ce que le Printemps arabe a été porté, c'est-à-dire préparé, réalisé et défendu par des mots et une pensée arabes ? Est-ce que les Arabes de 2011 ont créé l'essentiel, ce qui fonde un tournant, une oeuvre : nommer dans leur propre langue ce qui leur arrive, c'est-à-dire, leur propre révolution ?

08/2022

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Littérature étrangère

Une imposture

Madrid, 1942. Antonio, un malfrat madrilène, voleur à la tire et détrousseur de riches provinciaux, endosse le meurtre commis par sa complice et bien-aimée Carmen. Pour échapper à la police, il s'engage dans la Division Azul. Envoyé sur le front soviétique, il est fait prisonnier par l'Armée rouge, où il usurpera l'identité d'un homme qui lui ressemble comme un frère jumeau, Gabriel Mendoza. Libéré en 1954, c'est sous ce nom qu'il rentrera en Espagne et, après avoir hérité de la fortune de la famille Mendoza, il sombrera dans le crime afin d'éliminer les traces de son passé. Ce résumé succinct ne saurait rendre compte de la puissance de ce roman qui fait appel au meilleur de Dickens et de Dostoïevski et dont la langue, d'une stupéfiante richesse, peint des personnages aspirant au bien et à l'amour, mais prisonniers de forces qui les dépassent et incapables de se soustraire à la mécanique de leur destin. Après Les Masques du héros, La Tempête, Le Septième Voile, Juan Manuel de Prada poursuit dans Une imposture une oeuvre remarquable sur la faiblesse et l'inconsistance humaines qui vouent les êtres au mal et à la trahison.

04/2014

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Critique littéraire

La Partie d'échecs

Après des études de lettres à l'université de Genève, Walter Weideli travailla au Journal de Genève (1951-1969), dont il créa le Samedi littéraire. Devenu écrivain et traducteur indépendant, il fut membre du conseil de Pro Helvetia (1973-1978) et président de la section suisse de la SACD (1976-1978). En 1978, il s'établit à Sainte-Innocence (Dordogne). En 1986, il reçut le Prix Lémanique de traduction. A l'époque de la guerre froide, il oeuvra pour le rapprochement culturel entre la Suisse et la Pologne et contribua à faire connaître Brecht en France. Ses pièces (Réussir à Chicago, 1961, Un Banquier sans visage, 1964) et ses dramatiques TV (Le Dossier Chelsea Street, 1961, La Fusillade en réponse à Dostoïevski, 1972) ont été réalisées par François Simon, Jean Vilar, Claude Goretta, Marcel Bluwal. Weideli a en outre traduit des oeuvres de Robert Walser, Herbert Meier, Friedrich Dürrenmatt, Ludwig Hohl et Elias Canetti. Il a également écrit Moine aujourd'hui (1986) et Ces Enfants blessés (1993). Il retrace ici son parcours avec Mousse, une vie faite de hauts et de bas, de littérature, de théâtre, de rencontres, de vedettes de cinéma, de réussites et d'échecs mais aussi... d'amour, de beaucoup d'amour.

01/2011

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Histoire internationale

Le Temps de Franco

Qui était Francisco Franco Bahamonde, dernier survivant parmi les grands dictateurs du XXe siècle, né en 1892 et mort en 1975 ? " Un militaire chimiquement pur ", répondait un prêtre qui le connaissait depuis l'enfance. A l'âge des radars et des fusées, des missiles atomiques et des bombes à laser, pouvons-nous comprendre un militaire du temps de la baïonnette ? A travers ce portrait qu'il travaille comme il l'a fait pour Colette et Dostoïevski, Michel del Castillo longe et commente les grandes étapes de la vie de Franco, enfance, études, guerre coloniale au Maroc, direction de l'académie de Saragosse, etc. Il ne traite pas directement de la guerre, mais l'évoque par rubriques : soulèvement des gauches, mort de la République, les partis et l'Etat, la Phalange, l'Eglise, la répression, les Juifs, la nuit noire, sans oublier la reconnaissance internationale, le décollage économique, l'instauration de la monarchie avec Juan Carlos, l'épilogue interminable de la mort... Attentif au mouvement d'une vie, Le Temps de Franco brosse à travers l'homme un demi-siècle de l'histoire d'un pays. Ce témoignage hautement littéraire est l'analyse d'un mythe non dénué d'une ironie amère envers les légendes, affabulations et trompe l'œil auxquels il a donné lieu.

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Histoire internationale

Rien ne sera plus jamais calme à la frontière finno-chinoise. La Russie vue d'en bas

" La Russie vue d'en bas, le sous-titre de ce livre dit bien son objet : ce n'est pas la Russie vue des hauteurs du Kremlin qu'il entend décrire. Pas plus que les images toutes faites auxquelles on réduit le plus souvent la Russie : la mafia, les nouveaux Russes, la corruption. Tout cela existe, bien sûr. Mais c'est l'autre Russie que ce livre raconte. Moins visible mais bien plus bouleversante. La Russie des gens ordinaires. Ces arrière-petits-enfants des humbles héros de Tchékhov et de Dostoïevski. De même on évoque trop souvent la Russie en se limitant à ses " deux capitales ", Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce livre traverse ces villes extraordinaires mais ne s'y limite pas. Il voyage dans la vaste Russie, s'arrête dans des bourgades improbables, s'attarde dans des cités déroutantes, campe un été dans un village perdu. Et, aux confins de cette immensité, raconte quelques-uns des " peuples du Nord " bafoués par Moscou depuis des lustres. L'auteur revient à la Russie où il a été correspondant pendant quatre ans pour le quotidien Libération. On ne sort pas indemne d'un si long séjour. Cet ouvrage peut aussi se lire comme un guide intime arpentant la Russie d'aujourd'hui de l'intérieur. "

02/2002

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Critique littéraire

Gide et la tentation de la modernité. Actes du colloque international de Mulhouse (25-27 octobre 2001)

"Questionner la modernité de Gide, c'était donc aborder plusieurs axes, impliquer l'histoire littéraire de son temps, suivre les attitudes - action et réaction - du jeune auteur, de celui qui salue, avec une véritable ferveur, la "modernité" du Paris de l'Exposition universelle de 1900, qui comprend combien la "nouvelle" littérature (H. G. Wells, R. L. Stevenson, Dostoïevski, Claudel et Valéry) risquera de bousculer les valeurs établies (Anatole France, Maurice Barrès). C'était revisiter quelques-unes de ses découvertes originales - Nietzsche, Thomas Carlyle, Blake (qu'il a traduit) -, réexaminer la courbe de sa propre oeuvre poétique, scénique, romanesque, étudier ses relations avec les milieux littéraires, français et étrangers, sans pour autant négliger ses très nombreuses impressions de lecture, ni son infatigable activité d'épistolier, de critique, et d'observateur vigilant. Et c'était ne pas perdre de vue quelques-unes de ses faiblesses, de ses oublis, de ses partis-pris. Connaître les enjeux qui ont conduit Gide à être un écrivain délibérement "moderne" demandait de reconnaître les limites de "sa" modernité. Nous sommes heureux d'offrir au public ce bel éventail de réflexions diverses - analytiques et synthétiques, historiques et systématiques, thématiques et génériques - sur un écrivain qui n'a pas fini de dire son dernier mot". Robert Kopp, Peter Schnyder.

11/2002

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Beaux arts

Sortie des artistes. De l'Art à la Culture, chronique d'une chute annoncée

Cette réflexion sur l'antagonisme irréductible qui sépare l'Art et la Culture ne doit rien aux circonstances. Elle a accompagné toute ma vie, sauvée et forgée par les artistes. Elle ponctue mon œuvre depuis 1958 (postface à La Guitare) jusqu'à 2002 (préface des Portes du sang). Je l'ai approfondie dans deux livres consacrés à des écrivains - Dostoïevski, Colette -, et je choisis maintenant d'évoquer le théâtre car la scène, depuis ses origines, démontre les rapports ambigus qui se nouent entre les artistes, l'Etat et la politique. Si je retrace les parcours passionnés et mouvementés des grands créateurs que furent Jacques Copeau, Charles Dullin ou Louis Jouvet, puis Jean Vilar ou Jean-Louis Barrault, c'est que leurs destins et leurs choix épousent ceux du pays, jusque dans ses défaillances et ses erreurs. Je ne m'interdis pas la polémique. Comment l'éviter alors que le sociologisme démocratique entretient la confusion, étouffant la critique, empêchant la révolte ? Au lieu de révéler le scandale que la société du spectacle tente de cacher, les agents culturels s'en font les propagandistes zélés. En dénonçant la complicité qui lie ces créateurs fonctionnaires aux politiques, je veux rappeler que la liberté de l'artiste ne se sépare jamais de celle du citoyen.

04/2004

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Littérature française

Journal. Tome 2, 1919-1941

Chaque mouche a son ombre : tel était le titre du premier volume du Journal de Guy de Pourtalès. Le second tome commence au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'écrivain fréquente le monde de la N. R. F. et du Vieux-Colombier. Il assiste aux célèbres conférences de Gide sur Dostoïevski. Il offre des portraits intimes et personnels de nombreuses célébrités littéraires, politiques et militaires, de Romain Rolland à Maurras, de Lyautey au colonel de La Rocque, de Georges Pitoëff à Copeau, de Stefan Zweig à Bruno Walter. Sa santé l'oblige à vivre la plupart du temps en Suisse. Il y écrit son grand roman, La Pêche miraculeuse. Il traduit Mesure pour mesure de Shakespeare qui est interdit à Lausanne pour pornographie !La Seconde Guerre mondiale va donner une dimension tragique à ce Journal. Le fils de Guy de Pourtalès est tué en 1940 près de Lille. Jour après jour, l'écrivain assiste à l'effondrement de la France. La Suisse est devenue un observatoire où l'on entend les bruits les plus fous, mêlés aux informations les plus sûres. Des gaullistes, des vichyssois, des pronazis rendent visite à Pourtalès dont de Gaulle voudrait faire son représentant en Suisse. Mais il est trop tard. La phtisie l'emporte le 12 juin 1941.

11/1991

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Divers

Au-dessus l’odyssée

Les lecteurs et lectrices les plus fidèles d'Atrabile connaissent bien Jason, auteur norvégien dont nous avions publié le cultissime Attends... il y a plus de vingt ans déjà. Depuis, Jason n'a cessé d'essaimer des titres, chez Atrabile ou d'autres éditeurs, creusant son sillon avec une belle constance, sans se soucier des modes. Dans la vingtaine d'histoires qui composent Au-dessus l'odyssée, les mondes se rencontrent, partent sens dessus-dessous et se mélangent dans de folles et improbables hybridations : Spock se prend pour Foujita, Le Prisonnier visite Kafka, les oeuvres de Joyce et Tarantino fusionnent, Moïse fait face à Alain Delon, Sartre se prend pour Travolta, et l'on croise encore, pêle-mêle, Perec (en détective privé), Athos, Frida Kahlo, Van Gogh, Sinatra, Lemmy, Zappa, Bukowski, dans des univers qui lorgnent tour à tour du côté de Dostoïevski, Ed Wood ou des EC Comics. Avec une économie de moyen exemplaire, un sens de la narration et de l'ellipse manifeste et un humour froid et pince-sans-rire, Jason - qui semble connaître tous les rouages de la fiction - démonte, malaxe, retourne et détourne toutes ces références, s'amuse comme un fou, et nous avec. Merveilleux !

01/2022

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Littérature francophone

S'il est minuit dans le siècle

Rédigé en 1936-38, avant "Le Zéro et l'infini" de Koestler et bien avant "L'Archipel du Goulag" de Soljenitsyne, "S'il est minuit dans le siècle" est une implacable analyse du mécanisme des grands procès de Moscou et des purges de l'ère stalinienne. Ecrivain pleinement engagé dans les premières années de la révolution russe, Victor Serge brosse le tableau de l'univers concentrationnaire progressivement mis en place par les dirigeants soviétiques. Il dresse un portrait bouleversant de ses compagnons, ces hommes et ces femmes opposants au régime, trotskistes pour la plupart, idéalistes qui finirent déportés par milliers en Sibérie ou tout simplement massacrés parce qu'ils avaient une haute idée de la révolution, se sont révoltés contre la machine bureaucratique de l'Etat et ont refusé de se courber face au totalitarisme. Il les fait parler, partage leurs luttes, leurs tourments, leurs souffrances, la prison, la misère et les privations de toute sorte qui sont leur pain quotidien. Témoignage historique majeur qui ne cède cependant jamais aux manichéismes et aux simplifications, souvent comparé au "Souvenirs de la maison des morts" de Dostoïevski, "S'il est minuit dans le siècle" est un roman vrai poignant, indispensable pour comprendre les terribles années du stalinisme.

02/2024

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Littérature anglo-saxonne

Les sables de Weymouth

Publié ici dans une nouvelle traduction de Jacqueline Peltier, et pour la première fois dans sa version intégrale non expurgée, Les Sables de Weymouth (Weymouth Sands) forme, avec Wolf Solent, Les Enchantements de Glastonbury et Maiden Castle, un quatuor réunissant "à peu près les seuls romans produits par un écrivain anglais qui puissent être comparés à juste titre aux fictions de Tolstoï et de Dostoïevski" (George Steiner). S'appuyant sur ses souvenirs d'enfance dans la ville balnéaire de Weymouth, Powys raconte l'histoire de Jobber Skald - un homme imposant, quelque peu brutal, obsédé par l'envie de tuer le magnat de la ville en raison du mépris manifesté par ce dernier envers les ouvriers qui travaillent dans la carrière locale - et son amour rédempteur pour Perdita, une jeune fille originaire des îles anglo-normandes. Sur le fond mystérieux et obsédant de la mer, du sable et des pierres de la côte du Dorset, Powys mêle les comportements singuliers de ses personnages dans un conte épique qui dépeint le pouvoir d'Eros, l'impénétrabilité de l'univers et la nature de la folie, et dévoile magistralement toute sa fascination pour la variété, l'excentricité et la "solitude essentielle des êtres humains".

03/2024

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Critique littéraire

Les livres de ma vie

Qu'un écrivain aussi original, aussi peu suspect d'avoir subi des influences que Henry Miller établisse une liste des livres qui, à quelque titre, ont aidé à la formation de son esprit, il y a là, déjà, de quoi surprendre. On verra d'ailleurs que cette liste est curieuse : D. H. Lawrence voisine avec Rider Haggard (entre ce dernier et l'auteur de Nadja, Miller établit un curieux parallèle), Lao-tseu avec G. A. Henry, auteur de romans historiques, le Gallois John Cowper Powys avec Dostdievski. Le lecteur français ne manquera pas d'être flatté par la place importante donnée aux écrivains de son pays. On trouvera dans ce livre les éloges les plus émouvants et les plus justes de Céline, de Jean Giono, de Blaise Cendrars et de beaucoup d'autres. Mais ce livre n'est, en aucune façon, un ouvrage de critique littéraire. Le recensement de ses lectures est aussi, pour Miller, un prétexte à rechercher le temps perdu, à faire revivre ses années d'enfance et de jeunesse, la vie théâtrale à New York au cours des années 1900.

05/2006

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Le premier roman de Bernanos, Sous le soleil de Satan, paraît en 1926. Au jeune Malraux qui lui fait part de son enthousiasme, Gide rétorque : "cette chose m'est contraire". C'est que "Bernanos mettait brutalement en question tout ce que "l'Europe la plus cultivée" pensait de la création romanesque", se souvient Malraux en 1974. Cette "heureuse négligence" des lois du roman a pu déconcerter : "Si l'on dit de Georges Bernanos qu'il fut le plus grand romancier de son temps, nul n'est surpris ; mais nul n'est convaincu". Elle est aussi ce qui confère à ses récits leur intemporalité. Les romanciers français de l'entre-deux-guerres intéressent peu Bernanos. Il ne leur ressemble pas. S'il fallait l'inscrire dans une lignée, ce serait celle de Dostoïevski. Sombres, véhéments, paroxystiques, en un mot expressionnistes, ses romans sont des écrits de combat au même titre que ses essais. La complaisance n'est pas son fort. Il ne ménage rien ni personne, et surtout pas les tièdes. "Ô vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, cours sensibles, bouches lyriques où l'âpre vérité fondrait comme une praline - petits cours, petites bouches - ceci n'est point pour vous" (Sous le soleil de Satan). La langue même est exigeante. Elle tire le lecteur du côté du sacré. Le sacré, le surnaturel, la grâce, le mal ne sont pas des accessoires chez Bernanos. Ils sont au centre du projet romanesque. Et pourtant - Malraux l'agnostique en témoigne -, nul besoin de partager la foi de l'auteur pour être sensible au tragique du monde déchu qu'habitent ses personnages. Nous sommes parfois devenus aveugles, c'est vrai, à des allusions scripturaires qui étaient autrefois évidentes. Mais à cet aveuglement partiel les romans de Bernanos gagnent une imprévisibilité, une étrangeté qui conduisent, une fois encore, du côté de Dostoïevski. L'ouvre nous parle différemment, mais toujours aussi fortement. Cette ouvre, l'heure est venue de la rééditer en ne négligeant rien des documents accessibles à qui sait les découvrir, et en n'hésitant pas à revenir sur des traditions éditoriales qui ont entraîné des habitudes de lecture. En 1934, une partie d'Un crime avait été refusée par Plon. On vient de retrouver le manuscrit écarté. Publié ici pour la première fois, il permet aussi d'établir un meilleur texte pour Un mauvais rêve, roman né du refus partiel d'Un crime et resté inédit du vivant de l'auteur. Autre ouvrage posthume, et célébrissime, Dialogues des carmélites : on en propose une édition qui fait clairement apparaître l'état du manuscrit laissé par Bernanos à sa mort (1948). Pour les romans publiés par l'écrivain, on est revenu aux particularités des éditions parues de son vivant, y compris pour Monsieur Ouine, jusqu'alors disponible dans une version augmentée en 1955 ; les pages ajoutées à cette date figurent désormais à leur place : en appendice - comme de nombreux autres documents, extraits de manuscrits,

10/2015