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Tennessee Williams

Extraits

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Histoire de France

CRASH A BAYEUX - La dernière mission du Sergeant Ferguson

15 janvier 1943. Le temps est clair, avec un grand soleil d'hiver. Deux avions de la RCAF (Royal Canadian Air Force) survolent la voie ferrée Bayeux-Caen. L'objectif : un train de marchandises, et surtout sa locomotive. A bord d'un des Spitfire canadiens, le Sergeant Ferguson "aligne" le convoi dans son collimateur. Il est 14h30. Ce sera sa dernière mission... HARCELER L'OCCUPANT POUR PREPARER LA LIBERATION Des missions comme celle-ci, la RAF et la RCAF en conduisent chaque jour des dizaines. Le but est d'affaiblir l'ennemi et de mobiliser ses unités, aviation et défense antiaérienne. C'est ce dangereux travail fait de patrouilles et d'attaques incessantes qu'effectuent les pilotes du No. 401 Squadron. Parmi les 63 cités dans ce livre, entre 1942 et 1944, 25 vont perdre la vie en mission. UN CRASH QUI EVEILLE L'ESPRIT DE RESISTANCE Emus par le sacrifice de William Ferguson, des Français décident d'inhumer le jeune Canadien avec honneur et respect. Ce qui ne sera pas du goût des Allemands. Quelques jours après le crash, le Sipo SD (c'est-à-dire la Gestapo) vient les arrêter. Certains seront déportés et mourront à Büchenwald, Dachau ou Mauthausen. D'autres survivront à la déportation, à l'image de Paul Le Caër. C'est lui qui encourage l'auteur et lui raconte ce qui s'est passé. Aujourd'hui, il signe la préface de ce livre attendu. DES DOCUMENTS ET DES TEMOIGNAGES INEDITS Basé sur l'analyse détaillée de documents inédits, des archives de Ferguson ou du journal du No. 401 Squadron, ce livre reconstitue avec précision l'ultime mission du jeune pilote canadien. Avec une véracité saisissante, vous revivrez la vie de l'escadrille, le devenir des pilotes, le début de la mission et les dernières minutes de "Bill" Ferguson. PLUS DE 5 ANNEES DE RECHERCHE ET D'EMOTIONS... Jeune historien de talent et acteur de mémoire en Normandie, François Oxéant a consacré plus de 5 années à réunir toutes les pièces du puzzle. Il vous fait découvrir avec méthode et rigueur tous les aspects de sa passionnante enquête. Parce qu'il a pu rencontrer des témoins du crash, et correspondre avec la famille du pilote, François Oxéant vous fait partager toute son émotion mais aussi son admiration pour Bill, à peine plus jeune que l'auteur lui-même.

05/2014

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Art textile

Dentelle de Calais-Caudry. L'art de tisser le rêve, Edition bilingue français-anglais

Pour la somptueuse robe portée par Kate Middleton lors de son mariage avec le Prince William, qui a ébloui le monde entier, Sarah Burton, directrice artistique de la maison Alexander Mac Queen, a choisi l'exceptionnelle Dentelle de Calais-Caudry pour magnifier sa création. La "Dentelle de Calais-Caudry" est, en effet, la marque d'une dentelle iconique, étoffe de rêve de haute facture et du glamour intemporel. Intimement liée à l'âme du chic à la française, elle est indissociable de l'élégance et de la féminité, sublimant, sous le talent des créateurs, les courbes du corps, comme en transparence la délicatesse de la peau. Infinie dans ses effets, elle se prête aussi à la créativité du design et de la décoration pour enchanter des univers tout en poésie. Sous cette appellation, une dizaine de maisons de dentelle, à Calais et à Caudry, perpétuent un savoir-faire historique aussi exceptionnel que remarquable. La fabrication de la Dentelle de Calais-Caudry, exclusivement sur métiers Leavers, est rendue possible grâce à la maîtrise d'un métier d'art unique au monde. Ce label certifie la spécificité de cette dentelle précieuse, tissée selon un procédé original et inégalé depuis deux cents ans d'entrelacements de fils. Il permet de distinguer la dentelle de luxe tissée à Calais et à Caudry des dentelles tricotées, beaucoup plus répandues. Dentelle... matière singulière, familière et si paradoxale. On la croit facile à cerner et pourtant elle est complexe, riche d'une multitude de définitions et de projections de l'imaginaire. Voilà deux siècles delà que les métiers Leavers ont imposé leur chant mécanique à la geste des dentelliers du nord de la France, façonnant le territoire industriel d'une région entière et de ces deux villes dont la dentelle porte aujourd'hui le nom : Calais et Caudry. Matière transformiste qui se plie à toutes les modes, y compris les plus avant-gardistes, auxquelles elle insuffle un supplément d'aryle, la dentelle se révèle aussi éclectique que polysémique. Elle se prête à tous les jeux de l'apparence, à toutes les identités rêvées, s'immisce dans les grands événements comme dons les interstices de notre quotidien, au plus près de l'intime. La dentelle de Calais-Caudry est ce fil continu qui nous relie à une mémoire du bel ouvrage, du geste délicat et d'un labeur hissé au rang d'art.

03/2021

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Romans historiques

Le livre des noms oubliés

C'est un samedi matin, en plein service à la bibliothèque publique de Winter Park, que je le revois. Le livre sur lequel j'ai posé les yeux pour la dernière fois il y a plus de six décennies. Que je croyais disparu pour toujours. L'ouvrage qui représentait tout pour moi. Le monde s'arrête alors que j'attrape le journal, la main tremblante. Ce livre m'appartient - ainsi qu'à Rémy, un homme mort depuis longtemps et auquel je me suis efforcée, après la guerre, de ne plus penser. Floride, mai 2005. Eva Traube Abrams retrouve la trace de l'homme qu'elle pensait avoir perdu à tout jamais, et du livre qui a tant compté pour eux, plus de soixante ans auparavant... En 1942, Eva fuit Paris à la suite de l'arrestation de son père, Juif originaire de Pologne. Bouleversée, elle trouve refuge dans un village de montagne, en Zone libre, où elle rencontre Rémy, un séduisant faussaire. Avec son aide, elle produit de faux papiers pour aider des enfants juifs à passer la frontière suisse. Ne pouvant se résoudre à effacer leur identité, Eva consigne leurs véritables noms grâce à un code dont seuls Rémy et elle possèdent la clé. Ce Livre des noms oubliés devient encore plus vital lorsqu'ils sont trahis et que Rémy disparaît. Eva parviendra-t-elle à retrouver celui qu'elle aime, et à protéger les enfants de l'horreur du nazisme ? Inspiré d'une histoire vraie, ce roman évocateur, rappelant Le Réseau Alice de Kate Quinn ou Toutes les lueurs de Londres de Julia Kelly, est une ode à la résilience et à la force du courage face à la barbarie. " Depuis Le Chant du rossignol, je n'avais pas été aussi submergée par l'émotion à la lecture d'un livre. L'autrice s'est inspirée de l'histoire vraie de citoyens français ayant combattu avec courage et détermination pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle met en lumière ceux dont les vies ont été détruites et les identités effacées, elle raconte un pays déchiré, l'héroïsme de ceux et celles qui, comme Eva, ont risqué leur vie dans des actes d'héroïsme épique. Emouvant et magnifique. " Fiona Davis " Kristin Harmel décrit avec brio la vie d'une jeune femme juive franco-polonaise, dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Elle illustre de façon émouvante le courage d'Eva qui risque sa propre vie pour les autres, et dépeint ses personnages avec une compassion réaliste. Cette oeuvre d'une grande justesse touchera les lecteurs avec son témoignage sur la force de l'espoir. " Publishers Weekly " L'autrice rend hommage à une histoire bouleversante, réelle mais oubliée, de la Seconde Guerre mondiale, à laquelle se mêle une belle histoire d'amour et un soupçon de suspense. A recommander aux fans de fiction historique romantique, notamment les romans de Beatriz Williams. " Booklist " Une histoire de survie et d'héroïsme à couper le souffle, centrée sur une faussaire qui risque sa vie pour aider des enfants juifs à quitter la France occupée par les Nazis. " People

07/2023

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 2, Le nouveau monde

Le Monde Nouveau est le deuxième tome d'Histoire des peuples de langue anglaise de W. Churchill. Cet ouvrage couvre deux siècles marqués par la Renaissance et la Réforme. Il débute sous le règne de Henry VII Tudor qui rétablit la paix et l'autorité royale après la Guerre des Deux Roses. Henry VIII incarnera l'homme de la Renaissance à l'image du roi François Ier de France. Mais ce sont ses problèmes matrimoniaux qui le rendront célèbre et mèneront à la rupture avec la papauté. Ayant répudié sa première épouse, Catherine d'Aragon et épousé sa maîtresse, Anne Boleyn, il sera excommunié. L'Eglise anglicane sera alors créée et il en prendra la tête. Dans le même temps, la Réforme protestante s'ancrera profondément dans les mentalités anglaises. Viendra le long règne d'Elisabeth Ire, la Reine Vierge, fille de Henry VIII et d'Anne Boleyn. Cette période sera appelée par certains historiens l'Age d'Or. Un fort rayonnement littéraire verra le jour avec William Shakespeare et Christopher Marlowe. Mais les périls extérieurs seront attisés par le conflit avec l'Espagne qui lancera sa flotte, l'Invincible Armada, à l'assaut des îles britanniques. Elisabeth triomphera et fera de l'Angleterre une puissance de premier plan. Cette période verra l'établissement des premières colonies anglaises d'Amérique du Nord. Avec Jacques Ier Stuart, les couronnes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande seront réunies d'où l'appellation Union Jack donnée au drapeau britannique. Son règne sera marqué par la célèbre Conspiration des Poudres en 1605, épisode au cours duquel Robert Catesby et Guy Fawkes, des catholiques fanatiques, tenteront d'éliminer le roi et le Parlement en faisant parler la poudre. L'hostilité du roi Charles Ier vis-à-vis du Parlement débouchera sur la Première Révolution anglaise. Oliver Cromwell et ses Têtes Rondes mèneront une lutte impitoyable et feront proclamer la République. Charles Ier sera exécuté pour haute trahison. La monarchie sera restaurée en 1660 sous Charles II. La Glorieuse Révolution de 1688, écartera toute possibilité d'un retour au catholicisme en Angleterre avec le départ pour l'exil du roi Jacques II, et l'intronisation de Guillaume II d'Orange, un prince protestant des Pays-Bas. Cette période fascinante et troublée, verra le parlementarisme anglais prendre l'avantage sur la tyrannie et le règne personnel, ce qui permettra la mise en place, à terme, d'une démocratie parlementaire. A l'opposé, le royaume de France plongera dans la monarchie absolue sous Louis XIV.

09/2017

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Religion

Cedrus Libani N°71, Le Sacerdoce.

Editorial - Le prêtre icône du Christ par le Père Antoine Abi Acar Dossier : L e S a c e r d o c e Magistère - Décret sur le Ministère et la vie des prêtres 1965, Presbyterorum Ordinis par le Pape Paul VI . . - Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes du Pape Jean-Paul II - La question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel Déclaration de la sacrée Congrégation de la Doctrine de la Foi approuvée par SS. Paul VI, le 15 octobre 1976 Etudes - La théologie de l'Alliance dans le Nouveau Testament par le Cardinal Joseph Ratzinger - Les anciens prêtres et le Nouveau Sacerdoce par le Père Albert Assaf - Identité sacerdotale et sainteté des prêtres par le Père Michael Hull - Proposer l'appel. Le sacerdoce ministériel dans la symphonie des vocations par Anne-Marie Pelletier - Le ministère supérieur de Jésus. Une étude d'Hébreux 7 : 26-8 : 13 par Michael Morrison - Quatrième mystère joyeux par le Père Patrick Nathan -Célibat sacerdotal... Promotion et privilège, bonheur et charisme prophétique par le Père Daniel-Ange Réflexions - Sacerdoce et presbytérat : réponse aux questions d'un lecteur de La Croix par Jonas - Identité sacerdotale et changements culturels par le Professeur Louis Aldrich - Le prêtre et le sacrement de la pénitence par le Professeur Sylvio Cajiao - L'accompagnement spirituel des prêtres : être les pasteurs des pasteurs par le Professeur José Vidamor Yu - Du Pape par le Père Alain Maillard de La Morandais - La consécration sacerdotale du Christ par le Bienheureux Dom Marmion - Sacerdoce ordonné, vocation universelle à la sainteté : deux états de vie aussi irréductibles l'un à l'autre que Baptême et Mariage Portraits - J'ai rencontré un saint : Bernard Violle par Dominique Gervat - Padre Pio - Trois portraits : P. Chaminade, Mgr Reggio, Dom Marmion - Le Père Maximilien-Marie Kolbe - Jean de la Croix ? Prêtre - Saint Charbel Makhlouf - Jacques Bonnet-Eymard, s. j. par le Père Jean Dalmais "Le bon combat" - "Quitte tout, viens et suis-moi" par le Père Mansour Labaky . - Mon ministère. par le Père François Brune - Fidélité spirituelle par le Père Alain Maillard de La Morandais - L'histoire de ma vocation par le Père Pascal Gollnisch - Je suis prêtre du Seigneur par le Père Elie Khaty - Mémoires de Dieu dans ma vie par le Père Yves de Mallmann - Un prêtre catholique dans le royaume "interdit" Interview du Père William Mackey, s. j. Eglises orientales - Homélie XIII. Le sacerdoce de Lévi, et l'ordre de Melchisédech de saint Jean Chrysostome Etc.

09/2005

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Littérature française

Les Tribulations d'un Chinois en Chine. un roman d'aventures de Jules Verne adapté au cinéma par Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo Ursula Andress et Jean Rochefort

Les Tribulations d'un Chinois en Chine est un roman d'aventures de Jules Verne, paru en 1879. L'oeuvre est d'abord publiée dans Le Temps du 2 juillet au 7 août 1879, puis mis en vente en volume par Hetzel dès le 11 août. Kin-Fo est un jeune Chinois riche, qui est indifférent à tout et ne connaît pas le bonheur. Un jour, il se retrouve ruiné. Ne voulant pas imposer à sa future épouse une vie misérable, il préfère mourir. Au moment de se donner la mort, il se rend compte qu'il ne ressent rien, et décide qu'il ne peut mourir sans connaître d'émotions au moins une fois dans sa vie. Il demande donc à son maître et ami, le philosophe Wang, de le tuer dans un délai imparti, ce qui, il l'espère, lui fera redouter la mort et éprouver quelques émotions. Wang accepte, puis disparaît. Plus tard, Kin-Fo apprend qu'il n'est pas ruiné. Il veut alors vivre et épouser Lé-Ou. Cependant, Wang reste introuvable et Kin-Fo le pourchassera dans toute la Chine pour lui dire qu'il ne veut plus mourir. Kin-Fo comprend la valeur de la vie en étant sous la menace constante d'être assassiné par Wang. Morale de l'histoire : il faut avoir connu le malheur, la peur, les soucis pour pouvoir connaître et apprécier le bonheur. William J. Bidulph, Américain, 50 ans, agent principal, en Chine, de la Centenaire, compagnie d'assurances contre l'incendie et sur la vie. Craig, Américain pur-sang, cousin de Fry, au service de la Centenaire. Fry, cousin de Craig, au service de la Centenaire. Houal, le lettré, ami de jeunesse de Kin-Fo. Kin-Fo, jeune Chinois de 31 ans au plus, riche héritier de la fortune de son père. Indifférent pour tout, il professe un véritable dégoût pour la vie. Lé-Ou, jeune veuve âgée de 21 ans, fiancée de Kin-Fo, demeurant à Pékin (avenue Cha-Coua). Mme Lutalou, tante de Lé-Ou, femme d'un mandarin de quatrième rang, deuxième classe, à bouton bleu. Nan, domestique de Lé-Ou, vieille femme acariâtre. Finira par être chassée. Pao-Shen, mandarin de quatrième classe à bouton bleu, ami de jeunesse de Kin-Fo. Soun, premier valet de chambre de Kin-Fo. Distrait, maladroit, il sert de souffre-douleur à son maître. Ce dernier fait subir des ablations à la natte de son serviteur, à chaque faute de celui-ci. Tchoung-Héou, père de Kin-Fo, décédé en 1866.

11/2022

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Histoire internationale

La guerre de sept ans. 1756-1763

Consacré au conflit le plus emblématique de la rivalité franco-britannique au XVIIIème siècle, l'ouvrage associe l'histoire militaire et diplomatique à une analyse de la culture politique des puissances belligérantes. Son ambition est de montrer que la guerre de Sept Ans, loin de limiter ses effets au bouleversement de l'ordre européen et à la domination maritime et coloniale britannique, s'est également traduite par des mutations politiques capitales en France, en Grande-Bretagne et dans les colonies d'Amérique. Après une première partie qui expose les enjeux et les caractéristiques d'un conflit né en Amérique et qui s'est ensuite étendu à l'Europe et au reste du monde, l'étude aborde les premiers mois de la guerre, souvent négligés par l'historiographie, qui voient la France dans une position militaire favorable et l'Angleterre, alors en difficulté sur les champs de bataille, en proie à une grave crise politique. Les premiers revers de l'armée de Louis XV en Allemagne marquent le terme de ce « moment français ». Examinées dans une troisième partie, les victoires britanniques en Amérique (perte du Canada français) et dans le reste du monde sont replacées dans le contexte politique et idéologique qui les a vu naître. L'ouvrage s'attache notamment à décrire la politique de William Pitt, principal responsable de la guerre au sein du Cabinet britannique, et celle de son rival, le duc de Choiseul. L'étude s'achève par une partie qui examine les bouleversements des rapports de force ainsi que les effets de la guerre sur les opinions et la politique des puissances combattantes. Un chapitre aborde un aspect de la guerre peu traité jusqu'alors : l'effort de propagande mené par la France, la Prusse et la Grande-Bretagne. Les mutations de la culture politique en Europe et en Amérique du Nord constituent le fil rouge de l'ouvrage. Contestant la position traditionnelle de l'historiographie soutenant que la guerre de Sept Ans n'aurait suscité que de l'indifférence, l'ouvrage s'attache à décrire la vague de patriotisme qui se développe en France et d'en souligner les enjeux fondamentaux. À la fin de la guerre, un patriotisme de type radicalement nouveau, mobilisant des Français qui ne se considèrent plus simplement comme les sujets du roi, mais comme des citoyens, a vu le jour. La monarchie, défaite, ne s'en relèvera. C'est le commencement de la fin pour l'Ancien-régime.

12/2014

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Beaux arts

Au sud d'Eden. Des Américaines dans le Sud de la France (Années 1910-1940)

1910-1940 : Quel grand écrivain ou artiste américain n'a pas un jour poussé son voyage transatlantique du côté de la Provence et de la Côte d'Azur ? Toute la bande de la « génération perdue » est passée par là Dos Passos, Hemingway et Fitzgerald qui ont fait d'Antibes leur terre de plaisirs. Chaque été, ils se retrouvaient dans la « villa America » du peintre et dandy Gerald Murphy, enfant chéri de Picasso et de Fernand Léger, et dont Fitzgerald fit le héros de Tendre est la nuit. Le Sud polarisa les grands marginaux et rebelles de l'Amérique du XXe siècle. Voir l'écrivain afro-américain Claude McKay qui, promu par les Cahiers du Sud de Jean Ballard, a écrit à Marseille l'un de ses romans phares : Banjo ; ou John Reed qui découvrit en Marseille une ville « romantique », « splendide » et « virile ». La région entière est fréquentée par des artistes pour qui la nature reste une fabuleuse machine créatrice. On y voit William Glackens, le « Renoir américain »; le synchromiste Stanton Macdonald-Wright, mais aussi Man Ray qui descend sur Marseille pour sa Canebière populaire et bruyante aux couleurs orientales et son pont Transbordeur, symbole de modernité. Pour ces créateurs, le Sud rime avec Eden. Ils y trouvent une sensation de liberté que leur refuse l'Amérique puritaine, du soleil à profusion, des contrastes de couleurs assourdissants, une nature quasi intacte, et un mode de vie méditerranéen « à l'antique ». Lorsque, brutalement, le paysage s'assombrit. En 14-18, le sud devient refuge : Au Cannet, Morgan Russell, l'ami de Cendrars délaisse pour un temps ses recherches synchromistes pour interroger les maîtres de la Renaissance italienne ; à Nice, Alexander Archipenko sculpte de jeunes femmes au bain dans un langage moderniste sans précédent. Année 1940 : le Sud - devenu zone libre - se transforme en une terre de transit où espoir et désespoir se côtoient. Entrent alors en scène des personnages à l'étoffe de héros qui mettront leur vie en péril pour sauver des artistes et intellectuels pourchassés par les nazis. Ces héros sont : Varian Fry et son extraordinaire équipe du CAS ; ou bien encore Hiram Bingham. Leur champ d'action sera Marseille. Et tout se finit ou recommence avec Jim Harrison qui semble rouvrir la route du Sud. Depuis la tragédie du 11 septembre, il a encore plus de raisons d'y venir. « Quelle meilleure idée », écrit-il, « que de faire un voyage en France et de lutter contre le terrorisme avec de l'ail et du vin rouge ? » Doit-on dès lors s'attendre à une nouvelle migration artistique ?

02/2006

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Histoire des sciences

Science moderne, science globale. Circulation et construction des savoirs entre Asie du Sud et Europe, 1650-1900

Science moderne, science globale remet en question la croyance selon laquelle la science moderne a été créée uniquement en Occident pour être ensuite diffusée ou imposée ailleurs. Science moderne, science globale remet en question la croyance selon laquelle la science moderne a été créée uniquement en Occident pour être ensuite diffusée ou imposée ailleurs. A travers six études de cas présentées chronologiquement sur la construction du savoir à un moment clé de son histoire - en botanique, cartographie, arpentage terrestre, linguistique, formation scientifique et administration coloniale - ce livre démontre l'importance cruciale des rencontres interculturelles dans l'émergence des sciences qui nous entourent aujourd'hui. En s'appuyant sur des travaux en histoire impériale et coloniale et en science studies, cet ouvrage revisite les thèmes qui sont au coeur de ce dernier domaine, comme par exemple la réplication, le calibrage, la traduction ou encore la confiance interpersonnelle, et révèle ainsi leurs natures complexes dans des contextes multiculturels et coloniaux, entre Indiens et Européens. Il suit praticiens, compétences, instruments, ouvrages, idées et pratiques à travers les continents et les cultures, et souligne le rôle primordial de la circulation dans la construction et la reconfiguration des notions et des pratiques scientifiques. S'affranchissant du cadre diffusionniste et de la dualité centre/périphérie implicite dans bien des travaux qui cherchent à replacer la science moderne dans un contexte mondial, il permet de porter un regard nouveau sur la coproduction du global et du local. Science moderne, science globale présente enfin un modèle heuristique pour les spécialistes d'autres zones de contact, périodes et domaines de connaissances, ainsi que pour les études transnationales et mondiales. Cet ouvrage est la traduction française de l'ouvrage Relocating Modern Science : Circulation and the Construction of Knowledge in South Asia and Europe, 1650-1900 (Palgrave, 2007), complété d'une postface qui présente quelques-uns des travaux que l'auteur a menés depuis, dans le prolongement des thèses du livre. Table of Contents Introduction Chapitre premier. Chirurgiens, fakirs, marchands et artisans : Genèse du Jardin de L'Empereur dans l'Inde moderne Chapitre II. Connexions, croisements, circulations : Naissance de la cartographie britannique moderne, 1764-1820 Chapitre III. Sociabilités renouvelées, confiance instituée : William Jones, les intermédiaires indiens et l'élaboration de la pratique législative au Bengale à la fin du XVIIIe siècle Chapitre IV. L'orientalisme britannique au début du XIXe siècle, ou globalisme contre universalisme Chapitre V. Le diffusionnisme revisité : L'institutionnalisation de l'enseignement scientifique moderne dans le Bengale du début du XIXe siècle Chapitre VI. Voyageurs-instruments : L'exploration indo-britannique de l'Asie centrale au XIXe siècle Conclusion : Déplacements Postface Bibliographie Index

03/2022

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Jazz rock en 150 figures

150 figures qui ont tous fait la grande aventure du jazz rock, de Miles Davis à Weather Report, Herbie Hancock et Jean Luc Ponty. Un beau libre ou l'on croise aussi Carlos Santana et John McLaughlin... Fils du jazz, amant du rock électrique, le jazz-rock doit sa paternité au grand Miles Davis, sans contestation possible. C'est lui qui introduit de la musique amplifiée dans son jazz en pleine mutation à la fin des années 1960, trouvant une résonance dans les mouvements culturels et politiques afro-américains. Il va s'entourer d'une pléiade de jeunes musiciens qui vont à leur tour prendre leur envol et développer leurs propres formules de ce que l'on appelle également le jazz-fusion : John MacLaughlin, Tony Williams, Herbie Hancock, Chick Corea... Cette impulsion poussera par ailleurs toute une génération de vénérables vétérans du post-bop à se laisser tenter par l'expérimentation : Sonny Rollins, Herbie Mann, McCoy Tyner... Le rock lui-même cherche de nouvelles voies, de nouveaux apports artistiques. Aux Etats-Unis, les musiciens s'intéressent de près au jazz, et en donne leur version du jazz-rock : Chicago, Blood Sweat And Tears, Frank Zappa, Larry Coryell, Tim Buckley... Quant à la musique afro-américaine, elle prend appui sur la musique de Miles Davis et Herbie Hancock pour se tourner vers une extension du jazz-fusion, le jazz-funk, dont Hancock est l'un des pionniers avec ses Headhunters. Ils s'appellent Joe Farrell, Tom Scott, Carlos Santana, John Abercrombie, George Duke... et vont eux aussi alimenter la grande marmite musicale initiée par Miles Davis. En Grande-Bretagne, la musique de Miles Davis trouve aussi de l'écho, en même temps qu'est toujours ardemment admiré John Coltrane, décédé en 1967. Le rock, le blues et le jazz s'entrecroisent, parfois avec un soupçon de psychédélisme, et vont donner naissance à une scène riche : Nucleus, Soft Machine, Keef Hartley Band, Isotope, Allan Holdsworth, Colosseum... Simultanément, l'Europe suit le mouvement. La France offre Magma, Jean-Luc Ponty... L'Allemagne et la Scandinavie, Terje Rypdal, Jan Akkerman, Kraan... Le jazz-rock perdure durant toutes les années 1970. Avec le rock progressif, il est le symbole de la liberté d'expression artistique et du bouillonnement créatif de cette époque. Il n'y a pas de limite ni de durée, ni de genre musical. Le public s'enivre d'improvisations électriques, de ces grandes odyssées sonores jouées par Mahavishnu Orchestra, Weather Report, Return To Forever... Une nouvelle génération voit même le jour au milieu des années 1970 aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : Brand X, Hummingbird, John Scofield, Dixie Dregs, Marcus Miller... Et puis, alors que le formatage généralisé de la musique mainstream semble toujours limiter un peu plus l'horizon sonore, une nouvelle génération fait à nouveau revivre l'esprit du jazz-rock et sa liberté artistique et intellectuelle : Causa Sui, Kanaan, John Dwyer... Julien Deléglise a sélectionné 150 noms, musiciens ou groupes, qui auront tous contribué à la grande aventure du jazz-rock, de la fin des années 1960 à aujourd'hui. Chaque entrée bénéficie d'une biographie, et d'une sélection de un à plusieurs disques que l'auteur considère comme essentiels, de manière absolument subjective mais argumentée.

12/2022

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Archéologie

Archéologie médiévale N° 51/2022

Delphine Cense-Bacquet avec la collaboration de Murielle Meurisse-Fort, Tarek Oueslati, Didier Pousset et Sabrina Save L'habitat alto-médiéval du Chemin de Visemarais à La Calotterie (Pas-de-Calais) : approches de l'occupation d'un quartier du portus de Quentovic 7 Edward Impey Une image sur pierre d'un château en bois : un graffiti médiéval au château de Caen 55 Astrid A. Noterman, Alison Klevnäs, Edeltraud Aspöck, avec la collaboration de Martine van Haperen et Stephanie Zintl La perturbation des sépultures mérovingiennes est-elle " élémentaire " en archéologie ? Nouveaux regards sur les réouvertures de tombes au haut Moyen Age en Europe 69 Mélinda Bizri, Quentin Borderie, Gaëtan Jouanin, Yannick Mazeau, Coline Lejault, Guillaume Saint-Didier, Sabrina Save, Alys Vaughan-Williams, avec la collaboration de Magali Labille, Amélie Laurent-Dehecq, Jean-Michel Morin, Dany Souchet Vivre aux ixe-xie siècles sur le promontoire de Gien (Loiret) : architecture, activités et environnement d'un habitat privilégié 93 Chronique des fouilles médiévales en France en 2020 Répartition régionale des chantiers de fouilles médiévales 167 I - Constructions et habitats civils - environnements rural et urbain 171 II - Constructions et habitats ecclésiastiques 215 III - Constructions et habitats fortifiés 241 IV - Sépultures et nécropoles 279 V - Installations artisanales 289 VI - Archéologie subaquatique, épaves et installations portuaires 299 VII - Diverses chroniques 307 Bulletin critique Patrice Beck et Benjamin Saint-Jean Vitus (dir.), Le couvent des Cordeliers du Mont Beuvray. Histoire et archéologie (Panayota Volti) 311 Aurélia Bully, Sébastien Bully et Alain Dubreucq (dir.), Colomban et son influence. Moines et monastères du haut Moyen Age en Europe (Pascale Chevalier) 313 Emmanuelle Boube, Alexis Corrochano et Jérôme Hernandez (dir.), Du royaume Goth au Midi Mérovingien, Actes des 34es Journées d'archéologie mérovingienne (Toulouse, novembre 2013) (Claude Raynaud) 314 Marie-Cécile Truc (dir.), Saint-Dizier " La Tuilerie " (Haute-Marne). Trois sépultures d'élite du vie siècle (Florence Carré) 316 Anne Baud et Christian Sapin (dir.), Cluny. Les origines du monastère et de ses églises (Pierre Martin) 319 Pierre Gillon et Christian Sapin (dir.), Cryptes médiévales et culte des saints en Ile-de-France et en Picardie (Christian Gensbeitel) 321 Marie-Christine Bailly-Maître (dir.), L'entreprise minière de Brandes, xie-xive siècles (Danielle Arribet-Deroin) 323 Michael Lewis et Ian Richardson, Inscribed Vervels. A Corpus and Discussion of Late Medieval and Renaissance. Hawking Rings found in Britain (Baudouin Van den Abeele) 324 Marion Foucher, Annie Dumont, Lukas Werther et Doris Wollenberg (dir.), Inland Harbours in Central Europe : Nodes between Northern Europe and the Mediterranean Sea (Camille Gorin) 328 Claudine Munier et Inès Pactat (dir.), Le verre du viiie au xvie siècle en Europe occidentale (Elisabetta Neri) 332 Giovanna Bianchi et Richard Hodges (dir.), The nEU-Med project : Vetricella, an Early Medieval Royal Property on Tuscany's Mediterranean (Luc Bourgeois) 333 Marianne Senn et Jürg Tauber, Eisenverhüttung im Dürsteltal. Ein Hochofen des 13. Jahrhunderts in Langenbruck (Alexandre Dissier) 337 Marie-Hélène Corbiau, Baudouin Van Den Abeele, Jean-Marie Yante et Anne-Marie Bultot-Verleysen, La route au Moyen Age. Réalité et représentations (Sandrine Robert) 338 Etienne Hamon, Mathieu Béghin et Raphaële Skupien (dir.), Formes de la maison. Entre Touraine et Flandre, du Moyen Age aux Temps modernes (Florence Journot) 340 Yves Henigfeld, Philippe Husi et Fabienne Ravoire (dir.), L'objet au Moyen Age et à l'époque moderne. Fabriquer, échanger, consommer et recycler (Julie Renou) 342 Alice Vanetti, Archéologie du bâti, Histoire et épistémologie des origines à nos jours (France, Italie, Suisse) (Bastien Lefebvre) 345 Morimond 1117-2017. Approches pluridisciplinaires d'un réseau monastique, Benoît Rouzeau et Hubert Flammarion (dir.) (Denis Cailleaux) 347 Livres et périodiques reçus 349

03/2022

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Cinéastes, réalisateurs

Conversations avec Dean Tavoularis

"Tout ce que le spectateur voit dans un film est le résultat d'un travail avec le chef décorateur". - F. F. Coppola. Quatre ans après la sortie du très remarqué Conversations avec Darius Khondji, le troisième ouvrage de la collection Conversations est la première monographie consacrée à l'un des plus grands chefs décorateurs de l'histoire du cinéma, Dean Tavoularis. Destiné aux cinéphiles, aux étudiants et aux professionnels du 7ème art, mais aussi aux amoureux du design et de l'architecture, cet ouvrage propose un voyage inédit à travers le cinéma des soixante dernières années. Une plongée passionnante dans les coulisses de films cultes du XXème siècle : Apocalypse Now, Le Parrain, Bonnie and Clyde, Zabriskie Point, Conversation secrète et bien d'autres. Dean Tavoularis possède une filmographie des plus illustres, son nom étant associé à nombre de chefs d'oeuvres du cinéma américain des années 1960 et 1970. Ses collaborations avec Francis Ford Coppola, Michelangelo Antonioni, Arthur Penn, Warren Beatty, William Friedkin et Roman Polanski comptent parmi les plus riches et inventives du cinéma moderne. Conversations avec Dean Tavoularis retrace l'incroyable odyssée de celui qui débuta sa carrière comme animateur sous la direction de Walt Disney. Après avoir fait ses armes dans les plus grands studios d'Hollywood, sur des films comme 20 000 lieues sous les mers ou Devine qui vient dîner... , il devient chef décorateur sur l'un des films qui contribuera à l'avènement du Nouvel Hollywood, Bonnie and Clyde. Mais c'est aux côtés de Francis Ford Coppola que Dean Tavoularis consacre l'essentiel de sa carrière. Engagé pour travailler sur Le Parrain, ils formèrent un couple créatif unique pendant plus de trois décennies. Des chapitres entiers sont consacrés à la trilogie du Parrain et à Apocalypse Now, dont le tournage est exploré en détail. Dean Tavoularis révèle aussi certains projets de Coppola, tel Pinocchio, grâce à des dessins conceptuels jamais dévoilés à ce jour et un schéma scénaristique visuel à couper le souffle. Ces conversations sont également accompagnées d'entretiens exclusifs avec l'acteur-réalisateur Warren Beatty, les réalisateurs Francis Ford Coppola et Roman Coppola, le chef opérateur Vittorio Storaro (Le Conformiste, Le dernier empereur), la créatrice de costumes Milena Canonero (Orange mécanique, Barry Lyndon) avec lesquels Dean Tavoularis a collaboré, ainsi qu'avec la cheffe décoratrice française Katia Wyszkop (Sous le soleil de Satan). Accessible à tous et foisonnant d'anecdotes où l'on croisera entre autres Jean-Luc Godard, Marlon Brando, Gene Kelly et Tom Waits, l'ouvrage est illustré de centaines de visuels, la plupart inédits : photos de plateau, plans de décors, plans d'architecture, archives, dessins conceptuels, storyboards... Un beau-livre préfacé par Wes Anderson et écrit par Jordan Mintzer, auteur des déjà cultes Conversations avec James Gray et Conversations avec Darius Khondji.

10/2022

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Cinéma

"J'ai écrit le rôle de ta vie". Correspondances avec Raimu, Fernandel, Cocteau, et les autres

En 1927, alors qu’il est professeur adjoint au lycée Condorcet à Paris, Marcel Pagnol prend un congé de l’Education nationale «pour cause de littérature». Deux ans plus tard, il triomphe au Théâtre de Paris avec Marius, premier volet de la trilogie marseillaise, où explose le génial Raimu. Pendant près de cinquante ans et jusqu’à aujourd’hui, Marcel Pagnol va être pour les Français l’auteur populaire par excellence, que ce soit au théâtre, en littérature ou au cinéma. A travers les lettres inédites rassemblées dans ce volume, on comprend justement l’influence décisive qu’a eue Pagnol dans les débuts du cinéma parlant, d’une rive à l’autre de l’Atlantique : il est alors un auteur à succès et comprend, avant tous les autres, la nécessité d’être à la fois scénariste, réalisateur et producteur. En quelques années seulement, il va incarner la modernité auprès de ses pairs, depuis Sacha Guitry qui, dans les années 1930, salue son talent de dramaturge mais se désole de son goût du cinéma, à Jean Cocteau qui, au début des années 1960, l’enjoint de se méfier de la télévision en ces termes : «Marcel ouvrirait sa porte à n’importe quel brave type.» Lire la correspondance de Pagnol, c’est traverser plusieurs époques, avec la douceur de l’avant-guerre, la douleur de l’Occupation puis le rapprochement avec l’allié américain ; c’est découvrir le vrai sens de l’amitié avec les copains de la première heure comme Henri Jeanson ou Vincent Scotto, mais aussi avec les camarades qu’on retrouve autour d’une bouillabaisse dans le petit port de Saint-Tropez (avec René Clair), à Bandol (avec Raimu), ou à Carry-le-Rouet (avec Fernandel). Ce sont parfois des coups de gueule homériques auxquels succèdent des réconciliations quasi amoureuses, des témoignages de soutien quand la critique se fait cruelle, ou simplement des échanges de points de vue sur tel projet, tel dialogue, telle technique ou tel matériel cinématographique. On y parle beaucoup de retrouvailles aussi, quand l’éloignement, la politique, le travail ou bien les femmes le permettront ! Et puis, il y a le Nouveau Monde, pas si lointain : Charles Boyer et Maurice Chevalier rêvent de faire venir à Hollywood le plus américain des réalisateurs marseillais, pour qu’il y rencontre tous ceux qui l’admirent, de John Huston à Preston Sturges et William Wyler. De 1928 à 1974, c’est ainsi toute une vie de cinéma qui défile devant nous, avec une verdeur et une authenticité que le temps n’a pas altérées. L’homme derrière la caméra apparaît plus que jamais dans toutes ses lettres de noblesse.

10/2015

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Contes et nouvelles

Le Novelliste #07. Après la fin

Imaginer, anticiper, se représenter ce qu'il peut bien y avoir après est un des ressorts fondamentaux de l'être humain, dont l'appétit de découverte se nourrit autant de curiosité que d'imagination. Mais comment envisager l'après de ce qui, a priori, est une fin ? Les réponses n'ont jamais manqué en littérature, qu'il s'agisse d'explorer l'au-delà de la vie, des sociétés, ou des relations humaines. C'est autour de quelques-unes de ces représentations, sans prétendre épuiser le sujet, que s'est élaboré ce septième numéro du Novelliste. Au sommaire : Après la fin, blabla liminaire de Leo Dhayer Horizon, nouvelle de Didier Lesaffre, illustrée par Jacek Malczewski J'étais là avant le soleil, nouvelle de Philippe Cousin, illustrée par l'auteur L'Oil, nouvelle d'Yves Letort, illustrée par Céline Brun-Picard L'Ile, nouvelle de Nina Allan, traduite par Bernard Sigaud, illustrée par TheHardLab Inventaire après déménagement, Portfolio, texte de Fay Ballard traduit par Bernard Sigaud, illustré par une série de dessins de l'autrice Historiettes de Philippe Cousin, Claude Ecken, Thomas Geha, Frédéric Holic, Yves Letort Les salauds ont toujours tort, nouvelle de C. M. Deiana, illustrée par Charles Frederick William Mielatz Portrait d'un inconnu, nouvelle d'Anne Richter, illustrée par Albrecht Dürer Jeremiah, nouvelle de Jessica Amanda Salmonson, traduite par Leo Dhayer, illustrée par une toile d'un artiste anonyme La Madone aux sept glaives, nouvelle de Vernon Lee, traduite par Eugene Lee-Hamilton, illustrée par Alejandro Carnicero Un ex-voto dans le goût espagnol, article de Sophie Geoffroy Mes exuvies, Parenthèse, nouvelle de Louise Pleth Funérailles secondaires, nouvelle de Didier Pemerle, illustrée par Andrea Mantegna A corps et à cris, nouvelle de Joel Lane, traduite par Jean-Daniel Brèque, illustrée par Léo Kennel Le mausolée de tous les arts, nouvelle de Pascal Malosse, illustrée par Fritz von Uhde L'au-delà, nouvelle d'E. F. Benson, traduite par H. Frichet, illustrée par Howard Giles L'au-delà, y croire... ou pas, article d'H. G. Wells, traduit par Pierre-Paul Durastanti, illustré par Georges Roux Faut-il réveiller les endormis ? nouvelle de Jean-Baptiste Cabaud, illustrée par Jacques Gautier d'Agoty Stairway 2, nouvelle d'Alex Nikolavitch, illustrée par Léo Kennel Les passagers, nouvelle de Laurent Pheulpin, illustrée par une photo d'époque Morituri, nouvelle de Philippe Caza, illustrée par l'auteur Coloniser le cosmos, article d'Iwan Rhys Morus, traduit par Clément Martin, illustré par des documents d'époque Voyage en d'autres mondes (4/4), roman à suivre de John Jacob Astor, traduit par Marie Dronsart, illustré par Dan Beard Comme une image : Légende fugace du roi des rats, trois nouvelles courtes de Léo Kennel, Noé Gaillard te Sandrine Scardigli, sur un dessin ancien Clap de fin : Interiors (Skull) (1944), dessin de Pavel Tchelitchew

11/2023

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Photographie

Daido Moriyama

Daido Moriyama, né à Osaka en 1938, n'est pas seulement un des plus grands artistes japonais contemporains ; son oeuvre photographique, ses écrits, la radicalité de sa démarche font de lui un des chefs de file du renouvellement international du langage photographique à partir des années 1970. A lire quelques-uns des noms ou titres qui jalonnent la carrière de Moriyama, on devine que son parcours artistique échappe aux conventions : Provoke (une revue), Scandalous (une exposition), Hysteric (une publication)... Ces termes ne renvoient pourtant en rien à une oeuvre niaisement sulfureuse ou complaisamment provocatrice, mais résonnent à la manière d'un manifeste postmoderne. Ainsi, à propos de Farewell Photography, livre majeur qu'il publie en 1972, Moriyama précise : "Certains trouveront ce titre sarcastique, mais en réalité il exprime mon animosité et mon discours d'adieu à une photographie trop satisfaite d'elle-même pour mettre en question sa propre signification. Cette photographie-là passe à côté de la réalité." Et la réalité que désigne ici l'artiste n'est pas celle assignée de longue date à la photographie, mais le substrat des violentes mutations que l'histoire du Japon a connues, de l'après-Deuxième Guerre mondiale aux dernières heures du XXe siècle. Graphiste de formation, Moriyama s'initie à la photographie auprès de Eikoh Hosoe, mais décide, dès l'âge de vingt-trois ans, de devenir photographe indépendant et de faire de Tokyo sa ville d'élection. Avec son ami le photographe et critique Takumi Nakahira, il fonde la revue Provoke, foyer de protestation politique et culturelle et laboratoire de recherches et d'expérimentations nouvelles pour la photographie. Exacerbant les pistes et les orientations que certains précurseurs, parmi lesquels William Klein et son célèbre Tokyo dont il reconnaît l'influence, avaient défrichées, Moriyama développe une esthétique dure et crue où la narration et l'illustration n'ont plus cours. Images fortement contrastées, flous, épreuves granuleuses, cadrages "sauvages", la photographie de Moriyama semble traversée par une pulsion vitale extrême qui scelle un refus absolu des normes établies de la prise de vue. Il affirme "prendre ses photographies plus avec le corps qu'avec les yeux" et renonce même parfois à l'obligation de la visée comme dans Hunter, série de paysages prise depuis sa voiture. Car l'oeil de Moriyama est nomade, il dérive au fil de la marche urbaine et saisit sans relâche des apparitions soudaines : visages, animaux, scènes de rue, façades, écrans vides, graffitis, tout fait signe pour composer une poétique abstraite et déroutante. Cette esthétique de l'instantané alliée à une volonté farouche de penser et vivre la photographie comme une expérience intime, une pratique quasi existentielle, ont ouvert des champs nouveaux et suscité une forme de libération de l'acte photographique que de très nombreux artistes savent devoir à Daido Moriyama.

11/2012

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Anglais apprentissage

Le poids du passé. Barack Obama et la question raciale

L’arrivée d’Obama à la Maison Blanche a incontestablement marqué un tournant historique, et son ascension spectaculaire est souvent présentée comme une preuve irréfutable de l’entrée des États-Unis dans une nouvelle ère, dite « post-droits civiques ». Mais les divisions et les inégalités raciales, notamment entre noirs et blancs, demeurent pourtant profondément ancrées dans l’Amérique d’aujourd’hui. L’éminent historien Thomas Sugrue propose ici une analyse sans concession de la manière dont Obama s’est saisi de ce paradoxe. « Le passé n’est pas mort et enterré. Il n’est même pas passé », soulignait Obama dans son célèbre discours de campagne sur la question raciale, en invoquant William Faulkner. Le poids du passé retrace l’évolution des positions d’Obama sur la question des inégalités raciales au cours de sa carrière professionnelle, depuis ses premières années à Chicago en tant qu’organisateur de communautés, avocat et universitaire, jusqu’à son ascension politique en tant que candidat charismatique et aguerri à la présidence des États-Unis. Sugrue replace Obama dans le contexte de l’histoire de la lutte des noirs pour les droits civiques pour mieux comprendre ses conceptions des causes profondes de la pauvreté noire en Amérique, et les réponses qu’il a apportées aux défis qui l’attendaient une fois élu à la présidence. Mais plus fondamentalement, au-delà de la trajectoire personnelle d’Obama, ce livre est, écrit Sugrue, « l’histoire d’un voyage à travers l’une des périodes les plus turbulentes de l’histoire raciale américaine, qui nous conduit du tournant multiculturel des années 1970 au syncrétisme de la politique urbaine noire de la fin du XXe siècle, en passant par le terrain miné des controverses intellectuelles et culturelles sur la question raciale et les “politiques identitaires” de la fin des années 1980 et des années 1990, pour finalement aboutir en ce début du XXIe siècle, à ce moment de l’histoire où l’Amérique vit encore dans l’ombre des luttes inachevées pour les droits civiques du siècle précédent, mais où des journalistes, hommes politiques et universitaires influents saluent l’apparition d’un ordre post-racial. » Les cinquante années que retrace ce livre furent assurément des moments de grande turbulence pour les hommes politiques noirs américains, comme pour les blancs progressistes, qui durent tous se frayer leur propre chemin dans le conflit idéologique persistant entre indifférence à la couleur (color blindness) et conscience raciale. Cette situation est à l’origine de la dérive conservatrice du parti démocrate depuis la fin des années 1960. Suivre le parcours d’Obama à la découverte de son identité politique et raciale permet donc à la fois de comprendre l’évolution des Démocrates et de savoir dans quelle mesure on peut dire que la présidence d’Obama a permis d’entrer de plain-pied dans une nouvelle ère « post-raciale ». Spécialiste des droits civiques, des relations raciales et de l’histoire urbaine, Thomas Sugrue livre un bilan honnête et révélateur sur cette double question.

10/2012

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Histoire internationale

Jacqueline Kennedy. Une icône américaine

Chancelante, Jacqueline Kennedy participe aux cérémonies d'investiture de son mari le 20 janvier 1961. En ce jour historique, Jack lui a été infidèle, comme toujours. Par vengeance, dès 1957, elle s'est jetée dans les bras de l'acteur William Holden. Passionnée par l'architecture, la Première Dame restitue la structure historique de la Maison-Blanche. Son sens artistique crée l'image de la présidence, sa personnalité fait d'elle l'icône de sa génération. Le 22 novembre 1963, sa vie bascule dans le drame. Elle ne pleure pas devant le cercueil. En organisant les funérailles de son mari, elle crée le mythe. L'éducation de ses enfants figure au premier plan de ses préoccupations. Beaucoup de questions restent en suspens. Quelle personnalité complexe se cache sous la silhouette de la dame en rose ? Ses attaches avec la France étaient-elles réelles ? Elle appréciait ou détestait de Gaulle selon les circonstances, idolâtrait André Malraux. Où puisait-elle ses opinions ? Le public lui a prêté des aventures, avec Marlon Brando, son beau-frère Bobby... En épousant Aristote Onassis, la veuve de l'Amérique est tombée de son piédestal. Puis son dernier compagnon Maurice Tempelsman lui a apporté tendresse et sérénité. Ce travail d'historienne, fruit de plusieurs années de recherches, s'attache au comportement d'une jeune femme toute simple qui a accédé au premier rang de la scène politique mondiale sans en connaître les rouages. Hillary Clinton questionnait Jacqueline sur l'organisation de la Maison-Blanche, sa "culture officielle" , les tenues vestimentaires de rigueur. Les deux femmes s'appréciaient, des points communs les rapprochaient. La mort a brisé leur amitié le 19 mai 1994. Chancelante, Jacqueline Kennedy participe aux cérémonies d'investiture de son mari le 20 janvier 1961. En ce jour historique, John lui a été infidèle, comme toujours. La personnalité de la Première Dame a construit l'image de la présidence et fait d'elle l'icône de sa génération. Le 22 novembre 1963, sa vie bascule dans le drame. En organisant les funérailles de son mari, elle crée Le mythe. Beaucoup de questions restent en suspens. Introvertie pendant son enfance et son adolescence, était-elle avide de reconnaissance ? Elle appréciait ou détestait de Gaulle et Nehru selon les circonstances, idolâtrait André Malraux, méprisait Indira Gandhi. Où puisait-elle ses opinions ? Le public lui a prêté des aventures avec Marlon Brando ou son beau-frère Bobby... En épousant Aristote Onassis, la veuve de l'Amérique est tombée de son piédestal. Fruit de plusieurs années de recherches, ce livre s'attache au comportement d'une jeune femme toute simple qui a accédé au premier rang de la scène politique mondiale sans en connaître les rouages. Biographie de l'auteur Régine Torrent est journaliste, productrice de télévision, historienne et spécialiste des Etats-Unis. Elle a notamment publié La France américaine, controverses de la Libération (Racine, 2004) et First Ladies (Racine, 2006).

02/2018

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Cartographie

Cartographie radicale. Explorations

Il est des cartes qui disent non. Des cartes radicales, qui dévoilent et dénoncent, qui protestent. Pour comprendre ces cartes rebelles, leur fonctionnement, leurs forces, leurs possibilités, ce livre entreprend un voyage d'exploration au coeur de la création cartographique. Que se passe-t-il exactement quand nous élaborons une carte, qu'elle soit radicale, expérimentale (on parle aussi de cartographie critique ou de contre-cartographie) ou conventionnelle ? Quelles intentions président à sa fabrication et à sa mise en oeuvre ? La première fonction des cartes est de nous aider à nous repérer dans l'espace et à nous déplacer d'un point à un autre. Elles permettent aux bateaux de naviguer et aux avions de voler. Avec des cartes, on fait la guerre, puis éventuellement la paix. Elles sont aussi de formidables machines à rêves, qui façonnent notre image du monde, en fixent la mémoire et finissent par fabriquer notre réalité. Qu'est-ce qui motive cet acte très particulier de mise en forme symbolique du monde, de Strabon à l'anarchiste Elisée Reclus, de la bénédictine Hildegard von Bingen à l'explorateur Alexander von Humboldt, des portulans à la carte d'état-major ? Quelle part de fantaisie créatrice, quelle part de fantasme faustien d'une possible maîtrise de notre environnement, quelle part de sincérité scientifique sont-elles à l'oeuvre ? Entre l'émergence de la cartographie thématique audacieuse de l'ingénieur Charles-Joseph Minard, ou celle des designers d'information Otto et Marie Neurath, et l'approche sémiologique conceptuelle de Jacques Bertin, se situe un point de rupture avec les conventions de la représentation cartographique. Un point libérateur qui a ouvert le champ de l'expérimentation et rendu possible la démocratisation des cartes. Autour des années 1900, le sociologue W. E. B. du Bois et son équipe inventaient de nouvelles façons graphiques de représenter des données statistiques sur la situation des personnes noires aux Etats-Unis. Quelque soixante ans plus tard, c'était pour dénoncer le même racisme culturel et économique qu'un petit institut de géographie de Détroit, animé par William Bunge et Gwendolyn Warren, donnait ses contours à ce qui deviendra la géographie radicale : une géographie engagée. Alors, le rapport à l'objet carte change. S'opère une prise de conscience quant à son usage et à ses possibilités. La cartographie radicale va spatialiser les données économiques et sociales, produire des cartes délibérément politiques qui montrent et dénoncent les situations d'inégalités de vie et de droits, les compromissions politico-économiques, les accaparements de terres, la destruction des milieux par l'agro-industrie, la pollution de la planète et tout ce qui hypothèque, d'une façon ou d'une autre, le bonheur et l'avenir de l'humanité. Les cartes, qui jouent traditionnellement le jeu du pouvoir, se font outils de la contestation et instruments d'émancipation politique et sociale quand la société civile se les approprie. Politique, art et science entrent alors en dialogue permanent pour proposer une image non convenue et libre du monde.

10/2021

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Photographie

Portraits / Visages, 1853-2003

Plutôt qu'une histoire du portrait en photographie, ce livre-catalogue présente, à travers un choix de plus de deux cents oeuvres, un panorama de la collection de photographies conservée à la Bibliothèque nationale de France. Au-delà de la métaphore, portrait de la collection à travers les visages qui la composent, ce thème permet d'explorer de grands courants de l'histoire de la photographie et de tracer la genèse de la collection publique la plus ancienne et la plus riche du monde dans le domaine de la photographie. Le propos est aussi de préfigurer ainsi la nouvelle collaboration de la Bibliothèque nationale de France et des éditions Gallimard. Sous le titre général Galerie de photographie seront explorés chaque année les multiples facettes de la photographie et des collections incunables du médium, icônes anciennes et modernes, œuvres contemporaines, mais aussi photographies de mode, de presse, albums d'amateurs, ensembles historiques donnés à la Bibliothèque. Dans le présent ouvrage, les œuvres du XIXe et du XXe siècle se succèdent chronologiquement, mais elles ont été choisies pour se répondre et correspondre entre elles enjeu de miroirs. Le choix fait dans le fonds du XIXe siècle met bien sûr en avant les grands auteurs, de Félix Nadar à Eugène Atget en passant par Adalbert Cuvelier et Julia Margaret Cameron. Une place importante est aussi réservée aux anonymes, aux amateurs célèbres comme Robert de Montesquiou, aux scientifiques comme Potteau. Des exemples de la diversité de la pratique photographique dans le monde sont représentés par l'atelier de Bonnevide au Sénégal, les travaux de Raoult à Odessa ou de Miot à Terre-Neuve. La sélection des oeuvres met en lumière le fait que le portrait photographique du XIXe siècle est, lucidement ou non, souterrainement ou non, une courbe parsemée de singularités qui aujourd'hui attirent notre attention comme autant de zones de fracture. Les reflets, ombres portées ou fragmentations qui apparurent d'abord comme des jeux ou des accidents sont réinvestis par les photographes modernes et contemporains, Paul Strand, André Kertesz ou Dieter Appelt. L'exigence documentaire ou scientifique, d'abord développée par Bertillon et Atget, conduit au XXe siècle à l'élaboration de protocoles de plus en plus précis. Le visage est peu à peu lessivé de tout contexte historique et social. Ce puissant courant esthétique, l'exploration de plus en plus aiguë de la représentation du visage sont vus à travers des œuvres françaises et étrangères : Paul Strand, André Kertesz, Raoul Ubac, Diane Arbus, Rossella Bellusci, Ralph Gibson, Florence Chevallier, Clarence John Laughlin, Vilem Kriz, Xavier Zimmerman. La lumière est faite aussi bien sur des pièces isolées, comme la photographie par Rudomine de La Vierge inconnue du canal de l'Ourcq, cette noyée rendue célèbre par Louis Aragon, ou des affiches déchirées vues à Tokyo par William Klein, que sur les séries de Vilem Kriz ou Connie Imboden.

10/2003

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Sports de combat

Quinze minutes sur le ring. Sur les traces d'une action passée, 24 septembre 1922

Après sa remarquable étude consacrée à la vie d'un seul homme pour tenter de percer ce qui fait que celui-ci était devenu ce qu'il est devenu (Joseph Kabris, Prix Femina Essai 2020), Christophe Granger s'intéresse ici à un "détail", une action et une seule (15 minutes d'un moment passé), afin de repenser ce qui nous fait agir quand nous le faisons. " D'où viennent nos actions, et comment se fait-il qu'on agit comme on agit ? " Question vertigineuse s'il en est et qui est tout l'enjeu de l'enquête brillante et audacieuse de l'historien et sociologue Christophe Granger. Afin de mener à bien ce défi, il a d'abord fallu à l'auteur trouver une action qui puisse être observée du début à la fin. Il a choisi, en l'occurrence, le combat de boxe célèbre, qui opposa, le 24 septembre 1922 dans le stade Buffalo de Montrouge, le champion du monde en titre Georges Carpentier et une autre star de l'époque, bien que considérée comme l'outsider ici, Battling Siki (de son vrai nom M'Baye Fal) et dont une version filmée subsiste. Nourri de nombreux travaux mêlant tant philosophie, sciences humaines et sociales ou encore sciences cognitives, Christophe Granger entreprend de faire cheminer ses lecteurs et lectrices, par plans successifs (plan large, plan pied, gros plan), chaque plan saisissant le même combat depuis un cadrage différent. Le premier chapitre est ainsi centré sur la structuration sociale du combat, le deuxième sur l'interaction qui a lieu sur le ring, et le troisième sur la dimension cognitive qui permet aux boxeurs d'orienter et de réorienter ce qu'ils font. Enfin, un dernier chapitre, entièrement graphique et constitué de plus de 300 photogrammes issus du film, a pour ambition de transmettre au lecteur ou à la lectrice la compréhension de l'action en question, en reprenant l'action en entier une dernière fois depuis le film. Contribution intellectuelle et théorique majeure à l'étude des actions humaines, l'ouvrage est également une plongée dans le monde de la boxe durant la première moitié du xxe siècle, période cruciale où la discipline est encore tiraillée entre le monde du spectacle et celui du sport et, dans l'ombre de Virginia Woolf et de Tarantino, un livre en 4 plans qui se lit comme un film. " Entreprendre une histoire au microscope, faire porter le travail sur un petit nombre d'heures ou de minutes, comme le faisaient Virginia Woolf, James Joyce ou William Faulkner en littérature, ce n'est pas céder aux commodités du minuscule : c'est vouloir s'approcher de la réalité en prenant acte justement de ce trait décisif : " à tout instant la vie a depuis longtemps commencé, et elle se poursuit à tout moment " (Auerbach au sujet de Woolf). " Christophe Granger

01/2024

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Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Récits de voyage

Bouts du monde N° 38, printemps 2019

" Lorsque j'étais enfant, le voyage s'incarnait d'abord ainsi : assis à l'arrière de la voiture, je regardais les numéros des plaques minéralogiques et constatais soudain une diversité nouvelle dans la numérotation, qui peinait à tromper l'ennui d'un long chemin sur les routes nationales. Je voyais aussi disparaître les toits d'ardoise à mesure que l'on s'éloignait de l'Anjou natal. Et soudain, le paysage ordinaire avait changé. Où est passé ce paysage trente-cinq ans plus tard ? Caché derrière les aires d'autoroutes ? Disparu sous les zones d'aménagement commercial ? La France semble avoir perdu ses paysages, ceux qui étaient insignifiants, ceux dont on a rarement fait des cartes postales. Ou alors nous avons oublié de les considérer. " A force de prendre le TGV, les Français ne regardent plus le paysage ", déclarait, en 2018, Raymond Depardon au quotidien Le Courrier de l'Ouest. Le rapport que le photographe a entretenu au paysage est né d'un traumatisme : la construction de l'autoroute du Soleil qui a éventré la ferme de ses parents, cabossant les paysages de son enfance. Au cours des années 80, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale missionne des photographes pour photographier le paysage. Il y a du boulot : plusieurs décennies de photographie humaniste avaient oublié de photographier les routes, les carrefours, les endroits où les gens vivent, n'immortalisant les places de villages seulement que si une grand-mère de retour de courses la traversait avec son cabas. Le défi est de taille pour Depardon : " Il fallait faire disparaître l'anecdote de la présence humaine ". Quitte à abuser des photographies de panneaux de signalisation ou des lignes à haute tension. Quel est le rapport au paysage des carnettistes et photographes qui traversent la France aujourd'hui ? Ou de ceux qui y habitent ? Simon Jourdan, ancré sur le quai de Douarnenez, vérifie chaque matin si tout y est bien à sa place. La dessinatrice Cendrine Bonami-Redler aussi a arpenté les paysages urbains de son quotidien, dessinant ce qui est insignifiant aux yeux de beaucoup. Matthieu Mouillet, lui, a traversé son pays à 4 km/h, le long de la diagonale du vide, explorant les endroits où il n'y a rien à voir pour y déceler les quelques traces d'exotisme que l'on aime tant chercher au bout du monde. Sur les aires d'autoroutes non plus il n'y a rien à voir, mais cela n'a pas arrêté Hélène Fournié qui a passé trois jours sur celle de Montélimar avec ses amis Jean-Sébastien Faure et Emmanuel Faye. A leur façon, ces zones ressemblent aux terminaux d'aéroports, un peu hors du temps, un peu hors de la géographie, un peu à côté du paysage. Quant à Marielle Durand, elle n'a vu que du bleu dans les paysages d'Auvergne, dans le creux de ses chemins ou bien sur les places de ses villes. L'artiste a sillonné sans relâche le territoire, constituant un petit trésor qui pourrait prendre, dans les années à venir, la valeur d'un véritable fonds documentaire " William Mauxion.

04/2019

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Beaux arts

Jean-Jacques Lebel

Jean-Jacques Lebel est une figure incontournable du paysage artistique français et international de la seconde moitié du XXe siècle. Il est partout, prolifique, touche à tout : artiste, auteur, traducteur (de la Beat Generation notamment), performeur, éditeur, animateur, toujours aux avant-gardes artistiques et politiques. Il échappe à toute étiquette, à tout enfermement dans un quelconque mouvement artistique, abandonne toute forme de hiérarchie pour mieux brouiller les pistes et s'affranchir des institutions et des idéologies. Né à Paris en 1936, Jean-Jacques Lebel fit très tôt 3 rencontres décisives : Billie Holiday, Marcel Duchamp et André Breton. Il publia Front unique, sa première revue (art, poésie, politique) à Florence, où eut lieu en 1955 sa première exposition. Après un passage turbulent mais décisif chez les surréalistes, il exposa à Milan, à Paris (Iris Clert, Simone Collinet), puis dans de nombreux musées et galeries à travers le monde. Auteur en 1960 du premier happening européen puis de plus de 70 happenings, performances et actions sur plusieurs continents parallèlement à ses activités picturales, poétiques et politiques, il travailla de plus avec Allan Kaprow, Tetsumi Kudo, Erró, Carolee Schneemann, Yoko Ono, Daniel Pommereulle ou encore Robert Filliou. En 1960 et 1961, il organisa avec Alain Jouffroy l'Anti-Procès à Paris, Venise et Milan, manifestation et exposition internationales itinérantes regroupant une soixantaine d'artistes, prenant position contre la guerre d'Algérie et la torture. Il prit l'initiative du Grand Tableau Antifasciste Collectif, auquel participèrent Baj, Dova, Crippa, Erró et Recalcati. Il inventa, en 1964, le Festival de la libre expression puis, en 1979, le Festival international de poésie Polyphonix, ouverts à des centaines d'artistes, poètes, cinéastes et musiciens de dizaines de pays. Ces manifestations, nomades et autonomes, ont présenté de la poésie directe, des concerts, de l'art-action, des expositions, des projections de films ou vidéos. En 1966, il traduisit en français et publia entre autres ses amis William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac dans La Poésie de la Beat Generation (Denoël, 1966). En 1968, il prit part aux activités du Mouvement du 22 mars, puis du groupe anarchiste Noir et Rouge et à Informations et correspondances ouvrières. Il suivit l'enseignement du philosophe Gilles Deleuze à la faculté de Vincennes et à la faculté de Saint-Denis. Il produisit des émissions à France Culture consacrées à Allen Ginsberg, Pierre Clastres, le Comité d'action LIP, John Giorno, Jayne Cortez, Bernard Heidsieck... Dans les années 1970, il dirigea avec Daniel Guérin la collection "Changer la vie ! " (éd. Belfond) qui réédite plusieurs textes historiques du mouvement anarchiste international. Dès 1988, au retour d'un long exil méditatif, Jean-Jacques Lebel recommença à exposer publiquement son propre travail pictural dans des galeries et musées, en Europe, aux USA et au Japon. Sa manifestation itinérante - l'installation polymorphique et évolutive Reliquaire pour un culte de Vénus, commencée en 1998, composée de plus de 3 000 éléments collectés à travers l'Europe - a été exposée dans plus de 23 musées, centres d'art, galeries ou lieux alternatifs en Europe. En 2016, Jean-Jacques Lebel fut le co-commissaire d'une importante exposition rétrospective prolongeant les précédentes consacrée à la Beat Generation (Centre Pompidou, Paris).

06/2018

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Littérature française

Voyages extraordinaires. L'école des Robinsons et autres romans

Jules Verne devenu vieux a raconté son expérience de jeune Robinson. Quand sa yole fait eau puis "coule à pic" , il se réfugie sur un îlot et songe aussitôt à bâtir une cabane, à pêcher, à faire du feu. Cela ne dure que le temps d'une marée. L'îlot ne se trouve pas au milieu de l'océan, mais dans l'estuaire de la Loire. Lorsque le naufragé regagne "le continent" - la rive droite du fleuve -, l'eau ne lui arrive qu'à la cheville. L'histoire n'est peut-être que la séquelle des lectures de Verne : "Les Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j'en ai gardé un impérissable souvenir". On y croira pourtant si, comme lui, et après avoir fait les mêmes lectures - le Robinson Crusoé de Defoe et Le Robinson suisse de Wyss -, on est fasciné par ce monde neuf, ouverture large et soudaine du champ des possibles, qu'est l'île déserte, lieu à reconnaître, aménager, exploiter, défendre - puis à quitter, grandi, changé, pour regagner le continent et y vivre d'une vie nouvelle. Le premier essai de Verne sur ce thème aux variations infinies - "il faut absolument que j'en fasse un" - s'intitulait L'Oncle Robinson. Hetzel se montra sévère (mais juste) : l'auteur remisa son manuscrit, non sans en utiliser des éléments dans L'Ile mystérieuse (1875 ; déjà disponible dans la Pléiade). Il reviendrait à trois reprises sur le sujet. Avec L'Ecole des Robinsons (1882), la fantaisie s'invite dans le drame et la fiction dans la fiction. Le duo formé du jeune Godfrey et de son professeur de maintien (! ) passe de bonne foi par toutes les étapes obligées du genre, quête d'un logis, épreuve de la faim, cueillette, chasse, pêche, jusqu'à l'accueil d'un Vendredi, l'étrange Caréfinotu. Mais le naufrage ne devait rien à la cruauté des éléments : il avait été fomenté à des fi ns de formation. L'Ecole est la déconstruction joueuse du Crusoé originel, une "métarobinsonnade" . Dans Deux ans de vacances (1888), le souvenir des textes canoniques, Defoe et Wyss, demeure présent ; le personnage nommé Service ne jure que par eux. Cette fois, les naufragés sont les élèves d'un pensionnat. Ils s'organisent, se déchirent, se retrouvent et se ressoudent face à une menace extérieure, l'arrivée de malfaiteurs qui - cela n'échappe pas à Service - sont "comme qui dirait les sauvages de Robinson" . Bien que William Golding ne l'ait jamais reconnu, Sa Majesté des mouches se souviendra de la force de ce roman. Puis Verne revient à Wyss, pour donner au Robinson suisse une continuation, Seconde patrie (1900), qu'autonomise un art consommé de la construction. Les circonstances reconduisent certains des Robinsons de Wyss dans l'île qui les avait une première fois accueillis et où les attendent de nouvelles péripéties. L'aventure y gagne ce qu'y perd la vraisemblance. Livre né d'un livre, entre héritage et invention, ce roman inactuel - c'est aussi le récit d'une

02/2024

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Supports pédagogiques

L'art et son temps. 4 jeux de 30 cartes

4 jeux de 30 oeuvres cartes (format A5) constituant un répertoire visuel d'oeuvres de référence et éclairant l'oeuvre poster. Supports d'activités de groupe, elles peuvent également être utilisées par l'élève seul en prolongement des travaux en classe. Au verso de chaque carte se trouve une question qui s'offre comme une ouverture, une incitation à l'observation ou à l'imagination. Cette question, qui ne nécessite aucune recherche complémentaire, peut inviter à une activité autonome avec une consigne simple ou constituer un prolongement pour le cahier personnel d'histoire des arts. Carte 1 - Anonyme Livre des morts de Neferoubenef, la pesée du coeur Vers 1400 av. J.-C. Carte 2 - Anonyme Palette de scribe au nom de Rennefer, Vers 1500-1300 av. J.-C. Carte 3 - Anonyme Fragment des Annales de Thoutmosis III 1479-1425 av. J.-C. Carte 4 - Anonyme Aphrodite dite "Vénus d'Arles" Quatrième quart du Ier siècle av J.C. Carte 5 - Anonyme Aphrodite de type "Vénus Genitrix" Fin Ier siècle ap J.C - début IIème siècle ap J.C. Carte 6 - Jean-Baptiste MAUZAISSE Le Temps montrant les ruines qu'il amène et les chefs- d'oeuvre qu'il laisse ensuite découvrir 1821. Carte 7 - Anonyme Suaire de Saint- Josse 961. Carte 8 - Anonyme Lampe au nom du sultan Nasir al-Din Hasan 1347-1361. Carte 9 - Anonyme Pyxide d'al-Mughira 968. Carte 10 - France, Auvergne La Vierge et l'Enfant (Vierge en majesté) Milieu du XIIe siècle. Carte 11 - Italie, Latium ou Ombrie La Descente de croix (comprenant quatre figures d'un groupe plus nombreux à l'origine) Second quart du XIIIe siècle. Carte 12  - Pierre Lescot (architecte) et Jean Goujon (sculpteur), Détail des bas-reliefs du rez-de-chaussée de l'avant-corps central de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre, 1546-1555. Carte 13 - Pierre LESCOT (architecte) et Jean GOUJON (sculpteur) Détail de l'avant-corps méridional de l'attique de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre 1546-1555. Carte 14 - Pierre LESCOT (architecte) et Jean GOUJON (sculpteur) Détail de l'avant-corps central de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre 1546-1555. Carte 15 - Michelangelo MERISI, dit CARAVAGE La Diseuse de bonne aventure Vers 1595-1598. Carte 16 - Frans HALS La Bohémienne Vers 1626. Carte 17 - Georges de LA TOUR L'Adoration des bergers Après 1640. Carte 18 - Samuel VAN HOOGSTRATEN Vue d'intérieur ou Les Pantoufles 1658. Carte 19 - Johannes VERMEER L'Astronome, ou plutôt L'Astrologue 1668. Carte 20 - Pieter DE HOOCH Femme préparant des légumes dans la pièce arrière d'une maison hollandaise Vers 1657. Carte 21 - Charles- Nicolas DODIN, Jean- Claude DUPLESSIS Pot- pourri vaisseau de la Manufacture de Sèvres Vers 1760. Carte 22 - Etienne- Maurice FALCONET La Musique Vers 1752. Carte 23 - Jean- Antoine HOUDON Denis Diderot, (1713 -1784), écrivain 1771. Carte 24 - Théodore GERICAULT Homme vu de dos ; étude pour "Le Radeau de la Méduse" Vers 1818-1819. Carte 25 - Eugène DELACROIX Le 28 juillet : la Liberté guidant le peuple 1831. Carte 26 - Nicolas POUSSIN L'Hiver ou Le Déluge 1660-1664. Carte 27 - Jacques-Louis DAVID Monsieur Charles-Pierre Pécoul 1784. Carte 28 - Rafaello SANTI, dit RAPHAEL Portrait de Baldassare Castiglione 1514-1515. Carte 29 - Hans HOLBEIN dit le jeune Le Portrait de William Warham, archevêque de Canterbury 1527. Carte 30 - Quentin METSYS Le Peseur d'or et sa femme 1514.

05/2013

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Littérature française

De la marchandise internationale

Patricia Bartok n'est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu'il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu'il apparaisse à l'occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d'un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l'auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l'émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le " vrai nom ", est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n'a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l'appelle " Typhus " pour toute la période de sa vie qui court jusqu'à fin 1980 : au-delà, il est " Monsieur Typhus ". Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d'utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l'a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l'explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d'oeil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d'autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d'apparence), de comportement, passent d'une idéologie à l'autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l'homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie Le Privilège du fou/Sur les ruines de l'Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l'Histoire contemporaine.

03/2017

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Littérature étrangère

Montecristo

Jonas Brand, 38 ans, est un vidéo-reporter zurichois spécialisé dans les émissions télé people. Un jour, il réalise qu'il est en possession de deux coupures de cent francs suisses dotées du même numéro de série - ce qui est théoriquement impossible. Quelque temps après, alors qu'il a pris un train pour rejoindre un événement mondain, L'enquête sur les billets et celle sur le suicide ne vont pas tarder à se croiser. Jonas Brand remonte la piste, rencontre Adam Dillier, responsable de la sécurité de la Coromag, la société chargée d'imprimer les billets de banque suisses. Mais il ignore que celui-ci en réfère aussitôt à William Just, PDG de la plus grande banque du pays : Brand a soulevé une affaire bien plus grosse qu'il ne l'imaginait. Soudain, on vient lui reparler d'un vieux projet de film, un scénario intitulé Montecristo que personne n'a jamais voulu tourner par manque de budget. Un producteur lui annonce qu'il a finalement trouvé le financement pour tourner. Malgré les mises en garde de son ami Max Gantmann, journaliste spécialisé en économie, Jonas part effectuer des repérages en Thaïlande. Sur place, il échappe de peu à un coup monté pour le faire emprisonner à vie.Il parvient néanmoins à rentrer en Suisse et se plonge dans la préparation du film, délaissant un peu son enquête. Mais il est vite rattrapé par la réalité : il apprend que les billets qu'il croyait faux sont bel et bien authentiques. Ce qu'il avait appréhendé était une manipulation de grande ampleur, qui menace de faire péricliter l'ensemble du système bancaire suisse. Que dissimulent ces deux coupures de cent francs à numérotation identique ? Quelles pertes gigantesques la banque qui a émis les billets cherche-t-elle à cacher ? Est-ce elle qui a envoyé Jonas à Bangkok et fait cacher une livre de cocaïne dans sa sacoche ? Qui est ce mystérieux rouquin que Jonas croise de plus en plus souvent au fil des pages ? Quel rôle exact joue Marina, la jeune femme qui le soutient dans ses recherches et semble pourtant avoir d'étranges relations dans ce milieu ? Autant de questions qui forment la trame de Montecristo. Mais, comme à son habitude, Martin Suter nous entraîne bien plus loin. En l'occurrence dans le gouffre du système bancaire suisse et de ses ramifications mondiales, un monde noir, cynique, violent et machiavélique. Le monde zurichois qu'il nous décrit sur le mode du cauchemar, c'est notre univers mental à tous, qui se délite peu à peu. Celui dont un monde nouveau semble, comme dans son roman, s'accommoder peu à peu. Martin Suter a conçu un roman hitchcockien et vertigineux sur le faux semblant, le doute, l'illusion et la manipulation. Ce que nous décrit Suter dans Montecristo, c'est l'univers orwellien des temps modernes : une bulle de savon prête à éclater d'un instant à l'autre, dans laquelle de braves gens font tout pour éviter l'explosion finale aussi longtemps que possible. Jamais Martin Suter n'était allé aussi loin dans l'exploration du cauchemar où nous plonge l'incertitude sur le monde qui nous entoure, mais aussi d'un monde où la fin justifie toutes les morales.

08/2015

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Droit constitutionnel

Morale et Politique. Ou les vacances de la probité

Morale et politique ? Deux mots qui ne font pas bon ménage. Quand le regard d'un psychologue se porte sur le sort de l'intelligence en politique. Un ouvrage aussi instructif que rare, par Edouard Claparède, médecin neurologue et psychologue suisse. Neveu du zoologiste du même nom et du même prénom, Edouard Claparède entreprend d'abord des études de médecine, puis se consacre à la psychologie. Il fait sa carrière à l'université de Genève, où il fonde l'Ecole de psychologie et des sciences de l'éducation. Claparède s'apparente au courant dit fonctionnaliste, qui s'attache à découvrir la finalité de chaque type de comportement en le plaçant dans le contexte de l'ensemble de l'activité. Après des recherches sur l'association des idées et sur le sommeil, il entreprend l'étude de l'intelligence. Il voit dans celle-ci une adaptation mentale aux circonstances nouvelles : elle a pour fonction de suppléer à l'insuffisance des adaptations innées ou acquises. Le tâtonnement est pour lui la source des conduites intelligentes : il n'est pas un pur comportement d'essais et d'erreurs ; il produit ce que Claparède appelle des implications, c'est-à-dire des sortes de raisonnements par analogie consistant à appliquer à des situations nouvelles la conduite qui a réussi précédemment dans des situations voisines. Son oeuvre est assez oubliée aujourd'hui, mais son influence personnelle a été grande et il est à l'origine des différents courants de la psychologie suisse de langue française. E. Claparède fonde L'Année psychologique en 1901. Son regard sur la morale en politique se situe tout à la fois à la croisée de ses observations sur l'intelligence et de celles sur la fonction sociale des aptitudes psychologiques à choisir la probité. Un ouvrage rare et forcément critique sur l'asservissement de l'intelligence à l'opportunisme personnel qui mérite d'être redécouvert. Extrait : " J'estime pour ma part que mieux vaudrait... me trouver en désaccord et opposition avec tout le monde que de l'être avec moi-même tout seul et de me contredire. SOCRATE, dans le "Gorgias" . L'ouvrage que nous avons l'honneur de présenter ici au public nous apporte en une heure grave le message d'outre-tombe d'un homme de coeur qui fut un savant illustre et un citoyen convaincu. Et ce qui donne à ces pages une saveur particulière, singulièrement émouvante pour les amis de l'auteur, mais qui ne sera pas moins sensible à ceux qui n'ont pas eu le privilège de le connaître, c'est l'entrelacement qu'on y découvre sans cesse des préoccupations humaines, civiques et scientifiques dont il était animé. Préoccupations conjuguées, nullement mêlées en désordre, mais associées et complémentaires. Aux yeux du savant, les découvertes dans le champ de la vie mentale qui rendaient son nom célèbre ne devaient pas seulement enrichir, par un apport de connaissances nouvelles, le patrimoine humain, elles devaient aussi trouver leur première application dans le cercle proche de sa patrie genevoise et helvétique, dont le perfectionnement et la dignité lui tenaient tellement à coeur qu'il n'a jamais hésité à consacrer beaucoup de temps à des activités civiques. Les pages qui suivent l'attestent du reste abondamment et point n'est besoin d'être un initié pour y retrouver notamment l'écho des luttes qu'il mena longtemps en faveur des idées représentées par son ami le regretté William Martin, à la mémoire duquel il était resté inaltérablement fidèle".

03/2023