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Sylviane Friederich librairie

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Littérature française

Messieurs les ronds-de-cuir. Un roman de Georges Courteline

Messieurs les ronds-de-cuir (sous-titré Tableaux-roman de la vie de bureau) est un roman de Georges Courteline paru en 1891 et 1892 dans L'Echo de Paris, et en librairie en 1893, avec une préface de Marcel Schwob. En 1911, Robert Dieudonné et Raoul Aubry en tirent une pièce de théâtre, représentée au théâtre de l'Ambigu-Comique le 4 octobre 1911. Un premier film de même nom, en 1936, est l'adaptation du roman au grand écran, avec Yves Mirande à la réalisation. En 1959, Henri Diamant-Berger adapte le roman au cinéma avec le même titre, où jouent les acteurs Pierre Brasseur , Noël-Noël, Lucien Baroux. Le téléfilm français Messieurs les ronds-de-cuir de Daniel Ceccaldi, réalisé en 1978, porte lui aussi sur le roman de Courteline. L'expression "rond-de-cuir" qui désigne non plus seulement le coussin mais un bureaucrate ou un employé de bureau a été popularisée d'abord par ce roman de Courteline. Fonctionnaire au ministère des Cultes où il s'ennuya ferme pendant quatorze ans tout en pratiquant assidûment l'absentéisme, s'assurant la complicité d'un expéditionnaire qui le déchargeait d'une grande partie de son travail, Courteline mit à profit son sens de l'observation et de la dérision pour écrire ce tableauroman, géniale peinture satirique et caustique de la vie de bureau et des turpitudes administratives. Employé à la direction des Dons et Legs, Lahrier a pris l'habitude de s'absenter une fois par semaine sans que "l'Administration, bonne bête, eût l'air de s'en apercevoir" . Or, un jour de printemps, l'atmosphère joyeuse de la ville l'ayant peutêtre retardé plus qu'à l'accoutumée, son chef de bureau, M. de La Hourmerie, s'avise de le tancer vertement, à propos précisément de ses absences. Sauvé de l'ire de son supérieur par l'arrivée inopinée du conservateur du musée de VanneenBresse auquel on fait croire que son dossier est en passe d'être réglé alors qu'il a été perdu, Lahrier va retrouver dans l'atmosphère poussiéreuse de ces bureaux confinés son visàvis Soupe, baderne bougonne et obtuse, mais aussi Ovide, le garçon de bureau, Chavarax, aigri dans l'attente bilieuse d'un poste de souschef, l'expéditionnaire Sainthomme se surchargeant de travail dans l'espoir toujours déçu d'obtenir les palmes académiques, le souschef Van der Hogen, cloporte dénicheur de dossiers caducs et rédacteur d'invraisemblables rapports, enfin l'employé Letondu dont le comportement bizarre vire peu à peu à la folie...

02/2023

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Littérature érotique et sentim

Les roses de Cherokee Tome 2 : 1997

"Et que deviendrions-nous, après ? Lorsqu'il ne resterait de cette étreinte, que les cendres de nos corps éparpillées. ". . En 2018, Emy Callaghan retrouve son bureau à R. L. Reading et ouvre enfin le quatrième des six carnets vieux de plus de vingt ans... En 1997, Angel et Jay vivent dans le Massachusetts, à plus de mille kilomètres de Harrison et du clan Mitchell. Jay s'est lancé dans l'écriture de son premier roman. Angel rachète de petites librairies sur le point de faire faillite. Une journée après l'autre, ils inventent un rêve auquel ils n'osaient plus croire, trois ans plus tôt. Aujourd'hui, ils sont ensemble. Et si quelques ombres ternissent parfois leur bonheur, ils les oublient vite. Ils avancent, côte à côte, sur des chemins un peu différents, mais qu'ils savent faire se rencontrer, chaque soir, quand ils se retrouvent chez eux. Ou lors de ces vacances, quand ils partent dans le Vermont profiter de la maison de Maddy et des roses cherokees. Jusqu'au jour où ils devront reprendre la route pour Harrison. Revenir, pour Jay, c'est risquer de voir ressurgir les secrets de son passé. Des secrets qu'il pensait avoir laissé derrière lui, sur les rives de Marlboro Island. Alors qu'Angel s'acharne, avec l'aide de leurs amis, pour ouvrir un centre destiné aux malades du SIDA, alors que la haine conservatrice devient de plus en plus menaçante, et que le clan Mitchell tente de renouer des liens, Jay se bat contre lui-même et essaie de faire taire celui qu'il a été, toutes ces années où Angel était parti. Au fil de ces mots qu'ils continuent d'écrire, au fil de leurs silences qui se briseront sur eux, ils mèneront plus d'un combat à la fois. De mensonges en révélations, entre la peur de la maladie et la violence de l'homophobie, Angel et Jay devront apprendre à tout accepter pour continuer de s'aimer. "Comment expliquer à Angel que pour l'oublier, je m'étais perdu ? Et que pour me retrouver, j'avais abandonné ? "

05/2019

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Littérature française

Un chien à ma table

C'est un roman dont Yes, une jeune chienne, est le personnage principal. Un soir, celle-ci, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d'un vieux couple, Sophie une romancière et Grieg son compagnon. A partir de là, le destin de Yes va tenir à lui seul la narration. D'où vient-elle, qu'a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? La chienne se révèlera la gardienne de ce qui caractérise l'humain. La gardienne du langage. Mais une gardienne menacée. On pourrait aussi voir dans ce roman l'histoire d'un duo féminin/animal. Il raconte en effet la grande affection qui lie Sophie, la narratrice, et Yes, la jeune chienne échappée de chez un zoophile. Chacune s'augmentant de l'autre. Chacune veillant aussi sur l'autre. Jusqu'au drame. Mais c'est également un roman d'amour entre deux êtres humains, interrogeant quelle sorte d'amour lie encore un vieux couple, Sophie qui aime les marches dans la forêt, et Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. L'intrusion de Yes sera le révélateur de l'amour qui lie ce couple en passe de l'avoir oublié. Cependant, on peut aussi penser que le thème du roman, c'est la vieillesse. Celle du monde, celle d'un couple, celle d'une femme. Oui. Mais surtout le contraire de la vieillesse. Dans ce roman, on n'accepte pas encore la défaite. Grâce à l'irruption de Yes, il est une ode à la vie. On peut également penser qu'on se trouve dans un roman écoféministe dont l'enjeu est ce qui lie la nature menacée et le féminin révolté. Quoi qu'il en soit, on baigne dans des temps troublés. Bizarres. Inquiétants. Où va-t-on ? L'humanité, que deviendra-t-elle ? Que deviendront les bibliothèques, les librairies, les livres ? Mais comme il s'agit d'un livre qui prône l'extravagance, où les poètes de ces temps de détresse se sont réfugiés dans les champignons, merveilles d'un futur imprévisible, ce roman baigne dans un climat d'amour de la poésie. Son véritable enjeu climatique, c'est la poésie.

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Java script

JavaScript. Vue.js côté client et Node.js/MongoDB côté serveur

Le langage JavaScript a été créé au milieu des années 1990 pour être exécuté dans les navigateurs Internet afin de rendre la navigation dans les sites web plus fluide. Il permettait, à l'origine, de contrôler ce qui était introduit dans les formulaires de saisie : Par exemple permettre la saisie de caractères numériques dans un champ, et uniquement numériques. Les autres caractères, par exemple des lettres, devaient dans ce cas être rejetées. Cela permettait, grâce au langage JavaScript inclus dans le navigateur, de ne pas valider la saisie du formulaire et évitait l'envoi des données vers le serveur, qui aurait indiqué dans ce cas une erreur de saisie. Ou également de vérifier que les champs obligatoires du formulaire sont tous saisis, en vérifiant ceci avant l'envoi des champs du formulaire vers le serveur. Le but était donc, à l'origine de JavaScript, de vérifier le maximum de choses possibles par le navigateur, puis de transmettre les informations saisies au serveur afin de les traiter. Avec les années, des développeurs ont eu l'idée de l'associer également au côté serveur, de façon à utiliser le même langage côté client et côté serveur. Cela a permis la création du langazge Node. js, aujourd'hui très utilisé. Ce livre est un résumé de ce que l'on peut réaliser avec JavaScript aujourd'hui. Il explore l'utilisation de JavaScript dans un navigateur (côté client), et aussi son utilisation dans un serveur Node. js (côté serveur). Pour cela, il explique avec des exemples simples comment l'utiliser dans les différentes configurations où l'on utilise JavaScript actuellement. Côté client, on explore Vue. js qui est l'une des principales librairies JavaScript utilisées aujourd'hui. Côté serveur, vous apprendrez comment utiliser Node. js pour créer un serveur HTTP qui contiendra les sources de votre application, en utilisant également la base de données MongoDB. Grâce à ce livre, vous verrez comment utiliser JavaScript côté client et côté serveur pour réaliser une application complète avec un seul langage. Chaque exemple de code est suivi de son exécution, soit dans le navigateur, soit sur le serveur, afin de montrer les résultats attendus.

09/2022

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Littérature française

La fille de Deauville

Une poignée de femmes et d’hommes radicalisés a décidé de mettre la France à feu et à sang. Pour détruire le capitalisme et les classes dirigeantes qui l’incarnent, elle a opté pour la lutte armée. Braquages, attentats à la bombe, et bientôt assassinats, les terroristes frappent puis disparaissent, dans un souffle âcre de tracts, d’explosifs et de terreur. Leur nom de guerre : Action directe. En ce mitan des années 1980, la police a placardé leurs visages flous sur les murs de France. Commence alors une traque intense et chaotique menée par des équipes aguerries qui suivent leurs traces du bitume lyonnais aux fermes les plus reculées, des HLM de banlieue aux librairies de la gauche radicale. Luigi Pareno, solitaire et douloureux, méthodique et taciturne, y consacre toute son énergie, sa rage et ses obsessions. Une jeune femme à l’air presque sage, toujours vêtue de jeans, occupe particulièrement ses pensées. La police la surnomme « la fille de Deauville » en attendant de mettre un nom sur son visage. Née dans les beaux quartiers, Joëlle Aubron deviendra l’une deux meurtrières d’Action directe. Pareno l’observe à distance, des rues de Paris à la cellule de Fleury Mérogis où elle est un temps incarcérée, d’une planque en Belgique au Loiret enneigé où elle se cache avec ses amis Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon. Elle l’intrigue, il la hait autant qu’il s’attache. La fille de Deauville est le roman de la colère et du feu, d’une folie révolutionnaire qui sème des cadavres sur sa route, et des rêves d’absolu. Traqués, reclus, les membres du dernier carré d’Action directe s’aiment, se désirent, se déchirent, comme dans l’attente d’une fin inéluctable. La vie de Luigi Pareno semble suspendue à leur capture : même sa douce Chantal finit par s’écarter de lui, tant la violence emporte tous ceux qui l’approchent. Vanessa Schneider nous propose aujourd’hui le roman de l’impossible révolution, traversé d’espoir et de cris, mais aussi de mélancolie et de douceur. Paysages et silences, lits tièdes ou pavés brûlants, elle nous embarque avec ces femmes et ces hommes qui se croyaient libres.

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Actualité médiatique France

La Règle du jeu N° 75, janvier 2022 : Comment lisez-vous ?

DOSSIER : " COMMENT LISEZ-VOUS ? " A l'origine de ce dossier, une pluie de questions doublées d'une d'inquiétude : quel avenir le XXIe siècle réserve-t-il à l'expérience de la lecture ? Pourquoi les jeunes s'adonnent-ils de moins en moins à cette activité ? A quelles métamorphoses l'objet-livre se voit-il aujourd'hui confronté ? Ce dernier sortira-t-il indemne du tournant numérique ? Pour détourner le fameux mot de Hugo, le monde des écrans tuera-t-il celui des librairies et des bibliothèques ? L'époque contemporaine, à l'inverse, donnera-t-elle naissance à de nouvelles pratiques de lecture ? Si oui, lesquelles ? Quelle est la différence l'acte de feuilleter un ouvrage imprimé et celui de consulter un e-book ? Les livres audio font-ils de l'ombre à la voix de leur auteur ? Quelle est la part du plaisir et du travail, de la mémoire et du loisir quand on se plonge dans la découverte d'un texte ? La lecture est-elle un dialogue silencieux ? Une démarche passive ? Une véritable entreprise de création ? Un acte d'écriture ? Ces questions, aussi vieille que la littérature, nous les avons adressées à un panel de lecteurs qui, réunis dans ce dossier, reflètent à eux tous les chaînons multiples qui façonnent le destin d'un livre. Nous avons interrogé des écrivains, des éditeurs, des correcteurs, des attachés de presse, des libraires, des journalistes, des critiques littéraires, des jurés de prix, des professeurs de français, des blogueurs ou encore des lycéens. A travers cette démarche, le numéro 75 de La Règle du jeu entend dépasser les habituels refrains sur le " déclin de la lecture " pour refléter, aussi fidèlement que possible, la trajectoire complexe qui est celle des livres. Mais aussi : - Un dossier-spécial consacré à l'élection présidentielle : " Quelles sont les nouvelles formes du populisme et comment les combattre ? " - Micro-dossier : " Les crypto-monnaies : mirage ou révolution ? " - Micro-dossier : " Le monde de la nuit vu par un photographe " - Un entretien avec Joseph Cohen et Raphaël Zagury-Orly à propos de l'antisémitisme de Heidegger. - L'anti-interview de Bernard Pivot, à propos de la littérature contemporaine - Un poème de l'écrivain Jean-Noël Orengo sur la Thaïlande

01/2022

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Afrique, Proche-Orient

Dictionnaire amoureux du Maroc

Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que Tahar Ben Jelloun porte en lui depuis qu'il a ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès et qu'il n'abandonne jamais. " Le plus beau pays du monde " ! C'est ainsi, qu'entre nous Marocains, nous désignons notre pays. C'est à peine ironique. Sa beauté, sa lumière, son mystère ont été tant célébrés par des peintres, des cinéastes que nous ne doutons pas une seconde de la fascination qu'il exerce sur les étrangers, qu'ils soient simples touristes ou historiens, ethnologues, archéologues, artistes etc. J'aime mon pays. Plus je voyage dans le monde, plus je l'aime. Chaque fois que je me trouve dans un pays lointain et accueillant, je me pose la question de savoir si je pourrais y vivre. Pas besoin de réfléchir. C'est non. Entre 2006 et 2010, j'ai quitté la France et je me suis installé à Tanger avec une partie de ma famille. J'ai profité des facilités de la vie quotidienne mais j'ai souffert de l'absurdité de son administration. Une corruption à tous les niveaux. Un manque de culture (pas de musée, pas de théâtre, seulement deux librairies dignes de ce nom dans une ville d'un million d'habitants). Le Maroc me suit partout où je vais. Je suis sidéré par cette fidélité, par cette présence et ce lien. La diaspora marocaine n'a jamais définitivement réglé son compte à la nostalgie. Et pourtant, travailler et vivre au Maroc est loin d'être simple. Des problèmes de toutes sortes, des plus absurdes aux plus complexes se posent tout le temps au citoyen marocain. Nous avons hérité de la France sa bureaucratie lourde et son appétit pour de la paperasse. Mais, comme par magie, des solutions finissent par surgir au moment où l'on s'y attend le moins. Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que je porte en moi depuis que j'ai ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès, un jeudi matin du mois de décembre de 1947et que je n'abandonne jamais.

10/2023

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Droit

Revue méditerranéenne de droit public N° 9 : Liberté(s) ! En Turquie ? En Méditerranée !

La Revue Méditerranéenne de Droit Public, née en 2013 au sein du Collectif l'Unité du Droit, met en avant les travaux du Laboratoire méditerranéen de Droit Public. "Vivre comme un arbre, seul et libre. Vivre en frères comme les arbres d'une forêt" ainsi que nous avait engagé à le vivre le poète Nâzim Hikmet. Le présent ouvrage est un cri d'alarme(s) et de détresse(s) à destination de tous les citoyens, décideurs politiques et membres de la Communauté universitaire en France mais aussi et surtout autour du bassin méditerranéen. Matérialisé en urgence au mois de juin 2018 et publié le jour des élections présidentielles et législatives turques alors que la situation de plusieurs collègues turcs a attiré l'attention de nombreux réseaux académiques dont le Laboratoire méditerranéen de Droit Public, il a été décidé d'offrir un témoignage d'amitié et de fraternité aux membres de la Communauté universitaire de Turquie, menacée de privation(s) de liberté(s) par le régime du Président Erdogan. En particulier, l'ouvrage est adressé à notre ami le professeur Ibrahim O Kaboglu, directeur de l'équipe turque du Laboratoire méditerraneen de Droit Public. L'opus résolument tourné vers l'espoir, le Droit et les libertés, se compose de trois parties : la première revendique davantage de libertés d'expression(s) pour nos collègues turcs et offre au lecteur plusieurs points de vues comparés sur les libertés académiques en Méditerranée (Partie I). Par suite, le livre propose de façon militante et assumée des analyses et propositions en faveur du droit constitutionnel et des libertés en Turquie (Partie Il) et en Méditerranée (Partie Ill). Comme l'espère le président Jean-Paul Costa dans son avant-propos, "puisse cet ouvrage collectif, cet hommage solidaire, dépasser le seul symbole ; puissent les témoignages de ces femmes et de ces hommes influer quelque peu sur le cours des choses ! Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre : il fallait en tout cas essayer". Ce livre comprend une trentaine de contributions auxquelles ont participé plus de quarante contributeurs depuis plusieurs pays méditerranéens (Espagne, France, Italie, Liban, Maroc, Turquie) : M le Président Costa, Mmes et MM les professeurs Afroukh, Basilien-Gainche, Bockel, Bonnet, Fontaine, Freixes, Gaillet, Groppi, Iannello, Larralde, Laval, Malaret, Marcou, Mathieu, Maus, Prieur, Rousseau, Starck, Touzeil-Divina & Turk ainsi que Mmes Abderemane, Elshoud, Espagno-Abadie, Eude, Fassi de Magalhaes, Gaboriau, Mestari, Perlo, Rota, Schmitz & MM Altinel, Barrue-Belou, Bin, Degirmenci, Friedrich, Gelblat, Makki, Meyer, Ozenc & Sales. L'image de première de couverture a été réalisée, à Beirut, par Mme Sara Makki. Le présent ouvrage a reçu le généreux soutien du Collectif L'Unité du Droit (CLUD), du Laboratoire méditerranéen de Droit Public (LMDP), de l'Association francaise de Droit Constitutionnel (AFDC) & de L'Association internationale de Droit Constitutionnel (AIDC). Réunies par M le professeur Touzeil-Divina, les présentes contributions parues le jour des élections présidentielles & législatives turques sont un cri d'alarme et un message de fraternité envoyés aux membres de la Communauté universitaire de Turquie.

08/2018

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Littérature française

Que notre joie demeure

Céline Wachowski est une architecte autodidacte devenue millionnaire, avec une série Netflix dédiée à son travail et des projets internationaux à son actif. Considérée comme une icône de la modernité, elle croit fermement contribuer à embellir le monde grâce à son art. Cependant, son ascension fulgurante s'arrête brusquement lorsqu'elle est accusée de contribuer à la gentrification des quartiers. Critiquée pour ses tactiques et son approche professionnelle, elle est rapidement évincée de sa propre société. Ce revers de fortune l'entraîne dans une période de remise en question profonde, centrée sur la notion de culpabilité.

Ce récit explore ce qui se passe lorsque ceux qui sont au sommet de l'échelle sociale se retrouvent soudainement déstabilisés. Comment l'élite, qui a elle-même établi les règles du jeu, justifie-t-elle ses privilèges lorsque les cartes sont redistribuées ? Céline Wachowski, en pleine introspection, se trouve confrontée à cette question délicate. "Il faut rester attentifs aux rayons noirs qui parviennent du fond des âges et continuent d'obscurcir notre monde trop blanc, trop clair", dit-elle, soulignant son besoin presque vital de défendre l'importance de l'opacité dans un monde qu'elle a contribué à façonner.

L'auteur, Kevin Lambert, est un acteur majeur de la scène artistique québécoise. À 30 ans, il est titulaire d'un doctorat en création littéraire et a été libraire. Il contribue régulièrement aux revues Liberté et Spirale et participe à diverses émissions de Radio-Canada. Son nouveau livre, "Que notre joie demeure", confirme et étend la reconnaissance qu'il a obtenue avec "Querelle", son premier roman publié en 2019, qui a été lauréat du prix Sade et sélectionné pour les prix Wepler et Médicis.

Ce roman ne se contente pas de raconter la chute d'une figure de proue de l'architecture moderne ; il sert également de méditation sur les complexités éthiques et sociales qui entourent la notion de privilège. Il explore les mécanismes de défense que l'élite peut déployer pour justifier sa position, tout en mettant en lumière les failles inhérentes à un système qu'elle a elle-même créé. En somme, il pose des questions cruciales sur la responsabilité et l'éthique dans un monde en constante évolution.

08/2023

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Littérature étrangère

Relation véridique de l'apparition de Mrs Veal. Edition bilingue français-anglais

Histoire de fantôme bien connue des lecteurs anglo saxons, "La Relation véridique de l'apparition de Mrs. Veal", publiée en 1706, a été reprise de nombreuses fois, dans les anthologies de récits surnaturels anglais et américains. Traduite en italien, en espagnol, on aurait bien du mal à la trouver en français. Une tradition remontant à l'année 1790, puis reprise sans autre forme de procès, voit dans ce récit une oeuvre de pure circonstance : il se serait agi de promouvoir la traduction du livre de Drelincourt sur la mort et l'après vie, autrement dit de rendre service à un libraire malheureux. Mais l'intérêt de ce récit n'est pas dans ces considérations circonstancielles. Si histoire de fantôme il y a, force est de constater que les ingrédients attendus du surnaturel ont été évités : l'apparition se manifeste à midi, quand nul ne peut envisager qu'il s'agit d'une apparition. Rien d'extraordinaire ne se produit, et nulle terreur ne vient assaillir Mrs. Bargrave. Au contraire, tout est banal : deux amies se retrouvent après s'être perdues de vue, parlent du passé, évoquent soucis et misères, prennent (presque) le thé, causent chiffons et s'émerveillent de la qualité d'une robe portée pour l'occasion. Le tout, donc, bien ancré dans une matérialité qui n'a rien que de très ordinaire. C'est que tout est construit à la fois sur le décalage temporel (Mrs. Veal est morte la veille de son apparition, et personne ne le sait encore) et le double sens de propos qui ne s'éclairent que rétrospectivement. Ce dispositif vise d'abord à troubler le lecteur, et seulement à la troubler. On ne le convaincra qu'en y ajoutant, comme les éléments d'un procès, les témoignages de moralité indispensables : un juge de paix se porte garant d'une dame au-dessus de tout soupçon qui elle-même atteste des qualités d'honnêteté de Mrs. Bargrave. Bref, on jure sur l'honneur qu'apparition il y a eu, même si cette apparition ne traîne derrière elle aucun des attributs de l'au-delà.

12/2012

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Littérature étrangère

Le faussaire suivi de La muette

Le faussaire Un jeune romancier – et narrateur de cette histoire – rencontre dans un concours de poésie le bouillonnant Bian HongQi, poète, pacifiste, faussaire et buveur. Bian HongQi emménage dans la colocation que partagent l'écrivain en herbe, un étudiant juriste et sa femme. Les cinq ont en commun d'être provinciaux, d'aimer les livres et d'adorer Pékin, qui brasse des gens de toute origine. Le romancier observe l'énergique débrouille illégale de Bian HongQi, ses tiraillements tragicomiques entre une entreprenante petite Pékinoise et sa femme, douce et sage, restée dans la petite ville où elle enseigne le dessin, et s'en inspire pour écrire. Mais Bian HongQi ne se décide pas à choisir entre les deux femmes, il ment, contourne, évite, ne veut rien perdre. Et sa situation affective est totalement bloquée lorsqu'il est arrêté par la police, tabassé " à l'ancienne " et dégrisé de son rêve pékinois... Le faussaire s'en sortira-t-il ? La muette Wang Yiding, modeste libraire, est convoqué au commissariat où la police lui " remet " une jeune fille muette, Xi Xia, qui l'a fait chercher au moyen d'un bout de papier où sont griffonnés son adresse et son numéro de téléphone. Le jeune homme refuse, puis finit par accepter pour la dépanner. Quelle n'est pas sa surprise de la voir s'installer et tenter de le charmer ! Wang, célibataire et solitaire, cherche à se débarrasser de l'intruse, puis s'habitue à cette présence serviable et discrète. Bien qu'il ne connaisse rien de l'histoire de la jeune fille, il la trahit plusieurs fois, pour l'éconduire, la perdre, la confier, l'abandonner dans un train, etc. Xi Xia déjoue chaque ruse, puis s'en montre si affligée que l'attachement le gagne. Dans ces textes au style direct et ironique, l'auteur décrit la vie difficile des immigrés à Pékin. Ces intellectuels provinciaux, qui quittent leur pays natal dans l'espoir de réussir dans la capitale chinoise, se retrouvent le plus souvent à tirer le diable par la queue, habiter des logements insalubres, exercer des petits boulots et parfois sombrer dans la délinquance. Xu Zechen restitue un Pékin marginal, peuplé de personnages déracinés.

04/2017

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Littérature française

9 : Tome 1, C'est arrivé la nuit ; Tome 2, Le crépuscule des fauves

Les deux premiers tomes de la série réunis dans un magnifique volume cartonné. Ils sont hors-la-loi Mais ils oeuvrent pour le bien Ils sont amis et partagent leurs secrets Pourtant ils ne se sont jamais rencontrés Jusqu'au jour où... 9 Robins des Bois d'aujourd'hui, 9 hors la loi qui oeuvrent pour le bien au péril de leur vie. Un roman d'espionnage engagé qui dévoile de manière éblouissante les dérives de notre époque. Mot de l'auteur : " Depuis vingt ans, j'écris pour voir le monde en couleurs... Pour me calmer aussi ! ... Mais à quoi sert d'être romancier, si ce n'est pour raconter des histoires qui interpellent, pour se poser des questions ? Je m'en suis posé à chaque page. Alors j'ai mené l'enquête, aussi mordu qu'un reporter, résolu. Je suis parti à la rencontre des vrais protagonistes, des hors-la-loi au coeur d'or, des vilains bien sous tous rapports, des manipulateurs, des faussaires, des passeurs, des assassins en col blanc, des putains magnifiques, des journalistes risquant leur peau pour que la vérité éclate, et, ce faisant, j'ai découvert l'indicible. Cette histoire a bien failli me rendre schizophrénique... J'avais pour habitude de me laisser entraîner par deux personnages auxquels je m'attachais, et le roman terminé, je les laissais partir ensemble. Mais cette fois, ils sont 9 et forment une bande de copains à laquelle j'ai tout fait pour appartenir. Et j'y suis arrivé, possédé. Cette année, nul besoin de leur dire au revoir. Parce que l'histoire continue et qu'elle est loin d'être terminée. Bienvenue dans le monde de 9 ! Et bonne lecture, " Marc Levy Ils en parlent : " Vous avez réussi un roman qu'on ne peut pas lâcher. On est entre Millénium et James Bond, avec un rythme haletant, une écriture électrique. Le roman se dévore comme une série. " François Busnel, La Grande Librairie. " Les portraits des personnages sont magnifiques avec leur fêlure et leur passé... Le fabuleux conteur sait tenir en haleine son lecteur. " Le Figaro Littéraire, Mohammed Aïssaoui. " Marc Levy signe une fresque ambitieuse. Un panaché de Millénium et de James Bond. " RTL, Bernard Lehut. " Un roman à cent à l'heure qui se dévore comme une excellente série. Emouvant, intelligent et très engagé. Vivement le tome 2 ! " Le Parisien. " Un suspens trépidant à travers le monde. Vous allez adorer ces 9 personnages". Patrick Simonin, TV5 Monde. " Les personnages sont formidables, on les aime tout de suite". BFM. " Un roman fort et palpitant". Version Femina . " Il y a du suspens, c'est haletant tout du long". Catherine Ceylac, Clique, Canal Plus.

12/2021

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Imagiers, premiers dictionnair

C'est Noël !

La magie de Noël dans un nouvel imagier Dans ce livre, l'enfant découvre les moments clés qui ponctuent l'attente du mois de décembre jusqu'au grand jour du réveillon. Il se balade dans la ville étincelante de lumières avant de découvrir la maison transformée par les décorations. Il observe, dans la ville, le manège et le marché de Noël. Et, à la maison, il voit la salle à manger avec la grande table dressée pour le repas de fête, le salon encombré de cadeaux... Dans chaque page, il nomme ce qu'il aperçoit clairement : le sapin, les guirlandes, les sablés, le calendrier de l'avent. Et il compare avec son propre environnement. Des photographies aussi lumineuses que les guirlandes du sapin Une nouvelle collaboration avec Caroline Fabre, photographe des quatre premiers titres de la collection. Dans ce nouvel ouvrage, elle nous emmène dans les rues des villes en fête et bien au chaud dans les maisons. Les professionnels du monde de l'enfance en parlent : "La collection "Mon petit monde" est comme une fenêtre sur le monde pour ces tout-petits. Cette découverte de l'environnement qui les entoure peut les éveiller au monde, et favoriser leur interaction avec les autres. Elle leur permet de se familiariser avec des scènes, des images, des situations du quotidien, et de les décoder ainsi avec plus de facilité. Globalement, leur sens de l'observation n'en est que plus efficient". Nellie Houetto, pédiatre Les parents parlent de la collection : "Nathalie, mère de Marin, 18 mois : "Enorme succès que ces petits albums photo sur mon fils ! Il les adore ! Il les a tout de suite pris en main et manipulés avec délicatesse. Et il s'est mis à fouiller dans les images ce qu'il y reconnaissait en y associant les mots qu'il connaît. Son truc du moment, c'est les "dadas" et les "ouaf-ouaf", donc il a cherché tout ce qui y ressemblait de près ou de loin. Passion pour l'avion dans le ciel, tout en me montrant la petite maquette d'avion qu'il a en décoration dans sa chambre. Les éoliennes, trop marrant : on en a vu le week-end lors d'un voyage en train, et bah là, il a été hypercontent de me montrer qu'il savait ce que c'était ! Hypertouchant ! Tout est bien vu, une collection de livres super bien sentis pour les petits qui découvrent le langage". "Le plus de ces imagiers, c'est qu'ils nous proposent un cheminement, une balade en ville, dans la forêt ou dans la maison en se mettant à hauteur d'enfant". Librairie "Quai des mots" (Epinal)

10/2023

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Littérature française

Morceaux cassés d'une chose

Certains auteurs attendent la fin de leurs jours pour revenir sur leurs premiers pas dans l'existence et en littérature. Oscar Coop-Phane n'aura attendu que ses trente ans pour raconter ce qu'est la vie d'un écrivain aujourd'hui. Ce que cet étrange travail représente pour lui de joies comme de sacrifices. Son récit n'est pas linéaire ou chronologique mais éclaté ; Oscar s'y livre par fragments (définition : morceaux cassés d'une chose), dans de courts chapitres aux titres éloquents (P. I : L'encre, La feuille, L'auteur, La fuite, Le titre... P. II : Parler, S'asseoir, Parader, Boire. .). Il mêle ainsi des souvenirs d'âges différents - de son enfance, son adolescence, sa vie d'homme. Le propos peut d'abord sembler trivial ; les bêtises en classe, les copains, sa découverte des filles, de la littérature ; les petits boulots, pion, barman ou dealer, pour vivre et écrire ; les premiers manuscrits, les refus ; puis le succès, soudain, ses livres en librairie ; et les galères encore, le métier d'écrivain, les interviews, les salons, la peur de la précarité. Mais son récit fourmille de détails qui sont autant de clés : une montre Swatch offerte par sa mère qu'elle prétend être un cadeau de son père, alors qu'il vient de quitter leur foyer ; le geste d'un patron de restaurant près de son lycée qui, chaque fois qu'Oscar s'y rend pour déjeuner, lui rend discrètement le billet avec lequel il vient de payer ; le visage d'une jeune fille, un soir, qui comme lui, semble cacher une cicatrice ; le mépris d'un éditeur ou le regard surpris d'un lecteur qui le voit servir derrière un bar alors que son visage est dans le journal. Car les détails révèlent les événements ; une enfance heurtée par les disputes puis le divorce de ses parents ; une vie de débrouilles pour se loger, manger, dès 16 ans ; le souvenir du corps d'un autre en soi, gamin ; la crainte de ne jamais être publié puis de ne pas pouvoir en vivre. Et aussi, la beauté, tant de joies : la liberté, à Paris, Berlin ou Rome ; les vrais amis et la compagnie des auteurs, Bove, Calaferte ou Dabit ; son premier prix, la fierté ; les rencontres de certains lecteurs ; une femme, l'amour, puis une enfant, sa fille. Et l'écriture toujours. C'est une existence courte, mais intense. Une leçon de courage et de style tant l'écriture ciselée d'Oscar Coop-Phane émerveille. D'une grâce et d'une justesse bouleversantes, ce livre aurait pu s'appeler Morceaux cassés d'une vie autant que Lettre à un jeune écrivain. Ou, s'il avait été écrit par un autre, Et tu seras auteur, mon fils.

01/2020

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Beaux arts

Pérégrinations. Paysages entre nature et histoire

Cet ouvrage a reçu 3 prix consécutifs : le Prix de l'Académie ds Beaux-Arts-Prix Bernier 2018, le Prix Vitale et Arnold Blokh 2018 et le Prix Pierre Daix 2018. Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces. Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations. Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, "la tragédie du paysage" , c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire. Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté. Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace. C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine.

11/2017

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Littérature française

L'héritage humain

Quand on parle d’héritage, quelle définition de ce mot nous vient en premier ? Prendre possession des biens accumulés par un proche, un parent après son décès, ou quelqu’un qui vous désigne comme bénéficiaire par testament. Quand on parle de « l’humain », c’est évoquer une qualité propre à « l’esprit d’humanité » que n’a pas l’animal et qui, contrairement à ce dernier, conscient de lui-même et du monde dans lequel il vit, peut agir et s’organiser étant ainsi « acteur » de sa propre évolution. Un héritage, quand il est humain, n’a plus vraiment de rapport avec les biens matériels : c’est « voyager dans le temps et l’histoire de la pensée humaine », refaire tout le chemin qu’elle a parcouru pendant des siècles pour aboutir à ce qu’elle est aujourd’hui. Il y a enfin dans le choix de ce titre un autre message, celui de devoir réveiller en nous « la mémoire ». Un peuple, un individu qui perd sa mémoire n’a plus d’identité... ne sommes-nous pas en train de la perdre ? « Ce sont les hommes qui font l’histoire », nous a dit Karl Marx. « Ceux qui vivent , ce sont ceux qui luttent », nous a dit Victor Hugo dans « Les châtiments ».Vérités absolues. Comme le précise l’auteur de cet ouvrage ; « ce livre n’est pas vraiment le mien. C’est aussi celui de tous ceux qui, avant moi, bien meilleurs écrivains, journalistes, philosophes ont écrit de nombreuses pages sur l’histoire de l’humanité » . Tel est donc son objectif : réunir dans cet ouvrage les principaux textes fondateurs de l’« esprit humain », où ont été révélés les plus belles réussites collectives de l’histoire, et exposés les points de vue les plus pertinents sur l’évolution nécessaire de la pensée de l’homme qui « doit continuellement se mesurer à tout ce que la société lui fait subir ».Sans les luttes et les interventions de ceux qui ont agi ou se sont exprimés pour faire entendre leur droit, exiger plus de liberté et d’égalité, il n’y aurait jamais eu de progrès social.

C’est comme si l’auteur nous disait « réveillez-vous ! vous perdez la mémoire, la connaissance de votre passé est ce qu’il y a de plus fondamental pour comprendre le monde d’aujourd’hui ! ».

Alors ! Face à cette société dystopique de plus en plus pressentie, n’est-il pas encore temps de réagir, de nous faire revisiter cette littérature qui nous avait si profondément enrichi et nourri notre esprit d’humanité : « les origines chrétiennes du communisme » par Gérard Walter, « les bases de la philosophie marxiste » et « la dialectique de la nature » de Friedrich Engels, « l’organisation sociale exemplaire des indiens d’Amérique », « la désobéissance civile » d’Henri-David Thoreau, « une action possible sur l’histoire » de Julian Huxley, « naître à son humanité » de l’ethnologue Henri Laborit, et enfin une « lutte continuelle » de l’immense philosophe Krishnamurti. Autant de thèmes qui pourraient susciter de nombreux débats sur l’avenir de l’humanité, mais qui ne semblent pas être prioritaires sur les bancs des écoles et partout ailleurs, dans les médias officiels.

01/2022

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Sociologie

Universalisme

Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde. Partout, des plateaux de chaînes info aux tribunes des grands hebdomadaires, des interviews présidentielles aux phénomènes de librairies, on dresse le même constat : l'universalisme, indissociable de l'esprit français, pilier de la République, ferait face à un péril mortel. Dans le storytelling qui structure le discours politico-médiatique en France, l'antiracisme présentable d'antan, validé par les partis de gauche pour son ambition universaliste - lutter en même temps contre toutes les haines collectives en intégrant tout le monde - se verrait supplanter par un antiracisme " décolonial ", " indigéniste " et " catégoriel ", dont la grille de lecture serait " racialisante ". Si ce nouvel antiracisme est perçu comme une menace pour l'universalisme, c'est parce que ses promoteurs joueraient avec le feu communautariste. L'antiracisme 2. 0 serait ainsi un racisme déguisé, utilisant des concepts essentialisants qui ne valent guère mieux que les théories de la suprématie blanche. Idiots utiles du soft power américain ou apprentis-sorciers de la gauche radicale, ses idéologues formeraient avec l'extrême droite une " tenaille identitaire " visant à renverser l'ordre républicain, en déclenchant rien moins qu'une guerre des races. Mais de quel universalisme parle-t-on ? Dans quelle mesure le concept fait-il l'objet d'un monopole intellectuel ? Pourquoi ceux qui se pensent et se disent universalistes sont-ils convaincus qu'il n'en existe qu'une seule forme - celle qu'ils professent ? Et comment expliquer l'équivalence morale entre racisme et antiracisme qui sous-tend leur axiomatique ? Telles sont les questions qui sous-tendent cet essai qui se veut à la fois une critique de la raison pseudo-universaliste et une approche de l'universalisme postcolonial, ou créolisé. Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde.

02/2022

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Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

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Critique littéraire

La chasse spirituelle

La Chasse spirituelle d’Arthur Rimbaud est un des grands mystères de la littérature française. L’affaire, que l’on croyait enterrée depuis soixante ans, resurgit aujourd’hui grâce à l’investigation minutieuse du spécialiste incontesté qu’est Jean-Jacques Lefrère. En menant l’enquête, le biographe de Rimbaud a découvert de nombreux indices qui confirment qu’à l’origine de La Chasse spirituelle il existait bel et bien un authentique manuscrit du poète. D’habitude, les savants viennent démontrer que tel chef-d’oeuvre trônant dans les musées ou les bibliothèques n’est, en réalité, qu’un faux. Ici, nous assistons à l’inverse : ce qui avait fini, après d’âpres polémiques, par être classé au rang des pastiches refait surface avec tous les attributs d’un vrai Rimbaud, dont le manuscrit avait été perdu (peut-être le verrons-nous d’ailleurs réapparaître à l’occasion de cette nouvelle publication). Que s’est-il passé en 1949 ? Nicolas Bataille, comédien, et Akakia Viala, metteur en scène de théâtre, sont déçus. Leur adaptation sur scène d’Une saison en enfer, selon la critique et le public, méritait bien son nom. Ils décident de se venger. Amis du libraire Maurice Billot, lui-même proche de Maurice Saillet, Maurice Nadeau et Pascal Pia, ils lui confient, en exigeant la plus grande discrétion, un manuscrit attribué à Rimbaud. C’est alors que tout s’emballe : Saillet publie le chef-d’oeuvre retrouvé sous forme d’une plaquette préfacée par Pia, et Nadeau lui consacre la une de Combat. André Breton, ayant toujours un compte à régler avec quelqu’un, saute sur l’occasion pour dénoncer la supercherie et écrit un pamphlet, Flagrant délit, destiné à décrédibiliser le livre (Nadeau ne s’en remettra d’ailleurs jamais complètement). La presse s’empare de l’affaire, qui devient un énorme scandale international, dont on a du mal, aujourd’hui, à imaginer les répercussions. Voici donc la publication de La Chasse spirituelle, texte dont rien ne permet plus désormais d’affirmer qu’il est ou n’est pas de Rimbaud, avec en postface l’incroyable travail de Jean-Jacques Lefrère, accompagné des documents qui lui ont permis de mener ses recherches (celles-ci l’ayant conduit jusqu’à des personnages aussi fascinants qu’Emmanuel Peillet).

12/2012

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Critique littéraire

Un tour de France littéraire. Le monde du livre à la veille de la Révolution

Spécialiste des Lumières, Robert Darnton a développé une approche anthropologique par le biais de l'histoire du livre et de la lecture. Pour ce faire, il a puisé dans un fonds inédit, les archives de la Société typographique de Neufchâtel, fondée en 1769 - une correspondance de 50 000 lettres, les états des stocks, les pièces comptables, les livres de commandes qui recréent l'univers du livre, des imprimeurs, colporteurs, libraires et lecteurs pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime. Or, il s'y trouve le carnet tenu au jour le jour par un commis voyageur, Jean-François Favarger, qui entreprend, pour la STN en 1778 et pendant plusieurs mois, un tour de France littéraire en rendant visite aux libraires (un quadrilatère de Pontarlier et Besançon jusqu'à Poitiers et La Rochelle puis Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille, retour par Lyon et Bourg-en-Bresse). Il prend des commandes, classe les libraires en partenaires fiables ou aventuriers mauvais payeurs, affiche des valeurs calvinistes rigoureuses (se défier d'un libraire catholique, bon bougre mais qui a trop d'enfants et conséquemment ne se concentre pas assez sur son commerce). Il négocie des traites ou des échanges d'ouvrages publiés par la STN contre d'autres succès imprimés par les libraires-éditeurs et livrés dans des balles de feuilles non reliées et mélangées avec des ouvrages édifiants et autorisés car le commerce porte sur des textes soit censurés, soit interdits puisque piratés en violation du privilège des éditeurs parisiens ; enfin, il évalue les risques des voies empruntées par les colporteurs-passeurs à la barbe des douaniers ou avec leur complicité, tant la corruption règne. Cette chaîne du livre, depuis les entrepôts de la STN jusqu'aux mains des lecteurs, permet enfin d'évaluer ce que furent à la STN les meilleures ventes des Lumières en dehors des élites politiques et sociales : Anecdotes sur Mme la comtesse du Barry de Pisandat de Mairobert ; l'An 2440 de Mercier ; le Mémoire de Necker ; La révolution opérée par M. de Maupeou de Mouffle d'Angerville ; l'Histoire philosophique de l'abbé Raynal, loin devant La Pucelle d'Orléans de Voltaire. Il s'agit donc ici d'un livre essentiel à la compréhension des Lumières et des origines culturelles et intellectuelles de la Révolution.

11/2018

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XVIIIe siècle

Le triomphe des Lumières. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

L'Encyclopédie ou le fer de lance des Lumières. Dans la conscience collective moderne, le terme " encyclopédie " véhicule l'idée d'un ouvrage de référence exposant de manière systématique des connaissances universelles ou spécialisées. Il n'en fut pas toujours ainsi. Dans l'Antiquité grecque, l'expression enkyklios paideia (" instruction circulaire ") ne désignait pas une forme concrète d'oeuvre, une encyclopédie, mais une éducation qui ferait le tour des connaissances, autrement dit une culture générale. Le mot, sinon la chose, n'a fait son apparition que tardivement, et l'usage moderne ne s'est imposé qu'avec l'Encyclopédie " de Diderot et d'Alembert ". Cette immense publication devait, dans l'esprit de ses éditeurs, présenter un tableau exact de l'état de toutes les connaissances humaines au milieu du siècle des Lumières. A une époque encore embourbée dans quantité d'archaïsmes, l'Encyclopédie se présente comme l'image d'une France moderne, à la pointe du progrès, en même temps que la somme de toutes ses compétences. Conçue par un groupe de libres-penseurs, elle était animée d'un esprit rationaliste, critique, irréligieux, et s'appuyait sur les conceptions de la nouvelle philosophie empiriste anglaise alors en plein essor. Au milieu des années 1740, une nouvelle génération de " philosophes " fait son entrée sur la scène, bien moins frileuse que ses aînés, Voltaire et Montesquieu. Au même moment, le libraire Le Breton flaire la belle affaire, la traduction française d'une encyclopédie anglaise en deux volumes, et engage le jeune et déjà célèbre homme de sciences d'Alembert afin qu'il dirige l'entreprise ; Diderot est recruté comme traducteur, mais va rapidement se hisser au même niveau que son coéquipier. L'entreprise est complètement refondée par les deux directeurs, qui la transforment en fer de lance des Lumières contre l'obscurantisme, la monarchie de droit divin et le conservatisme des élites. Attaquée par les uns, soutenue par les autres, sa publication sera menée à bien par tâtonnements et ajustements successifs. Deux fois interdit par le pouvoir royal, prohibé par le pape, l'ouvrage devait constituer dix volumes ; à son achèvement, il en atteignit vingt-huit qui contiennent plus de 74 000 articles illustrés de près de 2 600 gravures. Ces chiffres colossaux laissent imaginer le travail qu'il a fallu abattre pour mener à bien en une génération (1751-1772) la plus importante de toutes les aventures éditoriales françaises.

01/2024

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Littérature étrangère

Le manuscrit du Dr Apelle. Une histoire d'amour

"Imaginez Le Chant de Hiawatha écrit par Nabokov et vous aurez une idée du feu d'artifice linguistique et de la grâce de la prose de ce livre extraordinaire". Edmund White. Le docteur Apelle, spécialiste des langues anciennes, s'est pour ainsi dire retiré du monde et se consacre à l'étude. Lorsqu'il découvre parmi les rayonnages d'une bibliothèque un vieux manuscrit qui bouleverse son existence : ce conte étrange, dont il entreprend la traduction, retrace le destin de deux jeunes Indiens au début du XIXe siècle. Et, pour la première fois de sa vie, cet homme prend conscience qu'il n'a jamais connu le véritable amour... A mi-chemin entre la quête métaphysique et la légende initiatique, David Treuer poursuit avec ce nouveau roman une oeuvre rare et ambitieuse. Tantôt enchanteur, tantôt mystérieux, Le Manuscrit du docteur Apelle nous plonge au coeur de deux histoires : l'une nous entraîne dans les profondeurs de la forêt mythologique, l'autre nous invite à parcourir les labyrinthes de la littérature. Et à nous interroger sur la seule chose qui puisse encore surprendre l'homme : ses sentiments. "David Treuer célèbre l'amour, notre amour de l'autre, notre amour de la terre, notre amour des histoires, la façon dont nous donnons du sens à la vie". The Los Angeles Times. "Sur le thème de l'enfant sauvage, un hymne à l'innocence et à la beauté de la nature par un nouveau virtuose des lettres américaines. Magnifique. [... ] Le Manuscrit du docteur Appelle est un tour de force qui réconcilie Sitting Bull et Italo Calvino, le Truffaut de L'Enfant sauvage et les chants sacrés des communautés ojibwa". André Clavel, L'Express. "Conteur né, David Treuer surprend, émeut et enchante avec un singulier roman dans lequel il faut se laisser glisser. Le voyage en vaut la peine". Alexandre Fillon, Lire. "Le Manuscrit du Dr Apelle est un livre qui rassemble tous les autres, une sorte de cheval de Troie brillamment maîtrisé. [... ] Une réflexion magistrale, aussi, sur les livres, ceux qui les écrivent et ceux qui les lisent, sur la manière dont amour et littérature sont intimement liés". Vanessa Postec, Transfuge. "David Treuer nous livre ici un véritable chef-d'oeuvre [... ]. Voici vraiment une bonne nouvelle du côté de la collection Terres d'Amérique : David Treuer est de retour". Célia Vianney (librairie Cultura, Valence), Page des libraires. "Le Manuscrit du Dr Apelle s'inscrit dans une ambitieuse confrontation entre la littérature et la vie, la pensée et la sensualité. David Treuer confirme son élégance, sa force". Martine Laval, Télérama. " Un roman que son traducteur a qualifié de cadeau de beauté . C'est tout dire. " Le Progrès. " Le Manuscrit du docteur Apelle est un petit joyau. Comme tous les contes. Longtemps après la dernière page, on se surprend à le lire, à le relire. Pour en garder le mystère. Un bonheur. " La Voix du Nord.

04/2007

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 2

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Littérature française

Une banale histoire - Le voyageur de première classe - La linotte - La femme au petit chien - Anne au cou - Un désagrément - On ne cache pas une aiguille dans un sac - Une fois par an - Volôdia. Oeuvres complètes d'Anton Tchekhov

Le thème dominant de ce recueil est l'incompréhension entre les humains, au travers d'une peinture de la société russe avec ses idées toutes faites, ses préjugés, ses rigidités. "Une banale histoire" : Un professeur de médecine, reconnu et absorbé par son métier, analyse ses relations avec sa femme et ses enfants. Il n'y trouve pas de grandes satisfactions. Il se sent réduit à ses titres et à son grade qui le limitent à des relations d'Hiérarchie dans son métier ou à des apparences dans la vie sociale, sans lui donner les moyens de changer les choses... "Le voyageur de 1re classe" est un ingénieur qui se désole d'être moins reconnu que les vedettes de variété, les brigands. . Dans "La Linotte" , un professeur de médecine plein d'avenir épouse une femme qui se plaît dans les milieux artistes. La lune de miel ne dure guère. Cette femme ne commencera à prendre conscience de l'importance de son mari que lorsque celuici meurt. "La Dame au petit chien" conte une aventure amoureuse entre un homme et une femme en villégiature à Yalta. Cela ne devrait être qu'une passade sans suite, mais quelque chose fait qu'il n'en est rien. C'est le contreexemple du thème principal, ici le courant passe, sans qu'on sache comment ni pourquoi. "Anne au cou" : un vieil homme riche épouse une jeune fille pauvre. C'est une description des rapports de force dans le couple. Naturellement, la force est au début du côté du mari qui contrôle l'argent. Bientôt le rapport s'inverse. Mais ceci n'altère en rien le vide des relations entre l'homme et la femme. "Un Désagrément" est la description d'un hôpital, avec son médecin qui manque de moyens et qui se heurte au personnel sous sa responsabilité. L'infirmier boit, la sagefemme est souvent absente, les règles élémentaires d'hygiènes ne sont pas respectées. Quand le médecin gifle l'infirmier, l'art du pouvoir est de noyer le poisson, de tout laisser en place et de ne rien régler. "On ne cache pas un aiguille dans un sac" est une petite histoire sur le thème de savoir qui trompe qui. Estce le policier qui, incognito, sur l'information d'une lettre anonyme, veut surprendre un trafic ? Estce le conducteur de la troïka qui, ingénument, raconte que tout le monde est au courant que le policier arrive ? "Une fois par an" , c'est le jour de fête d'une vieille princesse. Les invités sont attendus, personne ne vient. Le domestique en est réduit à payer un neveu de la princesse pour que celuici daigne se déplacer. "Volodia" est un lycéen sans réussite dans ses études. Il ressent ses premiers émois amoureux pour une amie de sa mère. Celleci se débarrasse de lui comme d'un gamin et en plaisante avec la mère. Volodia trouve finalement un revolver et se suicide. Paris, Librairie Plon, 1923. Traduction Denis Roche.

02/2023

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Musicologie

Fragmente-Stille, an Diotima de Luigi Nono

Luigi Nono (1924-1990) est l'un des compositeurs les plus importants de l'après-guerre. Aux côtés de Boulez et de Stockhausen, il participe à une véritable reconstruction de la musique en s'appuyant sur l'héritage sériel de l'école de Vienne. Sa singularité au sein de l'avant-garde musicale de l'époque tient à ses engagements éthiques et politiques, qui le conduisent à adhérer au Parti Communiste Italien, dont il devient une figure dominante. Ses oeuvres se veulent "engagées" , au sens sartrien du terme : elles témoignent d'événements historiques tragiques comme le nazisme (Il canto sospeso), la Shoah (Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz), l'arme atomique (Sul ponte di Hiroshima), la guerre du Vietnam (A floresta é jovem e chesa de vida), et bien d'autres encore. Cet engagement l'éloigne des scènes musicales institutionnelles et le conduisent à se tourner vers les moyens électro-acoustiques. La musique de Luigi Nono est chargée d'une expressivité intense et cherche en même temps des voies nouvelles, aussi bien musicales que dans l'alliance avec d'autres arts (notamment dans ses deux opéras), et dans sa présentation : il organise de nombreux concerts dans les usines ou sur les places publiques, qui se terminent par de longs échanges avec les auditeurs. Au milieu des années 1970, il se remet profondément en question, ce qui l'amène vers d'autres sources d'inspiration et vers l'exploration des moyens nouveaux fournis par la live-electronics, tout en maintenant ses exigences musicales, éthiques et politiques. Le quatuor à cordes Fragmente-Stille, an Diotima est l'oeuvre qui inaugure cette nouvelle période créatrice. Présentée le 2 juin 1980 à Bonn par le Quatuor LaSalle, qui l'avait commandée, l'oeuvre modifie radicalement l'idée que l'on se faisait du compositeur ; elle a un fort impact sur les jeunes compositeurs et est souvent jouée par de nombreux quatuors. L'oeuvre est une immense méditation traversée de gestes éruptifs, une suite de moments (Fragmente) dans lesquels le silence (Stille) joue un rôle essentiel. La Diotima du titre renvoie à une figure du roman par lettres Hypérion de Friedrich Hölderlin et au nom qu'il donna à la femme aimée en secret. La partition comporte, sous les portées, des fragments de poèmes de Hölderlin que les musiciens doivent lire de façon muette tout en jouant. Au plus profond de l'intime, Nono interroge la nature du son et du silence, sa relation à l'époque, qui fait écho à celle vécue par Hölderlin. Chaque sonorité est ciselée, prolongée sur des durées inhabituelles, prise dans des relations énigmatiques et fascinantes, qui confèrent à l'oeuvre un caractère de cérémoniel, loin de la tradition du genre. La richesse sonore du quatuor répond à une richesse sémantique foisonnante : outre les écrits de Hölderlin, Nono fait référence à Maïakovski et Lili Brick, Kafka, Beethoven, Verdi, Scherchen, Maderna... Laurent Feneyrou démêle tous ces fils tissés les uns avec les autres, comme il démêle ceux de la construction musicale, retraçant la genèse de composition en s'appuyant sur toute une série d'esquisses et de documents publiés ou inédits. Il replace ce quatuor dans le contexte politique de l'époque et approfondit le lien à Hölderlin. Ainsi éclaire-t-il l'oeuvre de l'intérieur dans une approche à la fois historique, esthétique et analytique. C'est le premier livre en français sur cette oeuvre.

11/2021

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Philosophie

Traité sur la tolérance. Un texte pour la réhabilitation de Jean Calas, protestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils

Le Traité sur la tolérance est une oeuvre de Voltaire publiée en 1763. Ce texte vise la réhabilitation de Jean Calas, protestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils afin d'éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme. Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites chez lesquels il a fait de brillantes études étant jeune homme) et présente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions. En janvier 2015, à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'ouvrage de Voltaire se place au sommet des ventes des librairies un peu partout dans le monde. Ses ventes en France explosent en 2014 avec 185 000 exemplaires. L'oeuvre voltairienne fait suite au procès, à la condamnation à mort et à l'exécution de Jean Calas, père de famille huguenot, le 10 mars 1762. Jean Calas appartient à une famille protestante à l'exception de sa servante, catholique, et d'un de ses fils, converti au catholicisme. A la suite de la mort par suicide supposé de son fils aîné, la famille Calas se retrouve faussement accusée d'homicide volontaire. La famille est mise aux fers et le père, à la demande populaire, et sur ordre de 13 juges, est condamné à mort malgré l'absence de preuve. Le contexte historique est alors encore fortement marqué par les guerres de religions françaises des siècles précédents. A la suite de l'exécution de Jean Calas, qui plaide son innocence jusqu'à sa mort, le procès est rejugé à Paris et, le 9 mars 1765, la famille Calas est réhabilitée. La table des matières reproduite ci-dessous montre bien la démarche philosophique de Voltaire pour faire progresser le concept de tolérance. Il commence par un rappel des faits, poursuit en montrant que la tolérance devrait être naturelle pour le genre humain. Il se réfère aux anciens Grecs et Romains, puis détruit ensuite toutes les objections et notamment celle du martyr. Il investigue dans le Judaïsme, qu'il connaît bien, et n'y trouve pas plus de trace d'intolérance. Ensuite, il se penche sur la Chrétienté. Il donne sa conception du rapport entre Jésus-Christ et la tolérance en montrant constamment des signes de respect, d'allégeance, et en fournissant le plus possible de références chrétiennes comme Jésus-Christ lui-même, la Bible et les évangiles, et de nombreux auteurs chrétiens.

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Histoire du droit

Traité sur la tolérance. Un texte pour la réhabilitation de Jean Calas, protestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils

Le Traité sur la tolérance est une oeuvre de Voltaire publiée en 1763. Ce texte vise la réhabilitation de Jean Calas, protestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils afin d'éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme. Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites chez lesquels il a fait de brillantes études étant jeune homme) et présente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions. En janvier 2015, à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'ouvrage de Voltaire se place au sommet des ventes des librairies un peu partout dans le monde. Ses ventes en France explosent en 2014 avec 185 000 exemplaires. L'oeuvre voltairienne fait suite au procès, à la condamnation à mort et à l'exécution de Jean Calas, père de famille huguenot, le 10 mars 1762. Jean Calas appartient à une famille protestante à l'exception de sa servante, catholique, et d'un de ses fils, converti au catholicisme. A la suite de la mort par suicide supposé de son fils aîné, la famille Calas se retrouve faussement accusée d'homicide volontaire. La famille est mise aux fers et le père, à la demande populaire, et sur ordre de 13 juges, est condamné à mort malgré l'absence de preuve. Le contexte historique est alors encore fortement marqué par les guerres de religions françaises des siècles précédents. A la suite de l'exécution de Jean Calas, qui plaide son innocence jusqu'à sa mort, le procès est rejugé à Paris et, le 9 mars 1765, la famille Calas est réhabilitée. La table des matières reproduite ci-dessous montre bien la démarche philosophique de Voltaire pour faire progresser le concept de tolérance. Il commence par un rappel des faits, poursuit en montrant que la tolérance devrait être naturelle pour le genre humain. Il se réfère aux anciens Grecs et Romains, puis détruit ensuite toutes les objections et notamment celle du martyr. Il investigue dans le Judaïsme, qu'il connaît bien, et n'y trouve pas plus de trace d'intolérance. Ensuite, il se penche sur la Chrétienté. Il donne sa conception du rapport entre Jésus-Christ et la tolérance en montrant constamment des signes de respect, d'allégeance, et en fournissant le plus possible de références chrétiennes comme Jésus-Christ lui-même, la Bible et les évangiles, et de nombreux auteurs chrétiens.

11/2022

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Théâtre - Pièces

Théâtre. Coffret en 26 volumes

"Louis Calaferte est mort le 2 mai 1994... Sa poésie, qu'on trouvera pour ainsi dire entièrement chez Tarabuste, est lue un peu. On peut dire de son théâtre qu'il est joué un peu plus ; son édition aujourd'hui épuisée, nous la devions au courage de Jacques Hesse. Hélas, ce dernier ayant cessé son activité, elle n'est plus disponible qu'en bouquinerie d'ancien. Or cette oeuvre qui comporte 26 pièces est encore demandée par des théâtres professionnels et amateurs. Une raison sérieuse pour Tarabuste de la rendre à nouveau disponible en publiant l'oeuvre théâtrale de ce grand écrivain. De nouveaux visages se présentent régulièrement, réclamant auprès des Amis de Louis Calaferte une provende devenue introuvable. Dans la création, - appréhendée de manière globale -, de Louis Calaferte, le pan que constitue la part dramatique éclaire d'une manière synthétique la démarche de ce grand écrivain ; entendons par synthétique l'idée qu'il a focalisé un regard d'entomologiste sur la société de ses contemporains, observateur cruel mais non sans aménité, des milieux et des comportements de ses semblables. A sa mort, Jean-Pierre Miquel, qui a créé et mis en scène six des pièces de Louis Calaferte, nous offre ce commentaire : "Cette oeuvre dramatique est exceptionnelle tant par sa pertinence, son exactitude minutieuse, son absence totale de mépris, de méchanceté, que par sa drôlerie, qui ne prétend pas combattre ou dénoncer, mais débusquer le cocasse dans le familier. Calaferte voulait par son théâtre capter la dimension comique de la vie. Il croyait à la nécessité du comique, à sa vertu salvatrice et de ce fait, regardait le genre humain avec une sorte d'attendrissement qui contrastait singulièrement avec la violence de ses propos sur la dérive grossière de notre société de mensonge, d'avidité, de lâcheté et de bêtise". Pour Calaferte, le théâtre et la poésie n'étaient pas des genres à part. Le fait même qu'il ait aimé que son théâtre fut édité en est la preuve. C'est pourquoi, nous vivons aujourd'hui sa disparition des rayons des librairies de manière cruelle, ajoutant à l'interrogation de jeunes gens en quête de l'image véhiculée par ce théâtre rebelle, - tout de contre-pouvoir et d'anticonformisme -, notre propre inquiétude de ne pouvoir offrir en partage ce qu'il nous a été donné de vivre il y a quelque trente ans, un modèle d'humanité avec une perfection de langue rarement égalée. C'est aussi ça la justification de la collection Post/Replica." Djamel Meskache.

05/2021

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Montagne

L'Alpe N° 79 : Paysages. Le monde à sa fenêtre

Loin d'être des terrains vierges, les paysages alpins portent partout la main de l'homme. Ici travaillés, là défigurés, ailleurs protégés. Quel rapport à la nature les Alpins ont-ils entretenu au fil de l'histoire ? A quoi ressembleront les Alpes de demain ? Au sommaire du dossier : - Selon l'historien Christophe Girot, deux grands archétypes principalement ont modelé jusqu'ici nos conceptions du paysage : la clairière et le jardin clos. Est-ce que ce sera aussi le cas demain ? Notre perception du paysage change, hier plus esthétique et sentimentale, elle est aujourd'hui plus scientifique et écologique. Christophe Girot s'est intéressé à la façon dont on a reconstitué un tertre dans le Tessin à partir des tonnes de matériau excavées lors de la construction du tunnel du Gothard. Comment reconstituer un paysage ? Comment faire " naturel " ? - Paysage ® Paysages, saison 2 ! Une opération culturelle de grande ampleur proposée par l'association Laboratoire et le département de l'Isère, qui croisent le regard d'une trentaine d'artistes, d'architectes, d'urbanistes, de paysagistes sur les paysages d'hiver, qu'ils soient intérieurs ou extérieurs, naturels ou urbains, sonores ou lumineux. Qu'est-ce qui fait aujourd'hui " paysage " ? Expositions, installations, spectacles vivants, conférences : pendant trois mois, le département se transformera en un véritable laboratoire. - Les Alpes de Jean de Beins. Ce grand bâtisseur du Dauphiné est l'un des pères de la cartographie moderne. Au début du XVIIe siècle, il a dressé des cartes du Dauphiné et de ses confins, qui déploient toutes sortes de paysages et qui ont une valeur autant historique qu'esthétique. - Autour de la Suisse en 80 cartes : belles feuilles tirées d'un ouvrage du journaliste et libraire britannique Diccon Bewes. Il retrace l'histoire de la Suisse et la perception de son territoire à travers des cartes, depuis la première datée de 1480 la représentant comme une île montagneuse au milieu d'un globe étoilé à des créations graphiques contemporaines en passant par des projets utopiques, restés sans lendemain. - Les rétro-paysages de Jean-Louis Roux. L'auteur s'est amusé à photographier les montagnes dans ces miroirs posés en bord de route pour aider les automobilistes. Un regard comme on les aime : étonnant, voire cocasse ! - Portfolio : Bérengère Desmettre. Tout à la fois artiste, écrivain, modèle et muse, elle nous dévoile un carnet de mots et d'images sensibles sur le monde alpin. Et aussi : - Il y a cinquante ans les J. O. se tenaient à Grenoble, et André Malraux inaugurait le Musée dauphinois dans ses nouveaux locaux. Retour sur ce double anniversaire.

11/2017