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Criminalité

Rester debout

Un an après l'agression du 21 novembre 2020 qui l'a placé au coeur de l'actualité, Michel Zecler prend la plume et témoigne pour la première fois. Un an après l'agression du 21 novembre 2020 qui l'a placé au coeur de l'actualité, Michel Zecler prend la plume et témoigne pour la première fois. Il lui faut raconter cette histoire qui est la sienne, de l'enfance en Martinique jusqu'au 17e arrondissement de Paris, en passant par sa jeunesse tumultueuse à Bagneux ou son ascension dans les coulisses du rap français... pour ne rien oublier de cet avant, panser les blessures, préparer le procès, continuer à vivre et saisir ce qu'il se produit quand une violence sourde et arbitraire s'invite dans la vie d'un homme causant une véritable déflagration ressentie jusqu'au sommet de l'Etat. " Cette affaire a tout balayé. Elle me pousse à tout relire avec un autre regard, à faire du rangement dans mes souvenirs, je ne l'ai jamais fait. Il y a tant de choses que je n'ai jamais dites, tant d'événements que j'ai effacés de ma mémoire, tant de scènes qui expliquent ce qui s'est passé dans ma tête à cet instant précis de mon existence. Alors, il faut faire le tri, essayer de comprendre, ranger les choses dans les bonnes cases, mais pas seulement pour moi, aussi pour ceux qui ne peuvent pas parler, pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'être filmés au moment de leur agression, et pour ceux qui sont morts. A force de relier les points, peut-être trouverai-je un semblant de réponse à cette question qui me ronge et m'empêche encore parfois de dormir : Pourquoi ? "

11/2021

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Fantastique

Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft

Personne ne sait à quoi a ressemblé la dernière journée de cet homme qui s'appelait Howard Phillips Lovecraft le 15 mars 1937. Personne ne sait, sauf moi. Car moi, j'y étais. J'y étais et je vais tout vous raconter. L'auteur Français Romuald Giulivo et l'artiste Polonais Jakub Rebelka (Origins, Judas...) se sont réunis pour nous transmettre le récit onirique de la toute dernière journée du célèbre auteur américain. Le Dernier jour de Howard Phillips Lovecraft est une pièce de théâtre sous forme de dialogues intérieurs. Revisitant les contrées imaginaires de l'auteur, les souvenirs de l'homme, ses colères et ses zones d'ombres, voici le dernier voyage d'un homme complexe et torturé faisant au tout dernier moment de sa vie face à ses choix, ses errances et ses renoncements persuadé que seul une nuit éternelle réconfortante attend les hommes au moment de leurs morts. Mais, un auteur n'est-il pas par essence immortel par les récits dont nous sommes les dépositaires ? Conçu comme une étrange cathédrale gothique, Le Dernier Jour de Lovecraft est un roman graphique hors norme conçue comme tel faisant de la fin d'un homme le début d'un mythe. Pour sa première incursion dans le monde séquentiel, Romuald Giulivo réalise un coup de maître en puisant tout autant dans les archives de la vie du célèbre auteur que dans l'onirisme et le domaine du rêve cher à Gaston Bachelard. Au dessin le trop rare Jakub Rebelka, amoureux transi de la prose du reclus de Providence atteint des sommets d'illustrations organiques non euclidiennes. "Jakub Rebelka est un génie absolument fou. Une myriade de choses s'animent dans chacune de ces cases mais elles demeurent apaisantes et magnifiques. Comment diable fait-il ça ? " Mike Mignola

10/2023

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Indépendants

La bibliothèque

Les lecteurs les plus fidèles se souviennent de Chihoi, auteur hongkongais qu'Atrabile a eu le plaisir de publier il y a quelques années (A l'horizon, Le Train, Détournements). Chihoi, auteur rare et précieux, nous revient aujourd'hui avec La Bibliothèque, un livre où l'on retrouve certains éléments caractéristiques de son travail : un trait doux tout en rondeur et en nuances, des récits poétiques qui se lisent comme des rêves, et un amour assumé pour le fantastique et la métaphore. Mais les différentes histoires, interconnectées et enchâssées, qui composent La Bibliothèque ne sont pas que des fables borgesiennes, oniriques et mystérieuses ; ce sont également des récits aux accents politiques, et on devine aisément que les personnages de censeurs et les disparitions énigmatiques qui parsèment le livre sont autant de commentaires et de références à la situation actuelle de Hong Kong, et aux bouleversements que subit sa société. Dans le livre de Chihoi, la bibliothèque n'est pas qu'un lieu dédié à la connaissance, feutré et agréable ; c'est un lieu de pouvoir qui abrite bien des secrets, un lieu de manipulation dont on n'est pas sûr de sortir, un endroit où règne aussi l'arbitraire et l'imprévisible. A l'arrivée, La Bibliothèque propose aussi bien une réflexion sur un territoire en pleine mutation qu'une déclaration d'amour au livre, cet objet de savoir et de mémoire, si propice au voyage intérieur. "Est-ce là une allégorie de la société hongkongaise dans son ensemble ? On pourra en lisant entre les lignes (ou les cases) retrouver les échos des préoccupations de l'auteur – la disparition, l'oubli de la culture locale, la cession de la ville et de son histoire aux promoteurs immobiliers, l'engloutissement de l'ancienne colonie britannique par Pékin." (Extrait de la préface de Voitachewski)

06/2021

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Divers

Les Fantômes de Séville

Le match du siècle n'a pas tout dit... Séville, le 8 juillet 1982. Demi-finale de la coupe du monde de football opposant la France à la République Fédérale d'Allemagne. 58e minute de jeu. Sur une ouverture lumineuse de Michel Platini, Patrick Battiston se présente seul face aux cages du gardien allemand Harald Schumacher. Sorti à sa rencontre sans regarder le ballon, celui-ci percute alors de sa hanche la tête de l'attaquant français en pleine course, le laissant inconscient sur le sol. Une heure plus tard, l'équipe de France s'incline après une séance de tir au but. Pour beaucoup, l'un des plus grands drames de l'histoire du football vient de s'écrire. Une injustice, une tragédie... pire, le traumatisme d'une nation toute entière ! L'attentat de Schumacher, la supériorité française, les pleurs de Platini, l'espoir, la joie, la haine : tout a été écrit sur ce match d'anthologie. Tout, ou presque... Hantés par les fantômes de Séville, Didier et Fred, deux potes fans de foot à la limite de la névrose, décident de nos jours de mener l'enquête. Ce qu'ils ont découvert, personne n'y avait fait attention : un détail, qui aurait pu changer le cours de l'histoire. Le match du siècle n'a pas encore tout dit... A la fois truculente et extrêmement documentée, cette enquête fiction raconte, avec humour, l'une des pages les plus douloureuses du sport français dont les cicatrices n'ont toujours pas été pansées. Mais au-delà du mythe de France-Allemagne 1982, Les Fantômes de Séville offre aussi un formidable travail sociologique sur la France de la fin des trente glorieuses - dont les auteurs prétendent que cette défaite en a précipité la chute ! Hilarant et passionnant, un ouvrage qui se dévore que l'on soit amoureux de ballon rond ou non.

05/2021

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Littérature francophone

Quand l'IMPOSSIBLE devient POSSIBLE

C'est au travers des flammes contradictoires de l'esprit que naît l'étincelle pour conquérir les étoiles" , Candice Valero Wonder Candice. C'est moi. Prospère femme d'affaires. Championne de fitness. Mère d'un Yorkshire. Femme épanouie. Ces statuts, je ne les ai pas volés. J'ai dû lutter, m'évader des cases dans lesquelles on m'avait placée, arracher les étiquettes qu'on m'avait collées et m'écarter de la voie que l'on m'avait tracée. Maintes fois la vie m'a giflée, maintes fois je suis tombée, et pourtant... toujours je me suis relevée. Plus forte et plus déterminée. C'est dans les échecs que l'on puise la force et la motivation pour rejaillir de ses cendres et se renouveler. Cette histoire, c'est la mienne, Mais c'est aussi la vôtre. Ces résultats sont les miens. Mais ça peut aussi être les vôtres. A travers mes diverses vies, je veux vous inspirer à passer outre les barrières émotionnelles qui cachent votre véritable personnalité... et vos réelles capacités. Les rêves ne sont pas des pensées utopiques à ignorer, ce sont des objectifs à réaliser. Et contrairement à ce que vous pensez (ou ce que les autres veulent vous faire penser), vous êtes capables d'y arriver. Parce qu'en chacune de vous sommeille une Wonder Woman. Etes-vous prête à la réveiller ? A travers les aléas de son existence et des réflexions à la fois inspirantes, bouleversantes et pleines d'humour, la pétillante Candice Valero nous guide au travers de ses expériences existentielles pour nous montrer qu'il faut croquer la vie à pleines dents. Le mouvement est l'ennemi de l'ennui, aussi rebroussez vos manches, relevez le menton et découvrez qu'à la seule force de la volonté, même l'IMPOSSIBLE devient POSSIBLE ! "

06/2021

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Histoire internationale

Etat, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et dans leurs colonies . (vers 1640-vers 1780)

Cet ouvrage prépare à la nouvelle question d'histoire moderne du CAPES et de l'agrégation d'histoire-géographie. La question repose sur une confrontation de deux modèles et se situe très clairement dans l'histoire politique - sans pour autant sous-tendre une conception purement institutionnelle du politique. Les trois premiers chapitres ont donc été confiés à deux auteurs, O. Chaline et E. Dziembowski, ayant croisé leurs lectures et leur expérience. Les structures de la vie politique sont également traitées, à l'échelle nationale mais aussi dans les provinces (M.-L. Legay) et dans les colonies (Fr.-J. Ruggiu et D. Chaunu). Quant à la guerre, si présente dans les rapports franco-anglais, elle est au coeur de l'évolution et des remises en cause de l'Etat et des pouvoirs ; sur terre comme sur mer, en Europe comme dans le reste du monde, elle demeure un élément essentiel d'affirmation de la puissance des Etats, qui parviennent avec plus ou moins de facilité à répondre à leur nécessité de financement par la mise en place d'un Etat militaro-fiscal. Cette construction de l'Etat engendre contestations et révoltes de formes variées et disjointes dans le temps, induisant une approche nationale - confiée à G. Aubert pour la France et J. R Poussou pour la Grande-Bretagne. Enfin, au temps de l'"éclatement de la foi", l'antagonisme apparent des choix religieux des deux Etats ne doit pas faire sous-estimer la convergence vers une politisation croissante des questions religieuses. Car si les oppositions violentes des années 1640 rappellent les guerres de religion du XVIe siècle, les actes de résistance évoluent vers des formes moins spectaculaires de remises en cause de l'autorité de l'Etat, fondées sur le droit et l'appel à l'opinion. (E. Suire)

09/2018

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Littérature étrangère

Les Américains à Vicence et autres nouvelles. 1952-1965

Bien qu'il ait été publié après la mort de Goffredo Parise, ce livre est l'aboutissement d'un projet de l'auteur : rassembler autour du récit "Les Américains à Vicence" – où l'arrivée des troupes de la SETAF prend l'aspect, cocasse et menaçant, d'une invasion d'extraterrestres – une constellation d'autres nouvelles plus ou moins de la même époque. Des nouvelles peuplées de personnages allègrement excentriques, dans lesquelles on retrouve aussi le Parise magique et surréaliste de L'Enfant mort et les comètes, "les yeux exposés aux premières impressions du monde comme devant une brise printanière, tiède et funèbre – écarquillés devant la vanité inconsolable qui se cache derrière n'importe quel mystère". Il suffit de penser aux visqueux et vicieux don Claudio, dont la soutane sent "l'encens, la crème après-rasage et une odeur que j'avais sentie près des cages des singes, pendant la foire" ; à Adelina, dont la vie s'étiole lentement dans le collège des Addolorate, entre de merveilleuses broderies et des "patiences" ; à Cleofe, qui erre dans la ville vêtue de joyeux haillons en offrant de la poudre urticante, des papillons en papier japon et de fausses taches d'encre ; à Teo, qui brûle d'amour pour une femme à laquelle il n'a jamais adressé la parole et qu'il finira par épouser, désormais vieille, pour l'abandonner peu de temps après – bref, à tous les tours que le destin peut jouer dans les petites villes de province. Des histoires à la fois tragiques et grotesques que Parise, pour reprendre encore les mots de Cesare Garboli, "fait surgir de la page d'une main légère, avec le rire de l'éternel enfant".

11/2019

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Allemagne

Les suicidés de Demmin. 1945, un cas de violence de guerre

30 avril 1945 : Hitler se suicide dans son bunker de la chancellerie de Berlin. Au même moment, au nord de la capitale du Reich, des unités de l'Armée rouge s'apprêtent à investir Demmin, une petite ville de Poméranie-Occidentale à la confluence de trois cours d'eau : la Peene, la Trebel et la Tollensee. En faisant exploser les trois ponts qui enjambent la ville hanséatique, les dernières unités de la Wehrmacht rendent impossible tout repli des habitants vers l'ouest de l'Allemagne. Pris au piège, terrés dans leurs caves, ces derniers attendent anxieusement l'arrivée des Soviétiques, présentés depuis des mois par la propagande nazie de Goebbels comme des "bêtes bolcheviques" . Et puis tout bascule en quelques heures... Les Soviétiques transforment Demmin en un espace de violence, se livrant à des pillages et à des viols dans une ville en proie aux flammes d'un gigantesque incendie. Ce drame qui se joue à Demmin entre le 30 avril et le 4 mai 1945 est très particulier dans la mesure où ce déchaînement de violence conduit des centaines de personnes, à commencer par des femmes et des enfants en bas âge, à se suicider. Comment cette ville a-t-elle pu être le théâtre de cette "orgie de suicides" ? Ce suicide collectif a-t-il été le résultat d'un "mouvement de panique" ? A-t-il constitué de manière consciente une stratégie de sortie de guerre ? Dans quelle mesure le discours idéologique de fin du monde diffusé par les nazis a-t-il pu influencer le comportement collectif des habitants de Demmin ? En s'appuyant sur de nombreux témoignages, cette enquête historique cherche à comprendre et à donner du sens à cette "pulsion suicidaire allemande" en sortant des schémas interprétatifs globaux sur la violence de guerre.

11/2021

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Historique

La Buse Tome 2 : Pour l'éternité

Entre mythe et réalité, qui n'a jamais rêvé de retrouver le trésor des pirates ? En 1714, la guerre de Succession d'Espagne prend fin et une période de paix semble s'installer pour de plusieurs années. De nombreux corsaires désappointés se retrouvent subitement sans employeur. Olivier Levasseur est de ceux-là. L'homme né à Calais à la fin du XVIIe et issu d'une famille qu'on dit bourgeoise. Levasseur n'avait jamais caché son ambition d'appartenir au grand corps, mais faute de titre de noblesse, il ne pourra qu'en rêver. On connaît peu de choses des campagnes corsaires menées par Levasseur, par contre, il est évident que l'homme a finalement renoncé à rentrer au port à l'heure de la paix signée pour embarquer dans l'aventure de la piraterie. Levasseur aurait dû être un pirate comme tant d'autres, courant les mers et vivant de larcins, de rapines et autres maraudages. Mais au mois d'avril 1721, l'étrange mélange d'audace et de chance, va permettre au pirate qui porte le surnom de La Buse, d'entrer dans l'Histoire. Olivier Levasseur s'empare avec une aisance déconcertante du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Hélas, mille fois hélas, l'aventure se termine mal pour le pirate. La retraite anticipée qu'il avait choisi de prendre ne le mettra pas à l'abri des rancunes. A l'été 1730, parce qu'il a refusé le pardon du roi qui lui imposait de restituer les fortunes prises, Levasseur est arrêté et conduit à l'échafaud. Dans une dernière forfanterie, notre homme criera à la foule qui était venue voir son agonie annoncée : " Mon trésor à qui saura le prendre ! ". Le mythe était né !

11/2023

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Thèmes photo

Une ville et son portfolio. Sète au fil d’une collection de 30 photographies historiques

Depuis son tricentenaire, une plaque de pierre posée sur la façade de notre mairie nous rappelle que la Ville de Sète a été créée par arrêt du Conseil d'Etat du 30 septembre 1673. Cinquante ans plus tard, nous célébrons ses 350 ans par un portfolio historique constitué à partir de rares photographies d'une époque pas si lointaine. De la première épreuve photographique connue à ce jour, un daguerréotype du chenal pris en 1845, à la vue plongeante de la ville depuis le sommet du mont Saint-Clair prise en 1925, une collection unique de 30 clichés couvrent 80 ans de l'âge d'or de notre cité portuaire. Des tirages réalisés par des photographes faisant souvent preuve de talent artistique, et de fulgurants panoramiques qui n'ont rien à envier à de bucoliques paysages survolés par un drone. La Société d'Etudes Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région a mobilisé son fertile réseau, brassé ses épaisses archives, noué d'improbables rencontres et débats pour assembler et affiner une collection cohérente à défaut d'être exhaustive. En 30 paysages, ce recueil restitue des lieux symboliques ou parfois anodins, toujours privilégiés. Il saisit le quotidien de celles et ceux qui ont fait l'île singulière au jour le jour, et qui se retrouvaient aux cafés des halles et autour du Cadre royale lors des joutes de la Saint-Louis qu'annonçait le défilé des hommes en blanc. La SEHSSER exprime ici sa gratitude envers celles et ceux qui l'ont aidée à donner forme à ce portfolio historique, et en premier lieu à l'équipe municipale qui, dès le premier jour, offrit son soutien logistique et matériel pour que soit aujourd'hui publié Une ville et son portfolio. Gustave Brugidou Président de la Société d'Etudes Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région (SEHSSER)

09/2023

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BD tout public

Le Printemps des quais

Fils d’ouvrier, Séraphin "Paul" Carpita habitait le quartier St Jean de Marseille. Les sirènes des bateaux avaient retenti à l’unisson pour saluer la victoire du Front populaire, comme un grand cri de joie ! Sous le régime de Vichy, Paul était entré dans la résistance, c'est-à-dire, à ce moment-là, au parti communiste. C'est à la Libération qu’on lui a offert sa première caméra ; il l'a naturellement mise à disposition de ses idées : filmer les manifestations pour la paix, de Berlin à Stockholm, filmer les gens ordinaires, filmer la vie. Et puis un jour, il a réalisé un "vrai" film, avec une histoire et des acteurs : le Rendez-vous des quais. Pour montrer aux gens ce que les actualités ne montraient pas : le départ des soldats pour l’Indochine, l’occupation du port par les CRS, les manifestations durement réprimées, les grévistes. La misère des ouvriers contraints de reprendre le travail. Il a fallu filmer caché, agir avec audace, se débrouiller pour trouver de la pellicule ou des costumes, compter sur les copains… Mr Pagnol leur avait même prêté son studio. Et tout ça dans un esprit si fraternel ! Mais quand le film fut fini, les RG ont débarqué et confisqué les bobines. Le PC l’avait lâché, le cinéma français l’avait lâché, lui et tous ceux qui croyaient à la possibilité d’une vie meilleure. Le film fut interdit de diffusion durant 35 ans. Paul a repris son métier d’instituteur et celui de cinéaste, sans renier ses idées, dans une autre résistance. Le film, retrouvé dans les caves de la cinémathèque française, a été réhabilité en 1990. Il fut alors salué par la critique comme "le chaînon manquant entre Jean Renoir et la Nouvelle Vague".

01/2014

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BD tout public

Elle

Masse, auteur dont l'univers graphique exceptionnel a fait l'admiration de Terry Gilliam ou d' Art Spiegelman, a donné ses meilleures heures à la bande dessinée des années 1970-80, participant à de nombreuses revues telles que Actuel, Charlie hebdo, Hara Kiri, Fluide Glacial, l'Echo des Savanes, Métal Hurlant, A suivre ou Raw, avant de s'éclipser quelques années pour se tourner vers d'autres rives artistiques. Après la réédition de On m'appelle l'avalanche en 2005, L'association publie un nouvel ouvrage de cet auteur devenu si rare. Dans Elle, Masse revient avec un personnage de "bonhomme à béret" qui évolue dans une série de strips au dessin épuré. "Il ne peut l'avoir tuée. Il l'aimait. Trop, peut-être", prévient l'introduction et pourtant, installé sur un fauteuil qui fait office de cellule, le personnage purge bien une peine de prison. Dans sa position de spectateur, plus qu'à l'enfermement, il s'est condamné tout seul à l'attendre, "Elle" , qui ne viendra donc jamais. Ce fauteuil devient alors une lorgnette qui dérègle la réalité où "le dehors du monde est maintenant retourné comme une chaussette, dans le dedans de sa prison comme dans sa tête". Dans cet univers carcéral étrange et dévoyé, ce personnage au langage rudimentaire et laconique, use d'un humour déroutant, se joue du lecteur, et amèrement de lui-même "faire spectacle 6 cases ... toujours pareilles-pas-pareilles", tout comme son maton qui raille "Hahaha ! Absurde-humour-bédé-Masse". Masse aime se jouer de son média et "Elle", dont on ne ne sait si elle est réelle, imaginaire, morte ou vivante, rappellera une certaine "dame assise" et pourra laisser penser que l'on rencontre ici son pendant masculin désabusé et esseulé.

08/2014

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Littérature française

Instantanés suisses

Les Instantanés suisses répondent aux Impromptus italiens déjà publiés dans la collection Amarante. Ce n'est pas simplement un changement de pays. C'est une manière de voir, de comprendre, d'appréhender les différentes figures de l'existence par-delà le concept de territoire. Tout pays, dit l'auteur, est une addition controversée de regards pluriels qu'on pose sur lui au hasard des rencontres et des circonstances, des paroles échangées. Ce sont des flashes multipliant le réel, rassemblés selon des thématiques ouvertes et aléatoires dans lesquelles on pourrait sans cesse faire figurer d'autres réflexions. Voici les cafés qui déroulent leur intimité, les instantanés qui s'interrogent sur les moments rares de l'esprit suisse, la religion qui navigue entre la Réforme et le catholicisme. Voilà l'eau qui déroule son tapis de lacs et de fleuves singuliers couronnés par des fontaines à colonne issues de la Renaissance. La Suisse est le pays des artistes qui l'ont admiré tels Corot ou Balthus, qui l'ont identifié comme Hodler ou Anker, qui l'ont transgressé comme Giacometti ou Steinlen. Balthus estimait que ce pays était encore un des seuls à savoir ce qu'est l'art populaire, des papiers découpés aux enseignes, des boîtes à musique aux poêles de faïence. Nombreux sont les écrivains qui l'ont rejoint. Citoyen du monde, Erasme y a aimé la neutralité bâloise quand Hesse privilégiait le paysage des Alpes du Sud, de Lugano à Locarno. La clé qui ouvre ce pays trouve finalement son expression dans la Genève internationale qui affirme sa vocation humanitaire tout en privilégiant la politique des Etats membres des Nations Unies. Ce livre est une fresque, une mosaïque, peut-être même un vitrail personnel sur un pays ouvert à la tolérance, la neutralité et la liberté.

01/2014

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Littérature française

Suburban Blues

" "Ma queue derrière toi, Négro de merde!" lui dis-je. Alors un Toubab, une face de craie, un cochon gratté, un Blanc à la con, jaillissant de nulle part, vient, suivi d'un Arabe, un Beur, un métèque à la gueule de chameau, prêter main-forte à l'ami singe. Ils sont ivres, eux aussi. Les aurais-je déjà vus, ces trois animaux? Je ne crois pas. Depuis le temps que je prends cette même petite rue, au même petit endroit, pour aller "pécho" au même petit coin, je connais presque tous les types intéressants ou bizarres du quartier. De ceux qui dealent à ceux qui chient dans les cages d'escalier. Le tiécar, comme on dit ici, devient pourri! Je me rappelle, maintenant: je le connais, le chameau. Il y a trois jours, il m'a traité d'intellectuel parce que j'avais laissé entendre, lors d'une discussion dans un café, que Jésus, Muhammad ou Moïse, n'étaient que des hommes. Et que, par conséquent, leur jugement, comme celui de tous les hommes sur terre, est sujet à caution. Dieu me parle, à moi aussi, car moi aussi je suis Son fils et Sa créature. Je reste une créature divine, jusque dans mes heures les plus infernales. " Suburban Blues est un roman dont la trame se déroule dans une certaine banlieue, celle onirique d'un jeune musicien cherchant le chemin de l'Onirium, cette terre où les rêves sont censés prendre corps pour un envol magistral. Servi par une écriture virtuose et inventive, Suburban Blues fait exploser tous les codes de la réalité sociale et dresse le portrait sauvage d'un monde où l'amour est le seul secours.

08/2005

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Littérature étrangère

Le Blues des grands lacs

Coleman Moore passe le plus clair de son temps dans le cockpit de son bateau, en cale sèche dans une marina du Michigan. À cause de ses mains brisées, il a abandonné son métier de guitariste de jazz. Cet homme, dont la seule attache au mitan de sa vie est sa fille Heather, convoque au fil de ses méditations nocturnes et alcoolisées les fantômes du passé, comme pour conjurer son désarroi. Son père, marin expérimenté, est mort noyé dans le lac Huron après avoir laissé péricliter son commerce de matériel de navigation. C'est aussi dans la cabine de son ketch, qui lui servait à passer de l'alcool en contrebande pendant la Prohibition, que son grand-père Havelock se tira une balle dans la tête plutôt que de rendre les armes devant la maladie. Jeune homme, celui qui devait s'inscrire dans cette lignée de navigateurs - son père l'avait prénommé Jason - avait pourtant tourné le dos aux bateaux. Tout sourit au brillant musicien qu'il était devenu : Coleman, le nom de scène qu'il adopte dès son premier concert, va de succès en succès, et vit avec la femme qu'il aime. Comment il n'a eu de cesse de se saborder lui-même, c'est bien ce qu'évoque cette somptueuse dérive glissant des grands lacs aux boîtes enfumées. Tout au long de ce roman construit comme un morceau de jazz, les thèmes s'amplifient, les couleurs s'affermissent. Du noir et blanc des caves de Chicago et de l'éclat métallique de l'eau des lacs, on passe à la couleur d'un avenir que Coleman va finir par reconstruire. Joseph Coulson, dans une langue fluide et inspirée, dit avec ampleur les espoirs et les rêves brisés d'une Amérique ordinaire.

03/2010

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Histoire de France

Jean Ramadier. Gouverneur de la décolonisation

La décolonisation dont il s'agit ici est celle - a posteriori - de l'Indochine (1941-1944), puis celle de l'Afrique au Sud du Sahara (1958-1960). Elle ne concerne pas les territoires où Jean Ramadier n'a pas servi. Le héros de cet ouvrage porte un nom célèbre : c'est le fils du Président Paul Ramadier. Mais les auteurs ont pour ambition de lui donner, comme on dit, un prénom. Car Jean Ramadier a été, lui aussi, à sa manière, un personnage historique. Ce gouverneur de la France d'Outre-Mer, l'un des derniers, a été amené à exercer sa mission à la charnière de deux mondes et de deux époques, et à préparer les territoires coloniaux à des indépendances difficiles. Il a souffert personnellement de la dureté des temps et des choses. En Indochine, ayant participé à la résistance contre l'occupation japonaise, il a été torturé dans les trop célèbres " cages de bambou " de la kempetaï, la Gestapo japonaise. Au Cameroun, il a sacrifié définitivement une carrière prometteuse à ses convictions. Précurseur en nombre de choses, il a eu le tort impardonnable d'avoir raison trop tôt. Homme de contrastes apparents, il était gai et généreux dans ses rapports, alliant l'action la plus directe à une profondeur de pensée étonnante quand on constate la masse de travail qu'il a réalisée. Etre de ses amis n'était certes pas de tout repos, mais il a suscité parmi ses administrés, ses collègues, ses proches, des amitiés si profondes et si dévouées que, selon les auteurs, " à leur connaissance aucun n'a regretté le choix qu'en Afrique ou ailleurs ils ont fait d'être auprès de lui ".

03/2000

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Religion

Everyday Men

This study is about everyday men. They are approached through a unique marriage of biblical theology and empirical research which gives birth to a missionary challenge. Part One attempts to build a theological foundation for looking at people from the aspect of belief and unbelief. It sees this distinction as a crucial theme in the biblical material which remains relevant to men everywhere. The author discovers five elements of Christian belief in the biblical material while unbelief spans the five elements by its void, denial, or choice of an alternative. Part Two starts with a random sample, in-depth interview of fifty men in a "working-class" area of Birmingham, England. The interviews attempt to discover the nature and saliency of the men's belief and unbelief in the Christian faith. The analysis stresses the qualitative response with the emphasis on listening to the men describe their lives, values, beliefs, and lack of beliefs in their own words. The findings are also compared to other related studies, prompting some conclusions regarding the meaning of these findings. The author attempts to bring the biblical material to bear on the findings about ordinary people and asks whether they can be described as believers or unbelievers. From this starting point, it becomes obvious that the scope of unbelief is very broad. Part Three takes the understanding of God's Word and men's words and moves toward a missiological goal of approaching unbelievers with a gospel for today. It sees both the content and context of the gospel as important. The cultural problem is briefly considered and specific approaches are suggested in relation to the climate of unbelief in "working-class" English culture.

08/1987

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Histoire de France

Histoire de la colonisation française. Tome 1, Le premier empire colonial, des origines à la Restauration

L'ancienne France, qui avait au Moyen Age conquis l'Angleterre, fondé le royaume de Sicile et participé à la création des Etats francs d'Orient, reste sur la réserve quand, aux XVe et XVIe siècles, Portugais et Espagnols se partagent le monde. En dépit de l'absence politique de la nation, des négociants et des marins issus des provinces maritimes sillonnent les eaux du globe, commerçant, pêchant, s'essayant même, en violation du monopole ibérique, à quelques tentatives d'installation. La révolte des Hollandais contre les Espagnols et leur assaut victorieux contre l'Asie portugaise des épices entraînent bientôt Français et Anglais dans la voie des conquêtes durables. Alors que le roi de France demeure en Europe prisonnier des guerres extérieures et civiles, des aventuriers lui offrent un empire colonial : la Nouvelle-France, Terre-Neuve, la Guyane, les Antilles, la Louisiane, les Mascareignes, Pondichéry. Quoique peu peuplé et mal défendu, ce domaine d'outre-mer prend conscience de sa réalité sous Colbert. Pourtant à la fin de son règne, Louis XIV concède un premier démembrement de ses possessions aux Anglais. En 1763, Louis XV ne possède plus que quelques îles et quelques comptoirs. C'est alors que la disparition de l'empire territorial en friche révèle la richesse de l'empire commercial antillais qui permet à la France de dominer les marchés des sucres et des cafés. Mais bientôt, à Saint-Domingue, la Révolution sonne l'heure du soulèvement des esclaves. Napoléon, malgré les moyens qu'il met en œuvre pour anéantir l'Angleterre et s'approprier son empire colonial, échoue. La " seconde guerre de Cent Ans ", commencée sous le Grand Roi, s'achève : la Grande-Bretagne exerce une hégémonie planétaire qu'elle conservera jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.

12/1991

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Littérature étrangère

Lianes d'amour. Kinzinga

Une case plantée au sommet d'une colline, quelque part en Afrique Centrale, dans les années cinquante : c'est le début. Une ville avec ses immeubles, son aéroport dans les années quatre-vingt-dix : c'est la fin. Comment trois générations ont opéré ce "miracle", malgré l'égoïsme des uns, la rapacité des autres ? Sous la forme d'une saga, Munkonda Mbuluku Mikiele présente l'image positive d'un développement qui saurait respecter la tradition. Dans une langue poétique, sans didactisme, mais non sans pédagogie, par-delà une magnifique histoire d'amour, émergent les deux axes de réflexion qui sous-tendent son œuvre : Quelle démocratie assurera le développement de tous ? Quelle éducation saura valoriser chacun ? " Tandis que je dormais, je vis le soir revenir. J'étais tout enfant, marchant à côté de mort père, dans le village où les gens nous saluaient avec entrain. Où allions-nous ? Nous dépassâmes les dernières cases en planches, là où aujourd'hui se dressent les immeubles de luxe, tels des aigrettes, les pieds dans la rivière. Nous la traversâmes. Les oiseaux dans la forêt criaient. Ils nous appelaient. Nous avançâmes. Devant nous, les reptiles fuyaient. Un caméléon nous regarda de ses gros yeux. - Le voilà enfin celui dont je t'ai toujours parlé. Si ça se mangeait, je t'en aurais nourrie tous les jours, afin que tu te remplisses de sa sagesse. Cet animal est ton idéal. Ne dis rien sans réfléchir ; tu regarderas toujours d'où tu viens, et où tu vas ; ne va jamais trop vite, ne cours pas après mille et mille chemins, et que ton cœur soit ouvert à la vie. Le cœur de l'homme est un fruit d'amour. Et l'amour lui-même, l'oasis du pardon.

08/2004

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Sociologie

La France nous a lâchés ! Le sentiment d'injustice chez les jeunes des cités

" Nous, on est des pions, des bicots dans des cages à poules, ils ne savent pas quoi faire de nous " ; " on vit dans un système bien huilé et nous on est un peu les boucs émissaires " ; " on nous a parqués dans des cités dortoirs avec rien. C'est normal qu'à un moment donné on fasse des conneries ". Les témoignages empreints de désespoir, de haine et de révolte sont légions dans cet ouvrage, lequel propose un éclairage sur les dimensions politiques du sentiment d'injustice qui structure la perception du monde chez beaucoup de " jeunes des cités ". A partir de son observation participante menée sur plusieurs terrains en France, et de sa retranscription des discours formels et informels dont il a été témoin, Eric Marlière analyse la nature des propos belliqueux qui animent une partie de ces jeunes. Les relations conflictuelles avec la police, la méfiance à l'égard des travailleurs sociaux et le désenchantement vis-à-vis de l'école singularisent leur rapport aux institutions. Leur conception de la politique est négative et hypercritique : corruption, " toute-puissance " de l'Etat, " forces obscures " (franc-maçonnerie et " sionisme ") forment une sorte de " théorie du complot " dont ils se sentent les premières victimes. La radicalité des discours entendus fait écho au quotidien de ces enfants d'ouvriers qui n'ont plus d'emprise ni sur le présent, ni sur l'avenir. Se sentant déconsidérés et, de surcroît, stigmatisés comme les " nouveaux ennemis de l'intérieur ", ils développent un sentiment d'insécurité dans un pays qui a pourtant vu naître la constitution des droits de l'homme et du citoyen. Réalisée sans détour, cette enquête de terrain nous montre de l'intérieur les représentations sociales véhiculées par ces " jeunes des cités " qui défrayent si souvent la chronique.

02/2008

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Littérature française

Adrien

De l'autre côté de la rue, il y avait le lycée, les cafés, il y avait les aînés, les flâneries dans les rues de la ville... il y avait tous les rêves, Julie, Marthe ou Madame Arnoux, c'était selon. Il y avait Salomé, ... Et puis Elsa. Au sortir du lycée, il y avait la plage, il y avait les amours, les vitrines, et les néons qui flambaient de toutes leurs modernités - tourne-disques et transistors, trente-trois tours, livres de poche et mocassins Iowa, vélo Solex et Vespa... Parler, lire, écouter, s'indigner, disputer, manifester, c'était la même chose. La vie ressemblait à ce qu'en disaient les livres... "La vie est à nous... " comme le croyait toute la génération de l'après-guerre. Sur le port, le Génie de la mer, l'homme de Cuverville comme on l'appelait montrait l'horizon. Là-bas était l'aventure, là-bas était la vraie vie... Mais à la nuit, la ville s'éclairait d'une étrange lueur bleutée. Celle d'un petit écran bombé dont les images sous le discours lénifiant montraient toutes les cruautés du monde et jetaient sur nos joies un voile d'angoisse et d'inquiétude... Le monde n'était pas beau et les hommes n'étaient pas bons ! De l'autre côté de la Rade, il y avait la Méditerranée, il y avait l'Algérie où il faudrait peut-être mourir un jour... Toulon 1956-1962... Années de ce temps et de ce lieu où l'on ne faisait que passer, devenues "choses d'un monde inachevé" selon la belle formule de Carlos Fuentes, "transformées, changées en Histoire, en narration, en langage, en expérience, en lecture sans fin... "

10/2011

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Histoire de France

Avoir 20 ans pendant la Grande Guerre. Carnets intimes 1914-1918 Abbeville-Cayeux/Mer

Magdeleine et Suzanne Tacquet ont respectivement 18 et 21 ans quand la guerre éclate en 1914. Elles sont les deux filles d'un médecin d'Abbeville. Catholiques et patriotes, elles écrivent quotidiennementdans leurs carnets intimes... Très vite, la guerre devient le sujet principal de leurs écrits, et sans s'en rendre compte, elles y laissent un témoignage riche et précieux concernant cette époque douloureuse. Pendant 4 ans, Abbeville est une ville de garnison située à seulement 40 km du front et parfois, sous la menace d'une invasion allemande, la famille Tacquet se réfugie souvent à Cayeux-sur-mer où elle passe traditionnellement l'été. Cet ouvrage est donc, en plus d'un témoignage d'un rare intérêt sur la Grande Guerre, un recueil d'anecdotes et de scènes quotidiennes à Abbeville et Cayeux-sur-mer durant le conflit. Ch'timi par son père, Picard par sa mère, Maurice Dupont est né en 1933 à Croisette. Après des études secondaires à Arras, il entreprend des études de géographie et d'histoire à Lille. Titulaire du CAPES, il enseigne en Algérie puis au lycée d'Etat Mixte d'Amiens. En 1967 il se fait détacher - par atavisme rural - au Ministère de l'Agriculture pour enseigner au lycée Agricole du Paraclet. Il s'y investit dans les échanges internationaux et dans la sauvegarde du patrimoine local, retraçant l'histoire de l'Abbaye cistercienne du Paraclet, s'engageant dans la restauration de la Chapelle de Sainte Ulphe. En 1994, il est fait "chevalier du Mérite Agricole" . En retraite depuis 1993, il s'est retiré à Cayeux-sur-mer où il se consacre, entre autres, aux archives familiales (fils de Magdeleine) dont ces Carnets sont un des plus beaux fleurons. Photos des archives familiales et documents d'époque. - Préface et notes de Jean-Jacques Becker.

06/2010

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BD tout public

En attendant

" En attendant, c'est les petites punchlines de deux amis dont un s'est fait plaquer, des instantanés, des petits morceaux de désoeuvrement, des bilans de rien, des réflexions de bitume et d'appart mal rangé, de rupture amoureuse et de lendemains de fêtes, comme ça, en attendant que ça passe, le temps d'un mois d'octobre en suspens. " - Fabrice Caro " On n'arrivait pas a prendre une décision sur un projet... alors, en attendant, j'ai demandé à fab de me montrer ses écrits, j'ai pris un ou deux mois pour dessiner... hors des cases... la possibilité du dessin. Simplement me frotter à ses textes sans qu'il me vampirise. Il me donne la liberté totale de représentation, alors je dessine ce que je veux, en rouge et bleu parce que j'ai acheté un lot sur une brocante. Ses punchlines, c'est de l'amour 2018, ça sent la nuit et les matins raides, les tiraillements, les instants seconds, j'ai pas toujours collé mes dessins au texte, des fois les émotions du texte me faisait penser à un autre truc... des sentiments parallèles. Je sais ce qu'il veut raconter. " - Gilles Rochier Second volume de la collection Asterozoa, consacrée au dessin contemporain, En attendant est une collaboration entre deux auteurs de bande dessinée aux univers singuliers et pas forcément complémen-taires. Fabrice Caro écrit une série de punchlines retranscrivant une conversation entre deux amis, instantanés d'émotions attrapées en vol, conversation livrée à Gilles Rochier qui, avec deux crayons de couleurs (rouge et bleu), va les accueillir dans son univers graphique, les laisser rebondir au fil de sa pensée. Le tout est mélangé à la manière d'un cut-up, construisent de nouveaux rapports entre textes et dessins, un nouveau fil de pensée, une matière qui raconte des instants du monde et des fragments de vie.

02/2018

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BD tout public

Gens de Clamecy

Le portrait tient une place très particulière dans l'activité de dessinateur d'Edmond Baudoin et son livre éponyme compte parmi les plus importants de sa bibliographie. Ces dernières années, il avait lié cette pratique à ses voyages pour aller à la rencontre des autres, dans un temps d'échange qui lui permettait de recueillir la parole des habitants grâce à cette relation si particulière qui unit le dessinateur et son modèle. Avec Mireille Hannon, cinéaste et documentariste, il reprend ce dispositif et part cette fois en Bourgogne à la rencontre des habitants de Clamecy. Dans cette ancienne capitale du bois de flottage, plus de 3000 personnes ont défendu la IIe République lors du coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. A mi–chemin entre mémoire et héritage, passé et présent, Baudoin a réalisé 44 portraits de Clamecyçois, dans les cafés, les marchés, la librairie de Clamecy, recueillis leurs rêves de société, leurs rêves politiques afin de faire éclore ce qui reste de ce passé de dissidence et de résistance et de mettre en résonnance leurs rêves avec les idéaux des républicains nivernais de 1851. En parallèle, Edmond Baudoin et Mireille Hannon ont co-écrit les textes de cette bande dessinée à partir de documents historiques qui renvoient le lecteur à la réalité politique de la fin du XIXe siècle. Le prologue de la bande dessinée, De barricades en barricades, a été écrit par l'historien Thomas Bouchet. Avec Gens de Clamecy, Baudoin clame une fois encore l'importance de faire émerger des personnalités devant les faits et de mettre en avant ceux qui les font, qui les vivent, qui se souviennent et rêvent à un avenir toujours meilleur.

09/2017

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Revues

Tempura N°11 : Kyoto - Oct 2022

Libre et sans tabous, TEMPURA donne le goût de l'époque et raconte des histoires inattendues, qui interrogent autant qu'elles inspirent. Le numéro 11 du magazine TEMPURA aura une dominante très voyage et découverte, à travers un portrait de la ville de KYOTO. Loin des clichés d'une cité de tradition un brin conservatrice, Kyoto se renouvelle créativement depuis toujours : artisanat, cuisine, art contemporain, etc. Le dossier de ce numéro de rentrée sera une plongée dans un Kyoto alternatif à la rencontre de ceux qui font la ville aujourd'hui. Vous partirez à la rencontre de Kai, figure du Kyoto underground et des mouvements alternatifs qui ont secoué la ville depuis les années 1960. Vous plongerez vos mains dans la pâte de miso pour comprendre comment les jeunes renouvellent sa fabrication... en revenant aux traditions. Le carnet de voyage vous fait découvrir les ruelles, les artisans, les petits cafés et tout ce qui fait l'essence de Kyoto à l'ombre des temples. Le photographe et réalisateur Anders Edström vous raconte son Kyoto : rural, intime, simple. Stéphane du Mesnildot vous invite à redécouvrir le sulfureux Mishima à travers le Pavillon d'or, symbole controversé de l'ancienne capitale impériale. Jake Adelstein vous révèle pourquoi la majorité des crimes au Japon reste en famille. La photographe et journaliste Ayaka Shida continue sa quête intime des habitants de Tokyo. La Grande série vous fait prendre le ferry, moyen de transport privilégié sur l'archipel, entre promiscuité et recherche d'intimité. Le Grand reportage vous plonge dans l'univers du rap à Osaka : passion ou moyen de survie ? Découvrez l'univers punk de l'écrivain Hideo Furukawa avec une nouvelle inédite en français.

09/2022

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Autres

Prendre la route. Une philosophie de la conduite

Y a-t-il un rapport entre l'amour de la mécanique et l'esprit civique ? Entre le plaisir du risque calculé au volant et les ressorts profonds de notre humanité ? Après avoir chanté dans Eloge du carburateur les beautés de la moto, notre philosophe-mécanicien se penche sur l'avenir de la conduite automobile, les secrets du tuning ou de la glisse sous accélération et les mystères du couplage cognitif et sensorimoteur entre le cerveau, le corps humain et les humeurs subtiles de l'arbre à cames et du moteur à combustion interne. Mêlant les péripéties autobiographiques cocasses de son interminable bricolage d'une VW Coccinelle de 1975 et les réflexions de la philosophie analytique sur la morale des accidents de circulation, passant de l'exploration des sous-cultures automobiles les plus baroques - courses hors-piste dans le désert et derbys de démolition - à l'étude du pilotage de minivoitures par des rats de laboratoire, il offre un plaidoyer en faveur des plaisirs libertaires et des vertus citoyennes de l'art de conduire. L'histoire technologique, économique et sociale de l'automobile débouche aujourd'hui sur une disjonction de plus en plus grande entre l'être humain et ses prothèses mécaniques. A l'horizon des voitures sans chauffeur et de l'automatisation généralisée, l'auteur dénonce une dystopie régressive qui risque de se traduire par une atrophie de nos facultés créatives et une érosion de notre économie de l'attention. Au nom du " toujours plus de sécurité ", la déqualification progressive des conducteurs expose en fait les usagers de l'automobile à de nouveaux dangers tout en les dépossédant d'un ensemble d'aptitudes et de responsabilités cruciales. Le choix entre conduire et être conduit, faire et se laisser faire, est aussi en dernière analyse un choix entre autogouvernement républicain et aliénation bureaucratique.

03/2021

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Seinen/Homme

Alpi the Soul Sender Tome 7

Une fable écologique au coeur d'un monde fantastique ! Grâce à l'aide de Zaarishio et aux prières des villageois, Alpi a réussi à libérer l'âme du grand serpent. Pourtant, ce n'est qu'une semi-victoire. Dia et ses compagnons se sont échappés et semblent avoir d'autres sombres projets à mettre en oeuvre... Bien décidés à élucider les mystères qui entourent le groupe des esprits gardiens, la soul sender et Pelenai s'apprêtent à reprendre la route, mais voilà que Shidoram les convoque au temple d'Aratamuaana, pour une entrevue avec le moine supérieur ! Et si, là-bas, les deux voyageurs découvraient enfin les réponses à leurs questions ? Avec sensibilité, le périple de la courageuse Alpi et de Pelenai touche à son but dans cet ultime volume riche en révélations ! Sous les noms de plume de Rona et de Kiwr, elle crée depuis longtemps des dessins qu'elle met en ligne ou vend lors de conventions de mangas amateur. Grâce à ses personnages et ses mondes imaginaires envou^tants, elle se fait embaucher pour réaliser les couvertures de romans adaptés de RPG fantasy. Elle lance en 2016 un manga en quatre cases dans un magazine spécialisé... Cette expérience est de courte durée, et la série finit en quelques chapitres. Malgré tout, cela lui permet de mettre le pied à l'étrier et de trouver ses marques pour lancer sa première véritable histoire, Alpi the Soul Sender. Les talents développés au fil de ses publications personnelles trouvent enfin un exutoire : avec une grande délicatesse, Rona invente une fable douce-amère, où la mignonne héroi ? ne est chargée d'une tâche bien lourde pour son âge. En dehors du manga, l'autrice se passionne pour l'arrangement floral, qu'elle a étudié pendant pas moins de quatre ans.

12/2022

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Littérature française

Notes sur les manières du temps

Notes sur les manières du temps est un recueil de fragments de taille variée et de caractère autobiographique, romanesque et fortement digressif ; tous ont pour prétexte, néanmoins, la question des manières (ou de leur défaut) dans la vie sociale aujourd'hui. Il ne s'agit nullement d'une anthologie plus ou moins modernisée des préceptes classiques du savoir-vivre, encore moins d'un tableau de la "mondanité" au sens étroit, mais plutôt d'une série d'épisodes ou de saynètes touchant au plus quotidien de l'existence en commun : manières des garages, des cafés, des restaurants, des hôtels, des cinémas, des théâtres, des chauffeurs de taxi, des agents de police, des douaniers, des journalistes, des employés de banque ; rites du bonjour, du pardon, de l'invitation à dîner, du petit-déjeuner, de la drague, de la correspondance, de la galanterie ; syntaxe de l'escalier, de la porte, de la banquette, du sentier de montagne. Le thème central des manières est orchestré par une réflexion fragmentaire et récurrente sur la nature et la culture, la sincérité et la politesse, la franchise et la distance, la subjectivité et la profondeur, la simplicité et le décorum, et sur leurs antinomies réelles ou prétendues : déjà exploitée par Renaud Camus dans Buena Vista Park et dans toute son oeuvre, la "bathmologie", science à demi sérieuse des degrés, des niveaux de langage et de comportement, devient ici un véritable instrument d'investigation. Mais les figures qu'elle révèle sont soumises à variations par les voyages, ceux d'une écriture baladeuse, qui ne tient pas en place, et ceux d'un écrivain promeneur, de l'Espagne à l'Italie, de la Yougoslavie à la Grèce, du métro parisien à un vallon perdu de Naxos. Le tout s'ordonnant autour d'une conviction discrète mais obstinée : la nécessité "politique" d'une nouvelle urbanité.

02/1985

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Autres

Le sacre des pantoufles. Du renoncement au monde

Deux grandes idéologies dominent nos sociétés occidentales : le déclinisme et le catastrophisme. Depuis le début du siècle, tous les événements semblent confirmer ce pronostic : le réchauffement climatique, le terrorisme islamiste, le coronavirus et, enfin, la guerre à l'Est de l'Europe de la Russie contre l'Ukraine. Face à cette situation, la doxa veut que le seul recours raisonnable soit de réintégrer le foyer, dernier refuge et protection contre la sauvagerie. Mais la maison de nos jours n'est pas un simple abri, elle est bien davantage : un espace en soi qui supplante et remplace le monde, un cocon connecté qui rend peu à peu superflu toute percée vers le dehors. Depuis son canapé, on peut jouir par procuration des plaisirs qu'offraient jadis le cinéma, le théâtre, les cafés. Tout ou presque peut nous être livré à domicile, y compris l'amour. Pourquoi dès lors sortir et s'exposer ? A l'instar du héros de la littérature russe Oblomov, qui vécut couché et ne parvint jamais à quitter son lit pour affronter l'existence, allons-nous devenir des êtres diminués, recroquevillés et atones ? Tout l'enjeu de cet essai est de dresser l'archéologie de cette mentalité du repli et du renoncement, d'en saisir les racines philosophiques et les contours historiques. Car jamais la tension entre le désir de vagabondage et le goût de la réclusion n'a été aussi forte. Et le confinement obligatoire, véritable cauchemar des dernières années, semble avoir été remplacé chez beaucoup par un auto-confinement volontaire. Fuite loin des villes, télétravail, condamnation du voyage et du tourisme, nous risquons de devenir des créatures de terrier qui se calfeutrent à la moindre secousse. Ce n'est pas la tyrannie sanitaire qui nous menace mais la tyrannie sédentaire : la pantoufle et la robe de chambre seront-elles les nouveaux emblèmes du monde d'après ?

09/2022

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Science-fiction

Cahier n.1

Cahier n. 1 est né d'une idée de collaboration entre son auteur, Bernard Bittler, et Humbird & Curlew, suite au très beau travail de cet illustrateur de talent - parce qu'il n'y a aucune honte à le dire ! - sur la couverture du recueil de nouvelles Connected People, paru en 2021. Lorsque Bernard nous a proposé cette collaboration, nous avons tout de suite dit " oui ! ". Son univers autant sombre que poétique, autant technique que féerique, correspond tout à fait à notre esprit ! Cahier n. 1 se découpe en deux parties, qui ont en commun une méthode de travail extrêmement instinctive, sans travail préliminaire, ce qui donne un accès rare et précieux à ce que l'auteur " a dans la tête ". De même que nos auteurs et autrices à texte, Bernard se livre ici sans filtre. La première partie se compose d'illustrations pleine page, des personnages, des situations qui se suffisent à eux-mêmes pour que les lecteurs de l'imaginaire s'approprient et se créent immédiatement toute une scène. Bien que construite sur le même principe de la créativité spontanée, la seconde partie constitue un story-board sans scénario, et pourtant une histoire se dessine, au fil des cases, toujours fantasmagorique, toujours sombre, toujours magnifique, créée dans le contexte d'une période de confinement à ce jour révolue. Bien que Bernard Bittler nous fournira quelques clés à l'occasion d'une interview que vous pourrez découvrir dans cet ouvrage, Humbird & Curlew ne saurait que trop vous conseiller, là encore, de vous laisser porter par l'atmosphère des dessins et imaginer votre propre histoire, à la manière de l'auteur. A suivre bientôt, toujours dans la collection Arts & Curlew : Cahier n. 2 et Cahier n. 3, du même auteur.

11/2022