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Chinua Achebe

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Histoire internationale

La Yougoslavie autogestionnaire. Bilan critique d'une époque prestigieuse

Les Yougoslaves ont été les précurseurs de l'autogestion. Pour beaucoup, en France, ce n'est encore qu'une idée dans laquelle on voit la relance d'un socialisme démocratique. Le livre de Georges Guezennec permet de passer des idées aux réalités. Il expose les réalisations positives de la Yougoslavie autogestionnaire pour qu'elles soient utiles au reste du monde. Il analyse ses erreurs pour qu'elles soient évitées ailleurs. L'époque prestigieuse, commencée en 1941 avec les Partisans, s'achève avec les conséquences de la crise économique mondiale qui, comme les autres pays en voie de développement, a frappé très durement la Yougoslavie. Avec les famines et l'explosion démographique du Tiers-monde, le chômage, la destruction de l'environnement, la bombe atomique, les risques d'affrontement Nord-Sud, dont la guerre du Golfe aura été la tragique prémisse, l'humanité est menacée dans sa survie. Dans quelle mesure l'expérience yougoslave peut contribuer à la compréhension et à la solution de ces dangers ? Telle est la question à laquelle Georges Guezennec s'efforce de répondre. Entré très jeune dans la Résistance, il a commencé à s'intéresser à la Yougoslavie en apprenant la lutte héroïque des Partisans yougoslaves. Il a partagé, comme agronome, la vie des paysans slovènes. Animateur d'une Association France Yougoslavie et accompagnateur de groupes, il a sillonné la Yougoslavie. Sa recherche est l'occasion de nous fournir un condensé complet de l'histoire, de la géographie, du régime social, politique et économique de la Yougoslavie autogestionnaire. Elle nous aide, également, à comprendre ce qui s'est passé en URSS et dans les pays socialistes de l'Est. Un bilan critique, détaillé, fouillé et sans concessions qui arrive à son heure.

01/1991

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Ouvrages généraux

Histoire de la Haute-Volta de 1897 à 1947. Création, dislocation et reconstitution

Cet ouvrage explore cinquante années de ce que l'on pourrait qualifier de "Première Haute-Volta" . Cinquante ans d'une histoire complexe, celle d'un jeune Etat né de la colonisation française en Afrique, qui s'achève alors - avec la région Niger- Volta, créée en 1897, et la signature de la convention franco-anglaise, qui fixe sur la Volta Noire la frontière du futur Burkina Faso. Or, la Haute-Volta recouvre des espaces territoriaux aux identités ethniques affirmées : la région du Gourma, occupée par une mission venant du Dahomey en 1897, la région de l'Ouest (1897), les pays Mossi (1896), Gourounsi (1896) et du Yatenga (1895), occupés à partir du Soudan. C'est cette histoire complexe qui est ici finement explorée : le récit des conquêtes, de l'organisation et de la réorganisation administrative souvent itérative de l'empire colonial français d'Afrique de l'Ouest, dans lequel la Haute-Volta occupait une position centrale. Mais aussi la politique coloniale et son évolution, de l'assimilation avec son corollaire, l'administration directe, au système d'association appliqué au lendemain de la Première Guerre mondiale. Puis les résistances, sous ses différentes formes, dont les plus violentes, entre 1913 et 1916, guerres coloniales souvent qualifiées de révoltes, qui constituèrent sans doute l'acte de naissance de la colonie de Haute-Volta. Enfin le processus de l'exploitation économique, au travers du plan Sarraut de mise en valeur coloniale reposant sur le régime de l'indigénat, jusqu'au démembrement du pays, réservoir de main-d'oeuvre convoitée par les colonies voisines. Un regard est porté sur les questions littéraires, ethnographiques et artistiques de la colonisation française de la Haute-Volta, et sur la coalition des forces en vue de sa reconstitution en 1947.

03/2024

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Littérature française

L'École des femmes

L'Ecole des femmes est un roman d'André Gide publié en avril 1929 dans La Nouvelle Revue française des éditions Gallimard. Il constitue le premier tome d'un triptyque composé de Robert (1930) et Geneviève (1936), qui offrent des points de vue familiaux différents sur les mêmes événements. Ecriture et publication du roman La composition du roman fut un long processus pour André Gide, qui l'abandonnera et y reviendra à de nombreuses reprises entre juin 1919, date des premiers jets, et 1929 date de la première publication1. A un certain point, ce livre est devenu une oeuvre de commande, financée par la revue littéraire américaine Forum. En effet, Forum donne en une avance de 1 500 dollars à Gide pour qu'il continue le travail et réserve la prépublication - après traduction quasi simultanée en anglais par Dorothy Bussy - à la revue américaine. Le personnage du mari d'Evelyne est directement inspiré à Gide par une bonne connaissance avec qui il entretient une relation ambiguë, faite d'intérêt, de jugement féroce et de rancoeurs financières, l'homme d'affaires agricoles et politiques Eugène Rouart (1872-1936), futur sénateur de Haute-Garonne. Evelyne, par conséquent s'inspire de l'épouse d'Eugène Rouart : Yvonne Lerolle, fille d'Henry Lerolle. Achevé en 1929, L'Ecole des femmes est initialement publié en trois épisodes dans les numéros de janvier, février et mars 1929 de Forum sous le titre The School of Wives. Le roman est ensuite publié en français dans La Revue de Paris du 15 mars et 1er avril 1929, puis se voit édité en intégralité au cours de la même année dans les éditions de la NRF, par Gaston Gallimard. En janvier 1930 paraît, également à la NRF, une édition augmentée de sa suite Robert.

03/2023

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Histoire des Etats-Unis (1776

Thomas Jefferson. De la liberté en Amérique

Thomas Jefferson (1743-1826), issu de la petite aristocratie de Virginie, rédigea la Déclaration d'Indépendance. Il fut ambassadeur à Paris pendant les débuts de la Révolution, principal collaborateur de Washington, fondateur du parti démocrate et président des Etats-Unis (1801-1809). Homme des Lumières, doté d'une culture universelle, il fut un architecte et un inventeur de génie. Apôtre de la Liberté, partisan de la laïcité de l'Etat, il fut publiquement hostile à l'esclavage mais considéra que son abolition était impossible. Il utilisa des esclaves toute sa vie et eut secrètement plusieurs enfants avec l'une d'entre eux, Sally Hemings. Ayant acheté à Bonaparte la Louisiane qu'il fit explorer par Lewis et Clark, il considéra comme inévitable et nécessaire l'expulsion des tribus indiennes. Bien qu'il niât toute sa vie la moindre ambition politique, il fut pendant 40 ans le principal acteur des turbulents et fragiles débuts de la jeune Amérique. Cette biographie, qui s'appuie sur les sources les plus récentes, cherche à comprendre les contradictions de l'homme à l'origine de la démocratie américaine moderne, fondée sur la décentralisation et le fédéralisme, et qui à la fin de sa vie jugea inévitable la guerre de Sécession. Né en 1947 à Nîmes, Yves Mossé fut major de la section Service Public de Sciences Po Paris en 1969 puis élève de l'ENA. A 17 ans, il part étudier à Seattle et se passionne pour l'histoire des Etats-Unis qu'il parcourt depuis plus de 50 ans, tout en menant une carrière de fonctionnaire. Auteur de Theodore Roosevelt La Jeune Amérique, il publie aujourd'hui une biographie de Thomas Jefferson avant d'en achever deux autres, sur Richard Nixon et sur Ulysses Grant.

05/2021

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Indépendants

Cellule dormante

L'ouvrage honoré du prix Le roman des romands 2021 revient avec une adaptation en roman graphique. Entre la banlieue parisienne, l'Algérie, la Suisse et le sud de la France, cette fiction qui retranscrit les paroles d'un jeune homme trahi par son impulsivité et les mauvaises fréquentations s'achève sur une note d'espoir, car quand la conscience émerge enfin rien n'est perdu. " Mon vrai nom est Nissam mais j'ai commencé à le perdre quand maman a sauté par la fenêtre de notre tour parce que j'avais tué par accident un chrétien roumi de Montreuil. Je suis monté dans un bateau et j'ai traversé en clandestin l'océan algérien. J'ai vécu dans le zoo abandonné du Hamma d'Alger avec le vieux Baba saha qui est muet et l'ours Natacha qui est aveugle. Au Djebel Koukou, je suis devenu un enfant terroriste et les moudjahidines m'ont appelé Tom algéri parce que je lisais des Tom et Jerry. Ensuite j'ai été une cellule dormante et j'ai eu d'autres noms comme Tomi Botezariu, Pessoa et Tom Mathieu. J'ai habité dans une ambassade de Suisse, aux Pâquis de Genève, sous un pont, dans un wagon, une résidence pour le grand âge, un couvent, une maison déchirée au bout de la piste de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et puis dans une grotte de la préhistoire. J'ai trahi le djihad islamique parce que j'ai sauvé des gens pendant les attentats. Alors je me suis caché dans les yeux de Livia. Elle vit dans un fauteuil roulant et elle chante comme Edith Piaf. C'est une étoile. " Ce roman graphique est adapté de la fiction du même nom qui a reçu le Prix Roman des Romands et 2021.

06/2024

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Ethnologie et anthropologie

Salin-de-Giraud, une ville ouvrière en Camargue. Logique industrielle, logique sociale

Cet ouvrage analyse la situation des Salin-de-Giraud, cité industrielle au coeur de la Camargue, créée à la fin du XIXe ? siècle par Péchiney et Solvay, et dont la population, venue de l'immigration forme une communauté attachée au territoire et à ses traditions. Entre la fin du xixe et le début du xxe ? siècles, les compagnies Péchiney et Solvay créent ex nihilo, en Basse Camargue, un complexe industriel formé d'un vaste salin et d'une usine de soude. Pour accueillir les familles ouvrières, chaque compagnie érige sa cité d'habitation. Jusqu'à l'après-guerre, Salin-de-Giraud est un creuset où se succèdent, en un brassage continu, des populations immigrées de régions rurales de la France (Ardèche, Gard, Lozère...) et du midi de l'Europe (Italiens, Espagnols, Grecs...). Dans une perspective ethnohistorique, cet ouvrage analyse les caractéristiques du peuplement et l'émergence d'une communauté humaine "? autochtone ? ". L'auteur se concentre notamment sur les stratégies mises en oeuvre par les familles ouvrières pour s'établir durablement dans la localité et pour contourner la politique des compagnies qui s'opposent à leur projet. L'épopée industrielle de Salin-de-Giraud s'achève au début de ce siècle avec la baisse brutale de la production de sel et la vente des usines et de la cité Solvay. Cet ouvrage explore le destin d'une agglomération au coeur d'un territoire objet, désormais, de programmes nationaux et internationaux de préservation des écosystèmes lagunaires. L'ancienne ville ouvrière s'oriente ainsi vers une économie de tourisme de "? découverte ? ", évolution tenue souvent pour seule compatible avec la vocation nouvelle du territoire, mais dont on ne sait si elle est porteuse d'avenir.

03/2024

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Romans policiers

Warlock

" La ville de Tombstone en Arizona, pendant les années 1880, est notre Camelot national. Une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent chez les frères Earp et ses maux dans la bande des Clanton ; une terre imaginaire aussi, où l'affrontement d'OK Corral se revêt de la pureté dépouillée des joutes arthuriennes. Dans son magistral roman Warlock, Oakley Hall rend son humanité véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, à cause de l'image donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est un héros. Et c'est parce qu'ils croient en ce héros que les citoyens exaspérés de Warlock font appel à lui. Mais lorsque Blaisedell découvre qu'il ne peut répondre à leurs attentes, il est obligé de reconnaître ses failles, son abîme intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit admettre que ce que l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock qui fait de cet ouvrage un grand roman américain. Nous sommes, dans ce pays, encore nombreux à trouver naturel de jeter nos papiers d'emballage au fond du Grand Canyon avant de prendre une photo couleur et de remonter en voiture ; par conséquent, notre nation a besoin de voix comme celle d'Oakley Hall pour se rappeler l'existence de ce morceau de papier voltigeant qui, dans sa chute scintillante, n'en finit pas de tomber. " Thomas Pynchon

06/2023

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Biographies

Sous le soleil de l'exil. Georges Bernanos au Brésil 1938-1945

" Si j'entre au ciel, je voudrais que ce fût en qualité de vagabond. " En 1938, fatigué des compromissions de l'Eglise, dégoûté par les accords de Munich, Georges Bernanos quitte la France avec sa femme et ses six enfants. Son but : recréer une France utopique en terre brésilienne. La réalité sera autre. A la place, l'ancien compagnon de route de l'Action française, le polémiste des Grands Cimetières sous la lune, le royaliste capétien, va découvrir au Brésil une forme paradoxale de liberté. Travailleur infatigable, il porte un regard lucide sur l'Europe en proie aux convulsions et prête sa plume à la France libre. En 1945, à l'appel de De Gaulle, il finit par quitter sa presque-patrie qui ne cesse, dès lors, d'accompagner ses pensées et ses écrits : " Le plus grand, le plus profond, le plus douloureux désir de mon coeur en ce qui me regarde c'est de vous revoir tous, de revoir votre pays, de reposer dans cette terre où j'ai tant souffert et tant espéré pour la France, d'y attendre la résurrection, comme j'y ai attendu la victoire. " Sébastien Lapaque, voyageant sur les traces de l'écrivain, révèle un autre Bernanos, dont l'exil choisi éclaire les contradictions d'un chrétien qui n'aimait guère les tièdes : son monarchisme utopique, son antisémitisme, sa mélancolie parfois joyeuse, son rapport avec de Gaulle, l'" homme prédestiné ". Se révèle une voix puissante en lutte avec les faveurs factices de son époque - il refusera par trois fois la Légion d'honneur et un siège à l'Académie française - et toute forme d'asservissement. Un anticonformisme qui achève de le désigner pour la postérité comme figure tutélaire des hussards. Un bel essai biographique superbement écrit.

06/2023

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Histoire des idées politiques

Le cens de l'Etat. Comprendre la crise du politique par la modernité fiscale

Depuis 2019, l'impôt sur le revenu des Français est prélevé à la source. Ce qui pourrait passer pour une réforme mineure d'ordre pratique marque en fait l'aboutissement d'une longue évolution de la théorie de l'impôt débouchant sur une doctrine contraire aux principes mêmes qui le légitiment. Cette relecture raisonnée de l'évolution de l'impôt en France dans ses théories, ses modalités et son acceptation populaire, conduit le lecteur des origines mythiques de l'impôt-sacrifice au sein des sociétés tribales à l'impôt instrument de gouvernance en passant par l'impôt servitude des seigneurs féodaux, l'impôt-échange des libéraux révolutionnaires et l'impôt-solidarité des économistes de l'État providence. L'auteur s'y propose de pointer dans des réformes telles que l'introduction d'un impôt sur les grandes fortunes, le prélèvement à la source ou les procédures de saisie sur salaire, la profondeur des mutations sociales qui en découlent et la manière dont elles redéfinissent le rapport entre le citoyen et l'État. Détaillant comment l'économie a imposé dans la pratique du pouvoir et la théorie du droit sa rationalité statistique, il dresse le saisissant portrait d'une époque où le consentement est mort, les droits fondamentaux bafoués et la responsabilité politique vidée. Une telle entreprise globale de rationalisation de la société ne saurait alors accoucher que d'agents économiques à l'amoralité glaçante. Cette réflexion de grande ampleur s'achève sur une critique approfondie de l'allocation universelle, présentée comme fausse solution au problème politique et moral auquel la société doit aujourd'hui faire face. A ce leurre, une alternative audacieuse est suggérée : le retour d'une société de la responsabilité individuelle et de l'honneur, où l'impôt volontaire se présente comme vecteur fondamental de toute distinction sociale et moteur démocratique d'empathie entre les citoyens.

05/2022

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Littérature française

De Kabylie à Paris. L'histoire secrète d'un Algérien devenu Honoral Correspondant

Hamid Siad est né et a grandi dans un petit village de Kabylie, Azazga, où sa famille tenait une station-service qui a été longtemps son point de repère. Son père était un "bienfaiteur" , proche du FLN, soignant les maux de dents dans une Algérie en devenir et en déshérence, manquant de tout comme de dentistes. Hamid a tenu, à l'instar de ses frères, la pompe à essence et beaucoup appris de cette vie de labeur sur fond de guerre d'indépendance. Il à très vite manifester sa velléité de voler de ses propres ailes. Il a quitté l'Algérie pour la France en 1980, comme beaucoup de ses compatriotes, partant de rien avec une farouche volonté de réussir dans le commerce. Alors qu'il travaillait dans un garage à Paris, son destin lui fait croiser la route de Jean-Louis Tixier Vignancour. Grâce à lui, il achète son premier bar dans la capitale de cette France, patrie des Droits de l'Homme, qu'il chérissait, puis un second, puis un autre. Puis. Dix-sept ! Sur le point de racheter le fameux Fouquet's avec ses associés, son projet échoue suite à une campagne de désinformation dont il est victime. Avec l'aide de ses relations de tous horizons, il surmonte l'obstacle. Car Hamid Siad est avant tout un homme de liens et de liants. Avant beaucoup d'autres, il a très tôt pris conscience de l'intégrisme. Et il décide alors d'oeuvrer, à son niveau, pour le combattre en mettant ses "réseaux" et son énergie au service de la France, son pays d'accueil, et de l'Algérie, sa terre natale. Il intègre ainsi le monde des Services de l'ombre en devenant Honorable . Correspondant. Voici son. histoire, celle d'un homme de convictions et de convivialité

04/2024

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Autres collections (6 à 9 ans)

Doux mots dits. Voyage au coeur de mon adolescence

Il y a les mots qui blessent, ceux que l'on n'ose prononcer ou que l'on n'aurait pas dû dire. Et puis il y a les mots qui libèrent. C'est de toutes ces paroles-là qu'il est question dans Doux mots dits. Au travers d'un recueil de poèmes qu'elle a elle-même illustré, l'artiste Clou nous invite à voyager dans son adolescence entre violences familiales et découvertes sensuelles. En trame de fond, le quotidien parisien, et comme lueur, la musique qui rend tout plus beau. Extrait : LE MANTEAU Hier, j'ai refusé Le manteau Que ma mère a choisi Qu'elle a acheté, au mépris De mes goûts De mes envies Elle ne m'a même pas consultée Elle l'a déposé Sur mon armoire Comme une grenade dégoupillée " Clou ! T'exagères " Elle a soufflé " Il est rembourré ! " Il est affreux Il fait mémé De loin, avec, J'ai l'air d'une patate tassée J'ai seize ans Je me déteste Mon corps est comme indépendant Il vit sa vie Change tout le temps S'agrandit S'enlaidit De boutons blancs Si désormais Sur ce corps-là Je porte ce manteau, je vais devenir La risée du lycée Je sais Ca fait enfant gâtée Mais A seize ans Ca se fait De demander avant d'acheter Maman a dit, Un peu vexée : " Je me le ferai rembourser " Et puis ce matin, Le froid est arrivé A la place du manteau J'ai enfilé Un sweat gris Sans forme Sur une polaire de fortune J'ai préféré avoir un peu froid Que de porter Ce manteau-là " Tout ça c'est du cinéma " A dit papa Non j'ai seize ans Voilà pourquoi

04/2022

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Histoire de France

L’époque contemporaine 1815-2005

Le grand atelier de l'histoire de France met en valeur une histoire en construction, une histoire problème, qui interroge et qui s'interroge, afin de mieux comprendre notre présent. Le grand atelier de l'histoire de France offre les "clés" d'une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé. Les sources. A partir de quels documents travaille l'historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l'homme et exploitables par le chercheur: les données de l'archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d'une enquête orale... L'historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n'a cessé d'enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l'histoire de France. Les controverses et les enjeux. L'histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L'histoire n'est pas un processus achevé mais une "invention" permanente, en relation avec les interrogations vives du présent: violences, guerres, crises... Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d'une recherche en devenir. Le grand atelier de l'histoire invite ainsi chaque lecteur à partager les "secrets de fabrication" d'une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d'expériences et d'hypothèses: il révèle une France "décrispée", sans prédestination "nationale", sans "vérité" préétablie. Un vaste terrain d'études et d'expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds.

10/2012

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Philosophie

Blaise Pascal ou le génie français

" Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eut vu depuis l'Antiquité ; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement ; qui, à vingt-trois ans, démontra les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant et tourna ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivé dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut, par abstraction, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du Dieu que de l'homme. Cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal. " tel est le saisissant portrait de l'auteur des Provinciales et des Pensées esquissé par Chateaubriand dans le Génie du christianisme. Il suffirait à expliquer l'intérêt ardent que porte à la redécouverte de sa vie et de son œuvre Jacques Attali, polytechnicien et écrivain, énarque et dramaturge, économiste et homme de conviction, tout au long de cette biographie qui ne retrace pas seulement le destin tragique d'un enfant prodige, génie absolu, esprit torturé entre son amour de la vérité et sa foi, mais aussi l'histoire d'un demi-siècle qui vit la France régner intellectuellement sur le monde.

10/2000

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Littérature Allemande

Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen

Le titre et le sous-titre — "Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen" — montrent bien dans quelle perspective Stefan Zweig a écrit cette autobiographie. C'est moins l'auteur lui-même qui est au premier plan des souvenirs que le "Monde" vers lequel se porte son regard devenu nostalgique sous l'effet des forces destructrices à l'oeuvre en 1939-1941, époque où il rédige ce livre. Une première partie est consacrée à l'évocation de la Vienne et de la monarchie austro-hongroise du tournant du siècle, vue par les yeux d'un jeune bourgeois juif ayant édifié sa personnalité dans cet univers de sécurité matérielle et de foisonnement culturel. Vient ensuite le récit d'un itinéraire spirituel placé sous le signe du cosmopolitisme et de l'utopie d'une fraternité des esprits sur lesquels se constitue un pacifisme qui ne sera jamais abandonné. La dernière partie s'achève sur l'expérience ultime de l'auteur : les persécutions nazies, le brasier de la Seconde Guerre mondiale, l'exil au Brésil où il se suicidera avec sa femme un jour de 1942, juste après avoir posté le manuscrit du "Monde d'hier" à son éditeur. Les chapitres sont ordonnés chronologiquement mais forment chacun une unité, une sorte d'essai indépendant brossant le tableau d'une période ou d'un phénomène majeur. le récit est émaillé de portraits d'écrivains amis (Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Henri Barbusse, Emile Verhaeren, Theodor Herzl, Paul Valéry, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler,...) et de récits de voyages (Paris des impressionnistes, Berlin des années 20, Russie de l'après-révolution). Stefan Zweig n'a sans doute pas la pénétration et la vision politique d'autres auteurs sur la même époque mais la séduction qu'exercent sa finesse d'écriture et ses descriptions permet de comprendre le succès dont bénéficie toujours ce livre.

01/2023

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Littérature française

La Négresse du Sacré-Coeur

Quand La Négresse du Sacré-Coeur a paru, en 1920, aux Editions Gallimard, le public y a vu un roman montmartrois où se croisent des personnages venus de la pègre, du petit peuple de la Butte et des ateliers d'artistes. Tout ce joli monde entoure Cora, la belle mulâtresse, promue esclave-maîtresse de Médéric Bouthor, le planteur de Montmartre, collectionneur d'idoles zapotèques, qui se vante de faire pousser des aloès, des lataniers et des baobabs sur un terrain pelé du maquis et de récolter le caoutchouc, le poivre et la canne à sucre. Dans ce livre qui tient à la fois du récit-promenade, de l'album d'images et du kaléidoscope, l'intrigue se noue lorsque le beau Mumu, jeune marlou favori de ces dames, devient l'enjeu d'un drame passionnel. Etrange intrigue, qui se dénoue en trois temps : mort d'une gamine de treize ans, Léontine, qui se serait jetée dans une carrière du haut de la rue Berthe, meurtre de Mumu, saigné d'un coup de couteau par un tueur à gages anonyme, émancipation de la négresse par le planteur, au terme d'une cérémonie parodique d'abolition de l'esclavage... Aujourd'hui, La Négresse du Sacré-Coeur est un roman à clé. Salmon lui-même n'a pas caché qu'il jouait à la fois le rôle du narrateur dans un récit écrit à la première personne, achevé après la guerre de 1914, et celui du jeune poète, Florimond Daubelle, personnage dans une fiction datée de 1907, ami de Sorgue (Picasso), de Septime Febur (Max Jacob) et d'O'Brien (Pierre Mac Orlan). Il s'en est expliqué plusieurs fois, en particulier dans ses Souvenirs sans fin, et dans un long texte inédit, " Véritable clé d'un domaine imaginaire ", qu'on trouvera ici. Jacqueline Gojard.

05/2009

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Pape François

Sois heureux ! Le bonheur est possible, dès maintenant

Un manifeste original et convaincant pour vivre heureux ici et maintenant, par l'une des personnes les plus célèbres et respectées de la planète " Le bonheur ne s'achète pas, celui qui le vend est un imposteur. Le bonheur est le bienvenu, c'est un cadeau qui nous est fait. Le bonheur ne se garde pas, car s'il n'est pas partagé, il dépérit et meurt. Le bonheur peut trébucher, mais il ne peut pas être enlevé. Le bonheur, c'est la liberté. Il rend beau. La poursuite du bonheur nous est commune à tous, à tous les âges, sous toutes les latitudes. C'est un désir de plénitude que Dieu a placé dans nos coeurs agités et qui - loin des trop nombreuses offres éphémères à "bas prix', "conditionnées', "jetables', destinées à nous laisser encore plus vides et déçus - peut répondre en réalité à notre essence la plus authentique et la plus profonde. " Pape François Sois heureux ! est le manifeste du pape François pour le bonheur de chaque homme et de chaque femme. Dans ces pages, les paroles du pontife tracent un chemin concret, et indiquent les quinze pas vers la vraie joie, celle qui n'ignore pas les difficultés de l'existence mais les affronte, les surmonte et les sublime vers une authentique réalisation de soi. Le pape accompagne son texte d'extraits de ses auteurs préférés : Borges, Dante, Hölderlin, Saint Augustin, Novalis, Ethel Mannin, saint François d'Assise, Pasternak, Dostoïevski, saint Ignace de Loyola, Fellini, Virgile, Tolkien et bien d'autres. Le pape François n'adhère pas à une certaine tradition chrétienne qui diffère notre félicité à plus tard, lorsque nous serons au paradis, après des années de souffrance sur la terre. Sois heureux ! est un bréviaire d'amour concret, un plaidoyer pour le bonheur dès à présent, là où nous sommes. Et pour toujours.

09/2023

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Histoire internationale

Images et sociétés dans l'Europe moderne. 15ème et 18ème siècle

L'image n'est pas réductible aux splendeurs exposées dans les châteaux, les églises et les musées. Dès la Renaissance, où se développe le concept de beauté idéale, l'image envahit le quotidien : elle est un enjeu politique, un instrument de propagande, un support de la dévotion, un objet de distinction et, de plus en plus, un objet de délectation. Car la vue est bien le sens le plus célébré à l'époque moderne. Ce manuel, introduction à l'approche socio-historique de l'image, étudie la place croissante qu'occupe l'image dans l'espace quotidien des sociétés européennes du 15e au 18e siècle. Il entame sa réflexion sur les nouveautés techniques, représentatives et artistiques introduites par la Renaissance et s'achève sur l'apparition du système moderne de l'image au 18e siècle - et jusqu'à la Révolution -, avec salons, critique d'art et musées. Entre ces deux chapitres, des études thématiques abordent chronologiquement les aspects sociaux et idéologiques de la production et de l'utilisation des images : les artistes - hommes et femmes -, les clients et mécènes, l'image religieuse, le langage allégorique et le naturalisme, la fonction morale et cognitive de l'image, son rôle dans la distinction sociale et ses rapports avec le pouvoir politique. Maurice Daumas est agrégé d'histoire, maître de conférences d'Histoire moderne à l'Université des Antilles et de la Guyane. Il a publié, entre autres, L'Affaire d'Esclans : les conflits familiaux au XVIIIe siècle (Seuil, 1987) et La Tendresse amoureuse : XVII-XVIIIe siècles (Hachette, 1997). Les mutations de la Renaissance. Artistes et commanditaires. L'image sacrée. Symbolique et naturalisme. Miroir de l'homme, miroir du monde. L'image, objet de distinction sociale. Image et pouvoir politique. Au siècle des Lumières : le système moderne.

03/2000

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Art du XXe siècle

Robert Guinan. Chicago, en marge du rêve américain, Edition bilingue français-anglais

Originaire de Watertown, une petite ville du nord de l'état de New York, Guinan achève ses études secondaires en 1951. Son service militaire dans les forces aériennes en 1953 le conduit en Lybie et en Turquie. En 1959, il s'installe à Chicago pour y suivre à l'Art Institute des cours d'histoire de l'art, de peinture et de photographie. Il se met à peindre dans le style de l'expressionnisme abstrait et du Pop Art qui dominent alors la scène artistique. Dès 1965, il s'en détourne en réalisant des tableaux-objets où le collage est introduit. A partir de 1970, il adopte un style réaliste, prenant désormais essentiellement pour modèle des déshérités, quelle que soit l'origine, le plus souvent des noirs, issus des anciens ghettos et des quartiers pauvres de Chicago. Le public français connaît la peinture de Guinan depuis le printemps 1973, date de sa première exposition à la galerie Albert Loeb à Paris. Il reste cependant isolé dans son propre pays. Profondément attaché à Henri Toulouse-Lautrec et à Edgar Degas, il s'inscrit dans la lignée d'Edward Hopper. Mais alors que ce dernier met en scène des personnages anonymes, Guinan peint des portraits, s'intéressant à la vie de ses modèles et se liant d'amitié avec eux. L'ouvrage présente une cinquantaine de peintures, scènes de bars, paysages urbains, portraits et scènes de rue et de métro, auxquelles s'ajoutent une quinzaine de dessins et deux séries de lithographies, l'une sur le thème de l'esclavage, l'autre inspirée par des poèmes de guerre du grand poète anglais Wilfred Owen, pacifiste, mort sur le front quelques jours avant l'armistice de la guerre de 1914-18.

06/2023

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Criminalité

Les Reclus de Monflanquin. Une famille sous emprise

Dix ans sous l'emprise mentale d'un manipulateur complotiste : c'est le calvaire qu'ont traversé onze membres d'une même famille de 1999 à 2009. Après L'Affaire Rambla ou le Fantôme de Ranucci, et L'Affaire Kulik ou le Combat d'un père, une nouvelle grande enquête criminelle dans la collection Intime Conviction. Au plus près des faits, ce récit relate comment une famille soudée et saine d'esprit a pu tomber dans la dérive sectaire d'un gourou, Thierry Tilly. Pendant plus de dix ans, onze membres d'une même famille, les Védrines, ont vécu sous le joug d'un Raspoutine des temps modernes, sombrant chaque jour un peu plus dans la folie, l'isolement et la paranoïa. C'est une famille nantie, cultivée, de confession protestante, possédant le château de Martel au coeur du Lot-et-Garonne et bientôt atomisée par un simple petit escroc. Tissant un lien de confiance avec chacun - excepté avec Jean Marchand qui sera vite banni du clan -, percevant leurs failles, Tilly est d'abord serviable, disponible jusqu'à se rendre indispensable. Il fait croire qu'il est agent secret, qu'il connaît leurs secrets (pour mieux les diviser), s'immisce dans leurs finances, assure qu'il avait prédit la tragédie du 11 septembre... Début d'une longue descente aux enfers, les Védrines se coupent du reste du monde et ce, jusqu'en Angleterre où Tilly les a conduits pour "les protéger". Des années de terreur, de destruction psychologique, de lente déchéance (les Védrines sont ruinés : Tilly leur a dérobés plus de 4, 5 millions d'euros ainsi le château familial...) jusqu'au réveil brutal, violent, douloureux. Une " délivrance " qui s'achève (mais peut-on seulement revivre normalement après un tel traumatisme ? ), par le procès en 2013, au terme duquel Tilly est condamné à dix ans de prison.

10/2023

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Sociologie

Pour une désaliénation des études africaines. Repenser l'africanisme postcolonial

Les études africaines, dans le domaine des sciences sociales, puisent leurs registres analytiques dans un mode de savoir décliné en dehors des réalités et des préoccupations du continent africain. Elles ont la particularité d'être un champ de sédimentation de théories construites dans le sillage de ce que Gazibo appelle a l'extraversion théorique o. Le pari de ce livre est de déconstruire cet ordre de la pensée, fondamentalement soumis aux paradigmes et aux postulats du dehors, à la référence quasi absolue aux catégories de pensée occidentales et, donc adossé à une épistémologie de l'altérité. Notre projet s'inscrit dans cette entreprise de reconfiguration ou rénovation des études africaines portée par le débat sur la désaliénation des études africaines. Notre objectif est double : elle vise à dessaisir les études africaines de l'encastrement, de l'intrusion de l'eurocentrisme et de son versant opposé, à savoir l'afrocentrisme. L'enjeu ici est d'ouvrir l'espace d'un débat, celui de la refondation et du rôle des sciences sociales dans ce qu'il convient d'appeler n l'invention du monde par l'Afrique ". Au-delà du combat pour l'émergence d'une nouvelle géopolitique des discours savants, nous aborderons aussi la problématique du rôle des sciences sociales dans le projet de la renaissance du continent noir. L'idée que la reconstruction des savoirs sur l'Afrique est au cceur des enjeux de la libération du continent noir, de son sous-développement séculaire et de sa marginalisation dans l'évolution du monde, n'est pas une hypothèse mal fondée. Recadrer l'africanisme revient donc à le replacer sur une orbite qui l'inscrit dans l'étude des formes d'historicité en cours dans les sociétés africaines mais, surtout, à en faire une praxis, instrument de combat pour la reinvention du futur de l'Afrique. Il s'agit de montrer que dans le projet de refondation de l'africanisme, les sciences sociales africaines devraient être au service du continent, dans la double bataille du développement et de la construction du leadership africain achevé.

06/2020

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Littérature française

Ceux qui n'avaient pas trouvé place

"Jamais personne ne m'est apparu plus secret, ou pour mieux dire, plus caché, plus dissimulé, que Serge Elkoubi. Lui dont l'histoire même paraissait inciter à une forme prégnante de mélancolie (et qui, au fil des années, s'y abandonnera de plus en plus volontiers) semblait paradoxalement ne se supporter qu'au présent. Un présent qu'il ne renonça jamais à vouloir modeler pour le seul profit de sa légende". Bordeaux, années 60, un jeune homme à l'oeil bleu acier change chaque semaine de voiture et de fille. Charmeur, avide de vitesse et de vie, Serge Elkoubi séduit les femmes et fascine les jeunes bourgeois avides de s'encanailler. Il navigue en eaux troubles, mystificateur, pilote de course, voleur de voitures, petit escroc. S'il a pu maintes fois vérifier l'effet de son bagout sur les juges, il n'échappe pourtant pas à la case prison, où se réjouit de l'y voir son père, ancien déporté sans pitié pour son hédoniste de fils. Les plages du monde, années 70. Serge quitte la France, vers l'Espagne, le Mexique, l'Indonésie... Enigmatique, il achète une nouvelle identité et change d'activités, s'accordant à la vague hippie : ça et là toxicomane, dealer, fabricant de paréos ou gigolo à ses heures. Celui que l'on appelle désormais Serge Dalia fuit le passé aussi vite que son ombre et finit par atterrir sur l'île de Saint-Martin, reclus volontaire dans sa propre légende. Quête et enquête autour d'un être insaisissable pour tous, tant pour ses enfants qu'il a à peine connus, que pour Bianca qui fut son alter ego féminin, ou encore son meilleur ami et avocat qui le suivit toujours. Par la grâce d'une écriture aussi limpide que son sujet est trouble, Olivier Mony cherche ici à dire l'absence, à briser la couche de glace et d'oubli qui obscurcit la mémoire, à restituer le mentir-vrai d'un être.

01/2021

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Romans historiques

La vie samaritaine des Cognacq-Jaÿ

Retracer les vies d'Ernest Cognacq et de Marie-Louise Jaÿ c'est raconter comment ce couple, en cinquante-quatre années de vie commune, a pu faire d'une boutique d'un peu plus de cent mètres carrés, dénommée La Samaritaine, le Grand Magasin le plus important de France, sans jamais faire appel, sous quelque forme que ce soit, à des capitaux extérieurs. C'est rapporter la création d'un nombre considérable d'organisations philanthropiques dont beaucoup, dans la capitale, en région parisienne, en Charente-Maritime, en Haute-Savoie, continuent aujourd'hui d'accomplir leurs missions au sein de La Fondation Cognacq-Jaÿ. C'est relater la manière dont s'est constituée une collection d'oeuvres d'art parmi les plus renommées de l'époque et dont le Musée Cognacq-Jaÿ à Paris témoigne de l'admiration du couple pour le goût du 18ème siècle. C'est aussi raconter partie de la grande histoire, celle qui du milieu du 19ème siècle à l'aube de la crise économique qui achève les années 1920, fut le théâtre de bouleversements sans égal dans la vie quotidienne de nos sociétés. Tels les extraordinaires progrès dans les domaines des sciences et des techniques, des transports et des communications pour les échanges et le commerce. Telle la consommation érigée désormais en moteur de l'économie, que symbolise l'émergence des Grands Magasins avec le triptyque Publicité — Crédit — Produits en abondance regroupés en un seul lieu. Retracer... Car il s'est bien agi pour l'auteur de retrouver la trace des époux Cognacq-Jaÿ à l'histoire qu'embrument des récits légendaires, de mauvaises caricatures, au cours de ce que furent sept années ininterrompues de recherches dans les archives nationales, départementales, municipales, diocésaines, privées, spécialisées ; dans les documents d'époque... Des quêtes au coeur de ces sources premières pour tenter de donner à l'un et à l'autre la place qui est la sienne dans l'accomplissement de cette Oeuvre commune où le rôle de Marie-Louise Je apparaît tout aussi essentiel que celui d'Ernest Cognacq.

05/2019

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Histoire internationale

QUATRE ARISTOCRATES ANGLAISES. La vie mouvementée des soeurs Lennox, 1740-1832

Formidablement érudit et aussi captivant qu'un roman, l'ouvrage de Stella Tillyard est un brillant tour de force. S'appuyant sur des milliers de lettres, il nous relate, l'histoire des quatre soeurs Lennox - Caroline, Emily, Louisa et Sarah -, histoire alliant les sommets de la politique, les tendres sentiments, la vie familiale et la tragédie, qui débute en 1740 sous le, règne de George II et s'achève en 1832, cinq ans avant l'avènement de Victoria. A première vue, tout les sépare de nous. Arrière petites-filles de Charles II et de Louise de Keroualle, filles du duc de Richmond, elles étaient riches, bien éduquées et francophiles. Leurs relations sociales leur donnèrent l'accès aux idées les plus neuves, aux penseurs, artistes, médecins les plus en vue. Caroline s'enfuit avec le politicien Henry Fox, et fut la mère de Charles James Fox, grande figure de l'opposition libérale. Emily convola avec un duc et pair d'Irlande, et l'un de ses nombreux enfants fut Lin martyr de la cause républicaine. Louisa épousa l'homme le plus riche d'Irlande. Sarah, courtisée par le jeune George III, faillit devenir reine. Pourtant, leur façon d'écrire nous les rend très proches, si exquises dans leur intimité, si solidaires dans leurs attachements d'épouses, de mères et de soeurs. Elles abordent avec fraîcheur et spontanéité des sujets qui nous tiennent à coeur autant qu'à elles : amour et mariage, allaitement et règles douloureuses, nourriture et toilettes, livres et spectacles, demeures et jardins, guerres et politique. Tout est là, de la conception à la mort, écrit avec des voix rarement entendues de femmes du XVIIIe siècle, filles des Lumières assez réceptives pour accueillir la leçon libératoire de Rousseau et le culte de la sensibilité, assez tolérantes pour entendre le message de Thomas Paine, l'appel des colons d'Amérique et les idéaux de la Révolution française.

10/1998

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Littérature étrangère

Enfantés par la tempête

Enfantés par la tempête est le deuxième roman de Nicolas Ostrovski, l'auteur de Et l'acier fut trempé qu'André Gide considérait comme un homme remarquable et un grand écrivain. Ostrovski mourut peu après en avoir achevé le premier volume. Alors que Et l'acier fut trempé montrait la montée vers la révolution russe, Enfantés par la tempête relate les difficultés du mouvement révolutionnaire ukrainien en 1918. Le cadre du roman est la Volhinie, une partie de l'Ukraine alors sous domination de la Pologne, elle-même sous occupation des armées du kaiser. Le roman est basé sur le choc des trois nationalismes : polonais, ukrainien, allemand. Il montre la résurgence du nationalisme polonais qui utilise la défaite de l'armée allemande pour reprendre le pouvoir perdu et faire barrage au mouvement révolutionnaire qui est son seul ennemi. Pour arriver à leurs fins, les nationalistes polonais vont faire alliance avec Pétlioura, antisémite ukrainien dont l'objectif principal est de balayer les bolcheviks et d'installer son pouvoir sur l'Ukraine. Alors qu'il s'oppose aux visées des nationalistes polonais sur l'Ukraine, Pétlioura est momentanément leur allié. Le roman se déroule alternativement dans tous les milieux de Volhinie, qu'ils soient nationalistes ou révolutionnaires, s'attachant avec sympathie aux milieux révolutionnaires dans lesquels les juifs sont très actifs. Nul schématisme dans Enfantés par la tempête qui est tout autant un roman d'aventure que Et l'acier fut trempé. Si l'Histoire est au coeur du roman, elle n'en est pas la motivation première. Ostrovski montre avec une grande objectivité les comportements des différents personnages en lutte. Le lecteur bascule du petit monde du comte Moguelnitski, ses hobereaux, ses hommes de main, ses valets, ses servantes à ceux des bolcheviks qui dans l'ombre préparent l'insurrection. Ce roman est tout autant un chef d'oeuvre que Et l'acier fut trempé. Il n'était plus disponible en librairie depuis plus de quarante ans.

09/2014

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Histoire ancienne

Carthage "Les travaux et les jours". Recherches et découvertes, 1831-2016

Une presqu'île, un petit territoire rattaché par un isthme au continent africain et cerné par la Méditerranée au fond d'un golfe, c'est dans ce cadre que se sont développées deux grandes civilisations punique et romaine laissant les marques de leur histoire dans le sol et le paysage. Elles ont déposé dans son sous-sol d'abondants témoignages que, depuis plus d'un siècle et demi, des hommes passionnés par l'Histoire cherchent à comprendre et transmettre. Cet immense travail fait de passion et de raison, jamais achevé et toujours recommencé, est resté dispersé à travers la multitude et l'amas des écrits et publications. L'auteur s'est proposé de rassembler et d'ordonner cette documentation ici selon un plan raisonné, géographique et chronologique. Aujourd'hui cette presqu'île, qui fut à l'origine de l'entrée de l'Afrique dans l'histoire et qui n'a jamais cessé d'être occupée, est à nouveau totalement investie par l'emprise de la capitale tunisoise son héritière. Quel sort cette héritière du xxie siècle va-t-elle réserver à celle qui a établi ses assises et préparé son essor ? Le présent travail, en dehors de son apport scientifique, est destiné aussi à rappeler l'immense et prestigieux patrimoine dont la capitale d'aujourd'hui se doit de prendre conscience et soin. Aussi ce travail se referme sur un " éloge à la cité antique " comme foyer civilisateur, dont le respect peut être rédempteur pour l'homme de demain. Archéologue et historien, Abdelmagid Ennabli a été l'organisateur du programme UNESCO de sauvegarde de Carthage. Conservateur du musée et du site de Carthage, il a dirigé depuis 1973 la grande campagne de fouilles à laquelle ont participé de nombreuses équipes internationales oeuvrant à la connaissance, à la défense et à la mise en valeur du site menacé par l'urbanisation. Il a été jusqu'en 2001 directeur des sites et des monuments historiques au sein de l'Institut national du Patrimoine de Tunisie.

03/2020

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Droit

Les fondements de la théorie de l'Etat moderne

Dans la période contemporaine, l'Etat se trouve à nouveau au centre des débats, ainsi qu'en témoignent les travaux récents réalisés sous l'égide du Conseil d'Etat (Où va l'Etat ? , de 2015 et, dernièrement, son étude annuelle sur la citoyenneté, de 2018). En raison du lien historique étroit qui s'est établi en France entre l'édification de l'Etat et la constitution de la nation, il appareil particulièrement utile d'analyser les doctrines politiques qui ont recherché les fondements de la relation entre Etat et société. Dans cette démarche, il s'agit donc de suivre les jalons que représentent les doctrines politiques majeures, afin de faire émerger les fondements sur lesquels les différentes théories furent édifiées depuis l'apparition explicite du vocable "Etat", c'est-à-dire le début du XVIe siècle. C'est dans cette logique que prévaut le concept d'Etat moderne. Surgit alors la difficulté de définir le terme de la période considérée. Vient à l'esprit d'abord la séquence historique classique retenue par les historiens, qui s'achève en 1789 avec la Révolution française. Toutefois B. de Jouvenel préférait considérer l'avènement du Consulat, avec la mise en place d'un système administratif centralisé. Pourtant, comme les trois-quarts du XIXe siècle sont à la recherche d'un équilibre, la Révolution étant considérée comme inachevée, il parait opportun de repousser cette limite après la stabilisation opérée sous la IIIe République, finalement en 1914, qui représente la rupture véritable. Dès lors, trois fondements nous apparaissent comme déterminants dans la définition des rapports entre l'Etat et la société, la souveraineté, la liberté et l'égalité. Chaque fois, l'Etat est appelé à jouer un rôle de pacification des rapports sociaux dans des contextes où la violence est souvent présente, notamment par sa capacité a définir des compromis permettant d'intégrer les demandes sociales essentielles.

04/2019

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Musique, danse

Offertoire. pour orgue

Après l'achat d'une résidence estivale à Pont-de-l'Arche en Normandie, le 10 juillet 1891, Massenet tisse des liens amicaux avec l'abbé Henri Hazé, alors curé de la paroisse de Sainte-Marguerite-sur-Duclair. Né le 6 janvier 1854 à Elbeuf, l'abbé Hazé est lui-même musicien, "une nature élevée, à l'esprit curieux, au coeur chaud, très incliné vers l'art, et ami du beau sous toutes ses formes". Ayant "un goût très vif de la musique religieuse" , il fait éditer en 1894 un premier recueil de pièces d'orgue où figurent notamment des pièces de d'Indy, Guilmant, Vierne ou La Tombelle. Parallèlement, Hazé en prépare un second qu'il achève peu avant sa mort, survenue le 28 février 1895, mais qui ne sera publié que trois ans plus tard par Henry Eymieux. Ce volume, dont nous n'avons trouvé aucun exemplaire dans des collections publiques est, en effet, annoncé dans la Revue musicale Sainte-Cécile du 1er juillet 1898. Les notices biographiques des auteurs confirment la datation probable du volume où se trouve l'Offertoire de Massenet : mention du décès de Georges Mac-Master, le 31 mars 1898 ; passage de Charles Tournemire en tant que titulaire de l'orgue de Saint-Nicolas-du-Chardonnet de décembre 1897 à mai 1898. Sa composition est pourtant bien antérieure puisque le manuscrit, récemment apparu lors d'une vente aux enchères à Deauville, est daté et signé "Pont-de-l'Arche /été 1894" . Ainsi, Massenet compose son Offertoire dans la foulée de l'édition du premier recueil et offre son manuscrit à l'abbé Hazé dans la perspective de la publication d'un second, comme en témoigne une lettre du 15 septembre 1896 : "Vous souvient-il d'un offertoire écrit pour le pauvre abbé Hazé ? Je retrouve le manuscrit et vous l'offre. L'offertoire va paraître chez un éditeur".

02/2020

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Histoire de France

Le rapport Brazza. Mission d'enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907). Mission Pierre Savorgnan de Brazza, commission Lanessan

En 1903-1905, le scandale du " caoutchouc rouge " révèle les pratiques sanglantes des compagnies concessionnaires du Congo belge et menace les intérêts du royaume de Belgique sur le " continent noir ". En février 1905, l'affaire Gaud et Toqué, deux fonctionnaires français coupables d'exactions sur des prisonniers " indigènes ", éclate, obligeant les autorités françaises à mandater une mission d'inspection dans la colonie. Ainsi commence la dernière mission menée par Pierre Savorgnan de Brazza du 25 avril au 14 septembre 1905 et qui s'achève par la mort de l'explorateur et fondateur de l'Afrique équatoriale française. A la tête d'une équipe d'une dizaine d'inspecteurs, Brazza a recueilli auprès des populations locales, de fonctionnaires coloniaux et d'agents des sociétés concessionnaires une masse considérable de renseignements qui fournit les bases d'un procès en règle du régime concessionnaire d'exploitation des ressources (caoutchouc et ivoire, surtout) de la colonie. Régime de travail forcé, de répression généralisée, de prise en otage des populations qui reçoit l'appui de l'administration coloniale et engage la responsabilité du commissaire générale de l'époque Emile Gentil. Après la mort de Brazza, les documents de la mission sont confiés à une commission composée de hauts fonctionnaires coloniaux. Le rapport qu'ils établissent, pourtant indulgent sur bien des points, demeure si accablant que, malgré les demandes répétées de parlementaires et d'une partie de la presse, le ministre des Colonies décide, en 1907, d'en interdire la publication. Imprimé en dix exemplaires classés " confidentiels " et enfoui dans les archives gouvernementales avec des centaines de pièces annexes, méconnu des historiens, le rapport Brazza n'a jamais été rendu public. En mars 2014, Le passager clandestin le publiera pour la première fois, dans une présentation détaillée de Catherine Coquery-Vidrovitch, accompagné de nombreux documents inédits. Une publication-événement qui éclaire tout un pan de l'histoire coloniale française et nous renseigne sur les mécanismes collectifs de son oubli.

03/2014

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Histoire de France

Le Moyen-Age 481-1453

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : La France avant la France (481-888), Féodalités (888-1180), L’âge d’or capétien (1180-1328), Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir, qui a beaucoup bouleversé et modifié les questions de datation. Le grand atelier de l’histoire de France du Moyen Âge met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 22

Le 26 mai 1946 c'est, pour Antonin Artaud, le premier jour de la liberté retrouvée, liberté totale, il faut le proclamer contre toutes les fausses légendes qui ne cessent de prospérer. Il a enfin échappé à cet espace restreint et confiné des asiles où il avait été enfermé durant neuf années et il est libre de sortir et de rentrer aux heures qui lui conviennent, libre d'aller où il veut, de recevoir qui lui plaît. Des jeunes gens viennent le voir à Ivry, lui manifestent leur admiration et qu'ils attendent beaucoup de lui. Il se sent sollicité et sait qu'il a quelque chose d'essentiel à transmettre. Aussi, dès les premiers moments de son retour, forme-t-il le projet de s'expliquer au cours d'une conférence qu'il se montre, à plusieurs reprises, préoccupé d'organiser. Une autre sorte de contact avec le public va lui être offerte par la proposition, aussitôt acceptée, qui lui est alors faite de publier ses Ouvres complètes. Son abominable expérience ne pouvant avoir été vécue en vain, il décide de mêler à ses oeuvres anciennes des textes récents qui porteront témoignage du travail accompli ces trois dernières années. Cela l'amène à reprendre, sous un tout autre éclairage, les lettres et adresses dont, jadis, en 1925, il avait été responsable dans la Révolution surréaliste. Ce retour sur son passé, à cette période de sa vie, ne laisse pas d'être remarquable : une trajectoire parfaite est dessinée qui s'achève dans la maîtrise enfin conquise d'une langue que, dans la Correspondance avec Jacques Rivière, il accusait de toujours lui manquer. Elle lui permet toutes les audaces, celle qu'à présent il s'est gagnée et qu'il manie avec une allégresse certaine ; sa pensée n'y rencontre plus ni barrières ni chausse-trapes, elle est sienne entièrement : "Car aucun poète n'a jamais rien à apprendre d'un poète autre que lui. / Il faut faire le vide quand on écrit".

10/1986