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Béatrice Gauge

Extraits

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Littérature érotique et sentim

Infinite Love Tome 1 : Nos infinis chaos

" Il sourit, son regard se posa sur mes lèvres. Il les dévorait des yeux. Oh, non... seigneur, non ! Pas ça. Les baisers, jamais. Surtout pas après un tel rêve, surtout pas après avoir revu ça ce soir... Ne m'embrasse pas, murmurai-je. Ne cherche pas à m'embrasser, Nate. Jamais. " Dylan a vécu un grave traumatisme dans son adolescence, depuis lors, elle fait ce qu'elle peut pour se reconstruire. En débarquant à San Francisco, elle compte bien reprendre sa vie en main : poursuivre son entraînement au sport de combat, obtenir une licence de management, et, surtout, garder ses distances avec la gent masculine - ses lèvres n'embrasseront plus jamais celles de personne. Plus jamais. A moins que la rencontre de Nate, séduisant boxeur au passé sombre, et de son fils de quatre ans, aussi charmant que son père, vienne perturber cette dernière règle. Alors que leurs chemins ne cessent de se croiser, Dylan sent son coeur et son corps s'éveiller, et ses troubles passés la hanter de nouveau... " Une auteure à suivre. Foncez ! " Mille et une pages " Un roman absolument parfait pour ceux qui aiment le genre New Adult. On lui souhaite un joli succès... bien mérité. " Les Chroniques d'Evenusia " Je suis tombée amoureuse de ma lecture. Je suis tombée amoureuse des personnages. Et quelle belle sensation. Ce roman a été écrit avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour. Il est infiniment touchant, attendrissant, bouleversant et... sexy " Rêves sur papier " Des sourires, des larmes, des frissons, une bonne dose d'alchimie et un beau chaos font de ce premier tome une belle pépite à découvrir. " BooknCie " C'est la première fois que je lis cette auteure mais ce ne sera sûrement pas la dernière ! " Mille et une lectures " Je vous invite à découvrir la plume d'Alfreda Enwy. Elle a su me conquérir par son style et sa narration. Une belle découverte et une jolie lecture. J'irai même jusqu'à dire qu'elle n'a rien à envier aux grandes du genre et que j'attends le tome 2 avec impatience. " Follow the Reader " Une lecture fluide, une plume exquise, des pages qui défilent à toute vitesse, des personnages complets, et attachants, tout y est pour apporter à la lectrice un beau moment de poésie et de rêverie. " Mes petites lectures " Nos infinis chaos est une histoire authentique et forte en émotion qui fait facilement passer du sourire au frisson. " Une envolée de passion " Sublime, Intense, Magnifique, je n'ai pas assez de mots pour qualifier ce roman. Je l'ai dévoré en quelques heures et l'épilogue a réussi à me tirer quelques larmes. Un concentré d'émotions qui ne laissent pas indifférent. " Gage et les autres

02/2021

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Droit fiscal

Code Fiscal. Edition 2024

Le Code fiscal regroupe en un seul volume : - tous les textes du Code Général des Impôts (CGI) et de ses annexes, - tous les textes non fiscaux ou autonomes qui affectent la matière fiscale, tels que certains textes non codifiés ou codifiés dans les Codes autres que le CGI (Code de l'urbanisme, Code du travail, etc.) et les directives communautaires fondamentales (TVA, fusions...)

05/2021

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Livre sur la vie de Julius Agricola ; De la Germanie ; Dialogue des orateurs ; Les Histoires ; Les Annales

Né en Gaule narbonnaise, Tacite a vécu entre la seconde moitié du Ier siècle après J.-C. et le début du IIe. Une période sombre au cours de laquelle se succèdent à la tête de l'Empire romain des souverains fous et sanguinaires (Tibère, Caligula, Néron...) et des empereurs plus respectueux de la morale et du peuple (Vespasien, Titus et Domitien). Le génie de Tacite tient à ce qu'il est à la fois un historien qui s'appuie sur des informations vérifiées, écartant les deux écueils majeurs qui menacent la véracité des faits : la flatterie du pouvoir en place et la haine de ce dernier, un portraitiste admirable de précision et de vitalité, un moraliste au patriotisme intransigeant qui dénonce les turpitudes des empereurs comme de la plèbe, un écrivain au style étincelant qu'admiraient Racine et de Gaulle, un conteur inouï dont les évocations font resurgir la Rome antique souvent mieux que le cinéma ne l'a fait depuis lors. Tacite s'est mis tardivement à la composition littéraire, consacrant son talent à l'art oratoire dans lequel il était considéré comme un maître de premier ordre. La pitié filiale et l'admiration que lui a inspirées son beau-père lui dictent l'oraison funèbre de ce dernier, La Vie de Julius Agricola, devenue un véritable manifeste politique contre le pouvoir. Une décennie plus tard, Tacite revient dans le Dialogue des orateurs sur les problèmes de fond et de forme liés à l'exercice de l'éloquence. Ces premières œuvres, auxquelles il faut ajouter De la Germanie, ont pour trait commun de comporter une analyse riche et documentée de l'histoire contemporaine de Rome. Suivra l'élaboration de ses deux grandes sommes fondamentales, Les Histoires et Les Annales. On retrouve dans l'ensemble de ces textes les deux préoccupations majeures de Tacite : l'affaiblissement de la puissance romaine et la dégénérescence du pouvoir impérial pendant un tout Ier siècle marqué par des drames et des dérives catastrophiques ; la menace des peuples barbares dont les Romains ne se soucient guère alors qu'elle pèse de plus en plus sur leurs frontières. Tacite est un historien rigoureux dans la lignée de ses maîtres, Tite-Live et Salluste. Pour lui, l'écriture est un engagement et une forme de devoir, car la dénonciation des dysfonctionnements de l'Etat est une façon de le servir en attirant l'attention des responsables. Pour Tacite, l'historien a une fonction morale essentielle vis-à-vis de ses lecteurs. " Mon dessein, écrit-il, n'est pas de rapporter toutes les opinions, mais seulement celles qui se signalent par leur noblesse ou par une insigne bassesse : j'estime en effet que c'est la tâche principale de l'annaliste de ne pas passer sous silence les vertus et d'inspirer aux paroles et aux actions perverses la crainte de l'infamie réservée pour la postérité. " Maître de la langue latine, Tacite est aussi un styliste dont la puissance et la vigueur tiennent pour une grande part à son sens exemplaire de la concision.

02/2014

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Droit

Les preuves scientifiques et le procès pénal

Bien que les préoccupations liées à l'immixtion de la science au sein de la justice pénale soient apparues dès le milieu du XXe siècle, elles prennent incontestablement aujourd'hui une dimension nouvelle. La science imprègne en profondeur toutes les phases du procès répressif et modifie le travail de chacun de ses intervenants. De même, la force probante inégalée de certains procédés scientifiques remet radicalement en cause les classifications séculaires des différents modes de preuve, celles-ci apparaissant aujourd'hui obsolètes et inadaptées. L'évolution de la preuve scientifique au sein de l'instance pénale est caractérisée par deux étapes. Dans un premier temps, le droit est saisi par la science, comme irrésistiblement attiré par la fiabilité des procédés qu'elle met à sa disposition. La science s'introduit alors dans la sphère juridique. Elle est un gage d'efficacité et de rapidité et renvoie aux idées de certitude et de perfection. Dans un second temps, la science est à son tour pénétrée par le droit, qui va tenter de se l'approprier. Elle est alors façonnée et "modelée" afin de pouvoir être mise au service du procès pénal. Le droit devient alors un instrument de régulation de la science. Si, pour l'heure, la preuve scientifique s'apparente à une convention de langage et doit son succès à son caractère imagé, elle est le symbole d'une évolution contemporaine plus profonde : le "mariage forcé" entre "les robes noires" et "les blouses blanches". Véritable trait d'union entre le droit et la science, la preuve scientifique est recherchée avec détermination par les enquêteurs et les magistrats. Le recours à la science est sans conteste rassurant et les juges y voient parfois le moyen d'accéder à ce qu'ils convoitent de tout temps : la sécurité, tant juridique qu'intellectuelle. Si l'impératif de vérité irrigue tout le procès pénal, celui-ci ne serait toutefois être atteint au mépris des principes fondamentaux que sont la présomption d'innocence, l'inviolabilité du corps humain, la proportionnalité, la loyauté de la preuve ou le droit pour tout individu de ne pas contribuer à sa propre incrimination. Dans cette directe lignée, l'ADN et le fichage génétique des individus doivent être envisagés tant au regard des difficultés juridiques que soulève leur réglementation qu'à la lumière des interrogations éthiques que suscite leur utilisation. Face aux dangers évidents que comporte l'avènement de la preuve scientifique, les standards communs du procès équitable exercent une influence grandissante. Indéniablement, la Convention européenne des droits de l'homme joue un rôle crucial en matière de droit de la preuve scientifique ; elle en révèle les lacunes et en corrige les imperfections. En tant qu'outils probatoires extrêmement performants, les procédés scientifiques doivent certainement être mis au service des enquêteurs et magistrats. Toutefois, si la science a vocation à éclairer le juge, il est aujourd'hui urgent de veiller à ce qu'elle ne l'éblouisse pas.

10/2012

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Histoire ancienne

L'Illyrie méridionale et l'Epire dans l'Antiquité. Actes du VIe colloque international de Tirana (20-23 mai 2015) 3 volumes

Ce colloque international est le sixième organisé depuis le premier en 1984 à Clermont-Ferrand à l'initiative de P. Cabanes, le dernier ayant eu lieu à Grenoble en octobre 2008. Tous les six ans, il permet de réunir l'ensemble de la communauté scientifique travaillant dans les Balkans pris dans une acception géographique large, de la période pré et protohistorique jusqu'au haut Moyen Age byzantin, ce qui permet d'embrasser sur la longue durée à la fois la façade méditerranéenne et l'Europe danubienne. C'est le seul colloque existant dans ce domaine, et il permet de faire se rencontrer des chercheurs aussi bien originaires des pays locaux que les chercheurs européens et américains travaillant dans le cadre de missions internationales. Le but du colloque est double. Il s'agit d'abord de faire connaître et partager les découvertes récentes dans le domaine de l'archéologie, de l'épigraphie et de la numismatique. En effet, depuis l'ouverture de chantiers internationaux en Albanie, et tout récemment dans la région du Kosovo, compte tenu aussi du développement considérable des recherches dans la Grèce du Nord-ouest, grâce à la méthode des surveys en particulier, le rythme des découvertes dans ces régions s'accélère, et il est important qu'elles soient confrontées et discutées le plus rapidement possible dans une perspective à la fois de pluralité historiographique et d'interdisciplinarité. Le deuxième objectif est de proposer des synthèses historiques dans un domaine précis qui change tous les six ans ; cette année le thème retenu est celui des villes, territoires, populations et dynamiques environnementales. Ce choix dépend des thèmes de recherche développés par les différentes équipes impliquées sur le terrain, notamment par les doctorants car le colloque est aussi l'occasion pour eux de faire état de leurs premiers travaux. La confrontation entre l'expérience accumulée par les anciens et le renouvellement des problématiques proposées par les jeunes chercheurs s'est avérée depuis les derniers colloques le gage d'une recherche dynamique et fructueuse. Plus d'une trentaine de posters ont été présentés par ces jeunes chercheurs, ce qui montre leur dynamisme. Le choix de la longue durée, de la préhistoire jusqu'à la période byzantine, qui a toujours été celui de ces colloques, permet d'autre part de mieux mesurer l'évolution de ces régions à travers les siècles, avec ses continuités et ses ruptures, et ce en permettant à toutes les disciplines des sciences de l'antiquité d'apporter leur contribution. Le succès de ces rencontres se mesure au nombre croissant des pays représentés et des collègues voulant présenter leurs travaux les plus récents. Pour ce 6ème colloque, 12 pays sont représentés et plus de 150 personnes se sont inscrites au colloque. Il se mesure aussi par le fait que, pour la première fois, il se déroule dans un pays des Balkans, ce qui inaugure une tradition qu'il conviendra de consolider.

02/2019

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Santé, diététique, beauté

Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien. Le bonheur est dans l'intestin

Nous naissons stériles, mais sommes envahis dès notre toute première seconde de vie par des bactéries qui resteront en nous définitivement. Fort heureusement, nous vivons en parfaite symbiose avec elles. Nos bactéries sont heureuses en nous et elles nous le rendent bien car, malgré leur mauvaise réputation, elles sont bienveillantes et nous protègent de nombre de maladies. L'intestin, surnommé « deuxième cerveau », nous contrôle grâce à elles : nos amies les bactéries nous aident à digérer, à nous protéger des microbes malveillants et à les combattre, mais surtout elles nous défendent contre l'obésité, les allergies, les douleurs du ventre et les maladies digestives. Mieux encore, elles parviennent à nous protéger des maladies cardiaques ainsi que de certains cancers, et peuvent même modifier notre comportement, nous rendre sensibles ou nous protéger vis-à-vis de la consommation d'alcool. L'évolution de l'humanité a entraîné avec elle l'évolution des bactéries, mais c'est surtout ces dernière années que notre société s'est transformée, et très vite : modifications de notre alimentation (régime trop gras et/ou trop sucré, additifs alimentaires, édulcorants), augmentation des voyages et migrations humaines, apparition des antibiotiques. Nous avons perdu certaines bactéries, et cela a entraîné des conséquences, d'abord insoupçonnées, mais maintenant mieux comprises : notre déséquilibre bactérien, appelé dysbiose, participe à l'obésité, au diabète, aux douleurs et aux maladies cardiaques ou du tube digestif, à l'augmentation de certains cancers et même au développement de troubles psychiatriques, comme le stress ou l'autisme. Comment nos bactéries nous contrôlent-elles ? Comment protéger notre capital bactérien dès notre plus jeune âge et retrouver une flore bactérienne normale en cas de déséquilibre, de dysbiose ? Peut-on se soigner en agissant sur nos bactéries bienveillantes ? Que penser des antibiotiques qui détruisent les bactéries ? Cet ouvrage, réalisé par deux spécialistes des bactéries digestives, permet de comprendre que les bactéries doivent être dédiabolisées. Certaines nous rendent malades, mais celles avec qui nous vivons quotidiennement sont un gage majeur de notre bonne santé, et ce dès la naissance. Le Pr Perlemuter et le Dr Anne-Marie Cassard nous invitent à : comprendre en quoi le concept de bactéries a changé et comment, alors que nous les pensions malveillantes, nous nous sommes rendus compte qu'elles étaient bénéfiques. apprendre comment nous vivons en symbiose avec nos bactéries et pourquoi nous devons nous protéger mutuellement. saisir comment, dès la naissance, nos bactéries nous contrôlent et contrôlent notre santé : pourquoi notre intestin est notre « deuxième cerveau » et comment l'intestin, nos bactéries et notre cerveau interagissent. connaître les interrelations entre nos bactéries et le reste de l'organisme, avec pour corollaire les maladies qui peuvent apparaître en cas de déséquilibre, de dysbiose : par exemple, maladies digestives (colites inflammatoires, maux de ventre), maladies cardiaques, surpoids et obésité, diabète, allergie, alcool, stress et même autisme. découvrir qu'améliorer notre santé physique et mentale au quotidien, c'est s'occuper de nos bactéries en adaptant notre alimentation et en utilisant des prébiotiques, des probiotiques.

03/2016

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Informatique

C# 8. Développez des applications Windows avec Visual Studio 2019

Ce livre sur le développement d'applications Windows avec le langage C# (en version 8) et Visual Studio 2019 est destiné aux développeurs qui débutent avec le framework .NET. Il leur permet d'apprendre les bases du langage C# et introduit des concepts plus avancés leur donnant une vue d'ensemble des possibilités offertes par le langage CO, Visual Studio et le framework .NET en général. L'auteur a choisi une approche pas à pas tout en construisant une application fonctionnelle tout au long de l'ouvrage pour illustrer de manière pratique et cohérente les concepts abordés. L'apprentissage commence par la familiarisation avec l'interface de Visual Studio 2019 ainsi qu'avec le concept de l'architecture .NET. Les détails du langage C#, sa syntaxe et ses fonctionnalités comme les classes, l'héritage, les interfaces, les types génériques ou encore les délégués et les évènements sont ensuite expliqués avant d'aborder la conception d'interfaces utilisateur. La conception de l'interface utilisateur couvre toutes les phases utiles peur créer des applications Windows à la fois fonctionnelles et ergonomiques, allant de la création de formulaires à la création de contrõles en passant par l'implémentation de gestionnaire d'événements et la validation des données saisies. Une introduction à la conception d'application WPF est également incluse. Les outils de Visuel Studio qui permettent de réaliser les tests et le débo-gage des applications sont également détaillés en présentant les techniques de gestion des erreurs mais aussi les concepts permettant de surveiller les applications comme le traçage, l'interaction avec les journaux d'événements et l'utilisation des compteurs de performance. L'utilisation de Entity Framework est détaillée au sein d'exemples concrets permettant de comprendre rapidement comment créer des modèles de données et comment les utiliser pour communiquer avec une base de données, tout en apprenant à utiliser le langage de requête LINO pour interagir avec des données sous différents formats (objets, SQL ou XML). L'alternative au stockage de données d'une application sur le système de fichiers et l'utilisation du concept de la sérialisation sont également détaillés, foumissant ainsi une vision globale des possibilités offertes par le framework .NET concemant la gestion des données. Des concepts plus avancés sont également abordés afin d'exposer une gamme plus large des possibilités offertes par le langage C# et Visual Studio l'utilisation des expressions régulières, le développement d'applications multitâches et asynchrones, la globalisation et la localisation d'une application, la sécurité du code, l'implémentation d'applications client/serveur, le dessin avec GDI+ ainsi que la réflexion font partie des sujets introduits. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à la création d'assemblages ainsi qu'au déploiement des applications. Les outils et techniques mis à disposition par Visual Studio pour créer des installeurs Windows et configurer les applications y sont détaillés.

07/2019

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Archéologie

Klimonas. Un village néolithique pré-céramique ancien à Chypre, Textes en français et anglais

Klimonas An Early Pre-Pottery Neolithic Village in Cyprus Un village néolithique pré-céramique ancien à Chypre Klimonas is the oldest Mediterranean island village. Occupied ca. 8 800 cal BC, it postpones by several centuries the Neolithic presence in Cyprus, at that time located more than 80 km offshore. The village extended over more than 5, 500 mC, facing the sea, 2 km from the famous pre-pottery site of Shillourokambos and near rich flint outcrops. Excavations (2009-2016) revealed that it was composed of circular or oval earthen buildings 3-6 m in diameter, notched into the slope, modestly fitted out and organised around a semi-buried 10 m communal building. The construction techniques, the abundance of either knapped or polished stone material, together with ornaments, symbolic objects, and plants and animal remains, as well as the 52 radiometric dates, point to the end of the Levantine Pre-Pottery Neolithic A (PPNA). The presence of a communal building, rebuilt numerous times over the course of several decades, also points to the same conclusion. The villagers gathered seeds and fruits and cultivated wild starch and einkorn, recently imported from the continent. They primarily hunted small endemic wild boar, the only large mammal species attested on the island at that time and, secondarily, birds. They did not eat fish or marine shellfish. Domestic dogs, mice and cats brought from the continent also lived in the village. The remains of this cultivator-hunter community testify to the early extension of the Near Eastern Neolithic and to unsuspected seafaring skills, substantially improving our knowledge of the Neolithic transition in the Mediterranean. Klimonas est le plus ancien village insulaire de Méditerranée. Occupé autour de 8 800 av. n. è. , il recule de plusieurs siècles le début de la présence néolithique à Chypre, à cette époque déjà située à plus de 80 km du continent. Le village s'étendait sur 5 500 mC au moins, face à la mer, à 2 km du célèbre site pré-céramique de Shillourokambos et au contact de riches sources de silex. Les fouilles (2009-2016) ont montré qu'il était composé d'édifices de terre crue (bauge) de 3 à 6 m de diamètre, circulaires ou ovalaires, encochés dans la pente, modestement aménagés, organisés autour d'un bâtiment communautaire semi-enterré de 10 m de diamètre. Les techniques de construction, l'abondant mobilier de pierre taillée, le macro-outillage, les parures et objets symboliques, les restes de plantes et les ossements animaux, tout comme les 52 datations radiométriques renvoient à la fin du Néolithique pré-céramique A levantin (PPNA). La présence d'un bâtiment communautaire, plusieurs fois reconstruit en quelques décennies, le confirme. Les villageois pratiquaient la cueillette et cultivaient l'amidonnier et l'engrain sauvages, récemment importés du continent. Ils chassaient un petit sanglier endémique, seule espèce de grand mammifère attestée sur l'île à cette époque, et, secondairement, des oiseaux. Poissons et coquillages marins n'étaient pas consommés. Des chiens domestiques, des souris et des chats de souche continentale vivaient dans le village. Les vestiges de cette communauté d'agriculteurs-chasseurs témoignent de l'extension précoce du premier Néolithique du Proche-Orient et d'une maîtrise insoupçonnée de la navigation. Il enrichit de manière substantielle nos connaissances sur la transition néolithique en Méditerranée.

07/2023

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Sources chrétiennes

Les miracles de saint Martin. Edition bilingue français-latin

D'une famille sénatoriale de Clermont-Ferrand, Grégoire devient évêque de Tours en 573 et un personnage influent dans l'Eglise et les Royaumes mérovingiens, jusqu'à sa mort en 594. Ses écrits sont importants pour l'histoire de son époque : entre autres, 10 livres de l'Histoire des Francs, le De cursu stellarum ratio, ouvrage liturgique, 8 livres de Miracles. Les 4 livres des Miracles de saint Martin (De uirtutibus sancti Martini) forment en effet les livres III à VI d'un grand recueil de Miracles en 8 livres. Dans le 1er livre, Grégoire consigne quelques-uns des miracles du Christ, des apôtres et de martyrs, dans le livre II, ceux de saint Julien, dans le livre VII, la vie de quelques bienheureux, dans le livre VIII, les miracles de quelques confesseurs. Dans ce plan, la place de saint Martin est donc majeure. Universellement connu encore aujourd'hui comme ce soldat romain qui donna un jour la moitié de son manteau (l'autre moitié appartenait à l'armée) à un homme transi de froid, saint Martin a été l'apôtre de la Gaule et l'un des pères de la vie monastique en Occident (il a fondé les abbayes de Ligugé et de Marmoutier). Il a inspiré de nombreux écrivains latins, en particulier, dès le Ve siècle, Sulpice Sévère (Vie de saint Martin - devenu un classique ; Gallus ou Dialogue sur les " vertus " de saint Martin) et le poète Paulin de Périgueux (Vie de saint Martin , en vers). Prenant le relais de Paulin de Périgueux qui, au chant VI de sa Vie de saint Martin, avait consigné, durant l'épiscopat de Perpetuus (458/9-488/9), une série de miracles posthumes procurés par Martin, Grégoire de Tours s'est quant à lui assigné pour tâche de collecter et publier ceux advenus depuis lors et tout particulièrement depuis sa consécration à l'épiscopat en 573. Sur les 207 chapitres que comptent au total les quatre livres du De uirtutibus s. Martini, 200 ont trait à une intervention posthume de Martin au sujet de laquelle Grégoire se porte personnellement garant. A partir de 573 donc et jusqu'à la veille de sa mort en 594, il déroule, année après année, une chronique des événements miraculeux opérés principalement à Tours, la cité martinienne vers laquelle accourent les pèlerins : ces derniers viennent chercher l'aide d'un thaumaturge, tout particulièrement réputé comme médecin. Cependant, les guérisons obtenues ici-bas par le confesseur sont autant de " signes " préfigurant les réalités éternelles : de même, par exemple, qu'ici-bas il délivre les corps des paralytiques des contractures qui les bloquent, de même, il libérera des entraves du péché les âmes des défunts au jour du Jugement dernier. A la fois pasteur et historien méthodique, Grégoire a eu soin dès l'abord de prémunir ses lecteurs, et contre les dérives de l'hagiolâtrie, et contre les assauts du doute, grâce à l'ample préambule qui, constitué du prologue et des six premiers chapitres du livre I, donne sens à l'ensemble de l'ouvrage. Dans cette démonstration, tout découle du principe énoncé dès la première phrase : Dieu est l'unique auteur des miracles, dont Martin, de même que les autres saints, n'est que l'instrument, ce qu'il fut de son vivant et - plus difficile à concevoir - le demeure après sa mort. Ecrits dans un latin empreint de simplicité, les Miracles de saint Martin constituent un document majeur pour le culte du saint au VIe siècle, à Tours et au-delà.

06/2023

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Ecrits sur l'art

L'art, c'est la vérité absolue. Notes et aphorismes

Les propos, aphorismes, et phrases éparses du sculpteur Constantin Brancusi se trouvent pour la première fois rassemblés dans ce volume. Qui est, de ce fait, d'une importance essentielle pour la recherche en histoire de l'art, mais aussi pour quiconque souhaite approfondir la connaissance de cette oeuvre qui fut à la pointe du modernisme, dans la première moitié du XXe siècle. Le sculpteur roumain naturalisé français n'a cessé d'écrire, dans sa langue maternelle mais aussi en français, d'une plume concise et vibrante ? : sur des pages de carnets, des bouts d'enveloppes, des papiers volants. Ce sont ces notes d'atelier que nous donne à lire l'édition érudite de Doïna Lemny, historienne de l'art et conservatrice au Centre Georges Pompidou. Cela s'inscrit dans le sillage d'une recherche et d'une passion de longue date, dont témoignent plusieurs ouvrages : entre autres, avec Marielle Tabart, Brancusi, L'Atelier - la collection, Paris, aux éditions du Centre Pompidou en 1997, et La Dation Brancusi - Dessins et archives, aux mêmes éditions, en 2003. Si divers "? propos ? " de Constantin Brancusi avaient été publiés de son vivant, notamment dans les catalogues des deux expositions que Marcel Duchamp organisa pour son ami à la Brummer Gallery de New York en 1926 et en 1933, ses écrits se trouvent ici rassemblés pour la première fois de manière rigoureuse, et exhaustive, autant qu'il est possible de l'être. Après avoir parcouru les archives conservées dans le Fonds Brancusi à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Georges Pompidou, Doïna Lemny a pris la décision de les reclasser selon leur contenu ? : écrits autobiographiques, aphorismes, écrits sur l'art, réflexions sur la vie, historiettes, écrits divers, dont un scénario de film, écrits en roumain... C'est ce classement qui dicte les noms des différents chapitres de ce livre, dont certains reprennent des formules de l'artiste lui-même ? : "? Aphorismes ? ", "? Essais d'autobiographie ? ", "? Ecrits sur l'art ? ", "? Ecrits sur la vie ? ", "? Ecrits divers ? ", "? Essais littéraires ? ". Ainsi les Ecrits sur l'art de Constantin Brancusi seront-ils une excellente initiation à son univers esthétique, éthique, voire ésotérique, alors qu'une grande exposition lui sera consacrée au Centre Georges Pompidou au printemps 2024. Sa langue maternelle étant le roumain, Constantin Brancusi n'avait certes pas la même aisance à manier le français que ses amis français Marcel Duchamp ou Henri-Pierre Roché, et cette édition est d'ailleurs fidèle à ses maladresses et à ses ratures, qui participent de la dimension incisive et sauvage de sa pensée. Mais il s'était constitué un univers philosophique cohérent et fascinant, fondé sur son expérience singulière de la vie et de la création. Comme le note Doïna Lemny dans son éclairante introduction, "? tous ceux qui ont rencontré Brancusi témoignent de leur admiration pour ses réflexions, parfois résumées sous forme d'aphorismes, sur la vie, sur l'art, sur la création, qu'il énonçait et qui prenaient une charge émotionnelle lorsqu'elles résonnaient dans l'ambiance mystérieuse de son atelier. ? " Ces notes d'atelier témoignent aussi bien de considérations morales que de considérations esthétiques, notamment à propos de la forme des pyramides égyptiennes, dont l'enseignement était pour lui inépuisable ? : "? Dans mon monde, il n'y a plus de lutte pour un place plus haute - la pyramide est démolie, et le champ est infini. Ici chacun est avec ce qu'il est venu : à sa place, il n'est ni plus grand, ni plus petit ; il n'a ni plus de mérite, ni plus de défaut, il est ce qu'il est, ce n'est pas lui qui s'est fait. ? " Qui plus est, ces notes témoignent non seulement d'une exigeante quête personnelle, mais aussi de l'atmosphère artistique parisienne qui a vu naître le courant moderniste. L'atelier de Constantin Brancusi était un lieu de rencontre, dans les années 1920, pour Marcel Duchamp, Francis Picabia, Tristan Tzara, Erik Satie, "? qui improvisaient là de vrais débats sur l'art, la vie culturelle, la musique, Dada ? ", comme le rappelle Doïna Lemny. La plupart ont laissé des notes rapportant les propos du sculpteur, qui furent publiées plus tard, dans des magazines de l'époque ou des livres de souvenirs. C'est pourquoi à cette présente édition des écrits de l'artiste s'ajoutent quelques textes historiques importants, publiés de son vivant par des amis, écrivains, artistes et journalistes, qui l'ont bien connu, qui ont pu s'entretenir avec lui, et qui déjà s'étaient fait les passeurs de sa parole ? : Paul Morand, Roger Vitrac, Dorothy Dudley, Irène Codréano, Marcel Mihalovici, Beatrice Wood.

04/2024

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Rock

the doors

Un chanteur charismatique, un groupe mythique, une histoire torturée et un dernier album remarquable : LA Woman. "We want the World and we want it nom" clame Jim Morrison Comme Jimi Hendrix, les Doors ont eu une carrière météorique de quatre années d'existence, plus fructueuse que le Voodoo Child, avec sept albums officiels au compteur et une notoriété folle ne s'arrêtant pas à leur Amérique natale. Les frasques de Jim Morrison ont traversé l'Atlantique comme une trainée de poudre et ont séduit les jeunes gens du monde entier, épris de liberté sexuelle. De plus, le groupe avait été signé par Jack Holzman, patron du label Elektra. Ce qui un gage de qualité et une raison supplémentaire de s'intéresser aux Doors. L'histoire commence en 1966 à Los Angeles et la provocation devient le lot quotidien du groupe sur scène. Toutefois c'est autour de la méditation transcendantale et des enseignements du Maharishi Mahesh Yogi que ce sont retrouvés Ray Manzarek, pianiste, John Densmore, batteur et Robbie Krieger guitariste. La poésie et le mysticisme que développe Jim Morrison les fascinent et les Doors s'imposent alors entre expérimentation et psychédélisme. Après des débuts au London Fog sur Sunset Strip, ils rejoignent le Whisky A-GoGo ou le côté baroque et insolite de Jim Morrison séduit autant qu'il dérange. Les concerts deviennent alors une cérémonie entre imprécations sataniques et insultes contre les forces de l'ordre. La provocation trouvera son paroxysme lors d'un concert à Miami en mars 1969 lorsqu'il exhibera ses parties intimes s'attirant les foudres du FBI. Des albums mythiques, avec L. A Woman en joyau ultime, jalonneront une courte carrière qui se terminera dans une baignoire à Paris le 3 juillet 1971. Jim Morrison est le troisième dans l'histoire à arborer un pantalon de cuir après Gene Vincent et Vince Taylor, laissant clairement apparaître ses organes génitaux. Ce qui concourt à faire de lui une icône sexuelle. Le garçon avait tout compris. D'une maturité exceptionnelle pour son âge, il allie un certain charisme, le mysticisme et la provocation, trois idiomes illustrant le futur triptyque " Sexe, drogue et rock'n'roll'. Avec son image de poète et de rebelle, il se veut aussi le porte-parole et la conscience de toute une génération. La musique envoûtante des Doors avec l'orgue de Manzarek , la guitare tranchante de Robby Krieger, le beat imperturbable de John Densmore et le chant langoureux et masculin de Jim, fait de ce quatuor l'équation parfaite. Plus de cinquante ans après la mort de son leader, le culte de Jim Morrison est bien vivant en France et à travers le monde. Ce que témoigne la discographie enrichie par le label Bright Midnight Records année après année. Voici donc à travers la discographie des Doors et des élans solitaires de chacun des membres fondateurs l'histoire écrite par Gilles Scheps etc Serge Kaganski, d'un des plus grand groupe de rock que l'Amérique puritaine ait enfanté. Comme le disent nos amis anglais " Warning, the Lizard King is buried at Père-Lachaise " Enjoy it !

11/2023

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Bretagne

Vannes

Nouveau guide de la collection Ville et Pays d'Art et d'Histoire consacré à la ville de Vannes. Six itinéraires (Vannes médiévale ; la ville maritime et commerçante ; le faubourg Saint-Patern ; la cité du XIXe siècle ; la ville moderne ; escapades en pays vannetais), conduisent le lecteur à parcourir la ville et à comprendre son histoire. Cité d'implantation plurimillénaire, Vannes a connu ses heures de gloire entre le Moyen Age et le XVIIIe siècle et son patrimoine bâti témoigne de l'aura qui a été la sienne. Si elle garde peu de traces de la présence romaine à Darioritum, elle a su préserver des édifices et des traces de sa longue histoire. Capitale de la Bretagne au temps des ducs, avant d'être supplantée par Nantes puis par Rennes, elle demeure jusqu'au xviiie siècle une ville et un port important, et accueille pendant deux décennies le Parlement de Bretagne, exilé de Rennes par Louis XIV. Son étoile pâlit avec l'essor de Lorient et le développement du commerce vers l'Asie, qui lui échappe. Ceinturée par des murailles qui rappellent son passé militaire, Vannes se développe au-delà de son centre, en particulier vers certains faubourgs comme le quartier Saint-Patern, lieu d'implantation initial de la cité, et le port. Car la ville est sans conteste tournée vers la mer, mais aussi, en tant que centre du pouvoir local à différentes période, vers la terre. Et la présence de nombreux sites historiques majeurs autour de la cité (Gavrinis, Suscinio, la presqu'île de Rhuys, etc.) souligne son importance et son attractivité dans l'histoire bretonne depuis l'Antiquité. Aujourd'hui, Vannes a conservé une atmosphère délicieuse que distillent des milliers de détails, maisons à pans de bois et à encorbellement, statues postées sur les façades ou portes fortifiées, dont on découvre la présence et le charme avec émerveillement. Ce guide convie le promeneur curieux à une découverte thématique de la cité. Six itinéraires (Vannes médiévale ; la ville maritime et commerçante ; le faubourg Saint-Patern ; la cité du XIXe siècle ; la ville moderne ; escapades en pays vannetais), conduisent le lecteur à parcourir et à comprendre cette ville au visage changeant et pourtant si harmonieux. Une invitation à la flânerie, entre histoire, modernité et mer. Villes et Pays d'Art et d'Histoire Un label du ministère de la Culture et de la Communication Faire connaître un territoire dans sa dimension patrimoniale, architecturale et urbaine, tel est l'objectif du réseau des Villes et Pays d'art et d'histoire. De l'Antiquité au XXIe siècle, le patrimoine bâti comme le patrimoine naturel, dans leur composante esthétique autant que sociale, fournissent un terrain de découvertes et d'échanges privilégié. Que vous soyez seul ou en groupe, en famille ou avec votre classe, touriste de passage ou habitant du lieu, les animateurs de l'architecture et du patrimoine ainsi que les guides conférenciers - personnel qualifié - organisent visites, circuits et animations pour vous révéler les multiples facettes de la ville et de ses alentours. Aujourd'hui, 186 Villes et Pays d'art et d'histoire engagés dans cette démarche peuvent se prévaloir du label attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, gage d'excellence pour le public, qui fait la force et le dynamisme de ce réseau. Pour en savoir plus sur les Villes et Pays d'art et d'histoire, tapez www. vpah. culture. fr

11/2021

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Art contemporain

Art Cruel

Au printemps 2022, le Musée Jenisch Vevey proposera aux publics une exposition intitulée Art cruel. Cette manifestation sera placée sous le commissariat de l'historienne de l'art Claire Stoullig, ancienne conservatrice et directrice de grands musées suisses et français et éminente spécialiste de l'art européen du XXe siècle. A cette occasion, elle sera assistée par Emmanuelle Neukomm, conservatrice Beaux-Arts au Musée Jenisch Vevey. L'expression "art cruel" provient du titre d'une exposition qui s'est tenue à Paris en 1937 en gage de soutien aux événements liés à la Guerre d'Espagne. Dans les imaginaires collectifs d'hier et d'aujourd'hui, "l'art cruel" renvoie à un nombre impressionnant d'images qui jalonnent l'histoire de l'art. Crucifixions, martyres, blessures, scènes de supplices et massacres ont traversé les siècles. La création contemporaine explore elle aussi cette thématique. Si la perception de la cruauté a fortement évolué au fil du temps, ses représentations se voient en partie banalisées de nos jours. Largement diffusée sur Internet et les réseaux sociaux, l'image cruelle et violente glace le spectateur autant qu'elle suscite l'indifférence. De Freud au Marquis de Sade - pour qui la cruauté était inhérente à l'humain -, les réflexions autour de la face cruelle du monde se sont développées époque après époque. En dévoiler la violence a constitué un défi permanent que les artistes ont tenté de relever, en montrant la cruauté nue ou maquillée dans des représentations religieuses, historiques ou encore mythologiques. A toutes les périodes, l'artiste est le témoin de la brutalité, et parfois même la victime. Pour autant, peut-il ou doit-il tout dire, tout montrer, en matière de cruauté ? Existe-t-il des limites à la liberté d'expression ? Au travers d'une sélection de 150 à 200 pièces issues des collections du Musée Jenisch Vevey et d'institutions de renom, suisses et étrangères, l'exposition se proposera ainsi de questionner les multiples dimensions de l'art cruel. Des oeuvres puisées aussi bien dans l'art de la Renaissance que dans l'art contemporain seront mises en dialogue à cette occasion - allant des crucifixions de Dürer et Rembrandt, en passant par les fameuses séries de Goya et Callot évoquant les horreurs de la guerre, jusqu'au Chien andalou de Luis Bunuel et aux saints martyrs de Françoise Pétrovitch. L'exposition placera au centre du propos les deux médiums qui définissent l'identité du Musée Jenisch Vevey depuis plus de trente ans : l'estampe et le dessin. Outre les arts graphiques, il s'agira d'enrichir et de diversifier la sélection présentée à l'aide de quelques peintures, sculptures, objets, installations et films emblématiques. Tout en poursuivant l'objectif de valoriser les fonds du Musée Jenisch Vevey, de même que des prêts exceptionnels, l'exposition Art cruel se penchera par ailleurs sur un véritable enjeu sociétal : la violence et la cruauté, sous toutes leurs formes, font l'objet d'une actualité constante à travers le monde. Le Musée Jenisch Vevey a à coeur de s'inscrire dans le présent et de porter un regard sur l'évolution de nos sociétés. En ce sens, ce projet s'adresse à un large public ; il veillera naturellement à respecter les sensibilités des uns et des autres, y compris des plus jeunes visiteurs.

04/2022

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Théâtre

Puzzle Hôtel

Le réceptionniste de l'hôtel, accueille un habitué qui a réservé une chambre et donné rendez-vous à sa fiancée devant l'établissement. Albert, le client, raconte qu'il vient d'être confronté à un fou, un mec qui lui a adressé la parole dans les transports en commun ! Henri, à l'écoute, mais interrompu par les plaintes téléphoniques incessantes du 226, confie qu'il attend quelque chose d'énorme, qui va arriver forcément... Une star de la chanson est déconcertée par la fille qu'il a ramené dans son lit : les journalistes qui assaillent l'hôtel ne sont pas là pour lui, mais pour elle. En effet, elle vient de gagner un grand prix littéraire... Albert et sa fiancée entrent dans une chambre d'hôtel. C'est la chambre dans laquelle il a perdu sa virginité et il tient à raconter à Dorothée sa première fois dans les moindres détails... Marion, qui aime son mari, lui a donné rendez-vous dans la chambre où elle le trompe avec Eléonore. Cette dernière attend enfermée dans la salle de bain. Après avoir compris l'infidélité et l'homosexualité de son épouse et ne pouvant accepter une telle situation, il quitte les lieux. Mais, en absence de Marion, il revient afin de faire un marché avec Eléonore... Equipée pour la plage dans sa chambre d'hôtel, Lola téléphone à ses proches afin de leur faire croire qu'elle est partie s'éclater à Majorque. C'est sa façon de voyager. Henri est son complice habituel, il consulte les guides touristiques et lui déniche des cartes postales. Mais cette fois, il en a assez... Le butin d'un hold-up a été dissimulé dans la chasse d'eau des toilettes d'une des chambres de l'hôtel par un des voleurs, mort en essayant d'échapper à la police. Sa compagne et l'un de ses complices, Pierre, sont venus récupérer les bijoux. Mais il s'avère que ces deux-là s'aiment, sans s'être encore déclarés... Elisabeth et Georges se sont rencontrés depuis peu et sont venus dans cette chambre d'hôtel pour la bagatelle. Pendant qu'il prend sa douche, elle découvre dans la presse l'existence d'un serial killer dont le signalement correspond à Georges. Dès que ce dernier sort de la salle de bain, c'est elle qui s'y enferme, puis en ressort armée d'une paire de ciseaux à ongles, l'accusant d'être le tueur. Suite aux dénégations de Georges, elle avoue avoir plaisanté. Il lui reste alors à se faire pardonner sa mauvaise blague... Deux inspecteurs de police sont en planque dans une chambre d'hôtel. L'un est débutant tandis que l'autre essaie de lui inculquer quelques trucs du métier. Ils recherchent un psychopathe qui s'en prend aux femmes. Une envie pressante oblige le bleu à quitter son poste d'observation un instant, pendant que l'autre s'est assoupit... Lors d'un voyage pas très bien organisé, Claudie et Marie se retrouvent obligées de partager la même chambre. Cela ne dérange nullement la première, tandis que la seconde, fâchée, demeure très froide. Malgré cela, Marie s'endort à l'écoute des anecdotes aussi interminables qu'inintéressantes de Claudie... Cette dernière, fort indiscrète, découvre plus tard dans les affaires de l'autre des indices qui lui font imaginer qu'elle cohabite avec une tueuse à gage... Le 226 est un drôle de représentant : il vend des identités. De plus il semble qu'il ait de graves absences au point de s'effacer réellement : "d'abord le son et puis l'image". En fait, il finit par se figer, assis sur son lit, yeux ouverts. Et c'est ainsi que le découvre Henri, venu le dépanner. Profitant alors de la situation, sur les conseils de Mike, il le dépouille et quitte l'hôtel, une petite fortune en poche...

03/2019

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Critique littéraire

Oeuvres morales. Tome 2, Traites 10-14, Edition bilingue français-grec ancien

Résumé des traités :Consolation à Appolonios Préambule : le moment propice à une consolation Ni insensibilité, ni excès dans la douleur Dans le malheur se comporter virilement Inconstance Obéir à la raison et se préparer aux vicissitudes de l'existence La mort n'est pas un mal, le cycle du devenir La sagesse socratique, la mort n'est peut-être qu'un sommeil La mort nous délivre de l'esclavage du corps La mort est la récompense de la piété La mort délivre de toutes les peines La mort prématurée La plus belle vie n'est pas la vie la plus longue Soumission aux dieux S'affliger est égoïste Les pleurs ne peuvent pas être éternels Se préparer à l'infortune Les excès dans le deuil sont indignes d'un grec La mort prématurée n'a rien d'affligeant La vraie façon d'honorer les morts Un deuil éternel n'est pas raisonnable La mort est préférable à la vie La vie nous est seulement prêtée Les leçons de la sagesse delphique Attitude insensée de ceux qui gémissent, méfaits des poètes La vie est brève, il faut l'utiliser à autre chose qu'à gémir Exemples de constance dans le malheur Eloge du défunt Le défunt est entré dans le bonheur éternel Mythe platonicien du «Gorgias» sur la vie future Epilogue Préceptes de Santé Préambule : médecine et philosophie Premier conseil : maintenir chaude les extrémités Second conseil : s'habituer au régime alimentaire des malades Précepte essentiel : la mesure Savoir refuser Ne pas manger sans faim ni boire sans soif N'accorder au corps que des plaisirs naturels Le plaisir même a besoin de la santé Il ne faut pas attendre d'être malade pour être tempérant L'excès favorise la maladie Tenir compte des symptômes Le plaisir que procure la nourriture dépend de notre santé Contre un régime trop rigoureux Observer tous les signes prémonitoires Leçons à tirer de nos amis malades Exercices recommandés aux intellectuels Préférer les bains chauds aux bains froids Préceptes concernant la nourriture Préceptes concernant la boisson Nobles moyens des intellectuels pour dominer leurs appétits Occupations appropriées après le repas Eviter vomitifs et purgatifs Pas d'abstinences strictes et à dates fixes Ni oisiveté ni surmenage Ménager le corps sans passer d'un extrême à l'autre Il faut se connaître et savoir régler soi-même son régime Nécessité de l'harmonie de l'âme et du corps Préceptes de mariage Plutarque à Pollianos et à Eurycide Dédicace et prélude Le coin, symbole du charme de la jeune épouse L'asperge symbole de l'intimité Eviter les premiers heurts La flamme de la passion doit pénétrer jusqu'à l'âme Ne pas se contenter de la volupté La femme ne doit pas rendre l'homme insensé pour le dominer Pasiphaé, symbole de la luxure Le mari ne doit pas non plus abaisser sa femme La femme ne doit être visible qu'en présence de son mari La pudeur, gage de l'amour L'harmonie dans le couple Persuader par la douceur Ne pas se quereller devant autrui La femme doit accorder son humeur à celle de son mari L'homme, lui doit associer sa femme à ses plaisirs honnêtes L'homme ne doit pas associer sa femme à ses excès Le mari inspire ses propres penchants à sa femme Réserve de la femme dans les rapports conjugaux La femme ne doit avoir que les amis et les dieux de son mari Tout doit être commun aux époux Les amours chastes apportent le bonheur, les autres le malheur Les petits désaccords continuels ruinent la vie commune Les qualités morales, jointes aux autres avantages, rendent la femme invincible Sans les qualités morales, les avantages matériels ne sont rien La vertu a plus de prix que la beauté La dignité, vraie parure de la femme La dignité doit rester aimable L'excès de gravité vaut toutefois mieux que l'excès de hardiesse Privée de bijoux, la femme préfère rester chez elle La femme doit cacher ses paroles comme son corps La femme ne doit se montrer et parler qu'avec son mari L'homme doit commander, mais avec tendresse La véritable union est une fusion totale La femme ne doit pas nuire à l'affection du mari pour sa mère La femme doit s'attirer l'affection de ses beaux-parents La femme doit calmer avec douceur les colères du mari Le lit conjugal, terrain de réconciliation Le lit conjugal pour ignorer les querelles La femme ne doit pas écouter les méchants propos La femme ne doit pas songer à se séparer de son mari Il ne faut pas souiller le mariage, fécondation sacrée L'homme doit faire régner l'harmonie Le mari ne doit pas exciter la jalousie de sa femme La femme, elle, doit éviter se qui irrite son mari La femme légitime doit briller par ses vertus Le mari doit avoir le plus grand respect pour sa femme Péroraison : Mari et femme doivent s'abstenir d'un luxe excessif Le mari doit se cultiver et instruire sa femme La vertu, suprême parure de la femme, lui apporte aussi la gloire et le bonheur Le Banquet des Septs Sages Prologue En route pour le banquet L'arrivée chez Périandre Le banquet Propos sur le gouvernement des Etats Le gouvernement domestique Le gouvernement de l'univers : la Providence divine Conclusion De La Superstition Sources de l'athéisme et de la superstition La superstition ajoute la crainte à l'erreur La crainte des dieux harcèle l'homme, même dans le sommeil Pas de refuge pour le superstitieux, même dans la mort Mieux vaut être athée que superstitieux, aveugle que fou La superstition transforme le bien en mal Comportements différents de l'athée et du superstitieux Le superstitieux ne fait qu'aggraver ses maux Dans la joie également, le superstitieux est malheureux La superstition plus impie que l'athéisme Le superstitieux, ennemi des dieux est un athée qui n'ose pas l'être La superstition favorise l'athéisme Rien n'est pire qu'une religion monstrueuse Il faut rejeter la superstition, non pour l'athéisme mais pour la piété.

01/2003

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 377, janvier-mars 2021 : La RLC a 100 ans

Daniel-Henri PAGEAUX, Regards sur cent ans de comparatisme On a souhaité donner d'abord, de façon tout à la fois précise et synthétique, un historique de la RLC, en insistant sur les orientations intellectuelles, voire philosophiques qui ont présidé à sa fondation, puis en donnant un panorama aussi détaillé que possible des questions et des thèmes abordés, en particulier à partir des numéros dits "spéciaux" . En un siècle, la RLC a su tenir, tant au plan national qu'international, un rôle et une fonction de tribune, de lieu permanent d'échanges, de propositions et de réflexions. Bernard FRANCO, Fernand Baldensperger et les premières définitions de la littérature comparée Dans le tout premier article de la Revue de Littérature Comparée publié peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Fernand Baldensperger propose une définition de la littérature comparée imprégnée d'un idéal humaniste qui a traversé l'histoire de la discipline. Il la rapproche de la méthode de l'histoire littéraire prônée par Lanson et de l' "histoire comparée des littératures" évoquée par Joseph Texte, dans une relation ambivalente d'opposition avec la méthode des parallèles. Une telle conception est proche des origines romantiques de la discipline, qu'il s'agisse des premières définitions de la littérature comparée chez Ampère ou du relativisme esthétique propre à la critique romantique en général. Mais dans sa volonté d'embrasser les sciences humaines, Baldensperger défend également une conception de la discipline bien plus moderne qu'on ne l'a souvent dit. Francis CLAUDON, Fernand Baldensperger (1871-1958). Retour sur une ambition F. Baldensperger (1871-1958), premier directeur de la RLC, a laissé des mémoires. Une vie parmi d'autres (1940) comporte bien des indications intéressantes. L'expérience de l'étranger s'est faite, pour lui, vers 1880-1890, à Saint- Dié et à Zurich, par et contre l'Allemagne du Reich wilhelminien. D'autre part Baldensperger s'est élevé contre une certaine myopie intellectuelle de l'époque. Sa carrière s'est développée grâce à des appuis politiques (L. Liard, S. Charléty, M. Barrès), ses emplois, (Strasbourg en particulier, au moment de la fondation de la revue) ont été des choix calculés. Sa conception des "interrelations littéraires" s'inscrit dans la tradition historiciste de Taine ; elle diffère, sans l'exclure, de celle, formaliste et esthétisante, de ses contemporains germaniques (Walzel, Jolles). Pierre BRUNEL, Paul Hazard (1878-1944) Trop tôt disparu, Paul Hazard a fait une brillante carrière, qui l'a conduit au Collège de France en 1925 et à l'Académie française en 1940. Originaire du Nord, il a été attiré par l'Italie et il est devenu le maître des études sur les littératures du Midi, mais sans jamais perdre le contact avec ses origines tant comme écrivain que comme comparatiste. Plus jeune que Fernand Baldensperger et à certains égards pouvant être considéré comme son disciple, il a été choisi par lui pour diriger, à sa fondation même en 1921, la Revue de littérature comparée. Elle lui doit beaucoup, même si, très respectueux de celui qui présida à ses destinées de comparatistes, il tendait à s'effacer derrière lui. Il a d'ailleurs, après 1935, assuré une continuité indispensable et, grand voyageur, comme Baldensperger, il s'est comme lui, largement ouvert au monde. Etienne CROSNIER, Paul Hazard, l'amour d'une vie pour les littératures du Nord Né à Noordpeene, près de Dunkerque, Paul Hazard (1878-1944), ancien élève de l'ENS et agrégé de Lettres classiques, est considéré aujourd'hui comme le grand spécialiste de la littérature italienne du XVIIIe siècle. Sa thèse de doctorat, La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815), en est la pierre angulaire. Mais Paul Hazard ne s'est jamais détourné de ses premières amours, les littératures nordiques. Il met ainsi en lumière, dans "L'invasion des littératures du Nord dans l'Italie du XVIIIe siècle" (RLC, 1921), l'influence et la modernité des oeuvres d'Ossian, Shakespeare et Goethe. Avant de nous surprendre avec un essai, Le Charme d'Andersen (1930), qui révèle, au-delà de son attachement aux littératures enfantines, l'humanisme profond de l'enseignant et du chercheur qu'il n'a jamais cessé de manifester dans ses écrits. William MARX, Comparatisme et nationalisme au lendemain de la Grande Guerre Fondée au lendemain de la Première Guerre mondiale dans une Europe saignée et dévastée, la Revue de littérature comparée se donna pour mission d'ouvrir à un "nouvel humanisme" adapté à ce monde sortant à peine des cendres, et susceptible de retarder un feu qui ne demandait qu'à renaître. Or, dans un contexte marqué de nationalismes exacerbés, l'histoire comparée des littératures ne fut pas toujours considérée comme une entreprise neutre et pacifique. La Revue elle-même, qui fut dès le départ traversée de ces tensions, sut toutefois se doter d'un programme théorique suffisamment solide pour s'en délivrer. Yves CHEVREL, Vingt-cinq ans après : le recommencement Durant l'occupation de la France par les nazis, de 1940 à 1945, la direction de la RLC a décidé de ne pas publier la revue. L'année suivante en Grande-Bretagne parait, à Cardiff, une revue qui en assure l'intérim : Comparative Literature Studies. F. Baldensperger y publie, en 1945, un article où il revient sur les débuts de la RLC, en rappelant les espoirs soulevés par la fin de la "Grande Guerre" et en les confrontant aux réalités qui ont suivi. De son côté, J. -M. Carré titre "Recommencement" l'article de tête de la première livraison de la RLC à reparaître en 1946. Les deux articles, de tonalités différentes, manifestent l'un et l'autre la volonté de concevoir la littérature comparée comme une discipline au service d'un humanisme moderne. Véronique GELY, Les "femmes de lettres" dans les quatre premiers numéros de la Revue de littérature comparée La Revue de littérature comparée en 1921 reflète la difficile entrée des femmes dans le champ littéraire, aussi bien comme objets que comme sujets d'étude et d'analyse. Mécènes, étudiantes et chercheuses, les écrivaines sont peu visibles dans les titres des différentes rubriques. Elles sont toutefois bien présentes. La RLC mentionne et commente les travaux de chercheuses qui sont parfois citées comme des autorités. Le phénomène le plus marquant est la référence constante faite à "Madame de Staël" , véritable "mère fondatrice" de la littérature comparée. Jean CANAVAGGIO, Un maître des études hispaniques et sa collaboration en 1921 à la Revue de littérature comparée. Alfred Morel-Fatio (1850-1924) On doit à Alfred Morel-Fatio une brève contribution au premier numéro de la Revue de Littérature comparée. Le présent article, après en avoir résumé le contenu, retrace la carrière du fondateur des études hispaniques en France et s'emploie à montrer comment on peut comprendre qu'il n'ait pas donné une étude plus importante aux deux éditeurs de la revue. Chantal FOUCRIER, De She à L'Atlantide : une polémique questionnée par La Revue de littérature comparée en 1921 On connaît le succès remporté par L'Atlantide, roman que Pierre Benoit fit paraître en 1919 et qui valut à ce dernier l'accusation d'avoir plagié She, récit qu'avait publié Henry Rider Haggard en 1887. L'affaire ayant suscité un procès, la presse se divisa dans d'innombrables articles qui ont contribué à donner à la question judiciaire la portée d'un débat intellectuel. En 1921, la Revue de Littérature Comparée fit état de cette polémique comme point d'appui d'une réflexion sur l'exploitation des sources dans la création littéraire. C'est à ce titre qu'elle intégra l'analyse des deux romans qu'avait rédigée l'angliciste P. -H. Cheffaud à la demande de Pierre Benoit en 1920. Après avoir éclairé le type d'arguments développés dans ce texte-plaidoyer, la présente étude se propose de montrer que celui-ci trouve plusieurs échos dans les problématiques comparatistes du moment, telles que l'influence des oeuvres étrangères comme ferment de l'originalité dans les littératures européennes. Dominique MILLET-GERARD, Claudel - Dante 1921 Cet article étudie l'Ode jubilaire pour le six-centième anniversaire de la mort de Dante, composée par Claudel sur la suggestion de l'italianiste Henry Cochin et publiée dans le Bulletin du jubilé du Comité catholique français. L'Ode est évoquée à deux reprises dans la Revue de littérature comparée de 1921. Doublé - comme dans la Vita Nova - d'un texte en prose explicatif, ce long dithyrambe en vers libres, nourri de citations de Dante, est esentiellement constitué d'une double prosopopée, celle de Béatrice suivant celle de Dante, sur les thèmes de l'exil, de l'amour et de la Joie, ce qui en fait un palimpseste du Soulier de Satin. De fait, l'impact autobiographique de l'Ode apparaît manifestement au regard des Lettres à Ysé contemporaines, et récemment livrées au public. Célébration et comparaison semblent ici céder le pas à une discrète substitution.

08/2021

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Histoire ancienne

Fondation de villes

Cinq villes fondatrices : Dans le monde méditerranéen, la période antique s'avère fertile en création de villes mémorables en raison de la prédominance du modèle de la cité. Cellule de base de la vie quotidienne comme du système politique, la cité - polis en grec, civitas en latin - associe un territoire à une ville qui le dirige et l'organise. Structurellement, le fonctionnement politique stimule donc le dynamisme urbain. Bien des capitales prestigieuses de l'Antiquité ont laissé une trace émerveillée dans la mémoire des hommes, de Thèbes en Egypte ou Babylone en Mésopotamie à Carthage en Afrique ou Athènes en Grèce. Mais certaines de ces villes occupent une place plus éminente dans l'histoire à cause de leur caractère fondateur. Dans leur cas, la fondation urbaine représente aussi un épisode fondateur de la culture méditerranéenne, car ces villes vont être érigées en modèles et en références. Telle est la logique du choix de ce dossier. Fondatrice, la création de Jérusalem (vers 1000 av. J.-C.) l'est évidemment pour le peuple juif puisque la ville va devenir le point focal de sa religion et de sa culture. Même après la destruction du Temple par les Romains (70 ap. J.-C.), Jérusalem resta la référence suprême pour les juifs, qui exprimaient chaque année le désir d'y revenir, jusqu'à ce que le sionisme concrétise cette aspiration au XXe siècle. Mais elle le fut aussi pour les chrétiens, qui la considéraient comme la ville idéale et le centre du monde : au Moyen Âge, les cartes plaçaient toujours Jérusalem au centre de la terre. Seule Rome, fondée en 753 av. J.-C., tint une place comparable dans l'imaginaire occidental tout en exerçant une influence concrète beaucoup plus grande dans le domaine de l'urbanisme. Au sein de l'empire romain, de nombreuses villes s'inspirèrent, de près ou de loin, de son plan et de ses monuments. L'installation de la Papauté en fit la capitale du catholicisme. A la Renaissance, la redécouverte de la culture antique en réactiva le modèle urbanistique de même que l'éducation humaniste diffusa largement les épisodes les plus fameux de sa fondation, qui portaient une certaine vision de la cité et de ses valeurs. Un tel rôle justifie amplement la présence de deux chapitres consacrés à la " Ville éternelle ". Dans le domaine de l'urbanisme, Alexandrie, fondée en 332 av. J.-C., exerça une influence comparable car son plan géométrique s'imposa rapidement comme une référence. Aboutissement de la ville grecque, elle laissa aussi le souvenir d'une grande capitale culturelle, symbolisé par sa Bibliothèque, récemment reconstruite. Constantinople, fondée entre 324 et 331 (la seule de ce dossier érigée après Jésus-Christ) lui succéda comme cœur de la culture grecque mais elle se voulait surtout l'héritière de Rome. Elle devint au Moyen Âge " la ville " par excellence aux yeux du monde orthodoxe, spécialement slave, mais aussi des musulmans, qui rêvaient de la conquérir. La réalisation de ce rêve en 1453 scella la fin d'une époque - le Moyen Âge -, mais ne remit pas en cause la fonction de pont entre l'Orient et l'Occident remplie par la ville. Plus modestement, à l'échelle de la France, Marseille, fondée vers 600 av. J.-C., joua un rôle analogue en servant de lieu de contact entre le monde grec et la Gaule. Au sens strict, elle fut la première ville de la France. Les récits : entre mythe et réalité : Il ne faut pas s'y tromper : les récits de fondation urbaine sont des mythes, tels que l'Antiquité les concevait, c'est-à-dire des histoires dévoilant la nature ou le sens d'une institution ou d'une pratique. Mais en l'occurrence, ces mythes présentent une forme historique. En règle générale, les sources littéraires sur le sujet sont des ouvrages historiques, histoires générales ou biographies de grands hommes. Dans certains cas, elles appartiennent au genre classique de l'histoire civique, l'histoire d'une cité. L'Histoire romaine de Tite-Live en est évidemment une version amplifiée et les mythes sur la fondation de Constantinople ont été rassemblés dans la collection des Patria au Haut Moyen Âge. Même le récit sur la fondation de Jérusalem fait partie des " livres historiques " de la Bible, bien qu'une telle catégorisation appartiennent à la critique moderne. Si le Roman d'Alexandre, rapportant la création d'Alexandrie, apparaît à nos yeux clairement romanesque, il n'en prétend pas moins être un récit historique. La distance temporelle entre ces sources et l'époque de la fondation trahit toutefois la dimension mythique de ces récits. Si les récits sur Constantinople sont rédigés un à deux siècles après la fondation, ceux sur Rome et Marseille en sont éloignés de six à sept siècles. S'il faut en croire l'interprétation actuelle, les passages de la Bible sur Jérusalem se seraient stabilisés sous le roi Josias, à la fin du VIIe siècle av. J.-C., soit quatre siècles plus tard. Il n'en découle pas pourtant que ces récits soient des inventions pures et simples. Les auteurs disposaient eux-mêmes de sources d'origines diverses, plus ou moins proches des faits, disparues de nos jours. S'il date du IIe siècle ap. J.-C., le Roman d'Alexandre est en fait le remaniement d'un texte du IIIe siècle av. J.-C., et les historiens romains de l'époque augustéenne se sont appuyés sur les écrits des " annalistes " de la République. Ces sources véhiculaient d'ailleurs des versions contradictoires perceptibles dans le récit, même si celui-ci cherche en général à élaborer un discours unifié et cohérent. Cet ancrage dans la réalité historique se vérifie dans la confrontation du récit avec les restes archéologiques. Contrairement à une idée reçue, on ne note pas de contradiction systématique. La découverte d'un mur du VIIIe siècle autour du Palatin et de traces d'habitat du VIe siècle sur la butte Saint Laurent confirme les datations des récits mythiques sur Rome et Marseille. Seul le cas de Jérusalem offre un contraste marquant. Le niveau du Xe siècle n'a livré aucune trace de palais ou de temple correspondant aux grandioses constructions attribuées par la Bible à David et Salomon. Cette " compatibilité " globale des récits avec l'archéologie ne doit pas cependant amener à une croyance naïve dans la véracité du mythe. Les éléments historiques y ont été réélaborés dans le cadre d'un discours dont la finalité n'est pas la vérité historique. Une création continue : De prime abord, tous ces récits présentent une vision unitaire de la fondation urbaine. La ville a été fondée en une journée par un fondateur identifié et nommé, à la suite d'une décision mûrement réfléchie. Le jour précis est souvent connu - c'est le cas pour Rome, Alexandrie ou Constantinople -, ce qui permet de fêter l'anniversaire de la ville et de tirer son horoscope. Car les villes sont analogues à des personnes pour les Anciens. La personne du fondateur marque très fortement l'identité de la cité même lorsqu'elle ne porte pas son nom : Jérusalem est la ville de David et Rome celle de Romulus autant qu'Alexandrie est la ville d'Alexandre et Constantinople celle de Constantin. Pourtant, le récit lui-même montre bien que le jour de la fondation n'est qu'un moment dans un processus beaucoup plus long. Jérusalem était une ville cananéenne avant que David ne la " refonde " et le processus de fondation ne se clôt qu'avec la construction du Temple, qui eut lieu d'ailleurs plus tardivement que la Bible ne le dit. Héritière de Troie, Rome fut précédée par deux fondations troyennes, Lavinium et Albe, et l'édification de la muraille par Romulus ne garantit pas encore son avenir. Seul l'enlèvement des Sabines lui procura les femmes nécessaires à sa reproduction. Il est possible que la fondation de Marseille par Gyptis ait été doublée par une nouvelle arrivée de colons un demi-siècle plus tard. Alexandrie n'était qu'une ébauche lorsqu'Alexandre l'inaugura et la ville fut réellement édifiée par les deux premiers souverains lagides. Quant à Constantinople, elle prit la suite d'une colonie grecque très ancienne, Byzance, et ne devint véritablement une " deuxième Rome " que sous le fils de Constantin. Toutefois, pour le récit, le jour de la fondation s'avère bien fondamental car il annonce la destinée future de la ville, en insistant sur les rites ou les présages advenus à ce moment-là. La farine mangée par les oiseaux d'Alexandrie ou le peuplement de Rome par les fugitifs des peuples voisins préfigurent le rayonnement universel de la première ou la domination impériale de la seconde. Le récit sur Constantinople offre la description la plus détaillée et la plus fiable des rites car certains étaient répétés lors de l'anniversaire un siècle plus tard. La ville doit évidemment sa destinée glorieuse à la protection divine, que ce soit l'Eternel (Jérusalem) ou Mars (Rome), Zeus/Sérapis (Alexandrie) ou Dieu (Constantinople). Dans le récit sur Constantinople, le merveilleux païen cède progressivement la place au merveilleux chrétien, glissement annonçant l'époque médiévale.

05/2012