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Hippolyte Auger

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Religion

Après le film « Des hommes et des dieux ». L'Autre enquête sur l'enlèvement et la mort des moines de Tibhirine

Un journaliste de La Stampa a pu s’entretenir longuement avec un haut fonctionnaire européen, naguère en poste à Alger et qui réside aujourd’hui à Helsinki. Il révèle (dans l’édition du 6/7/08) : « Les sept moines français séquestrés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 à Tibhirine par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne ». C’était à la mi-mai, après le crépuscule, l’hélico qui surveillait le maquis autour de Médéa, où l’armée ne s’aventurait plus guère à pied, avait repéré le feu d’un campement. Le colonel commandant l’opération, qui comportait deux hélicoptères, mitrailla le bivouac. Puis ils atterrirent à proximité. Le colonel appela alors son commandant de base à Blida : « Nous avons fait une idiotie, nous avons tué les moines. » Ainsi se conclut leur séquestration. On ne peut que s’étonner du peu d’écho que ces révélations ont rencontré dans la presse française, tous médias confondus ! Ouest-France et le Figaro international en ont rendu compte. Mais au-delà ? On s’en étonne d’autant plus que le Président Bouteflika fait partie des invités très courtisés du Président Sarkozy à la rencontre élyséenne du 13 juillet. Or, au moment où nous écrivons, la presse française ne semble pas s’intéresser au séisme que pourraient provoquer, dans les relations franco-algériennes, les révélations de la Stampa. Circulez, y a rien à voir ! Au Vatican, le cardinal Martino ( Justice et Paix ) a déclaré : « Les nouvelles hypothèses sur le meurtre des sept moines en Algérie sont surprenantes et inquiétantes. Et elles ne peuvent être liquidées a priori comme une pure fantaisie parce que ce ne serait pas la première fois que, sur le meurtre de religieux, seraient démenties des vérités d’Etat. » A quand une information judiciaire en France pour faire la vérité sur l’enlèvement et la mort de ces ressortissants français ? « Cela fait douze années que la mort de ces religieux reste enveloppée dans la réticence des institutions et dans l’indolence de la Justice » constate notre haut fonctionnaire. On ne saurait mieux dire !

11/2010

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Histoire de France

Sous uniforme allemand

En février 1943, déterminé à participer à la lutte contre le communisme sur le front de l'Est, Jean-Marie Croisile signe son engagement au sein de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme. Un choix qui le conduira plus tard à intégrer la 33e Division SS Charlemagne avec laquelle il participera à la défense de Berlin. A l'automne 1943, c'est au tour de son jeune frère, Alain Croisile, puis de leur père, Jean Croisile, de signer un engagement au sein de la Waffen-SS. A la lumière de l'histoire, il s'agit d'un choix indéfendable qui les conduira à la fin de la guerre à affronter la Haute Cour de Justice de Colmar pour avoir "sciemment accompli des actes de nature à nuire à la défense nationale". Au vu de l'histoire familiale, il s'agit d'un choix d'autant plus incompréhensible que le père, Jean Croisile, est un ancien héros de la guerre de 1914-1918, cinq fois blessé dans les combats, dont trois fois à Verdun, mais un aussi un vétéran de la campagne de 1940 au cours de laquelle il s'est encore battu vaillamment contre l'ennemi allemand. "Je puis assurer, en toute conscience, que malgré nos pauvres moyens matériels, j'ai toujours résisté face à l'ennemi, de toutes mes forces, et s'il y avait eu en France plus de"résistants"à ce moment-là [mai 1940], il est bien certain que les événements auraient pris une tout autre tournure", déclarait d'ailleurs Jean Croisile aux jurés chargés de le juger en 1945. Construit autour du récit inédit de Jean-Marie Croisile, et complété par différentes recherches qui permettent de retracer le parcours de cette famille depuis les année 1900 jusqu'à son procès devant la Haute Cour de Justice de Colmar, Sous uniforme allemand dévoile pour la première fois, sans romantisme ni emphase, ce que fut le cheminement complet de ces hommes qui firent le choix d'aller combattre sur le front de l'Est et la réalité de ce qu'ils vécurent.

05/2018

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 11, Vues et lumières : parcours spatiaux-temporels - Planches

La vue et la lumière sont des facteurs difficilement dissociables qui s'exercent simultanément. La vue est principalement dépendante de l'observateur avec ses composantes subjectives et objectives, alors que la lumière existe indépendamment de lui ; elle ne peut être appréciée que par lui, un phénomène qui nous ramène au sujet qui observe et explore visuellement l'espace bâti et habité, en position fixe ou en se déplaçant. Percevoir une forme par les se,s et la représenter, graphiquement ou en maquette, est un processus actif qui implique une interprétation mettant en jeu mémoire et intellect. Cela résulte d'une suite d'opérations en partie conscientes et réfléchies, en partie spontanées, avec fréquemment une interprétation qui anticipe le phénomène de perception proprement dit. est abordé ensuite le thème des parcours spatio-temporels caractéristiques de certains dispositifs classiques de l'architecture occidentale tels que les enfilades et les séquences urbaines " à plusieurs mains ", comme on peut l'expérimenter en traversant un secteur du centre historique de Paris qui s'étend des anciennes Halles centrales jusqu'à la place de l'Odéon. Le jardin d'agrément offre quant à lui un vaste domaine de références de procédés scéniques exploités. Il offre un exercice, au-delà de l'utile, où l'on peut juger de la capacité d'imagination symbolique et du sens pratique de leurs concepteurs. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d'Este à Tivoli, réalisé au milieu du XVe siècle dans la lignée du Songe de Poliphile. Il exploite le thème de l'eau domestiquée sous toutes ses formes ; les subtilités d'un jardin de tradition sino-japonaise, l'ermitage de Katsura, unique en son genre, autant par les suites de maisons de thé qu'il propose dans un parcours autour d'une grande pièce d'eau que dans la disposition de la résidence qui les commande, par décalages obliques dits en " vol d'oies " ; un jardin préromantique d'inspiration anglo-chinoise, très à la mode au cours des dernières décennies des Lumières parisiennes, en symbiose avec la maison Caron de Beaumarchais aménagée au voisinage de la Bastille.

04/2019

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 10, Vues et lumières : parcours spatiaux-temporels

La vue et la lumière sont des facteurs difficilement dissociables qui s'exercent simultanément. La vue est principalement dépendante de l'observateur avec ses composantes subjectives et objectives, alors que la lumière existe indépendamment de lui ; mais elle ne peut être appréciée que par lui, un phénomène qui nous ramène au sujet qui observe et explore visuellement l'espace bâti et habité, en position fixe ou en se déplaçant. Percevoir une forme par les sens et la représenter, graphiquement ou en maquette, est un processus actif qui implique une interprétation mettant en jeu mémoire et intellect. Cela résulte d'un suite d'opérations en partie conscientes et réfléchies, en partie spontanées, avec fréquemment une interprétation qui anticipe le phénomène de perception proprement dit. Est abordé ensuite le thème des parcours spatio-temporels caractéristiques de certains dispositifs classiques de l'architecture occidentale tels que les enfilades et les séquences urbaines " à plusieurs mains ", comme on peut l'expérimenter en traversant un secteur du centre historique de Paris qui s'étend des anciennes Halles centrales jusqu'à la place de l'Odéon. Le jardin d'agrément offre quant à lui un vaste domaine de références de procédés scéniques exploités. Il offre un exercice, au-delà de l'utile, où l'on peut juger de la capacité d'imagination symbolique et du sens pratique de leurs concepteurs. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d'Este à Tivoli, réalisé au milieu du XVe siècle dans la lignée du Songe de Poliphile. Il exploite le thème de l'eau domestiquée sous toutes ses formes ; les subtilités d'un jardin de tradition sino-japonaise, l'ermitage de Katsura, unique en son genre, autant par les suites de maisons de thé qu'il propose dans un parcours autour d'une grande pièce d'eau que dans la disposition de la résidence qui les commande, par décalages obliques dits en "vol d'oies " ; un jardin préromantique d'inspiration anglo-chinoise, très à la mode au cours des dernières décennies des Lumières parisiennes, en symbiose avec la maison Caron de Beaumarchais aménagée au voisinage de la Bastille.

04/2019

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Beaux arts

Les orientalistes. Edition revue et augmentée

En 1997, dans une synthèse qui fit date, Christine Peltre retraçait les grandes étapes d'un mouvement pictural inspiré par la passion de l'Orient, rêvé ou approché. La production artistique fait écho à la "question d'Orient" qui agite l'Europe du XIXe siècle. Né avec la campagne d'Egypte de 1798, l'intérêt des artistes pour le sujet est attisé entre autres par l'insurrection grecque en 1821 ou par la prise d'Alger en 1830. Aux inspirations romantiques où rayonne l'oeuvre marocaine de Delacroix succèdent les approches "ethnographiques" de voyageurs en quête d'altérité, avant les bouleversements esthétiques formulés par Matisse ou Kandinsky autour de l'exposition d'art musulman de Munich en 1910. Depuis 1997, monographies, expositions et actualités sont venues étoffer les connaissances sur le mouvement orientaliste et développer notre intérêt pour le sujet. Vingt ans après la première édition et après plusieurs réimpressions, ces nouveaux Orientalistes déploient une vision augmentée d'une question qui interroge le regard porté sur l'autre. On peut en effet parler "d'orientalisme des Orientaux" en étudiant les sujets traités à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe par des peintres de Turquie ou d'Afrique du Nord, souvent formés par des ateliers européens. Dans le même temps, le regard des artistes occidentaux est fécondé par une connaissance approfondie des arts de l'Islam, souvent présents dans leurs propres collections. Il faut "voir avec d'autres yeux", remettre en cause les clichés et les "mélopeintres", voire chercher un autre langage plastique qui s'inspirerait d'une tradition proprement orientale. Le regard justement, qui fait de l'autre un oriental ou qui questionne le rôle de la femme, s'affirme aujourd'hui dans les oeuvres d'artistes issues de ces cultures, les "Nouvelles Shéhérazades". Une autre géographie de l'Orient occidental est-elle en train de se dessiner ? Christine Peltre tente d'apporter une réponse à ces histoires croisées, entre plusieurs cultures, entre art et histoire, entre politique et société, dans un livre abondamment illustré. Filtres de leur temps, chaque oeuvre, chaque artiste, retiennent l'éclat d'un Orient qu'il est urgent de redéfinir.

03/2018

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Théâtre

L'affaire Rokambolesk suivi de Sans raison apparente

L'affaire Rokambolesk Juge Rachel-Dystopieux - Nous ne sommes pas ici pour juger l'action de l'agresseur, mais celle de l'agressé. L'agression ne sera jamais jugée. La gravité des faits est telle que de par sa volonté ou contre celle du hasard, monsieur Rokambolesk s'est rendu coupable d'être une victime. Voilà le ton de l'affaire Rocambolesk, l'histoire d'un homme qui est jugé au tribunal partial et que tout désigne comme responsable des faits qui lui sont reprochés. Il doit affronter le juge Jean-Steve Charles Igor Rachel-Dystopieux qui à juré d'avoir sa peau coûte que coûte. Heureusement, l'avocat de la défense, Maître Sournois, est de son côté. Malheureusement, il est aussi de l'autre, en tant que partie adverse. Tour à tour, Premier Témoin, Second Témoin et Tiers Témoin se succèdent pour appuyer un peu plus la culpabilité de Carl Rocambolesk. Ce dernier va devoir faire preuve d'une grande ingéniosité pour se sortir d'une affaire pas comme les autres. Sans raison apparente L'état psychologique de Maude se dégrade de jour en jour. Elle sombre. Son mari Lionel et son psychologue, le Dr. Falgan, le savent bien. Entre deux somnifères et un calmant, elle s'enfonce dans la lourdeur de son passé. Un autre homme lui manque : son amant Michel Onnerre. Pourquoi ce grand chirurgien à la dérive est parti de sa vie en la laissant seule avec les aléas de son esprit ? Voici deux pièces qui traitent d'un sujet que l'auteur, David Yol, connait bien : la folie. Si la première prend le parti de l'absurde, la deuxième est une comédie derrière laquelle se cache un drame. Avec "l'affaire Rocambolesk", l'écrivain signe sa sixième pièce de théâtre en l'espace de deux ans. Quant à "Sans raison apparente", elle a eu le droit à une quinzaine de représentations en 2017 et une subvention de la part d'une généreuse fondation. Elle a permis la création d'un festival des arts scéniques sur Genève avec la troupe artistique de la Compagnie Bananière. Cette troupe a été fondée par l'homme de plume. Il vous souhaite une bonne lecture...

07/2018

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Littérature française (poches)

Abraham et fils

Un jour du printemps 1963, une Dauphine jaune se gare devant le monument aux morts, sur la grand-place de Tilliers, petite ville de la Beauce. Elle transporte Abraham Farkas, médecin rapatrié âgé proche de la cinquantaine et son fils Franz, âgé de neuf ans et demi. Abraham n'a qu'une seule préoccupation : son fils. Franz, lui, en a deux : son père et les livres. Leur vie a été brisée un an plus tôt par un " accident " qui a laissé Franz amnésique et dont Abraham ne parle jamais à son fils. Ils s'installent rue des Crocus, dans la grande maison où Abraham va se remettre à travailler. Ils vont devoir apprendre a vivre avec le reste du monde et à lui faire face, ensemble et séparément. Pour Abraham, qui n'est pas aussi monolithique que son fils le pense, la situation est simple : soigner est son métier, et il va l'exercer à Tilliers comme il le faisait à Alger. Quant à Franz, il n'est pas aussi fragile que son père le croit. Comment voit-on le monde quand on n'a que son père comme repère ? Comment comprend-on les sous-entendus des uns, les agressions des autres ? Comment fait-on la différence entre le bien et le mal ? Et comment grandit-on quand on a oublié qui on est, et quand la seule personne qui le sait reste muette ? A défaut de pouvoir explorer les recoins de sa mémoire, Franz se met à explorer la grande maison et la petite ville qui constituent désormais leur univers. Il y débusque des mystères et des silences, un terrain d'exercice idéal pour son imagination qui, sous l'influence de ses lectures se débride. A travers deux récits entrecroisés - les souvenirs de Franz et ceux d'un mystérieux narrateur omniscient -, ce roman décrit une relation filiale singulière. C'est aussi une réexploration de la France au début des années soixante à travers les yeux et les oreilles d'un garçon de dix ans qui découvre tout en même temps la cruauté de la vie, les pièges de la mémoire, les secrets enfouis par l'histoire avec sa grande hache, les surprises de l'amour et les forces qui animent notre imaginaire.

08/2017

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Guerre d'Algérie

Reporter en Algérie

Né à Paris en 1938, Jean-Baptiste Ferracci a vécu la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale, traversant dans son enfance des événements qui l'ont endurci. Fin 1957, il réussit à entrer dans la presse quotidienne comme reporter-photographe au journal L'Aurore. Il couvre alors, entre faits divers et sujets magazines, les grands événements qui bouleversèrent la vie politique française en 1958 : chute de la IVe République et arrivée au pouvoir du général de Gaulle, avec une obsession : être là pour "faire la une" . En janvier 1959, il est appelé sous les drapeaux au 1er Choc à Calvi. Arrivé en Algérie en juin, il participe à des opérations dans le Hodna et à la frontière tunisienne. Affecté en septembre comme reporter à l'hebdomadaire des forces armées Bled, il couvre les "événements d'Algérie" sur le terrain comme en ville où, à Alger, il frôle la mort lors de la fusillade des barricades, le 24 janvier 1960. Aux côtés de nos soldats, d'unité en unité ou lors d'opérations dont il nous livre le récit, il parcourt toute l'Algérie, s'attache à ce pays qu'il quitte en catastrophe, libéré de ses obligations militaires lors du putsch des généraux, fin avril 1961. Il reprend alors son job de reporter dans la grande presse pour, au coeur d'une actualité ordinaire, couvrir notamment les émeutes qui ensanglantent Paris, les actions violentes de l'OAS, les grands procès des généraux et des "militaires perdus" . Après les accords d'Evian en mars 1962, son journal le renvoie en Algérie pour rendre compte des drames inimaginables qui ont suivi le cessez-le-feu : bouclage de Bab-el-Oued, fusillade de la rue d'Isly, exode tragique des Français d'Algérie, curée anti-européenne du 5 juillet à Oran, massacre des harkis. Cette chronique vivante d'une époque mouvementée, qui prend parfois des allures de roman, offre au lecteur un point de vue unique : celui d'un jeune reporter, civil et militaire, dont on découvre la vie quotidienne au coeur d'événements que les générations qui ne les ont pas vécus découvriront soixante ans après. Ceux qui les ont traversés douloureusement s'y retrouveront.

04/2022

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Sciences historiques

Retrouver ses ancêtres corses

Michel Vergé-Franceschi, avec la collaboration d'André Flori, de Christiane Padovani et de Philippe Lucchetti, répond à la question : comment retrouver ses ancêtres "Corses" ? Ce qui ne veut pas seulement dire "en Corse" car les Corses ont toujours été une immense diaspora omniprésente dans l'ensemble du Bassin méditerranéen. "Il n'y a pas un événement en Méditerranée où il n'y ait pas un Corse de mêlé", écrivait Fernand Braudel. A Alger, Oulet-Fayet, Tunis, Sousse, Casablanca, Fèz ou Saigon, les Corses ont toujours été partout et, pour commencer, à Marseille et Livourne. Les ancêtres corses se trouvent donc dans des archives éclatées aussi bien à Gênes qu'en Corse, à Marseille ("première ville corse de Méditerranée" avant Livourne), sans oublier Naples ou la Toscane, Séville, l'Andalousie et Madrid. L'objectif du livre est donc d'aider le chercheur à retrouver son aïeul corse, que ce soit dans un registre paroissial insulaire ou sur les piliers de l'Arc de Triomphe à Paris. La Corse est une île, un espace géographique où l'on accoste et d'où l'on appareille : les Bonaparte arrivent de Sarzana à Ajaccio en 1511, les Ornano et les Istria revendiquent des origines romaines (Colonna), Paoli prétend que ses ancêtres venaient d'Ombrie et le grand chroniqueur corse Filippini de 1594 dit avoir un trisaïeul venu de Sardaigne. La Corse c'est 50 000 habitants sous Diodore de Sicile. 300 000 aujourd'hui sans compter les 200 000 établis à Marseille et trois fois plus dans le monde. La Corse "fabrique" des Corses. Seuls les Etats-Unis ressemblent à ce gigantesque melting pot insulaire... C'est peut-être à cet extraordinaire mélange que les Corses doivent leur faculté d'adaptation partout, dans la chanson (Tino Rossi), le cinéma (Laetitia Casta), la politique (Charles Pasqua), la médecine, le barreau, les lettres (Paul Valéry). Héritiers de Sampiero Corso au service des Médicis, de Paoli mort à Londres, de Napoléon l'Européen, ils ont hérité d'un sentiment extraordinaire de tolérance au point que c'est la seule région française à ne pas avoir livré un Juif pendant la Seconde Guerre mondiale... à l'exception d'un cas isolé, victime non des Corses mais... d'une erreur...

01/2016

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Histoire militaire

Guerres mondiales et conflits contemporains N° 287, 2022 : La pacification. Une autre forme de guerre ?

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831). D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande. En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots " guerre ou conquête ". On parle par exemple de la pacification du Maroc. Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : " Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. " L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture. Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.

09/2022

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Romance et érotique LGBT

Weston

Nico J'ai quitté ma famille et ma petite ville natale du Texas il y a quinze ans pour échapper aux commérages et pour permettre à ma mère et à ma soeur d'avoir une vie meilleure. Mais lorsqu'un avocat m'appelle pour m'informer que ma soeur est décédée, me laissant la garde de son nouveau-né, je suis forcé de quitter ma vie paisible de propriétaire de salon de tatouage à San Francisco. Le fait est que je ne suis pas trop bébés. Ni petites villes. Ni engagement. Et surtout pas trop famille. Mon plan est de retourner à Hobie juste assez longtemps pour signer les papiers d'adoption, offrant à ma nièce un avenir dans une famille stable et aimante, le genre que je ne pourrais jamais lui fournir. Mais dès que je la vois dans les bras de Weston Wilde, le meilleur ami de ma soeur et le beau médecin de la ville, mes projets commencent à changer. Parce que soudain, je vois un avenir différent. Un avenir avec ce que je pensais ne jamais mériter : une famille. Si seulement je pouvais convaincre West que je ne suis pas le même bon à rien prêt à m'enfuir lorsque les choses deviennent difficiles. Weston Il y a une chose dont je suis sûr au sujet de Nico Salerno : c'était un bon à rien quand il était enfant et à en juger par le punk tatoué aux cheveux violets qui se présente à l'enterrement de sa soeur, il n'a pas changé. Il n'y a aucune chance que je le laisse obtenir la garde du bébé de ma meilleure amie. Mais plus je passe du temps avec lui, plus je me rends compte que son extérieur brut n'est qu'une protection et que sous tous ses tatouages se cache un homme effrayé et peu sûr de lui, à la recherche d'un endroit où s'intégrer. Et très vite, je sais exactement où est sa place : dans mon lit et à mes côtés. Le problème, c'est qu'il a déjà abandonné sa famille une fois, comment puis-je savoir que si nous devenons une famille, il ne le fera pas à nouveau ?

04/2021

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Histoire internationale

Mémoires d'un Insoumis

Dans cet ouvrage où se déroule pas à pas le parcours d'un homme somme toute ordinaire mais, qui dans les circonstances des années de l'immédiat après-guerre, est plongé dans un moment historique où tout bascule en Algérie. Héritier très jeune d'une entreprise de négoce installée à la Casbah que le père défunt partageait avec des notabilités de la bourgeoisie marchande de la capitale va donner à Mohamed Issiakhem des responsabilités que peu de jeunes pouvaient assumer à l'époque. Témoin donc d'un moment de rupture avec l'ordre établi, sans appartenance déclarée à aucun parti politique mais décidant de ne pas répondre à l'appel au service militaire sous les drapeaux français et de vivre dans l'insoumission. Recherché par la gendarmerie, ciblé par la Main Rouge à Alger, il quitte le pays non sans avoir auparavant fourni à la Zone 3 de l'ALN équipements et matériels pour les premières unités de moudjahidines des monts de Kabylie. Commence alors une deuxièmes série d'aventures qui le font graviter dans les cercles du FLN et du GPRA de Suisse et d'Allemagne où là encore il va retrouver les tueurs de la Main Rouge française. Fréquentant les réseaux de fournisseur d'armes du FLN en Europe, il est immanquablement ciblé par des tentatives de liquidation. Il arrive néanmoins à faire tomber une haute autorité du gouvernement fédéral suisse dans une affaire de collaboration avec les services français de contre-espionnage. Lié au groupe du GPRA constitué autour de Ferhat Abbas, Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis mais aussi à Ahmed Mahsas, Mohamed Issiakhem connaîtra des moments que peu de militants nationalistes auront connus avant lui. C'est ainsi que, par ce récit, nous entrons dans une des sources orales indispensables pour la compréhension de la part qu'ont apporté des gens du peuple, sans affectation particulière, mais pétris de qualités et de courage, restés dans l'ombre des projecteurs de l'historiographie classique, mais apportant leur part avant et après l'indépendance à la libération de l'Algérie et à la conquête de la liberté.

10/2019

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Architecture

Architecture en Algérie de 1830 à nos jours

Cet ouvrage, richement illustré, présente l'évolution historique des lieux, des édifices et des acteurs de l'architecture et de l'urbanisme en Algérie de 1830, fin de l'hégémonie ottomane au Maghreb, à l'aube du XXIe siècle, dans un pays ayant recouvré son indépendance depuis un demi-siècle. Il met en lumière la créativité des réalisations, les expérimentations techniques et l'importance de l'héritage matériel et culturel. Le but de ce livre est de décrypter ce passé afin de donner des pistes de recherches et d'analyses pour l'avenir. S'articulant autour de 1962, date de l'indépendance, l'ouvrage est rythmé par décennies. Ainsi, il met en évidence : - l'importation du modèle européen dans les villes, où l'architecture locale fut parfois malmenée ; - à la charnière des XIXe et XXe siècles, avec la frénésie pour les expositions universelles et coloniales, le goût pour l'orientalisme qui permit le sauvetage de quelques édifices ou ensembles urbains ; - durant les années 1930, la construction dopée par la célébration du centenaire de la conquête de l'Algérie et influencée par l'Art déco en vogue ; - après-guerre, l'émancipation de l'Algérie, qui devint un terrain d'expérimentation fabuleux pour les nouveautés architecturales et constructives du Mouvement moderne ; - à l'indépendance, l'édification de quelques projets importants confiés à des architectes internationalement reconnus, comme le brésilien Oscar Niemeyer, puis l'intégration des premiers architectes algériens dans les ministères, les administrations ou les organismes étatiques, permettant des réalisations parfois inspirées de l'architecture ottomane ; - depuis les années 1990, le virage libéral de l'Etat algérien, qui impacte le statut des architectes qui, toujours plus nombreux, ouvrent des agences privées dans les grandes villes. L'ouvrage met ainsi en évidence de nombreuses réalisations architecturales remarquables, pas seulement celles des principales villes d'Algérie que sont Alger, Oran et Constantine, mais de tout son territoire, comme à Orléansville (Chlef), Ghardaïa. Ce livre, véritable voyage dans l'histoire de l'architecture, constitue une référence pour les architectes et tous les curieux désireux de prendre conscience des efforts de l'administration algérienne et des architectes, algériens et étrangers, pour dépasser les empreintes du colonialisme et écrire une architecture ayant sa propre identité.

12/2023

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Philosophie

PHILOSOPHIE N° 60 1ER DECEMBRE 1998

" L'amour est amoureux - et en même temps, il cherche inlassablement à l'être " : c'est cette inquiétude et cette tension qui traversent la pensée kierkegaardienne, telle qu'elle s'exprime dans deux lettres inédites à Régine, où l'épistolier se propose de faire lui aussi un éloge de l'amour, non pas, comme Socrate, au cours d'un banquet, mais " dans le silence de la nuit, lorsque tous dorment, ou au beau milieu d'un vacarme assourdissant, lorsque nul ne [le] comprend ". Par l'intermédiaire d'extraits de sa correspondance traduits ici pour la première fois, A.-C. Habbard souligne l'importance de cette thématique du don, dans la multiplicité de ses dimensions existentielles, qui fait de Kierkegaard un penseur de l'intersubjectivité. Jérôme Laurent, dans son article consacré à Lucrèce, part d'une tension propre à l'épicurisme : d'un côté, la poésie est condamnée par Epicure, de l'autre, elle est pratiquée par son disciple latin. Suivant ce fil conducteur, c'est le rapport complexe de la philosophie de Lucrèce avec celle de Platon qui est interrogé : le statut de l'étonnement et de l'amour sont au cœur de cette confrontation. Dans son étude sur l'Ethique à Nicomaque, M.-H. Gauthier-Muzellec montre à la fois une hésitation d'Aristote entre deux voies concurrentes pour penser l'action humaine et la manière dont la considération du plaisir et du jeu peut éclairer cette alternative. Qu'arriverait-il, se demande Platon, si les sentiments humains n'avaient entre eux rien de commun, s'il n'y avait pas, pour l'homme une communauté de " ressentir " ? C'est cet effondrement de toute communauté humaine, y compris celle - minimale - d'un " ressentir-avec ", qui constitue l'un des aspects du système concentrationnaire. M. Revault d'Allonnes en interroge, à partir d'Aristote et Spinoza, les conditions de possibilité. Philosophie avait fait paraître, dans son numéro 56, un article de Michel Fichant proposant une interprétation à nouveaux frais de la conception kantienne de l'espace dans " l'esthétique transcendantale ". Béatrice Longuenesse a souhaité pouvoir répondre à certaines objections formulées à l'encontre de son interprétation, dans son livre Kant et le pouvoir de juger. Nous publions ici ce droit de réponse.

12/1998

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Prière et spiritualité

Traverser

Le 19ème ouvrage de François-Eugène WERNERT est consacré au verbe traverser. Les valences du verbe traverser sont riches. Les 125 textes du corpus en sont une déclinaison, non exhaustive. Le verbe traverser a rendu le substantif traversée possible. Peut-être cet opuscule a-t-il rendu les traversées plus humaines - le lecteur pourra en juger ; ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le chapitre?1 s'intitule les traversées humaines. Il y a entre la vie et les traversées une profonde résonance. Les traversées ont assez souvent un caractère rugueux ; ces courtes réflexions, fondées implicitement sur une anthropologie (anthropos en grec : l'humain) positive, ont souhaité parfois dédramatiser leur caractère souvent très impétueux. Intégrer les traversées, c'est mieux traverser l'existence. Nous allons tous de traversée en traversée. Ce petit opuscule pourrait devenir une sorte de viatique, de nourriture pour le chemin de vie avec ses épiphanies de traversées prévues et de traversées imprévues. Aux lecteurs d'ouvrir ses cinq sens et d'aiguiser l'attention pour apprivoiser les traversées et leur donner sens. À PROPOS DE L'AUTEURFrançois-Eugène Wernert, né en 1960, est l'auteur en 1991 d'une thèse en théologie catholique sur la Vie liturgique et le Mouvement Liturgique en Alsace de 1900 à nos jours, parue aux Editions Ercal à Strasbourg en 1992. Il est Maître de conférences en théologie pratique - théologie pastorale, habilité à diriger des recherches à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Strasbourg. Depuis novembre 2021 il est en détachement de l'Université comme prêtre dans la communauté de paroisses du Piémont du Hohenbourg en centre Alsace, à Obernai et alentours. Il lui tient à cour de corréler théories et pratiques, notamment dans le domaine de la théologie pastorale et de la pastorale liturgique et sacramentelle. Titulaire également d'un Diplôme d'études approfondies de musicologie (Université de Strasbourg, 1987) il lui importe de mettre en résonance les dimensions cultuelles et culturelles. Dans ses écrits il conjugue sa ligne de créativité en alternant des ouvrages de réflexions fondamentales avec des ouvrages de spiritualité.

02/2023

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Histoire de France

Pierre Laval : de l'armistice au poteau

Personnage complexe, Pierre Laval est l'objet de juge­ments con­tra­dictoires qui s'expliquent par sa politique de collaboration, ses mé­thodes de négociation et par certains défis à l'opinion. Né le 28 juin 1883 à Chateldon, licencié d'his­toire naturelle et de droit, il s'inscrit au barreau de Paris. Socialiste, maire d'Auber­vil­liers, député en 1914, réélu en 1924, il devient sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Con­seil et aux Affaires étrangères en 1925, puis ministre de la Justice l'année suivante. Elu sénateur en 1927, il est ministre du Travail en 1930, pré­sident du Conseil en 1931, tout en cumulant d'abord les fonc­­tions de ministre de l'In­té­rieur, puis celles des Affaires Etran­gères. Plusieurs fois minis­tre jusqu'à la guerre, il est l'un des artisans du vote qui donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et entre dans le gouvernement de celui-ci comme vice-président. Le 13 décembre 1940, il est arrêté par la police spéciale du Ma­ré­­chal pour incompatibilités personnelles et crainte de le voir mener une politique ultra collaboration­niste... Il est libéré sur l'intervention de ses amis et sous la pression de l'ambas­sa­deur allemand Otto Abetz. Il devient chef du gouvernement en avril 1942 et le restera jus­qu'en août 1944, étant le successeur désigné par le maré­chal Pétain au cas où ce dernier serait empê­ché d'exercer les fonc­tions de chef de l'Etat... Il part d'abord en Alle­magne, puis en Espa­gne pour finir par se rendre aux autorités alliées en Autriche le 30 juillet 1945. En octobre 1945, il est condamné à mort et tente de se suicider. Sauvé de jus­tesse, il est traîné, moribond, devant un peloton d'exé­cu­tion pour être fusillé. Le livre de Michel Letan est une série d'instantanés sur le Prési­dent du Conseil du gouvernement de l'Etat français. L'auteur, dans un texte objectif, décrit sa difficile tâche, entre les ultras de la Collaboration et les fidèles du Maréchal... La plupart des faits rapportés se situent entre 1940 et avril 1945.

07/2014

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Philosophie

Humain. Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies

L'impossible d'hier est-il devenu le possible d'aujourd'hui ? Produire des cellules artificielles, recomposer l'ADN, transformer nos cerveaux en machines artificielles, voir directement nos pensées sur un écran, réparer notre corps à l'infini grâce aux nanotechnologies jusqu'à repousser la maladie, la vieillesse, puis la mort... s'agit-il de science ou de fiction ? Comment penser ces mutations scientifiques associées à la révolution numérique, à la mondialisation, à l'écologie triomphante, à notre responsabilité planétaire ? Sommes-nous face à une prospective caricaturale ou à une étape nouvelle dans l'histoire de l'humanité ? Pour répondre à ces questions, Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont entrepris un tour du monde scientifique dans les laboratoires des chercheurs les plus réputés. Du MIT au Collège de France, de Stanford à Saclay, de Harvard à l'École normale supérieure, à New York, Londres ou Hambourg, leur enquête sans équivalent fournit une boussole irremplaçable et accessible à tous pour identifier les carrefours de pensée et les choix qui nous attendent. Dans ce grand chantier du XXIe siècle, ils font dialoguer les disciplines et confrontent les points de vue pour renouveler cette question philosophique centrale : qu'est-ce que l'humain ? Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont interrogé, aux quatre coins du monde, les personnalités suivantes : Jean Claude Ameisen, Henri Atlan, Marc Augé, Zygmunt Bauman, Jean-Michel Besnier, Gérard Berry, Rémi Brague, Michael Braungart, Monique Canto-Sperber, Manuel Castells, Moran Cerf, David Chalmers, Georges Church, Daniel Cohen, Antonio Damasio, Stanislas Dehaene, Philippe Descola, Freeman Dyson, Jean-Pierre Dupuy, Bernard Edelman, Alain Ehrenberg, René Frydman, Francis Fukuyama, Marcel Gauchet, André Green, Jürgen Habermas, Georges Hansel, François Hartog, Françoise Héritier, Jean-Claude Heudin, Christian Jambet, Sudhir Kakar, Étienne Klein, Julia Kristeva, Ray Kurzweil, Pierre-Marie Lledo, Douglas Melton, Jean-Claude Milner, Marvin Minsky, Nicholas Negroponte, Erik Orsenna, Corine Pelluchon, Isabelle Quéval, Joël de Rosnay, Amartya Sen, Richard Sennett, Peter Sloterdijk, Jean-Didier Vincent, Elie Wiesel et Francis Wolff.

01/2012

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Autres langues

Normandises. Savoureuses expressions normandes

Savez-vous ce qu'est "un pouchain de haie" [poussin de haie] ? Votre épouse est-elle "mougearde" [dépensière] ? Votre voisin, corpulent, est "à plleine écalle" [à pleine écaille], mais vous le soupçonnez d'être "franc comme un hart de seû" [franc comme un lien de fagot en bois de sureau]. Vos relations avec lui pourraient bien "tourner en beurre de bique [de chèvre]" . Quant à sa femme, elle a "de la flleu sû la goule" [de la farine sur le visage], et les mauvaises langues disent qu' "e' tient mûs sû l'dos qu'une faucile" [elle tient mieux sur le dos qu'une faucille]. Mais, comme on dit "l'auge est faite pou' l'cochon" ... Ce sont des dizaines d'expressions de ce genre que recense ce petit livre, en les traduisant et en les commentant avec humour. Certaines ne sont plus guère usitées, et c'est dommage, car toutes témoignent de cette finesse d'observation, de ce sens du mot juste, de cet esprit à la fois caustique et gaillard qui caractérisait les Normands d'hier. Et puis il y a cette langue, ce patois, plein de saveur et d'images, dont on espère qu'il ne disparaîtra jamais complètement. Ayant grandi près de parents chez lesquels le "normand" n'était jamais très loin, ayant vécu au coeur d'une région pleinement rurale et à l'écoute de ses habitants, Roger Jouet nous restitue toutes ces savoureuses expressions, ces "normandises" dont il est lui-même si friand. A déguster sans modération, d'autant plus que les dessins de Miniac ajoutent au charme de cette promenade dans les terroirs normands d'hier, et un peu d'aujourd'hui ! Roger Jouet, né dans la Manche en 1944, a mené de front une carrière universitaire de professeur d'histoire du Moyen Age à l'université de Caen, et d'élu local et départemental dans le Calvados. Désormais retraité, il consacre ses écrits à l'histoire de la Normandie, mais aussi à ses traditions et à son parler, pour lesquels il a un attachement profond.

11/2012

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Tourisme étranger

Marokkanische Pisten Band 11. Der sagho djebel

Der Jebel Sagho ist die östliche Verlängerung des Anti-Atlas, ein vulkanisches Gebirge mit Granithügeln, Basaltorgeln, Chaos aus schwarzem Schiefer, rosa Sandstein... am Tor zur Sahara. Soweit das Auge reicht, große, wilde, trockene Flächen. Ein trostloses Land, wie geschaffen für den einsamen DPM. Und tausend Meilen entfernt ist die Stille der einzige Begleiter. Eine absolute Fülle und der Wunsch, auf die Piste zu gehen. Von flachen Ebenen bis zu hügeligen Bergen, von scharfen Reliefs bis zu steilen Canyons : reine, ursprüngliche Natur. Der Charakter ist stark und rustikal, aber das Herz ist weich. Die Farben zart und lieblich. Ocker, Rosa, Braun, Violett - die Farbpalette erstreckt sich in schillernden Pastellabstufungen, die manchmal von einer überwältigenden Hitze begleitet werden. Als Eldorado im Herzen der Wüste gibt es nur wenige Oasen. Sie sind bescheidene grüne Flecken in der unendlichen Weite und erinnern uns daran, dass wir uns auf afrikanischem Boden befinden. Der wilde Charme des Sagho liegt in seiner außergewöhnlichen Geologie begründet : hohe Klippen und steile Gipfel, tafelförmige Abhänge und tiefe Schluchten, durch die Kamel- und Maultierkarawanen ziehen. Wenn man diese riesigen Hochebenen erreicht, ist der Mondhorizont so weit, dass der Wunsch aufkommt, überall gleichzeitig hinzugehen, um zu sehen, ob es anderswo wirklich so schön ist ! Der Sagho überrascht auch durch seinen Reichtum an Licht : klar wie das der nahen Sahara oder manchmal halbschattig wie im benachbarten Dades-Tal. Der Sagho ist auch das Marokko der letzten Berbernomaden, Nachfahren der alten Herrscher Aït Atta. Im Herbst, nachdem sie den Schnee des Hohen Atlas verlassen haben, schlagen sie bis zum Frühjahr ihre Zelte aus dunkler Wolle an den Hängen des Jebel auf. Sie können weder lesen noch schreiben, orientieren sich aber sicher inmitten des Atlasgebirges und der marokkanischen Wüste. Im Sagho haben sie Häuser aus ungebranntem Stein gebaut, Brunnen gegraben, Mandelbäume gepflanzt, Weizen, Gerste und verschiedene Gemüsesorten angebaut. Andere stellten Ziegen- und Schafherden und Dromedar-Karawanen zusammen. Heute sind sie mehrheitlich sesshaft, Halbnomaden oder Nomaden...

08/2022

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Régionalisme

Bellecombe-en-Bauges. Une terre et des hommes

Quelle était verte ma vallée ! Et comme ils étaient doux les rayons du soleil quand ils chauffaient nos toits de tavaillons ou bien quand ils dardaient nos faîtières en chaume ! A Bellecombe, les jours anciens coulaient comme la rivière assoupie qui serpente au milieu des prés rieurs. Car Bellecombe dans les Bauges, tout comme le visage enfin apaisé d'un enfant après la colère, dessine pour nous le sourire énigmatique de la Paix ! Dans nos souvenirs bibliques, Bellecombe évoque " le pays où coulent le lait et le miel ". Ici, on se plairait à imaginer le séjour de Virgile, posant là enfin son havresac de poésie et s'écriant : " J'ai trouvé ! ". Trop heureux seraient les agriculteurs S'ils connaissaient leur bonheur. Ces vers de la poésie antique, nos modernes édiles pourraient, sans honte aucune, s'en inspirer en gravant ces lignes sublimes au fronton du temple communal. Oui ! C'est vrai ! D'ailleurs tous les voyageurs l'ont écrit : en 1834, les auteurs du fameux Dictionnaire des Etats de Savoie n'hésitent pas à nous livrer une description détaillée du jardin d'Eden - " blé, orge, avoine, légumes, pommes de terre, tout y pousse à foison ". Même les troupes de chasseurs alpins déposent ici les armes : " Nous voici devant une vallée profonde, très boisée, qui s'étend tout au-dessous de nous. Elle se termine par un bassin d'eau étincelante, encadrée de monts superbes : nous voici aux dernières extrémités du lac d'Annecy. " Ce doux pays, l'abbé François Gex, pour l'éternité, l'a béni : " Une Normandie suisse ! - C'est le pays d'Auge ! ". La commune de Bellecombe-en-Bauges abrite donc un village centre aux maisons resserrées autour de son clocher : ce chef-lieu est entouré de quatorze villages répartis sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Tout est dit en majesté par Françoise Dantzer. Tout est écrit dans ce beau livre.

06/2010

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Photographie

Photographier les vodous. Togo-Bénin 1988-2019

Si certains musées, comme le musée de l'Homme (Jean Rouch), le Quai Branly (Martin Gusinde) ou encore le musée d'Histoire naturelle (mission scientifique du Cap Horn), ont consacré des expositions et des publications à l'oeuvre photographique d'ethnologues, apprentis ou confirmés, il n'existe aujourd'hui que peu d'ouvrages consacrés à une photographie contemporaine, qui se situerait au croisement de l'anthropologie, de la photo documentaire et de la photo d'art. C'est dans cet espace interstitiel que les photographies de Catherine De Clippel se déploient. Faite d'allers retours entre différentes disciplines, cultures, et époques, sa pratique photographique s'est plus particulièrement intéressée aux cultes vodous d'Afrique de l'Ouest. C'est en collaborant, à la fin des années 1980, avec les anthropologues Marc Augé, Jean-Paul Colleyn et Jean-Pierre Dozon, pour la réalisation d'une série de films documentaires, que Catherine De Clippel se forme progressivement à l'anthropologie et à ses pratiques. Elle en forgera une approche éminemment personnelle du terrain et du médium photographique. Le nouvel ouvrage que les éditions de la MSH consacrent au travail de Catherine De Clippel réunira quatre-vingts photographies, prises entre la fin des années 1980 et aujourd'hui, autour des cultes vodous au Togo et au Bénin, entre continuités et évolutions. Cet ouvrage, s'il est avant tout un livre de photographies, entend capter les différents aspects de l'oeuvre photographique de Catherine De Clippel, dont le regard a été fortement influencé - si ce n'est ciselé - par son expérience du terrain ethnographique. De par sa collaboration avec une équipe de chercheurs, son travail photographique rend compte d'une véritable approche anthropologique de ses sujets. Un entretien avec la photographe, ainsi que deux textes, l'un se penchant sur la dimension historique, artistique et esthétique de ses images (écrit par le conservateur de musée et commissaire d'exposition François Cheval), et l'autre sur leur contexte anthropologique (Jean-Paul Colleyn, anthropologue) accompagneront les photos.

10/2020

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Histoire internationale

Algérie, la révolution trahie (1954-1958)

Messali Hadj, le président de l'Etoile nord-africaine (1926-1927), puis du Parti du peuple algérien (1937-1946), fonde en Algérie, en 1947, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1952, Messali, pendant son voyage en Orient, prépare sur le plan politique, diplomatique et militaire la guerre d'indépendance. Il n'est pas suivi parla direction du MTLD d'Algérie qui s'est engagée dans la collaboration avec Jacques Chevallier (promoteur d'une politique néo-coloniale en Algérie). La crise du MTLD éclate. En juillet 1954, le MTLD est refondu au congrès d'Homu qui adopte le programme de Messali et charge le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) d'engager le parti dans la lutte armée. C'est alors que Boudiaf réunit un groupe pour former, avec l'aide de Nasser, le Front de libération nationale (FLN) qui veut fonder l'Algérie sur les principes islamiques. En novembre, le FLN lance une série d'attentats pour devenir l'interlocuteur algérien de la France. Mais Ben Boulatd, chef des Aurès, entre dans la révolution au nom de Messali. Il organise avec Zighout Youcef (chef de la Zone Il — Nord Constantinois — acquise au PPA) l'insurrection du 20 août 1955. Ahane Ramdane regroupe dans le FLN d'Algérie qu'il dirige tous les adversaires de la Constituante. Pour négocier avec Paris, il se démarque du Caire et engage une guerre féroce contre le MNA qui refuse de se dissoudre dans le FLN. En août 1956, au congrès de la Soummam, il dote le FLN d'une doctrine et d'une stratégie en rupture avec celles du mouvement nationaliste. Confronté, après l'envoi du contingent en Algérie, à une année puissante, il lance le terrorisme à Alger. Vaincu, il s'enfuit en Tunisie. Fin 1956, après l'agression de Suez, l'URSS et les Etats-Unis soutiennent le FLN et l'imposent comme l'interlocuteur de la France. En menant la guerre contre le MNA et le syndicat USTA, en caporalisant l'émigration et en lançant le terrorisme, le FLN a détruit le mouvement national créé par Messali. L'Algérie obtiendra son indépendance mais la révolution algérienne est morte en 1958. Avec ce livre, très documenté, Jacques Simon propose une lecture nouvelle de " la guerre d'Algérie ".

12/2018

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Romans historiques

Aliénor d'Aquitaine Tome 1 : Tu seras reine ma fille !

Le 25 juillet 1137, à Bordeaux, l'héritière du plus beau duché de France, Aliénor d'Aquitaine, épouse Louis VII. Le duc d'Aquitaine est mort devant Saint-Jacques-de-Compostelle, laissant deux orphelines : Aliénor et Pétronille. Par testament, il les a confiées au roi de France. L'abbé Suger, négocie le mariage du siècle. Le duché d'Aquitaine est alors plus puissant que le royaume des Francs et s'étend du Poitou aux Pyrénées et de l'Atlantique à l'Auvergne. Le 25 juillet 1137, à Bordeaux, l'héritière du plus beau duché de France épouse Louis VII. Au premier regard, Louis tombe éperdument amoureux d'Aliénor. Elle est ravissante, élégante, raffinée, lettrée et sportive. Or Louis a été élevé dans un cloître à l'ombre des moines. Il est hanté par la peur de l'Enfer. Or, Aliénor introduit à Paris un art de vivre immortalisé par la poésie courtoise. Les Aquitains à Paris, qu'ils soient troubadours, chevaliers ou dames de la reine, créent le scandale par leur liberté et leur frivolité. Fêtes, concours de poésie, chasses se succèdent. Aliénor dépense : tapisseries, bijoux, soieries ... rien n'est assez beau. La reine mère Adélaïde de Maurienne, austère et rigoriste, se heurte à sa belle-fille. Louis VII est partagé. Aliénor n'est pas la jeune femme sage et docile que l'on attendait. Elle a du tempérament et se passionne pour la politique. Louis VII est subjugué par sa reine qui défait la nuit ce que le conseil décide le jour. Pour lui plaire, il part en guerre et brave les autorités ecclésiastiques. Le royaume est divisé. Les années passent. Aliénor n'est toujours pas enceinte. Donnera­-t-elle un héritier à la couronne? Louis, prisonnier de son éducation, saura-t-il aimer sa reine comme il se doit? Saura-t-il la combler?Plongez dans le deuxième tome de cette saga historique consacrée à Aliénor d'Aquitaine et découvrez comment la jeune femme introduit à Paris un art de vie immortalisé par la poésie courtoise : les Aquitains créent le scandale à la cour de Louis VII par leur liberté et leur frivolité.À PROPOS DE L'AUTEURPoitevin, Amaury Venault exerce le métier de DRH. Passionné d'histoire locale, il fait revivre au travers de ses romans les vieilles légendes du Poitou et ses héros oubliés. Il vit à Poitiers.

03/2017

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Littérature française

Contes de la nuit grecque

E E Cummings a lui-même défini la poésie comme ce qui ne peut être traduit. Entendons : le poème est la parole absolument singulière qui, d’un même mouvement, dynamite, et dynamise aussi, la langue pour inventer la sienne dans le refus de tout ce qui est commun, ou qui relève, disait avant lui Mallarmé, de l’universel reportage. Comme une lettre d’amour, le poème n’a pas de public, il n’a pour destinataire, si nombreux qu’ils puissent être, que des lecteurs singuliers, visés chacun dans ce qui le différencie, dans son être unique, dans ce qui, de lui, demeure farouchement et irréductiblement rebelle à toute négation et dissolution de soi dans une pseudo-identité sociale ou collective, mortifère par essence, si l’on ose dire ; mortifère dans le refus de la condition de mortel qui la sous-tend. En chaque lecteur le poème s’adresse au poète et au vivant mortel qu’il est aussi, à l’amoureux, au fou, à l’enfant, à l’idiot qu’il demeure. Et par là, par un paradoxe qui n’est qu’apparent, la singularité du poème rejoint une authentique universalité humaine, quand tous les "-ismes" n’offrent que des leurres. Même si Cummings a poussé son allergie à tous les communautarismes jusqu’à un aveuglement consternant, et que rien ne saurait justifier, il faut arrêter de penser ce qui distingue comme ce qui sépare et l’hermétisme comme une clôture : il n’y a pour penser de la sorte que les totalitaires, partisans d’un nivellement par le bas, à leur profit ; et si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d’avantgarde, elle ne résiste au temps que parce qu’elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d’Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant. Je me suis donc, après d’autres, confronté à l’intraduisible, y compris sans doute en anglo-américain, du poème-et-de-la-langue-Cummings ; entreprise dont tous s’accordent à juger qu’elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu’elle pousse à l’extrême le paradoxe de l’essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut être traduit mérite finalement de l’être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente.

12/2013

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BD tout public

June

Nous sommes en France, dans une ville austère de l'est. June est une petite fille comme les autres. Quand son père Otis ne tient plus ses promesses et laisse son addiction le submerger au détour d'une gorgée d'alcool de trop, les choses ne peuvent pas se passer au mieux. June regarde son père tomber. June voit la catastrophe et la prend de plein fouet. Mais June encaisse... Que se passe t-il quand les adultes perdent le contrôle de la situation ? Quand un verre de vin peut faire basculer le quotidien d'une famille ordinaire vers un cauchemar sans nom ? Nous sommes en France, aujourd'hui, dans une ville austère de l'est. June est une petite fille comme les autres. Quand son père Otis ne tient plus ses promesses, quand il laisse son addiction le submerger au détour d'une gorgée d'alcool de trop, les choses ne peuvent pas se passer au mieux. June regarde son père tomber. June voit la catastrophe et la prend de plein fouet. Mais June encaisse... Et qui sommes-nous pour juger qui que ce soit ? "J'ai fini par remarquer, au fil de mes lectures et de mes pérégri-nations, à quel point la mythologie du loser magnifique enhardissait encore les foules. Le type se sert de grandes rasades de Scotch, se fout de tout, et tire sur sa clope en restant irrémédiablement cool. On nous présente toujours les excès d'alcool sous la forme de la satire légère, on nous montre des bitures potaches, des gueules de bois bon-enfant, des ivrognes clownesques, de ce genre qui, saouls comme des cochons, iront au devant des pires ennuis mais s'en sortiront toujours comme des chefs, le litron encore vaillant à la main... Les revers de la médaille les plus triviaux sont rarement observés : les mensonges, les secrets honteux, les vies brisées, les odeurs de pisse et de vomi. Quand ces problématiques vous touchent de près, l'acuité avec laquelle on regarde alors la chose prend une tout autre tournure. et prend l'allure d'une plaie. C'est cette plaie que j'ai eu à coeur d'éclairer avec June. . ". Nicolas Moog Sélection officielle pour le Prix Ouest-France en 2013 au festival Quai des bulles (St-Malo).

11/2011

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Sciences historiques

La dernière catastrophe. L'histoire, le présent, le contemporain

Naguère suspecte, voire rejetée, l'histoire du temps présent a pris aujourd'hui une place sans commune mesure dans l'espace public comme à l'Université - avec l'explosion du nombre d'étudiants en cette matière. A cela, plusieurs raisons : la mémoire et le patrimoine ont envahi l'espace public et scientifique ; le témoignage a pris l'allure d'un impératif social et moral ; la justice temporelle s'est muée en tribunal de l'histoire pour juger de crimes politiques vieux de plusieurs décennies mais dont l'après-coup continue de cheminer dans notre présent. Une évidence, dira-t-on. Mais mesure-t-on pour autant le revirement qui se joue ici ? Car le passé n'est plus cet ensemble de traditions à respecter, d'héritages à transmettre, de connaissances à élaborer ni de morts à commémorer ; c'est un constant «travail» de deuil ou de mémoire à entreprendre, tant s'est enracinée l'idée que si le passé doit être arraché des limbes de l'oubli, seuls des dispositifs publics ou privés peuvent l'en exhumer, avec ou sans l'aide de l'historien. Tel est le «présentisme» : devenu un problème à résoudre, et désormais un champ de l'action publique, le passé - et singulièrement le passé proche, celui des dernières catastrophes en date - n'est pas oublié, il est constamment mobilisé et reformulé selon les urgences du jour. L'exigence de vérité propre à la démarche historique s'est muée en exigence sociale de reconnaissance, en politiques de réparation, en discours d'excuses à l'égard des victimes. La question de la contemporanéité n'est pas nouvelle : elle s'est posée à travers les âges, mais Henry Rousso prend la mesure de sa profonde transformation au cours des deux grands après-guerres du XXe siècle et définit ses enjeux fondamentaux : comment écrire une histoire en train de se faire ? Comment mettre à distance la proximité apparente ? Comment se battre sur deux fronts à la fois - celui de l'histoire et celui de la mémoire, celui d'un présent que l'on ne veut pas voir passer et celui d'un passé qui revient hanter le présent ? La nouvelle histoire du contemporain, toute entière inscrite dans cette tension, est plus que jamais marquée par l'incertitude, l'instabilité et l'inachèvement.

11/2012

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Droit

Procédure pénale. 20e édition

La procédure pénale est la partie des sciences criminelles qui s'attache à définir le cadre juridique dans lequel s'effectuent l'enquête et la poursuite, puis le jugement d'une personne soupçonnée d'avoir commis une infraction. Partant, connaître les circonstances de celle-ci, identifier sa victime et son auteur et, enfin, juger ce dernier d'après les règles définies dans le Code pénal, telle est la triple démarche de la procédure pénale, caractérisée, à chaque stade, par le nécessaire équilibre entre respect des libertés individuelles et efficacité de la répression contre les atteintes à la société ou à l'Etat. Pour tenter d'atteindre cet équilibre, le Législateur n'a cessé, depuis plusieurs décennies, souvent à marche forcée, d'amender telle ou telle disposition procédurale, soit pour assouplir le système répressif, soit pour le renforcer. En témoigne la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019, de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, qui simplifie et renforce l'efficacité de la procédure pénale à tous les stades de la procédure, depuis l'enquête, jusqu'au jugement et l'exécution des peines. Elle comporte également des dispositions relatives à l'amélioration de la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et l'entraide internationale. En témoigne aussi le décret n° 2019-460 du 16 mai 2019, portant création d'un service à compétence nationale dénommé " service d'enquêtes judiciaires des finances ", sorte de police fiscale spécialisée. Aux côtés de la loi – parfois en opposition à celle-ci –, la jurisprudence, notamment européenne, a, depuis quelques années, fait preuve d'un dynamisme non moins remarquable, contraignant la loi à se réformer, au point de se demander si tout notre système n'est pas véritablement entré dans l'ère de la jurisprudence. Ainsi, par exemple, de l'arrêt de la chambre criminelle du 18 juin 2019 (n° 19-80.015) qui sanctionne le détournement de procédure. De toutes ces modifications qui affectent le droit positif, cette 20e édition rend compte, étant à jour de la législation et de la jurisprudence au 15 juillet 2019. Le présent ouvrage s'attache, après avoir exposé les principes généraux de la procédure pénale (1ère partie), à présenter les acteurs du procès pénal (2e partie) puis les phases du procès pénal (3e partie).

09/2019

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Histoire de France

Histoire de France. Edition collector

Une histoire de France des origines à la fin de la Grande Guerre par un styliste à la plume incomparable. " Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un Etat comme l'Etat français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. " Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus " classique " et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.

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Développement personnel

Devenir. Le journal

Comment êtes-vous devenu celle ou celui que vous êtes ? Après la publication des Mémoires de Michelle Obama, qui ont rencontré un succès mondial, l'ancienne première dame des Etats-Unis vous invite avec ce superbe journal à méditer et à découvrir - ou redécouvrir - votre histoire grâce à une série de questions accompagnées de citations tirées de ses Mémoires. " Il ne s'agit pas d'être parfait. Il ne s'agit pas de savoir où mène notre route. Accepter d'être reconnu et entendu, de s'approprier son histoire singulière, de faire résonner sa voix véritable est une force. Et être disposé à rencontrer et à écouter l'autre est une grâce. Voilà quel est, à mes yeux, le chemin de notre devenir. " - Michelle Obama En publiant Devenir, ses Mémoires dans lesquels elle se livrait à une introspection profonde tout en offrant le récit passionnant de sa vie, Michelle Obama a voulu retracer son parcours exceptionnel pour encourager ses lecteurs à s'emparer à leur tour de leur histoire, et leur donner le courage de découvrir la puissance de leur propre voix. Avec ce journal, elle les incite désormais à prendre conscience de la valeur du chemin qu'ils ont parcouru pour s'accomplir. Objet précieux à la fabrication soignée, ce journal comporte de nombreuses questions destinées à vous aider à réfléchir à votre histoire personnelle et familiale, à vos objectifs et à vos défis, à ce qui vous touche ou vous donne de l'espoir, et à ce que le futur vous réserve, ainsi qu'à vos proches. Dans l'introduction du journal, Michelle Obama écrit ainsi : " J'espère que vous confierez à ce journal vos expériences, vos réflexions et vos sentiments, si imparfaits soient-ils, sans juger. [... ] On ne doit pas se souvenir de tout. Mais ce dont on se souvient est précieux. " Ces pages vous aideront à mieux discerner votre propre voix et à méditer sur votre parcours afin de vous aider à savoir qui vous êtes. En ouvrant ce journal, vous pourrez non seulement prendre la mesure de la valeur de vos expériences passées, mais aussi trouver la force de gravir les prochaines marches, où qu'elles vous mènent. Le journal est précédé d'un mot personnel de l'ancienne première dame des Etats-Unis adressé à ses lecteurs.

11/2019

ActuaLitté

Philosophie des mathématiques

Pour Cavaillès

Mathématicien et philosophe, Jean Cavaillès (1903 - 1944) a compris en toute clarté que la philosophie n'est ni maîtresse ni servante des mathématiques et des sciences, mais qu'elle peut être leur amie. Elle n'a pas à s'arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n'a pas non plus à s'asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse. Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s'instruit auprès d'elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s'ouvrant avec eux à l'histoire de cette pratique. Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l'aider à s'observer elle-même : tâche aussi libératrice que difficile qui vise l'impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée. Voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès. C'est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela : - libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, souvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d'une "science sans cogito" ; - retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. Refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg... Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l'auto-développement des mathématiques ; - respecter la diversité de ses centres d'intérêt mathématiques. Il s'intéresse, on le sait, à l'axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l'hypothèse du continu, etc. - mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l'épreuve d'autres moments essentiels de l'histoire des mathématiques que celui de l'essor de la théorie des ensembles ; - pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d' "épistémographie" entrelaçant histoire fine et philosophie. Aux lecteurs de juger si l'héritage est entre de bonnes mains.

05/2021