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Genevoix

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Histoire internationale

Faire société. La philanthropie à Genève et ses réseaux transationaux autour de 1900

Faire société, c'est l'ambition des acteurs et des actrices au coeur de cet ouvrage. Par leur engagement philanthropique, ils tissent un lien avec les classes populaires et cherchent à transformer la société. Leurs origines sont plus variées que ne le laissent penser les recherches qui les présentent souvent comme issus des hautes sphères. Cette diversité apparaît aussi dans les motivations à l'origine de l'engagement charitable. Voie d'accès aux débats publics pour les femmes et les étrangers privés de droits politiques, la philanthropie attire également les élites conservatrices genevoises qui ont perdu la mainmise sur l'Etat à la suite de la Révolution de 1846, ainsi que les représentants du nouveau pouvoir. Ce livre n'examine pas seulement le discours des philanthropes, il analyse également leurs pratiques sur le terrain et leurs stratégies qui visent à inculquer aux classes populaires des valeurs qui leur sont chères - l'épargne, la responsabilité individuelle, l'ardeur au travail ou la répartition genrée des rôles. En combinant méthodes quantitatives et qualitatives, cet ouvrage restitue la philanthropie genevoise dans sa complexité. Saisie dans sa globalité, à l'échelle d'une ville en pleine mutation, l'action philanthropique se révèle un excellent observatoire de la société, et ce d'autant plus que les Genevois sont très actifs dans les réseaux réformateurs transnationaux. Alors que la philanthropie connaît de nos jours un regain d'intérêt marqué, ce livre offre des clés pour comprendre les ambiguïtés des discours et des pratiques liés à ce phénomène.

07/2019

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Sciences historiques

Relire l'altitude : la terre et ses usages. Suisse et espaces avoisinants, XIIe-XXIe siècles, Textes en français et en allemand

Lorsqu'il parcourt le Val d'Illiez dans les années 1770, l'artiste genevois Marc-Théodore Bourrit, compagnon d'excursions d'Horace-Bénédict de Saussure, s'émerveille à la vue de cette vallée "embellie de champs et de pâturages [... ] dont les flancs ont été cultivés jusqu'à la plus grande hauteur" . Or, rien de tout cela ne subsiste aujourd'hui. Le paysage agraire décrit par Bourrit a disparu : les champs cultivés ont laissé la place aux prés de fauche et, dans les hauteurs, il ne reste aucune trace des cultures d'autrefois. Inspiré par ce témoignage, ce livre réunit une série d'études qui, dans une perspective historique, analysent le rôle de l'altitude dans les formes d'appropriation et de mise en valeur du sol, aussi bien dans les hautes terres de montagne que dans les basses terres des fonds de vallée de l'espace helvétique et de ses régions avoisinantes. En conjuguant les approches de l'histoire environnementale, de l'histoire du territoire et de l'histoire économique et sociale, les auteur·e·s s'interrogent sur le rapport entre l'altitude et les formes de propriété et d'usage des terres à travers diverses perspectives dont la variété des systèmes agro-pastoraux, l'influence de l'économie de marché, ainsi que les cadres et les variables politiques et institutionnelles. En effet, loin d'être figées, les relations entre l'homme et son milieu se modifient au fil du temps et l'altitude est moins une contrainte qu'une opportunité que certaines sociétés ont su valoriser et utiliser à leur profit.

12/2018

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Tous pays

Le Patrimoine culinaire suisse

Tout ce que vous voulez savoir sur nos nombreux produits culinaires suisses, dans une somme à dévorer sans modération. Rassembler en un seul volume l'essentiel du patrimoine culinaire de la Suisse, soit plus de 450 entrées, plats, desserts, boissons et autres produits typiques de toutes les régions du pays, et ancrer chacun de ces délices dans son contexte géo-historique grâce à une érudition gourmande, voilà le défi qu'a su relever l'auteur de cet ouvrage. Une érudition gourmande, cela implique des recherches sur l'apparition de tel ou tel terme dans de très anciens recueils de recettes, dans des archives ou divers dictionnaires, mais aussi auprès de ces savants spécialisés que sont les fromagers, charcutiers, boulangers, confiseurs ou distillateurs d'hier et d'aujourd'hui. Paul Imhof a sillonné la Suisse pendant de très longues années, interrogeant les artisans, les producteurs locaux, les cultivateurs passionnés, les restaurateurs, etc. Avez-vous jamais entendu parler d'Uristier, de Dittiring ou de Doppeladler, des biscuits à l'anis uranais ? Saviez-vous que le cotechino est une saucisse tessinoise bien dodue, ou que la chèvre est aussi une sorte de " champagne " genevois à base de jus de fruits fermenté, de farine de riz et d'eau-de-vie ? Le livre que vous tenez entre vos mains regorge de telles curiosités, mais aussi des fleurons les plus célèbres du patrimoine culinaire helvétique, notamment de nos merveilleux fromages, saucisses et gâteaux typiques des divers cantons. Certains produits industriels bien connus, comme l'Ovomaltine ou le Rivella, y ont aussi leur place.

12/2022

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Histoire internationale

Cosmopolitismes, patriotismes. Europe et Amériques, 1773-1802

Peut-on aimer sa patrie sans oublier les devoirs d'humanité qui unissent tous les hommes ? Naguère encore, les historiens opposaient volontiers un cosmopolitisme des élites à un patriotisme " bourgeois " et " national ". Des travaux plus récents ont remis en cause cette dichotomie étroitement déterministe. Alphonse Aulard, au début du siècle dernier, avait déjà insisté sur l'inadéquation des catégories du " nationalisme " et de " l'internationalisme " de son temps pour comprendre la manière dont les hommes des Lumières et les " patriotes " révolutionnaires avaient analysé les relations entre les peuples. Les événements politiques actuels, la globalisation de l'économie, la construction européenne ont relancé l'intérêt des chercheurs pour les droits de l'humanité et la souveraineté des nations. Le " patriotisme exclusif " et le " cosmopolitisme de système ", comme le déclarait l'abbé Grégoire en 1792, sont les deux faces d'un même oubli. Les révolutionnaires américains, bataves, belges, liégeois, genevois, français, les patriotes européens partisans de la Révolution française, ont tous réfléchi à des degrés divers aux implications pratiques de cette dialectique entre l'universel et le singulier. C'est ce que cet ouvrage se propose de démontrer à travers un certain nombre d'études et d'exemples connus et moins connus - la Révolution genevoise ou l'insurrection de Tupac Amaru II au Pérou - qui éclaireront tous ceux qui s'intéressent au phénomène révolutionnaire à l'œuvre en Europe et aux Amériques à la fin du XVIIIe siècle. L'ouvrage est suivi d'une chronologie qui sera très utile aux étudiants.

04/2005

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Histoire de France

La Babel étudiante. La Cité internationale universitaire de Paris (1920-1950)

Conçue au lendemain de la Première Guerre mondiale pour répondre aux besoins de logements étudiants à Paris, et pour satisfaire aux critères de construction hygiénistes du tournant du siècle, la Cité internationale universitaire de Paris accueille entre-deux-guerres jusqu'à 2 400 étudiants par an, d'une trentaine de nationalités. Investie dès l'origine par les pouvoirs publics français d'une double mission, elle a vocation à attirer en France les flux d'étudiants en mobilité que se disputent alors les capitales européennes, et à faire germer, en amont de la récente Société des Nations, les graines du pacifisme genevois et de la coopération au sein de l'élite d'une jeunesse mondiale en formation. Mais l'ensemble de ses acteurs français et étrangers (universitaires et étudiants, parlementaires et diplomates, mécènes et philanthropes, architectes) n'y projette pas les mêmes ambitions ni les mêmes desseins. A travers l'étude croisée des discours et pratiques de ces acteurs multiples, rapportés à leurs itinéraires et à leurs positions sociales, et par la restitution de moments-clés de consensus affichés ou de dissonances, le présent ouvrage, issu d'un colloque international, dresse le bilan des travaux existants et, à partir de nouvelles sources, entend ouvrir des perspectives de recherche. Consacré aux premières décennies d'existence d'une institution aujourd'hui presque centenaire, il invite à considérer cet objet complexe comme un espace social transnational, marqué par les tensions qui courent de sa fondation au début des années 1950, entre logiques impériales et nationales, et logiques internationalistes.

09/2013

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Littérature X

La rencontre d'Angela et de Georges de Preux

La rencontre d'Angela et de Georges de Preux ne se contente pas de décrire uniquement des scènes érotiques, bien au contraire. Certes, la sexualité tient une grande place dans ce roman mais ce n'est pas tout ! C'est aussi et surtout une histoire qui évoque la solitude et l'amour. Les deux personnages principaux se ressemblent étrangement bien qu'ils viennent de milieux sociaux totalement différents. Ils se rencontreront de façon très singulière et vivront ce que l'on nomme " le coup de foudre ". Angela, une jeune femme très belle mais abusée sexuellement depuis ses quinze ans par son beau-père sortira grandie et surtout heureuse, sur tous les plans, suite à sa rencontre avec Georges de Preux, un homme prévenant, gentil, honnête et respectueux. Il lui fera rapidement oublier les nombreuses souffrances qu'elle a endurées durant si longtemps de la part de celui qu'elle nommait " son bourreau ". Georges de Preux, âgé de trente-six ans, possède une intelligence supérieure à la moyenne. Vif d'esprit, bon orateur et excellent négociateur, il est considéré, à l'unanimité, comme l'un des ténors du barreau genevois. N'existant que pour son travail, il connaîtra enfin son premier grand amour qui mettra fin à une terrible solitude qui, si elle avait duré plus longtemps, l'aurait irrémédiablement plongé dans une profonde dépression. Partez à la rencontre de cette femme et de cet homme hors du commun et très rapidement, vous éprouverez beaucoup de sympathie à leur encontre !

01/2023

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Littérature française

La vaisselle des évêques

Sur la rive suisse du Léman, au temps de la Réforme, un évêque a dû fuir son château pour échapper à la population protestante qui voulait lui faire un mauvais parti. Il lui a fallu délester ses bateaux, trop chargés, et il a fait envoyer par le fond, au pied de la tour, sa vaisselle d'or. Depuis, dit la légende, le Diable, le Vendredi-Saint, invite les prélats à partager avec lui au fond du lac un repas de viande dans la "vaisselle des évêques". Quant au château, les Faverges, il était, lors de la dernière guerre, en la possession d'une famille ruinée qui le louait en appartements. C'est ainsi que deux jeunes Genevois, Pierre Lorétan, fils de très petits bourgeois, et Denis Germanier, plus fortuné, s'y installent un refuge, le premier pour échapper à ses parents et à sa triste vie de gratte-papier, le second par goût de l'aventure. Denis, appelé au service militaire, laisse Pierre seul occupant de l'appartement des Faverges. Pierre a dix-sept ans. Il n'est pas beau, bien que son corps soit harmonieux et solide, malgré sa minceur. Il est timide, rêveur, empêtré de lui-même, bref moralement boutonneux. Une jeune femme de vingt-neuf ans, Hélène Savournin, vient rejoindre sa famille, également locataire au château. Elle séduit Pierre. Elle l'aime aussi , à sa manière, surtout son "corps de petit garçon". Il vit grâce à elle sa première aventure, une liaison passionnée. Mais Hélène le quittera pour épouser Denis, le laissant désespéré, révolté, réduit par le manque d'argent à retourner chez ses parents. Cette éducation sentimentale a tous les reflets du Léman.

05/1959

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Religion

Histoire de la Communauté juive de Carouge et Genève. Tome 2, 1900-1946, Une communauté qui se diversifie

Après nous avoir présenté, dans son premier volume, le parcours et le développement de la communauté juive de Carouge et de Genève depuis ses origines jusqu'à la fin du XIXe siècle, Jean Plançon nous dévoile à présent comment cette composante aborde la première moitié du XXe siècle : une période qui permet à nombre de familles juives de se distinguer clans des domaines aussi diversifiés que l'architecture, la parapharmacie, la vente au détail, le crédit à la consommation, et même le sport. Cependant, si la réussite sociale et économique est au rendez-vous sur le plan individuel, le judaïsme genevois traverse néanmoins une période de crise - spirituelle et identitaire - qui se matérialise par tore désaffection des membres pour les traditions, et par une diversification des tendances culturelles au sein d'une communauté qui désormais compte dans ses rangs de nombreux coreligionnaires provenant de Russie et de l'Empire ottoman. Les réveils nationalistes, et la montée de l'antisémitisme, vont aussi sérieusement secouer les membres de cette communauté qui voient leur émancipation remise en cause sur le territoire helvétique. Impuissants face au génocide qui se déroule à leur porte durant le second conflit mondial, ils vont cependant faire preuve d'une grande solidarité pour venir en aide à des milliers de malheureux qui affluent vers la Suisse, en quête d'un ultime espoir de vie. Si la période traitée dans ce deuxième volume - 1900-1916 - semble relativement courte, c'est que Jean Plançon nous propose de découvrir la multiplicité et la diversité des événements qui, en quelques décennies, transforment le visage de cette communauté.

10/2010

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Littérature française

Narderans

L'histoire d'un serial tagueur. Il sévit dans le Jura pendant ces dernières années. Sa cible : Les 4x4 qui envahissent la montagne pendant la période de rut des chasseurs avec une prédilection pour les off-road tendances pickup. On ne sait pas qui il est exactement. Le peu de rumeurs le disent plutôt petit brun avec une barbe sombre mal entretenue. La trentaine. Pas de Nom ni d'adresse connue. On retrouve à quelques endroits les traces de son passage, Pré Bouillet et le chalet du Sac, Narderans... Pendant l'hiver son activité se calme, moins de tags sont signalés. Il s'attaque aux chasseurs avant tout et accessoirement à tout 4x4 qui se gare dans la zone de la réserve ou parc naturel du Jura.Ses tags deviennent avec le temps (b'cause la prise de position du Macron en 2018 qui encourage la pratique de la chasse.) de plus en plus sauvages et violents, les couleurs utilisées sont le rouge et le vert, des lignes noires définissent le dessin, ça dégouline...Le fil de cette saga mène toujours au Tiocan, ici se trouve la machine à café, c'est Bagdad café... Là se situe le départ du chemin de l'évasion pour les 600 000 personnes qui vivent dans le bassin Genevois. La ville on la voit au loin, le fameux jet d'eau, la nuit des lignes de lumière vont droit sur le centre en passant au long des bâtiments du CERN. On revient souvent dans le Piémont du Jura, là où vit le narrateur, il sort le soir sur la terrasse, compte les avions qui traversent l'obscurité en clignotant.

11/2019

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XVIIIe siècle

Jacques-Pierre Brissot. Sociologie historique d'une entrée en révolution

Dans les Origines intellectuelles de la Révolution française, publiées en 1933, Daniel Mornet voit en la figure de Brissot "l'image complète de toutes les aspirations d'une génération" . Cet ouvrage vise à relancer son intuition en proposant, grâce à un travail inédit de dépouillement systématique de ses archives privées, une sociologie de l'entrée en révolution (et non de la pré-révolution, car on ne pouvait la prédire alors) d'une jeunesse intellectuelle au crépuscule de la société française d'Ancien Régime. Cet ouvrage permet de comprendre comment un homme du commun éduqué, d'abord désireux d'intégrer les hautes sphères de la société de son temps, devient l'un des principaux agents de son renversement. Habité par une idée de la noblesse fondée sur la vertu plutôt que sur la naissance, il s'en attribue les qualités et tente de les faire reconnaître sur le champ littéraire. Mais il se heurte à l'indifférence de ses pairs illustres et à ce qu'il appelle le "crime de bassesse" , soit le destin d'être né dans la "classe des artisans" . Brissot a le sentiment de ne pas occuper sa juste place dans une société d'ordres et d'états. De frustré et méprisé, Brissot renaît à l'identité au sein d'une communauté des opprimés aux côtés du protestant, du juif, du quaker, de l'américain, du genevois, de l'anglais, du valaque, du brabançon, du batave, du paysan, du prisonnier et de l'esclave noir. De victime, il se fait observateur de la souffrance universelle, produit du despotisme, puis acteur de la Révolution, d'une révolution d'abord philosophique puis politique, à la fois universelle et nationale.

06/2023

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Romans historiques

Pierre de scandale. Le roman de Calvin

Un Français âgé de vingt-sept ans arrive un jour de l'année 1536 à Genève, ville que l'on dit la plus sale et la plus paillarde d'Europe. Son nom: Jean Calvin. Avant d'en devenir le maître, il livre une lutte à mort contre les ennemis de l'intérieur, ceux-là même qui l'ont accueilli, et contre ceux de l'extérieur, parmi lesquels ses anciens amis catholiques qui tentent de l'anéantir. Pour cela, ces derniers possèdent une arme de destruction massive: la peste. Car cette Cité de Dieu, Jérusalem nouvelle, devient le havre de ces hérétiques que l'on appelle "protestants". Si Calvin crée pour eux une ville cosmopolite, pour beaucoup de Genevois il reste "le Français", un étranger, un homme à abattre, pourfendeur de leurs libertés et juge de leur quotidien, qui leur impose jusqu'à la couleur des vêtements et la forme des chaussures. Désormais, catholiques et protestants forment deux blocs qui se font face. Dans un camp comme dans l'autre, il y a des excommuniés, des résistants. L'âpre théorie des guerres de religion peut commencer de dévaster l'Europe. On sait qu'en France le protestantisme restera la religion d'une élite de vaincus. De son enfance à son apogée, Calvin raconte l'Histoire qu'il traverse et celle qui le traverse. Il livre ses choix, ses doutes, ses moments de grâce et de courroux, avec la cadence folle d'un homme à la fois offensif et bienveillant, impétueux et sensible. Un récit historique, familier et violent, où Nicolas Buri dépeint des personnages saisissants d'humanité.

03/2009

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Littérature française

Genève 2050

2050 : le Village-monde bouillonne, l'histoire s'accélère, l'état écologique de la planète empire, une guerre de civilisation menace. Terrorisme, crises économiques, pandémies, convulsions des religions, mort des idéologies, désespérances sociales parsèment la saga chaotique de ce siècle malmené. La Suisse vivote, claudiquant sans projet collectif, dans le court terme frileux d'un destin vieillissant. Genève encaisse et s'ennuie. Une énième dépression la jette dans une ébullition sans précédent. La population genevoise, lasse, rêve de grand large et d'autre chose. Une terrible bavure policière met le feu aux poudres. Tout s'embrase, au terme de trois jours de folie, dans une confusion extrême, une vague de fond emporte les vieilles institutions cantonales, les remplaçant par le statut d'" Etat associé " à la Suisse. S'érige alors une République libre de Genève, idéaliste, une Cité-Etat plus fraternelle, moins matérialiste, une République des philosophes, sorte de nouvelle Athènes. Le " Printemps de Genève " ouvre alors la voie à une Utopie en marche, un méga-Mai 68 lémanique, brouillon, lyrique, généreux mais contradictoire. Bien vite tout dérapera dans l'enlisement, dans le cauchemar du rêve assassiné. Fiction ? Prémonition ? Satire ? En tout cas, une réflexion iconoclaste sur les dérives d'un monde post-moderne, sur l'état d'une Suisse en panne, sur l'identité rebelle de Genève. Un hymne roboratif mais lucide à l'introuvable Utopie, à l'indispensable et vénérable Philosophie. Un cri d'amour et de révolte envers Genève. Une lettre ouverte aux Genevois pour plus d'activisme et de sève, plus de rêve et de joie. Un livre à la fois glas et tocsin, sombre et optimiste, désabusé et néanmoins germinatif.

09/2006

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Beaux arts

STALLES SCULPTEES DU XVEME SIECLE. Genève et le duché de Savoie

La magnifique nation des Florentins regroupait les riches banquiers-marchands de Florence installés à Genève du temps de ses célèbres foires. Les stalles de la cathédrale Saint-Pierre et celles conservées dans le temple de Saint-Gervais sont les seules œuvres restantes qui témoignent de la munificence des Florentins à l'égard de la ville. Elles constituent aussi le plus important corpus de sculptures de la première moitié du XVe siècle subsistant dans la région lémanique, témoignage d'un milieu artistique complexe et encore peu connu - celui de l'ancien duché de Savoie. Leur renommée était telle qu'on trouve des stalles issues du modèle genevois en France, en Italie et jusqu'en Espagne. Le livre retrace l'histoire de la commande de ces deux ensembles mobiliers et dévoile les implications politico-économiques des sujets choisis, à l'époque où Genève était la capitale culturelle et artistique du duché de Savoie. L'amateur d'art découvrira une ville cosmopolite, où la cour de Savoie entretenait un niveau de commande artistique aussi élevé que celui de son puissant voisin, le duché de Bourgogne. L'étude des stalles genevoises a été élargie aux œuvres produites dans les régions limitrophes, présentant des ensembles de stalles inconnus, ou disparus, et des textes d'archives inédits. Les spécialistes trouveront également une liste d'artisans et d'artistes travaillant à Genève au XVe siècle ainsi qu'un glossaire des métiers et des ouvrages relatifs à la sculpture sur bois et au mobilier. L'ouvrage, richement illustré, propose la première publication intégrale des motifs des stalles de Genève. Cette partie de l'illustration, réalisée spécialement pour le livre, est inédite.

11/1999

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Philosophie

Accuser et séduire. Essais sur Jean-Jacques Rousseau

Ces quinze d'essais de Jean Starobinski n'avaient encore jamais été publiés ni rassemblés en volume. Prolongeant ceux qui avaient composé, il y a plus de cinquante ans, La Transparence et l'obstacle, ils se disposent selon un plan d'ensemble articulant étroitement l'oeuvre et l'homme. A un second niveau, les textes des deux Genevois semblent comme tissés l'un à l'autre dans un dialogue intime et secret, non dénué de tensions. Tout part du constat que c'est la colère qui a tenu lieu d'inspiration à l'auteur du Discours sur l'inégalité : le mouvement de réprobation face au scandale du monde qui s'empare de lui lors de sa fameuse visite à son ami Diderot, emprisonné à Vincennes, à la fin de l'été 1749. Cette montée en lui de pouvoirs nouveaux, nourris par le ressentiment et l'élan négateur marque son entrée en littérature. Elle aura les allures d'une " entrée en guerre ". Face à celui que Diderot appelait le " censeur des lettres, le Caton et le Brutus de notre âge ", les lecteurs se sont sentis interpellés, et ils ont réagi. Rousseau a poursuivi son oeuvre sous le coup de cette réaction : ses grands textes de doctrine viennent dire à ces lecteurs au nom de quoi il incrimine les institutions. Pour Jean Starobinski, Rousseau est le témoin du passage de la conversion religieuse à la conversion politique. Alors que tant de ses arguments sont repris aux Anciens, il réactive une morale de la réappropriation de soi dont il parvient à faire un moyen de conversion pour des hommes et des femmes qui le suivront comme un maître de sagesse et iront jusqu'à vouloir tout quitter pour aller vivre à ses côtés.

11/2012

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Histoire de France

Le souvenir de Solferino. Aube de l'ère humanitaire

Fin octobre 1862, le livre d'Henry Dunant Un souvenir de Solferino déclenche une véritable explosion dès sa parution. Réalisé par l'orfèvre des imprimeurs genevois, Jules-Guillaume Fick, édité à compte d'auteur, sur grand papier, paré d'une coûteuse carte du lieu de la bataille en trois couleurs, ce hurlement d'indignation émeut bientôt l'Europe philanthropique. Non seulement, les bibliophiles apprécient la prouesse typographique, mais aussi les personnes sensibles à la misère humaine applaudissent à l'appel lancé en faveur des militaires blessés et abandonnés sans soins après la bataille. Enfin et surtout, le président de la Société genevoise d'utilité publique, Gustave Moynier, s'empare du problème pour le mettre en orbite sur la planète des congrès internationaux philanthropiques. Le mouvement est lancé, il sera couronné par la signature de la Convention de Genève. Et il y avait de quoi ! A l'époque, aucun accord international permanent et universel ne limitait la marge de manoeuvre des armées en guerre, vis-à-vis des blessés ou des troupes sanitaires. Le métier d'infirmière laïque commençait ses balbutiements. Aucune société de secours indépendante des Eglises n'était constituée de façon permanente. La neutralité des blessés ou des services sanitaires des armées n'existait pas. En deux mots, Un souvenir de Solferino a posé une nouvelle problématique, autant vis-à-vis de la guerre que vis-à-vis d'une catégorie d'hommes vulnérables. Dix-huit mois après sa parution, le 22 août 1864, l'humanité entrait dans une nouvelle ère, l'ère humanitaire, avec la signature de la Convention de Genève. Pour la première fois, des historiens se sont réunis pour examiner ce livre sous tous ses angles : contexte historique, auteur au moment de l'écriture, impact en Europe, traductions, usage qu'en font aujourd'hui les institutions héritières. Voici le résultat de leurs recherches.

10/2018

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Histoire du protestantisme

Revue d'Histoire du Protestantisme N° 3/2023 : Pouvoirs et institutions dans les protestantismes européens (vers 1840 - vers 1900)

SOMMAIRE - Articles - Pouvoirs et institutions dans les protestantismes européens (vers 1840 - vers 1900) - P. HARISMENDY, "Le gouvernement des Eglises dans l'Europe protestante au XIXe siècle : un moyen efficace d'arbitrer les dilemmes ? " - Le monopole réagencé des Eglises-Peuple - E. SIDENVALL, "Un luthéranisme en transition : Suède, 1840-1900" ; P. MARKKOLA, "Le luthéranisme en Finlande : entre religion d'Etat et Eglise du Peuple" ; S. BARAL, "Devenir italienne : l'Eglise évangélique vaudoise de la Restauration à la Belle Epoque" - Acteurs et dramaturgie de la scène ecclésiologique - M. FRIEDRICH, "Power, Institutions and Factions in German Protestantism" ; B. REYMOND, "Déchirures ecclésiastiques dans le Canton de Vaud au XIXe siècle" ; T. -E. KRIJGER, "The Reformation that Failed to Occur : Liberal Protestantism as an Organised Movement in the Netherlands (c. 1860 - c. 1920)" - Libertés religieuses et incidences organisationnelles - K. E. LARSEN, "Freedom of Religion but with Exceptions. Opportunities and Difficulties for non-Lutherans in Denmark, 1840-1900" ; S. SCHOLL, "Sortir du calvinisme d'Etat au XIXe siècle : les clivages genevois" ; G. LLOYD, "Forces et faiblesses du protestantisme gallois (1840-1900)" ; H. LANUSSE-CAZALE, "Le contrôle de la chaire par les institutions représentatives dans les Eglises protestantes du Sud aquitain (vers 1840 - vers 1905)" - Par où se réajustent les normes - J. BECKER, "Hiérarchie et obéissance dans les missions protestantes allemandes au XIXe siècle : le cas de la Mission de Bâle en Inde (1830-1870)" ; C. GROSSE, "Une polémique en sourdine : l'introduction d'une liturgie funèbre dans les Eglises réformées francophones au XIXe siècle" ; P. -Y. KIRSCHLEGER, "Les évangéliques de Provence et Bas-Languedoc, pionniers de la réorganisation synodale en France (1879-1896)" ; M. MAZET, "Les débats dans les synodes réformés particuliers des 17e, 18e et 19e circonscriptions (Basse Ardèche, Haute Ardèche - Haute Loire et Drôme) entre 1879 et 1905" - Assemblée Générale - I. SABATIER, "Rapport moral annuel pour l'année 2022" - Comptes rendus.

07/2023

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Récits de montagne

Mont-Blanc. La véritable histoire de la première ascension

Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? La première ascension, pardi ! Des témoins ont bien vu le docteur Paccard et son compagnon Jacques Balmat au sommet à 18h23 exactement. Le chantre genevois Marc-Théodore Bourrit, " historiographe " des Alpes, s'est empressé d'écrire aux gazettes pour annoncer la nouvelle d'autant plus sensationnelle qu'elle mettait un terme à des décennies de doutes, de tentatives, de renoncements... Le savant Horace-Bénédict de Saussure qui répétera l'ascension l'année suivante en a également témoigné dans son ouvrage " Voyage dans les Alpes ", et bien d'autres jusqu'au célèbre romancier Alexandre Dumas qui a eu la bonne fortune de rencontrer le vieux guide Balmat quelques mois avant sa mort et de lui faire raconter son odyssée : sa découverte d'un itinéraire possible, sa proposition d'emmener avec lui le docteur Paccard, sa conduite héroïque tout au long de l'ascension, sa fierté lorsque, le premier il a posé le pied sur le sommet, réalisant que ses " sujets de la vallée " l'applaudissaient, avant de redescendre chercher le pauvre docteur Paccard épuisé, de le traîner au sommet et d'entamer la descente avec son malheureux compagnon. Cette histoire-là est celle qui nous a été enseignée : une histoire où Jacques Balmat tient le premier rôle. Il a fallu plus d'un siècle pour que des historiens revisitent cette épopée qui semblait gravée dans le marbre. Progressivement, la véritable histoire s'est dessinée. Moins héroïque, moins évidente, moins simple... Mais tellement plus humaine. Que s'est-il réellement passé avant, pendant et après la première ascension du mont Blanc ?

11/2023

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Récits de voyage

Noces à Ceylan

"Peindre, écrire chemin faisant, livre désormais culte publié aux Editions L'Age d'Homme, s'achevait en Afghanistan le 20 octobre 1954, sur la séparation entre Thierry Vernet et Nicolas Bouvier. Les présentes Noces à Ceylan débutent trois jours plus tard à New Delhi. On y retrouve la même dévotion, la même joie du jeune peintre, alors âgé de 27 ans, face à son travail, avec une différence notable cependant : il pourra enfin partager son bonheur avec sa fiancée Floristella Stephani - la tendre môme -, peintre elle aussi, partie en paquebot le rejoindre à Colombo pour l'y épouser. Ceylan, c'est aussi l'aboutissement du long périple indien de Nicolas Bouvier ; il y célébrera le mariage de ses amis genevois : ce sont eux, les " Paul et Virginie " pudiquement évoqués au début du Poisson-scorpion. Le séjour de cinq mois environ sur cette île enchanteresse ne sera pas exempt de difficultés (matérielles, de santé), mais ce qui prédomine dans ces pages adressées à la famille de l'auteur, c'est la confiance lumineuse de celui-ci en l'avenir, et sa curiosité très plastique pour les êtres et les choses qui croisent son regard, transmise avec une verve et un naturel désarmants". Patrick Vallon. "Il y a une chose encore que j'aimerais dire pour l'avoir éprouvée maintes fois. Il s'agit du plaisir, plus encore, de la joie et de l'émotion que les oeuvres écrites ou peintes de Thierry et de Floristella nous offrent. A en croire les philosophes de l'Abîme, l'âme humaine libérée est dissoute dans l'absolu comme un morceau de sel est dissous dans l'eau. Tout disparaît, tout s'efface. Ceux qui ont eu le privilège de lire les textes de Vernet ou de contempler les peintures de l'un ou de l'autre, savent que ces arguties sont ineptes et que c'est en chacun de nous que désormais se réfugient les parcelles de ce vécu qu'ils nous ont offert, telle une mémoire vivante". Richard Aeschlimann.

05/2010

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Esotérisme

Notions sur le sens de l'Ouïe

On situe l'intérêt d'Antoine Fabre d'Olivet (1767-1825) pour la médecine occulte, entre 1811 et 1819, années qui correspondent aux dates des deux éditions successives de l'ouvrage que nous rééditons, mais aussi à celles de la parution de la Langue Hébraïque Restituée. L'association des deux ouvrages en question n'est pas fortuite : s'y fait jour la même notion curative de "sommeil sympathique" ou "hypnose", du moins telle que la kabbale hébraïque en évoque le mystérieux idiome. Fabre d'Olivet est mis en cause pour ses cures miraculeuses, à Paris, puis dans les Cévennes, à l'époque où la bureaucratie napoléonienne, puis le règne de Louis XVIII demeurent réticents aux médecines parallèles, nées de l'Illuminisme romantique fin XVIIIe, alors même que Mesmer (1734-1815) et son magnétisme animal sont en pleine disgrâce. Fabre d'Olivet qui défend la cause du magnétisme dans son ouvrage, fait les frais de ce nouvel état d'esprit positiviste. Les cures dont le Genevois Rodolphe Grivel, mais aussi le jeune apprenti tailleur de pierre parisien Louis Veillard, seront les heureux bénéficiaires, offriront aux détracteurs de Fabre d'Olivet plus d'un moyen de le discréditer aux yeux du public lettré. Ici, notre auteur, dans sa correspondance fictive à son ami d'enfance Guillaume Servier, protestant natif des Cévennes, plaide sa propre cause. Il plonge le lecteur aux sources même de la vraie thaumaturgie et de la philosophie du langage ; celle héritée de Rousseau (1712-1778) ; mais plus directement encore de Court de Gébelin (1719-1784), qui en serait l'un des pionniers avec son Monde Primitif comparé et analysé avec le Monde Moderne ; sans éluder De La Philosophie de la Nature du maître de notre auteur, Delisle de Salle (1741- 1816). Fabre d'Olivet, enfin, disserte habilement avec un esprit de synthèse peu commun sur les notions de sons à l'étude depuis l'Antiquité, chez les Pythagoriciens, mais aussi d' "ouïe métaphysique" et de parole créative.

02/2014

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Psychologie, psychanalyse

Inventer, compter et classer. De Piaget aux débats actuels

Cet ouvrage de psychologie développementale traite des différentes conceptions de l'acquisition du nombre et des classes chez l'enfant. L'auteur propose d'abord une approche détaillée et originale des travaux de Piaget. L'idée maîtresse consiste à montrer que la logique des classes et les mathématiques proviennent d'un dégel des configurations perceptives dans l'histoire de l'humanité et celle de l'enfant. Ainsi, la logique naît quand les éléments discrets existent pour eux-mêmes sans être rassemblés en des tableaux copiant le réel, et les mathématiques trouvent leur source dans le besoin de comparer un à un les éléments de deux classes de même niveau. Sont ensuite présentées quelques recherches récentes d'inspiration empiriste ou innéiste sur l'origine du nombre et des classes. Le " nouveau nombre " inhérent aux objets peut-il encore être dissocié de la connaissance du dénombrement pour acquérir un statut mathématique ? A contrario, n'est-il pas présent dès la naissance, prompt à se développer indépendamment de tout apprentissage durant la première année de la vie ? Les classes n'ont-elles pas intérêt à être formalisées sur un mode plus naturel que celui de Aristote, Russel et autres logiciens classiques ? Ou bien encore, ces classes peu naturelles dont Piaget retrace la genèse ne sont-elles pas plus précoces ou plus tardives qu'il ne l'a montré ? Au total, ce livre révèle les débats toujours vifs que suscite la genèse du nombre ou de la catégorisation. Certains chercheurs estiment le maître genevois dépassé, d'autres lui reconnaissent une profondeur inégalée. Le lecteur pourra mieux s'orienter en confrontant les faits établis aujourd'hui aux données recueillies hier. Cet ouvrage, destiné aux étudiants en psychologie, sciences de l'éducation et I.U.FM., aidera également tous les professionnels de l'éducation : didacticiens, conseillers, inspecteurs et tout particulièrement les professeurs des écoles et les praticiens soucieux de mieux comprendre les troubles des apprentissages numériques et logiques.

01/2005

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Animaux, nature

Muséum Genève. 200 ans d'histoire naturelle

Un splendide ouvrage illustré qui revient sur l'histoire du MHN et met en lumières les joyaux de ses collections. Au début du XIXe siècle, quelques savants genevois se regroupent pour mettre en commun différents cabinets de curiosités et créer ainsi le Musée académique... institution exclusivement destinée à l'enseignement des sciences, de l'histoire et des arts. Mais ces érudits sont de mauvais gestionnaires. La Ville de Genève, appelée au secours, rachète le Musée en 1820 et l'ouvre au public... C'est le début d'une grande aventure. Autour du Musée, établi dans un hôtel particulier de la Vieille-Ville, se regroupent ceux qui font l'excellence et la réputation de la science genevoise, notamment le professeur Henri Boissier, le botaniste Augustin-Pyrame de Candolle, le chirurgien Louis Jurine, le physicien Marc-Auguste Pictet, le biochimiste Nicolas-Théodore de Saussure, le pharmacien Pierre-François Tingry. Plus tard, le naturaliste François-Jules Pictet de la Rive métamorphose le vieux Musée académique en un véritable Musée d'histoire naturelle. Il transforme une accumulation d'objets divers en un conservatoire raisonné et organisé. Ce nouveau Musée s'installe en 1872 dans un bâtiment dédié du parc des Bastions... Les dons affluent, les achats se multiplient : aux collections locale d'oiseaux et de mammifères naturalisés s'ajoutent des fossiles d'Amérique du Sud, des tuniciers de Méditerranée, des échinodermes de toutes les mers, des coquillages des Antilles et tant d'autres. Dès l'entrée dans le XXe siècle, il est évident que la place manque aux Bastions. Les scientifiques et les édiles de la Ville cherchent un emplacement pour construire un Muséum repensé... Il faudra attendre 1966 pour assister à l'inauguration du bâtiment blanc de Malagnou. Aujourd'hui, le Muséum d'histoire naturelle de Genève s'exprime en deux chiffres : 5 millions de spécimens - ; de l'éléphant à la fourmi - ; , 350 000 visiteurs pas an. Au moment de célébrer son bicentenaire, le Muséum se réinvente : le monde change, la biodiversité est menacée, les sciences naturelles évoluent et posent les questions fondamentales. L'urgence de la Terre entre au Muséum...

10/2020

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Histoire de France

Une histoire du luxe à Genève. Richesse et art de vivre aux XVIIe et XVIIIe siècles

Le nom de Genève suggère deux idées contradictoires. C'est d'abord la cité de Calvin, figure tutélaire qu'on crédite volontiers d'une austérité sans concession. C'est ensuite une ville de marchands, d'horlogers et de joailliers, qui a toujours cultivé les produits de luxe tandis que ses banquiers en faisaient un concentré de la richesse du monde. Austérité et richesse : Corinne Walker s'est demandé quelle est, dans l'histoire de la ville, l'origine de ces deux notions. Elle est remontée aux lois somptuaires attribuées à Calvin, documents aussi souvent cités que peu connus. Après en avoir scruté les nombreuses expressions du XVIe au XVIIIe siècle, elle examine l'application qu'en faisait la "Chambre de la Réformation" , tribunal dont les délibérations permettent de reconstituer les représentations sociales en même temps que la vie quotidienne d'une société, de ses pratiques et de ses goûts. Dès le XVIIe siècle, et surtout au XVIIIe siècle, Genève s'inspire moins de "l'austère Calvin" que des modèles parisiens en matière de mode (les femmes sont ici à l'honneur), mais aussi d'architecture. Dans un souci d'ordre social, les patriciens genevois qui gouvernent la ville ne se croient pas tenus de respecter les limites qu'ils voudraient imposer aux basses classes. D'où un art de vivre dans des intérieurs confortables, rehaussés de miroirs et de tableaux de prix, qu'encourage Voltaire qui prend ses quartiers non loin de Genève. De ce monde cosmopolite qui apprécie les joies de l'existence, où l'on est sensible aux beaux-arts et où l'on pratique une musique de qualité, Corinne Walker nous propose un tableau attachant, en faisant revivre certains de ses représentants : les membres de la famille Pictet, le pasteur Ami Lullin et sa fille, la charmante Manon, ou le célèbre Horace-Bénédict de Saussure. Aussi bien le pasteur que le savant s'entendent à montrer comment il est possible de concilier une vie de haut vol avec une éthique qui recommande aux élites de cultiver les lumières, en donnant à l'art et aux nouvelles sciences la place qui leur revient dans la culture de l'honnête homme.

12/2018

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Littérature française

Les Rêveries du promeneur solitaire. Un essai de Jean-Jacques Rousseau

Les Rêveries du promeneur solitaire est un ouvrage inachevé de Jean-Jacques Rousseau rédigé entre 1776 et 1778, en France, à Paris puis chez René-Louis de Girardin au château d'Ermenonville. Ce livre annonce, à la manière des Nuits d'Edward Young (1742-1745) ou des Souffrances du jeune Werther de Goethe (1774-1787), la naissance du romantisme européen. Historique Le Voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich (1818). Les Rêveries du promeneur solitaire est une publication posthume de l'écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau. Il constitue le dernier de ses écrits, la partie finale ayant vraisemblablement été conçue quelques semaines avant sa mort, et l'oeuvre étant inachevée. Sa rédaction s'est établie tout au long des deux dernières années de sa vie, jusqu'à son refuge au château d'Ermenonville : la nature solitaire et paranoïaque de l'auteur malgré une notoriété croissante l'a contraint à cet exil après l'accueil de ses Dialogues, et peut-être également la mort de Louis François de Bourbon (dit le Prince de Conti) durant l'été 1776. Présentation générale Les Rêveries du promeneur solitaire tiennent à la fois de l'autobiographie et de la réflexion philosophique : elles constituent un ensemble d'une centaine de pages, l'auteur employant très généralement la première personne du singulier et apportant par digressions quelques détails sur sa vie. Le livre, qui se présente comme "un informe journal [des] rêveries" de Rousseau, est composé de dix sections inégales, appelées promenades, qui sont des réflexions sur la nature de l'Homme et son Esprit. Rousseau, à travers cet ouvrage, présente une vision philosophique du bonheur, proche de la contemplation, de l'état ataraxique, à travers un isolement relatif, une vie paisible, et surtout, une relation fusionnelle avec la nature, développée par la marche, la contemplation, l'herborisation que Rousseau pratique. Ces Rêveries cherchent à produire chez le lecteur un sentiment d'empathie qui lui permettrait à travers l'auteur de mieux se saisir lui-même. Avec les Confessions, Jean-Jacques voulait d'abord faire la lumière sur le citoyen Rousseau et sur sa vie ; cette oeuvre postérieure est davantage une invitation au voyage et une réflexion générale sur son mode de pensée. Texte intégral.

02/2023

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Romans noirs

Un match parfait. Une enquête de Clara Weber

La grande originalité de ce livre, c'est qu'il est écrit à quatre mains, par une femme et un homme. Avec talent et sens du suspense, les auteurs mettent en scène la quête de séduction et d'amour qui gouverne la plupart de nos vies d'humains, pas faits pour rester seuls. Mais comment concilier ses attentes et celles de l'autre, trouver un langage commun et obtenir le perfect match, la correspondance parfaite ? Un homme reprend conscience dans un endroit sombre et humide. Il ne se souvient de rien, si ce n'est de son identité : avocat genevois, député au parlement cantonal. Dans la pièce où il est attaché résonne un morceau de piano qui tourne en boucle. Que lui veut-on ? Une femme masquée lui rend brièvement visite, mais elle reste énigmatique, ne répond pas à ses questions. Dans le noir et la solitude, il est condamné à revisiter sa vie. La disparition suspecte de l'homme de loi Adam Morand est alors signalée à la police. L'enquête est menée par la commissaire Clara Weber. Quand la policière s'aperçoit qu'Adam Morand est inscrit sur de nombreux sites de rencontre, elle pressent que c'est la piste à suivre. Ce monde de la séduction en ligne, elle l'a toujours évité, bien que sortant d'une relation sentimentale difficile. Elle découvre avec stupéfaction les stratégies de certaines personnes passées maître dans l'art de la séduction, la manipulation et le mensonge. Entre fausses promesses et maltraitance psychologique, quatre femmes ont justement été les victimes du même prédateur. Elles ont décidé de se venger. Dans la cave, la mémoire revient peu à peu à Adam. Un repas au restaurant en galante compagnie, puis les arrivées successives d'anciennes relations, une perte de connaissance. Il a été drogué. Il reconnaît Pénélope, sa geôlière, et tente de négocier. Le dialogue est tendu et très révélateur des attentes souvent différentes entre femmes et hommes. Mais bientôt la situation se corse. La police est désormais sur la trace d'une des ravisseuses. Pour elle, le danger se rapproche : que vont faire les quatre complices ? Relâcher leur prisonnier en le menaçant ou l'amadouant pour qu'il ne les dénonce pas ? Ou passer à l'acte et s'en débarrasser. Et si les elles ne partageaient pas tout à fait les mêmes motivations et sentiments à l'égard de l'homme qui les a tant fait souffrir ?

06/2022

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Critique littéraire

Bohdan Hawrylyshyn. L'infatigable passeur

Né en 1926 en Ukraine d'un père paysan, Bohdan Hawrylyshyn a été très jeune jeté dans l'histoire d'un pays qui a connu de multiples occupations - austro-hongroise, polonaise, soviétique, allemande - avant d'obtenir son indépendance en 1991. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bohdan Hawrylyshyn est envoyé dans un camp de travail en Allemagne. A la fin de la guerre, il fait son bac dans un camp de réfugiés près de Munich, où il a été recruté pour s'engager comme bûcheron au Canada. Son contrat terminé, il poursuit des études brillantes à l'Université de Toronto, puis est engagé par une société multinationale. Elle l'envoie à Genève pour faire un MBA à l'Institut International de Management. Il y reste comme professeur et puis directeur. Membre du Club de Rome, Bohdan Hawrylyshyn a aussi fréquenté quelques-uns des grands de ce monde (Margaret Tatcher, Indira Gandhi, Helmut Kohl, etc). En 1980, il publie Road Maps to the Future : Towards More Effective Societies, une analyse des facteurs clés, déterminant l'efficacité économique, sociale et politique des principaux Etats de l'époque, ainsi qu'une projection de leurs futurs possibles. Parmi ceux-ci, l'Union Soviétique dont il a pressent l'éclatement. Référence dans son domaine, ce livre a été traduit dans une dizaine de langues, y compris le français, sous le titre Les Itinéraires du futur : vers des sociétés plus efficaces. Depuis une vingtaine d'années, Bohdan Hawrylyshyn consacre beaucoup de son temps à son pays natal, l'Ukraine, où il a créé et présidé plusieurs institutions. Il a oeuvré comme conseiller du premier Président de l'Ukraine, de quatre présidents du Parlement et de trois Premiers ministres. Actuellement, il est président de la Fondation Vidrodgenia (Renaissance) à Genève et membre du Conseil de l'Académie Mondiale des Arts et des Sciences. Genève regorge de personnalités singulières plus ou moins connues du grand public. Par la constance de leur engagement personnel et la force de leurs convictions, elles contribuent à donner à la cité de Calvin, de Rousseau et de Dunant sa tonalité et son originalité de ville-carrefour, cosmopolite et ouverte sur le monde. La collection " Ils ont choisi Genève " s'adresse à un lectorat curieux de mieux comprendre la richesse culturelle et intellectuelle de Genève. Elle offre une lecture originale de l'Histoire du grand XXe siècle, vue par le prisme genevois. Pour chaque ouvrage, un même fil rouge biographique qui relie le monde à Genève à travers des parcours de vie singuliers : " être né quelque part ", " partir ", " choisir Genève ". Une iconographie de Nicolas Crispini basée sur des documents personnels et historiques.

09/2013

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Religion

De la Rochelle vers l'Aunis. L'histoire des réformés et de leurs Eglises dans une province française au XVIe siècle

L'histoire protestante de La Rochelle a plus retenu l'attention des chercheurs que celle de sa province, l'Aunis, Erigé en gouvernement en 1373, cet espace frontière est l'arrière-pays rochelais. Les institutions ecclésiales protestantes en font un colloque dépendant de la province synodale de Saintonge au milieu des années 1560. Dans ce cadre géographie privilégié, à la fois politique et religieux, l'auteur offre un éclairage nouveau sur l'histoire des réformés et de leurs Eglises au XVIe siècle. A partir des actes notariés et judiciaire croisés avec les sources littéraires, sont levées une à une les relations ambiguës que cette province maritime tisse avec le protestantisme. Terre huguenote après 1568, l'Aunis est paradoxalement peu touchée par la Réforme avec 1538. Après cette date, les autorités politiques et judiciaires se montrent à la fois complices et répressives vis-à-vis de ceux qui manifestent violemment leurs nouvelles croyances. Dans les années 1550, si l'agitation cesse officiellement, l'idée d'une réforme de l'Eglise catholique n'a pu disparaître de l'esprit de certains habitants de la province. Mais dans un tel contexte, l'Aunis n'est pas une destination privilégiée des prédicateurs itinérants genevois qui partent évangéliser la France après 1555. A partir d'un important matériau d'actes notariés - près de 7 000 - et " pappiers " de l'Eglise réformée rochelaise - près de 10 000 -, la sociologie des réformés aunisien est étudiée pour mieux comprendre la diffusion de leur religion dans la province. Le réseau des Eglises réformées est édifié à partir de La Rochelle par des prédicateurs-pasteurs provenant de Genève. Seule Surgères, petite ville située à l'est, échappe à ce phénomène. En janvier 1568, beaucoup d'Aunisiens suivent la politique du corps de ville rochelais. Les actes de baptêmes, de mariages et de réceptions en l'Eglise de La Rochelle et ceux des notaires montrent que le nombre de réformés augmente dans la province, faisant écho à celui des nouvelles Eglises dressées. Quant aux réfugiés qui arrivent en grand nombre jusqu'à la cinquième guerre de religion (1574-1576), ils agissent comme modèle de foi sur les consciences aunisiennes. La période 1577-1598 est appréhendée comme l'apogée du protestantisme en Aunis qui s'affirme alors en tant que véritable terre huguenote jusqu'à l'Edit de Nantes. Si tout recommence en 1585 après huit années de paix, le refuge (1585-1589) ne provoque pas de nouvelles conversions au calvinisme, religion que les réformés aunisiens pratiquent de manière bien originale au sein de leurs Eglises.

01/2003

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Histoire internationale

John Ninet. 1815-1895, Un disciple de Rousseau au pays des fellahs

Agronome, économiste, ethnologue, conteur à l'orientale... rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un baladin à la cour du grand pacha modernisateur Méhémet-Ali, mais d'un citoyen genevois débarqué à l'âge de vingt-quatre ans en Egypte pour se vouer à la culture du coton. Né en 1815 à Saint-Gervais, ce faubourg ardent qui a vu apparaître J.-J. Rousseau un siècle auparavant,, John Ninet grandit dans un milieu de petits industriels. Adolescent, il assiste à l'exaltante montée de la gauche. Le cosmopolitisme ambiant l'incite à regarder au-delà des frontières. Après un séjour en Géorgie, il s'installe dans le delta du Nil et va vivre avec la terre égyptienne une véritable histoire d'amour. Cultiver du coton, c'est partager le labeur du paysan dont les conditions n'ont pas varié depuis des millénaires. Le jeune agronome apprend la langue et s'emploie à former des cadres. Marqué par son éducation libérale, il s'indigne de l'injustice qui accable le peuple fellah et commence à écrire une série d'articles, la plupart anonymes, pour dénoncer la cupidité du vice-roi et de ses comparses indigènes, turcs et européens. A travers son témoignage, nous découvrons la glorieuse époque de Méhémet-Ali jusqu'à la lente dérive de ses cinq successeurs et à l'occupation anglaise. Il va tenter de soutenir le mouvement nationaliste grâce aux principes de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.

01/2010

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Droit

Les grands arrêts de la jurisprudence administrative. 22e édition

La 22e édition des Grands arrêts de la jurisprudence administrative prolongeant l'oeuvre des fondateurs de l'ouvrage (Marceau Long, Prosper Weil, Guy Braibant, malheureusement disparus), poursuit avec leurs continuateurs (Pierre Delvolvé, Bruno Genevois), dans un dialogue entre membres du Conseil d'Etat et de l'Université, la présentation de la jurisprudence qui constitue le cour du droit administratif et même du droit public. On y trouve les principaux arrêts qui, de 1873 (Blanco) à nos jours, en constituent l'ossature et en régissent le contenu : compétence de la juridiction administrative, contrôle que celle-ci exerce sur l'administration. organismes de droit public ou de droit privé qui participent à l'action administrative, actes administratifs unilatéraux, contrats administratifs, domaine public, travaux publics, responsabilité administrative, avec des ouvertures sur le droit constitutionnel, le droit de la concurrence, le droit de l'Union européenne, celui de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Y sont réunis à la fois les arrêts anciens sur lesquels s'est bâti le droit administratif contemporain et les importants développements jurisprudentiels de ces dernières années. Le commentaire de chaque décision, non seulement mis à jour, mais aussi remanié, la met en perspective dans l'évolution jurisprudentielle. antérieure et postérieure ; il permet de connaître exactement l'état du droit actuel (l'ouvrage est à jour au 31 juillet 2019). Aux innovations qu'avait commentées la précédente édition, s'agissant notamment du droit souple avec les deux arrêts du Conseil d'Etat du 21 mars 2016 (Fairvesta, Numericable), et de l'état d'urgence avec son avis contentieux Napol du 6 juillet 2016, s'ajoutent particulièrement celles de deux arrêts rendus en 2018 : celui du 18 mai, Fédération des finances et affaires économiques CFDT, limitant la possibilité d'invoquer hors délai du recours pour excès de pouvoir les vices de forme et de procédure des actes réglementaires celui du 21 décembre, Société Eden, ajustant les appréciations et la décision du juge en fonction des moyens et conclusions du requérant. Parmi les apports récents de la jurisprudence intégrés aux commentaires des arrêts plus anciens, sont relevés notamment le développement du plein contentieux (3 juin 2019, Mme Vainqueur), la mise au point de celui des contrats (30 juin 2017, Transmanche ; 7 mars 2019, Valbonne), l'amélioration du contrôle de légalité 03 déc. 2017, Bouygues Telecom ; 19 juill. 2019, Américains accidentels ; Mme Le Pen), les nouvelles implications du principe de sécurité juridique (17 juin 2019, Centre hospitalier de Vichy), l'extension de la responsabilité administrative (3 juin 2019, Mme Fougère-Derouet). Ainsi le droit administratif continue à évoluer par une recherche constante d'un équilibre entre les exigences de l'intérêt général et les garanties des droits des particuliers, dont témoignent Les grands arrêts de la jurisprudence administrative dans cette nouvelle édition comme dans les précédentes.

08/2019

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Beaux arts

La miniature, portrait de l'intimité

Loin d'être uniquement " une peinture en petit ", bonne à ranger parmi les bibelots, la miniature est une oeuvre d'art à part entière. Elle apparaît en Angleterre, à la cour des Tudors où, sous le règne d'Élisabeth Ier, son rôle est indispensable à la politique et à la célébration de la personne royale. Liée à la littérature et à la poésie, elle acquiert un sens savant et emblématique. En raison précisément de ses dimensions réduites, elle a tenu un rôle majeur dans l'histoire de la société et des sentiments. Facilement cachée, offerte ou dérobée, tenue sur soi, échangée entre amants, parents ou amis, elle fut le précieux témoignage des sentiments. Image-souvenir indispensable lors d'une séparation, elle est alors souvent multipliée après la mort. Montée en bijou, présente sur ou à l'intérieur d'une boîte ou dans un écrin pour échapper aux regards indiscrets, accompagnée des cheveux de l'être cher, elle fut ardemment aimée, comme en témoignent la littérature et la peinture. Elle fut aussi un cadeau diplomatique entre souverains, même si sa connotation demeure sentimentale. Peinte sur ivoire à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle connaît un engouement qui touche toutes les classes de la société et que la Révolution puis les guerres napoléoniennes ne feront qu'amplifier. Ses rôles divers sont décrits, accompagnés d'une évocation des artistes les plus talentueux et originaux qui ont pratiqué cet art, en Angleterre, en France et dans toute l'Europe où la miniature règne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, son âge d'or, elle est relayée par le physionotrace, gravure de portrait en petit, puis par la miniature sur porcelaine dure qui se développe et se perfectionne durant la première moitié du XIXe siècle. A partir de 1850, la photographie remplace peu à peu la miniature qui, avant de céder sa place, tâchera d'adopter le style de ces nouveaux portraits. Très abondamment illustré, l'ouvrage fait découvrir des œuvres inconnues exceptionnelles provenant de collections privées et dévoile quelques chefs-d'oeuvre, non encore publiés, des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux, du musée Cognacq-Jay, de la collection de Frits Lugt (Fondation Custodia), ainsi que de musées étrangers, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres. Préfacé par Emmanuel de Waresquiel, ce panorama du petit portrait dans tous ses états est accompagné des textes de trois spécialistes : Fabienne Xavière Sturm, qui publie, avec le carnet d'atelier de Louis-Ami Arlaud-Jurine, les secrets d'un des meilleurs miniaturistes genevois. Claude Tanner, restauratrice de petits portraits sur ivoire, qui donne des conseils pour leur conservation et leur restauration. Chantal Bouchon, qui évoque la personnalité du grand collectionneur et donateur Lefebvre de Viefville.

12/2010

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Guides de France

Balade en région Centre

Paysages écrits, paysages décrits, par Georges Buisson "Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder" prévenait George Sand. La Région Centre recèle des richesses inégalées ! Cette région, qui se décline à la manière d'une fleur à six pétales correspondant aux six départements qui la composent, est de fait composée d'espaces géographiques qui en font sa richesse : Sologne, Gâtinais, Berry, Touraine, Orléanais, Beauce, Brenne, Axe ligérien, Sancerrois... , territoires sensibles fécondés par la présence des écrivains qui, à leur manière, les ont célébrés. Anatole France, Balzac, Colette, Gaston Couté, Max Jacob, Hervé Bazin, Henry de Monfreid, George Sand, Marcel Proust, Maurice Genevoix, tous entrés dans notre Panthéon littéraire. D'autres plus méconnus et qu'il conviendra de découvrir : Marguerite Audoux, Marcel Béalu, La Tour du Pin, d'autres encore, vivants de nos jours et qui reprennent le flambeau : Nancy Huston, Diane de Margerie, Jean-Christophe Rufin, ... La liste est longue et incomplète et son énoncé donne un incroyable tournis. Leurs regards démultipliés ne sont que les leurs, tout comme leurs ressentis. Et c'est bien en cela que leurs perceptions intimes nous passionnent ! Elles ne se contentent pas de reproduire de simples photographies insipides ou d'anonymes dépliants touristiques. Ces écrivains, si différents les uns des autres, réinventent littéralement ce qu'ils nous donnent à percevoir. Ils réinterrogent ce qui les environne. Sans doute transposent-ils par leurs créations la simple réalité, l'idéalisent-ils, pour notre plus grand plaisir, dans une sorte de "mentir-vrai" qui nous comble. Regarder, certes, mais autrement comme Colette qui constatait : "Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez juste, jamais assez passionnément... " C'est ce que fait encore aujourd'hui, avec talent, Diane de Margerie quand elle fait chanter au bout de sa plume ou sur les touches de son ordinateur "les nuages d'étourneaux qui, tout à coup s'abattent sur la Beauce, les grandes machines agricoles aux yeux rouges, le crépitement des moissons... " Chacun de ces écrivains nous invite donc à exercer un autre regard sur ce qui nous entoure et sur ce qu'on risquerait, tout simplement, de ne plus voir. Ce faisant, ils donnent à notre Région une épaisseur presque charnelle, bien éloignée de la froideur administrative ou de la simple promotion touristique. Avec eux notre Région respire, elle est vivante, elle palpite. Pourrions-nous dire qu'elle se laisse caresser ? Quand Balzac, évoquant la capitale de la Touraine, écrit que "Tours a été et sera toujours, les pieds dans la Loire, comme une jolie fille qui se baigne et joue avec l'eau". , ne nous fait-il pas ressentir mieux que quiconque, la sensualité de cette cité qui s'étire le long du plus féminin des fleuves ? Rien n'est plus subjectif que cette pertinente perception et c'est tant mieux ! Colette, elle, nous offre encore : "La colline (qui) fume de pruniers blancs, chacun d'eux immatériel et pommelé comme une nue ronde" Il y a dans cette respiration du paysage une offrande, presque intime et tellement généreuse, qui nous touche et qui nous fait voir ce qui ne pourrait se voir au simple premier regard. Il y a dans toute ces créations littéraires, des plus anciennes aux plus récentes, un sésame miraculeux qui nous ouvre les portes de la Région Centre. Chacun pourra alors, d'un point à l'autre, errer, nourri des imaginaires et de la réalité de tous ces écrivains, cueillir ici ou là les plus belles de leurs pages et se construire, livre à la main, une perception d'un territoire régional qui fait sens et qui frémit. Alors, peut-être dirons-nous comme Anatole France : "Je n'ai pas trouvé d'endroit qui convient mieux au climat de mon coeur... " En cela, le regard de l'artiste en général et de l'écrivain en particulier, sera toujours irremplaçable. N'étant pas volontairement objectif, il aiguise nos sens et notre appétit. La Région se trouve ainsi chantée, célébrée, auscultée malgré elle par la magie de l'écriture. Sa physionomie en est sublimée, presque sacralisée pour devenir la magnifique réalité d'un patrimoine immatériel empreint de sensualité. Le livre peut alors devenir, tout simplement, le bâton qui accompagnera le voyageur, de lieu d'écriture en lieu d'écriture, de territoire écrits en territoire décrits. Une manière de ressentir profondément ce qu'il y a de plus riche et de plus mystérieusement caché dans cette Région si "littérairement habitée" . Jean- Christophe Bailly ne dit pas autre chose, et certainement mieux, dans son passionnant ouvrage "Le Dépaysement" : "Sans doute suffit-il d'errer un peu plus longtemps, ou d'avoir quelque chose de précis à faire (une démarche, une course, une visite) pour que l'épaisseur de l'indifférencié se défasse et qu'apparaisse un trait saillant, une surface brillante, un reflet changeant ou pour que ce que l'on jugeait totalement replié s'entrouvre". Alors, aucune hésitation à avoir : bonnes lectures et bons voyages !

11/2012