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Braconniers

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Littérature anglo-saxonne

Contes de l’inattendu. Nouvelles, roman, récits

Qui se cache derrière le grand-père malicieux croqué par Ouentin Blake avec son gilet rouge et sa canne, déambulant le crâne chenu dans la campagne anglaise, l'auteur aux deux cents millions d'exemplaires vendus, dont les héros peuplent le panthéon de plusieurs générations de lecteurs ? Car il existe en effet un autre Roald Dahl, éclipsé par le succès de son oeuvre pour la jeunesse, mais sans lequel le portrait ne saurait être complet. Plus nouvelliste que romancier, Roald Dahl s'attache très tôt à dépeindre l'humanité ordinaire qu'il côtoie et observe : aristocrates londoniens, bourgeois de Manhattan, employés de bureau, pompistes et braconniers de la vie anglaise... des gens a priori sans histoire, dont l'existence, gouvernée jusque-là par un sentiment de sécurité, déraille subitement en raison d'un élément imprévu. Point de portrait psychologique, mais un sens de la formule et une description physique sévère, qui en quelques traits brossent un caractère. Cette économie de moyens, doublée d'une satire morale, d'une propension à marier le macabre à l'humour, d'un goût pour la fantasmagorie gothique, fait de cet ensemble de textes un joyau de la littérature contemporaine, qui ne cesse de faire frémir, de faire rire... Entre ces nouvelles - macabres ou scabreuses, voire les deux à la fois -, où ceux qui jouent au plus malin sont souvent perdants, et les histoires des petits héros pour la jeunesse, il n'y a en réalité qu'un pas. Roald Dahl balaie d'un revers de main la médiocrité et encourage ses lecteurs à se conduire en conquérants, quitte à s'adonner à quelques filouteries. Complétés par deux récits autobiographiques, Moi, Boy (1984) et Escadrille 80 (1986), qui offrent des clefs indispensables à la lecture, les textes pour adultes réunis ici pour la première fois constituent le socle d'une oeuvre multiple, diverse, teintée d'un inimitable humour noir, celle d'un auteur devenu tout aussi iconique que ses propres personnages.

09/2021

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Contes et nouvelles

Le taureau & autres nouvelles

Edition établie et préfacée par Emmanuel Bluteau. On connaissait Jean Prévost romancier, essayiste, journaliste ou critique... Une autre facette de son talent se dévoile avec la réunion de ces vingt-trois nouvelles parues principalement dans la presse entre 1925 et 1941, dont certaines demeurées complètement inédites. Ses personnages, au caractère bien trempé, sont francs et courageux. Ils marquent les esprits. Au fil des pages, on croise Hermidas Bénard, patron d'un canot de sauvetage en mer, le maçon Blondel sur son échafaudage, le journaliste Gafoulet à sa rédaction, mademoiselle Alberte, une fille-mère qui hait tous les mâles, le braconnier Jean-Marguerite, le bûcheron Montcharmont, Lucie-Paulette, jeune paysanne perverse, le forgeron Garin, Fenancier luttant contre le taureau Bombal... Dans un style impeccable, le don de conteur de Prévost fait mouche. Il y met de la saveur, du relief et son empathie transparaît pour ces artisans, ouvriers ou paysans. Il voit en ces gens du peuple des "êtres plus complexes, plus particuliers, plus personnels, plus libres que les gens du monde et les bourgeois ; ils sentent mieux la nature sans la regarder, ils connaissent mieux l'amour qui donne sans demander" . Et il dit bien ce qu'il veut dire. Sa langue est drue, ferme et râblée. Simple et naturelle, elle va droit au but, sans procédé. La richesse du détail, le choix du mot juste évitent la métaphore : c'est écrit à l'os. Il pose plutôt que d'exposer, il suggère plutôt que de développer. Au meilleur de sa forme d'écrivain, Prévost s'affirme comme un "nouvellier-né" pour André Thérive et la comparaison avec Maupassant ou Mérimée ne paraît pas déplacée.

10/2021

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XIXe siècle

Les misères des enfants trouvés. Tome 1

La saga de la rentrée, un feuilleton en quatre épisodes haletants ! TOME 1 Sologne - 1845. Le petit peuple trime du matin jusqu'au soir, tentant de faire naître quelque chose des terres marécageuses ingrates, l'estomac et les mains chaque jour plus vides. Les riches, blasés et impitoyables, galopent à travers champs, sur les fidèles destriers lors de prolifiques parties de chasse, et rivalisent de bêtise et d'orgueil lors d'exubérantes réceptions. Sans jamais oublier d'encaisser les loyers et fermages de leurs chers paysans. Mais dans ce "meilleur des mondes" campagnard, quelques grincements souterrains agitent soudainement la tranquillité des nantis. "Bête-Puante" , le braconnier qui distribue sa chasse aux miséreux, est partout et semble tout savoir... "Bamboche" , le forçat, s'est échappé et rode dans la forêt. Et que fait Martin, l'énigmatique valet qui semble si bien connaître le roi ? Beaucadet, le gendarme, ne pense qu'à mettre la main sur tous ces criminels... Sur les traces de son enquête, à mesure qu'il tente de démêler les fils de ces mystères, nous remontons peu à peu le temps, alors que ces anciens enfants orphelins brulaient les planches du cirque de l'homme-poisson, Léonidas Requin... A la croisée du vaudeville, de la tragicomédie à la française et du roman social, Les Misères des enfants trouvés nous plonge dans une série haletante, entre grandeur et misère, rire et larmes, dont la petite musique politique et sociale fait diablement écho à notre époque. Grand écrivain populaire du XIXe siècle, Eugène Sue est également sans aucun doute l'auteur du feuilleton de la rentrée !

09/2023

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Critique littéraire

LE PROCHE ET LE LOINTAIN. Sur Shakespeare, le drame élisabéthain et l'idéologie anglaise aux XVIème et XVIIème siècles

Au moyen de textes rarement ou jamais utilisés, l'auteur tente de décrire quelques aspects d'un système de représentation essentiel à la compréhension de Shakespeare et de rendre sensibles, par l'étude de Titus Andronicus, de Jules César, de Macbeth, d'Othello, de La tempête et d'autres œuvres dramatiques, l'extrême proximité et l'extrême éloignement d'un auteur et d'une culture qui ont marqué au plus profond le monde occidental. Quatre sujets principaux sont abordés : la forêt et la chasse ; le sacrifice et le sang répandu ; les relations entre le roi, le royaume, les sujets et les étrangers ; la différence ethnique, théologique et culturelle. L'auteur utilise, pour l'effet de contraste et de miroir qu'elles produisent, quelques oppositions attestées à l'époque élisabéthaine et importantes dans les sciences humaines aujourd'hui : entre la nature et la culture, le sacrifice et le sacrilège, le pur et l'impur, la nourriture et le poison. Le rapport - ou le conflit - entre le " proche " et le " lointain " donne son titre à l'ouvrage, car, à propos d'une époque où se produisent des mutations sociales, religieuses, politiques et économiques en même temps que l'expansion du monde exploré, il unifie des thèmes à première vue disparates : l'Indien (ou le Noir) et l'Anglais, le braconnier et le cerf, le roi et l'assassin, la violence et la vertu, le religieux et le politique, la chasse, l'inceste et le meurtre. Il permet en outre de parler simultanément de l'espace, du temps, des relations de parenté, de l'amour et de la haine destructrice. Des œuvres dramatiques, juridiques, théologiques et des récits de voyage s'épaulent ainsi les uns les autres pour parler, à l'unisson, d'une voix qui est la leur et d'une voix qui est celle de notre temps.

01/1999

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Littérature française

Roquemaure

"Le duc faisait amener son cheval. La Vue découplait déjà dix chiens sages et sûrs, les rapprocheurs, qui devaient attaquer. La Bruyère monta en selle et très droit, ses chiens sous le fouet, il attendit l'ordre du maître. Un signe du duc. Le départ. En arrière, les hurlements de la meute hardée. Soudain une fanfare, sa première fanfare. Avec les veneurs il sonne. Il y a longtemps qu'il sait sonner. Depuis huit jours, il s'est exercé tous les soirs. Pourtant c'est la première fois qu'il sonne. C'est la première fois que chaque note met dans ses veines une boule de feu, qui remonte au coeur, éclate. On sonne Le départ, La Roquemaure, La marche de vénerie. On aimerait sonner toujours. C'est une soif que boire exaspère. Mais on approche de la brisée dont La Bruyère a marqué la rentrée du grand cerf. On y est. Immobile, la tête haute, les rapprocheurs regardent le maître. Il va se découvrir pour leur donner la voie. Il se découvre : "A la voie, mes beaux valets, à la voie !"" La rencontre du braconnier Béchut et du duc de Roquemaure, maître du plus bel équipage de France, va sceller une amitié unique, faite de respect des traditions et d'une passion commune pour les chiens. Dans la Touraine d'avant-guerre, l'auteur fait revivre le quotidien de la meute et des hommes d'équipage, avec un souffle puissant et authentique. Mais l'amour de la vénerie ne pourra conjurer la folie des hommes... Willy Prestre (1895-1980) a enrichi son roman des plus beaux récits de chasses au cerf ou au loup de Henri Doyen et du comte de Beynac. Publié pour la première fois en 1936.

06/2016

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Littérature française

La grande ourse

Zita aurait dû être bergère sur une estive des Pyrénées, comme ses ancêtres. Le déclin du pastoralisme, la réintroduction des ours et ses bons résultats scolaires en ont décidé autrement. Ingénieure agronome, elle enchaîne les contrats à travers le monde, expatriée de l'agro-industrie. Cinq ans après son départ, Zita rentre à Ossèse, la ferme de ses parents située dans un fond de vallée ariégeois. Elle retrouve sa cabane des hauteurs, leurs brebis et les contes bestiaux de Petite-Mère, son aïeule. Un soir, au café du village, elle percute la vie de Pierrick, un citadin. Leur histoire d'amour sera celle de la maturité, celle où Zita s'installe dans un bel appartement avec vue sur la Garonne. Mais Pierrick n'y est pas seul. Il y a aussi sa petite Inès et souvent Emilie, son ancienne compagne, gérante d'une épicerie bio. Zita se retrouve vite à l'étroit dans le costume de belle-mère qu'on veut lui tailler. Un jour d'automne, le cadavre de l'ours Anis est retrouvé sur l'estive où paissent les brebis de sa famille. Une balle est plantée entre les yeux du plantigrade. Pour Pierrick, Emilie et Inès, le braconnier n'est qu'un pitoyable assassin, un arriéré refusant le nécessaire réensauvagement. Le silence de Zita brise peu à peu l'entente cordiale des habitants des villes et des montagnes. Tiraillée entre deux mondes, elle devra faire un choix entre la proie et le prédateur. Les destins se croisent, se mêlent et se brisent dans ce vibrant roman des grands espaces, qui pose une question centrale : y a-t-il encore une place pour ceux qui parlent la langue des bêtes ?

01/2023

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Montagne

Là ou l'horizon est plat je ne tiens pas. Une vie hors des sentiers

" Le plus beau livre de montagne de cette dernière année... "Paolo Cognetti, prix Médicis étranger 2017 pour Les huit montagnes " La montagne m'a vu naître, elle m'a nourri, m'a appris, m'a protégé. Alors je suis devenu le seigneur des corniches rocheuses, la sentinelle des cols reculés, le maître des moraines isolées. Je règne sur ce royaume de pierres non parce qu'il est à moi, mais parce que je lui appartiens. La montagne m'a accepté auprès d'elle et je suis devenu son gardien respectueux, le berger de ses bouquetins, en toutes saisons et par tous les temps. " Louis Oreiller est né en 1934 dans le Val d'Aoste, à Rhêmes-Notre-Dame, aux confins sauvages du parc du Grand-Paradis, à 1 700 mètres d'altitude. La montagne ne lui a jamais inspiré ni défi ni performance. Elle est sa terre et son ciel, un horizon avec lequel il fait corps. Pour conjurer la pauvreté, il a été braconnier, contrebandier... Puis il a pu changer de camp, devenant garde-chasse et finalement garde du parc national. Une vie éloignée des sentiers balisés par la société, le plus souvent à l'écart des hommes, dans une vallée que les avalanches coupaient autrefois du monde six mois par an. Une vie à caresser la roche et la glace, à parler aux arbres et aux marmottes, à suivre le vol des aigles et à veiller sur les mouflons. Une vie en communion avec la montagne. Le monde de Louis Oreiller va disparaître, enseveli sous le déferlement de la modernité. Alors sa parole, rare, résonne de toute la puissance des éléments. A qui, comme Irene Borgna, sait l'écouter, elle semble poésie et sagesse. Il n'est pas tout d'avoir de la mémoire, encore faut-il la langue de Louis et son esprit libre pour nous conduire là-haut, où l'air est plus pur et les pensées plus claires.

05/2019

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Histoire de France

Mémoires des combats d'un écrivain-historien

Louis Oury est l'auteur d'oeuvres représentatives de la fin du XXe siècle. Son parcours atypique aussi bien en métallurgie qu'en littérature, est présenté dans Mémoire des combats d'un écrivain - historien qui comprend deux parties. Dans la première partie de cette oeuvre, l'auteur raconte son enfance dans le Haut - Anjou pendant la guerre, son parcours d'ouvrier à ingénieur lors de la reconstruction de la France, ses débuts en littérature avec Les prolos, et surtout l'immense succès de Rouget le braconnier, drame authentique qui inspira V. Hugo pour Les Misérables. Ayant vécu, enfant, les massives fusillades d'otages, dont à Châteaubriant celle de Guy Môquet et d'autres à Nantes et à Bordeaux, sa réussite en littérature l'a incité à des recherches sur ces drames, initiative agréée par les autorités allemandes qui publièrent ses travaux en 1990, dans un livre bilingue. A partir de là, le Chancelier de l'Ordre de la Libération lui demanda en 1991 de lui remettre un dossier plus complet sur ces événements. C'est le début de la deuxième partie de l'oeuvre où Louis Oury révèle les adversités qu'il dut surmonter, que ce soit les menaces de mort reçues par Gilbert Brustlein qui avait exécuté le Feldkommandant de Nantes ou les trois tentatives d'assassinat sur sa personne Mais aidé d'Alain Besson qui publiait dans Ouest-France le suivi de ses travaux et leur officialisation, il brisa le black-out protégeant des fictions politiques et des réputations personnelles. On apprend les tractations du choix des otages par des vichystes, les exagérations et infamies propagées pendant un demi-siècle pour salir la Résistance, les turpitudes incitant Gilbert Brustlein à frapper le leader communiste Georges Marchais à Châteaubriant, la réhabilitation par le PCF de Spartaco Guisco exécuté en 1942 mais dont le corps avait été exhumé du Carré des Fusillés pour insinuer qu'il s'était planqué en Espagne à la Libération, et pour finir on se remémorera l'historique poignée de main réconciliatrice de Michel Jost, président de l'association des familles d'otages, au Résistant communiste Gilbert Brustlein qui avait exécuté à Nantes l'officier ennemi.

07/2013

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Biodiversité, nature

Paul Watson. Sea Shepherd, le combat d'une vie

En 2017, l'association Sea Shepherd fondée par le capitaine Paul Watson fête ses quarante ans. Quarante ans de lutte sans relâche pour la préservation des océans. Quarante ans sur la ligne de front. Une tête mise à prix par la mafia taïwanaise, son nom placé sur la notice Rouge d'Interpol suite aux mandats d'arrêt lancés par le Costa Rica et le Japon, une arrestation en Allemagne qu'il quitte en catimini les cheveux teints et une chemise hawaïenne sur le torse... Non, il ne s'agit pas du scénario du dernier 007, mais de quelques-uns des événements qui ont ponctué la vie mouvementée de Paul Watson ces cinq dernières années. Celui que le Time magazine a désigné comme l'un des vingt plus grands héros écologistes du XXè siècle n'a pas fini de faire parler de lui. Adulé par les uns, qualifié d'écoterroriste par les autres, il a trouvé refuge deux années durant en France. Un exil pendant lequel il a témoigné sans relâche des actions de Sea Shepherd, participé à la COP21 et rédigé un manifeste au titre éloquent, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons (Glénat, 2016). Cherchant à anéantir l'association, le Japon n'est parvenu qu'à une chose, renforcer la détermination du capitaine et de son équipage : depuis l'arrestation de Paul Watson à Francfort en 2012, Sea Shepherd n'a jamais mené autant de missions et quelques-unes des campagnes les plus importantes ont été lancées. " Opération tolérance zéro " destinée à renvoyer chez eux les chasseurs de baleines en Antarctique, " Grind stop " pour faire cesser le massacre des globicéphales aux îles Féroé, campagne " Icefish " visant le démantèlement de braconniers dans l'océan Austral, " L'anti-captivité " pour mettre fin à l'emprisonnement des animaux dans les parcs aquatiques... Sea Shepherd, alias le berger de la mer, est sans doute l'organisation de défense des océans la plus combative au monde et entend bien le rester. Quarante ans, l'âge de la maturité ? L'occasion en tout cas de revenir sur la création de Sea Shepherd, son évolution et ses perspectives d'avenir, mais aussi la vision de Paul Watson sur son séjour en France, la COP21 ou encore l'élection de Donald Trump. L'occasion aussi pour Lamya Essemlali de raconter la création de l'antenne française de Sea Shepherd en 2006 avec, pour seule dotation, un carton de tee-shirts ! Une antenne française qui est aujourd'hui l'une des principales entités sur le plan international. Sur la ligne de front.

11/2017

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Sciences historiques

La Fortune des Rougon - Annoté

Les Rougon-Macquart : La Fortune des Rougon ou Les Rougon-Macquart : Les Origines est un roman d'Emile Zola publié en 1871, premier volume de la série Les Rougon-Macquart. Le cadre est une petite ville appelée Plassans, qui correspond à Aix-en-Provence, où Zola a passé son enfance et une partie de sa jeunesse, et à Lorgues, dans le Var, où se sont déroulés en décembre 1851 les événements insurrectionnels décrits dans le roman. L'ouvrage a un triple intérêt : - comme Zola le décrit dans sa préface, c'est le roman des origines. Il marque le début de la généalogie des Rougon-Macquart, qui commence avec Adélaïde Fouque, dite Tante Dide, née en 1768. Elle épouse un certain Rougon, jardinier, dont elle a un fils, Pierre Rougon. A la mort de son mari, elle vit en concubinage avec Macquart, contrebandier, avec qui elle a une fille, Ursule Macquart, et un garçon, Antoine Macquart. Après la mort de Macquart, elle se reclut dans la solitude. Ses trois enfants donnent naissance aux trois branches de la famille : - les Rougon, chez qui prédomine l'appât du gain et l'appétit du pouvoir, - les Mouret (mariage d'Ursule avec un chapelier ainsi nommé), branche où la fragilité mentale de l'aïeule réapparaît souvent, - les Macquart, branche la plus fragile, chez qui se retrouve la folie d'Adélaïde mêlée à l'ivrognerie et à la violence de son amant ; - il correspond aux débuts du Second Empire, cadre temporel dans lequel se situent tous les romans jusqu'à La Débâcle (guerre de 1870 et déroute de Napoléon III). L'action de La Fortune des Rougon se déroule en effet dans les jours qui suivent le coup d'Etat du 2 décembre 1851 : les Rougon profitent de ce coup d'Etat pour s'emparer du pouvoir politique à Plassans ; - il raconte enfin une histoire d'amour entre Silvère Mouret (fils d'Ursule) et Miette, fille d'un braconnier condamné aux galères. L'histoire finit mal : les deux jeunes gens participent à la résistance au coup d'Etat du 2 décembre 1851 en Provence ; Miette est tuée pendant les combats tandis que Silvère est fusillé par un gendarme, sans que son oncle ni l'un de ses cousins Rougon n'interviennent pour le sauver. Adélaïde Fouque, qui a assisté à la scène, devient folle et est enfermée dans un asile. Elle est alors âgée de 83 ans mais survit jusqu'au dernier roman (Le Docteur Pascal), s'éteignant à l'âge de 105 ans. L'EDITION 2020 comprend ; biographie de l'auteur liste des oeuvres

03/2020

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Poésie

Silvatica

Au fond d'une forêt enneigée, aux confins de la Pologne, résonnent dans un monde de fièvre et de rêve les échos mythiques de la Chasse Sauvage, cette mythologie nordique des chasses du dieu Odin. Livre rugueux et féroce, livre de meute, de traque, livre de pièges de fusils et de chiens, Silvatica conte les amours entre le braconnier Eustachos et une figure féminine, tour à tour compagne et proie du chasseur, dans une indécision des rôles et des sentiments. Helga M. Novak peint une vie reculée dans les bois, au coeur de la force noire de l'hiver, où la vie s'organise au milieu des loups et des sangliers, des chevreuils et des lapins. Le monde y est à portée de main, à la fois visible et tangible ; dans ces motifs de chasse, nous lisons le cycle d'une existence concrète, viande, graisse, peau, vêtements, où l'on chasse un loup quand on a besoin d'une veste. Autour de ces contrées où Eustachos s'est réfugié comme "une dernière chance" , et de son rapport archaïque, âpre et artisanal à la nature, menace par contraste la chasse d'Etat de la nomenklatura, avec ses uniformes, ses tronçonneuses, ses hélicoptères, et leur traque du déserteur, du chasseur chassé à son tour. "Jamais n'a été accordée au tireur la liberté" avertit Helga M. Novak, dont la présence féminine porte le recueil, et qui a conscience de cette oppression sourde du châtiment. Son identité semble mouvante : elle est cette Silvatica qui accompagne le chasseur ou est son trophée, mais aussi Artémis qui suit sa trace, épie ses gestes. "Je n'aimerais pas être une femme sortie de ta côte" , ajoute-t-elle, et nous assistons à la "dernière sauvagerie" de l'amour vu lui aussi comme un ultime acte de chasse, avant de prendre racine dans la solitude, dans la "peau épaisse" de la terre, une fois les voyages révolus, la fuite soldée, l'homme disparu. C'est qu'il y a un âge sûrement pour chaque chose et Helga M. Novak dans les dernières pages du livre semble avouer par la voix de Silvatica qu'elle est désormais trop âgée pour l'amour, elle qui s'est retirée dans ses cachettes, dans sa maison recouverte de neige au fond de la forêt et qui attend sa fin - et peut-être aussi en creux la fin de notre espèce - entourée de murmures de ruches et de chants de coqs. Silvatica multiplie les niveaux de lecture malgré une langue brute et nue, dérive et s'approprie le mythe de la Grande Chasse dans une atmosphère de repli et de sous-bois, pour restituer la fable d'une femme vieillissante, où se mêlent pression politique, inquiétude écologique et quête intime et douloureuse, dans un monde "beau à en geler" .

05/2022