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Chevilles ouvrières

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Histoire de France

Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie (1930-1960)

Dans ses mémoires, Pierre Thiery rend compte de la vie d'un chef d'entreprise, faisant partie de ceux que l'on appelait les "libéraux d'Algérie" . Responsable d'une société minière exploitant trois gisements en Algérie et en Tunisie, il a vécu à Aïn Kerma puis à Constantine entre 1930 et 1960 avec sa femme et ses neuf enfants. "La Mine" comme il l'appelle, occupe une place importante dans son récit : elle faisait vivre près de 600 salariés. La rente minière dégagée permettra à la petite société française propriétaire des gisements de clôturer son activité avec une capitalisation boursière de 2 milliards d'euros. Mais l'auteur évoque surtout ses relations avec son environnement : les ouvriers de la mine, très tôt favorables au mouvement nationaliste algérien, le caïd et les colons d'Ain Kerma, les principaux responsable politiques et économiques locaux. Il assistera à la répression féroce des manifestations de 1945 à Sétif et Guelma, au trucage systématique des élections, et constatera l'incapacité de l'Etat Français à tenir ses promesses d'évolution avant guerre ou après. Invité par les responsables FLN locaux, il leur rendra visite au maquis et facilitera des rencontres avec des responsables politiques français soucieux de préparer des négociations de paix. Témoin direct de pratiques de tortures et d'exécutions sommaires dont ses employés de la Mine ou des professeurs algériens de ses enfants étaient victimes, il remettra des rapports circonstanciés aux plus hautes autorités de l'Etat, rapports restés sans réponse. Il témoigne également du "frontisme" de rigueur au sein du FLN, et de son utilisation par certains militaires algériens pour éliminer toute opposition. Comme la plupart des "libéraux d'Algérie" , - comme Jacques Chevallier, maire d'Alger, Alexandre Chollet, syndicaliste chrétien, Paul Cavallié, colon et maire de Redjas, ou l'abbé Scotto, curé de Bab El Oued - il prendra position contre la poursuite du régime colonial et pour des négociations qui permettront enfin en 1962 le retour à la paix et l'accès du pays l'indépendance.

06/2012

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Littérature française

Boxing-Club

"Quand les boxeurs montent sur le ring, cet espace théâtralisé, 6 mètres sur 6, clos de cordes en chanvre, violemment éclairé, et où il arrive que le sang coule, leur âme s'approche des territoires complexes, qui se nomment pays de la Peur, de la Cruauté, de la Pitié et de la Domination. Trois minutes, le temps du premier round, suffisent souvent à un boxeur pour savoir s'il a poussé la porte d'un rêve ou celle d'un cauchemar. Mais attention : les dernières secondes ne sont pas les moins dangereuses. La foudre peut toujours tomber quand on ne l'attend plus. Un ring est une boîte à surprises". La boxe, cette passion vitale qui mène à des émotions paroxystiques, n'est jamais loin de la littérature. C'est l'un des seuls sports, avec le cyclisme, proche des artistes et des écrivains (Byron, Cocteau, Joyce Carol Oates, Albert Camus, Hemingway, Arroyo, etc). Le noble art passionne Daniel Rondeau depuis plus de dix ans, quand il découvre le Boxing-Club d'Epernay, riche d'un palmarès étonnant et où règne un esprit singulier. Dix ans de rendez-vous hebdomadaires avec la discipline, l'humilité, la force, la douleur. Son coach, Jérôme, lui enseigne "la douce science des coups". Souple, inattendu, magnifique, toujours très littéraire, Daniel Rondeau surprend, façonne, enchaîne. Les portraits de boxeurs, rapides, vifs. Amira, la championne de vingt-neuf ans. Maye, le fantôme du club. Georges, le benjamin. Mais aussi des lectures, des considérations morales, le goût pour la transmission, la grange où s'entraîne l'écrivain, sublime et souffrant, chaque semaine. Ce Boxing-Club ne parle pas seulement de la vie d'un club comme il en existe beaucoup d'autres, c'est aussi une méditation sur le peuple, la fraternité, la passion. Au fil des années, Daniel Rondeau partage avec ces boxeurs d'exception, pour la plupart ouvriers dans les caves de Champagne, le goût de l'effort et de l'accomplissement. Une leçon de vie et de littérature.

03/2016

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Littérature étrangère

Jusqu'ici et pas au-delà

Ce roman autobiographique raconte la jeunesse de l'auteur entre les murs de la clinique psychiatrique Hesterberg, que dirigeait son père, pédopsychiatre. L'histoire de cette enfance "parmi les fous" a été la sensation littéraire 2013 en Allemagne (plus de 100 000 exemplaires, traduit dans 12 pays). Benjamin de trois frères, Joachim doit lutter pour retenir l'attention de ses parents. Il voue un véritable culte à son père, un homme obèse et obsessionnel, lecteur compulsif, bienveillant, mais totalement accaparé par son métier. La famille habite une maison située dans la grande propriété qui accueille les divers bâtiments de la clinique, entourés d'un parc. Dans cette chronique drôle, subtile et émouvante, Meyerhoff évoque un certain nombre d'épisodes marquants de son enfance : sa découverte d'un cadavre dans les jardins ouvriers de sa petite ville ; ses rapports avec les jeunes patients de son père ; ses relations difficiles avec ses deux aînés ; ses accès de rage ; les lubies de son père... En soi, des moments presque ordinaires, si l'on excepte le fait de grandir au milieu de pensionnaires internés en psychiatrie... C'est là que l'autre aspect du texte se révèle : c'est un semblant de comédie pris dans l'étau du tragique. Et Meyerhoff en serre rigoureusement les vis. La profondeur du texte, l'acuité et la finesse des descriptions, la tendresse sans complaisance qui se manifeste dans le récit, l'humour incroyable qui se dégage de certains passages et qui tient en grande partie à l'absence d'effets spectaculaires, tout concourt à ce que ce roman se retrouve baigné d'un parfum d'étrangeté, sans que jamais il y ait un effort visible pour aller dans ce sens. C'est l'art du récit, dans sa simplicité, qui instaure ce décalage, cette distanciation, cet "étonnement" fondamental. En même temps, cette distance n'induit pas de condescendance, bien au contraire : elle dit les choses, mais avec amour.

08/2014

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Divers

L'Arme à gauche

Quand on dépose les armes, que nous reste-t-il ? Le parcours désenchanté d'un activiste italien dans la campagne française. A chaque fois que Mario traverse la place du village c'est la même histoire. Sur son passage, les commérages vont bon train. Le truc c'est que personne ne sait vraiment qui est Mario, ce vieux gars louche qui vit en ermite dans son cabanon. Pourtant, Mario n'a pas toujours été un ours taciturne.

Alors que son vieux téléphone sonne et lui annonce le décès d'un camarade, il va prendre la route à travers la campagne française et se remémorer ses souvenirs de jeunesse marqués par la lutte ouvrière dans l'Italie des années 70. A l'époque, un certain nombre de groupuscules de gauche avaient choisi de prendre les armes. Activiste, Mario était l'un d'entre eux. Convaincu du bienfondé de ces méthodes, il a d'abord participé aux réunions syndicales, puis rendu des visites musclées aux commerçants qui pratiquaient des prix trop élevés pour les familles de grévistes et ensuite... Ensuite, les choses ont commencé à se corser.

Au fil de sa longue marche ponctuée de nuits à la belle étoile, ce passé mouvementé va resurgir. On devine que Mario a refait sa vie en France mais qu'elle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille... Des années après les faits, il va dresser un bilan douloureux et constater que les formes de militantisme que lui et ses amis ont connues sont tout simplement devenues impensables de nos jours. Après sa série Michel, avec son protagoniste phare, Pierre Maurel rejoint le catalogue Glénat et nous invite à faire la connaissance de Mario.

Un personnage tout aussi attachant qui nous plonge au coeur des mouvements clandestins des années 70, dans une Italie en pleine effervescence. Un album mélancolique, drôle et militant qui traite avec beaucoup d'humanité du désenchantement politique et jette un regard désabusé sur une certaine génération. Un roman graphique intime, jamais aigri qui se lit d'une seule traite.

01/2023

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Sciences historiques

1492

Cette année-là, trois caravelles rencontrent un continent ; s'effondre le dernier royaume islamique d'Europe ; les Juifs sont expulsés d'Espagne ; un Borgia est élu pape ; meurent Laurent le Magnifique, Piero della Francesca, Casimir IV, roi de Polo-gne, Ali Ber, roi du Songhaï ; la Bretagne devient française, la Bourgogne disparaît ; l'Angleterre renonce au continent et se tournera vers les colonies ; débarquent en Europe le chocolat, le tabac, le maïs, la pomme de terre ; en Amérique arrivent la roue, le cheval et la variole ; Martin Behaïm construit à Nurem-berg la première sphère terrestre ; on publie à Ferrare le premier plan d'urbanisme ; on émet à Gênes la première lire ; le professeur Antonio de Nebrija fait paraître à Salamanque la première grammaire en langue vulgaire ; à Genève apparaît la syphillis ; au Vatican, on tente peut-être la première transfusion sanguine ; en Italie, on imprime pour la première fois le traité d'harmonie musicale de Boèce ; à Mayence, Middleburg prophétise la Ré-forme et annonce Luther ; en Espagne, on représente la première pièce de théâtre sur une scène fermée. Cette année-là, Anvers supplante Venise au coeur de l'économie-monde ; l'Europe se tourne vers l'Atlantique, oubliant l'Est et son passé oriental, la Méditerranée et sa composante islamique. Elle se rêve pure, romaine et non plus jérusalmite. Se forge ce qui deviendra tantôt le rationalisme, tantôt le protestantisme ; s'inventent la démocratie et la classe ouvrière. On fait le projet d'un Homme nouveau. Commence à s'écrire l'Histoire telle que les nouveaux maîtres la raconteront pour leur plus grande gloire, vantant leur passion de la Raison, l'audace de leurs découvertes, leur goût de la vérité, leurs rêves de monuments et de musique. J'ai voulu comprendre ici cette catastrophe comme disent certains mathématiciens , cette bifurcation comme disent des physiciens , ce rendez-vous, comme pourrait dire, plus simplement et sans doute mieux, le commun des mortels. J. A.

09/1991

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Non classé

Rugby à XIII : Il était une fois… Le rugby de Liberté - Tome I : 1933-1941, de la naissance à l’inte

En Août 1895, se produit dans le Rugby Anglais, une scission, qui va entraîner la naissance d'un nouveau Sport, le Rugby à 13 Joueurs. Les Pratiquants y seront dédommagés, de façon à permettre au nouveau Salariat, principalement ouvriers en usines, mineurs des Régions en pleine expansion industrielle, d'y avoir accès, ce que ne leur permettaient pas les Dirigeants Aristocrates du Rugby originel, qui souhaitaient réserver le Rugby à ceux qui pouvaient y jouer sur leur temps libre. Il faudra attendre le 31 Décembre 1933, pour qu'un premier match de Rugby à XIII se dispute en France. Dans la foulée, 17 Joueurs amenés par le légendaire Jean Galia vont partir en tournée Outre-Manche pour mieux le découvrir et l'assimiler. A leur retour ils vont se multiplier pour le faire connaître et l'implanter, dans plusieurs Régions et Villes Françaises. Ainsi de Bordeaux et du Pays Basque à Lyon, en passant par Toulouse et Pau, de Perpignan à Paris, en s'arrêtant à Albi et Roanne de nombreux Clubs Professionnels, mais aussi Amateurs vont se créer dès 1934 et se multiplier au cours des 5 saisons suivantes. L'Equipe de France est crée et affronte Anglais, Gallois, et aussi Australiens... Championnats, Coupe de France sont lancés. Et en quelques mois le Rugby à XIII Français va attirer les meilleurs joueurs de Rugby et va rassembler dans les stades, grâce à son côté spectaculaire, des dizaines de milliers de spectateurs. Vous aussi, comme eux il y a plus de 80 ans, vous serez plongés dans plus de 800 matchs de Rugby à XIII qui se sont déroulés entre le 31 décembre 1933 et le 5 mai 1940 : résultats, descriptions, commentaires, vous suivrez les exploits des plus grands joueurs de l'époque : Rousié, Noguères, Bergèze, Bès... Mais vous découvrirez aussi les interdits, les brimades, les chausse-trappes lancés contre ce néo-Rugby, qui ne pourront empêcher le Public toujours plus nombreux de se presser dans les stades pour admirer la beauté de ce Rugby...

07/2019

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Sciences historiques

L'usine des ressorts du Nord depuis ses origines (1856). Une entreprise métallurgique douaisienne à vocation internationale

Originaire de Purgerot en Haute-Saône où il naquit en 1797, Etienne Bernot demeure peu connu en France. Pourtant, cet artisan spécialisé dans le travail de l'acier joua un rôle clef dans la Révolution industrielle par la mise au point d'une machine à tailler les limes, outils essentiels pour l'ajustage des pièces métalliques. Sa renommée internationale, plus que nationale, s'explique par le recours à son brevet en Amérique, afin d'alimenter l'industrie d'armement des forces de l'Union lors de la guerre de Sécession (1861-1865), et par le fait qu'il soit considéré comme un bienfaiteur de l'humanité. En effet, son oeuvre ingénieuse relègue au second plan la taille manuelle aux conséquences mortelles. En 1856, avec Jules Prignet et l'appui de plusieurs dirigeants des établissements Cail, il fonde une société qui établit une limerie à Douai. Sans négliger la production des limes de cette fabrique, le Nivernais Philippe Mansoy y lance la production de ressorts pour l'équipement des chemins de fer, tâche que poursuit son gendre Alphonse Guillaume. A la fin du XIXe siècle, l'appui d'industriels douaisiens donne une nouvelle impulsion à l'entreprise, alors dénommée Usine des ressorts du Nord, par la fourniture de ressorts à l'industrie automobile naissante. Installée depuis 1913 en périphérie de Douai, l'entreprise concourt à l'industrialisation du Douaisis mais connaît les affres des deux conflits mondiaux. Les versements pour une caisse de retraite et les allocations familiales avant le cadre législatif de l'Etat, ou encore la construction de la cité ouvrière Achille Dincq témoignent de son oeuvre sociale. S'appuyant sur les ressources humaines locales, elle conserve une réputation et une vocation mondiale. A l'aube du XXIe siècle, elle demeure un acteur économique incontournable par le biais des trois sociétés héritières de l'Usine des ressorts du Nord : Allevard Reina autosuspensions, Railtech international et Styria ressorts véhicules industriels.

05/2013

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Microéconomie

La microfinance sociale. Analyse économique et gestionnaire d'une innovation financière solidaire

Depuis 1997, les sommets internationaux du microcrédit se sont multipliés, avec un point d'orgue en 2005. Chacun d'entre eux affiche, pour ambition, la lutte contre la pauvreté en promouvant, en particulier, l'accès au crédit aux plus pauvres afin de les soustraire à la fois des pratiques usuraires et de l'exclusion financière. En ce qui concerne les pays en développement, la publicité faite autour du modèle de la " Grameen Bank " (banque villageoise), défendu par son initiateur au Bangladesh, le prix Nobel de la paix Dr. Muhammad Yunus, n'a fait qu'accentuer la croyance en un nouvel outil pour leur développement. Pourtant, le phénomène ne concerne pas que les pays dits " du Sud ". En effet, en Europe, les moines franciscains et récollets avaient déjà expérimenté le " crédit juste " pour les plus vulnérables et ce, dès le XIVe siècle en Italie, anticipant ainsi les pratiques des prêts sur gage des Monts-de-Piété, en tant que forme singulière de microcrédit professionnel à destination de la petite bourgeoisie (" Ma tante ") ou social pour les ouvriers (" Le clou "). Leurs héritiers, les Crédits Municipaux (établissements de crédit et d'aide sociale), suivis par les établissements bancaires coopératifs (Caisse d'Epargne, Crédit Agricole et Crédit Mutuel), ont commencé à expérimenter au même moment, à la fin des années 1990, un autre microcrédit " social " : le microcrédit personnel garanti. Depuis lors, ce sont des dispositifs de micro-assurance puis de micro-épargne, solidaires, qui ont été testés, à la fois en France et en Europe, afin de développer une microfinance sociale, rassemblant ces trois pratiques bancaires solidaires. Au moyen d'une analyse de plusieurs expérimentations de terrain, cet ouvrage dévoile les fondamentaux de cette pratique bancaire solidaire pour que chaque bénéficiaire puisse consolider ses capabilities, c'est-à-dire son degré d'autonomie et de liberté pour choisir sa manière de vivre, dignement, sa propre vie.

09/2021

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Ouvrages généraux

ORMESSON (Il était une fois)...

Le village est cité pour la première fois sous le nom d'Amboile dans un cartulaire datant de 1140. Sa principale source de revenus restera l'exploitation de la vigne jusqu'au XIXe siècle. La seigneurie d'Amboile passe entre diverses mains au cours des siècles. Mais 1598 est une date importante à retenir, lorsque Louis II Picot de Santeny fait construire un château par Jean-Baptiste Androuet du Cerceau, architecte des bâtiments royaux. En 1604, le domaine échoit par succession à André Le Fèvre d'Ormesson, puis à son fils Olivier en 1640. Nommé rapporteur de la Chambre royale, ce dernier aura un rôle déterminant dans le procès de Nicolas Fouquet dont les nombreux amis viendront à Amboile : Madame de Sévigné, Madame de Lafayette, La Fontaine, Bossuet, Racine, Le Nôtre En octobre 1758, Louis XV élève le domaine en marquisat sous le titre d'Ormesson, nom donné désormais au château, à la paroisse et au village. C'est l'architecte Antoine-Matthieu Le Carpentier qui agrandit la demeure et construit la nouvelle église. Le village d'Ormesson compte une cinquantaine de familles à la veille de la Révolution dont le marquis Henri d'Ormesson, contrôleur général des Finances de Louis XVI, sera un témoin oculaire. A l'issue de la guerre de 1870, au cours de laquelle l'armée prussienne occupe le château, on ne compte plus que 96 Ormessonnais. Au XXe siècle, le village d'Ormesson se transforme progressivement en ville avec la construction, notamment, de lotissements qui attirent des ouvriers et artisans parisiens. Au fil du siècle, plusieurs personnalités se distinguent, comme Wladimir d'Ormesson, journaliste, ambassadeur auprès du Saint-Siège et en Argentine, qui apporta de nombreuses améliorations à la commune ainsi que son fils, Olivier, maire de la ville pendant 51 ans, qui fit beaucoup pour son développement social, sanitaire, culturel et sportif. N'oublions pas de citer Jean d'Ormesson, directeur général du Figaro, écrivain, Académicien, personnage haut en couleur qui rendit populaire le nom d'Ormesson hors des frontières de l'hexagone.

08/2021

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Littérature étrangère

La Roue rouge Tome 4 : Mars dix-sept

" Faire passer à travers soi la révolution russe ", la revivre telle que l'ont faite ou subie des dizaines de personnes appartenant à toutes les classes de la société, c'est ce que nous propose Soljenitsyne dans la Roue rouge, la grande œuvre de sa vie qui l'a absorbé durant vingt années, de 1969 à 1989. Les deux premiers " Nœuds ", Août quatorze et Novembre seize, constituaient le prologue de la tragédie. Le troisième " Nœud ", Mars dix-sept, est le cœur de l'œuvre. Il nous fait vivre jour après jour le déroulement de la révolution de Février, du jeudi 8 mars (23 février selon le calendrier julien) au samedi 31 mars. Le premier volume suit l'émeute courant dans les rues de Pétrograd ; le second montre le piège qui se referme sur le tsar et le contraint à abdiquer ; le troisième et le quatrième nous plongent dans les remous qui secouent le pays sans gouvernail. Le présent volume, quatrième et dernier de Mars dix-sept, couvre les neuf derniers jours du mois. Point d'événements sensationnels, mais le glissement impitoyable d'une avalanche. Le Gouvernement Provisoire, paralysé par la surenchère démagogique du Soviet des Députés ouvriers et soldats, laisse s'installer l'anarchie. De plus en plus nombreux, les soldats désertent et rentrent chez eux partager les terres. A la campagne, pillages et incendies se multiplient : la paysannerie règle ses vieux comptes. Dans deux beaux chapitres désespérés, un officier et un propriétaire terrien prédisent la mort de la Russie qu'ils aimaient. Mais, en même temps, que de riches forces vives ont été libérées ! Les juifs fêtent l'abolition des discriminations nationales et confessionnelles. Le peuple se réveille et s'initie à la démocratie. Et, sur le front, soldats russes et allemands fraternisent, " les mains posées sur les barbelés comme des voisins les posent sur une clôture ". Un ordre nouveau va-t-il pouvoir s'instaurer ? Tout semble encore possible. Mais le retour de Lénine s'organise et, dans le dernier " Nœud ", Avril dix-sept, on verra s'imposer le radicalisme révolutionnaire.

08/2001

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Ouvrages généraux

Wittgenstein en 60 minutes

Wittgenstein est le philosophe du langage dans toute sa splendeur. Avec son "Tractatus logico-philosophicus" célèbre dans le monde entier, il exhorte un changement d'époque, le dénommé "Linguistic Turn" (tournant linguistique) qui tourne le dos à la philosophie classique pour se tourner vers la philosophie du langage. Car seul le langage, selon son idée centrale, détermine la manière dont nous percevons le monde entier et nous-mêmes. Ni un philosophe, ni quelconque autre personne n'est en mesure de former ne serait-ce qu'une seule pensée sensée au-delà des mots et des phrases. Nous apprenons le langage dès la plus petite enfance et il détermine dès ce moment toute notre vision du monde. C'est pourquoi, selon Wittgenstein, la première tâche et la plus importante de la philosophie est qu'elle comprenne enfin que le langage même est son outil de connaissance de base. Dans "Tractatus" , il analyse avec précision ce que nous pouvons dire sur le monde à l'aide de mots et de phrases - et ce que nous ne pouvons pas dire. Sa conclusion est radicale. Seules les déclarations pouvant être logiquement exprimées avec exactitude et vérifiables par l'expérimentation sont admissibles. Et : "Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence". Mais Wittgenstein fait une seconde découverte lourde de conséquences. Dans son oeuvre tardive, il montre que ce sont les "jeux de langage" concrets, donc les conversations de tous les jours entre les enfants, ouvriers en bâtiment, théologiens, scientifiques ou footballeurs qui donnent un sens aux mots et influencent toute notre perception du monde. Il développe sa théorie célèbre des "jeux de langage" . Les jeux de langage déterminent-ils vraiment notre quotidien et toute notre réalité de vie ? Et si tel est le cas - que nous apporte la découverte de Wittgenstein aujourd'hui ? Ce livre "Wittgenstein en 60 minutes" explique tout autant le "Tractatus" que la fascinante "Théorie des jeux de langage" . Il a paru dans la série très appréciée des "Grands penseurs en 60 minutes" .

07/2023

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Ouvrages généraux

Nous n'avons jamais été des enfants

"Six jours par semaine, six heures par jour, souvent le matin, Berthe accueille les visiteurs dans le grand hall d'entrée de Yad Vashem. Debout. Elle s'adresse à eux en hébreu, français, anglais et allemand pour guider, proposer des audioguides, des plans du mémorial... ou des mouchoirs en papier pour essuyer les larmes à l'issue de la visite. Toute sa vie, Berthe s'est tenue debout. En Savoie quand il fallait vivre cachée. A Lyon après-guerre quand elle a dû repartir de zéro avec ses parents. Aujourd'hui encore, à peine tassée, toujours vive et lumineuse, Berthe a pris le temps de s'asseoir avec moi pour me raconter cette incroyable vie commencée il y a presque 90 ans. Elle n'a oublié aucune date, aucun nom, aucun lieu. De la Pologne à Israël en passant par Lyon et la Savoie, je chemine dans des mondes qui n'existent plus : l'Israël des pionniers des années cinquante, la Savoie paysanne des années quarante, la Lyon ouvrière et industrieuse des années trente, le shtetl polonais du début du XXe siècle englouti par l'Holocauste. Sa vie est aussi une leçon de vie". Frédéric Métézeau 1941, Berthe Badehi, 9 ans, juive, doit quitter Lyon et ses parents pour aller se cacher dans un village de Savoie. Avec en poche rien d'autre qu'un faux certificat de baptême, rédigé par un curé ami de son père, elle trouve refuge dans une ferme tenue par une femme qui la protégera envers et contre tout. Après cette enfance cachée, Berthe rentre à Lyon retrouver ses parents. C'est l'après-guerre, l'étrange retour à la "normale" , l'attente de ceux qui ne reviendront pas des camps. Puis l'amour, le mariage et le départ en Israël. Une nouvelle vie, un nouveau pays, de nouvelles guerres aussi. Un récit de vie extraordinaire et lumineux, à la première personne coécrit avec Frédéric Métézeau.

10/2021

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Sciences politiques

Histoire du gaullisme social

" La gauche se réclamera de moi quand je serai mort. " Charles de Gaulle. A l'occasion de sa première intervention télévisée, le Premier ministre Jean Castex s'est défini comme un " gaulliste social ". Si cette expression a été remise au goût du jour par le chef du gouvernement le 3 juillet 2020, elle est pourtant loin d'être nouvelle. Apparu il y a un petit moins d'un siècle, le gaullisme social est en quelque sorte le yin et le yang de la politique : il est l'équilibre parfait entre l'héritage historique de la droite du général Charles de Gaulle et l'esprit politique et philosophique de la gauche. Certes, le gaullisme - devenu une valeur-refuge de la vie politique française - incarne aujourd'hui encore le dépassement des clivages, unifiant la gauche et la droite autour d'une certaine vision du pays. Mais l'histoire et la vie politique de ce mouvement nous encouragent à le positionner à droite sur l'échiquier politique, alors même qu'une part non négligeable de ses thèses sont inspirées par le catholicisme social et l'héritage de la gauche. A l'origine, le " gaullisme social " rassemblait les Français convaincus que seules les institutions de la Cinquième République permettraient la réalisation des objectifs de la gauche ; il réunissait les défenseurs d'une tendance humaniste, ouvrière et sociale au sein de la droite française. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Quel héritage ce mouvement a-t-il laissé dans les mandats qui ont suivi ceux du Général ? Quelles conséquences a-t-il eues sur le paysage politique français, et les acquis sociaux ? Loin des clichés et d'une vision manichéenne de la politique française qui veut que la droite et la gauche ne se mêlent en aucun cas, Pierre Manenti - s'appuyant sur une série d'entretiens historiques et d'archives inédites - brosse le portrait d'un courant méconnu de la vie politique française.

11/2021

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Notions

L'enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain

" L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. " Ce texte a été rédigé entre janvier et avril 1943, alors que Simone Weil était engagée en tant que résistante dans la France libre à Londres. Le général de Gaulle lui avait demandé un rapport afin de prévoir l'avenir de la France après la guerre, car il souhaitait l'établissement d'une nouvelle Déclaration des droits de l'Homme pour la Libération. Simone Weil mourut le 26 août 1943 et ne put achever son écriture. Née en 1909, Simone Weil fut élève de l'Ecole normale supérieure, disciple du philosophe " Alain " , et agrégée de philosophie en 1931. D'abord enseignante en lycée, elle abandonne un temps sa carrière et travaille comme ouvrière, entre autres chez Renault. Militante syndicale et proche des milieux anarchistes, elle s'engage dans les Brigades internationales en 1936 et, malgré son dégoût de la guerre, part se battre en Espagne. Mais elle en revient désillusionnée. Elle quitte la France en 1942 pour New York et, enfin, Londres, où elle rejoint la résistance gaulliste pour la France Libre. Atteinte de la tuberculose, elle meurt le 24 août 1943 dans un sanatorium de Londres, âgée seulement de 34 ans. Son oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes du XXe siècle.

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XIXe siècle

Julie, matricule 247

Entre fidélité aux faits historiques et fiction, l'auteure nous livre le destin brisé de Julie Binay. De son enfance au crépuscule de sa vie, en passant par les années de bagne, nous découvrons sa vie, ses aspirations, ses rencontres et son courage. En 1864, Julie naît dans une famille ouvrière, en Normandie. Trente ans plus tard, le bonheur pourrait être à portée de main. Elle est montée à Paris, elle travaille et s'est mariée. Mais la misère finit par causer sa perte. Elle accumule les petits larcins tandis que son époux la pousse à vendre ses charmes. Sa descente aux enfers la conduira jusqu'en prison. En 1895, Julie voit son existence bouleversée par une condamnation à la relégation collective, alors qu'elle a pourtant déjà achevé de purger sa peine. Chassée de France, séparée des siens, elle est envoyée en exil définitif et internée à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Commencent alors la survie dans le monde impitoyable du bagne et un combat contre l'asservissement. Sous un climat suffocant, livrée aux maladies, astreinte à des travaux pénibles et privée de la moitié de son maigre salaire, elle fait face aux mornes journées, à l'hostilité de quelques camarades d'infortune, et à l'autoritarisme arbitraire des religieuses. Mais la solidarité et les liens d'affection reviendront éclairer l'existence de Julie. Un destin émouvant qui souligne les ravages de l'exclusion et nous enseigne le courage et la compassion. " Julie et moi sommes nées dans cette même ville de Bolbec ; elle, cent ans avant. Selon John, son arrière-petit-neveu, Julie a vécu durant toute son enfance dans le même quartier que moi ; elle était la fille d'une mère tisserande, comme moi. Toutes ces similitudes entre nous deux m'ont émue et rapprochée de Julie, qui me semblait désormais familière. Ecrire pour redonner vie à cette jeune femme, condamnée si injustement et cruellement à la relégation et à l'exil à vie, ainsi que pour réhabiliter sa mémoire, prenait dès lors tout son sens. " Muriel Meunier

08/2021

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Généralités

Histoire de Cailly. Les moulins, le pont, la laiterie

Premier ouvrage d'une collection proposée par l'Association Histoire et Patrimoine du Haut-Cailly, ce livre retrace l'histoire des moulins, du pont et de la laiterie sur le cours supérieur de la rivière Cailly. L'eau de la rivière a toujours représenté un potentiel important pour le développement économique d'un village. C'est le cas pour la rivière Cailly prenant sa source dans le village du même nom. Nombreux sont les moulins (de la Nation, Aux enfants, Mainet et bien d'autres), souvent destinés à moudre le blé, qui sont inscrits dans l'histoire de la vallée. Les problèmes de voisinage entre les propriétaires, les habitants et les rapports avec l'Administration inhérents à tous les travaux envisagés ou entrepris sont abondamment décrits par l'auteur. Jusqu'au XIXe ? siècle, la traversée du Cailly s'effectuait par un gué pour les transports hippomobiles et un petit pont de bois pour les piétons. Vers 1850, l'amélioration des voies de communication, notamment le chemin de Grande Communication N°? 6 (de Pavilly à Mesnil-Godefroy) nécessite la construction d'un pont pour traverser la rivière. Les aménagements ultérieurs et les différentes reconstructions sont évoqués, ponctués de nombreuses anecdotes par l'auteur. La laiterie de Cailly a été source d'une grande activité du village de la fin du XIXe ? siècle à sa fermeture en juin ? 1986 ; elle aura employé jusqu'à 60 personnes dans le milieu des années 1960 et bon nombre de Caillais y ont été employés ou ont eu un membre de leur famille y ayant travaillé. C'est un lieu de mémoire de la vie ouvrière du village. Il fallait raconter son histoire et certains habitants nous ont aidés à faire remonter les souvenirs. Une grande partie des bâtiments sont encore présents et un panneau du Parcours Numérique Histoire et Patrimoine rue de la laiterie rappelle cette activité passée qui a rythmé la vie du village.

09/2023

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Biographies

Le Diacre chantant de Honfleur. La loi d'Amour

Jean-Jacques naît en 1946 au 13 de la rue Brûlée à Honfleur dans une famille ouvrière. Petit enfant, il a la sensation d'un manque comme si cette vie-là l'avait ramené sur terre avec des souvenirs perdus et qu'il ne cessera toute sa vie de rechercher. " Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? " lui demandait sa mère. L'enfant d'Honfleur répondait, le regard planté vers le ciel : " Je cherche la vérité, Maman ". Les méandres de la vie vont l'emporter comme un tourbillon : vie professionnelle, passion du chant dont il fera un second métier, vie familiale et bientôt trois enfants. Rien de particulier si ce n'est une vie " presque " ordinaire comme pourraient la vivre des milliers de gens. Pourtant, Jean-Jacques va recevoir un appel et c'est cela qui n'est pas ordinaire. Ses parents, honteux et déboussolés, ne comprennent pas : " On ne l'a pas élevé comme ça ! ". Ils sont d'une génération transie où l'on n'étale pas ses sentiments. C'est à leurs 50 ans de mariage que Jean-Jacques reçoit la bénédiction. Dans sa bouche, l'hostie explose comme un soleil. Lui revient en mémoire les années de son enfance quand il avait la foi. Ah non, décidément, il ne l'avait pas perdue ! Elle était juste en sommeil. Le Diaconat à 50 ans, 1200 baptêmes, 350 mariages, beaucoup d'inhumations malheureusement, mais que voulez-vous, on ne peut pas quitter Honfleur sans son accompagnement. Il chante tellement avec la voix des anges ! Il dit n'avoir pas peur de la mort. Il sait trop bien que là-haut, il rencontrera enfin ce qu'il cherchait depuis toujours. S'il était Honfleurais, celui-ci dirait : " Boujou mon Bézot ". Mais il est de Nazareth et dira plutôt : " Ah, te voilà, toi ! As-tu assez aimé ? ". Et il répondra : " Oui Seigneur, je crois ! "

12/2022

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Musique, danse

Soixante-dix ans de café-concert. 1848-1918

Héritier des goguettes, ces débits de boisson où l'on chantait en choeur, le café-concert a célébré 1848 à sa façon. Tandis qu'une Révolution annonce la Deuxième République, dans de nombreux cafés une révolution s'organise en instaurant une conception de la chanson qui a toujours cours aujourd'hui. En peu de temps, elle devient un produit, et le chanteur, le compositeur, le parolier, ont des statuts de professionnels. Du Bon roi Dagobert à Ne pleure pas Jeannette, les rengaines n'ont pas manqué mais c'est avec le café-concert que la chanson dite populaire est née, illustrée pendant soixante-dix ans par des Thérésa et des Aristide Bruant, des Yvette Guilbert et des Félix Mayol. Très vite, les enseignes se multiplient, aussi bien dans les quartiers ouvriers que dans les quartiers bourgeois, chacun ayant son répertoire et son décor. Le Caf'Conc' devient une sorte d'industrie, avec ses directeurs, ses artistes, la vente des partitions, la création de produits dérivés, le débit des consommations, leurs prix et leur succès - la popularité de la bière doit beaucoup aux cafés-concerts. Ils ont en même temps d'autres effets, comme l'apparition des idoles et de leurs fans. En donnant, avec des chansons aux sujets sociaux et politiques, une nouvelle et large audience à la critique du Pouvoir, le café-concert n'est pas sans influence sur la vie de la cité, ce qui entraîne un regain de la censure. Par son succès et son extension en province, il a aussi son rôle dans l'économie par les milliers d'emplois qu'il génère. A l'orée du XXe siècle, suivant la mode anglaise, le café-concert cède sa renommée, ses vedettes et ses lieux au music-hall. Né avec une Révolution, il connaît sa fin avec celle d'une guerre. 1848-1918. Soixante-dix ans d'une carrière qui fait de la chanson plus qu'une chansonnette.

02/2014

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Littérature française

lE GAMIN DE LA RUE dUTERTRE

Ernée est une petite ville provinciale située à une vingtaine de kilomètres de Fougères. Davantage nourrie des coutumes bretonnes que de celles du Maine, elle s'est développée grâce la puissante industrie de la chaussure à la fin du XIXe siècle. Cette activité a d'ailleurs fini par prospérer démesurément, déborder, au point d'envahir en quelques années la petite cité mayennaise, pour s'y établir en maîtresse des lieux durant une centaine d'années, puis de décliner, avant de disparaître complètement, vers 1980, terrassée par la crise économique. Né aux frontières de la ville et de la campagne, je me suis toujours senti à la fois citadin et proche de la nature. D'un côté, il y avait l'agitation de la cité au moment des sorties d'usine, de l'autre un monde rural, silencieux et secret, ancré dans ses coutumes ancestrales. Deux mondes contradictoires, déséquilibrés, à la fois si proches et si lointains. Une double appartenance que je revendique cependant haut et fort, tant elle m'a apporté de réconfort dans mon enfance et de liberté dans ma vie d'adulte. Il y a deux ou trois ans, m'est venue cette idée étrange d'écrire mes souvenirs, bien que rien ne me paraisse sortir véritablement de l'ordinaire : pas de drame familial à sensation, pas de personnage célèbre à décrire, rien qu'une simple vie de fils d'ouvriers. Un anonyme parmi les anonymes. J'ai donc persisté, avec le regard retrouvé du galopin farceur que j'étais à l'époque, un gamin insouciant, immergé cependant dans un monde ouvrier confronté à de grandes difficultés économiques, elles-mêmes liées aux restrictions de l'immédiat après-guerre. Ce monde aujourd'hui disparu, a été emporté comme un fétu de paille par un modernisme échevelé. J'ai choisi de présenter ces souvenirs comme autant de morceaux de vie picorés au hasard et non pas à la manière d'un roman, comme une suite naturelle et continue.

10/2013

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Sociologie

Histoire de l'action sociale à Pantin (XVIIe-XXe siècle)

Pierre Trudeau nous livre une page de l'histoire de la commune de Pantin en Seine-Saint-Denis. La période étudiée, qui commence au XVIIe siècle, est suffisamment longue pour mesurer l'ampleur des bouleversements entraînés par le progrès des connaissances scientifiques, le développement de la communication, les mutations dans le domaine politique, économique, social et religieux. On a souvent l'habitude de dire que l'action sociale a vraiment pris naissance avec la Révolution française qui a créé des bureaux d'aide pour le service des démunis. Pourtant, cette naissance n'a pas été spontanée et des initiatives avaient existé antérieurement. Une grande évolution a eu lieu dans la manière de regarder et de soutenir les blessés de la vie. Elle a été sous-tendue par trois courants de pensée qui se sont parfois rudement affrontés mais qui, en s'additionnant, ont permis à la société civile de s'emparer du problème. Le premier courant est issu dans notre pays de la mouvance chrétienne : Vincent de Paul en a été une figure centrale au XVIIe siècle. Le deuxième a ses origines dans la réflexion des philosophes du siècle des Lumières. Il a permis de définir la séparation du politique et du religieux, et de réfléchir à la tolérance et aux droits de l'homme. Le dernier courant a été porté par les luttes de la classe ouvrière qui est devenue actrice de sa libération. Toutes ces forces ont permis de travailler à construire un monde plus juste. Cet essai examine comment a été vécue, pas à pas, cette évolution dans un petit village de la plaine de France, devenu une ville industrielle malgré les blessures de différentes guerres. Durant cette longue période, les Pantinois ont été attentifs à la place donnée aux pauvres. Cette attitude a marqué durablement le service social qui y est né et qui s'y est développé ; les progrès se sont réalisés à travers initiatives et conflits. Ce parcours n'est ni un modèle, ni une norme, mais il a l'avantage d'avoir véritablement existé.

04/2014

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Histoire de France

De la Ve République au néoféodalisme

La société française est en crise. Les grands repères sont brouillés. Le poids de l'Etat n'a jamais été aussi lourd et son autorité jamais aussi faible. Des pans entiers de souveraineté ont été transférés à des fonctionnaires autocrates. Sur les décombres de la nation, le féodalisme, modèle de société que l'on pensait appartenir au passé, refait surface. À maintes reprises, dans ses heures les plus sombres, la France a tenté de renouer avec ce mode de gouvernance. Au cours des XIXe et XXe siècles, les tentatives pour restaurer l'ordre ancien ont échoué, l'Etat étant suffisamment fort pour les contrer. Après l'épisode vichyste et les errements de la IVe République, la guerre du Vietnam, la crise algérienne... le Général de Gaulle était parvenu à faire croire à une restauration de l'Etat. Les événements de Mai 68 ont sonné le glas de ces illusions. Le Général parti, les vieilles tendances néo-féodales reprenaient le dessus et sous la longue présidence de François Mitterrand, le processus de décomposition de la nation et de l'Etat, amorcé dès la Ve République, connaîtra une formidable accélération. Sous les habits de la modernité, les grandes seigneuries triomphent : technocrates à la tête des administrations, barons des entreprises du CAC 40, princes des médias, rivalisent face à un pouvoir d'Etat devenu moribond, si ce n'est complice. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie sont les grandes victimes d'un pouvoir émietté incarné par la bureaucratie, les associations caritatives et les nouveaux " évêques verts " chargés du salut de nos âmes... La tentation pour le néo-féodalisme semble l'emporter sur une République vacillante : renversement des valeurs, retour des corporations, remplacement de la " sécurité sociale " par la " charité sociale ", ghettoïsation des banlieues, victimisation de leurs habitants, réveil du corporatisme, du fanatisme et du sentiment de culpabilité chez les Français... l'auteur met en garde contre les effets à long terme de ce néo-féodalisme sur l'Etat, la Nation et les valeurs démocratiques.

09/2011

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Religion

Guidés par l'espérance. De la résistance au nazisme aux combats pour la paix

" Il reste peu de pages à tourner au livre de ma vie. Et pourtant ce n'est pas l'âge qui me conduit à rassembler, référés à l'espérance, les écrits dont cet ouvrage est fait. C'est un lent cheminement vers le repos et surtout le saisissement que les dernières années de Renée, ma femme, ont provoqué en moi. A présent que je suis seul, j'éprouve le besoin de dire ce qu'a été tout au long de notre vie l'espérance ou plutôt ce qu'ont été les diverses espérances que nous avons ensemble partagées. Chrétiens peu instruits de l'Ecriture et des travaux des théologiens, nous avions tous les deux conscience de ce que, si nous ne vivions pas une expérience personnelle de libération et de participation à l'expérience de libération de nos frères, croyants et incroyants, nous n'étions que des plaisantins de la foi. De l'éprouvante expérience de la libération des camps de la mort, d'amis particulièrement aimés, au partage de l'espérance des ouvriers et des pauvres et au combat pour la paix et l'avènement d'une culture de l'universel, nous avons cheminé de commencement en commencement, à travers élans et échecs, vers une issue qui nous paraissait possible et souhaitable, en acceptant de nous salir les mains. C'est à la sortie d'une messe de Pentecôte, à Montmélian (Savoie), en 1941, que Renée et moi, nous sommes rencontrés. Oserai-je dire, me référant à l'affirmation de Jésus à ses disciples : " Vous êtes avec moi depuis le commencement " que, pour nous, le commencement, ce fut ce matin de Pentecôte, il y a soixante et un ans, et qu'au cours des derniers mois de la vie de Renée, nous n'avons cessé d'espérer, dans l'attente de cette Vie qui jaillit du Ressuscité comme l'eau d'une source. " Henri Bartoli

03/2003

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Littérature française

En chantier

L’ouverture d’un chantier de construction devant ses fenêtres incite le narrateur de En chantier à se remettre à son travail de romancier. L’écriture redevient possible et progresse alors au même rythme que le chantier. Jour après jour, avec une régularité obstinée, et une fascination bientôt obsessionnelle. D’un côté un homme qui vit seul, reçoit son fils adolescent une fin de semaine sur deux, et parfois une amante fugitive ; de l’autre, des ouvriers qui travaillent ensemble, exposés aux quatre vents, avec des machines, des camions, et une énergie physique et virile. Au fil du temps, l’écrivain entretient un dialogue imaginaire avec les hommes du chantier, qui deviennent son unique horizon, en installant sur son balcon un grand tableau sur lequel il note toutes sortes d’informations, jusqu’aux résultats du tour de France dont il les informe étape par étape... Et c’est cette relation impossible entre ces êtres qui, chacun dans leur domaine, construisent une oeuvre, qui donne à ce roman très original toute sa densité. Quand le romancier est contraint d’abandonner son poste d’observation pour partir en vacances avec son fils et pêcher dans les lacs de Haute-Loire, l’écrivain devient alors pleinement un père. Se joue ici une autre relation, celle d’un père avec son garçon, qui s’invente dans une nature et une façon de vivre au plus dépouillé, mais aussi au plus profond. D’une écriture précise, directe et très fluide, En chantier est un roman qui interroge ce qui sépare ou unit les hommes, questionne la place du masculin et dit l’impossibilité de communiquer entre différents mondes, dans une société contemporaine rongée par l’enfermement. En plus d’un humour discret, un vrai suspense s’installe au fil des pages habilement construites, puisque la fin du chantier approche et qu’on se demande comment le narrateur-écrivain va supporter l’idée de réintégrer une vie de solitude.

01/2011

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Sociologie

Anatomie sociale de la France. Ce que les big data disent de nous

Les statistiques isolent les individus de leur milieu pour les transformer en des sortes de Robinson affublés de diverses caractéristiques personnelles, leur âge, leur profession, leur sexe, leur éducation, leur nationalité, etc. Pire, l'individu est débité en tranches. Tantôt il est ouvrier qu'on compare aux autres professions, tantôt, âgé de 40 ans, il est comparé aux autres classes d'âge, tantôt il est mâle, immigré, bachelier, etc. , mais jamais considéré comme un tout. Pour comprendre le comportement des Français, cet ouvrage a la double ambition de recoller ces morceaux d'individu en croisant les différentes caractéristiques puis de réinsérer l'individu dans son proche milieu, son couple éventuel, son ménage, sa parentèle, son lieu de résidence. Cela est réalisable grâce aux données du recensement qui décrivent la composition des ménages et des logements, pour plus de 20 millions de personnes. Grâce aussi à une cartographie précise, qui permet de déterminer la variabilité locale et régionale des comportements sociaux, économiques et politiques. L'ouvrage progresse par étapes en élargissant progressivement le cercle des proches, à commencer par le couple : qui vit avec qui en termes de profession, de diplôme, d'origine, de chômage... Par exemple, on constate que la conjointe d'un ouvrier n'est une ouvrière que dans 13 % des cas, mais une employée dans 50 % des cas et pour le reste appartient à une profession intermédiaire (technicienne, infirmière, assistante sociale par exemple). La notion de " ménage ouvrier " est dès lors largement vidée de sa signification. Puis on passe à la famille et au ménage (nombre des enfants, fécondité, familles monoparentales, isolés, etc.), au cercle de la parenté et enfin du voisinage. Sans aller jusqu'à l'adage " Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ", cette enquête exceptionnelle, qui croise des millions de données, montre que l'influence du milieu proche compte au moins autant que les caractéristiques de l'individu pour comprendre son comportement. Hervé Le Bras brosse un portrait des Français sous un jour absolument neuf.

03/2016

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 17, Le pluralisme culturel

Jaurès pacifiste, dreyfusard, père du socialisme réconcilié avec la République. Toutes ces images bien sûr recouvrent une certaine réalité, mais elles n'épuisent pas les questions entourant le personnage. Comment, en particulier, Jaurès a-t-il perçu le monde nouveau qui s'annonce durant ces années où le XIXe siècle bascule vers le XXe ? L'oeuvre de Jaurès ne porte pas seulement la marque d'un siècle qui s'attarde. A l'inverse de préjugés largement répandus, plus Jaurès vieillit, plus il se montre ouvert à la compréhension d'un monde internationalisé et pluriel, qu'il observe avec un enthousiasme interrogateur. Cette quête jaurésienne du pluralisme culturel se lit aussi bien dans sa critique de l'ordre colonial que dans sa découverte de l'Amérique, autant dans son interrogation sur les formes de la culture scolaire, dans sa lutte contre la peine de mort que dans sa définition du socialisme comme culture. Il se penche de la même manière sur les premiers mouvements qui s'érigent contre l'omnipotence européenne, en Asie ou encore au Maghreb. Lui qui avait été un temps un soutien déterminé de la colonisation, le voici qui s'ouvre, notamment à propos du Maroc, à sa critique progressive, voire à une hostilité manifeste. Il cherche en général à comprendre avec une force renouvelée la rencontre des cultures locales, nationales ou internationales, avec la volonté qu'elle soit le signe, non de la fermeture et de la barbarie, mais de la construction d'une nouvelle humanité. C'est ce Jaurès original et attentif aux questions du nouveau siècle que ce volume invite à découvrir. L'édition, la présentation et l'annotation de ce volume sont dues à Jean-Numa Ducange, maître de conférences à l'université de Rouen, spécialiste des gauches en France et en Allemagne, et à Marion Fontaine, maître de conférences à l'université d'Avignon, spécialiste des mondes ouvriers. Tous deux sont membres de la Société d'études jaurésiennes.

08/2014

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Sports

Louis Renault

Le 23 septembre 1944, Louis Renault est incarcéré à Fresnes sous l'inculpation de trahison. Un mois plus tard, il décède dans des conditions mystérieuses et ses biens sont confisqués par décision du général de Gaulle. Pour la première fois dans un Etat de droit, un homme est condamné à titre posthume, sans débat, sans preuves, sans jugement. Mais qui est Louis Renault ? Le grand patron égoïste, " saigneur " et " forban " de Billancourt ? Le constructeur de génie, soucieux du bien-être de ses ouvriers et de l'intérêt national ? Découvrir Louis Renault ce n'est plus seulement décortiquer une légende et se pencher sur les heures noires de l'Occupation. C'est aussi retracer une aventure exceptionnelle, se projeter en 1900 et participer aux premières courses automobiles. C'est créer une grande entreprise, s'implanter à Londres, New York, Moscou et Tokyo, se mesurer à André Citroën, rencontrer Henry Ford et Frederik Taylor. C'est traverser le cataclysme de la Grande Guerre, voir partir les taxis de la Marne, créer le char de la victoire. C'est se lier d'amitié avec Albert Thomas et Aristide Briand, affronter les grèves, imaginer la sécurité sociale et devenir l'un des pères des allocations familiales. C'est encore moderniser l'automobile, l'agriculture, les chemins de fer et l'aviation, soutenir l'Aéropostale, travailler avec Breguet et Forman, donner des ailes à Mermoz et Saint-Exupéry; préparer le 4 CV. C'est enfin diriger une usine de 35 000 personnes, surmonter la crise économique mondiale, s'adapter au Front populaire et servir la défense nationale. Grâce à des archives inédites, cette biographie ébranle pour la première fois la vérité officielle sur la période de l'Occupation et brosse le portrait d'un personnage haut en couleurs, obstiné et autoritaire, mais aussi secret et sensible. Une figure emblématique qui demeure, aujourd'hui encore, l'une des plus controversée de l'histoire contemporaine.

09/2000

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Littérature étrangère

Au milieu du chemin de notre vie

« Oui, ma poétique est une poétique de policier ; je recueille des faits : je n’écris pas un livre, je rends témoignage ». Depuis sa chambre au baraquement communautaire de Litvinov, dont la porte s’ouvre seule, et claque, à toute heure du jour et de la nuit, le narrateur évoque, en instantanés, l’immédiat après-guerre, l’enthousiasme des premiers mois du socialisme tchèque, puis la fureur hallucinée du stalinisme, sa bêtise, et l’avilissement de tous par la peur, enfin son propre quotidien, dans les années 50, l’amélioration matérielle des conditions de vie : « La révolution, quant à elle, a voilé son sein nu, elle engraisse et passe des soirées entières devant sa télé ». Les gosses du quartier, l’endormisseur professionnel qui échoue chaque nuit à endormir l’avocat insomniaque, les ouvriers, les amoureux, en quelques traits, comme Isaac Babel, le Mandelstam de la Quatrième prose ou le Boulgakov des Ecrits sur des manchettes, Jedlicka trace d’inoubliables portraits. Mais son cri de douleur et son espérance malgré tout, lui donnent encore une dimension particulière. Tissant sa vérité du détail des choses vues et du défilé contingent des destins croisés entre 1948 et 1956, entre les rues de Prague et les paysages dévastés des Sudètes, entre utopie et désespoir, l’image présentée ici de la période stalinienne en Tchécoslovaquie est d’une force poétique impressionnante. La réflexion sur la condition humaine que l’auteur y amorce est d’une profondeur qui ne pourra manquer d’interpeller le lecteur auquel, en ce début de XXIe siècle, on voudrait faire admettre la fin de l’histoire. Ce livre immense, inexplicablement, était resté inédit en français jusqu’à ce jour. La vie quotidienne d’une ville minière tchèque dans les années cinquante. Un texte d’une beauté poignante, empreint à la fois de lyrisme et d’humour, sur la fuite du temps, la trahison des espérances et l’échec d’une révolution.

01/2011

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Littérature française

Les champs phlégréens

Le héros, Rodolphe Henouville, originaire du Jura, quitte ses vignes de l'Etoile, et Francesca sa fiancée pour devenir carbonaro, et participer à la Révolution de 1830. Il s'engage ensuite comme mercenaire dans le Rio Grande du Sud. Blessé, il est soigné dans une tribu indienne, initié aux plantes médicinales, et aux drogues. Il s'en prend de Jacilène une belle métisse aux yeux kaki, un amour intercontinental primitif. Ses amours sont très contrastées. Pour Rodolphe, il existe les femmes de jour et les femmes de nuit. Il approche les femmes qu'il aime avec la maladresse d'un ongle mal taillé qui va toucher de la soie, craint d'accrocher un fil, d'égratigner l'étoffe, et d'abîmer le tissu, mais les nuits de maraude, il traîne ses conquêtes comme des prises de guerre, entravées derrière son cheval, au milieu des buissons épineux et de la terre rouge. Sa vie se résume à la violence, qui s'éteint quand il découvre la beauté, l'écriture, et une quête permanente de la femme idéale toujours fuyante, tantôt trop ingénue, tantôt trop silencieuse, ou primitive, en fait trop humaine et contemporaine. Rodolphe est un personnage nervalien, qui recherche son éternel féminin, mais ses amours essentielles se suicident en se jetant d'une falaise, et elles portent un grain de beauté bleu sur l'ar'ole de leur sein droit. Il rencontre à Naples, Annunziata, une guide conférencière, qui l'entraîne dans les musées, où il tombe amoureux d'une fresque de SAPPHO, un personnage mythique. Et si sa quête se trouvait dans le passé ? Il part à la recherche de Sappho dans les Champs Phlégréens, où se trouve l'une des entrée des Enfers mythologiques. Ils trouvent des indices dans les poésies de SAPPHO, qui les conduisent à POMPEI, et ils s'engagent comme ouvriers des fouilles dans les équipes archéologiques de Giuseppe FIORELLI. Les résultats sont inattendus...

09/2014

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Sciences politiques

En l'an 68. Trublions, enragés & messianiques ouvrent le bal du Diable sous l'enseigne de la postmodernité

Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d'étudiants. Une révolution mondiale qui à l'opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. A savoir l'échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d'Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Ecoles de Francfort et de Chicago s'étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l'assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n'a en vérité jamais visé l'émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l'ordre existant. Le prolétariat russe n'aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu'un instrument... La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d'exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l'élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l'émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l'hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l'américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d'ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l'Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d'une Gouvernante mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd'hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d'où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu'à ce jour de base à la civilisation.

08/2018

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Cinéma

1914-1918 Grande guerre ou contre-révolution ? Ce que disent les imaginaires

Les représentations a posteriori - romans, nouvelles, films, oeuvres théâtrales, peintures, oeuvres plastiques, bandes dessinées - de la Première Guerre mondiale sont nourries d'imaginaires singuliers et intimes, que l'histoire n'a pas nécessairement voulu ou su interpréter pour ne pas faillir aux orientations d'une thèse, sinon dominante, du moins majoritairement partagée au moins jusqu'aux années soixante, celle du consentement patriotique des combattants. Cette querelle, confrontée à celle de la "brutalisation" avère, de surcroît, la nécessaire opposition de classe au sein même de la nation française qui a présidé à l'initiation de ce conflit avec ce nouvel ennemi héréditaire venu remplacer l'Angleterre : l'Allemagne de Bismarck. En effet, sur la scène nationale, tandis que se jouait une guerre des paradoxes, entre le colonialiste pacifique Jaurès et l'anticolonialiste guerrier Clemenceau, le peuple des ouvriers, employés, paysans se préparait, au parterre, à faire front pour protéger la bourgeoisie et l'aristocratie des villes, non pas tant des Allemands, que de la tentation révolutionnaire perpétuelle de tous ces anciens communards qui les avaient tourmentés durant tout le XIXe siècle. Les célébrations du Centenaire terminées, il est grand temps d'examiner ce que disent aujourd'hui de la guerre ces propositions, comme autant de métamorphoses poétiques de la mémoire souvent délaissées au lendemain des grands événements de l'Histoire, au profit des archives officielles et de la parole autorisée, puis des contenus explicites des témoignages individuels. Non pas seulement à travers les sujets qu'elles abordent, aux contenus qu'elles dévoilent, mais à l'anatomie, à l'histologie, pour ainsi dire, de la parole qui les énonce, ses bruissements, ses frémissements et tout ce qu'elle nous murmure au creux de l'oreille, et qu'il nous faut comprendre à l'aune de nos convictions, des résonances de nos histoires individuelles, familiales, collectives, de notre culture, de nos convictions et croyances, de nos engagements idéologiques, sans craindre aucunement d'aller au rebours d'un certain mode officiel de fabriquer l'Histoire.

01/2019