Recherche

Keena Mckeebolan, Agathe Rivals

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Oscar de Profundis

La fin du monde est proche. Une pluie glacée s'abat sur les hordes de sans-abri à qui les nantis ont abandonné le centre-ville de Montréal. En cette nuit du 14 au 15 novembre, règne pourtant une effervescence inhabituelle : Oscar de Profundis revient dans sa ville natale pour deux concerts exceptionnels. La rock star s'est fait longtemps prier. Traumatisé enfant, Oscar a fui Montréal des années auparavant. Dans un Etat mondial qui baragouine le sino-américain, il n'a gardé de ses origines que le culte de la langue française dont il révère les écrivains - le De profundis clamavi de Baudelaire est tatoué sur son dos - et truffe de citations ses chansons. S'appliquant, grâce à son immense fortune, à vivre en marge de l'apocalypse, il accumule dans ses nombreuses résidences les vestiges - livres, disques, films ou même sépultures - d'une civilisation engloutie. L'emploi du temps de son court séjour a été verrouillé. Une immense villa du XIXe siècle accueille la star et sa suite. Tout contact avec l'extérieur est proscrit, d'autant que s'est déclarée la maladie noire, qui a déjà débarrassé plusieurs métropoles de ses miséreux. Dehors, des bandes rivales, sachant leurs jours comptés, mettent la ville à sac. L'une d'entre elles pourtant, menée par la grande Cate, aisément repérable grâce à l'épervier qui ne la quitte jamais, se résout à une ultime révolte. Quand l'état d'urgence est proclamé et les aéroports bouclés, assignant à résidence la rock star, Cate et les siens passent à l'action. Catherine Mavrikakis, sondant avec son acuité coutumière les arcanes d'un monde voué à sa perte, livre ici une envoûtante fable apocalyptique, où les dérives hallucinées d'Oscar, reclus et sous l'emprise de drogues, répondent aux atermoiements des gueux désespérés. Mais le pire n'est pas toujours sûr : après bien des péripéties, le seul libraire de la ville s'en sortira, sauvé par Scott Fitzgerald et Hermann Hesse.

08/2016

ActuaLitté

Littérature française

La soirée Obama

Peu après l’élection du président Obama, quelques amis, expatriés américains et bobos parisiens, organisent une soirée pour fêter à leur manière l’avènement de la nouvelle célébrité mondiale. Mais pour certains invités, Obama n’est pas le personnage le plus important, loin de là. En effet, quatre d’entre eux au moins sont déjà liés, dans leur vie personnelle ou professionnelle, à une célébrité avec laquelle ils entretiennent des liens ambigus : des liens faits d’amour et de haine, d’admiration et de mépris, de jalousie, de dévotion et de pouvoir. Au cours de cette soirée, se trouvent réunis la fille d’un ministre mis en examen dont le procès vient de commencer et qui a passé sa journée au palais de justice ; un voisin de George Clooney au bord du lac de Côme qui voudrait sauver le monde de la crise financière ; l’agent d’une star brutalement victime d’un accident et pleurée par des millions de fans, qui en profite pour monter le plus joli coup de sa carrière ; l’ex-rivale malheureuse en amour d’une auteure de best-sellers, qui règle un compte vieux de vingt ans. Quant à la dessinatrice au chômage devenue malgré elle une spécialiste de Mona Lisa, elle n’a pas été invitée : c’est le lendemain qu’elle se révèlera en faisant scandale au Louvre. Cinq personnages qui font rire et qui émeuvent, et dont l’histoire va révéler les facettes de ce phénomène insaisissable qu’est la célébrité, source de douleur et d’humiliation, de fantasmes, mais aussi de curiosité féconde voire de remise en cause de soi. Pour un thème aussi familier à notre vie contemporaine, l’auteur a choisi le dispositif romanesque très simple de récits à la première personne, menés en voix off pendant que la fête se déroule, et qui finissent par composer un panorama de la célébrité.

11/2012

ActuaLitté

Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 1

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 2

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Le mannequin

Sur un ton surréaliste et burlesque, Le mannequin exprime comment la conscience de leurs relations vis-à-vis des hommes vient aux femmes. Deux femmes vont chercher à séduire un homme qui n'est en réalité qu'un mannequin inanimé. Comme ce mannequin ne leur répond pas, il est parfait pour remplir son rôle d'objet. Ces deux femmes vont alors déployer leurs charmes et jouer de leurs atouts. Tour à tour, elles seront rivales, complices, partenaires ou en guerre l'une contre l'autre. Le dialogue entre elles, par son absurdité et son burlesque, permet de révéler, plus encore qu'un parti pris réaliste, leurs projections sur l'homme. C'est pour l'une une quête de l'amour, tandis que l'autre est dans une recherche de pouvoir. Au fil de leur jeu, ces deux femmes dévoilent des aspects d'elles-mêmes. Si l'une, pour être aimée, accepte tout, jusqu'à l'absurde, l'autre ressasse une rancoeur et cherche à obtenir, par la pression ou la manipulation, ce qu'elle veut. Mais leurs confrontations s'avèrent fructueuses et propices à une prise de conscience. Finalement, une question se fait jour, qu'est ce qui se joue vraiment dans cette affaire ? Après des études d'Histoire à la Sorbonne, un passage en sociologie urbaine et en rédaction publicitaire, Simone Berno a écrit pour le théâtre et mis en scène des pièces telles que Je suis née d'une chaussure, ou encore Pierrot ou les secrets de la nuit, adaptées des oeuvres de Michel Tournier. Fille et petite-fille de peintre et sculpteur, Simone Berno est également artiste peintre. Après de nombreuses thérapies, elle devient psychothérapeute jungienne. Par la suite, elle découvre le tarot de Marseille et en fait sa recherche dans le domaine du développement personnel. Avec Le mannequin, Simone Berno revient à l'écriture et à la mise en scène de théâtre.

09/2021

ActuaLitté

Littérature française

Comment veux-tu que je respire

Victor ne disait rien. Il interrogeait son instinct. Son instinct lui conseillait de lui sauter à la gorge, de trancher une artère, de bouffer un bras et de garder le reste pour plus tard. Tu crois ? demanda le lion. Sûr, répondit l'instinct. Ca se bouffe, l'humain ? demanda le lion. C'est un plat de roi, répondit l'instinct. Mais Victor hésitait. Il se souvenait des leçons de Walter, son maître, qui lui avait enseigné à respecter et à craindre les hommes. Il a un fouet ? demanda l'instinct. Ben non, répondit le lion. Eh bien, siffla l'instinct, de quoi as-tu peur ? Tu as sûrement raison, fit le lion. Après tout, tu viens du fond des âges ! Et il sortit les griffes. Mais alors, l'humain se mit à chanter Gastibelza, l'homme à la carabine ; ce n'était pas très juste, il se trompait dans les paroles, sa voix tremblait ; mais c'était quand même Gastibelza, l'homme à la carabine. Le lion aimait beaucoup cette chanson. C'était sa chanson préférée. C'était la chanson de Lisette. C'est l'histoire de deux jeunes gens issus de familles rivales et qui tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Dans cette histoire, il y a des rixes, un cousin de Paris, une soeur Laurence qui connaît les herbes qui soignent et les herbes qui tuent. Il y a des histrions aussi, et des calembours, des larmes et des chants ; il y en a pour tous les goûts, pour ceux qui aiment les belles histoires d'amour et pour ceux qui sont là seulement pour s'amuser. Alors, oui, c'est vrai, on pourrait se croire dans une pièce de Shakespeare. En tout cas, c'est ce que pense découvrir le détective Valentin Dedemble en enquêtant sur la disparition inquiétante de Romain du Mont Aigu. Mais il n'y a pas de lion, dans Roméo et Juliette.

07/2021

ActuaLitté

Littérature russe

Coffret en 2 volumes : Crime et châtiment ; Les frères Karamazov

Crime et châtiment est le premier des cinq grands chefs-d'oeuvre qui rendront Dostoïevski immortel. Il ne l'écrivit qu'en 1865, mais il en avait eu la première idée douze ans plus tôt, alors qu'il était au bagne. Il songeait alors à un roman dans lequel un de ces êtres forts, dont l'existence l'étonnait, qui ignorent les bornes du bien et du mal, écrirait sa confession. On sait que Dostoïevski, condamné à mort, fut grâcié et fit quatre ans de bagne. Cette terrible expérience, si elle eut une influence sur toute son oeuvre, n'est jamais aussi manifeste que dans les textes qu'on a réunis dans ce volume. On y trouvera, en effet, outre Crime et châtiment : le Journal de Raskolnikov, Les Carnets de Crime et châtiment et Souvenirs de la Maison des Morts, ouvrage que Tolstoï qualifait de "plus beau livre de toute la littérature nouvelle, Pouchkine inclus". Dans Les Frères Karamazov, Dostoïevski a donné le résumé de sa carrière et de sa pensée. On y retrouve l'opposition père et fils de L'Adolescent, le duel de l'athéisme et de la sainteté des Possédés, le schéma de L'Idiot, avec le crime à la base et l'entrevue dramatique des deux rivales ; enfin et surtout l'un des frères, Aliocha, est la reprise du prince Mychkine : il s'appelait "l'Idiot" dans Ies brouillons. Il semble même que Dostoïevski ait voulu exprimer dans les trois frères les trois aspects de sa personnalité ou les trois étapes de sa vie : Dimitri le schillérien rappelle sa période romantique, terminée aussi par le bagne ; Ivan, les années où il était près de remplacer la foi chrétienne par le socialisme athée ; Aliocha, son aboutissement, le retour au peuple russe et à l'orthodoxie. Sous quelque angle qu'on les considère, Les Frères Karamazov sont un microcosme aux richesses inépuisables, le chef-d'oeuvre peut-être de Dostoïevski.

09/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les dames de Grâce Adieu et autres récits

En Grande-Bretagne, ne vous laissez pas prendre au charme paisible des paysages et des villages. Un pont ancien ou une trouée dans un bosquet peuvent être autant de passages pour l'Autre Pays, où vivent les fées. De nombreux mortels s'y sont égarés, parfois sans espoir de retour. À cheval entre notre monde et l'Autre Pays vivent les magiciens. Et les magiciennes. Car si les femmes furent durant longtemps interdites d'exercice de la magie, elles n'en étaient pas moins puissantes... Malicieuses, cachottières et impertinentes sous leur apparente modestie, elles s'opposent à la magie masculine qui, comme celle de Jonathan Strange & Mr Norrell, combine l'arrogance à la violence. Elles créent sous la surface du réel des ondes d'émotions, troublent délicatement l'ordre des choses, modifient imperceptiblement le sens commun. Elles entretiennent avec les fées de ces liens qui unissent les faibles face aux puissants, à cette exception près que les fées sont des sottes et les magiciennes outrageusement intelligentes. Les dames de Grâce Adieu sont trois. Sommées d'être de parfaites gourdes dans un univers d'hommes qui n'attend d'elles qu'obéissance et humilité, elles explorent avec délices les maléfices interdits qui leur permettront de protéger leur relative liberté en commettant un crime parfaitement raisonnable. Leur consœur, dans un autre lieu et un autre temps, use de toute sa ruse pour soumettre un garçon-fée et se débarrasser ainsi des soupçons d'un mari malcommode. Et quand le duc de Wellington entre dans l'Autre Pays pour récupérer son cheval, est-ce à une fée ou à une magicienne qu'il doit se confronter ? Les ruses de la gardienne de Marie Stuart, enfermée dans un château par ordre d'Élisabeth Ire, sont-elles réellement celles d'une humaine ? Quant à Mrs Mabb, une fée puissante qui aime trop les beaux militaires, surtout s'ils sont fiancés à une autre, elle se heurtera à la joyeuse, et très efficace, cruauté de sa rivale.

02/2012

ActuaLitté

Histoire des mentalités

Noël, une histoire de dingues

>> Par l'auteur d'Une brève histoire de l'ivresse (plus de 4 000 exemplaires vendus) et d'Incognita, incognita, ou le plaisir de trouver ce qu'on ne cherchait pas (plus de 6 000 exemplaires vendus) >> Un livre érudit et férocement drôle. " Instruire en divertissant, divertir en instruisant ", telle était la devise de la Maison Hetzel à la glorieuse époque de la collection des Voyages extraordinaires de Jules Verne, et telle pourrait être celle de Mark Forsyth, qui nous propose un périple érudit à travers les âges et les civilisations sous l'angle de Noël, cette fête aujourd'hui mondialisée. Car attention, tout ce que nous imaginions savoir sur Noël est sujet à caution. Ainsi, contrairement à une idée répandue, Noël n'est la version chrétienne ni des Saturnales, ni des célébrations romaines du Soleil invaincu, mais une fête... rivale. Et non, le sapin de Noël n'est pas directement lié au culte du chêne dans les sociétés païennes du nord de l'Europe mais à l'arbre de vie du jardin d'Eden. Par ailleurs, qui se douterait que ce bon père Noël est originaire de Turquie et non du pôle Nord ? Et qu'en est-il du fameux calendrier de l'Avent ? Eh bien, il fut inventé par une femme au foyer, à Munich, pour déjouer l'incessante question de son fils obsédé par Noël : " C'est aujourd'hui ? " Quant à Coca-Cola, son rôle dans la création du costume rouge et blanc du père Noël est un mythe absolu. Des interrogations en apparence frivoles mais qui soulèvent de nombreuses questions relevant des sciences de l'homme. Champion de la fausse digression, Mark Forsyth réussit le tour de force de préserver la magie de Noël sans rien céder à sa légende. Car il s'agit encore et toujours de stimuler la curiosité et l'esprit critique. Mark Forsyth n'est donc pas seulement un vulgarisateur de talent, c'est un pédagogue de génie, qui nous livre ici une histoire du monde sous un angle particulier.

10/2021

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Correspondance. 1904-1938

Riche de près de 300 lettres, la correspondance inédite entre Freud et la plus jeune de ses filles, Anna, est un document exceptionnel. Tout au long de cette chronique de la vie d'une famille viennoise pendant les premières décennies du XXe siècle, on découvre l'homme Freud travaillant à son oeuvre et à sa pratique clinique et s'intéressant aux détails de la vie quotidienne. Mais c'est la psychanalyse qui scelle d'une manière singulière la relation entre le père et sa fille : "Je vois à présent, en te regardant, combien je suis vieux, car tu as exactement l'âge de la psychanalyse. Vous m'avez toutes deux causé des soucis, mais au fond j'attends quand même plus de joies de ta part que de la sienne", lui écrit-il à la fin de 1920. Cette comparaison montre à quel point, en ses commencements, la psychanalyse s'éprouve en famille et dans le cercle des initiés. Freud observe l'activité onirique de sa fille, une enfant tourmentée, avant de devenir à deux reprises, entre 1918 et 1924, son analyste. L'expérience est décisive. Anna s'implique dans l'International Psychoanalytical Association dès sa création, fréquente ses membres, se fait même courtiser par quelques élèves de son père. Mais, disciple fervente, elle se consacre à la thérapie des enfants et devient dans ce domaine la principale représentante de l'école viennoise face à sa grande rivale de l'école anglaise : Melanie Klein. Après l'exil de la famille en Grande-Bretagne en 1938, le conflit se poursuivra mais se soldera, en plein coeur de la Deuxième Guerre mondiale, par une entente cordiale entre les différents courants. Document historique précieux, cette correspondance, qui s'étend sur plus de trente ans, témoigne d'un moment essentiel de l'histoire de la psychanalyse, avec ses passions et sa formidable volonté de transformer la subjectivité humaine.

10/2012

ActuaLitté

BD tout public

Un portrait de moitié claire

Ce livre est inspiré et nourri par un conte de Philippe Dorin, Moitié Claire qui évoque symboliquement le développement de la sexualité d'une petite fille. Claire a environ 35 ans et comme beaucoup de femmes aujourd'hui, elle ne se fond pas dans le reflet sociétal du modèle féminin. Ses compagnons sont partis les uns après les autres, elle vit seule, et le manque affectif est au centre de sa vie. Partant de ce présent difficile, son portrait part explorer son identité intérieure et secrète. Il se dessine, au fur et à mesure, en scènes successives : les souvenirs d'enfance heureuse ou elle exprime une sexualité libre et innocente, l'abandon, les paroles maladroites de sa mère, ses rivales, les rêves amoureux que fait Claire dans sa misère affective, la souffrance de se sentir différente. Ces scènes la présentent suivant la structure du Conte de Philippe Dorin, en plusieurs parties : L'ambivalence... "Est-ce un jardin ou un parc ?" Le choix et l'interdit... "Ta mère te l'a toujours défendu" Le déchirement entre deux choses... "Haut la hache ! Coupé en deux parties égales" Ainsi, dans le portrait de Claire adulte, flotte et danse l'ombre de Claire enfant. Le récit, en forme de monologue, s'écoule au fil de ses pensées, sans volonté chronologique, la réalité de Claire et son imaginaire sont indissociables. Les images se concentrent sur Claire, elles explorent son corps, s'approchent de sa peau, regardent l'intime, pénètrent en elle, cherchent à voir l'impossible secret. On suit Claire dans sa maison, dans ses longues promenades, dans les paysages mentaux de sa solitude. Un portrait de moitié Claire s'inscrit dans la continuité d'autres livres de Pierre Duba comme Sans l'ombre d'un doute et Racines, tout en s'aventurant dans des paysages plus intimistes sur le questionnement de l'identité, de la femme et de sa sexualité.

03/2012

ActuaLitté

Science-fiction

Le mercenaire

En 1962, Mack Reynolds imagine un monde où la guerre est conduite par les multinationales. Les gouvernements du monde ont été supplantés par de puissantes sociétés, et chacune de ces compagnies emploie sa propre armée, conduisant des opérations militaires contre ses rivales. Toutefois, afin d’éviter une guerre ruineuse entre l’Ouest et le monde soviétique, les forces en pré- sence sont contraintes d’utiliser exclusivement des armes en vigueur au XIXe siècle. Au milieu de ce monde ultra rigide partagé entre neuf castes (sous-inférieurs, semi-inférieurs, super-inférieurs, semi-moyens...), Joe Mauser est un mercenaire professionnel qui rêve de promotion et de guerre sans victime. Mais la prochaine bataille sera décisive. Le mercenaire – d’abord publié sous forme de novella en 1962, puis développé en roman (Mercenary from Tomorrow, 1968) – offre une vision étonnante d’une humanité définitivement livrée aux appétits des multinationales, et où la guerre est à la fois un spectacle, un étendard idéologique et un ressort économique majeur. Dallas McCord « Mack » Reynolds (1917 – 1983) se fait connaître au lendemain de la seconde guerre mondiale en publiant dans les magazines et les Pulps. Prenant le contre- pied d’une science-fiction largement dominée par le space opera aux accents belliqueux, Reynolds se singularise rapidement en abordant des thématiques plus sérieuses (enjeux économiques, manipulations politiques...). Extrêmement populaire aux États-Unis durant les années 1960 (notamment avec son personnage de Joe Mauser), Mack Reynolds reste encore à découvrir chez nous. « Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites. À travers ces textes essentiels, se révèle le regard d’auteurs d’horizons et d’époques différents, interrogeant la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’homme. Lorsque les futurs d’hier rencontrent notre présent...

02/2013

ActuaLitté

Philosophie

Libre comme Spinoza. Une introduction à la lecture de l'Ethique

Il y a de nombreux essais sur Spinoza. Des excellents et de moins bons. Notre propos n'est pas d'ajouter une nouvelle interprétation de Spinoza à la longue liste des interprétations rivales ou complémentaires. Il s'agit tout simplement de le lire, de comprendre la lettre du texte et d'en restituer l'esprit. Que veulent dire les énigmatiques définitions qui inaugurent la partie I ? « Cause de soi », « attribut », « modes », « substance » : Spinoza pose, par un acte de l'intelligence, des catégories dont il emprunte le nom à la tradition scolastique mais qu'il pulvérise de l'intérieur par l'usage qu'il en fait. Et qu'est-ce donc que ce Dieu, substance éternelle et infinie dont nous ne sommes que des modes « finis » ? Quand Spinoza parle de Dieu, ne vaudrait-il mieux pas entendre « la nature » ? Avant Spinoza, il y a eu Giordano Bruno et Spinoza s'inscrit dans ce mouvement d'où émerge la science moderne. Mais d'un autre côté, en refusant de séparer le sujet pensant du monde pensé, en replaçant l'homme dans l'ordre des choses, il paraît redonner vie à la philosophie antique. Et comme pour les philosophes antiques, le but de la philosophie est la vie bonne ; la philosophie est un choix de vie qui doit conduire à la béatitude, cette plénitude de l'être que Spinoza appelle aussi « amour intellectuel de Dieu », encore une de ces expressions énigmatiques qu'il faut sans doute traduire pour lui donner son sens véritable. La lecture de Spinoza, dès qu'on a franchi les premiers obstacles, nous donne déjà une idée de ce qu'est ce désir engendré par la raison qui nous conduit à mettre en action la meilleure partie de nous-mêmes, c'est-à-dire notre intellect. Notre objectif : permettre au plus grand nombre d'éprouver cette joie sans cesse renouvelée que procure la lecture de l'Éthique.

09/2014

ActuaLitté

Religion

ACTES DE LA CONFERENCE DE CARTHAGE EN 411. Tome 1, Introduction générale

En mai 411, près de six cents évêques, pour moitié catholiques, pour moitié donatistes, s'affrontèrent à la Conférence de Carthage sous la présidence d'un représentant impérial. Les actes de 411 sont une mosaïque de pièces d'origines diverses qui furent jointes aux procès-verbaux sténographiés. La crise donatiste est un moment bien connu de l'histoire de l'Eglise ancienne en Occident et la conférence tenue à Carthage en 411 qui mit, au moins officiellement, un terme à l'affaire, est aussi un événement connu dont on possède les Actes transmis par deux manuscrits qui n'ont jamais été traduits. Les rendre dans un texte aussi fidèle que possible et en donner une version française, telle est la tâche que s'est assignée Serge Lancel. Les deux volumes suivants (SC 195 et SC 224) contiennent les Actes eux-mêmes et le tome IV (SC 373) les notes complémentaires, les tables et les cartes. L'introduction générale traite avec une attention précise de tout ce qu'il faut savoir pour aborder le texte des documents de la Conférence. Trois chapitres sont d'ordre historique. Le premier rappelle tous les antécédents de la querelle qui culmina dans la Conférence de 411 et le déroulement de celle-ci qui fait invinciblement penser aux débats les moins exaltants de certaines assemblées parlementaires ; du deuxième chapitre, on retiendra la difficulté de dégager des documents une majorité certaine en faveur d'une des deux parties et de se faire une idée précise sur l'importance relative des deux Eglises rivales ; le troisième chapitre est fait d'une série de portraits des protagonistes de l'action ; tous sont bien vivants mais celui de Saint Augustin a un relief particulier. Suivent deux chapitres philologiques : le quatrième étudie avec attention la langue des documents et la situe dans l'évolution du latin. Le cinquième traite de l'histoire du texte ; il la reconstitue depuis les sténogrammes jusqu'à nos manuscrits (le " Parisinus 1546 " du IXe siècle, le " Gratianopolitanus 152 " du XIIIe) et jusqu'aux éditions.

10/1972

ActuaLitté

Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 3

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

ActuaLitté

Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

L'histoire de la Standard Oil Company

L'enquête choc qui a conduit à la chute de la Standard Oil Company, l'empire industriel de l'homme le plus riche de l'histoire, John D. Rockefeller. " M. Rockefeller traitait ses détracteurs avec une habileté qui frisait le génie. Il les ignorait. " A l'aube du XXe siècle, une ressource d'un genre nouveau, tapie dans les entrailles de la terre, déchaîne tous les appétits : c'est l'or noir. Aux Etats-Unis, coeur battant de la révolution industrielle, des milliers de barils du précieux liquide sont écoulés chaque jour - et la demande ne fait que croître. Mais à force de manoeuvres, une entreprise, la Standard Oil Company, est parvenue à faire main basse sur la quasi-totalité de son commerce, et abuse de ce monopole pour imposer à tous la loi de ses seuls profits. Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion ni l'influence de son fondateur, John D. Rockefeller... Une femme va cependant se dresser contre cet ogre économique : Ida Tarbell, considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation moderne. Entre 1902 et 1904, elle publie dans une revue indépendante, le McClure's Magazine, une série d'articles révélant les pratiques déloyales, sinon illicites, employées par la Standard Oil pour neutraliser ses rivales. Son enquête choc provoquera une déflagration dans l'opinion publique qui conduira la justice américaine, en 1911, à reconnaître l'entreprise coupable de violation du droit de la concurrence et à ordonner son démantèlement. C'en sera fini du plus grand trust de l'histoire des Etats-Unis. Ici traduit en français pour la première fois, le livre de Tarbell est un monument de la littérature américaine qui brasse tous les éléments de sa mythologie - une plongée dans l'enfance terrible du capitalisme, lorsque tout était encore permis. " Le plus remarquable livre de ce genre jamais écrit aux Etats-Unis. " - ; The New York Times

10/2022

ActuaLitté

Histoire ancienne

Royaumes oubliés. De l'Empire Hittite aux araméens

L'Empire hittite, grande puissance rivale de l'Egypte antique, domina l'Anatolie et étendit son influence sur le Levant jusqu'aux alentours de 1200 avant J.-C. Sa capitale, Hattusa, fut alors abandonnée cependant que prenait fin son emprise politique. Sa chute se traduisit par l'émergence de petites principautés, les royaumes néo-hittites et araméens, dans les territoires de la Turquie et de la Syrie modernes. Certains de ces royaumes étaient dirigés par les descendants des anciens gouverneurs hittites devenus rois, tandis que d'autres étaient fondés par des chefs de tribus araméennes anciennement nomades, décidés à régner depuis une capitale dont les monuments exalteraient leur pouvoir et leur ferveur à l'égard des dieux. Ces principautés, héritières des traditions politiques, culturelles et artistiques de l'empire disparu, s'épanouirent pendant deux siècles avant d'être conquises une à une par un nouvel empire, celui des Assyriens, qui domina l'ensemble du Proche-Orient jusqu'à la fin du VIIe siècle avant J.-C. Trois cents oeuvres réunies pour la première fois en France font revivre dans cet ouvrage les décors majestueux de ces royaumes oubliés : Karkemish, Sam'al, Masuwari, Palastin, Hamath, Gurgum, Malizi ou encore le Bit-Bahiani. De tous ces royaumes, le Bit-Banian est celui qui a livré les vestiges les plus impressionnants, découverts au début du XXe siècle à Tell Halaf, le site de son ancienne capitale Guzana, par le baron Max von Oppenheim, qui les rapporta à Berlin. Exposés dans un musée créé pour l'occasion, le Tell Halaf Museum, ils furent victimes des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, mais, minutieusement restaurés, ils sont aujourd'hui le fleuron du Pergamonmuseum. Malgré la conquête assyrienne, l'héritage de ces petits Etats ne disparut pas totalement et exerça son influence sur le conquérant, autant par ses décors monumentaux que par la pratique continue de la langue araméenne, appelée à devenir la langue la plus parlée au Proche-Orient pendant l'Antiquité.

05/2019

ActuaLitté

Littérature française

Paradoxes sociologiques

" Dans une réunion mondaine berlinoise un peu nombreuse, j'étais assis en un coin, et contemplais le tableau que j'avais devant les yeux. Le maître de la maison contraignait son visage dur et récalcitrant au sourire figé ou plutôt au ricanement d'une danseuse, trahissant trop clairement qu'il a été emprunté pour la circonstance au costumier. La maîtresse de la maison donnait à ses lèvres passées au rouge une courbe aimablement doucereuse et décochait de temps à autre sur quelques invitées plus jeunes et plus jolies qu'elle, des regards chargés d'un triple extrait de venimeuse envie. Les jeunes filles jouaient, les unes adroitement, les autres si malhabilement qu'on se sentait tenté de les siffler et de leur lancer des pommes cuites, le rôle vaudevillesque de l'ingénue. ahurie et intimidée. C'étaient des petites bouches oubliées entr'ouvertes dans un trouble charmant, des yeux levés au ciel dans une extase sans cause, c'étaient des "ah ! " et des "oh ! " complètement idiots, des explosions de petits rires imbéciles, tels que peuvent en avoir des huîtres chatouillées par un doigt espiègle, des petites réponses spirituelles de nature à vous faire lever les bras et à pousser des hurlements de douleur ; et au milieu de toutes ces minauderies et manières précieuses, le sang-froid merveilleux d'un guerrier blanchi sous les armes, de temps en temps un regard dérobé acéré et impitoyable sur une rivale, un jugement cruel ou haineux sur sa personne et sa toilee, une estimation boutiquière minutieuse du prix ce celle-ci, l'observation scientifiquement exacte ce la durée de sa conversation avec les différents messieurs, et la constatation du nombre de ses danseurs et adorateurs ; et au cours de ce froid calcul de tête, à tout instant un agenouillement mental enthousiaste devant sa propre personne, et la répétition de la fervente litanie d'adoration personnelle : "C'est toi qui es la plus belle, la plus intelligente, la plus gracieuse de toutes".

01/2023

ActuaLitté

Mondes fantastiques

Les monstres Tome 2 : Jamais un héros...

Parfois, pour l'emporter, un monstre vaut mieux qu'un héros N'oublie pas la règle d'or : personne ne doit savoir ce que tu es. Jamais tu ne dois parler des monstres à qui que ce soit. Tout portait à croire que c'était impossible, et voilà pourtant que Joan y est parvenue. Elle a réussi à réinitialiser la chronologie, à sauver les Hunt et à vaincre le héros des contes de son enfance. Mais à quel prix ? Elle seule se souvient de ce qui s'est passé. A présent, Aaron, le monstre qu'elle avait fini par considérer comme un ami - si ce n'est plus -, est redevenu son ennemi juré. Quant à Nick, le garçon qu'elle aimait en dépit de tout, il n'est plus qu'un adolescent ordinaire pour qui elle est une étrangère. Alors que la jeune fille s'était juré de ne plus jamais remettre les pieds dans le royaume des monstres, un tragique événement va, contre toute attente, l'y contraindre. Pire encore, Nick se retrouve obligé de fuir avec elle, tous deux étant pris en chasse par Aaron et les gardes de la Cour. Partout, le danger rôde. Si l'ancien héros est tout proche de découvrir ce que Joan lui a fait, la voyageuse temporelle, de son côté, apprend un terrible secret qui pourrait la mettre sur la piste de la femme à l'origine de tous ses problèmes. Pas une minute à perdre : il va lui falloir rassembler ses anciens alliés pour affronter le plus mortel des ennemis et sauver la chronologie elle-même. Car dans cette histoire, le monstre... c'est elle. Monde magique dissimulé au milieu du nôtre, voyages dans le temps, familles rivales aux pouvoirs insoupçonnés et âmes soeurs contraintes de s'affronter - ce deuxième tome d'une trilogie fantastique menée de main de maître ne vous laissera pas un instant de répit !

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

L'EMPREINTE DU DIEU

Van Bergen avait pris la main de Karelina : Regarde, comme c'est beau, Karelina, disait-il. Regarde... Il contempla la cité en silence un long moment. Puis, Karelina l'entendit soupirer. Et il dit tout bas, comme pour lui-même : Durer... Laisser une trace... Voilà ce qu'on désire par-dessus tout, n'est-ce pas, petite ? Moi, c'est de cela, c'est d'Anvers, que j'espère une ombre de survie. Oui... Plus tard, dans bien longtemps, quand je serai mort, des gens viendront encore ici, contempler Anvers, et rêver... J'aimerais, vois-tu, que mon nom, mon souvenir, se rattache à ces choses - et qu'en les revoyant, quelquefois, ils aient une pensée pour moi... Elle eut l'éternelle révolte de la femme, l'instinctive jalousie de l'aimée, envers la rivale, l'oeuvre : Je ne te contente pas ? Je ne te suffis pas ? Il eut un sourire, l'indulgence de sa maturité déclinante, pour cette orgueilleuse et naïve jeunesse : Si, si, Karelina. Tu as raison, je suis un chimérique... Et comme, au fond, il sentait bien qu'il y avait aussi quelque sagesse en elle, et qu'elle approchait plus que lui, poète, la dure et froide réalité des choses, il répéta doucement : Tu as raison... La plus belle des survies, tu me la donnes... Et c'est toute l'immortalité que je demande, pour quand je n'y serai plus. Durer, durer en toi un moment... Laisser en toi mon souvenir, Karelina... Il avait passé son bras autour des épaules de la jeune femme, si émue qu'elle ne pouvait dire un mot. Et il espérait presque, à cette minute, être sincère, et parvenir à se contenter de ce bonheur accessible, à la mesure du commun des hommes... L'Empreinte du dieu, Prix Goncourt 1936, un très beau roman de Maxence Van der Meersch, le célèbre auteur de Corps et Ames.

02/1979

ActuaLitté

Essais biographiques

Sarah Bernhart

Sarah Bernhardt (1844-1923) est une actrice peintre et sculptrice française. Elle est une des plus importantes actrices françaises du XIXe et du début du XXe siècle. Appelée par Victor Hugo ''la Voix d'or'', mais aussi par d'autres ''la Divine'' ou ''l'Impératrice du théâtre'', elle est considérée comme une des plus grandes tragédiennes française du XIXe siècle. Première star internationale, elle est la première comédienne a avoir fait des tournées triomphales sur les 5 continents et Jean Cocteau inventât pour elle l'expression ''montre sacré''. Son influence sur l'art et la mode de son époque fut considérable...

04/2023

ActuaLitté

BD tout public

Hergé. Portrait intime du père de Tintin [EDITION EN GROS CARACTERES

Présentation de l'éditeur Tintin, héros déjà légendaire en Europe, est sur le point d'atteindre une renommée planétaire grâce au 7e art. Connaît-on bien toutefois son créateur, le très discret Hergé, né Georges Remi (1907-1983) ? La figure de ce pionnier de la bande dessinée francophone n'émerge pas toujours de façon distincte des ouvrages qui lui ont été consacrés jusqu'ici. Sous le masque du jeune reporter apparu en 1929 dans Tintin au pays des Soviets se dissimule le tempérament complexe, versatile et ambitieux d'un des quatre Belges emblématiques du XXe siècle avec Simenon, Magritte et Brel. Les auteurs de ce livre en font un portrait précis et attachant parallèlement à un nouveau décryptage de son travail. Parmi les révélations qu'ils apportent figure notamment l'importance du rôle de la mère de l'artiste, une femme fragile, dont il partageait le tempérament inquiet, et qui lui a transmis sa passion pour les films muets. La peur de la folie, qui a fini par emporter Elisabeth Remi, irradie l'oeuvre de celui qui, depuis son plus jeune âge, se réfugie dans le dessin. Alors que les premiers albums de Tintin, publiés en noir et blanc, faisaient de celui-ci le héraut moderne d'une Europe encore triomphante, le séisme de la Seconde Guerre mondiale va profondément modifier la vision du monde d'Hergé. A partir d'Objectif Lune, l'humoriste intégrera à sa " comédie humaine " ses tourments les plus intimes. Son premier mariage n'aura pas été épargné par ce renversement de valeurs. Et, à partir des années 1960, une nouvelle vie s'offre à lui avec Fanny, sa dernière compagne. Auprès de celle-ci, il trouve la sérénité, se passionnant pour le taoïsme et l'art contemporain. Les figures d'Hergé et de Tintin finiront alors par se confondre, notamment lors du retour médiatique en 1981 de Tchang Tchong-Jen, qui avait inspiré Le Lotus bleu, dérobant aux yeux du public le véritable Georges Remi, que ce livre fait enfin apparaître. Biographie de l'auteur Benoît Mouchart, directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, est également l'auteur de livres consacrés au romancier Jean-Patrick Manchette et à la chanteuse Brigitte Fontaine. François Rivière est romancier, journaliste littéraire, biographe (Agatha Christie, Frédéric Dard, Enyd Blyton), scénariste d'une soixantaine d'albums de bande dessinée et membre du comité éditorial de " Bouquins ".

05/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Plaidoyers politiques. Tome 3, Sur les forfaitures de l'ambassade

Le discours Sur les forfaitures de l'ambassade est un des plaidoyers de Démosthène qui a été le plus admiré par la postérité. L'éloquence de l'orateur athénien se distingue dans ce discours par la vigueur du ton et la sincérité des sentiments. Ce texte constitue un témoignage littéraire précieux sur la vie politique en démocratie ainsi qu'un document de première importance sur une période de crise politique dans le monde grec antique. Démosthène attaque dans cette plaidoirie son rival Eschine au sujet de la politique expansionniste de l'ennemi d'Athènes, Philippe de Macédoine. L'objet du conflit entre les deux orateurs concerne une ambassade athénienne auprès de Philippe à laquelle tous deux ont participé. Démosthène accuse Eschine sur trois points : il lui reproche d'avoir soutenu la paix de Philocrate, honteuse et néfaste pour Athènes. Il l'accuse d'avoir fait perdre du temps à l'ambassade, ce qui fit que la Thrace fut perdue au profit de Philippe. Enfin, il lui reproche d'avoir fait de faux rapports aux Athéniens en leur promettant que Philippe n'abattrait pas les Phocidiens qui étaient leurs alliés, ce qu'il fit en fin de compte. Le discours de Démosthène est un chef-d'oeuvre d'éloquence : par une argumentation rigoureuse, l'orateur démontre dans une première partie qu'Eschine, par les faux rapports qu'il a fait au peuple athénien est responsable des dangers présents. Il montre qu'Eschine est coupable de trahison du fait de son dévouement à Philippe. La seconde partie du discours s'apparente à une harangue : le style de Démosthène s'élève vers des principes de politique générale pour donner lieu à une invective contre les traîtres. Le troisième volume des Plaidoyers politiques de Démosthène présenté dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec du discours Sur l'ambassade accompagné de la traduction en français de Georges Mathieu. Le texte est précédé d'une notice rappelant le contexte historique et les enjeux politiques du discours et revenant sur la tradition manuscrite du texte.

01/1972

ActuaLitté

Musique, danse

Lester Young

" Le génie de Lester Young tient pour une large part à son lyrisme - paradoxal, puisqu'il traduit une sorte d'exubérance désespérée ou de mélancolie euphorique, comme si la nostalgie pouvait être constructive et le passéisme futuriste. Mais il relève aussi de son aptitude à conjuguer l'excitation (voire la frénésie) et l'indolence (voire l'assoupissement), au point qu'il devient impossible de les distinguer. Il aura détenu, plus qu'aucun autre jazzman en ce siècle, le secret de la volubilité paresseuse et de l'abandon pugnace. Avec la simplicité la plus grande, dans la transparence la plus absolue, il aura su faire de son art une énigme, donnant corps à la chimère qui hante comme un spectre toute l'entreprise poétique depuis Rimbaud. " C'est cette énigme qu'explore et éclaire Alain Gerber, en évoquant, à partir de nombreux enregistrements, la destinée artistique d'un des plus grands saxophonistes ténors de la musique afro-américaine avec Coleman Hawkins, Sonny Rollins, Stan Getz et John Coltrane. L'artiste dans la et dans sa société apparaît ici : l'enfant qui reçoit de son père, musicien lui-même, un enseignement strict et se produit sur scène avant l'âge de douze ans, le réfractaire qui tâte de la prison militaire, et celui dont une crise cardiaque causée par l'abus d'alcool interrompt la vie, dans sa cinquantième année. Beaucoup de ses partenaires apparaissent dans cet ouvrage : Count Basie, avec lequel il joue à de nombreuses reprises, Billie Holiday à qui le lient une admiration et une amitié exceptionnelles, et Coleman Hawkins, prédécesseur, rival révéré au saxophone ténor. A partir de sa fascination raisonnée pour le seul être qui, depuis Tchekhov, " a donné tant de bonheur à ses semblables en leur inspirant tant de mélancolie ", l'érudition musicale et la finesse du talent littéraire d'Alain Gerber lui font réussir une gageure : s'approcher au plus près de la définition du style en musique.

08/2000

ActuaLitté

Beaux arts

Hokusaï. Le fou de dessin

Peintre de l'école ukiyoe, sous l'époque Edo, contemporain et rival de Kiyonaga, Utamaro ou Eishi, Masayoshi (1764-1824) semble avoir trouvé un certain répit après 1795, une fois appointé peintre officiel du daimyo ou gouverneur du domaine Tsuyama de la province de Misamasaka. Les loisirs liés à sa position lui permette d'explorer les voies d'un nouveau style qui lui valut la célébrité : tournant esthétique qui correspond à son adoption du nom de Kuwagata Keisai (en 1794, pense-t-on). A partir de 1796, il publia en effet une série d'albums inaugurant un style graphique cursif et minimaliste au dessin virtuose et très suggestif sous le nom de Ryakuga ou style de dessins abrégés, genre qui n'était pas absent de la tradition mais qu'il relança par son talent. L'esprit de simplification de ses compositions, leur tour elliptique et leur veine humoristique rencontrèrent beaucoup de succès. Encouragé par cet accueil, il développa ce genre de croquis, dont devaient s'inspirer ses contemporains à commencer par Hokusai dans sa Manga, à travers un certain nombre d'albums conçus comme des encyclopédies et des manuels d'initiation au dessin. Cet ouvrage réunit pour la première fois l'ensemble de ces six albums dont le public français ne connaissait jusqu'ici que deux publications : le premier album de caractère général, Ryakugashiki (1796), puis ceux consacrés aux animaux (Choju ryakugashiki, 1797), aux personnages (Jinbutsu ryakugashiki, 1799), aux paysages (Sansui ryakugashiki, 1800), aux proverbes (Kotowazagaen, 1808) et aux douze mois de l'année (Keisai ryakugaen, 1823). Au XIXe siècle, les amateurs occidentaux prisèrent le style de Keisai, qui était apprécié par Rodin, autre dessinateur virtuose, et par le critique Théodore Duret, favorable aux impressionnistes et en particulier à Manet. Dans un livret imprimé à part, les préfaces originales des albums sont traduites du japonais ancien. Les planches sont commentées et l'ensemble introduit par le grand spécialiste Matthi Forrer.

10/2014

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Mémoires. Soldat jusqu'au dernier jour

Le Maréchal invaincu. Soldat jusqu'au dernier jour : tel est le titre de l'édition originale de ces Mémoires, publiés en 1953 et jamais réédités depuis. Leur auteur, Albert Kesselring (1885-1960), est pourtant l'un des meilleurs généraux de la Wehrmacht et son témoignage d'un intérêt évident pour l'histoire militaire du second conflit mondial. Chef d'état-major de la Luftwaffe entre 1936 et 1938, Kesselring fut l'un des pères de l'aviation allemande, qu'il conduisit à la victoire dans les campagnes de Pologne et de France. Il la commanda encore durant la bataille d'Angleterre et l'opération Barbarossa, avant de basculer, fin 1941, à la tête des armées allemandes pour la Méditerranée, présidant au repli en Afrique du Nord (en liaison avec son grand rival Rommel) puis à la défense stratégique de l'Italie, où son commandement est considéré comme un modèle du genre. Jouissant de sa réputation d'invincibilité, il termina la guerre à la tête d'un front ouest réduit à peau de chagrin sous la pression conjointe des Alliés et de l'Armée rouge. Très populaire auprès de ses troupes, qui le surnommaient " oncle Albert ", Kesselring échappa de peu à la peine de mort à la Libération, avant d'être relâché pour raisons de santé en 1952. Son témoignage, écrit en captivité, est capital pour comprendre et connaître l'histoire de la Wehrmacht, de ses triomphes initiaux à sa chute inéluctable. Il est enrichi de nombreuses notes par Benoît Rondeau ainsi que d'une lumineuse préface dans laquelle l'historien critique la vulgate héroïque, martelée par le mémorialiste, d'une armée allemande étrangère aux crimes du IIIe Reich. Benoît Rondeau est l'auteur d'une oeuvre importante centrée sur l'histoire militaire de la Wehrmacht. Il a publié chez Perrin une biographie de Rommel dans la collection " Maîtres de Guerre " (2018), Etre soldat de Hitler (2019) et Le Soldat britannique (2021).

06/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

ActuaLitté

Sciences politiques

Le temps des décisions. 2008-2013

Après sa participation à l'élection présidentielle de 2008, Hillary Rodham Clinton s'attendait à reprendre son siège de sénatrice de New York. A sa grande surprise, son ancien rival dans la course à l'investiture démocrate, Barack Obama, lui a demandé de devenir sa secrétaire d'Etat. Dans ce livre, elle raconte les quatre années qui ont suivi, extraordinaires et historiques, les décisions qu'elle et ses collègues ont dû prendre, et nous explique en quoi cette expérience a façonné sa vision de l'avenir. Hillary Rodham Clinton et Barack Obama ont dû renouer des alliances rompues, mettre un terme à deux guerres et affronter une crise économique mondiale. Ils ont assisté à la montée en puissance de la Chine, aux menaces grandissantes de l'Iran et de la Corée du Nord et aux révolutions du Moyen-Orient. Ils ont été confrontés à quelques-uns des plus grands dilemmes de la politique étrangère américaine, en choisissant par exemple d'envoyer des Américains en Afghanistan, en Libye, ou encore de traquer Oussama Ben Laden. Au cours de son mandat, Hillary Rodham Clinton a visité 112 pays, parcouru plusieurs milliers de kilomètres et acquis un point de vue mondial sur les tendances majeures qui redéfinissent le paysage du XXIe siècle, des inégalités économiques au changement climatique en passant par les révolutions de l'énergie, des communications et de la santé. S'appuyant sur des échanges avec de nombreux leaders et experts, elle expose les défis que les Etats-Unis devront relever pour rester compétitifs et continuer de prospérer dans un monde interdépendant. Défendant passionnément les droits de l'homme, elle se bat pour une plus grande participation dans la société des femmes, des jeunes et des LGBT. Témoin attentif du changement social de ces dernières décennies, elle sait distinguer les tendances profondes et décrire les progrès visibles chaque jour dans le monde. Elle propose ici aux lecteurs une véritable leçon de politique internationale dans un monde en mutation rapide, un monde qui ne peut pas se passer de l'Amérique.

06/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Le roman de Jehan de Paris

Le Roman de Jehan de Paris, court récit, d'auteur inconnu, date, selon toute vraisemblance, de la fin du XVe siècle. Le roi de France, ayant brillamment rétabli sur son trône le roi d'Espagne, victime d'une révolte de ses grands barons, les deux souverains décident que l'amitié entre leurs deux pays sera pour toujours assurée par le mariage de leurs enfants. Les années passant, les souverains espagnols oublient leurs engagements et fiancent leur fille au vieux roi d'Angleterre, devenu veuf. Traversant la France pour aller épouser la jeune princesse, il passe par Paris où le courtois accueil qu'il reçoit dissimule mal le désir de voir se retourner la situation à l'avantage du jeune roi de France. Celui-ci se faisant passer pour un riche bourgeois, fait le voyage en compagnie des Anglais, et, tout au long de la route, ridiculise son rival. Son arrivée devant la cour d'Espagne est triomphale et il n'a aucun mal à conquérir le cœur de celle qui, jadis, lui avait été promise. Il ramène à Paris la jeune princesse, devenue son épouse, pendant que le roi d'Angleterre regagne piteusement son pays. Le récit se présente, avant tout, comme une " histoire joyeuse ", qui n'aurait d'autre prétention que de constituer un agréable passe-temps pour ses lecteurs. On peut, certes, lui trouver quelque ressemblance avec Jehan et Blonde. On a pu aussi y découvrir quelques allusions à des réalités historiques. Mais il est bien évident que l'auteur a voulu, avant tout, écrire un conte " joyeux ", n'hésitant pas à le pimenter de quelques traits d'une gauloiserie qui n'est pas sans rappeler l'esprit des fabliaux. Il serait, cependant, inexact et injuste de ne pas voir, aussi, que ce récit, précurseur lointain des " petits romans philosophiques ", peut parfaitement être lu comme un art de bien gouverner son peuple pour un roi conscient de l'évolution d'un monde dans lequel la bourgeoisie peut, et doit, avoir toute sa place.

01/2002

ActuaLitté

Moyen Age classique (XIe au XI

L'exercice du pouvoir dans le Nord du duché d'Aquitaine au XIIe siècle. Les "règnes" de Guillaume X d'Aquitaine, d'Aliénor d'Aquitaine et de Louis VII (1126-1152)

Duché d’Aquitaine : une principauté du royaume de France qui fait tant rêver, dès son origine antique et encore de nos jours. L’Aquitaine est vaste, riche, puissante et indépendante, voilà ce qui fait sa renommée. On ne peut évoquer cette province sans penser à certains de ses illustres personnages comme la fameuse Aliénor. La première moitié du XIIe siècle est un tournent majeur pour l’Histoire du duché d’Aquitaine. Cette puissante principauté est à son apogée. Mais c’est aussi la fin de la dynastie des Guillelmides qui «règne» sur ce territoire couvrant le quart du royaume des Lys depuis l’époque de Charlemagne. Aliénor d’Aquitaine est la dernière cheffe de cette lignée avant que son duché ne rejoigne les possessions du roi de France Louis VII, puis – et surtout – des Plantagenêt rois d’Angleterre. Cette monographie familiale vise à comprendre l'organisation politique du Nord du duché d'Aquitaine à la fin de la lignée des Guillelmides, comment le pouvoir y est exercé ainsi que les événements qui s'y déroulent. Le duc Guillaume X n'a presque jamais fait l'objet d'étude, alors que, sans avoir l'aura de son père le célèbre Guillaume IX le Troubadour, il est une figure incontournable de son temps. Son principat est marqué par sa responsabilité dans le schisme d'Anaclet II qui bouleverse l'Europe. Après lui, vient le temps de sa fille, Aliénor, et de la domination royale imposée par son premier époux, Louis VII le Jeune. Cette époque prend fin avec le divorce du couple ; divorce personnel, divorce politique, divorce territorial. Il est suivi du remariage de la duchesse avec Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et du Maine, duc de Normandie et futur Henri II roi d’Angleterre, rival du roi de France. Ainsi les prémices de la guerre de Cent Ans sont engendrés… Que recèle donc le duché d’Aquitaine et ses princes ? Quelle est l’Histoire ? Quels impacts y a-t-il ?

02/2022