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Palestine

Figures du Palestinien. Identité des origines, identité de devenir

De la chronique du conflit palestino-israélien, de l'histoire séculaire de chaque camp, des enjeux stratégiques ou des négociations de paix, de l'actualité aussi, il n'est pas question dans ce livre. Voici pourtant un des ouvrages les plus éclairants sur la question, car il livre, grâce à une approche d'anthropologie historique, les clés fondamentales de l'identité palestinienne. Peuple expulsé de sa terre en 1948, les Palestiniens, sans jamais oublier ou négliger leur histoire, se définissaient d'abord par leur géographie si particulière, celle de la Terre sainte. Trois figures retracent leur identité de devenir. Gens de la Terre sainte : du temps de l'Empire ottoman, les Palestiniens, plus encore qu'Arabes occupés, se définissent par le pays où coexistent communautés et religions et dont les paysages sont marqués par les fusions des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes. Arabes de Palestine : du temps du Mandat britannique, lorsque se bâtit le "Foyer" sioniste qui prétend appuyer ses droits sur une antériorité des Juifs sur les Arabes, au point que la "montée" vers la Palestine est un retour et non une venue, les Palestiniens, pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, deviennent, malgré résistance et révoltes, graduellement des étrangers sur leur propre terre. L'Absent ou le Palestinien invisible : après l'expulsion de 1948, alors que le nouvel Etat d'Israël gère les biens des expulsés comme "biens des absents" et qu'il efface ou modifie méthodiquement, au fil des années, toponymie et topographie, les Palestiniens, parqués par villages entiers dans les camps de réfugiés, cultivent la mémoire des lieux et nourrissent l'idée du retour. Un rapport à l'histoire, évoluant en pure nostalgie, aurait peut-être permis que les Absents se dissolvent dans les pays arabes voisins, confirmant les voeux longtemps émis à travers le monde : "Les Palestiniens, ça n'existe pas". Mais le rapport à une terre exilée dont on enseigne les paysages originaires aux nouvelles générations explique cette survie, contre les vents de l'histoire et les marées des guerres. Après des siècles de présence chez lui, le peuple palestinien réclame un Etat, puisque la communauté et le droit international ont érigé l'Etat-nation en seule forme possible, pour un peuple, de présence libre et souveraine sur sa terre.

03/2024

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Histoire de France

Jean BALDACCI (1890 - 1914) A corps perdu. Une famille Corse en deuil face à la guerre de 1914

Les conséquences de la guerre 14/18 en Corse à travers la vie d'une famille. Prix du livre corse catégorie "Essais" 2014. Le 27 septembre 1914, à l'attaque du bois de Géréchamp (Meuse), le lieutenant Saint-Cyrien Jean Baldacci (promotion des Marie-Louise 1911-1913) tombe à la tête de la première compagnie qu'il commandait, tous les autres officiers (commandant, capitaines, lieutenants) ayant été tués ou blessés. Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume (1920), croix de guerre avec palmes, son corps a été inhumé dans le petit village de Xivray (Meuse) -une centaine d'habitants- à côté de Bouconville par l'autorité militaire et son avis de décès -dressé aux armées- est expédié en 1916 à la mairie de Nice où stationnait son régiment jusqu'à la veille de la déclaration de guerre. Son père, Michel Baldacci (Bastia 1859-Marseille 1926), inspecteur régional des Postes et Télégraphes, et sa mère Marie Devoti-Lusinchi (Bastia 1868-Marseille 1955) apprennent son décès par la presse (l'Eclaireur, le Petit Marseillais), décès confirmé peu après par le maire de Marseille, mais l'avis de décès parvenu en 1916 à la mairie de Nice ne sera expédié à sa mère veuve qu'en 1930 et sous forme d'extrait seulement. Les différents témoignages récoltés auprès de ses compagnons d'armes (tué le 27 septembre, le 28, ou le 29 -jour où sa compagnie n'était point de service-, voire le 5 octobre d'après ses états de services conservés au Service Historique de l'Armée de terre), tué sur son cheval en criant sabre au clair "Allons-y les Enfants" , ou empêtré en franchissant des barbelés face à une tranchée bavaroise en criant "Attention, à la baïonnette" ont engendré un désordre archivistique tel que ce jeune officier né à Bastia en 1890, et mort pour la France, a un décès qui n'a jamais été enregistré ni sur les registres d'état-civil de Xivray, ni sur ceux de sa ville natale et qu'il ne figure pas sur le Monument aux morts de Bastia, alors qu'il est mentionné sur celui de Nice où casernait son régiment, le 163e d'infanterie. Sa soeur Lucie Franceschi, née Baldacci (1891-1974), a jusque sur son lit de mort mené un inutile combat pour réparer ces oublis. De 1914 à 1974 ce "corps perdu" a engendré entre elle et les autorités une importante correspondance : avec les ministres de la Guerre puis de la Défense, les Présidents des Anciens combattants, les maires de Bastia, les Directeurs du service historique des Armées, les maires de Nice et de Xivray, les généraux commandants l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, les présidents de l'Association la Saint-Cyrienne. Chacun a fait son devoir mais Jean Baldacci ne figure toujours pas sur le monument aux morts de sa ville natale. Petit-fils d'Antoine et Lucie Franceschi, Michel Vergé- Franceschi publie aujourd'hui ici le dossier.

01/2014

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Poésie

Verger

Le verger n'est pas une métaphore, c'est un rapport au monde. Une attention constante au soin, à la forme des fruits, à la hauteur et la direction des branches. Une attention à des cycles plus vastes que l'homme. Faire croître c'est avoir conscience de l'environnement : pruniers, abricotiers, cerisiers, chaque arbre porte son caractère, sa nature. Patience, attention et gestes sûrs sont nécessaires à leur apprivoisement. Cédric Le Penven pèse les heures dans ce livre rythmé par l'écoute des arbres et la récolte silencieuse de leurs fruits. Face à l'immobilité apparente de ces arbres, à leur impassibilité, on presse notre fatigue, notre porosité. Dans le fourmillement de vie, de plantes et d'insectes, on reste malgré tout un intrus, comme si notre capacité à englober toutes ces vies dans notre conscience et dans nos gestes nous en excluait. On cherche à poser notre marque humaine, à faire fructifier : on greffe, on transforme, on mute. Il y a une tension entre ces présences naturelles, l'intervention du gel, le refus mystérieux d'une greffe, le rejet d'un sol, et l'obstination de l'homme, ses outils pour faire plier la nature. Les arbres aussi tombent malades, portent leurs cicatrices. Il faut savoir avec précision ce qu'il faut couper, pour ne pas augmenter le mal, et nettoyer les plaies. C'est une des quêtes du livre, oser poser ses blessures "à l'air libre". Le Penven pose sur son verger une main qui cherche à apaiser, à guérir, à faire grandir. Une main douce et attentive, à rebours des coups et des poings de l'enfance. Contre tous ces arbres que l'on plante à l'intérieur de soi-même, et qui prolifèrent de façon anarchique, envahissante, que l'on est bien impuissants à tailler et qui donnent tant de fruits noirs. C'est que pour se guérir soi-même, la précision de nos gestes ne vaut rien ; on ne peut les porter vers soi. On a beau essayer de savoir, on ne connaît rien de ce qui nous agite et s'agite au dehors. La mémoire, les enfants qui grandissent, les blessures logées à l'intérieur de chacun, pour tout cela il n'y a pas de manuel, et il "ne reste plus qu'à tout aimer sans rien comprendre".

04/2019

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Sciences de la terre et de la

Machines modernes à traction animale. Itinéraire d'un inventeur au service des petits paysans

Interrompre volontairement des études secondaires à l'âge de 15 ans pour devenir charretier, telle est la première aventure qui jalonne le destin hors série de l'auteur de ce livre. Né en 1918 dans une famille d'agriculteurs d'Ile-de-France, Jean Nolle voulait devenir tout simplement paysan. Mais il est obligé d'abandonner en 1945 la gestion de la ferme paternelle. Il se reconvertit comme artisan, puis complète une formation d'ingénieur mécanicien par correspondance, qui lui permet d'achever une tâche d'inventeur entreprise durant la guerre avec une arracheuse de pommes de terre polyvalente qui le rendra célèbre dès 1948 dans tout le nord de la France. En 1950 le voici engagé en Afrique comme conseiller technique, plus particulièrement chargé d'inventer toutes les machines à tracteur nécessaires pour la récolte de l'arachide. En 1954 on lui propose d'inventer une charrue spéciale tirée par deux boeufs pour labourer le sorgho. C'est pour lui la révélation d'une vocation qu'il appelle avec humour celle de "Missionnaire en machines à boeufs"... Après l'indépendance de l'Afrique, il est engagé en 1960 comme professeur de machinisme agricole dans une université iranienne. Puis on lui demande encore d'inventer de nouvelles machines agricoles à traction animale pour les petits paysans français, eux aussi oubliés par un développement trop rapide. Il prend alors conscience des avantages de la polyvalence des petites machines agricoles à traction animale pour satisfaire à toutes les exigences du développement. Il devient alors consultant international, parcourant inlassablement le monde entier, se considérant comme un aventurier de la recherche marginale, mettant au point une grande quantité de petites machines agricoles polyvalentes à traction animale. Au cours de cette période il devient encore cinéaste et conférencier, pour renforcer son oeuvre de réhabilitation des petits paysans oubliés par un progrès aveugle. Ne réduiront pas son élan créatif, ni les maladies qui le frappent à partir de 1979, ni les déconvenues avec certains milieux industriels qui ne l'ont aidé que pour mieux profiter de son travail créatif... Voici donc aujourd'hui Jean Nolle écrivain, nous livrant une étonnante synthèse de technique et de vie, de pensée et d'action, de foi et d'amour, au terme de 35 années d'expériences tropicales... au service de ses petits paysans oubliés.

12/2017

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Sciences historiques

Histoire de Chartres. Tome 1, Des origines au XIVe siècle

L'ouvrage que je donne au public est le fruit de huit années d'études. A peine arrivé à Chartres, j'ai voulu connaître son histoire et j'ai feuilleté ses historiens. Je cherchais la cité, la commune je trouvais partout la cathédrale et le Chapitre. Je me suis demandé si les archives de ce pays se taisaient complètement sur son passé municipal ; je les ai consultées, et une mine inexplorée s'est ouverte à mes yeux. J'en ai conclu que l'histoire de Chartres restait à faire. J'ai pensé que je devais, autant que possible, circonscrire mon récit aux murs de la cité, et qu'en écrivant une monographie, il était de mon devoir de me défier de cette tendance de quelques-uns de mes devanciers à sortir des bornes de leur sujet pour aborder le champ des hypothèses de l'histoire générale ; en un mot, il m'a semblé que je ne devais pas faire une histoire de France à propos de Chartres. J'ai emprunté les divisions de mon travail aux faits principaux de l'histoire locale ; j'ai cherché à conduire de front les hommes et les choses, de manière à offrir à mes lecteurs un tableau animé et vrai de la vie de Chartres à chaque siècle ; lorsque j'ai jugé que certaines matières exigeaient quelque développement, je les ai traitées à fond dans des chapitres particuliers, après en avoir fait incidemment usage dans le corps du récit. Sans prétendre avoir fait mieux que mes devanciers, je puis affirmer que j'ai fait autrement. J'ai travaillé avec l'intime conviction que, pour être goûté, l'auteur d'une histoire locale doit être consciencieux, exact, exempt de froideur comme de pédantisme ; qu'il ne lui est pas permis de négliger les sources même les plus arides ; que son mérite gît presque tout entier dans le classement judicieux des documents dont il fait usage. Si je ne réussis pas, je ne devrai m'en prendre qu'à mon inhabileté, car les matériaux ne m'ont pas manqué ; sans parler de l'ample récolte que m'ont fournie les archives du département, de l'Hôtel-Dieu et de la Mairie. Que les Chartrains lisent mon livre, et s'ils y trouvent leur histoire nationale, mon labeur sera largement payé ! .. (extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1854).

06/2019

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Scandinavie

La civilisation scandinave et son histoire

Il en est des nations déchues comme des vieilles familles nobles tombées dans la médiocrité et l'oubli ; elles s'efforcent de se consoler de leur abaissement en recueillant les souvenirs de leur ancienne splendeur. Les peuples qui ont perdu le rang élevé qu'ils occupaient jadis dans le monde s'attachent à tous les témoignages propres à démontrer l'importance qu'ils avaient autrefois, et, faute de dominer dans le présent, ils se reportent sans cesse au temps où la domination leur appartenait. C'est aujourd'hui un peu l'histoire de la Grèce, de Rome, de Venise ; c'est surtout celle des nations Scandinaves, envers lesquelles la fortune s'est montrée de notre temps si injuste. Après avoir joué un rôle considérable en Europe, la race Scandinave s'est vue refoulée dans son berceau, elle a perdu presque toutes ses anciennes conquêtes, et si elle se distingue encore par sa culture intellectuelle et l'avancement de sa civilisation économique, elle n'est plus qu'une fraction minime de la population européenne ; elle a eu ses gloires et ses grandes oeuvres qui se sont mêlées à celles de bien des nations. Mais, tandis que plusieurs des peuples que les Scandinaves avaient d'abord subjugués se sont élevés au premier rang, le Danemark, la Norvège, la Suède se trouvent à cette heure réduits à la condition politique la plus humble. Il est donc naturel que l'archéologie soit populaire en ces pays, car c'est elle qui peut fournir les preuves du rôle important qu'ils ont joué ; c'est elle qui grossit incessamment pour la race scandinave ces titres de noblesse qu'elle oppose au dédain de nations récemment parvenues. La civilisation scandinave remonte haut dans le passé ; ils avaient atteint un développement matériel supérieur à celui que des nations germaniques et slaves qui les avoisinent atteignaient à peine deux ou trois siècles plus tard. Ils exerçaient sur les mers un empire que nulle nation n'était en mesure de leur disputer, et jusque dans des contrées lointaines leur nom était connu et redouté. Il y a dans ce passé de la civilisation scandinave une ample moisson à faire pour les érudits, et ceux qu'elle devait le plus tenter n'ont pas manqué de s'assurer tous les produits de la récolte. Ce livre traite de la civilisation Scandinave et de son histoire.

01/2022

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Religion

Le Père Duparquet. Lettres et écrits Tome 2 (1866-1869) Espoirs et échec de la mission en terre portugaise

Le père Charles Duparquet, spiritain, est l’un des grands missionnaires du xixe siècle. Né en 1830, il a parcouru l’Afrique entre 1855 et 1888, date de sa mort. Il n’a cessé de raconter ses voyages, ses rencontres, il a décrit les paysages visités: ce sont des centaines et des centaines de pages qu’on trouve éparpillées dans de nombreux casiers des archives spiritaines et qui décrivent l’Afrique d’avant la colonisation. Un premier volume des lettres et rapports du père Duparquet, paru en 2012, rassemble ses écrits de 1855 à 1865: on peut en trouver une présentation dans la revue Histoire et Missions Chrétiennes (N° 24, décembre 2012). Voici maintenant le second tome qui contient ses lettres et rapports – annotés – de 1866 à 1869. Le père Duparquet a obtenu l’autorisation de repartir au Congo et en Angola pour relancer les missions dans ces régions, autrefois évangélisées par les Capucins, mais abandonnées depuis plusieurs dizaines d’années. Il essaie de s’installer à Mossamédès, ville nouvelle à la frontière sud de l’Angola. D’autres spiritains s’installent à la frontière nord. Deux d’entre eux vont mourir à Loanda, la capitale de l’Angola. Duparquet, lui, considéré comme un espion du gouvernement français, est finalement expulsé d’Angola. Il comprend que pour ouvrir une mission dans une colonie portugaise, il faut des sujets portugais. Il se rend donc au Portugal et y ouvre un séminaire à Santarem. En même temps, il fait de nombreuses démarches auprès du gouvernement portugais. Il récolte de belles paroles mais n’obtient aucune autorisation. Ses lettres décrivent ses longues démarches. Découragé, le père Duparquet accepte alors d’aller provisoirement en Afrique de l’est. Le prochain volume (le troisième) rapportera les écrits de son «exil» à Bagamoyo et surtout la création de la mission de Landana (qui à l’époque était hors des possessions portugaises). Ce sera un franc succès. Gérard Vieira, spiritain, a exercé son apostolat en Guinée, de 1954 à 1967. Il a été expulsé de ce pays en même temps que les autres missionnaires européens. De 1967 à 1998, il occupe, au Sénégal, différentes fonctions, entre autres celle de supérieur principal du district spiritain (Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie) jusqu’en 1998. Il est rappelé alors en France pour s’occuper des archives générales de la congrégation du Saint-Esprit.

10/2013

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Autres encyclopédies (6 à 10 a

Le riz

Le riz est partout ! Aliment phare de nos repas sous sa forme première, le riz entre aussi dans la composition de nombreux autres produits comestibles ou non : vinaigres, nouilles ou laits fabriqués avec du riz, pâte fermentée (miso), galettes (senbei), produits cosmétiques vantés pour leur efficacité (crème, masques pour le visage...), produits de la vie courante (comme la colle des écoliers japonais, fabriquée grâce à l'amidon que le riz contient). Un documentaire illustré pour tout savoir sur le riz Pour tout connaître de cet aliment aux milliers de variétés, de sa mise en culture en rizière à son arrivée dans notre assiette en versions salées ou sucrées grâce à des recettes venues de tous les pays où il est produit : paella en Espagne, risotto en Italie, poulet biryani en Inde, riz au lait en France, sushi et moshi au Japon... Un livre à la fois informatif, technique et gourmand, qui fera voyager aussi les petits lecteurs : des rizières asiatiques en terrasses aux rizières africaines flottantes, en passant par celles à perte de vue en Camargue ou aux Etats-Unis. Un titre généreux en informations concrètes sur la culture du riz, et en anecdotes pratiques sur sa cuisson (pilaf, créole, à l'asiatique...) et sa consommation. Un des aliments les plus cultivés et les plus consommés au monde 2e céréale la plus cultivée, cette plante à grains est l'élément principal de tous les repas pour la moitié des humains ! Le riz pousse en Asie, mais aussi en Afrique (en particulier à Madagascar), en Amérique du Nord, en Europe... Il en existe des milliers de variétés, classées en deux grands groupes : les riz longs et les riz ronds. Bons pour la santé, tous les riz (en particulier le riz complet) sont plébiscités par les nutritionnistes et autres experts de santé ! Chouette ! Et pour ceux qui ne le sauraient pas, dans le riz... rien ne se perd. Les balles, les enveloppes qui entourent les grains, sont récupérées quand le riz est récolté et données à manger aux cochons et aux poules. Les tiges séchées nourrissent les vaches et les buffles, et servent aussi à fabriquer de beaux objets tressés (cordes, sandales, chapeaux...). Même les grains abîmés ont leur utilité en devenant de la farine ! Ingénieux, non ? Bravo, le riz !

03/2023

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988

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Histoire internationale

Le fil de nos vies brisées

Ce livre dresse le portrait d'une ville ce qu'elle fut, ce qu'elle ne sera plus jamais à travers les récits entremêlés de ses habitants, contraints à l'exil par les violences et la guerre. La ville, c'est Alep. La grande cité marchande, riche, cosmopolite. Alep la pieuse et la conservatrice. Plus précisément, c'est son coeur historique que l'on entend battre dans ces pages : les vieux quartiers du centre et de l'est qui, au terme d'un soulèvement populaire, eurent cette terrible arrogance d'imaginer qu'ils allaient pouvoir contrôler leur destinée. C'était le lieu de vie de milliers de familles. Une ville détruite, cassée, réduite à l'inexistence, sauf à la chercher dans la mémoire des vivants. Ce sont leurs voix que ce livre recueille, leurs souvenirs de ce monde disparu, de ses traditions perdues. Les récits d'enfance, des projets d'adolescents, du quotidien s'égrènent dans les ruelles du vieil Alep, se répondent parfois, sans jamais être à l'unisson. Cet effet kaléidoscope s'amplifie au moment d'évoquer la révolution, la guerre et la survie selon les moyens propres à chacun. Les mots de ceux qui ont embrassé la voie du changement, qui se sont engagés pour elle à n'importe quel prix, n'occultent pas les mots de ceux qui n'eurent d'autre choix que de subir. Joie, solidarité, amour, illusions, peur, confusion... L'arrivée des "soldats de la liberté" entraîna la division de la ville en Est et Ouest, telle une fracture irréparable, séparant amis, familles et amoureux. Désillusions, colère, dégoût. Dieu fit une entrée fracassante avec ses cavaliers noirs. Foi, enfermement, incompréhension. Puis le pilonnage au hasard des explosions de bombes barils faucha les vies, les foyers. Deuil, douleurs, abandon. La plupart du temps : se relever. Dans une trame d'événements surréalistes à force d'être monstrueux percent partout les élans vitaux d'une communauté. Dans ce livre, cette communauté se penche sur la terre où s'arrimait l'arbre de ses ancêtres et, par les paroles qu'elle choisit, le relève fragilement au-dessus des décombres tout en interrogeant le ciel et les hommes. Cécile Hennion est reporter au journal Le Monde. Spécialiste du Proche-Orient depuis 1996, elle a longtemps vécu au Caire, et à Beyrouth où elle fut correspondante de 2009 à 2013. Elle a notamment couvert la guerre en Irak, au Liban et plus récemment les révoltes arabes de 2011 et la guerre de Libye. Elle est l'auteur de l'essai Ya benti ! (Editions Anne Carrière, 2005)

02/2019

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Russie

Alexandra Kollontaï. La Walkyrie de la Révolution

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue. Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils. Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue. Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les " icones " médiatiques du XXe siècle. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline. Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées. Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

11/2021

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Littérature française

Crions, c'est le jour du fracas !

1850 : Napoléon III autorise la création de bagnes privés pour mineurs. 1861 : une soixantaine de garçons sont acheminés à la colonie pénitentiaire de l'île du Levant, au large d'Hyères. Derrière le projet éducatif annoncé, les enfants, coupés du reste du monde, corvéable à merci, sont broyés par une discipline de fer. 1866 : que pouvaient-ils faire d'autre que se révolter ? " Je me présente, je suis la flamme d'un incendie, je suis née pour carboniser, achever, étouffer le jour, éclairer la nuit, manger des oiseaux, piquer la vedette au soleil, brûler jusqu'au ciel. Et beaucoup d'autres choses encore. Alors si vous aimez les histoires qui se terminent bien, vous soufflez sur la mauvaise chandelle. Tout a commencé en 1866, le 3 octobre pour être exact. J'ai été déposée par la foudre sur une île pour effectuer mon baptême du feu. Ma surprise fut immense quand j'ai découvert que j'étais tombée dans un pénitencier pour enfants. Ca se faisait beaucoup à l'époque, suffisait d'être pupille de la nation, vagabond, délinquant, ou être vraiment, vraiment mal né, pour y atterrir. Alors forcément quand j'ai débarqué, j'ai su qu'eux et moi allions faire de grande chose. Là, tout de suite, les noms, Condurcer, Le troué, Boule de neige, ou encore Sabine ne vous disent rien, mais approchez, tendez l'oreille et vous les entendrez parce que dans l'arbre généalogique du monde ils sont vos enfants ancêtres. Ils sont à la fois ce que vous avez été et ce que vous êtes : des prisonniers de l'enfance et des révoltés. " Post-Scriptum : Vous saviez que vous les humains possédiez une cabane intérieure où je peux mettre le feu et vous enflammer ? Vous savez que dalle, mais vous allez bientôt le savoir. Extrait du Courrier Marseillais, décembre 1866 : On lira avec un pénible et douloureux intérêt les détails sur le déplorable drame du pénitencier de l'île du levant, dont les jeunes acteurs se sont montrés aussi audacieux et aussi profondément pervertis que peuvent être des hommes endurcis dans le crime. Rien n'a manqué à un complot qui épouvante l'imagination, l'assassinat, l'incendie, une atroce vengeance exercée sur ceux qui n'avaient pas voulu s'associer à un plan médité depuis deux mois. La précocité des passions brutales, tout est venu donner, surtout à cause de l'âge des insurgés, la plus sinistre physionomie qui se soit passé sur l'île du levant. Rentrée littéraire Seghers 2021.

08/2021

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Aromathérapie - Huiles essenti

Huiles essentielles et aromathérapie. Guide pratique et technique pour une utilisation des huiles essentielles et des recettes d'aromathérapie pour la santé et le bien-être

Que sont les huiles essentielles, comment elles sont extraites des plantes aromatiques, quelles sont leurs propriétés curatives et comment nous pouvons les utiliser. Mais ce guide contient également une description détaillée de toutes les huiles essentielles de base et plus d'une centaine de recettes spécifiques avec des synergies (mélanges thérapeutiques) d'huiles essentielles, pour le traitement efficace des problèmes de santé quotidiens chez les adultes et les enfants, ainsi que des recettes de cosmétologie et d'hygiène. Des recettes spécialisées pour chaque problème. Il ne vous reste plus qu'à essayer ! Au sommaire : Chapitre 1. Huiles d'essentielles - Propriétés physiques - Composition des huiles essentielles - La volatilité des huiles essentielles Chapitre 2. Aromathérapie - Caractéristiques générales des huiles essentielles - Histoire des huiles essentielles à travers les âges - La révolution scientifique - Traitement des huiles essentielles Chapitre 3. Modes d'administration des huiles essentielles Dilution des huiles essentielles - Synergie - Conservation des huiles essentielles - Huiles essentielles et couleur - Test d'huiles essentielles - Huiles essentielles et problèmes et santé - Achat d'huiles essentielles Chapitre 5. Diffusion - Comment utiliser les huiles essentielles ? Conseils Chapitre 6. Comment fabriquer des huiles essentielles à la maison - Le bon moment pour récolter les plantes aromatiques - Le processus de création d'huiles essentielles maison - L'hydro-distillation - Distillation à la vapeur d'eau - Distillation par entraînement à la vapeur d'eau - Autres types de distillation - Extraction - L'enfleurage à froid - Exportation mécanique - Conseils utiles pour la fabrication d'huiles essentielles maison Chapitre 7. Inventaire des huiles essentielles Anis étoilée - Angélique - Basilic - Bergamote - Bois de ho - Bois de santal - Camphrier - Camomille - Cannelle - Carotte - Cèdre de l'Atlas - Céleri - Citron - Citronnelle - Cumin - Coriandre - Cyprès - Curcuma - Eucalyptus - Estragon - Encens - Fenouil - Genévrier - Géranium - Giroflier - Hélichryse italienne - Hysope couchée - Inoula - Jasmin - Laurier - Lavande - Mandarine - Marjolaine - Mélisse - Menthe - Luisa - Nard d'Himalaya - Myrte - Muscade - Myrrhe - Orange - Niauli - Origan - Patchouli - Pamplemousse - Persil - Pin - Poivre - Rose Romarin - Sauge - Tea tree - Thym - Valériane - Ylang ylang Chapitre 8. Recettes aux huiles essentielles 1. Santé - Anxiété, phobies - Acme - Arthrite, rhumatisme - Brownhood - Cloques - Coups de soleil - Désinfection - Douleur musculaire - Dysmenorrhee - Ecchymoses, hématomes - Eczéma - Fatigue nerveuse - Gingivite - Grippe, coup de froid - Herpès - Insuffisance masculine - Jambes fatigues - Libido réduite - Mauvaise haleine - Maux de tête - Migraine - Mycose - Otite - Mal de mer - Odeur de pied - Psoriasis - Mal de dents... 2. Soins - Crème de nuit - Cheveux - Gommage - Rides du visage - Soins après le rasage - Soins de la peau - Soins du visage peau normale - Taches sur la peau - Varices - Vergetures - Yeux... 3. Hygiène intérieure avec des huiles essentielles - Acariens - Insectifuge 4. Exercice 5. Huiles essentielles pour vos animaux de compagnie

10/2023

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Littérature française

Contes et légendes de Bretagne. Tome 2, Les bienheureux ; L'enfer et les demons ; Les revenants ; Les suppôts du diable

"Ce deuxième recueil de Contes et Légendes qui diffère complètement du premier par les sujets et les commentaires, n'aura pas épuisé la matière, tant s'en faut. [...] La terre des Chevaliers de la Table ronde et de Roland restera longtemps le domaine du merveilleux. On ne lui enlèvera pas sa physionomie étrange, son originalité saisissante, sa nature tourmentée, et ses habitants auront beau changer d'habitudes, ils garderont au fond de leur âme un petit coin de ciel bleu où ils aimeront à se réfugier aux heures d'énervement, de lassitude et de nostalgie, et où ils enten­dront chanter la voix enchanteresse des fées. N'y aurait-il plus place dans le monde que pour l'uniformité et la banalité, filles du progrès moderne; la poésie et le rêve seraient-ils bannis de partout qu'ils trouveraient ici un asile sûr, à l'abri de barrières protectrices. Sauvegardée par une langue qui prétend vivre, en dépit de la guerre sourde ou déclarée que mènent contre elle des gouvernements à courtes vues et des intelligences bornées, la légende ne saurait interrompre le cours de ses gracieuses fictions. Il suffira d'aller glaner aux bons endroits pour récolter à pleines gerbes. Je les ai cherchés d'abord dans mon pays natal du haut Morbihan, parmi les paysans de l'Argoet, puis je suis descendu parmi les marins de l'Arvor. J'ai étendu mes investigations jusque chez les Bretons-Gallos, chez les Cornouaillais, les Léonards et les Trégorois, et à mesure que je m'en allais engrangeant, il me semblait que les épis se multipliaient davantage..." (extrait de la Préface, édition originale de 1919). Les Contes & légendes de Bretagne (1914, 1919, 1922) et les Nouveaux Contes & légendes de Bretagne (1922, 1925), sans compter les onze fascicules qui les précèdent, publiés entre 1903 et 1914 (et partiellement repris dans les Contes et Nouveaux Contes), font l'objet de cette nouvelle édition, entiè­rement recomposée qui comprendra 6 tomes. François Cadic, (1864-1929), né à Noyal-Pontivy (Morbihan), prêtre, pro­fesseur d'histoire, écrivain et folkloriste qui a consacré toute sa vie à recueillir contes, légendes et chansons de Bre­tagne. Il crée, en 1897, l'association la Paroisse bretonne de Paris et rapidement le journal du même nom où seront publiés, initialement, la plupart des contes et légendes de Bretagne. Avec François-Marie Luzel, il est aujourd'hui considéré comme un des collecteurs majeurs de la littérature orale de la Basse-Bretagne.

11/2017

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Fantasy

Hila. L'éveil des sorcières

Entre patriarcat destructeur, prophétie et magie de la forêt, un roman écoféministe qui va révolutionner la littérature fantastique ! Dans la forêt du pays de Scaër se trouvait le berceau d'une magie puissante. Pendant des siècles, les femmes y vécurent en harmonie avec la nature. De leur voix, elles donnaient vie aux éléments ; avec leurs mots, elles assuraient l'équilibre du monde en racontant son histoire. Mais un jour, frustrés d'être incapables de maîtriser la magie, des hommes voulurent la faire disparaître. Ils s'autoproclamèrent Sages, mirent le feu aux arbres et gagnèrent la guerre contre celles qu'ils appelèrent alors "sorcières" . Réduites au silence, séparées de leurs enfants à la naissance et contraintes de rester loin de la forêt, ces dernières furent condamnées à se repentir chaque jour d'être nées femmes, à vivre dans la honte de leur nature, et à se plier aux lois du Livre écrit par les premiers Sages. Une prophétie annonce pourtant que, un jour, une jeune sorcière chassera la magie de ce monde, rendant service aux hommes malgré elle. Une sorcière incapable de survivre sans la forêt. Hila a 14 ans quand elle est dénoncée par son propre père pour sorcellerie. Depuis qu'elle est tombée gravement malade, elle et sa mère, Adel, bravent régulièrement les lois sacrées du Livre en se rendant dans la forêt, où Hila retrouve les couleurs de la vie. Déportée avec sa mère dans la ville de Scaër, chef-lieu du pays et bastion des Sages et des Enfants hors-du-sang, elle est condamnée au bûcher. Mais Hila ne brûle pas : un Sage reconnaît en elle la sorcière de la prophétie. Arrivée à Scaër, Hila est violemment séparée de sa mère, que les Sages gardent en vie, pensant ainsi s'assurer la docilité de la petite villageoise. Hila est logée au coeur du château, sous la surveillance constante des hommes du Livre. Elle y découvre cependant des joies inespérées, des révoltes quotidiennes et des amitiés merveilleuses. Et puis, il y a Adam, Enfant hors-du-sang et futur Sage, dont elle tombe amoureuse, et Noah, un jeune homme prêt à l'écouter. Avec eux, une autre vie semble possible, une vie qui menace la puissance des hommes du Livre et que ces derniers chercheront à détruire. Face à la violence du pouvoir en place, Hila devra faire un choix qu'elle repousse depuis l'enfance : libérera-t-elle sa colère, quitte à accepter la haine qui bouillonne dans son sang ?

10/2022

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Histoire de France

Appelé en Algérie. 50 ans pour défaire mon paquetage

Depuis Napoléon III, la France s'écrit un " roman " avec l'Histoire : censure, oubli, déformation, lois et décrets... Et la période 1954-1963 est certainement celle qui cristallise tous les défauts. Ce que l'on a nommé jusqu'en 1974 " les événements d'Algérie " est une période de notre Histoire que l'on a cherché à enfouir, d'autant plus que, dès 1954, la Métropole avait tourné la page. Indochine, Maroc, Tunisie, Algérie, Madagascar, ... que d'obstacles à abattre pour que démarre les trente glorieuses. Les " engagés ", qui ont enchaîné 39-45, l'Indochine et l'Algérie, ont apporté leurs témoignages, leurs révoltes. Quant aux appelés du contingent, la " Nation en armes ", cela a été la chape de plomb dès leur retour. La Nation, à ce moment-là, préférait déambuler sur les Champs Elysées ou découvrir Saint Tropez plutôt que de porter les armes. Interdit de se souvenir ! De commémorer ! Un petit noyau d'appelés ont commencé à bouger. Les événements d'Algérie sont devenus Guerre d'Algérie, des monuments aux morts ont été érigés. Ce que l'on appelle aujourd'hui travail de mémoire se met en route, avant qu'il ne soit trop tard, que cette génération ne disparaisse. En 2004, Jacques Lollioz, alors maire de Magny-les-Hameaux, et Gaëtan Pellan, Responsable des affaires culturelles, à cette époque, ont souhaité créer un monument aux morts qui permettrait de travailler, avec les enfants de la Ville, sur les notions de guerre, de paix et plus largement sur le devoir de mémoire. Cela a été le point de départ d'un travail de mémoire sur la Guerre d'Algérie. Dans ce mouvement, ce livre permet de faire resurgir des mémoires la nostalgie et l'histoire d'une jeunesse. Une jeunesse volée à la vie de 21 Magnycois qui se souviennent... La mémoire nécessite un travail en profondeur, en particulier avec les enfants. Ce livre, comme le lieu de mémoire de Magny-les-Hameaux, en sont des traces concrètes. Le devoir, ou "plaisir" de mémoire que nous agitons tous les ans avec les enfants des écoles de la ville de Magny-les-Hameaux, en créant un livre infini au fil des ans, inscrit cette trace dans la lumière. Cet ouvrage constitue une étape importante dans ce travail de mémoire. D'un abord facile, il permet à chacun des 21 anciens que la journaliste Anne-Sophie Chilard a interrogé de témoigner de cette période sombre de leur vie, de dire leur ressenti. Il vous sensibilisera aux conséquences d'une guerre si mal fichue.

09/2014

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Essais biographiques

Georgia O'Keeffe, une icône américaine

Avant propos : Cet ouvrage est né de la curiosité et de l'admiration pour une artiste découverte sur ses terres natales, dans le Middle West américain, et d'un constat : une lacune bibliographique en français. Doit-on l'imputer à l'absence durable et flagrante de l'artiste sur les cimaises des musées français, alors qu'elle est une icône outre-Atlantique, au même degré que Frida Kahlo et présente dans de nombreux foyers américains sous forme de reproductions ? Ce livre n'a pas l'ambition de combler un vide bibliographique, mais celle d'éveiller la curiosité d'un public français à l'égard d'une oeuvre et d'une vie exceptionnelles. O'Keeffe pourrait être l'héroïne d'un roman d'aventures ou d'un western. Elle est celle de notre livre. Sa liberté est à tout crin. Son sens de l'aventure, doublé d'une ambition intacte et d'une intelligence de la situation (et d'un soupçon d'opportunisme ? ) en font une réussite américaine exemplaire mais non conformiste. La vie de Georgia, la plus américaine des Américaines est un drôle de mélange entre modernité d'un langage visuel et d'un mode de vie, et retour à une Amérique primordiale. Pour celle qui, avant Warhol, fut l'une des premières à comprendre le rôle de l'image dans la promotion d'une oeuvre, l'art et la vie sont indissociables. En résulte une légende dorée et une oeuvre unique qui a traversé le siècle sans se démoder ni se dévaloriser, littéralement. En témoignent les prix qui ne cessent d'augmenter. Celle qui se qualifiait de " diablement indépendante " et que l'on associe trop systématiquement à une peintre de fleurs, a trouvé sa voie dans l'Amérique, dont sa peinture fut aussi la voix. Nous voulions que cette voix résonne en français, en donnant un aperçu de cette vie longue d'un siècle passée entre le plus moderne des hôtels new-yorkais et les canyons de l'Ouest, entre la ferme familiale du Wisconsin et un ranch aux confins du désert, entre la solitude de l'atelier immaculé et les cimaises des plus grands musées américains. Ce fut une vie à créer, patiemment et impatiemment, inépuisablement au gré des mouvements géographiques, avec une exigence infaillible et une curiosité sans cesse renouvelée. Plus qu'aucun de ses collègues masculins, affranchie des étiquettes régionaliste ou moderniste, elle a donné avec sa peinture une identité plastique à ce Nouveau Monde, à travers sa flore, sa géologie, son histoire. Elle est l'un des phares de l'histoire de l'art du XXe siècle. O'Keeffe défie toutes les conventions, morales et esthétiques, sillonne le continent, se choisit soigneusement son entourage et ne vit que pour sa peinture. L'atelier, où de très rares proches sont conviés, est son ultime havre. Avec une discipline de fer, elle s'est tenue fidèlement à l'image qu'elle a, à l'aide des plus grands photographes de son temps, forgée d'elle. Elle n'a laissé au hasard aucune de ses expositions ni le destin d'aucune de ses oeuvres. Figure austère et sophistiquée, fantasque et résiliente à l'image de cette terre américaine dont elle est l'émanation pour ne pas dire la quintessence, elle est devenue une icône, figure admirée au-delà du monde de l'art, par celui de la mode par exemple et par les féministes qui tissent avec elle une généalogie. Déroutant parfois les critiques, cette oeuvre protéiforme, qui court des fleurs monumentales en gros plan aux vues verticales de New York, des levers de soleil sur la plaine texane à l'aquarelle aux ossements tapissant le désert de l'Ouest, du ciel le plus éclatant à une rivière réduite à une virgule balayant un paysage de neige, est d'une poésie inouïe, moins grandiloquente toutefois que celle d'un Walt Whitman ou d'un Terrence Malick qui s'inscrivent dans la même lignée. Nous ne saurions qu'inviter notre lecteur à regarder ses oeuvres, sur les cimaises d'un musée ou reproduites sur les pages d'un livre, car comme le disait notre héroïne, " The meaning of a word - to me - is not as exact as the meaning of a color. Colors and shapes make a more definite statement than words " . Qu'on se le tienne humblement pour dit...

09/2021

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Littérature étrangère

Le zmeu dupé et autres contes de Transylvanie

Le grand intérêt de la collecte de Franz Obert est de nous livrer des contes authentiques, c’est-à-dire non revus, corrigés, littérarisés pour rencontrer le goût du public de l’époque ; ils sont « natures », contrairement à ceux des frères Grimm, souvent retouchés, édulcorés, euphémisés. Bref, ce sont des monuments d’oralité. Certes, leur qualité littéraire ne peut rivaliser avec celle des recueils d’une Pauline Schullerus ou d’un Popu Reteganul qui arpentèrent eux aussi la Transylvanie, mais tels qu’ils sont, ils nous offrent un excellent reflet des traditions narratives populaires de cette province. Pour comprendre l’originalité de ces contes, il est nécessaire de faire un peu d’histoire. Les contes possèdent leur propre destin, comme ceux recueillis par Franz Obert de la bouche d’un conteur de Bazna/Baassen, en Transylvanie, et qui se sont perdus, seule a survécu la traduction allemande qui parut de 1856 à 1858 dans le supplément d’un quotidien d’Augsbourg et dans deux autres revues. Vers 1841, le pays comptait 1 700 000 habitants et cette province fut, de facto, un extraordinaire creuset où se fondirent les traditions orales de peuples différents, ce dont Obert fut témoin : « Dans les années cinquante du siècle précédent, alors que j’étais professeur au lycée de Media?, j’eus l’occasion de collecter des contes grâce à mon séjour à Bazna où je passais quelques jours tous les ans, pendant la récolte et les vendanges, afin de recueillir les revenus des terres que mes parents possédaient. Ma mère en avait hérité de son père, l’agriculteur Simon Binder, et mes parents les faisaient cultiver par les habitants de la localité. En effeuillant le maïs dans la grange de mon cousin, où de nombreux journaliers nous aidaient jusque tard dans la nuit, je fis connaissance d’un conteur, un Povestitor, qu’hommes et femmes au travail écoutaient avec tant d’attention que je fus captivé et fasciné. Je décidais donc de le retrouver un autre soir chez un voisin. Quand il se présenta, il narra des contes pendant des heures. Rentré à Media?, ce Povestitor ne me sortit plus de l’esprit et je finis par me décider à le faire venir et à le payer afin qu’il me récitât des contes. Je n’ai réalisé ce projet qu’en partie. Il m’a retrouvé chez moi avec ponctualité, et j’ai recueilli de sa bouche de nombreux contes tandis qu’il parlait en fumant et en buvant ».

10/2012

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Littérature française

Corps de verre

Mila et June, deux jeunes soeurs, arrivent sur l'Eldorado industriel et financier de la surconsommation. Leur but : s'infiltrer à Maven Corporation pour récolter les preuves de l'impunité avec laquelle cette entreprise a décidé avec cynisme de continuer ses expériences au risque de provoquer des catastrophes écologiques et de détruire l'humain. Au cours de leur enquête, Mila rencontre Temel, un photographe mondialement connu, qui constitue pour Maven Corporation une banque photographique publicitaire. Spectateur privilégié de l'activité de l'entreprise, il est le témoin passif de cette société de surconsommation et de destruction programmée de l'environnement. Cette rencontre va ébranler les deux jeunes gens. Mila ne sait plus jusqu'à quel point elle est capable de suivre sa soeur June qui a décidé de détruire à tout prix Maven. Temel est renvoyé à sa vie antérieure, aux valeurs et à l'amour de l'art qui le caractérisaient avant qu'il ne s'éloigne du monde pour se réfugier dans ce paradis artificiel. Ce combat contre Maven Corporation fait vaciller chacun des personnages et les oblige à comprendre où se trouvent les frontières de l'éthique et de la moralité. Car les militants ont beau vouloir se dresser contre la corporation, s'ils se perdent eux-mêmes en chemin, tout cela n'aura servi à rien. Ils ne vaudront pas mieux que leurs ennemis. C'est à Mila et à Temel de guider les militants vers la chute de Maven Corporation et la victoire de l'humanité. Par quel moyen ? Mais par l'art bien sûr, et par la volonté de Temel qui brise son rôle de témon passif pour devenir la figure de proue de la résistance. "? Corps de Verre ? s'inscrit dans la continuité du Sang des Rois. Il continue d'explorer les thématiques de l'engagement, de la lutte contre les puissants et de la quête individuelle au regard de valeurs et d'actions dépassant l'être humain. Si les personnages du Sang des Rois tentaient de lutter contre la tyrannie à l'échelle de leur petit village, c'est bien à l'échelle du monde entier que les personnages de Corps de Verre ? entendent faire bouger les choses. Corps de Verre ? veut alerter sur l'impunité des grandes entreprises quant à leurs actions néfastes envers l'environnement et les êtres humains. L'action se déroule dans un futur proche, mais les faits reprochés aux entreprises imaginaires du roman sont des faits bien réels. Il me semblait essentiel d'aborder ce thème et de lutter à ma manière en présentant une oeuvre poétique avec des personnages complexes et attachants, qui nous donnent à voir une autre facette de l'humanité. ? " - Sikanda de Cayron " Sikanda de Cayron nous livre un point de vuenécessaire : celui d'une jeune femme de son temps. " FigaroMadame

02/2023

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Divers

Marne. Une terre d'histoire

Frédérique, une étudiante marnaise, est à Châlons, chef-lieu de la Marne, pour y travailler sur l'histoire du département depuis le début des âges. Elle rencontre Georges, un spécialiste, qui va tout lui raconter, avec fougue et passion. Frédérique n'aura de cesse d'apprendre sur un des départements français les plus riches en passé historique. Après les premiers hommes, Jules César arrive à Durocortorum, ancien nom de Reims. Reims qui voit arriver le christianisme et les hordes Barbares, et qui voit s'installer Clovis. Reims, qui débute sa prestigieuse carrière de cité des sacres, laquelle durera mille ans ! Georges nous narre tout. Savions-nous que la Marne vit naître un futur pape avec Urbain II ? Savions-nous que ce département fut, au Mont-Aimé, un haut-lieu du catharisme ? Avions-nous encore en tête que Jeanne d'Arc se fit remarquer en allant secouer Charles VII et l'emmener dans la cathédrale rémoise pour s'y faire sacrer ? Georges est intarissable : Vitry qui brûle et que François 1er reconstruit, les guerres de religion, le châlonnais Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-France, c'est à dire le Québec. Il raconte les plaines en permanence pénétrées pour tenter de conquérir Paris. Il raconte Colbert qui voulait accroître la richesse nationale, Dom Pérignon qui a donné ses lettres de noblesse au plus prestigieux de tous les vins, le champagne ! Il raconte l'histoire de l'enfant sauvage capturé à Songy après dix ans d'errance du sud au nord de la France, un cas unique de résurrection intellectuelle. Georges insiste sur les grands faits historiques où la Marne a joué un rôle d'intérêt national : Louis XVI arrêté dans sa fuite, la République proclamée après la bataille de Valmy, la défaite de Napoléon à Fère-Champenoise, dernière bataille de la campagne de France avant son abdication puis son exil. Et puis Georges s'étend longuement sur trois guerres horribles dont la Marne a souffert comme peu à partir de 1870. Il n'oublie pas que le champagne a vécu lui aussi des révoltes, que la Marne a été un berceau de l'aviation, que c'est à Chalons où fut choisi le soldat inconnu américain de la première guerre mondiale, qu'avec le lac duder et ces villages engloutis, Paris n'est plus inondé. Et avant de laisser Frédérique méditer sur ses notes, il laisse le message plein d'espoir d'un département, terre de Appert et d'Oehmichen, inventeurs de la boîte de conserve et de l'hélicoptère, terre de Cabu et d'Uderzo, génies du dessin : celui de faire confiance à la jeunesse marnaise en passe de reprendre le flambeau...

09/2023

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Actualité et médias

Cinquante après, l'Afrique

De tous les journaux du XVIIIe siècle, c’est assurément le plus vivant, le plus riche, le plus impertinent. Les Mémoires secrets assument d’emblée toutes les fonctions que l’on peut attendre d’un journal aujourd’hui : ils en ont l’abondance et l’exactitude, l’apparente régularité, l’unité de style, un style aigu, sarcastique, qui saisit sur le vif et déchiffre toute l’actualité. Leur matière première, ce sont les nouvelles récoltées autour d’eux, les comptes rendus de théâtre, de salons, de séances de l’Académie ou du Parlement, rédigés sans doute par différents amis ou complices ; tout cela est sorti du tiroir, repris, récrit, disposé dans un ordre chronologique rigoureux. Cette forme de quotidien rétrospectif est étonnamment vivante et présente. Grâce à la variété des sujets, au suivi des « affaires », on voit se constituer confusément au jour le jour une histoire du siècle ; elle touche simultanément à tous les domaines : à la politique, à la religion, à la littérature, aux arts, à la vie sociale. Certes, il ne s’agit que de Paris, et le plus souvent de l’élite. Mais le peuple des poissardes et des cochers, de la rue et du parterre se fait entendre; et à travers la pluralité des voix et des opinions, on perçoit la rumeur d’une société en mouvement. Par moments, la scène s’anime, et l’on voit alors à quel point les rédacteurs aiment raconter : un quidam qui faisait des miracles, un intendant qui croyait séduire une belle innocente, un duel singulier sur un motif absurde, ou un scandale en direct sur la scène de la Comédie française, autant de scènes hautes en couleurs, et qui révèlent un peu de l’air du temps. Cela ressemble à un journal, et c’est autre chose de très particulier. Ce qu’ils inventent entre eux, c’est le récit de presse, le reportage, le suspens, l’affaire à suivre, la mise en scène du quotidien, et, comme ils le disent, tout ce qui « fait anecdote » ; et ils le font avec le plaisir de raconter, de prendre le réel sur le vif. Ils tentent de concilier le journal et l’histoire, de créer ce journal impérissable, encyclopédique, unanimiste, qui donnerait la parole à une société entière : « journal de personne », « journal de tout le monde ». Les Mémoires secrets abordent tous les sujets et sans ambages ; il s’agit bien d’un journal d’opposition ; et ils se flattent de désigner tous les personnages officiels par leur nom. Par contre, ils ne dévoilent pas le leur, et par là, ils sont bien « secrets ». Il est attribué à un certain M de Bachaumont, mais celui-ci n’aurait été qu’un prête-nom.

03/2011

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Histoire internationale

Les royaumes wolof dans l'espace sénégambien. XIIIe-XVIIIe siècle

Le Grand Jolof fut l’un des grands États musulmans de l’Afrique de l’Ouest médiévale. La recherche de ses débuts et l’étude de sa genèse permettent d’en reculer le cadre chronologique jusqu’au XIIIe siècle. Il fut contemporain de l’empire du Mali dont il dut probablement, de façon souple, reconnaître l’hégémonie. Mais, situé aux confins de cet empire et limitrophe du Sahara, participant directement aux courants d’échanges transsahariens, sur le plan culturel comme sur le plan économique, il se comporta comme un compartiment autonome du monde soudanais. Au milieu du XVe siècle, l’arrivée des caravelles portugaises ouvrit une ère nouvelle pour la Sénégambie dont la côte devint lieu de contacts et d’échanges. Ce Soudan extrême-occidental devint un Soudan atlantique. Il entra dans un système économique dont l’impact sera une des causes de la dislocation du Grand Jolof. Les royaumes qui étaient sous son hégémonie, wolof, sérer, malinké, se soulevèrent ou se détachèrent. Le monde wolof sera désormais, jusqu’à la colonisation, constitué de quatre royaumes : le Jolof, le Waalo, le Kajoor et le Bawol. De la dislocation du Jolof à la conquête française, l’histoire de ces royaumes sera avant tout celle de leur dynamique propre : construction de l’État et d’une force militaire qui deviendra politique, conflits sociaux, révoltes paysannes, islamisation et rôle politique des responsables religieux. Les échanges atlantiques ont fortement pesé sur l’évolution économique, les États se sont adaptés au marché mondial et à la demande d’esclaves, laquelle s’est fortement accrue à la fin du XVIIe siècle. Mais ce ne fut pas de manière passive ; les rois ont maintenu sous leur contrôle les contacts côtiers et ont même réussi, au cours du XVIIIe siècle, à infléchir en leur faveur les termes de l’échange. Jean Boulègue (1937-2011) a enseigné au Sénégal et au Tchad, avant d’effectuer sa carrière universitaire à l’Université Paris-I comme maître de conférence puis, comme professeur d’histoire médiévale et moderne de l’Afrique. Ses publications ont porté sur les anciens royaumes wolof du Sénégal (Le grand Jolof (XIIIe-XVIe siècle), Paris, Façades-Karthala, 1987), les Luso-Africains (Les Luso-Africains de Sénégambie, Instituto de Investigaçao Científica Tropical-CRA, Lisbonne, 1989) et l’histoire ancienne du Tchad. Professeur émérite depuis 2005, il a poursuivi ses recherches jusqu’à sa mort, à la fois sur le Sénégal et dans un domaine qui lui tenait à coeur, la défense de la laïcité républicaine et de la liberté d’expression (Le Blasphème en procès 1984-2009. L’Église et la Mosquée contre les libertés, Paris, Nova Éditions, 2010).

03/2013

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Cinéma

Sous tant de paupières. Bergman avant la mondialisation des écrans

Sous tant de paupières qui ne sont plus une magique exaltation de la pure contradiction de la rose ni la volupté de n'être le sommeil de personne, mais plutôt le joint visible derrière la caisse des salles obscures du monde entier qui vendent, fort chères, des images de nulle part et de partout, répétitives, le spectacle continue. Désireuses, au départ, d'éveiller peut-être l'esprit du spectateur, elles abrutissent à coup sûr, maintenant, les foules conditionnées par le marketing de compagnies internationales déterminées à supprimer la nature et la civilisation pour enrichir leurs bilans. Marée noire de la conscience universelle, une telle mondialisation détruit à l'ordinateur sophistiqué ce qu'autrefois les humains constituaient bien ou mal en valeurs, pour ne récolter que l'argent, système transcendant qui n'aboutit, évidemment, qu'à l'argent. Tout le reste ne sera, dès lors, que le tableau des performances idéalisées et sponsorisées, culturelles ou sportives, emblèmes de la transformation des sociétés post-modemes. Le rêve commun, auparavant, fabriqué par la technologie et déposé photographiquement sur la pellicule, offrait aux auteurs, pauvres ou disposant de studios faramineux, le choix des instants privilégiés de l'époque afin d'exprimer au mieux ce qu'ils voulaient dire, malgré de considérables facteurs commerciaux redoutables et, néanmoins, détournables. Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en sept décennies consacrées à la conservation, illégale souvent, des films officiellement voués au pilon et à l'appréciation personnelle de leurs qualités ou de leurs défauts, j'ai vécu le cinéma comme un art véritable qui me portait vers les livres, la peinture et les autres écritures susceptibles d'améliorer ma compréhension de la vie. Or, depuis la mort d'Ingmar Bergman et celle de Michelangelo Antonioni pendant l'été 2007, puis du montage prodigieux d'Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, la rétrospection émouvante s'enflamma tandis que l'avenir parut s'éteindre à l'ombre d'Internet. La situation multiplia, par bonheur, la quantité des pays producteurs cités en désordre ici avec une insistance sur les thèmes abordés qui discutent la tonalité permanente de la servilité nourrie par les astuces de la publicité, du faux bonheur et du mensonge médiatique. A travers de petites ouvertures, néanmoins, qui s'efforcent de clamer ce que les peuples refusent d'entendre et qui butent devant la télévision massive et l'énorme flux iconographique aux méthodes pavloviennes, des cris et des chuchotements parviennent encore jusqu'au solitaire citoyen de même que chez Lévi-Strauss après les pages de Tristes Tropiques (titre exact de notre planète funeste) " dans le clin d'oeil alourdi de patience, de sérénité et de pardon réciproque qu'une entente involontaire permet parfois d'échanger avec un chat ".

11/2010

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Histoire internationale

Ma très grande mélancolie arabe. Un siècle au Proche-Orient

Dans ce livre, il y a des ruines et des martyrs, des vestiges, des temples, des sanctuaires, des portiques, il y a des tombes, des cercueils, des mausolées, des cimetières, des épitaphes. Il y a des sépultures mythiques et des fosses communes. Il y a des résistants tués, des révoltés abattus, des leaders assassinés, des enfants massacrés, des nationalistes pendus. Il y a des prophètes, des dieux, des vierges, des archanges, il y a des victimes et des assassins. Il y a aussi des citadelles, des basiliques, des mosquées, des dômes, des minarets, des miradors, des barbelés, des carcasses d'hôtels, de cinémas, des camps et des prisons. Et des détenus, des captifs, des séquestrés, des torturés. Il y a des condamnés à mort. Il y a des miliciens et des dictateurs, des fidayins et des moudjahidins, une infirmière kamikaze, une miss Univers et un prince rouge, des émirs, des sultans, des pachas, des califes, des patriarches et des poètes. Il y a le style, la flamme, la passion, l'idéal, la cause. Il y a Septembre noir et la bataille de Karbala, la corniche de Beyrouth et le discours d'Alexandrie, la tête de Jean-Baptiste et celle de l'imam Hussein, la fiancée de Naplouse et l'artificier de la Casbah, la prisonnière de Khiam et la dactylo d'Alger, les Boeing de la Pan Am et l'automobile du roi d'Irak, le minaret de Jésus et le rocher de Mahomet. Il y a aussi un imam disparu, un cheikh caché et un mufti éliminé. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes noires, des turbans, des sahariennes, des drapeaux, des journaux, des slogans. Il y a des rois déchus, des présidents pendus, des colonels égorgés, des régents mutilés, des journalistes éliminés. Des shahs d'Iran et des rois du Hejaz, des sultans fatimides, des monarques hachémites, des khédives et des astres de l'Orient. Il y a des jacarandas, des palmiers, des grenadiers, des frangipaniers et des lauriers en fleurs. Il y a la plume, le mot, le verbe, l'éloquence, il y a le discours et le slogan, l'étendard et le combat, et il y a des attentats, des processions, des funérailles, des cortèges, des pleurs. Et aussi des colonnes, des chapiteaux, des gisants, des sarcophages. Des tombeaux phéniciens, des nécropoles romaines, des pyramides égyptiennes. Il y a des blasts d'explosions. Il y a du sang, des soupirs, des larmes, de la poussière, de la fumée, des bris de verre, des décombres, la désolation, l'exil, l'agonie, la tragédie, le deuil. Des couronnes, des fleurs, des rubans, des chants, des youyous. C'est une danse macabre. Il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2017

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Chamanisme

Sagesse sauvage

Un parcours de développement personnel et de connexion à la nature au rythme des saisons, une initiation chamanique guidée par Maëva Morin à la recherche de sa sensibilité à soi et à la terre. Illustré par les aquarelles sauvages de l'artiste Marius Heureux. La Terre n'a pas besoin de guerriers qui la défendent. Elle a besoin que nous prenions soin de nous, que nous développions nos dons et nos talents pour ensuite les faire rayonner au sein de la communauté des vivants. Notre époque exige que nous renouions avec les sagesses anciennes, le bon sens de nos ainé. e. s. La Terre a besoin que nous soyons fertiles pour la fertiliser. Notre Terre a besoin que nous retrouvions notre sensibilité au Vivant. Nous oeuvrons à notre guérison non pas seulement pour nous-mêmes mais bien pour l'harmonie du grand Tout. Car la connexion à soi-même est la clé de voûte ouvrant à la reconnexion au Vivant. Trouver ce qui vit en soi est la clé pour vibrer au diapason de la grande symphonie du Vivant. Avec poésie, Maëva Morin emporte le lecteur dans la ronde des saisons, en fusion avec la nature, ses mouvements subtils, ses animaux et de ses végétaux totems, sa sagesse immémoriale, sa sensibilité intrinsèque et infinie... Un cheminement de développement personnel et écologique impulsé par l'énergie des 12 mois de l'année, ponctué de méditations de connexion aux esprits de la nature, de rituels pratiques et de cérémonies païennes pour recevoir cet enseignement de la terre : prendre soin de soi c'est prendre soin d'elle. Une initiation chamanique en osmose avec le vivant, guidé par les aquarelles végétales, nébuleuses et habitées de l'artiste Marius Heureux. - Un cheminement, mois par mois, au rythme des saisons, au coeur de ses terres intérieures : naître au printemps (contacter sa sagesse intérieure, semer les graines du changement), fleurir en été (s'aimer et s'honorer, nourrir la beauté, prendre soin de sa tribu), mûrir en automne (récolter les fruits de ses efforts, se transformer), renaître à soi en hiver (revenir à soi et s'écouter, rêver sa vision, incarner son rêve), marcher sa vérité, finalement. - Des rituels, des sagesses anciennes et des totems de la nature pour s'inspirer, se guider et incarner ses changements intérieurs, à la façon des chamanes. - Les cérémonies païennes pour oeuvrer à la réconciliation du monde. Ces 8 temps forts de l'année, carrefours cosmiques, énergétiques et symboliques qui relient l'homme à la terre et au ciel, sont un instant propice pour se connecter à la terre et oeuvrer à sa guérison, guidé par 8 femmes détentrices des sagesses de la terre.

03/2022

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Littérature érotique et sentim

Les Caprices du sexe. Ou Les Audaces érotiques de Mlle Louise de B...

Une jeune femme indépendante réalise le pouvoir que lui confère son corps auprès des hommes.POUR UN PUBLIC AVERTI. C'est lors d'un soir d'été que Louise, fille du marquis de Bescé, surprend les ébats d'un couple de paysans. Inspirée par ce spectacle, elle tente l'expérience avec son fiancé. Insatisfaite mais forte de ses découvertes sexuelles, Louise s'enfuit alors pour Paris où elle mène une vie débridée et rythmée par les petits boulots. Publié clandestinement en 1928, le roman dénonce avec humour la suffisance de la morale bourgeoise de l'époque à l'égard du sexe féminin. Le texte est composé en trois parties dont les titres parlent d'eux-mêmes : " S'offrir ", " Se vendre " et " Aimer ".Un roman érotique et féminin, devenu un classique !EXTRAIT : Louise de Bescé revenait en méditant vers le château. Le spectacle amoureux dont elle venait d'être le témoin ne lui avait causé que de courtes révoltes intimes. Elle se tenait trop au-dessus de la plèbe paysanne pour que les actes de tels rustres pussent l'offusquer. Elle était chaste aussi, c'est-à-dire dépourvue de tout vice secret. A dix-huit ans, elle ignorait encore les attouchements sexuels par lesquels bien des adolescentes apaisent une fièvre inavouée et des désirs développés par la puberté. Elle prenait peu de plaisir à se voir nue et rien ne l'incitait à ces caresses que les filles s'accordent seules, en imaginant qu'un amant invisible passe une paume précautionneuse sur les seins naissants, sur le ventre lisse, sur la croupe déjà forte, sur les aisselles dont l'odeur est enivrante pour les voluptueuses, et aux connexions des cuisses, le long du périnée où la peau fine recèle des frissons si ravissants.A PROPOS DE L'AUTEUR : Louise Dormienne est le pseudonyme de Renée Dunan (Avignon, 1892-1936), une femme de lettres et poétesse française, anarchiste et assurément féministe. Appartenant au mouvement intellectuel et littéraire du dadaïsme, elle a publié dans la revue anarchiste de L'En-dehors " Le nudisme, revendication révolutionnaire ? " et " Le nudisme et la moralité ". Ses romans s'inscrivent dans des genres variés mais elle s'illustre principalement dans l'érotisme féminin.A PROPOS DE LA COLLECTION : Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018

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Religion

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

"Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son "effrayant génie". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : "Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : "il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait desdiscourscontinus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du "Pari" et des "Deux infinis") que l'on trouvera ici restitués - recollés- pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait"un ordre des raisons", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une "logique du coeur" (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une "Apologie de la religion chrétienne". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le "plan" qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amontde la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des "fragments" où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé" .

04/2022

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Littérature française

Le grand porteur

Le Grand Porteur est un éléphant aux défenses exceptionnelles, que le guide Claude Grécourt, chasseur professionnel, poursuit depuis des années. C'est aussi pour Jonathan le catéchiste (l'action se déroule en Afrique Centrale) la main de Dieu qui vient punir les hommes de leurs péchés. Le Grand Porteur, en effet, régulièrement ravage et détruit les plantations. Le métier de Grécourt est d'organiser des "safaris". Il prépare la chasse et aide discrètement le client à se croire l'auteur du beau coup de fusil. Grécourt a pour client un nommé Gaussin. Il ne sait pas que cet homme d'affaires très riche et très actif a appris, par les médecins, qu'il est condamné à mourir bientôt, et qu'il a voulu, avant cette échéance, non point tant tuer une grosse bête, mais surtout agir à la limite de ses forces. Jonathan a repéré un troupeau de buffles. Grécourt indique à Gaussin le vieux mâle à tuer, le tue à sa place et lui en fait l'honneur. Au terme de cette chasse, la petite troupe revient au village. C'est pour apprendre que les éléphants sont venus, ont dévasté la future récolte, et que le Grand Porteur a tué le petit-fils de Jonathan. Les trois hommes se mettent à la poursuite de l'éléphant : Jonathan, parce qu'il est bouleversé de découvrir un Dieu aveugle qui frappe indifféremment l'innocent et le coupable, Grécourt, parce qu'il pense à la beauté des défenses et à la perfection qu'elles représentent, Gaussin, parce qu'il est fasciné par la perspective d'un effort qui le dépasse. Par pudeur, Gaussin cache à ses compagnons qu'il est lui-même condamné comme l'est le Grand Porteur. La poursuite dure des jours et des jours. Gaussin, quoique replié sur lui-même, forcera l'amitié de Grécourt. Ils atteignent enfin la bête. Gaussin la manque à sa première balle. Pendant deux jours encore ils traquent l'éléphant blessé, et quand Gaussin l'a enfin au bout de son fusil, il ne tire pas. Il s'aperçoit que "pouvoir et ne pas vouloir" c'est le sommet de l'orgueil. Il s'abandonne à cet orgueil. C'est Jonathan qui, à la sagaie, tuera l'éléphant, mais il sera aussi tué par lui. Et l'on devine que Gaussin, épuisé, va sans doute mourir. Dans ce roman, situé à mi-chemin entre Jean Hougron et Hemingway, c'est-à-dire entre le roman d'aventures et le récit lyrico-psychologique, l'atmosphère de la brousse est évoquée sans faux exotisme, avec vigueur et discrétion. L'écriture est nette, discrète. Les trois hommes ont du poids, ils vivent.

09/1961

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Religion

Les sectes protestantes dans la france contemporaine

Nous nous sommes proposé un double but en écrivant ce petit livre : informer le public sur les origines historiques des sectes d'ascendance protestante actuellement à l'œuvre dans notre pays ; essayer d'expliquer de manière aussi scientifique et satisfaisante que possible les racines profondes du phénomène sectaire. Lorsque nous avons commencé à nous intéresser, il y a déjà près de huit ans, aux sectes que nous rencontrions en France, nous avons été très frappé par l'absence complète d'ouvrages français exposant de manière strictement historique la naissance de ces mouvements. […] Nous avons tenté ici de remédier à ces deux lacunes, en proposant au public français tous les faits historiques que nous avons pu récolter dans nos recherches, sans avoir peur d'accumuler trop de détails, vue la pénurie de renseignements de ce genre en notre langue. Nous avons aussi consacré tout un chapitre, le plus long de notre ouvrage, à une description de la piété sectaire dans son état actuel et dans son évolution. Il fallait aller jusque-là si l'on voulait contempler le phénomène sectaire autrement que de l'extérieur. Les milieux catholiques, comme d'ailleurs les milieux protestants, même sectaires, se sont contentés jusqu'ici d'écumer le problème, si l'on peut dire, à des fins apologétiques. Il nous a semblé utile d'aller plus loin et de nous demander non plus comment, mais pourquoi. Notre enquête nous a amené à constater que la secte n'est pas une dissidence d'ordre théologique et dogmatique, mais essentiellement spirituel. Le dissident ne cherche pas à résoudre des problèmes d'ordre intellectuel, mais de vie intérieure. Dans le Catholicisme, l'aspiration à la perfection aboutit aux Ordres religieux avec leurs Tiers-Ordres, dans le sein de l'unité ecclésiastique. Dans le Protestantisme, du fait de l'absence de toute institution de sanctification en dehors des églises locales, du fait aussi de la tension dans la piété entre Église dogmatisante et inspiration personnelle, et du heurt inévitable des deux tendances liturgique-institutionnelle d'une part, charismatique-prophétique d'autre part, affrontement aussi vieux que la Réforme elle-même, on arrive au phénomène sectaire protestant. Ce phénomène ne caractérise d'ailleurs aucunement le Protestantisme, malgré l'ampleur qu'il y a pris. Le Catholicisme a connu lui aussi des dissidences de caractère semblable, surtout au Moyen Age. D'où notre court chapitre sur les Sectes médiévales et notre insistance à retracer, à propos de chacun des mouvements d'origine protestante dont nous nous occupons ici, sa préhistoire dans l'Église. Entre Sectes protestantes modernes et Sectes médiévales, nous avons cru découvrir un lien dans la dévotion populaire médiévale orthodoxe. Nous nous sommes employé à le montrer en différents endroits, et plus spécialement dans notre chapitre sur la Piété sectaire. C'est là une hypothèse, à notre avis satisfaisante, et dont les spécialistes auront à juger.

04/1997

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Littérature française

Sonia, marin-pécheur. Inspiré d'une histoire vraie

L'histoire vécue, la vie de la 1ère femme marin-pêcheur de France. Je ne me reconnais plus. Est-ce à moi, ce visage tanné ? Ces mains gonflées qui couraient autrefois, légères, sur le piano ? Ce bleu de marin, ces bottes, ces cheveux courts ? La femme d'antan a disparu. Une autre est née, sculptée par l'océan. A haler les funes, j'ai des épaules trapues. A épouser le roulis, des reins musclés et douloureux. Quand je rentre auprès de mes enfants, suis-je autre chose qu'un marin harassé, pressé d'oublier, dans un sommeil rapide, un travail épuisant ? Pourtant, grâce à moi, ils ne manquent de rien. Durant mon absence, une femme de confiance veille sur eux. Je leur assure honnêtement, virilement, la subsistance qu'ils ne peuvent plus attendre que de moi. Qu'importent mes transformations inévitables, celles de mon foyer ! Le résultat est encourageant. Et ce métier m'a tant donné ! A l'échelle de l'océan, les soucis terrestres semblent amoindris ; j'ai compris la valeur de la contemplation, le pouvoir de la volonté de l'esprit sur la matière, la précarité de notre condition humaine. Mais pour étancher cette soif de pureté que seuls nous procurent les horizons infinis ou les cimes, que de souffrances, que de révoltes ! Moquée des marins qui méprisent ma faiblesse physique, oubliée de mes amies qui prennent mon métier pour une déchéance, je me sens de plus en plus incomprise, de plus en plus " engagée " dans l'expérience enivrante de la mer. Enivrante et souvent pathétique. Sonia est née à Saigon, d'un père russe issu d'une famille de grande noblesse dépouillée et ruinée par l'arrivée des révolutionnaires. Mariée à un officier de marine décédé, elle aboutit à Royan. Sonia avait deux buts dans la vie : récupérer les terres de sa famille (encore sous le régime communiste ! ) et sa passion pour la mer qui lui fit lutter pour que les femmes puissent naviguer avec les mêmes droits que les hommes, chose impossible en France à cause de la loi Colbert dans les années 60. C'est cette dernière volonté qui lui vaut de figurer parmi les personnages importants de Royan. Douée d'un tempérament à la Russe, d'une solide constitution et d'une remarquable intelligence ainsi que d'une grande culture, elle avait ainsi tous les atouts qui lui permirent de réussir. Son but était que les femmes puissent bénéficier des mêmes droits que les hommes sur un bateau c'est-à-dire d'être légalement inscrites sur le rôle d'équipage, ce qui leur apporterait salaire, sécurité sociale et retraite au même titre qu'eux. Elle finit par vaincre à elle seule et à surmonter tous les obstacles en utilisant un biais que personne n'anticipa. Elle obtint de se faire légalement inscrire non comme marin mais comme mécanicien de la marine. Elle pouvait alors être inscrite sur le rôle d'équipage. Colbert était vaincu !

02/2021