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Chevilles ouvrières

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Romans historiques

Le miroir de la mer

Le destin de Fernando semble tout tracé, grâce aux sacrifices de sa mère Maria et à l'enseignement de don Francisco Salmeron, il sera médecin. Il appartient à un milieu très modeste : ouvriers agricoles, petits paysans qui deviennent mineurs, lorsqu'au cours du 19e siècle on trouve du plomb et de l'argent dans la sierra. La petite ville de Cuevas del Marquès dans la province d'Alméria en Andalousie connait alors une richesse soudaine qui bouleverse les rapports sociaux. Introduit dans le milieu étudiant et les cercles politiques par Nicolas, fils de don Francisco Salmeron avec qui il s'est lié d'amitié, Fernando découvre que le pays tout entier est sujet à de profonds bouleversements économiques sociaux et politiques. Mu par sa sensibilité et sa fidélité au monde des pauvres gens dont il est issu il s'engage auprès des anarchistes de la Mano Negra et collabore à leur lutte clandestine. Sa révolte est exaltée par la rencontre de La Pandorga, militante anarchiste dont il tombe éperdument amoureux. Il se trouve confronté à la conception légaliste du combat politique que mène son ami Nicolas au plus haut niveau de l'état, et à la misère des mineurs de Cuevas tandis que s'y développe une société bourgeoise qui s'enrichit de l'exploitation des mines. En suivant Fernando dans "Le miroir de la mer" croisant avec lui des personnages réels, d'autres imaginaires, certains légendaires, nous traversons cette période (1868-1878) si particulière de l'histoire, qui voit naitre et mourir une éphémère 1ere république espagnole. Période de mutations importantes dont certaines conséquences seront les premières migrations économiques et politiques du 20e siècle.

10/2019

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Sociologie

La ville vue d'en bas. Travail et production de l'espace populaire

Les processus de désindustrialisation massifs à l'oeuvre depuis les années 1970 ont progressivement conduit à l'effacement de la ville ouvrière en même temps qu'elles ont entraîné la relégation de sa population aux marges du salariat. Comment continuer de vivre et de subvenir à ses besoins dans ce contexte ? Que font ces gens dont on dit qu'ils ne font rien ? Et quel type d'organisation sociale correspond au développement de l'économie de subsistance, informelle, qui s'impose aux habitants de ces espaces ? Fruit d'une enquête collective menée dans la ville de Roubaix, cet ouvrage montre que contrairement à ce que suggère une rhétorique de la désaffiliation associée au vocabulaire du "ghetto" ou certaines critiques se focalisant sur la notion de "communautarisme" , le caractère de centralité de ces territoires n'a pas disparu pour les personnes qui y vivent. D'économique, la centralité des villes de tradition industrielle est en effet devenue populaire : ces espaces partiellement autonomisés du salariat et des systèmes sociaux dominants cumulent des fonctions d'accès au logement, à l'activité, aux ressources de santé et d'éducation qui atténuent la dépendance de leurs occupants aux logiques du marché. Les fonctions d'intégration sociale autrefois dévolues à l'usine se voient ainsi transférées à l'habitat et à la ville, tandis que le travail de subsistance façonne et transforme en profondeur l'espace en même temps que les systèmes de valeurs, les hiérarchies et les interactions sociales qu'il accueille, d'une manière telle que ces dynamiques entrent tôt ou tard en conflit avec les normes des classes dominantes qui pensent et conçoivent la ville aujourd'hui.

09/2019

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Littérature française

Le juif errant

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public. Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril... éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d'une inspiration nouvelle : l'exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l'espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu'ici dédaignés. Manipulant l'horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d'une justice sécurisante. De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l'enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l'intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d'Edgar Poe, le Juif légendaire revient d'au-delà des mers et d'au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s'emparer d'une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.

04/2010

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Histoire de France

La France libre, la Résistance et la Déportation. (Hérault, Zone Sud), Témoignages

Conçu au Centre Régional d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Castelnau-le-Lez, ce volume rassemble les souvenirs de résistants et de déportés ayant oeuvré, pour l'essentiel, dans l'Hérault (avec quelques témoignages concernant le Sud-Est, l'Auvergne, le Sud-Ouest, Paris et même Tunis) et issus de toutes les classes de la société française d'alors, puisque les intéressés sont filles ou fils d'agriculteurs, d'ouvriers, d'employés, de commerçants, de fonctionnaires, de militaires... Chrétiens ou agnostiques, partisans du Front Populaire ou gaullistes, militants antifascistes ou tout simplement patriotes intransigeants, elles ou ils deviennent agents de liaison, maquisards dans les Cévennes, la Creuse ou la Bourgogne, mitrailleurs dans la R.A.F., combattants dans les divisions blindées en Afrique du Nord, Italie, Alsace ; elles ou ils connaissent la clandestinité dans les garrigues ou les villes, la lutte armée, la prison, la torture, la déportation en Allemagne, et, pour quelques-uns, la mort dans les camps de concentration ou sous les balles de l'occupant. Ce recueil met également en lumière d'une part l'action des Républicains Espagnols qui ont apporté, dans l'Hérault, leur courage et leur expérience, et, d'autre part, le rôle singulier de certaines individualités, par exemple ce Juif polonais, ancien des Brigades Internationales. Enfin, il donne la parole à des femmes et à des hommes qui étaient, entre 1940 et 1944, des enfants ou des préadolescents et qui ont participé, aux côtés de leurs parents, à la lutte pour la Libération de la France et ont eux aussi risqué leur vie, nous enseignant que les défis du destin peuvent toujours être relevés.

02/2010

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Sociologie

Vuillermé et le travail des enfants. (Hier et aujourd'hui)

Alors que naissait le romantisme et que l'industrialisation transformait les bases de la société française déjà ébranlée par la Révolution, une approche méthodique et humaine du monde ouvrier était tentée par un médecin, précurseur de la sociologie, de l'hygiène et de la sécurité au travail, Louis-René Villermé (1782-1863). Courageux et éminent chirurgien des armées impériales, à son retour de la guerre, il se voue aux recherches médico-sociales. Chargé en 1835 par l'Académie des Sciences Morales et Politiques d'une enquête sur le milieu ouvrier, il publie en 1840 un Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures... qui révèle la difficile condition de milliers d'enfants mis au travail dès l'âge de cinq ans. Grâce à l'énorme écho de cet ouvrage dans l'opinion Villermé réussit l'année suivante, avec ses amis, à faire adopter la première loi en France qui limite le travail des enfants. Ainsi s'amorce un irrésistible mouvement... C'est cette vie, cette oeuvre et ses prolongements que nous présentent Hélène Braun, journaliste, directeur des études de "l'Aventure des Métiers" et le Docteur Michel Valentin, ancien vice-président de la Société de Médecine du Travail et de la Société d'Histoire de la Médecine, ancien chargé de cours d'ergonomie à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes. Cet ouvrage a été conçu dans le cadre de "l'Aventure des Métiers" dont le but est de permettre aux jeunes d'aujourd'hui de trouver leur propre chemin vers la vie professionnelle. Il est destiné à leur faire connaître la dure existence des enfants d'autrefois et d'ailleurs.

09/1991

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Littérature française

Trois saisons d'orage

Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d'un pays qui s'en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d'une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L'histoire d'André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu'il en reste. Trois générations confrontées à l'Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature. Saga portée par la fureur et la passion, Trois saisons d'orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, "forteresse de falaises réputée infranchissable", où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s'étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n'y peuvent rien ; mais ils l'acceptent, car le reste du temps, elles sont l'antichambre du paradis. Cécile Coulon renoue ici avec ses thèmes de prédilection la campagne opposée à la ville, la lutte sans merci entre l'homme et la nature, qui sont les battements de coeur du très grand succès que fut Le Roi n'a pas sommeil (Ed Viviane Hamy, 2012).

01/2017

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Littérature française

Dans la route

Des travaux sont engagés, pendant un long été, sur une route départementale, pour y aménager un rond-point. La narratrice y assiste en voisine, dans ce lieu-dit appelé Fontaine-de- Jarrier, un hameau où tout le monde se connaît. Il y a Sasso, vieux râleur malheureux, et la Thomas, veuve, née en Tunisie mais d’origine italienne, ou encore la veuve V, déjà partie depuis longtemps mais dont les traces perdurent. Il y a aussi Reine, celle qui tient le restaurant un peu plus loin, et Gaby, à la fois midinette et romantique. Mais il y a surtout la route, lieu de passage autrefois bien fréquenté, dans cet endroit frontalier, près de Nice, longtemps tiraillé entre la France et le Royaume de Sardaigne, et dont l’histoire est riche en anecdotes, comme celle de ces brigands qui voulurent détrousser quelques nobles dans leur diligence, se faisant bientôt rattraper par la police et condamnés à mourir dans des conditions atroces. Une route aujourd’hui encore mortelle, quand on y roule à tombeau ouvert. Une route où se sont déposés tant de pas et de destins, avec son lot de contrebandiers, de révolutionnaires et de paysans, les accidentés célèbres ou anonymes, les ouvriers qui creusent en 1782 sur ordre du roi et ceux du chantier actuel avec leurs énormes machines qui ont toutes un prénom comme on nomme un animal domestique. Les saisons s’abattent sur cette forêt de signes, feux provisoires, tracés jaunes, panneaux de signalisation jusqu’à ce que l’asphalte luisant soit étalé : le récit peut se terminer, le calme le calme est revenu.

02/2012

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Littérature française

La demi-douce

C'est l'histoire d'un petit garçon qui a perdu ses parents dans la Shoah. Recueilli par ses oncle et tante après la rafle du Vel' d'Hiv' du 16 juillet 1942, il grandit dans un milieu de juifs polonais progressistes qui exercent le métier de négociant en métaux et chiffons. Alors que ses cousin et cousine avec qui il vit font leurs études supérieures, Henri rate le concours d'entrée en sixième et se retrouve enfermé dans un sentiment d'injustice et d'incompréhension. La seule perspective qui s'offre à lui et qu'on lui impose, c'est le centre d'apprentissage puis l'usine. Jusqu'à vingt ans comme ouvrier ajusteur, il va vivre le monde du travail de l'immédiat après-guerre, l'humiliation du travail répétitif et du chronométrage, la solidarité ouvrière de ses aînés. Il nous fait pénétrer dans le monde de la mécanique avec ses différents ateliers, dans le monde oublié du geste manuel - la demi-douce - et de sa précision : une partie de sa jeunesse est captée par l'usine alors qu'il n'aspire qu'à retrouver le chemin des études. Il cache une autre blessure indicible, celle qu'il dissimule au tréfonds de lui-même, celle du petit orphelin juif qu'il parviendra à surmonter lors d'une certaine nuit à Bizerte. Il va, à son insu, faire connaissance, non pas de l'écriture, mais avec le mot, balancé rageusement comme un hurlement pour enfin le projeter hors de lui. Des années plus tard, après bien des péripéties de la vie, viendra le temps d'un manuscrit pour devenir aujourd'hui ce livre.

03/2011

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Littérature française

Villaubin, une enfance berrichonne

Villaubin est un hameau niché au milieu de la campagne berrichonne, mais ce pourrait être n'importe quel village du pays en cette période qu'on désigne par " les 30 glorieuses ". Après des années de contraintes et de privations résultant du conflit mondial, la France rurale s'éveille au modernisme et aspire au confort, en ignorant qu'elle va y perdre ce qui avait fait jusqu'alors sa cohésion et son unité : la nécessaire solidarité entre villageois, obligés de se serrer les coudes et de vivre dans un minimum de fraternité. Le " chacun pour soi, et sans les autres " n'était pas encore à l'ordre du jour. Dans cet ouvrage, l'auteur retrace son enfance des années 50 et 60 dans ce tout petit hameau d'une cinquantaine d'âmes. Il y grandit entre des paysans et de simples ouvriers qui lui apprennent le respect du travail et de la personne humaine. Il décrit la révolution des campagnes, et aussi la révolution des consciences et des moeurs en rendant un hommage indirect à plusieurs personnages qui sont restés chers à son coeur, ceux-là qui lui ont appris la vie : son père, sa mère, sa grand-mère, le curé de la paroisse. Education, artisanat, travail, religion, ressources naturelles, jeux et fêtes, tous les aspects de l'existence sont évoqués ici. Mais ce qui fait l'intérêt de cet ouvrage, c'est la manière dont un enfant a reçu, de la part des " grandes personnes ", cet héritage culturel qu'il portera toute sa vie, et qui orientera définitivement sa destinée. La Nature, son grand amour, en constitue bien sûr l'un des principaux personnages.

12/2019

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Sciences politiques

Panorama des groupes révolutionnaires armés français de 1968 à 2000

Aux lendemains de mai 1968, et dans la suite de la lutte anti-franquiste, en France, comme un peu partout en Europe et ailleurs, des militants d’extrême gauche décident de se séparer radicalement de la politique des syndicats et des partis pour développer l’idée d’une alternative anti-capitaliste et anti-étatique, en défendant le projet d’une autonomie prolétarienne, qui fonctionnerait sous la forme d’une fédération de comités d’ouvriers et d’assemblées populaires. Parmi ces militants, qui se comptaient dans les milieux se revendiquant de l’anarchisme et du marxisme, certains pensent que seul le passage à l’acte peut permettre l’établissement de cette séquence politique et sociale salutaire, et décident de répondre à la guerre civile par la lutte armée. Parmi les principaux groupes français qui firent le choix des armes, il y a eu les NAPAP, les Brigades Internationales, le Collectif communiste révolutionnaire, Gdansk-Bakounine, BlackWar, les FTP...et, bien entendu, l’historique Action Direct. Cet ouvrage propose une recension commentée de ces différents groupes, une analyse de la situations politique française et internationale dans laquelle ces différents groupes sont nés,mais également des documents (tracts, photographies…) et des entretiens (dont beaucoup sont inédits) avec les principaux acteurs de ces groupes armés. Ce livre revient sur une histoire récente qui fut en grande partie occultée par les médias et par l’édition. Et alors qu’actuellement, un peu partout dans le monde, les peuples se soulèvent et prennent conscience de l’importance à réinventer la pensée et l’action politique, un tel ouvrage se pose comme un indispensable outil de réflexion.

03/2013

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Droit

L'encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinshasa (1885-1986). De l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'Etat

Si l'instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n'en demeure pas moins le fruit d'une très lente évolution comme ce fut le cas dans l'actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale - de la création de l'état du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu'à l'indépendance obtenue en 1960 - la fonction de l'enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l'administration et des ouvriers aux fins d'exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l'élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l'école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec comme conséquence le chaos sanglant des cinq premières années de l'indépendance, à attribuer en grande partie à l'impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d'un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l'enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d'une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

02/2018

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Critique littéraire

La part de l'ange. Journal 2012-2015

Pour la première fois, Jean Clair donne comme sous-titre à son texte Journal 2012-2015, comme s'il reconnaissait que ses écrits littéraires parus chez Gallimard, depuis le Court traité des sensations en 2002, étaient les pans d'une même oeuvre, fascinante à plus d'un titre, qui le met au niveau des grands diaristes, et dont La part de l'ange est le nouveau volume après Dialogue avec les morts en 2011 et Les derniers jours en 2013. Jean Clair revient sur de nombreux thèmes abordés dans ces textes, comme l'enfance de l'auteur, petit-fils de paysans, fils d'ouvriers, son apprentissage du langage, sa profonde mélancolie touchant au désespoir quand il fait le constat de la déliquescence d'une société où le mot culture a perdu son sens. Il revient encore sur son obsession du sexe de la femme et de ce qu'il représente, puis écrit des merveilles sur les animaux familiers, sur la représentation du visage ou son impossibilité. Et comme toujours des pages admirables sur les mots, leur origine, les mondes disparus qu'ils évoquent. C'est avant tout un hommage à la langue, au "mot juste", et bien que Jean Clair adopte volontiers la pose de celui qui ne comprend plus son époque, combien de fois le lecteur n'est-il pas étonné de sa pertinence. La part de l'ange, c'est la part volatile d'un alcool qui a vieilli en fût. C'est aussi, le rappelle Jean Clair, la petite place ménagée sur l'oreiller où l'ange qui veille sur les enfants vient reposer auprès d'eux.

01/2016

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Religion

L'église des martyrs au Cameroun. Enquêtes sur une rivière de sang non élucidée

Des ouvriers apostoliques sont morts assassinés au Cameroun et des enquêtes confiées à la police à chaque fois n'ont toujours pas livré leurs résultats. L'Eglise des Martyrs au Cameroun, une enquête de journaliste, lève un coin de voile sur cette omerta qui se pare à s'y méprendre des oripeaux de la raison d'Etat, tant la police reste au Cameroun un corps controversé. Elle l'a particulièrement été entre 1986 et 1989. Et pourtant, cette force parmi les administrations en charge de la sécurité se distingue très souvent aussi par ses exploits. Dans le présent ouvrage, son rôle est très souvent trouble : des enquêtes confiées et retracées dans ces lignes sont restées sans lendemain. Dans bien des cas, elle a éloigné, de manière délibérée ou non, les citoyens de la vérité. Le fruit de nos investigations est édifiant à ce propos. Qu'il s'agisse de l'assassinat de l'abbé Mbassi, dont les enquêtes ont conclu à un règlement de comptes parce que le prêtre entretenait des relations coupables avec l'épouse du colonel Messanga Mballa pourtant une parente de Joseph Mbassi, ou dans le cas des religieuses de Djoum, de l'abbé Apollinaire Claude Ndi ou simplement du Père Engelbert Mveng, dont les obsèques furent particulièrement agitées. Heureusement que brisant les tabous, sans toutefois lever la chape de plomb qui semble couvrir ces affaires, l'ancien secrétaire d'Etat en charge de la police, Denis Ekani, jette une autre lumière sur ces crimes, sauf qu'il se contente de dénégations répondant aux accusations de son ancien collaborateur, le commissaire Pierre Ela, à l'époque directeur des Renseignements généraux.

01/2017

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Développement durable-Ecologie

Les guerres du bio. De l'utopie des origines au bio pour tous

"Il y a 20 ans, le bio est entré massivement dans nos vies. Au départ, la promesse tenait plutôt du projet néo-hippie. Qui aurait voulu se nourrir des lentilles et betteraves, qui nous rappelaient les affreux plateaux repas de nos cantines d'écoliers ? Qui aurait parié sur des hamburgers au tofu ? Personne n'aurait proposé en fin de repas une tisane à ses invités, à part nos grands-mères. Le bio, c'était une lubie réservée aux extrêmes : stars américaines illuminées ou vieux babacools sur le retour. " S. Q. Malgré sa démocratisation, le bio suscite encore de la méfiance : prix prohibitifs, produits importés de l'étranger, cahier des charges européens qui tolère la présence résiduelle d'OGM... depuis que les géants de l'agro-alimentaire ont pénétré ce marché plein de promesses, le bio semble être entré en guerre contre lui-même. Et le consommateur est perdu. Comment faire la différence entre les produits bio achetés chez Biocoop, Naturalia ou Carrefour ? Quelle réalité se cache derrière les tomates bio d'Espagne que nous trouvons, même en hiver, sur les étals des grandes surfaces ? Comment sont-elles cultivées ? Par qui ? Qu'est devenu le projet défendu par les pionniers du bio qui, bien plus qu'une agriculture sans pesticide, voulaient une économie fondée sur la transparence, respectueuse de la terre, des animaux et des ouvriers agricoles ? Des hangars de Rungis aux épiceries spécialisées, des fermes éthiques aux cultures intensives d'Espagne, Stenka Quillet mène l'enquête dans les coulisses du bio avec, comme horizon, cette question essentielle : quelle société voulons-nous pour nous-même et nos enfants ?

05/2019

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Littérature française

Jack. Suivi de Histoire de Jack

Le jeune Jack est laissé par sa mère volage dans un pensionnat médiocre, où elle s'éprend d'un professeur de français qui s'appliquera à faire de la vie du garçon un enfer. Un Oliver Twist à la française, par un des géants de la littérature française du XIXe siècle. Un Oliver Twist à la française Le jeune Jack, enfant chétif, n'a jamais connu son père. Afin d'avoir les coudées franches, sa mère, Ida de Barancy, fausse comtesse et vraie " cocotte ", créature étourdie et vaniteuse, cherche à le placer dans un pensionnat. C'est ainsi que le garçon échoue au gymnase Moronval, piètre internat. Sa mère s'éprend de l'un de ses professeurs, le vicomte d'Argenton, raté notoire et poète ombrageux, type de l'illusionné qui demande vainement à l'art un nom et la fortune. Vaniteux, égoïste, avare, gourmand, jaloux, hypocrite, ce tyran fera de la vie de Jack un enfer. Ce n'est que le début des tristes aventures de l'enfant, que son tuteur condamne à la condition ouvrière et à l'ivrognerie. Destin qui n'est pas sans rappeler ceux d'Oliver Twist ou de David Copperfield. Alphonse Daudet écrit le roman émouvant et cruel d'une vie gâchée par l'indifférence d'une mère et la haine d'un beau-père. Un livre " de pitié, de colère et d'ironie ", roman de " moeurs contemporaines " paru en 1875 et dédié à son " ami et maître " Gustave Flaubert. A travers ses personnages, l'auteur présente une fine analyse de la nature humaine et de la société française de son époque.

07/2023

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Théâtre - Pièces

Huit heures ne font pas un jour. Une série familiale

Huit heures ne font pas un jour forme ce que l'on appelle aujourd'hui une "mini-série" en cinq épisodes, diffusée à la télévision d'octobre 1972 à mars 1973 sur la première chaîne allemande, ainsi que trois épisodes supplémentaires non réalisés. Cette mini-série décrit la vie quotidienne d'une famille de la classe ouvrière à Cologne en Allemagne de l'Ouest, entre utopie prolétaire post "30 Glorieuses" et anticonformisme culturel des années 1970. Au fil des épisodes se déploie une fresque familiale, emportée par le personnage de la grand-mère, Luise, l'aïeule indocile et entêtée, au franc-parler truculent et à l'impertinence malicieuse. Sans naturalisme feint ni goût prononcé pour la caricature sociale, Fassbinder y aborde les mécanismes d'oppression et l'aliénation par le travail à l'usine, lieu d'exercice de l'autorité des contremaîtres et des patrons, le désir d'émancipation par le travail chez les femmes, l'opportunisme insidieux de la presse, l'essor du consumérisme avec l'ouverture de l'Allemagne de l'Ouest au libéralisme occidental, ou des sujets plus tabous comme le désir amoureux des personnages âgées. Loin du documentaire social, c'est une démarche fictionnelle que privilégie Fassbinder, qui joue de manière délicieusement subversive avec les codes de la narration et de la représentation télévisuelle. Dans une démarche totalement novatrice et visionnaire comparable à celle des romanciers réalistes et naturalistes du 19e siècle, le réalisateur s'attache ici à la représentation d'un monde social, celui de l'usine et du milieu du prolétariat ouvrier, qui n'était traditionnellement pas "montré" dans les fictions télévisées réservées à des milieux plus favorisés.

09/2021

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Historique

Le Grand Soir. Une histoire de l'extrême gauche française

Le parcours de trois jeunes idéalistes dans la gauche engagée des années 70. En France, à la fin des années 60, le mouvement contestataire étudiant se propage au monde ouvrier. Dans le Quartier latin, la révolte sociale est en marche. Trois jeunes gens, Al, Sammy et Serge, participent au mouvement. Rejetant le capitalisme consumériste et le communisme orthodoxe incarné par le PCF, aspirant à une Société plus juste et plus libre, ils intègrent la Gauche prolétarienne, un groupuscule d'obédience maoïste. Rapidement, ils organisent des actions en faveur des ouvriers de l'usine Renault de Billancourt et jouent un rôle majeur dans les manifestations. Déterminés, ils préparent le " Grand Soir ", le jour du triomphe de la révolution sociale. Mais un drame à l'usine Renault va marquer un tournant dans la lutte : l'assassinat à bout portant d'un camarade, Pierrot. L'escalade de la violence va mener la Gauche Prolétarienne à s'autodissoudre en 1973, avec un constat implacable : l'impossibilité de faire bouger les lignes. Pendant cette période politique trouble, chacun va prendre un chemin différent. Tandis que Serge rejoint la rédaction du journal Libération, Al et Sammy vont refuser de voir mourir leurs idéaux... Par les auteurs des Mystères de la République et d'Affaires d'Etat, Le Grand Soir est avant tout un grand cri de révolte, celui d'une jeunesse que le pouvoir refuse d'entendre. En forte résonance avec l'actualité, ce roman graphique à mi-chemin entre le récit historique et le polar s'attarde sur une page importante mais peu connue de notre histoire en nous invitant à suivre le parcours de trois jeunes idéalistes.

09/2023

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Sociologie politique

Frontières et domination - Migrations, capitalisme et nation

"Une ahurissante et effarante visite guidée de la Grande Muraille du capitalisme, cette zone frontalière meurtrière où le fascisme viral dévore les corps des pauvres et persécutés". Mike Davis Les médias sont saturés d'images déshumanisantes que le discours dominant associe à une prétendue "crise migratoire" . Or cette crise n'est que le résultat inévitable de la colonisation, la mondialisation capitaliste et des dérèglements climatiques. L'imputer à celles et ceux qui font les frais de l'exploitation et de l'extractivisme est une façon d'exonérer les vrais responsables et permet de justifier le renforcement militaire des frontières, de diviser la classe ouvrière internationale, de criminaliser les migrants et de consolider la domination de la classe dirigeante. Ce livre dissèque la frontière comme méthode intrinsèque au processus de formation de l'Etat, de hiérarchisation sociale, de contrôle de la main-d'oeuvre et de promotion de nationa-lismes xénophobes. En étudiant les cas de différents pays d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Océanie, l'autrice dénonce les politiques migratoires et appelle à l'action. S'appuyant sur le travail de politologues et de journalistes, elle donne aussi à lire les témoignages de personnes migrantes pour offrir cette synthèse salutaire et nécessaire des combats menés partout dans le monde pour l'abolition des frontières. Harsha Walia est une militante et écrivaine basée à Vancouver. Diplômée en droit, elle défend depuis plus de vingt ans la justice migratoire, la solidarité avec les peuples autochtones et la libération du peuple palestinien. Elle a notamment cofondé le groupe de défense des droits des migrants No One Is Illegal. Chez Lux, elle a publié Démanteler les frontières (2015).

10/2023

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Contes et nouvelles

Le taureau & autres nouvelles

Edition établie et préfacée par Emmanuel Bluteau. On connaissait Jean Prévost romancier, essayiste, journaliste ou critique... Une autre facette de son talent se dévoile avec la réunion de ces vingt-trois nouvelles parues principalement dans la presse entre 1925 et 1941, dont certaines demeurées complètement inédites. Ses personnages, au caractère bien trempé, sont francs et courageux. Ils marquent les esprits. Au fil des pages, on croise Hermidas Bénard, patron d'un canot de sauvetage en mer, le maçon Blondel sur son échafaudage, le journaliste Gafoulet à sa rédaction, mademoiselle Alberte, une fille-mère qui hait tous les mâles, le braconnier Jean-Marguerite, le bûcheron Montcharmont, Lucie-Paulette, jeune paysanne perverse, le forgeron Garin, Fenancier luttant contre le taureau Bombal... Dans un style impeccable, le don de conteur de Prévost fait mouche. Il y met de la saveur, du relief et son empathie transparaît pour ces artisans, ouvriers ou paysans. Il voit en ces gens du peuple des "êtres plus complexes, plus particuliers, plus personnels, plus libres que les gens du monde et les bourgeois ; ils sentent mieux la nature sans la regarder, ils connaissent mieux l'amour qui donne sans demander" . Et il dit bien ce qu'il veut dire. Sa langue est drue, ferme et râblée. Simple et naturelle, elle va droit au but, sans procédé. La richesse du détail, le choix du mot juste évitent la métaphore : c'est écrit à l'os. Il pose plutôt que d'exposer, il suggère plutôt que de développer. Au meilleur de sa forme d'écrivain, Prévost s'affirme comme un "nouvellier-né" pour André Thérive et la comparaison avec Maupassant ou Mérimée ne paraît pas déplacée.

10/2021

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Littérature anglo-saxonne

Ironopolis

Délaissée depuis des générations par les gouvernements successifs, la cité ouvrière d'Ironopolis est condamnée par la rapacité des promotteurs immobiliers. Au nom de la marche du progrès, bulldozers et barres de dynamites sont à quelques jours de réduire soixante années de souvenirs en cendres. Avant l'inéluctable vont s'enlacer six destins qui dévoilent les éclats d'humanité, les fureurs et les blessures de vies sur le point de basculer. Et ces parcours éclatés sont guettés par une bien mystérieuse créature vivant au bord de la cité, Peg Powler. De la rencontrer va-t-il enclencher les malheurs ou les en délivrer ? Pour conter ces existences frénétiques ou brisées de la cité fictive d'Ironopolis, Glen James Brown a puisé dans ses souvenirs d'enfance. Né en 1982, il a grandi dans les logements sociaux du nord de l'Angleterre. Il a lui-même vécu l'abandon par les pouvoirs politiques successifs de cités sans intérêt électoral et la déliquescence des rapports sociaux qui en ont découlé. En a résulté une colère et une tristesse qui ont déclenché l'écriture de ce premier roman. Amateur de Perec et des Angry Young Men (mouvement littéraire des Jeunes gens en colère), il a tenu à donner à cette histoire, non un ton sociologique, mais la forme d'un roman monde alternant les genres avec une énergie folle. La presse anglaise s'est montré dithyrambique et ce roman polyphonique aussi ambitieux qu'emballant a figuré sur toutes les shortlists anglaises des meilleurs livres de 2018. Il vit aujourd'hui à Manchester où il prépare son second roman.

10/2023

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Poésie

Poèmes du revoir américain. & autres séries

Un van posé dans un paysage de l'Iowa, pas loin du Mississipi, au milieu des champs de maïs, des fermes rouges en bois et des routes planes longues, abandonnées. Un regard posé entre les espaces ouverts et immobiles, entre souvenirs et simplicité du réel inépuisable : ouvriers en salopette bleue, gobelets de bière dans le vent, journaux roulés, des images. Les couleurs, presque un assoupissement, une torpeur éblouie. Ces Poèmes du revoir américain, faits de notations précises, immédiates, mais livrées rétrospectivement, accompagnent le déploiement de l'espace qui se glisse dans l'ouverture du paysage, en lente décantation, dans la sensualité du corps et des couleurs. Poème féminin aussi, poème ralenti du corps féminin, en douces bascules silencieuses. Poème photographique, qui glisse sur les reflets, les scintillements de masses noires et lumineuses. Toutes ces choses arrêtées dans leur mouvement, des planches, des gamates, des sacs de ciment, des jerricanes, toute cette réalité au travail, ces objets aussi concrets que nous, aussi présents que nous. Nous sommes des "sacs tassés dans l'espace de la respiration" , hommes dans le "paysage en plaque d'aluminium" : des carrés sur fond blanc. Soudain tout est dur, tout fait surface, les silhouettes d'hommes et de femmes croisées dans les aéroports et les supermarchés. En dérive dans ces lieux collectifs aux identités perdues. "Ici ou là quelqu'un pousse la même chose vers quelque part" dit Emmanuel Laugier, dans un geste entre extrême intimité et dissolution sensible dans le flou d'un réel qui s'efface, et dont nous devons nous efforcer de réaffirmer le contour, la couleur et la sensation, dans le poème. Dans la vibration fragile et nue du poème.

06/2021

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Littérature française

Vivants

J'apprends à mon père à écrire son nom. Il tient bien le stylo entre ses trois doigts, il ne tremble pas. Est-il épaté ou troublé d'écrire pour la première fois de sa vie, à trente-six ans ? Mon père est de cette génération qu'on a fait venir en France après la Seconde Guerre mondiale, pour reconstruire ce que les Américains et les Allemands avaient bombardé. Que de temps perdu, depuis les années qu'il est là. On aurait pu proposer aux ouvriers algériens des cours du soir, leur montrer ainsi un peu d'estime. Ils devraient tous savoir lire et écrire. Mon père sourit, ses yeux brillent. Il est là, surpris, ému, parce qu'il voit bien que ce n'est pas si difficile que ça de se servir d'un stylo. A côté de lui, j'entends sa respiration, son souffle. A quoi pense-t-il ce soir dans notre baraque ? Se dit-il qu'analphabète, il est une proie facile pour ses employeurs, un animal en captivité ? La colère monte en moi. Vivants est le sixième roman de Mehdi Charef, qui a notamment publié Le Thé au harem d'Archi Ahmed (1983) et réalisé onze films. Entre souvenirs d'une Algérie qui s'éloigne et expériences d'une France pas toujours accueillante, dans une cité de transit où le provisoire s'éternise, des enfants, des femmes et des hommes fêtent des naissances et des mariages, s'équipent en télévisions et en machines à laver, découvrent la contraception et les ambulances, rient, pleurent, s'organisent, s'entraident... et vivent.

08/2020

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Littérature étrangère

Skinheads

Trois générations d'une même famille, trois hommes issus du milieu prolétaire britannique. Terry English, skinhead propriétaire d'une petite société de taxis, n'est pas sûr d'être encore vivant pour ses cinquante ans, mais garde malgré tout sa joie de vivre grâce au ska et à sa jolie assistante Angie. Il décide de s'investir corps et âme dans la réouverture de l'Union Jack Club. Nutty Ray, punk, employé par Terry, lutte pour contrôler sa haine de la société et n'a qu'un seul plaisir : passer son temps libre à provoquer les flics de Chelsea. Et enfin Lol, quinze ans, skater punk adolescent à la recherche de lui-même.À travers ces trois personnages, John King va revenir sur l'apparition de la culture skin, une culture prolétaire qui s'enracine d'abord dans la musique, comme toujours en Angleterre, et une musique de pauvres, le reggae qui va s'épanouir dans le ska des années 1970, en rupture avec l'époque, alors hippie. Mais qui s'accomplit aussi dans l'amour de la sape, de la bière, et du pays. Il rend un remarquable hommage au mouvement culturel britannique des années 1960, mouvement complexe, souvent caricaturé et finalement incompris, qui a déchaîné une peur sociale et symbolique encore plus forte que le punk, décuplée par son essence radicalement et ostensiblement prolétaire. Un écrivain remarquable au meilleur de son talentL'arrivée d'un grand dans le catalogue du Diable.« Au même titre que l'écossais Irvine Welsh, et bien plus que Nick Hornby, King est l'écrivain du football et de la classe ouvriere anglaise. »Hubert Artus, DonQuiFoot (Éditions DonQuichotte, mai 2011)

05/2012

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Romans de terroir

Les Haies de la misère

Julien Bartoli, journaliste au sein d'un grand quotidien parisien, enquête sur les mouvements paysans. En cet été 1907, la campagne rejoindra-t-elle les ouvriers, risquant ainsi de bousculer le pouvoir en place ? Logé dans une petite station thermale, au coeur d'un pittoresque bocage, il rencontre les grands propriétaires, les fermiers généraux, les métayers, les syndiqués, les meneurs. Mais, à force d'interroger les paysans, il se rend compte du malheur qui frappe la région : sur la terrasse d'un grand café, il entend ainsi parler de l'épouvantable sort qui semble s'acharner sur les petites filles. Julien a un mauvais pressentiment. Antoine, un jeune garçon, le suit sans cesse et sa rencontre avec la belle mais étrange Garance accroît son inquiétude. Le reportage terminé, il s'apprête cependant à regagner Paris. Mais voilà qu'Antoine l'appelle au secours contre l'Ogre, celui qui lui a pris son amie Valentine. Garance, et même le curé, insistent pour qu'il reste, car seul un homme comme lui pourra démasquer et anéantir l'Ogre. Dès lors, Julien arpente la campagne en motocyclette. Sa présence effraie et ses questions dérangent au point que des hommes tentent de le noyer dans un étang. Il doit faire face aux dangers, mais aussi aux horreurs qu'il découvre peu à peu. La vérité viendra des femmes et Julien traquera l'Ogre, poussant aux limites extrêmes sa propre personnalité. Grâce à la détermination d'un homme, à la volonté d'un enfant, à l'aura d'une femme et à la solidarité des familles paysannes, la paix renaîtra.

01/2012

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Littérature française

Rien de mon visage

Dans une maison de maître isolée du côté du plateau de Valensole, en Haute-Provence, Suzanne Moisson passe une vie discrètement non conventionnelle. Une vie romanesque. Elle est née en 1899 et morte en 1991. Ni châtelaine ni paysanne, résolument libre et insaisissable, elle a connu deux guerres et deux maris : un pianiste suisse et un agriculteur, elle était veuve du premier ; a divorcé du second. Elle n'a pas eu d'enfants. Son père, chef de la Maison Dorée, grand restaurant parisien cité dans les romans de Proust et de Zola, lui avait légué des terres arides et des rêves de luxe. Elle a passé la majeure partie de sa vie dans sa propriété, à cultiver de la lavande et fabriquer du miel avec ses deux ouvriers agricoles ; ils avaient formé une étrange famille. On disait d'elle : "elle est spéciale", "extravagante, cocasse, inoubliable", "tellement chic", "un phénomène"... Pourtant, rien n'a subsisté d'elle après sa mort : pas d'héritiers, pas de papiers personnels. Pas de mémoire. Seulement la possibilité d'un roman. Aujourd'hui, on ne saurait plus rien de Suzanne Moisson si Claire Moyrand n'avait pas fouillé les souvenirs, fragiles, de ceux qui ont croisé cette femme et n'ont pu l'oublier. On découvre la personnalité forte d'une femme libre et attachante, d'une élégance folle. Et d'une trame réelle naît un roman bouleversant qu'on ne lâche pas. Outre le geste magnifique de réinventer Suzanne Moisson, Rien de mon visage est un roman subtil qui dresse des portraits saisissants, tendres, sur fond de grande histoire.

03/2012

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Littérature française

Votre vie m'intéresse. 2ème édition

" Godeau fait tenir en 8 ou 10 lignes ineffables ce que les analystes chevronnés de L'Express ou de L'Observateur ou du Monde n'atteignent, et pas toujours, qu'en 3 ou 4 colonnes... S'il avait été grand reporter, il serait mondialement connu... " Georges Mounin (La Quinzaine Littéraire). Votre vie m'intéresse n'est pas seulement le détournement malicieux d'un slogan publicitaire connu. Ce titre traduit très exactement le projet - pour ne pas dire l'" art " - poétique de G.-L. Godeau. Sa poésie est de plain pied avec " les gens ", ouvriers et paysans, employés et ingénieurs, dans leur travail, leurs loisirs, la tragédie quotidienne ou la comédie absurde de l'existence. Il parle avec eux, parle d'eux, dans des poèmes en prose, construits avec une grande exigence d'écriture. Les choses vues, vécues, existent alors comme des choses écrites : chez G.-L. Godeau, l'œil écrit. Beaucoup d'écrivains se sont engagés aux côtés du peuple : trop souvent, ils sont restés à côté. Et le peuple n'a pas rencontré la poésie, ne s'y est pas reconnu. Sauf, peut-être, dans des poèmes de Hugo, Prévert ou des chansons d'Aragon. A ces exceptions, il faut aujourd'hui ajouter Godeau : " les petits voyous ", " Jean Renaud ", " la fille du mareyeur ", " Louise ", " le chien de chantier ", " l'enfant berbère "... sont nos voisins, nos amis, nos familiers. C'est nous. " Rien n'est important, sauf les quelques vrais textes qui resteront après ce grand remue-ménage ", avoue l'auteur. Ce livre-bilan fait le ménage dans 25 ans d'écriture, nous offre quelques dizaines de " vrais textes ". Pourquoi attendre, pour lire Godeau ?

04/2000

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Beaux arts

Diego et Frida

Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : " Ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe. " Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le " génie " des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d' " ogre " et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique - le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi. Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art. Etrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl.

09/1995

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Philosophie

Journal hédoniste. Tome 1, Le désir d'être un volcan

Les pauvres peuvent-ils être libertins ? Quelles leçons sur les hommes un chat peut-il donner ? Dans quelles circonstances Socrate va-t-il à l'abattoir ? Que disent les prostituées aux philosophes ? Quid de la pourriture de l'œuvre en soi ? Quelles relations entre stupre et stupeur ? Quelle âme ont les pousse-pieds lisboètes ? Comment vivre au pied d'un volcan ? Mondrian aide-t-il à comprendre Venise ? Qui préférer : Eve, Pénélope, Carmen ou Marie ? Y a-t-il une date pour le suicide d'un nietzschéen ? Que serait une philosophie du panache ? Où peut-on légalement brûler des ouvriers ? Dans quelle ville est la tombe du prince des dandys ? Que peut-on écrire du corps de son père ? En quelle compagnie Maître Kant erre ? Y a-t-il une raison moléculaire ? Qu'est-ce que le syndrome de Gênes ? Quelles mythologies comparées pour l'eau ou le pétrus ? De quelle façon peut-on fixer des vertiges ? Quel écrivain désirait être un volcan ? Comment sculpter de l'énergie ? Faut-il remplir les cercueils de livres ? Une érection peut-elle être un auxiliaire de connaissance ? Don Juan a-t-il trouvé son inspiration capitale dans les arènes ? Que veulent les femmes ? Le libertinage est-il toujours de droite ? Qui a écrit Ainsi parlait Tarass Boulba ? Madame Claude a-t-elle lu Baudelaire ? Où peut-on visiter le cimetière des plaisirs ? Comment peut-on aimer Diogène et De Gaulle ? Pourquoi les pessimistes sont-ils des poseurs ? A quoi ressemble l'odor di femmina ? Sur tous ces sujets, Michel Onfray apporte ses réponses qui sont autant de chapitres de ce livre qui peut, et doit, être lu comme un journal hédoniste.

02/1998

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Littérature française

Outrage

Fabien, ingénieur du son, a un père qui meurt souvent mais ne cesse jamais de vivre. Il veut composer une musique pour lui, la dernière, avec les sons du monde qu'il recueille en tendant son micro là où on ne l'attend pas. Son enfance le hante. Deux séries d'images n'en finissent pas de réapparaître. La première, liée au père, un cheminot, résonne de fer, de sang et de sueur. C'est l'univers fascinant des trains, de la vie ouvrière qui ne l'anime plus et dont il a la nostalgie. La seconde, tournant autour d'un vaste champ d'épandage au bord de la Loire, près de Nantes, concentre séduction et menace : sur les tas d'ordures rôde un jeune gitan à la peau cuivrée. Sa présence, chaude et charnelle, marque à jamais les goûts sexuels de Fabien. Il dérive aux quatre vents, de la Corse au Brésil, de la Moselle à Vitrolles, au Liban, en Iran, à New York. Séduit par des gens ordinaires ou des êtres en marge, des rejetés, voyous et camés, des prolos, des intérimaires, il découvre, au-delà d'échanges souvent brutaux, une part de dignité et de grandeur. En se mêlant à eux, il dévoile une face cachée du pays réel. Complice de leur douleur de vivre, de leur inadaptation à une société cannibale, il les rejoint furtivement, jusqu'aux confins de la folie. Leur déréliction, il la partage. En la disant, il l'anoblit. Son expérience, sorte de passion laïque, enfonce les enquêtes sociologiques, explore des chemins intimes et secrets. Elle a la force nue de la vérité, la beauté dérangeante d'un cri dans la nuit.

08/2004

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Histoire internationale

Le Japon contemporain

Archipel tard venu dans l'histoire, exigu, morcelé, sujet aux cataclysmes, dont la population a quadruplé depuis le XIXe siècle pour atteindre 1600 habitants par km 2 habitable, terrassé en 1945, le Japon a su jouer de ces contraintes pour devenir un " modèle ". Le cycle qui commence à Hiroshima le 6 août 1945 a fait d'un pays rural, introverti et " féodal " l'une des références économiques et culturelles qui donnent aujourd'hui le ton à la globalisation, et de Tôkyô la mégapole postmoderne par excellence. Ruiné en 1945, le Japon est devenu un géant industriel et commercial, et la première puissance financière du globe, avant que le " miracle " soit mis à mal par la longue crise des années 1990. Mis un temps au ban d'une Asie qu'il avait cru dominer, tenu en tutelle par le vainqueur américain, l'archipel a su finalement recouvrer une formidable puissance diplomatique et militaire. Vingt-quatre spécialistes décryptent ici cette mutation, en passant au crible la vie politique, économique, sociale, religieuse et culturelle, les relations du Japon avec le monde, le rôle du crime organisé et de la police, la place de la classe ouvrière et celle du monde rural, le rôle de l'administration, la vie des communautés locales, la littérature, le cinéma, la culture populaire, télévision, chanson, loisirs, sport et manga, l'éducation, les forces armées. Ils dressent un panorama captivant et donnent les clefs nécessaires à la compréhension des défis qui attendent le cool Japon du début du XXIe siècle à l'heure où la mondialisation et la montée en puissance chinoise inaugurent un nouveau cycle de son histoire.

09/2007