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Newton, Riviera

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Littérature française

Je suis un thriller sentimental

RomanHors office Hiver 2014 Informations génériques Titre : Je suis un thriller sentimental Coll. : FictionAuteur(s) : Emmanuelle Tremblay Editeur : Editions du Boréal Date de MEV : 15 janvier 2014Format : 14 x 21 cm Prix : 21 eurosNombre de pages : 352ISBN : 978-2-7646-2280-3 Contenu du livre Vingt-trois juin 2011. Ce jour-là se joue le destin de cinq personnages. Anthony est un poète de réputation internationale ; Amy enseigne la littérature à Miami ; Caroline est traductrice en Ontario. Les trois sont emportés dans un tango qui met la raison à rude épreuve sur le territoire commun de leurs désirs. Cuisinier mais aussi philosophe à ses heures, George est le témoin du désarroi amoureux et des hasards de l'existence dont il cherche à trouver la clé. Quant à l'inspecteur Wallerstein, il s'acharne à résoudre l'énigme entourant la disparition d'une jeune fille comme s'il y allait de l'avenir de l'humanité. Tous éprouvent des vertiges sur la corde raide des sentiments. Entre les conversations menées dans un sushi bar de Toronto et le drame se déroulant dans un appartement de Hamilton, comment le mensonge étend-il son empire ? De quelle violence l'amour est-il le frisson ? L'auteur Emmanuelle Tremblay est née au Saguenay en 1966. Après avoir fait des études à Montréal et à Mexico, elle enseigne la littérature et collabore au magazine culturel Spirale. En 2006, elle obtient un poste de professeure au Nouveau-Brunswick. Je suis un thriller sentimental est son premier roman. Il a été écrit en 2011 entre Moncton, Montréal et Petite-Rivière-de-l'Ile, un village de la Péninsule acadienne où l'auteur a choisi de vivre. 1

01/2014

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 21

Avec ce tome XXI s'achève la publication des cahiers de Rodez, témoignage d'une traversée dont, de sitôt, les multiples frayages ne cesseront pas de nous questionner. Traversée de ce que l'on est convenu d'appeler l'aliénation, de ses zones sombres, épaisses, poisseuses. Traversée de la religion, conséquence et en même temps cause profonde de l'aliénation, traversée indispensable à sa curation. Traversée de la langue comme de la pensée, entreprise sans nul doute dès la Correspondance avec Jacques Rivière, mais reprise à Rodez dans un contexte extrême et conduisant Antonin Artaud à maîtriser l'une et l'autre. Il évoque à cette époque "la rapplication du langage" à lire aussi comme "la rapplication du français". Et "rapplication" peut s'entendre à la fois comme une nouvelle application du langage à son objet et, au sens argotique, comme la ruée du français revenant en force s'imposer. La maîtrise de la langue ne se situerait-elle pas dans ce fugitif instant où l'un et l'autre sens parviennent à coïncider ? Et l'une des premières fois où elle s'est jouée à Rodez n'a-t-elle pas été cette "tentative anti-grammaticale" contre le chapitre VI de la Traversée du miroir où il fallait appliquer les mots français à une langue adverse, la faire traverser par la langue mère ? Le 25 mai 1946, Antonin Artaud quitte Rodez, d'une certaine façon, en conquérant qui a su vaincre l'ennemi caché, l'ennemi intérieur qui jusqu'alors lui avait dérobé ses mots et sa pensée et l'avait empêché de réellement parler. "Parler c'est ruer des jambes et des bras jusqu'à ce que la terre en éclate". Et il n'en finira pas de ruer pendant le temps qu'il lui reste à vivre libre, à peine deux années.

11/1985

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Loisirs et jeux

Georges N° 39 : Vikings

Georges enfile un casque et s'empare de son bouclier pour vous transporter à l'époque des Vikings ! Grands marins, explorateurs, marchands et guerriers, le peuple viking a navigué et atteint les côtes atlantiques de l'Europe, la Méditerranée, l'Orient et même l'Amérique, 500 ans avant Christophe Colomb. Du VIIe au XIe siècle, ces histoires palpitantes méritent bien un numéro complet ! Matthias Malingrëy signe l'histoire longue ! En voici l'introduction : " A l'âge des Viking, tout au Nord des mers froides, dans la région de Lundrbekkr, se trouvait le petit village de Thorpböth où coulait la rivière Breidbëk. C'est là que vivait Smiör le plus mauvais forgeron du pays. Très réputé pour ses épées tordues, ses haches molles et ses bijoux moches, Smiör ne vendait jamais rien à personne et il était très pauvre... ". L'histoire vraie d'une parenté intrépide avec Erik le rouge qui a découvert le Groenland, et son fils Leifr, qui dix ans plus tard, découvrira l'Amérique ! Cagoule et Lapin vous ont préparé un tuto "Bien réussir sa sortie au musée des Vikings", le tout en deux étapes seulement mais en omettant le plus important... Dans les jeux : un grand banquet avec des objets artisanaux et d'autres anachroniques, une carte des itinéraires de leurs explorations, un viking imposteur à retrouver (celui qui porte un casque à cornes), un labyrinthe habité par des créatures et divinités de la mythologie viking et des navires avec quelques différences... Et pour finir : l'interview d'un constructeur de bateau, la découverte de l'alphabet viking, le futhark, en fabriquant des runes, la recette du pain viking et le mode d'emploi pour se fabriquer une corne à boire en papier mâché !

04/2019

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Sciences historiques

Champdeniers. Petite mémoire

Vous direz Champd'nâ si vous voulez, mais mon vrai nom est Champdeniers. Perchée sur ma motte calcaire que domine ma belle église romane de style poitevin, j'habite au centre des Deux-Sèvres, entre Plaine et Gâtine, vous voyez ? Mes habitants ? Des fermiers, des tuiliers, des tanneurs, des aubergistes, des chapeliers, des orfèvres, des ingé­nieurs ; ne parlons pas des ministres ni des académiciens 1 Le Boeuf-Couronné, un de mes vieux copains, affirme que mes foires de trois jours furent "les plus belles de tout le royaume" ! Si si, c'est ça, c'est sûr ! D'ailleurs, c'est peut-être pour cela que des rois sont passés me voir ... Qui sait ? Mais au fait, connaissez-vous la Vergnaye ? La Coignar­dière ? Mon portail Art nouveau ? Les noms imagés de mes anciennes auberges ? La rivière souterraine qui se cache sous mes pieds ? L'histoire de mes poilus ? Celle de l'école ou encore celle de la poste ? Celle des pompiers ? Celle du singe qui joue de l'aérophone ou celle du train fantôme ? Ce ne sont là, bien sûr, que quelques uns des mille se­crets que je vais vous révéler, et je dois même avouer que le piment de mon histoire se cache ailleurs ... C'est dans les textes et les anecdotes rédigés par mes enfants que vous découvrirez l'authentique, le vrai, cette spontanéité qui régale les sens. A propos, munissez-vous de lunettes bicolores, car, en plus des cartes, photographies et autre chromos, j'ai quelques très vieilles images 3D à vous montrer. "Quel est ton plus grand plaisir" ? La randonnée. Pas trop loin tout de même car à près de mille ans d'âge, ça fatigue ! Seulement des petits tours à Puyraveau, Nuchèze, Saint-Denis, Cours ou Champeaux ... C'est chouette, ces coins-là !

04/2019

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Tourisme France

La côte vendéenne

La Vendée. Eau et terre. Rivière et département. Y vivre et y séjourner, c'est un peu la comprendre déjà, mais elle est si diverse ! Son pourtour occidental, celui-là même qui baigne dans l'eau, mérite qu'on y plonge et qu'on l'explore. Régal de tous les jours pour le photographe, la Vendée littorale décline le spectre de lumière sur des fonds empruntés aux quatre éléments : l'eau des baies, des rivières et des marais partout caresse la pierre, devenue sable à la Plage des Dames et restée rocher sur la Corniche Vendéenne. Toujours, les pointes, Arçay et la Fosse, s'animent et se débattent sous l'effet du vent du large et des tempêtes. Quant au soleil, il enchante et régale : la lumière est ici comme nulle part ailleurs, intense ! Et chaque soir, tombant dans la mer, il éblouit les promeneurs attardés au Vieux Château d'Yeu ou sur la jetée des Sables. Dans ce livre, aux images somptueuses et aux mots choisis, Antoine et Marine Tatin proposent un voyage sans but ni fin, une série d'escales à prolonger pour le plaisir ou à écourter pour naviguer encore le long de la Vendée littorale. Se laisser bercer par la quiétude d'une ruelle ou emporter par le rythme d'une danse, plonger dans la frénésie d'un port ou caboter vers une île, découvrir les vieilles pierres des phares et des villas, s'enthousiasmer pour les grandes compétitions puis savourer les produits de la mer, aller à la rencontre de ses habitants pour qui respirer l'air iodé est vital... Nombreuses sont les occasions sur ces 250 km de côte de goûter au bonheur immaculé auquel étymologiquement la Vendée est associée...

11/2018

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Littérature française

Un homme cruel

C'est l'histoire vraie d'une star tombée dans l'oubli. Un comédien qui fut aussi renommé que Charlie Chaplin ou Rudolf Valentino, un personnage de légende qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques lignes dans les histoires du cinéma. Et pourtant, quelle vie que la sienne ! Né au Japon en 1889, parti très jeune pour l'Amérique, Sessue Hayakawa devient, dès les années 1910, au temps du muet, la première grande star d'origine asiatique de Hollywood. Et l'un de ses plus grands séducteurs. Son charisme, son charme, son regard ont fait fondre de nombreuses comédiennes, provoquant auprès de ses admiratrices des scènes d'hystérie. C'est l'histoire d'un des derniers nababs du cinéma, dont les réceptions fabuleuses dans son château californien firent la une des journaux de l'époque. Jusqu'au jour où le racisme anti-japonais provoque la chute de l'idole et une vertigineuse fuite en avant. Il devient l'homme de tous les voyages et de tous les dangers, des succès tonitruants et des échecs cuisants. L'opium, le jeu, les tentatives d'assassinats, les années folles, la résistance pendant la Seconde guerre mondiale, sans oublier le tournage du mythique Pont de la rivière Kwai, le film aux 7 Oscars, qui fera à nouveau de lui une vedette planétaire en 1957. Un destin aussi extraordinaire ne pouvait connaître qu'une fin sublime, digne d'un film de Kurosawa : qui eut dit qu'après toutes ces péripéties, cette fougue, cette fureur, Sessue Hayakawa se retirerait à 72 ans dans un monastère bouddhiste, très loin des lumières de Hollywood, parmi les statues de pierre et les moines du silence et de la paix ?

09/2016

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Littérature étrangère

Les feuilles d'ombre

"Oui, allez un jour dans les Wicklow, parcourez ces sentiers, ces lieux féeriques, sortis des contes de Grimm et d'Andersen, et pensez à nous, à Christine sans solennité, vierge pédalant à la traîne, à Sarah, svelte papillon, à Jamesy toujours dans sa roue, à Liam en plein envol, magnifique face au temps. Et puis il y avait moi, Sean McMahon. Sans moi, ils n'existeraient pas. Parfois mes enfants me demandent comment c'était d'être jeune. Je réponds des mensonges. Je dis que c'était merveilleux ". Ils étaient cinq amis, dans une petite ville de l'ouest de l'Irlande à la fin des années 1940. Cinq jeunes gens issus d'un milieu privilégié, à qui la vie promettait l'aisance et l'insouciance ; le destin en décidera autrement. Pris dans la ronde des amours incertaines et la tourmente d'un pays hanté par son histoire, il leur faudra apprendre à quitter l'enfance et ses sortilèges. Au centre de cette constellation de coeurs, un fantôme : celui de Christine Kenneally, la mère de Liam, fascinante exilée russe, qui un jour entra dans la rivière et n'en ressortit jamais. Deuxième roman de Desmond Hogan, paru en 1980, Les Feuilles d'ombre est une ode vibrante et mélancolique à l'amitié, à la jeunesse et à ses illusions perdues, traversée d'échos littéraires, de Jules et Jim à Gatsby en passant par Whitman. C'est aussi, et avant tout peut-être, un extraordinaire portrait de l'Irlande, "cause de blessures, tortionnaire de la jeunesse, destructrice ultime de tout ce qui était sensible et enrichi par le soleil, la pluie, le vent", un livre d'une beauté saisissante, qui confirme le génie poétique d'un auteur unique et secret, redécouvert après trente ans de silence.

09/2016

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Littérature française

Appartenir

De la guerre, de la déportation et de la mort de ses proches, Boris, le grand-père de la narratrice, n'a jamais parlé. Autour de lui chacun savait, mais, dans l'appartement du 30, rue de Leningrad, que tout le monde appelait «le 30», le sujet n'était jamais évoqué. Et puis Boris est mort. La jeune femme a vécu un moment au 30, en attendant que l'appartement soit vendu, elle avait vingt ans, et elle a cédé à une bibliothèque les livres en russe et en yiddish de son grand-père. Plus personne ne parlait ces langues dans la famille. Ce n'est que dix ans plus tard, au moment de devenir mère, que s'est imposé à elle le besoin de combler ce vide et de reprendre le récit familial là où il avait été interrompu. Moins pour reconstituer le drame que pour réinventer des vies. Retrouver les rues de Paris autrefois populaires où vivaient Rosa, la soeur de Boris, avec sa fille Lena, déportées en 1942 ; voir ce village lointain d'où son grand-père était parti pour se créer un avenir qu'il espérait meilleur ; entendre couler cette rivière d'Ukraine sur laquelle, enfant, il patinait l'hiver. Comprendre où ils vécurent et furent assassinés. Alors elle cherche, fouille, interroge, voyage, croisant la mort à chaque pas dans son étrange entreprise de rendre la vie à ces spectres. C'est une quête insensée, perdue d'avance, mais fondamentale : celle d'une identité paradoxale qu'il lui faut affirmer. Séverine Werba nous livre une enquête profane, intense, et part à la recherche de l'histoire dont elle procède comme d'elle-même. Elle montre qu'écrire est sans doute la façon la plus poignante de rompre et d'appartenir.

08/2015

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Fantasy

DragonLance : Destinées Tome 1 : Dragons de la trahison

Margaret Weis et Tracy Hickman se replongent dans l'univers inoubliable de Dragonlance, une des sagas les plus vendues, d'après le New York Times. Une nouvelle héroïne, prête à tout pour ramener son père bien-aimé à la vie, se lance dans une quête pour modifier le passé. Destina Rosethorn, comme son nom l'indique, se considère comme une enfant privilégiée du destin. Mais quand son père trouve la mort au cours de la guerre de la Lance, elle voit s'effondrer le monde qu'elle s'était soigneusement bâti. Elle perd non seulement son père bien-aimé, mais aussi l'héritage qu'il lui a laissé : les terres et le château de la famille. Pour voler au secours de son père, elle met au point un plan audacieux : remonter le temps pour empêcher sa mort. Elle doit d'abord mettre la main sur la Machine à remonter le temps que possède le courageux kender Tasslehoff Racle-Pieds. Mais, pour modifier le passé, il lui faudra un autre artefact, le plus puissant et le plus dangereux jamais conçu. La quête de Destina l'emmène du royaume nain de Thorbardin à la cité de Solace, entraînant une succession d'événements désastreux qui menacent de détourner le cours de la rivière du Temps, d'altérer le passé et de changer irrémédiablement l'avenir. " J'adore Dragonlance, Margaret Weis et Tracy Hickman. C'est aussi simple que cela. Leurs livres font partie de mes sagas de fantasy préférées de tous les temps. J'adore leurs histoires et leurs idées, mais, surtout, j'adore leurs personnages. Pourquoi avons-nous l'impression de les connaître ? Ce sont eux qui m'ont poussé à travailler pour D&D et à poursuivre une carrière de showrunner. " Joe Manganiello

02/2023

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Empire

1812, la campagne de Russie

En 1812, Napoléon entreprend une expédition contre la Russie. Son objectif est avant tout d'amener le tsar Alexandre Ier à respecter ses engagements pris à Tilsit quelques années auparavant, en premier lieu le blocus continental. L'Empereur réunit pour cette entreprise la plus formidable armée jamais vue. Fin juin, la Grande Armée traverse le Niémen. Mais la campagne ne se déroule pas comme prévu. Les armées russes se dérobent en refusant de livrer bataille, appliquant à la lettre la tactique de la "terre brûlée" . Ce n'est qu'à une centaine de kilomètres de Moscou, l'ancienne capitale des tsars, que Napoléon tient enfin sa bataille. La Grande Armée occupe Moscou, mais les Russes allument un gigantesque incendie qui détruit les derniers espoirs de Napoléon de terminer honorablement cette guerre pas comme les autres. L'Empereur tente de se frayer un chemin vers les régions intactes de l'Empire russe, mais les troupes ennemies, bien reposées et décidées à résister jusqu'au dernier homme, lui barrent la route à Maloïaroslavets. La Grande Armée se voit alors forcée de battre en retraite poursuivie par l'armée russe et harcelée par les cosaques et les partisans. L'inaction délibérée du feld-maréchal Koutouzov permet toutefois à Napoléon d'atteindre les rives de la Bérézina. Trompant ses adversaires, il réussit à faire passer cette rivière aux survivants, mais le constat est sans appel : fin novembre, la Grande Armée n'existe plus comme force militaire organisée, chacun luttant pour sa propre survie. Cet ouvrage, basé sur une riche documentation aussi bien française que russe, présente une synthèse complète et inédite de ces évènements dramatiques qui constituent une des pages les plus passionnantes et tragiques de l'épopée napoléonienne.

05/2021

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Littérature française

Oeuvres

Ce volume contient, dans un ordre chronologique : tous les grands livres d'Artaud : Correspondance avec Jacques Rivière, L'Ombilic des Limbes, le Pèse-Nerfs, Fragments d'un Journal d'Enfer, L'Art et la Mort, Héliogabale ou l'Anarchiste couronné, Le Théâtre et son Double, Les Cenci, Messages révolutionnaires, Les Tarahumaras, Les Nouvelles Révélations de l'Etre, Artaud le Mômo, Ci-Gît précédé de La Culture indienne, Suppôts et Supplications, Van Gogh le suicidé de la société, Pour en finir avec le jugement de dieu. Un très large choix de scénarios et de textes divers, dont de nombreux introuvables ou inédits : " Dix ans que le langage est parti... ", " Le corps humain ", " Aliéner l'acteur ", " Le théâtre et la science ", " Lettre contre la Cabbale ", " Le visage humain ", " L'histoire vraie de Jésus-christ ", " Paris-Varsovie ", "Pourquoi suis-je malade... ", " Il y a dans la magie... ". Plus de 200 lettres dont certaines inédites. Une abondante iconographie : Élie Lascaux, André Masson, Jean de Bosschère, Balthus, Man Ray... et de très nombreuses reproductions des dessins d'Artaud, de ses manuscrits et de ses cahiers. " Moi je réponds que nous sommes tous en état épouvantable d'hypotension, nous n'avons pas un atome à perdre sans risquer d'en revenir immédiatement au squelette, alors que la vie est une incroyable prolifération, l'atome éclos en pond un autre, lequel en fait immédiatement éclater un autre. Le corps humain est un champ de guerre où il serait bon que nous revenions. C'est maintenant le néant, maintenant la mort, maintenant la putréfaction, maintenant la résurrection. Attendre je ne sais pas quelle apocalypse d'au-delà, l'éclatement de quel au-delà pour se décider à reprendre les choses est une crapuleuse plaisanterie. C'est maintenant qu'il faut reprendre vie. " Artaud, 1946.

09/2004

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Littérature française

L envers de l histoire contemporaine. La comedie humaine

" En 1836, par une belle soirée du mois de septembre, un homme d'environ trente ans restait appuyé au parapet de ce quai d'où l'on peut voir à la fois la Seine en amont de- puis le Jardin des Plantes jusqu'à Notre-Dame, et en aval la vaste perspective de la rivière jusqu'au Louvre. Il n'existe pas deux semblables points de vue dans la capitale des idées. On se trouve comme à la poupe de ce vaisseau devenu gigantesque. On y rêve Paris depuis les Romains jusqu'aux Francs, depuis les Normands jusqu'aux Bourguignons, le Moyen-Age, les Valois, Henri IV et Louis XIV, Napoléon et Louis-Philippe. De là, toutes ces dominations offrent quelques vestiges ou des monuments qui les rappellent au souvenir. Sainte-Geneviève couvre de sa coupole le quartier latin. Derrière vous, s'élève le magnifique chevet de la cathédrale. L'Hôtel-de-Ville vous parle de toutes les révolutions, et l'Hôtel-Dieu de toutes les misères de Paris. Quand vous avez entrevu les splendeurs du Louvre, en faisant deux pas vous pouvez voir les haillons de cet ignoble pan de mai- sons situées entre le quai de la Tournelle et l'Hôtel-Dieu, que les modernes échevins s'occupent en ce moment de faire disparaître. En 1835, ce tableau merveilleux avait un enseignement de plus : entre le Parisien appuyé au parapet et la cathédrale, le Terrain, tel est le vieux nom de ce lieu désert, était encore jonché des ruines de l'archevêché. Lorsque l'on contemple de là tant d'aspects inspirateurs, lorsque l'âme embrasse le passé comme le présent de la ville de Paris, la Religion semble logée là comme pour étendre ses deux mains sur les douleurs de l'une et l'autre rive, aller du faubourg Saint- Antoine au faubourg Saint-Marceau... . ".

02/2023

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Récits de voyage

Jusqu'à la source. Road Trip, Les visages de la Durance

Un road trip le long de la Durance qui permet d'aborder la question du partage de l'eau de façon sérieuse et drôle à la fois Tour à tour sauvage ou domestiquée la Durance prend sa source dans les Hautes-Alpes près de Montgenèvre avant de nourrir le Rhône 323 kilomètres plus au sud près d'Avignon C'est ce qu'expliquent les livres de géographie Mais qu'en disent ses riverains Pour réaliser ce docu-fiction Emmanuelle Piton et Stéphanie Lacombe ont décidé de la remonter à contre-courant jusqu'à sa source donc et de dresser les portraits de ceux qui habitent autour et la font vivre Car elle est l'eau qui nourrit la terre et les hommes fait tourner les turbines des usines hydroélectriques et attire sur les berges des lacs qu'elle alimente touristes et sportifs C'est aussi celle qui sort de son lit pour ravager parfois des quartiers entiers Qu'elle terrifie ou qu'elle fascine tout le monde a quelque chose à en dire&NewLine ; Parmi les rencontres marquantes de ce road trip - Michel la mémoire de Graveson qui connaît par coeur le trajet souterrain de la roubine des Moulins un canal alimenté par la Durance qui serpente sous la ville Il conduit les auteures sur ses traces invisibles le 14 juillet alors qu'une soirée mousse très généreuse en mousse inonde une centaine d'enfants ravis - Henri un sourcier capable de trouver l'emplacement d'une source en Afrique en regardant une simple photo - Alexandre ancien champion de France de kayak freestyle et créateur de l'Outdoormix Festival raconte comment à l'instar de son père il y a trente ans à l'Argentière-la-Bessée il "met des cailloux dans la rivière" et la redessine pour améliorer les spots de sports d'eaux vives

04/2024

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Littérature française

Tangos anisés sur plancher de verres

Quel genre d’auteur suis-je ? Une femme avec un métier d’homme qui vient de passer les quinze dernières années au cœur des fibres et des écailles mortifères puisque spécialisée dans le domaine de l’amiante et du plomb dans le bâtiment. Le fil conducteur entre mon métier et l’écriture c’est bien entendu la construction. À la place du béton, des briques et des pierres j’ai assemblé des ouvrages en empilant les mots dans des domaines imaginaires très différents, trop longtemps réservés à ma seule lecture. Aujourd’hui je me sens prête à les partager, les laisser émerger de leurs terres de solitude pour qu’enfin ils puissent rencontrer leur public. Quel est le point commun entre le tango et l’alcool ? Ils nous font danser tous les deux mais évidemment de manière extrêmement différente. Le premier est l’expression de la sensualité, de l’union entre les corps. Il prend sa source au creux des reins, remonte lentement le long de la colonne vertébrale, vibre dans la poitrine pour finir en plein cœur en y dispersant ses multiples éclats émotionnels. Le chemin du second peut se montrer aussi élégant si la danse initiée reste tout en légèreté. Il commence son mouvement sur le bout de la langue pour descendre délicatement vers le ventre avant de remonter jusqu’au cerveau pour y déposer ses baisers euphoriques. Mais attention si le tempo s’accélère et devient plus brutal avec une consommation conséquente, il montre toute sa puissance en plantant impitoyablement ses échardes dans chaque neurone faisant de votre cervelle une rivière au lit aride qui, quelques heures plus tard, chargée de l’orage de la nuit, vous laissera un goût amer au fond de la gorge et une formidable gueule de bois.

08/2018

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Littérature française

Les Amants de Tonnégrande

Une " Habitation " au bord d'une rivière dans la Guyane dite française à la fin du XVIIIe siècle. Le charme mortel et les pièges de la forêt équatoriale, les Indiens et esclaves " marrons " échappés qui y errent. Les abattis ou défrichements, la canne à sucre, la girofle, le roucou, les grosses tapouilles ou pirogues pontées sur le fleuve, mais aussi l'esclavage, le mal de Siam qu'on n'appelle pas encore fièvre jaune, les drames, drôleries et injustices d'une colonie en train de se construire. Le tout conté dans les Alénioires ingénues (et apocryphes) d'un jeune lieutenant où tour à tour paraissent une jeune fille d'une étonnante beauté héritière de la propriété, un abbé ambigu pur produit du " siècle des Lumières ", un gouverneur à la fois débonnaire et calculateur, un ancien soldat probablement assassin qui exploite un lot de colonisation, un " chasseur de nègres " professionnel et ses dogues. Un esclave métis s'est échappé dans les marais. Un amour impossible se développe entre la jeune fille et le " lieutenant des Isles " commis pour le poursuivre. La mort, la peur, le souvenir, le regret et en fin de tableau l'abandon provisoire de la colonie et la Révolution française. Construit autour d'une histoire vraie et d'une propriété ayant réellement existé et appartenu aux ancêtres de l'auteur (mais aujourd'hui entièrement reconquise par la forêt), ce récit se déroule dans ce qu'à l'époque, pour attirer les colons qui y manquaient cruellement, les brochures officielles décrivaient comme un paradis et appelaient la " France Equinoxiale ". Prix Renaudot 1989 pour Les Comptoirs du Sud, également publié aux Editions du Seuil, Philippe Doumenc aime les histoires étranges où se mêlent exotisme et incertitude des sentiments.

04/2003

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Littérature française

Les plus belles histoires vraies de Noël

Des histoires de Noël, belles, insolites, incroyables (souvent inconnues) ayant pour héros des anonymes, des célébrités contemporaines ou des personnages historiques. Le lecteur est plongé dans une ambiance magique, celle de la plus belle fête de l'année. Durant cette courte parenthèse enchantée, surgissent de belles et incroyables histoires... - 1818. Afin d'attirer du monde dans la petite église d'Obendorf, en Autriche, où il est second pasteur, Josef Mohr écrit "Douce nuit". Il est soutenu par l'instituteur, organiste et compositeur, Franz Gruber. - 1843. Charles Dickens publie le premier de ses livres de Noël qui va devenir une tradition contribuant à faire de Noël, en Angleterre, la principale fête de l'année. - 1742. Au matin de Noël, Mme de la Tournelle se fait déposer dans sa chaise à porteurs au milieu de la Cour des Ministres du château de Versailles. Elle veut attirer l'attention de Louis XV. Et ça marchera puisqu'elle va devenir sa favorite... - 1847. En quelques heures, un inconnu, Placide Coppeau, de Roquemaure, sur les bords du Rhône, écrit "Minuit chrétiens" pour la collégiale. Une cantatrice tombe sur le texte et le donne à Adolphe Adam, célèbre musicien qui a notamment signé le ballet "Gisèle". Il en compose la partition. Création le 24 décembre à Roquemaure. - 1925. La première aventure de Winnie l'Ourson paraît sous la plume d'Alan Alexander Milne le 24 décembre 1925 dans un quotidien britannique avec un tel retentissement que la BBC fait lire le texte le lendemain sur son antenne ! Derrière ce Winnie imaginaire, se cache une émouvante histoire vraie... - 1797. A peine cinq mois après leur rencontre coup de foudre, Walter Scott épouse Charlotte le 24 décembre. - 1898. Louis Renault part réveillonner dans une voiturette de son invention. Ses amis le voyant arriver sont séduits. Il repart avec douze commandes pour le même véhicule ! - 1642. Naissance le 25 décembre d'Isaac Newton. L'enfant est tellement chétif que deux sages-femmes affirment qu'il ne passera pas la journée. Il vivra 85 ans... - 1914. Dans la précipitation la plus totale (elle enfile une robe banale même pas neuve !), Agatha Christie épouse Archibal, son premier mari. - 1959. Le 24 décembre, Joséphine Baker adopte un bébé trouvé un peu plus tôt enroulé dans un chiffon à côté des poubelles de la gare Saint-Lazare. - 1954. Le 24 décembre en début de soirée, une inconnue décidée à devenir chanteuse arrive d'Egypte à Paris sous la neige. C'est Dalida. - 1956. Jean Nohain anime la soirée du réveillon à la RTF en direct. Soudain, le feu se déclare sur le plateau alors qu'il raconte un conte de Noël intitulé "Le briquet"... Tout se terminera bien ! - 1946. Quelques mois avant Noël, Tino Rossi tourne "Destin", un film de Richard Pottier. Au cours des prises de vue, on se rend compte qu'il manque une chanson pour Tino. En vitesse, Raymond Vinci et Henri Martinet écrivent "Petit papa Noël" dont la carrière discographique démarre à Noël. Le début d'un triomphe. Le film, lui, n'est pas passé à la postérité. - 1967. A Paris, réveillé en sursaut, un homme reçoit un coup de poing sur la figure. Son plus merveilleux Noël commence ! - 1985. Un businessman anglais rate son train. Il erre dans une gare jusqu'à ce qu'il soit attiré par un clochard très différent des autres... - 1990. Un gamin de sept ans parcourt trente kilomètres seul pour offrir à sa famille le plus beau des cadeaux.

11/2014

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Russie

Tsars sans empire. Les Romanov en exil, 1919-1992

La dynastie des Romanov n'a pas été anéantie par le massacre du tsar et de la famille impériale en 1918. Après avoir échappé à la révolution, les membres de la famille cadette et rivale de Nicolas II émigrent en France et font tout pour reconquérir le trône. Le chef de cette branche des Wladimirovitch, le Grand-Duc Cyrille, cousin du tsar et premier Romanov à faire allégeance au nouveau pouvoir en février 1917, rallie autour de lui une partie de l'importante émigration blanche et s'autoproclame en 1924 empereur de Russie. Installé en 1925 avec sa famille à Saint-Briac-sur-Mer, il dirige depuis ce petit village breton l'activité de ses partisans en France et dans le monde, rêvant de restaurer le tsarisme en Russie. Un combat perdu d'avance, l'émigration russe étant très largement pénétrée et manipulée par les services secrets soviétiques... Après son décès, son fils le Grand-Duc Vladimir appelle en juin 1941 les Russes blancs à se joindre à la "croisade" contre l'Union soviétique qui vient d'être attaquée par les Allemands, et tente en vain de négocier avec le Reich. Après la Libération, il se réfugie chez Franco et demeure interdit de territoire français jusqu'en 1956 pour "activité proallemande durant l'Occupation". Il foule le sol russe pour la première fois en 1991, au moment où la Russie se désagrège, et meurt l'année suivante, alors que Boris Eltsine envisage de le placer sur le trône d'un pays en plein désarroi. Fort de témoignages d'époque et de nombreuses sources françaises, anglaises, américaines et russes - dont certaines n'ont été déclassifiées que récemment -, l'auteur retrace avec brio l'histoire de la Russie depuis le xix° siècle, décrit les diverses branches des Romanov, retrace leur exil, leur vie quotidienne - à Paris, en Bretagne, sur la Riviera -, les violentes rivalités au sein de l'émigration, et brosse un portrait saisissant du Grand-Duc Vladimir, né en exil, envisagé par les Allemands avant-guerre comme potentiel "tsar d'Ukraine" et promoteur d'une "croisade" aux côtés des nazis contre les bolcheviks. Une histoire passionnante, tragique et romanesque, brillamment racontée par Boris Prassoloff, petit-fils d'un colonel de la garde du tsar et fils de Russes blancs émigrés en 1917.

03/2024

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Beaux arts

Jacqueline Lamba. Peintre rebelle, muse de l'amour fou

Jacqueline Lamba est la jeune femme qui, une nuit de mai 1934, décide d'aller à la rencontre d'André Breton. Avec lui, elle flâne jusqu'aux premières lumières du matin dans un Paris enchanté. Quelques mois plus tard, elle devient sa femme, la mère d'Aube, unique enfant du poète. Breton dédie à Jacqueline ses oeuvres L'Amour fou, L'Air de l'eau, Fata Morgana. Muse de l'écrivain et des photographes surréalistes, Jacqueline Lamba est surtout, et tout d'abord, une artiste d'un talent remarquable et d'une exceptionnelle sensibilité. Dans sa peinture se reflètent le courage et la passion d'une femme scandaleusement belle et rebelle qui a su se révolter contre les valeurs conservatrices de la société, en vivant toute sa vie dans l'art et pour l'art. Elle a été en contact avec les plus grands artistes et intellectuels du XXe siècle : Antonin Artaud, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Max Ernst, Frida Kahlo, Dora Maar, Picasso, Diego Rivera, Jean-Paul Sartre, Trotski et beaucoup d'autres. Elle a vécu à une époque de grande effervescence artistique, littéraire, révolutionnaire. De Paris à New York, du Mexique à la Provence, de Marseille, où elle se réfugie à la villa Air-Bel avec d'autres intellectuels de l'Amérique du nord, où elle a fait plusieurs séjours avec son deuxième mari, le sculpteur américain David Hare. Jacqueline Lamba traverse des lieux et des moments fondamentaux de l'histoire. Protagoniste du passage du surréalisme à l'expressionnisme abstrait américain, son art, comme sa vie, est avant-gardiste, lyrique, provocateur, car comme elle l'écrit dans son Manifeste de peinture, Jacqueline Lamba a toujours vécu et peint "au nom de la liberté et de l'amour" .

05/2010

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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Espagnol apprentissage

Positionnement politique en temps de crise. Sur la réception du fascisme italien en Espagne (1922-1929)

Positionnement politique en temps de crise, Sur la réception du fascisme italien en Espagne 1922-1929. Qu'est-ce que s'orienter en temps de crise ? La question se posait à la sortie de la Première Guerre mondiale, qui déboucha sur des révolutions couronnées par la prise de pouvoir en Russie, étouffées par une réaction violente en Allemagne, en Espagne, en Italie. Dans ce dernier pays naquit un phénomène particulier, le fascisme, comme sortie de crise et réponse aux aspirations socialistes. A ce titre, il fut observé de près par tous les courants de l'opinion européenne. A travers le cas espagnol et l'étude de la réception du fascisme italien à la fin de la période de la Restauration (1876-1923) et notamment sous la dictature du général Primo de Rivera (1923-1930), on peut tirer des enseignements quant aux aspirations de l'orientation politique des divers courants de l'opinion éclairée. Privée de ses derniers restes d'empire colonial en 1898, et à la faveur des capitaux rapatriés à Cuba, l'Espagne tente à la veille de la Grande Guerre de se hisser dans la cour des puissances capitalistes à une époque de concurrence effrénée due à la fermeture des marchés. Comme l'Allemagne, comme l'Italie, exclues de la conquête des colonies, elle réclame un repartage des zones d'influence mondiales. Le système libéral de la Restauration sous lequel elle se trouve offre au peuple moins de garanties politiques et de bénéfices que d'atteintes à ses droits, ce qui le discrédite au même titre que la corruption du système électoral. A pratiquement un siècle de distance, comment ramener autant que faire se peut le regard de l'historien et de l'observateur à la hauteur des événements qui ont suivi la Première Guerre mondiale ?

09/2015

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Littérature française

Gobineau et le gobinisme

A la rencontre de Gobineau : Robert Dreyfus, "Gobineau, qui est-ce ?. " . Bernard Faÿ, Les légendes du comte de Gobineau Abel Bonnard, Gobineau Daniel Halévy, Jacques de Boisjoslin Le romancier : Jean Cocteau, Eloge des Pléiades Alain, Gobineau romanesque Jean Prévost, Le comte de Gobineau et l'amour Le politique et le philosophe : Albert Thibaudet, Tocqueville et Gobineau Ernest-Antoine Seillière, La philosophie religieuse de Gobineau Paul Masson-Oursel, La logique de l'Asie et l'harmonie inter-humaine selon Gobineau Jean Louverné, Gobineau sinologue Gobineau et le gobinisme : Hermann Keyserling, Réflexions sur Gobineau Elie Faure, Destin de Gobineau Clément Serpeille de Gobineau, Le gobinisme et la politique moderne Warren C. Kincaid, L'influence de l'oeuvre scientifique du comte de Gobineau en Amérique et en Scandinavie Textes : Arthur de Gobineau, Notes inédites - Le Village de Saint-Georges - Lettres à Marie Dragoumis - Lettre à dom Pedro II, empereur du Brésil Clément Serpeille de Gobineau, Gobineau et le mouvement gobiniste (Bibliographie) Léon Trotsky, Qu'est-ce que le national-socialisme ? Jean Giraudoux, Combat avec l'Ange (II) L'air du mois : Pierre Drieu la Rochelle, Une semaine à Berlin Jean Guérin, Stavisky Pierre Abraham, Dures extrémités Denis Saurat, Le monstre du Loch Ness et Hitler Georges Rotvand, Fait divers espagnol Jean Vaudal, Lectures René Daumal, Les Ballets Joos Boris de Schloezer, Prodiges musicaux Georgette Camille, Marianne Oswald Denis Marion, Une femme qu'a le coeur trop petit Antonin Artaud, Métro au Studio des Champs-Elysées Eugène Dabit, La loi de lynch aux Agriculteurs - Madame Bovary au Ciné-Opéra Denis Marion, Les Aventures du Roi Pausole, de Granowsky André Lhote, Amédée de La Patelière au Salon d'Automne Roger Brielle, Dessins de Pascin à la Galerie Krogh Pierre Abraham, J'efface tout et je recommence Charles-Albert Cingria, Navigation fluviale L. Rivier, Dictature Henri Pourrat, Janvier

04/1991

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Critique littéraire

L'esprit NRF

1908-1940 : un des "âges d'or" de notre littérature. La Nouvelle Revue Française en offre le meilleur miroir. Mais elle fut bien plus que cela. Aucune revue, jamais et nulle part, n'a rempli dans la vie des lettres un rôle comparable. Fondée par cinq amis de trente-cinq à quarante ans groupés autour d'André Gide, elle sut, après la première guerre mondiale, trouver un second souffle avec Jacques Rivière et achever d'établir sa suprématie avec Gaston Gallimard et Jean Paulhan. Elle attira, encouragea, révéla, suscita la presque totalité des talents de son époque. Tous ces auteurs, dont notre mémoire conserve les noms, se retrouvent dans ses sommaires. Les gens de La N.R.F. , ceux qui la firent, ont été des agents de recrutement en continuel service actif. La liste de leurs échecs tiendrait sur une seule ligne. La N.R.F. eut toujours le souci d'apparaître comme un espace de liberté et un lieu de rencontre. Dans l'ensemble, elle y parvint. Mais elle fut par là-même un lieu d'affrontement. Les fêtes qu'elle donna en l'honneur de l'intelligence et, avant tout, d'une intelligence française n'exclurent pas les rixes entre les invités. Dans ses choix, elle eut souvent raison. Deux erreurs magistrales évitent néanmoins de croire à son infaillibilité. Sa surprenante diversité aurait dû compromettre son unité. Et pourtant, aux dires de ses amis comme de ses ennemis, l'esprit N.R.F. a existé. Un demi-siècle après, le lecteur devrait le retrouver aussi vivant et présent qu'à sa naissance. Notre actualité, il est vrai, rend proches les débats qui, de sa création à la guerre, l'animeront et l'agiteront. Existe-t-il une théorie du roman ? Quel doit être le rapport entre intellectuel et politique ? Pour quel public doit-on écrire ? A l'époque de la primauté de l'écrit, cette revue proposera le plus passionnant des appareils critiques, qui permet de vivre au présent un grand moment d'histoire.

06/1990

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Petits classiques parascolaire

Contes et nouvelles. Dossier thématique Enfances volées

Sept nouvelles réalistes dans lesquelles Maupassant relate, avec une parfaite maîtrise du genre, des destins singuliers de femmes et d'enfants. Dans une édition enrichie de compléments pédagogiques, en lien avec le thème " La fiction pour interroger le réel " du programme de français en 4e. Les nouvelles - " Le papa de Simon " Simon, élevé par sa mère, est harcelé par ses camarades d'école parce qu'il ne connaît pas son père. - " Aux champs " Une jeune femme riche propose à un couple de paysans d'adopter un de leurs enfants en échange d'une rente mensuelle. - " L'enfant " Le soir de son mariage, un homme est appelé au chevet d'une ancienne maîtresse mourante qui lui confie leur enfant nouveau-né, dont il ignorait l'existence. - " L'abandonné " Une femme décide d'aller avec son ancien amant rendre visite à leur fils, qu'ils ont abandonné quarante ans plus tôt à une famille de paysans. - " Mademoiselle Perle " A Gaston venu fêter les rois chez les Chantal, M. Chantal entreprend de raconter l'histoire de mademoiselle Perle et de révéler l'amour secret qui les lie. - " La parure " Pour se rendre à une soirée, Mathilde Loisel, épouse d'un modeste commis, emprunte à une de ses amies une rivière de diamants. Mais elle perd le bijou... - " La dot " Jeanne Cordier est amoureuse de Simon Lebrument, un jeune notaire. Après leur mariage, Simon emmène Jeanne à Paris, avec sa dot. Les compléments pédagogiques - Des repères sur le contexte des nouvelles - Des notes qui éclairent la lecture - Des questionnaires accessibles - Les définitions des notions clés - Des visuels en couleurs Le dossier thématique : " Enfances volées " Pour comprendre, à travers des exemplaires littéraires et artistiques, comment l'abandon, la misère ou l'exil peuvent abîmer l'enfance. Un dossier structuré en trois sections. Dans chacune, des documents (textes et iconographies) introduits et associés à des mini-questionnaires. Pour l'enseignant Sur www. editions-hatier. fr, dans la fiche article de l'ouvrage, un guide pédagogique en accès gratuit réservé.

04/2019

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Littérature française

Hémoglobine

Ce livre est détonant... Des corps éventrés, des crânes qui explosent, des consciences qui étouffent, des âmes qui gémissent. Un concert d'aventures et une étonnante mutilation, ressemblant fort à l'autodestruction sociétale que l'on devine. A travers cette chirurgie ambulatoire, la violence est banalisée. Notre héros tire son épingle du jeu en faisant miroiter tous les ersatz d'une réussite sociale frelatée. Dans la bande où la loi du Talion est une devise incontournable, Aldin, le boss insatiable, se nourrira de cette violence anthropophage pour asseoir son autorité tout au long des chapitres, qui font figure de coupe-gorges. Enfant perdu de la drogue pour lequel le fétichisme de l'argent va de paire avec l'apologie de la violence, ce personnage central miné par un destin fracassant qui le hante symbolise une large frange de cette jeunesse antillaise en perdition, sans repères, déstructurée par une société moribonde et en panne. Le chômage endémique, la crise identitaire, l'imposture politique, la cherté de la vie et l'obscurantisme intellectuel... Ces thématiques resurgissent au détour des pages comme des bouffées délirantes, colorant l'oeuvre nébuleuse d'une épaisse couche noirâtre. Au détour d'un réalisme cru, l'écriture finement ciselée vient toutefois dessiner les pastels d'un romantisme douceâtre. Magie de l'amour, on oublie soudain que la Martinique est une plaque tournante de la drogue pour les cartels colombiens, et l'esprit s'envole dans l'alizé des rêves... Jean-Pierre Octavius est un auteur antillais né à Rivière-Pilote, en Martinique. Romancier, essayiste, journaliste indépendant, c'est avec un regard lucide empreint d'une sensibilité à fleur de peau qu'il nous dépeint ici un pays en butte à la réalité de la drogue. La violence, les cambriolages ou encore les équipées sauvages y sont passés au peigne fin à travers le prisme d'une émotion romanesque d'une grande densité psychologique.

10/2020

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Littérature française

La petite femelle

Qui se souvient de Pauline Dubuisson ? Elle fut célèbre dans les années 1950 pour avoir assassiné son amant et son procès très médiatisé inspira, entre autres, Georges Clouzot qui, dans La Vérité, offrit à Brigitte Bardot un de ses plus beaux rôles. Une des répliques de ce film ("Je suis une petite femelle et il faut me laisser faire ce que j'ai envie") donne d'ailleurs son titre au roman de Philippe Jaenada. Qui est donc cette Pauline Dubuisson dont la France entière réclame la tête en ce mois d'octobre 1953 ? Une femme froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui, jeune fille, a couché avec les Allemands et a été tondue à la Libération ? Qui, plus tard, a usé de ses charmes pour voler les vieux messieurs ? Et qui, enfin, ivre de jalousie, a tué de sang-froid un jeune homme de bonne famille ? Ou est-ce, bien au contraire, une jeune femme libre dans sa tête et dans son corps que les circonstances et les soubresauts de l'Histoire ont broyée sans pitié ? Une aventurière qui revendique son émancipation et interroge avant l'heure la place des femmes dans une société haineuse ? Que Pauline soit coupable, Philippe Jaenada n'en disconvient pas, mais il cherche à comprendre pourquoi personne n'a jamais voulu écouter ce que Pauline avait à dire, elle qui, durant tout cette horrible affaire, n'a jamais menti. Ce roman est le récit de la quête interminable, quasi obsessionnelle, que Philippe Jaenada a menée pour révéler la vérité la plus intime de cette femme. Mais il retrace aussi la manière dont ce travail exténuant a modifié sa propre vie. Il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Chez Philippe Jaenada, l'oeuvre est indissociable de la vie de l'écrivain, comme la truite est indissociable de la rivière. C'est le propre des véritables artistes. Et cerise sur le gâteau, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, Philippe Jaenada est toujours aussi drôle.

08/2015

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 22

Le 26 mai 1946 c'est, pour Antonin Artaud, le premier jour de la liberté retrouvée, liberté totale, il faut le proclamer contre toutes les fausses légendes qui ne cessent de prospérer. Il a enfin échappé à cet espace restreint et confiné des asiles où il avait été enfermé durant neuf années et il est libre de sortir et de rentrer aux heures qui lui conviennent, libre d'aller où il veut, de recevoir qui lui plaît. Des jeunes gens viennent le voir à Ivry, lui manifestent leur admiration et qu'ils attendent beaucoup de lui. Il se sent sollicité et sait qu'il a quelque chose d'essentiel à transmettre. Aussi, dès les premiers moments de son retour, forme-t-il le projet de s'expliquer au cours d'une conférence qu'il se montre, à plusieurs reprises, préoccupé d'organiser. Une autre sorte de contact avec le public va lui être offerte par la proposition, aussitôt acceptée, qui lui est alors faite de publier ses Ouvres complètes. Son abominable expérience ne pouvant avoir été vécue en vain, il décide de mêler à ses oeuvres anciennes des textes récents qui porteront témoignage du travail accompli ces trois dernières années. Cela l'amène à reprendre, sous un tout autre éclairage, les lettres et adresses dont, jadis, en 1925, il avait été responsable dans la Révolution surréaliste. Ce retour sur son passé, à cette période de sa vie, ne laisse pas d'être remarquable : une trajectoire parfaite est dessinée qui s'achève dans la maîtrise enfin conquise d'une langue que, dans la Correspondance avec Jacques Rivière, il accusait de toujours lui manquer. Elle lui permet toutes les audaces, celle qu'à présent il s'est gagnée et qu'il manie avec une allégresse certaine ; sa pensée n'y rencontre plus ni barrières ni chausse-trapes, elle est sienne entièrement : "Car aucun poète n'a jamais rien à apprendre d'un poète autre que lui. / Il faut faire le vide quand on écrit".

10/1986

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Romans historiques

La belle meunière de Grattedos

Une saga qui court de 1744 à 1844, parmi d'importants temps forts de l'histoire : l'Ancien Régime, la Révolution, le Premier Empire, la Restauration et la Monarchie de Juillet. Une héroïne, Isabelle, qui allègrement traverse pratiquement ce siècle en affichant, sans cesse, une forte volonté, un caractère à la fois bien trempé et conciliant. La famille, le service des autres, le respect, la liberté et la fraternité tiennent une grande place dans sa longue existence. Et puis, il y a l'Amour, nous devrions dire les amours, celui impossible du jeune Toineau, celui équilibré et prolifique de Jacques, celui des vieux jours en compagnie d'Onésime. Derrière les êtres qui s'animent, principalement les Pacot et les Nancourt, toute une vie rurale s'affiche avec ses pratiques, ses us et ses coutumes, son repli sur des habitudes communautaires ou, au contraire, sur l'ouverture au progrès, sur ses métiers, du simple journalier au riche laboureur et au notable, du marchand ou de l'artisan au notaire, du modeste charbonnier au peintre en faïence. Bien sûr, le cadre se découpe sur un village florissant et rayonnant par sa faïencerie et ses foires, en l'occurrence celui de l'auteur : Aprey, nais principalement sur un de ses sites, toujours existant mais fortement transformé : le moulin de Grattedos, sur la rivière Vingeanne. Lui aussi connut bien des vicissitudes au cours d'une centaine d'années qui le conduisirent du terrier seigneurial et des " banalités " au XVIIIe siècle à la propriété privée ou communale, qu'affiche le cadastre de 1838 en traits colorés. Comme un clin d'oeil, au cours de l'épisode de Waterloo, l'auteur fait réapparaître le héros d'un de ses précédents romans, Mémoires d'un juste, en la personne d'Henri Balaguère, qui-connut, si l'on veut bien s'en rappeler, une très longue vie au service de la juste cause.

06/2017

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Littérature étrangère

Poèmes d'amour désespéré

Lorsqu'on lit la poésie de Silvina, on se promène dans un jardin circulaire qui fut celui de son enfance ; c'est le soir, avec ses flammes qui survolent et ses parfums mêlés qui montent de la terre ; c'est l'amour et la mélancolie ; c'est la rivière et ses timbres ; ce sont les couleurs qui s'y reflètent, s'y répètent à peine altérées ; c'est le silence de la sieste et ses murmures ; c'est une transparence palpable, tiède, sensuelle, matière des rumeurs, de l'air, des ombres. Et en réalité on ne lit pas ; le lecteur déambule près de ses songes, comme si le texte, dont il entreprit la lecture, l'avait invité à laisser le livre de côté et à se perdre dans les sentiers d'une lumière intime, où les fleurs, le lierre, les plantes, les arbres, poussent et s'entrelacent à leur guise. Nul n'organise cette nature enchantée, où les mystères s'exhalent des miroirs, guidés à peine par un regard passionné. Ce regard est aussi visionnaire. Borges nous le rappelle dans son introduction : Il y a chez Silvina une vertu qu'on attribue communément aux Anciens ou aux peuples d'Orient, et non à nos contemporains. C'est la clairvoyance ; plus d'une fois et non sans un début d'appréhension, je l'ai sentie en elle. Elle nous voit comme si nous étions en cristal, elle nous voit et nous pardonne. Essayer de la tromper est inutile. Elle et son époux, Adolfo Bioy Casares, furent des amis très proches de Borges, chacun de différente manière et, à ce trio qui s'échangeait des textes, récitait à tour de rôle des poèmes et écrivait de concert des livres, on pourrait ajouter, non seulement Wilcock, le poète de toutes les langues, mais encore Macedonio Fernandez qui, outre l'humour, partage avec Silvina cette façon incroyable d'investir soi-même leur délirante création.

01/1997

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Correspondance

Titien, la nymphe et le berger

John Quelques-uns des livres que j'ai écrits portent sur la peinture et les artistes. Ces ouvrages doivent beaucoup à certains philosophes et historiens de l'art - à Wölfflin, Antal, Max Raphael, Klingender, Ortega y Gasset, Hauser, Berenson, Friedländer, Walter Benjamin et d'autres. Or je ne suis pas historien de l'art. Je suis trop impatient pour cela, je vis trop dans le présent. Quand je veux me rapprocher d'oeuvres d'art du passé, j'en fais des croquis. (Comme j'ai fait des croquis à partir des peintures de Titien.) Il s'agit cependant d'une approche gestuelle, non pas historique. En dessinant, on essaie de toucher, ne serait-ce qu'un instant - comme des enfants qui jouent au loup -, la vision du maître. Katya Une rivière peinte par Courbet, pour peu qu'elle contienne quelque chose de mon expérience de l'écoulement ou de l'humidité, vivait plus intensément et plus éternellement que je ne pourrais jamais le faire. Elle me dépassait ; et m'aspirait dans l'universel. Un prélude de Bach, s'il empruntait les mêmes sentiers qu'avait pu suivre l'une de mes rêveries, surpassait celle-ci en solidité et en relief - et lui faisait la grâce de lui prêter ces qualités après coup. [... ] Et je me suis mise à traquer tout autour de moi les promesses de cette consistance magique, à la fois permanente et éphémère, inimitable et universelle, toujours à l'affût de cette solidité soudaine, de cette brutale incarnation qu'on appelle le sens. [... ] Quand je suis allée visiter l'exposition Titien à Venise en 1990, j'ai imaginé le peintre venir en personne à ma rencontre, et je me suis vue étalée avec le pigment sur une portion de toile. J'ai voulu faire dériver de cette rencontre un dialogue avec John : lui qui m'avait soufflé comment la vie accueille l'art, lui qui savait avec moi que tout nous échappe encore.

02/2022

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Régionalisme

Bellecombe-en-Bauges. Une terre et des hommes

Quelle était verte ma vallée ! Et comme ils étaient doux les rayons du soleil quand ils chauffaient nos toits de tavaillons ou bien quand ils dardaient nos faîtières en chaume ! A Bellecombe, les jours anciens coulaient comme la rivière assoupie qui serpente au milieu des prés rieurs. Car Bellecombe dans les Bauges, tout comme le visage enfin apaisé d'un enfant après la colère, dessine pour nous le sourire énigmatique de la Paix ! Dans nos souvenirs bibliques, Bellecombe évoque " le pays où coulent le lait et le miel ". Ici, on se plairait à imaginer le séjour de Virgile, posant là enfin son havresac de poésie et s'écriant : " J'ai trouvé ! ". Trop heureux seraient les agriculteurs S'ils connaissaient leur bonheur. Ces vers de la poésie antique, nos modernes édiles pourraient, sans honte aucune, s'en inspirer en gravant ces lignes sublimes au fronton du temple communal. Oui ! C'est vrai ! D'ailleurs tous les voyageurs l'ont écrit : en 1834, les auteurs du fameux Dictionnaire des Etats de Savoie n'hésitent pas à nous livrer une description détaillée du jardin d'Eden - " blé, orge, avoine, légumes, pommes de terre, tout y pousse à foison ". Même les troupes de chasseurs alpins déposent ici les armes : " Nous voici devant une vallée profonde, très boisée, qui s'étend tout au-dessous de nous. Elle se termine par un bassin d'eau étincelante, encadrée de monts superbes : nous voici aux dernières extrémités du lac d'Annecy. " Ce doux pays, l'abbé François Gex, pour l'éternité, l'a béni : " Une Normandie suisse ! - C'est le pays d'Auge ! ". La commune de Bellecombe-en-Bauges abrite donc un village centre aux maisons resserrées autour de son clocher : ce chef-lieu est entouré de quatorze villages répartis sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Tout est dit en majesté par Françoise Dantzer. Tout est écrit dans ce beau livre.

06/2010