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Gaëlle Daanen

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Sciences historiques

Les présidents et la guerre. 1958-2017

Depuis 1958, ils sont sept hommes à avoir porté le titre prestigieux de chef des armées. Tous ont porté l'uniforme à un moment ou l'autre de leur vie. Cinq d'entre eux ont fait la guerre. Un seul, Charles de Gaulle a combattu et commandé au feu à deux reprises. Trois ont été des civils mobilisés ou engagés volontaire durant la seconde guerre mondiale : Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. Un seul a fait la guerre d'Algérie, Jacques Chirac. Enfin, les benjamins de cette petite cohorte, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont fait tous les deux un service militaire de douze mois. Dans l'examen clinique de la relation des présidents à l'armée, aux opérations militaires et aux guerres, Pierre Servent serre au plus près ce qui a pu façonner leur histoire, leur identité et leur psychologie dans leurs années de jeunesse et de formation et montre ensuite en quoi cette matrice offre des clés de compréhension de leurs décisions comme chef des armées. Un constat s'impose : à l'exception de Georges Pompidou, tous les présidents de la République ont enfilé la tenue de combat avec une délectation certaine. Ce livre explore également une face occultée dans nos sociétés convaincues jusqu'il y a peu que le phénomène guerre avait disparu : le positionnement très particulier et très efficace qu'occupent les grands chefs militaires français à l'articulation du politique et du militaire. Pour la première fois, plusieurs d'entre eux ont accepté de s'exprimer dans ces pages, avec une grande liberté.

02/2017

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Histoire de France

Le mythe du grand silence. Auschwitz, les Français, la mémoire, Edition revue et augmentée

Deux mythes ont longtemps structuré la vision que les historiens de l'ère contemporaine ont nourrie de la France : que les Français auraient prétendu avoir résisté dans leur immense majorité, alors que la Résistance n'a eu de cesse, De Gaulle le premier, de rappeler qu'elle fut une minorité ; que les Français n'auraient découvert le génocide des Juifs par les nazis qu'à partir des années 1980. Le premier mythe, Pierre Laborie l'a démonté dans Le chagrin et le venin. Occupation. Résistance. Idées reçues (Folio Histoire n° 232). Quant au deuxième, François Azouvi démontre magistralement que dès le lendemain de la guerre, une véritable pensée du génocide s'est élaborée où les catholiques et les protestants prirent une part immense, que nul n'avait mesurée jusqu'ici. Les intellectuels de tout bord ont été pris à la gorge par la spécificité de ce phénomène. La culpabilité, contrairement à une idée reçue, a été assumée, proférée, au point d'animer la progressive réception de l'événement par tout le corps social. Lorsque, en 1967, la guerre des Six-Jours éclate, elle rencontre une opinion publique déjà très bien instruite et sensibilisée au drame des Juifs par vingt années de romans, de films, de récits, de témoignages. Si les Français ont occulté Vichy, ils n'ont jamais occulté l'extermination des Juifs. Pour le prouver, François Azouvi livre ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur le génocide depuis 1945.

09/2015

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Histoire de France

Ma raison d'être. Souvenirs d'une famille de déportés résistants

Ma raison d'être est la transcription des réflexions et des souvenirs de Simone Jacques-Yahiel qui rend hommage à sa famille ayant payé un lourd tribut pour avoir résisté, à l'art de la danse et à ses bienfaiteurs : l'abbé Stock, les pères Fischer et Loslever, et le père Pire, prix Nobel de la paix en 1958, qu'elle a eu l'occasion de côtoyer en Belgique. Dans cet ouvrage, l'auteur relate sa jeunesse heureuse, son parcours entre la France, la Belgique et la Scandinavie avant l'engagement de toute sa famille dans la Résistance et sa déportation. Elle raconte son retour des camps de concentration, sa rencontre avec le général de Gaulle, l'exercice de son art quand elle devint professeur de danse à Bruxelles et qu'elle ouvrit une douzaine d'écoles en Belgique et dans le nord de la France, puis ses rencontres avec les écoliers, les collégiens, les lycéens et les personnes du troisième âge pour bannir la haine, source des conflits. Son témoignage bouleversant dans lequel elle révèle le "sublime" dans un monde inhumain est une leçon de vie, de courage et d'optimisme malgré tout... Brisé dans son élan par une action en justice intentée par une prétendue co-auteure, Ma raison d'être peut désormais reprendre son envol pour que nous, les "gens du dehors", n'oubliions jamais que, dans une des périodes les plus noires de notre histoire, des gens, que l'on dit ordinaires, se sont levés pour défendre la liberté au péril de leur vie.

03/2015

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Ouvrages généraux

Tyrans d'Afrique. Les mystères du despotisme postcolonial

Soixante ans après son lever, le "soleil des indépendances" peine à percer les brumes tenaces du despotisme. Au fil des décennies, la cohorte des autocrates plus ou moins élus, adeptes du pouvoir absolu et de la régression clanique, se sera échinée à dévoyer une souveraineté inaboutie. Qu'il s'agisse de Sa Majesté Bokassa Ier, empereur made in France de Centrafrique, de l'Ougandais Idi Amin Dada, du Congolo-Zaïrois Mobutu ou du Zimbabwéen Robert Mugabe, les ex-tuteurs européens se repaissent des frasques tantôt grotesques, tantôt cruelles, de satrapes qui furent leurs élèves, leurs soldats puis leurs alliés ombrageux. Feignant d'oublier que tous, du bouffon ubuesque au bourreau glaçant, ne sont au fond que les monstrueux rejetons de l'aberration coloniale. Bien sûr, l'ancien tirailleur togolais Gnassingbé Eyadéma ne ressemble guère au Guinéen Ahmed Sékou Touré, ce rebelle qui osa défier Charles de Gaulle ; pas plus qu'au Tchadien Hissène Habré, premier chef d'Etat du continent condamné par une juridiction africaine. Pour autant, on déniche souvent aux sources de leur dérive les ingrédients du même élixir toxique : enfance chaotique, blessures narcissiques, appétit de revanche, ivresse messianique et paranoïa. Au fil de cette captivante galerie de portraits, truffée de témoignages inédits, Vincent Hugeux croque aussi sur un ton alerte et inspiré quelques antihéros étrangers au "pré carré" francophone, mais tout aussi édifiants Yahya Jammeh (Gambie), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et Issayas Afeworki (Erythrée). Les uns ont disparu, d'autres régnent encore. Et chacun d'entre eux nous raconte autant notre histoire que la sienne.

03/2021

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Energie

La guerre de l'information contre l'industrie nucléaire. Chronique d'un désamour orchestré

Pour comprendre la perception du nucléaire aujourd'hui, il est nécessaire de retracer l'histoire de cette énergie depuis la découverte de la radioactivité en 1895. L'utilisation de cette ressource a beaucoup évolué et est devenu rapidement un enjeu important de souveraineté mais surtout source de débats, parfois biaisés. L'engagement fort du Général De Gaulle pour l'atome en 1958 a ouvert un âge d'or du nucléaire fondé sur un fort consensus politique. Après quatre décennies pronucléaires, l'arrivée des Verts au gouvernement en 1997 fragilise ce consensus et ouvre une ère de déclin pour le nucléaire français. La fermeture en 2020 de Fessenheim, berceau des luttes antinucléaires, en est le point culminant. Cet ouvrage apporte un éclairage singulier sur la manière dont l'énergie nucléaire est devenue le terrain privilégié d'affrontements entre scientifiques, politiques et idéologues. Le lecteur est invité à une immersion unique dans le tréfonds du désamour du nucléaire et ce grâce à une analyse originale et impartiale, mettant en exergue l'impact des acteurs antinucléaires dans les échiquiers stratégiques. L'analyse des luttes antinucléaires par le prisme des échiquiers cognitifs, sociétaux et politiques permet non seulement de mieux appréhender les dynamiques et les rapports de force mais également de décrypter les rouages qui ont amené certaines luttes à la victoire et d'autres pas. D'un point de vue strictement analytique, le modèle extrait offre par extrapolation un manuel opérationnel pour mener toute lutte sociétale aussi bien que pour les contrer.

09/2022

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Histoire de France

Français, on ne vous a rien caché. La Résistance, Vichy, notre mémoire

Une croyance règne en France, depuis maintenant un demi-siècle : de Gaulle aurait été un "grand mystificateur" qui, avec l'aide des communistes, aurait menti aux Français à la Libération ; il leur aurait fait croire qu'ils avaient tous été de vaillants résistants, que Vichy avait à peine existé, que la collaboration avait été le seul fait d'une poignée d'égarés et que "l'Etat français" n'était pour rien dans la déportation des Juifs. Bref, communistes et gaullistes auraient administré à un peuple qui ne demandait qu'à être dupé le baume consolateur de mensonges édifiants. Faut-il vraiment penser que l'héroïsme des résistants et des Français libres n'a été qu'une valeur de contrebande destinée à faire oublier toutes les réalités fâcheuses des années noires ? Faut-il croire que les pouvoirs ont soigneusement célé pendant vingt-cinq ans la vérité et que les Français ont cru à ces illusions réparatrices ? Il faut le dire nettement : cette croyance en un mensonge consolateur est un mythe, et le présent livre montre comment et quand celui-ci s'est construit, quelle part de vérité il contient et quelle histoire a écrite la mémoire de la Résistance, cet événement hors du commun. Contrairement à ce que l'on pense, tout a été mis tout de suite sur la table ; les Français ont pu savoir tout ce qu'ils désiraient apprendre et aucune censure n'a empêché quiconque le souhaitait de regarder en face les années noires. Et les Français de l'après-guerre ne s'en sont pas privés.

10/2020

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Biographies

Ma vie avec Mauriac

"C'est sans doute comme témoin de son temps, appliqué à l'écriture exigeante de son Bloc-Notes, qu'il exprima le mieux le goût qu'il avait de la vérité. C'est avec ce Mauriac-là, plus qu'avec l'écrivain tourmenté dont la vie était très éloignée de la mienne, que je devais me sentir le plus en harmonie, non parce qu'il était de gauche - car je n'ai jamais pensé qu'à aucun moment il le fut -, mais parce qu'il se méfiait de l'air du temps et des meutes constituées, dont il percevait mieux que quiconque la propension à la violence". Issu d'une famille républicaine, laïque et déracinée ayant quitté l'Algérie au début des années soixante, Bernard Cazeneuve s'est tôt lancé dans la quête de ses racines, qui l'a conduit à s'intéresser aux romans de Mauriac, issu de la bourgeoisie catholique girondine. Mais autant que l'auteur du Noeud de vipères et de Thérèse Desqueyroux, c'est celui du Bloc-Notes qu'il met en avant ici - celui qui brossa le portrait de De Gaulle, Mendès France ou Mitterrand, et qui fut de toutes les grandes batailles politiques du siècle dernier, dans une recherche inlassable de justice et de vérité. Ce bref opus rédigé dans une langue sensible, où Bernard Cazeneuve raconte tout à la fois sa découverte de la littérature et la naissance de sa vocation politique, donne à voir la rencontre de deux êtres engagés.

04/2023

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Actualité médiatique France

L'aventurier

"Tout est vrai dans ce livre, même le moins vraisemblable", nous promet son auteur. On comprendra néanmoins que vous puissiez en douter, tant la vie de Marc Francelet est d'une intensité romanesque qui devrait rendre jaloux tous les auteurs du genre. Son destin bascule en 1963 : grâce à un scoop époustouflant sur le général De Gaulle, Francelet "entre" à Paris Match à l'âge de seize ans. La suite est un tourbillon, où se mêlent des tableaux volés et pas des moindres, des amitiés célèbres, des services rendus, des fêtes, un soupçon de folie, une bonne dose de courage, et surtout cette volonté de vivre toutes voiles dehors. Photographe à ses débuts mais journaliste dans l'âme, Francelet avoue avoir parfois trahi sa vocation, y revenant toujours, pour épuiser sa passion du métier comme pour brasser des affaires aux quatre coins du globe. Ne craignant ni les criminels ni les puissants, ne briguant jamais la gloire à laquelle il préfère "le travail bien fait", Francelet a connu la fortune puis ses revers - entre lesquelles la guerre et les prisons. De la Madrague de Bardot aux palais de Saddam, l'auteur nous entraîne derrière les figures françaises des cinquante dernières années ainsi que dans les coulisses ambiguës de la Ve République. Lucide, sans regrets, assagi peut-être mais encore au coeur de bien des secrets, l'ami ô combien intime de Johnny Hallyday et de Belmondo, le confident de Sagan et de tant d'autres, nous emporte dans sa vie comme on embarque l'Aventure - la vraie.

05/2021

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Ouvrages généraux

Félix Eboué. Le gouverneur nègre de la République (1936-1944)

L'on découvre ou redécouvre parfois dans l'histoire contemporaine des personnages, qui malgré les préjugés de l'époque où ils tracent leurs sillons, ressortent comme des symboles sur la route de l'aventure humaine. Félix Eboué (1884-1944) est de ceux-là. Natif d'une colonie connue pour son passé esclavagiste et son bagne redoutable, le Guyanais Félix Eboué, imprégné de l'éducation laïque de Jules Ferry a su faire siennes les valeurs de la République. Il n'a cessé de nous démontrer sa vie durant, que notre destin est le fruit de nos convictions et le résultat de nos actions. Premier gouverneur noir d'une ile des Antilles (La Guadeloupe) en 1936, c'est en tant que gouverneur du Tchad en 1940, qu'il est le premier officiel de haut rang, à prendre le risque audacieux d'offrir au général De Gaulle, la base territoriale et La légitimité politique qui lui font défaut après son Appel du 18 juin. Sa décision de rallier le chef de la France Libre, à partir de l'Afrique Equatoriale Française, changera radicalement les données de la guerre, alors que la France déshonorée et trahie vit les heures les plus tragiques de son histoire. Ainsi naîtra l'armée d'Afrique fidèle à la France, aux alliés et à la République. L'analyse solidement documentée de l'auteur met en lumière l'esprit de solidarité et le rôle décisif d'un personnage oublié de la deuxième guerre mondiale. Jean-Claude Degras a su restituer objectivement la place que mérite Félix Eboué dans la mémoire collective.

03/2021

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Littérature française

Le père Dutourd

« Il ne sera donc plus jamais là, dans ce grand appartement un peu sombre, rue Guénégaud, où j’allais quelquefois, timide, pour le voir. On causait de tout et de rien. Et avec l’air de rien, cet homme me disait tout. “La politique ? Foutez-vous de ça, Taillandier ! Votre politique, vous la faites dans vos livres. Il n’y a que ça qui doit compter. Relisez-vous, et barrez tous les mots inutiles !” Jean Dutourd m’a fait découvrir, quand j’avais vingt-cinq ans, une grande chose : qu’il ne fallait jamais croire ce que la société dit d’elle-même. Que seuls nos écrivains, nos peintres, ceux qui se sont brûlés juste pour donner au monde leur petite mélodie unique, sont les seuls à dire la vérité. Comment, me dira-t-on ? Cet écrivain bourgeois, cet académicien ? Oui. Il savait et il me l’a dit. Il a ouvert ça devant moi. Le père Jean. Il savait tout de notre langue, de notre histoire, de nos poèmes. Il n’aimait que ça. Il aimait comme il faut aimer : par coeur ! Il croyait, comme son cher général de Gaulle, que la France ne cesserait jamais, à cause de Corneille, à cause de Balzac, à cause de Toulet. Il espérait qu’il y aurait toujours des écrivains français. Qu’ils soient auvergnats ou qu’ils soient nègres, qu’ils se croient lorrains comme Barrès ou parisiens comme Proust. »Par François Taillandier,quelques jours après la disparition de son père en littérature.

05/2011

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Actualité politique France

J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu

A la fin d'une conversation qui roulait sur la "construction européenne", l'ancien ministre des Affaires étrangères du général De Gaulle, qui savait tout sur tout le monde, laissa tomber d'un air entendu : "Philippe, il vous suffira de tirer sur le fil du Mensonge et tout viendra...". Des décennies plus tard, en y consacrant un temps discret et beaucoup d'ardeur, bénéficiant par ailleurs de complicités au plus haut niveau des arcanes de l'Europe, Philippe de Villiers décide de tirer sur le fil. Alors tout est venu. Il a mené ses recherches jusqu'au bout du monde, à Stanford, à Berlin, à Moscou et partout où pouvaient se trouver des documents confidentiels récemment déclassifiés. Et les archives ont parlé. Elles ont livré des secrets dérangeants. L'envers de l'Europe est apparu. Ce n'est pas du tout ce qu'on nous avait dit. De ce travail d'enquête, Philippe de Villiers a fait un livre de révélations sur le grand Mensonge. Il a résolu de publier les preuves. Elles sont accablantes. Tout y passe : les Mémoires apocryphes, les dollars, la CIA, les agents, le passé qu'on efface, les allégeances qu'on dissimule, les hautes trahisons. Le récit est parfois glaçant. Mené au rythme d'une enquête haletante, il se lit comme un polar. On n'en ressort pas indemne. C'est la fin d'un mythe : ils travaillaient pour d'autres et savaient ce qu'ils faisaient, ils voulaient une Europe sans corps, sans tête et sans racines. Elle est sous nos yeux.

03/2019

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Actualité politique France

Le bal des illusions. Ce que la France croit, ce que le monde voit

" Le déclin est un sport national français. L'Hexagone souffre de son déclassement, de l'impression d'un délitement de sa puissance dans le monde. C'est une réalité de tous les jours pour qui scrute son rayonnement, son action diplomatique ou la conduite de ses opérations militaires extérieures- comme en témoigne le fiasco du contrat avec l'Australie sur les sous-marins ou la débâcle récente au Sahel. Hôte des Jeux Olympiques d'été 2024, avec les projecteurs du monde entier braqués sur lui, le pays de Richelieu, Louis XIV, Napoléon, Talleyrand, Clemenceau, de Gaulle, Mitterrand n'est pas pour autant condamné à perdre sa puissance et son aura. Alors comment va vraiment la France ? Nous avons posé cette question à Washington, Singapour, Bruxelles, Genève, Berlin, Varsovie, Bangui, Rabat, Athènes, New Delhi, Sao Paulo... Partout, nos interlocuteurs l'ont confirmé : celle-ci a encore un rôle à jouer sur la scène internationale. Sa stature est enviée, sa parole attendue, à condition qu'elle ouvre les yeux sur elle-même et sur le monde. "Regarder la France comme si on n'en était pas" écrivait Charles Péguy. Tel a été notre fil rouge. Nous avons enquêté, en donnant en priorité la parole à ceux qui l'observent depuis l'étranger. Leur regard démontre que le décalage entre les perceptions françaises et les réalités internationales n'a peut-être jamais été aussi grand. Alors, à quand l'indispensable sursaut ? Et si l'orchestre cessait de jouer, à Paris, le bal aux illusions ? " Richard Werly et François D'Alançon

03/2024

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Actualité et médias

Le suicide français

" La France se couche. La France se meurt. La France avait pris l'habitude depuis le XVIIe siècle et, plus encore, depuis la Révolution française, d'imposer ses idées, ses foucades mêmes, sa vision du monde et sa langue, à un univers pâmé devant tant de merveilles. Non seulement elle n'y parvient plus, mais elle se voit contrainte d'ingurgiter des valeurs et des moeurs aux antipodes de ce qu'elle a édifié au fil des siècles. Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques, héritières de mai 68, s'en félicitent. Elles somment la France de s'adapter aux nouvelles valeurs. Elles crachent sur sa tombe et piétinent son cadavre fumant. Elles en tirent gratification sociale et financière. Elles ont désintégré le peuple en le privant de sa mémoire nationale par la déculturation, tout en brisant son unité par l'immigration. Toutes observent, goguenardes et faussement affectées, la France qu'on abat ; et écrivent, d'un air las et dédaigneux, les dernières pages de l'Histoire de France . Ce vaste projet subversif connaît aujourd'hui ses limites. Le voile se déchire. Il est temps de déconstruire les déconstructeurs. Année après année, événement après événement, président après président, chanson après chanson, film après film... L'histoire totale d'une déconstruction joyeuse, savante et obstinée des moindres rouages qui avaient édifié la France. " Eric Zemmour se livre à une analyse sans tabou de ces quarante années qui, depuis la mort du général de Gaulle, ont " défait la France ".

10/2014

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Littérature française

Si le soleil s'en souvient

Dans ce roman vrai, un narrateur revisite son adolescence pendant les derniers jours d'une Algérie encore française quand, sous un soleil trompeur, la violence, la haine et la folie des hommes s'y déchaînaient. Tout commence en 1960, dans une petite ville des hauts plateaux, avec l'inauguration d'un cinéma trop luxueux pour ce monde en sursis. On doit y projeter Moby Dick, le film de John Huston tiré du chef-d'oeuvre de Herman Melville, mais le racisme local, peu familier des baleines blanches, aura vite fait de transformer ce titre à la faveur d'un lamentable jeu de mots aux sanglantes conséquences. A partir de cette scène primitive, tout se tisse ici d'allers-retours entre hier et aujourd'hui. Sur ce manège de mémoire, on rencontrera Churchill et un certain Omar-le-fou, Camus et Assuérus, de Gaulle et Giono, Sartre et des djinns, Lacan et un Berbère bientôt islamiste, un légionnaire hollandais et, bien sûr, Herman Melville — qui ne se prive pas de rendre quelques visites oniriques au narrateur afin d'en savoir davantage sur cette étrange guerre d'Algérie. Ce roman n'est pas l'évocation d'un paradis perdu. Il convoque plutôt un enfer lumineux, un concentré d'injustices, d'aveuglements, de fausses allégresses, d'exils imminents. C'est l'éducation sentimentale, érotique, littéraire et politique, d'un adolescent qui s'égare et se retrouve en parcourant en tous sens le chemin qui le sépare de l'adulte qu'il va devenir.

03/2024

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Histoire de France

Jacques Chevallier, l'homme qui voulait empêcher la guerre d'Algérie

Juin 1962 : l’Algérie française vit ses derniers instants dans une violence crépusculaire. L’OAS menace de détruire Alger et le FLN se prépare à lancer un millier d’hommes sur les quartiers européens. Jacques Chevallier va réussir à éviter le pire en permettant un compromis entre les ennemis irréductibles.Destin exceptionnel que celui de cet homme qui, à onze ans, débarque à Alger avec sa mère, américaine de Louisiane, et son père, descendant de Français installés en Algérie depuis deux générations. Plus jeune maire de France en 1941, honorable correspondant des services secrets du général de Gaulle à Washington en 1944, il est élu triomphalement député, puis maire d’Alger, avant d’être appelé au gouvernement par Pierre Mendès France.Très vite, il comprend que la politique coloniale n’a plus d’avenir et prône un nouveau dialogue entre Européens et musulmans, tout en menant une politique ambitieuse de construction qui va remodeler la ville.S’il a toute la confiance de la communauté musulmane, il devient la cible des ultras de l’Algérie française, qui le font éjecter de sa mairie en 1958 par le général Salan. En juillet 1962, il sera l’un des rares Européens d’Algérie à ne pas choisir l’exil.Ce livre raconte, à partir d’archives inédites et d’entretiens avec des acteurs de ce drame, l’histoire d’un homme qui fut, avec Albert Camus, l’une des figures tutélaires des « libéraux » – ceux-là mêmes qui, si on les avait écoutés, auraient pu empêcher la guerre d’Algérie.

05/2012

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Sciences politiques

Ma vie dans les services secrets. L'école des espions de Chruchill

Lorsque la France s'effondre en 1940, Winston Churchill aide de Gaulle à passer à Londres et fonde le SOE, ou Special Operations Executive. Objectifs de cette armée secrète : infliger le maximum de pertes aux Allemands dans les pays qu'ils occupent, créer des réseaux de résistance et informer Londres des mouvements de l'ennemi. Pour cela, il faut former des agents bilingues capables de sauter en parachute, de tuer par tous les moyens, d'envoyer des informations par radio, de faire sauter des ponts. Et tout cela dans le plus grand secret, sécurité oblige. Noreen Riols sort à peine de l'adolescence lorsqu'elle se voit contrainte de travailler dans une usine de munitions ou de rejoindre la Royal Navy. Mais s'apercevant qu'elle parle couramment français, quelqu'un l'expédie dans un bâtiment de Baker Street où règne une activité aussi folle qu'entourée de mystère. Sans le savoir, Noreen Riols vient d'atterrir au QG du SOE. Recrutée à la section F (comme France), elle va travailler quatre ans durant sous les ordres du colonel Buckmaster et débriefer des agents revenus de France, servir d'appât, trouver des codes, faire passer des messages. Soixante-dix ans plus tard, seule survivante de la section F avec Bob Maloubier, Noreen se souvient de ce que furent ces années et nous dit les êtres d'un courage exceptionnel qui aidèrent tant la France à retrouver la liberté. Tour à tour aimables, plaisants, humoristiques et terrifiants, ces souvenirs sont l'oeuvre d'une femme aussi exceptionnelle qu'extraordinairement modeste.

09/2014

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Histoire de France

1940 ! Paroles de rebelles. L'engagement des compagnons de la Libération

En juin 1940, la défaite militaire consécutive à la bataille de France, le chaos provoqué par l'invasion des deux tiers du territoire en l'espace de six semaines, l'exode, les bombardements, les victimes militaires et civiles, l'effondrement des structures de l'Etat ont provoqué un traumatisme national. Dans une France " éblouie par son malheur ", selon les mots de Joseph Kessel, un nombre infime d'hommes et de femmes prennent la décision de s'engager pour contribuer à la lutte menée alors par les Britanniques contre l'Allemagne et l'Italie. Les compagnons de la Libération se caractérisent par la précocité de leur engagement auprès du général de Gaulle ou dans la Résistance intérieure. L'ouvrage tend à mettre en lumière leurs diverses motivations : patriotisme, refus de la défaite et de l'occupation, de la collaboration, du national-socialisme, de la suppression des libertés individuelles, mais aussi, humanisme, idéalisme... Tout du long de cette présentation du processus de l'engagement, la parole est donnée à ces Compagnons, pionniers de la Résistance ; leurs mots et leurs souvenirs illustrant les trois éléments que sont la décision, les motivations et l'action au cours de la seconde partie de cette année 1940. Une lettre d'époque pour décrire un état d'esprit à l'écoute de l'armistice, un journal intime relatant un désir de continuer le combat pour faire honneur à un parent tombé lors de la Grande Guerre, un déguisement enfilé pour fuir la France, un plan d'évasion dessiné...

09/2020

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Histoire de France

Histoire de la IVe République. Tome 1, De 1945 à mars 1957 : La modernisation de la France, l'Europe en marche, la guerre d'Indochine, Edition revue et augmentée

Cette somme d'une ampleur sans équivalent pour la connaissance d'une période clef de notre histoire nationale est le fruit d'une enquête de près d'un demi-siècle. Georgette Elgey a eu accès à des documents d'archives exceptionnels, qu'elle n'a cessé d'explorer, et bénéficié des témoignages des principaux acteurs politiques. Son ouvrage mêle superbement analyse et récit, entraînant le lecteur dans les coulisses du pouvoir, au plus près des événements et des hommes qui les ont initiés et parfois subis. Le premier volume couvre la période allant de la Libération et du premier gouvernement de Gaulle à ceux de Pierre Mendès France puis de Guy Mollet. Epoque invraisemblable où les drames, les intrigues se succèdent. Des scandales politico-policiers éclaboussent les dignitaires du régime : l'affaire des vins met en cause un chef d'Etat, l'affaire des généraux incrimine le chef d'Etat-major général des armées. La France vit à l'heure de la fracture du monde en deux blocs. C'est le temps du rideau de fer entre Moscou et Washington, de la guerre froide qui menace de dégénérer en troisième conflit mondial. Le pays connaît en 1947 et 1948 des grèves d'une violence aujourd'hui inimaginable. Malgré les crises mondiales et l'instabilité ministérielle, la IVe République accomplit cependant une oeuvre considérable. La France se modernise, elle jette les bases de la construction européenne, une initiative française. Mais le régime doit affronter le problème de la décolonisation en Indochine et en Afrique du Nord, qui précipitera sa chute.

09/2018

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Sociologie

Enfances de classe. De l'inégalité parmi les enfants

Enfances de classe Naissons-nous égaux ? Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d'enfants les inégalités sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d'existence. Menée par 17 chercheurs dans la France entière auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures de la population, cette enquête a pour ambition de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même réalité, mais pas dans le même monde. Confrontant ce qui est évident pour certains et impensable pour d'autres, en matière de logement, d'école, de langage, d'éducation, de santé ou même d'aspiration, l'ouvrage met sous les yeux du lecteur l'écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en oeuvre de véritables politiques démocratiques. Sous la direction de Bernard Lahire, sociologue, directeur de recherche au CNRS (Centre Max Weber/Ecole normale supérieure de Lyon), avec la collaboration de Julien Bertrand, Géraldine Bois, Martine Court, Sophie Denave, Frédérique Giraud, Gaële Henri-Panabière, Joël Laillier, Christine Mennesson, Charlotte Moquet, Sarah Nicaise, Claire Piluso, Aurélien Raynaud, Fanny Renard, Olivier Vanhée, Marianne Woollven et Emmanuelle Zolesio.

10/2022

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Littérature française

Adieu foulard, béguin et barrette

Pendant plus de quarante années, le métier de mineur fut au centre de la vie de Jacques Bonnet. Les contraintes de la vie d'une fosse qui employait jour et nuit et tout au long de l'année plus de 4000 mineurs ne lui permettaient pas de s'extraire de ce monde à part. Le besoin d'évasion se faisant de plus en plus pressant à mesure que le temps passait, il put, tout en restant dans le cadre de son métier, s'intéresser aux mines des pays lointains, puis aux personnes et à leurs cultures. Sans rechercher l'exotisme ni le sensationnel, il témoigne avec "Adieu Foulard, Béguin et Barrette" sur ses expériences vécues pendant la découverte de ces pays et de leurs populations. De la Nouvelle-Galle du Sud (en Australie) à la Chine, en passant par l'Inde, l'Algérie, le Yemen, la Russie... Jacques Bonnet rend compte avec douceur et humanité des choses vues et entendues et apporte un témoignage précieux quant à la compréhension de ces régions pour lesquelles les fausses idées sont nombreuses et injustes. L'auteur fait ainsi rêver le lecteur en lui faisant vivre ses aventures dans de brefs et parfois intenses chapitres. Se rapportant à des époques déjà lointaines, "Adieu Foulard, Béguin et Barrette" est aussi une analyse sociologique qui permet d'apprécier le chemin parcouru par l'auteur dans plusieurs pays et sa rencontre avec les différents régimes.

09/2018

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Littérature française

Kermarzin Tome 2 : Les compagnons de Saint-Yves

Kermarzin ! Roman d'initiation, d'aventures ou d'investigation ? Pendant quarante années, les protagonistes ont voyagé sur les pages du premier tome entre Bretagne et Bas-Poitou... et peut-être, qui sait ? Jusqu'en Gaélie... Eté 1913 Loïck Lachlan de Killmartain accueille à Kenn'meur, pour quelques jours, deux camarades de pensionnat, René Nicolet et Jean-Marie Ferchaux. Moments inoubliables : ils ont treize ans ! Le jeune aristocrate enquête sur ses racines, celles de son titre, celles de son nom : ses preux-limiers l'aideront, ils s'y engagent ! La Grande Guerre les sépare et la promesse est vaine. Les garçons grandissent, tracent leur route et s'oublient... Ils se retrouvent aux premiers jours de 1939 pour une partie de chasse qui s'achève sur un tragique accident. Leurs enfants à leur tour connaîtront avec eux les affres de la guerre... L'Occupation... La Résistance, ses drames et ses trahisons... Et leurs chemins, une nouvelle fois, s'écarteront. (Kermarzin I – Les barons de Kenn'meur) 11 novembre 1954 Fabien Lachlan de Killmartain avance dans sa quête... Corentin Nicolet s'égare dans la sienne... Ce jeudi-là, Jean-Marc Ferchaux (Marco), professeur au collège de Vannes, a rassemblé l'équipe " Histoire et archéologie " dont les deux amis font partie, avec Simon, Ignace, Ronan et quelques autres. Les voici sur le parvis de la chapelle Saint-Yves qu'ils s'apprêtent à découvrir. Devant l'édifice, une voiture noire ralentit, passe et disparait... Ronan et Corentin ont reconnu Robert Chéreau à son volant ! Ce nom alerte Marco... Les tragédies de janvier 1939 et de février 1944 resurgissent en sa mémoire pour s'y ancrer, comme d'inéluctables prémices.

01/2020

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Actualité et médias

Les visiteurs du soir. Ce qu'ils disent à l'oreille du Président

Que se passe-t-il à l'Elysée à l'heure où il se vide de sa fourmilière de conseillers et de salariés ? Quand l'équipe du Président a quitté ses bureaux et que le premier magistrat du pays tombe la veste ? Depuis l'aube de la Ve République, ce palais est un théâtre d'ombres qui viennent, le soir, parler à l'oreille du chef de l'Etat. Pas un président de la République qui n'ait sacrifié à ce rite. Mais qui sont ces personnalités dont les silhouettes furtives s'engouffrent dans le vestibule avant de rejoindre, parfois en catimini, le bureau ou les appartements privés de son pensionnaire ? Quelle proximité ont-elles avec le locataire des lieux pour pousser la porte de son bureau comme d'autres la grille d'un square d'arrondissement ? Que viennent-elles dire à celui dont elles n'ont pas besoin de faire assidûment le siège pour l'approcher ? Et pourquoi Emmanuel Macron essaie-t-il parfois d'échapper à ce rituel qui voit, depuis plus d'un demi-siècle, du général de Gaulle à François Hollande, une noria prendre le chemin d'un édifice dont la grille du Coq et les entrées dérobées ont vu passer d'innombrables figures du monde politique, de l'entreprise, de la culture ou des médias ? L'auteur, au fil d'une longue enquête, a recueilli les témoignages de quelques-unes d'entre elles. A travers eux, c'est la face cachée du Château, et les us et coutume des différents pensionnaires de l'Elysée que l'on découvre. Secrets et révélations à l'appui.

01/2021

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Policiers

Madame Stoeffel

"Le négoce de vins avait pris une bonne vitesse de croisière quand, tout à coup, le drame est venu s'imposer : Pierre Stoeffel, comme souvent, en particulier le lundi 12 février, a quitté son domicile au petit matin. Il s'est rendu à l'aéroport CDG pour prendre un avion qui le mènerait à un rendez-vous avec un prospect autrichien susceptible de lui passer une commande appréciable. Il ne rentra jamais. C'était le 12 février dernier, vous disais-je, date qui doit vous dire quelque chose : l'attentat à Charles de Gaulle, 8 morts, 34 blessés ! " Puis c'est Martine, la veuve, qui disparaît mystérieusement. Augustin Touzain, un ami du couple, donne l'alerte. Il est d'abord confronté à un commissaire incompétent qui sera heureusement remplacé par Didier Daudruit. Celui-ci, efficace et dynamique, veut voir l'enquête avancer à grands pas tout en respectant scrupuleusement les procédures. Dans ce but, il met à contribution ses relations d'études pour voir cette enquête bouclée sans les délais habituels. Il convaincra sans mal Francis Nederland, le comptable des Stoeffel, de l'aider afin de multiplier les chances de retrouver Martine Stoeffel vivante, grâce à une investigation rapide. Cette "police parallèle", collaboration basée sur de bonnes intentions, suffira-t-elle à résoudre l'énigme de l'étrange disparition ? Une immersion dans les coulisses d'une enquête policière avec des éléments très détaillés qui permettent de découvrir des méthodes et pratiques judiciaires. Tenu en haleine par de nombreuses découvertes ainsi que d'impressionnants rebondissements, le lecteur, habilement embarqué jusqu'à Vienne, se sentira aussi enquêteur. Il tentera de reconstituer le puzzle, ce qui le conduira à bien des surprises...

11/2020

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Sports

Le Tour de France et la France du Tour

Le 19 juillet 2019, le Tour de France célèbre les 100 ans du maillot jaune, imaginé par Henri Desgrange pour permettre aux spectateurs de reconnaître le premier de la course. Jaune, comme le soleil de juillet. Jaune, comme le quotidien sportif L'Auto, créateur et organisateur du Tour. Les plus grands champions (Coppi, Bobet, Anquetil, Merckx, Hinault, LeMond, Indurain, et Armstrong, le banni) ont ramené plusieurs fois le maillot jaune à Paris. D'autres l'ont porté une journée, couronnant ainsi de jaune leur palmarès. Et Raymond Poulidor a conquis sa gloire en courant après tout au long de sa carrière. Mais, pendant la course, la vie continue. Les événements n'ont pas manqué au cours des mois de juillet des cent dernières années : signature du Traité de Versailles, accords de Genève, fin de la guerre d'Indochine, victoire de Charly Gaul faisant écho au retour du général de Gaulle en 1958, suites des remous des émeutes de mai 68, premier pas sur la lune quelques heures après la première victoire d'Eddy Merckx. Mille histoires lient le Tour et la politique, les champions et les présidents. Aucun Français ne l'a gagné depuis Bernard Hinault en 1985, mais le Tour de France, ce mythe national, reste un monument sportif en même temps qu'une immense fête, avec le maillot jaune pour drapeau. Devenue journaliste pour pouvoir suivre le Tour de France, Béatrice Houchard a couvert six campagnes présidentielles pour La Nouvelle République du Centre-Ouest, La Vie, Le Parisien, Le Figaro et L'Opinion. Elle est notamment l'auteure de Faut-il arrêter le Tour de France ? (Larousse, 2009) et Le Fait du Prince (Calmann-Lévy, 2017).

05/2019

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Histoire de France

Pierre-Antoine, l'autre Cousteau

Qui ne connaît les milliers d'heures d'exploration sous-marine du célèbre commandant Jacques- Yves Cousteau ? Qui n'a jamais parcouru l'un ou l'autre de ses albums et apprécié son style d'écriture ? Il est pourtant "un autre Cousteau", son frère aîné Pierre-Antoine, né en 1906 à Paris, journaliste, polémiste et écrivain voltairien. Son fils Jean-Pierre présente ici sans langue de bois ni complaisance celui qui fut, d'après Jean Galtier-Boissière, "le plus brillant des chroniqueurs de sa génération". Venu de l'extrême gauche, il évolue vers le fascisme, notamment sous l'impulsion de Pierre Gaxotte et devient avec Lucien Rebatet et Robert Brasillach l'âme du quotidien collaborationniste Je suis partout. Auteur de canulars fameux dans les années trente, on lui doit le mythe d'un Edouard Herriot promu au grade supposé de colonel de l'Armée rouge lors de sa visite en URSS, et plusieurs livres d'une écriture exquise empreinte d'impertinence : Mines de rien, Les Lois de l'hospitalité, Hugothérapie, Proust digest, ainsi que Intra-muros, journal de prison encore inédit, et un recueil de Pensées. Condamné à mort à la Libération, il parvient à plusieurs reprises lors du procès à provoquer l'hilarité de l'assistance, et reçoit le soutien de Jacques Yonnet, résistant membre du parti communiste, qui témoigne à décharge : "c'est un ennemi loyal", et celui de son frère Jacques-Yves, résistant lui aussi, qui ose revêtir pour l'occasion son uniforme d'officier de marine, ce que De Gaulle ne lui pardonnera jamais. Gracié par Vincent Auriol en 1947, libéré en juillet 1953, il meurt prématurément des suites de sa captivité en 1958.

06/2016

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Littérature française

Semelles de vent suivi de Adieu Néri

Semelles de vent conte la fugue d'un garçon de dix sept ans qui, en 1943, quitte le lycée, sa famille, et les contraintes de l'Occupation pour rejoindre Londres et la France Libre à travers l'Espagne. Jeté dans une des pires prisons de la péninsule, il découvre les inconvénients de l'aventure et, libéré par la Croix-Rouge, se voit embarqué non pour l'Angleterre, mais pour l'Afrique du Nord en pleine querelle Giraud-De Gaulle. Le livre est le récit sans fard, sarcastique et émouvant, des illusions perdues d'un adolescent de ce temps, et de sa navigation pittoresque, dangereuse et cocasse à bord d'un pétrolier de l'armada alliée en Italie et dans les Balkans jusqu'à son rapatriement sanitaire à la fin de la guerre. Trente ans plus tard, Adieu Néri naît de la correspondance intermittente du même auteur avec un ami Italien qu'il a connu au sanatorium international des étudiants à Leysin, en Suisse après la guerre. Le chemin parcouru est ici l'occasion de s'interroger. L'isolement, la misère, la folie, qui ont eu raison de Néri n'ont pu détruire la flamme qui l'animait. L'homme, qui gardait toutes les exigences du poète devant la vie, et qui en est mort, s'en est allé sans amertume. Le choc ressenti est tel que le narrateur en vient à retrouver l'élan d'autrefois pour l'évoquer et ranimer l'écho de leurs entretiens et de leur double parcours. Comme si la vie, qui est création, mais surtout courage, restait éternellement possible, en dépit de l'âge et des années si vite écoulées.

06/2002

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Histoire de France

Au Stalag XA. Textes et correspondance du représentant des Français prisonniers, protecteur et ami d'Althusser (1939-1945)

Après la guerre, Robert Daël écrira " qu'il était mort à vingt ans, en septembre, entre les deux guerres, en devenant militaire. Et que depuis, pour lui, tout n'avait été que rêve ". Mort symbolique certes, en septembre 1937, constituée en fait d'un cheminement coupé de ruptures dont rendent compte les textes et correspondances ici réunis. La vague surgie de la défaite balaye ce jeune nationaliste sympathisant de l'Action française jusqu'en Prusse orientale avant de le ramener au Stalag XA à Schleswig, au nord de l'Allemagne. Au départ, c'est un maréchaliste atypique dépourvu de deux marqueurs caractéristiques : l'antigaullisme et l'anticommunisme Mais ses certitudes se lézardent avant de s'effondrer lorsque survient le point de rupture qui, contemporain du retour au pouvoir de Laval, entraînera sa démission du groupement " Au service du Maréchal e. C'est cette évolution dans le parcours politique de Robert Daël qui sera à l'origine de son élection triomphale comme " homme de confiance principal u au camp. Très vite, il s'adjoindra Louis Althusser, tout jeune prisonnier qu'il prendra de ce fait sous sa protection. Mais cette fonction de Robert Daël reste ambiguë. En effet, élu et donc à ce titre représentant des prisonniers, il est aussi inévitablement celui des autorités de Vichy. Las de concilier l'inconciliable, il finit par démissionner. Althusser le suivra dans ce retrait et leur amitié durera jusqu'à la mort. En janvier 1945, aidé en cela par la déliquescence ultime de la censure allemande, il ira jusqu'à brosser enfin, devant les camarades, une fresque historique qui s'achève sur une déclaration d'espérance... en de Gaulle. La boucle est bouclée.

06/2019

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Histoire de France

Le PCF à l'épreuve de la guerre, 1940-1943. De la guerre impérialiste à la lutte armée

La politique du Parti communiste français pendant la Deuxième Guerre mondiale demeure un sujet de controverses, notamment sur la période qui va de la défaite de juin 1940 à l'entrée en guerre de l'Union soviétique le 22 juin 1941. A partir de sources et de publications diverses, l'auteur examine ce que fut pendant cette période charnière l'activité de la direction clandestine de ce parti, en relation avec les directives de l'Internationale communiste, qui sera dissoute en 1943. Plusieurs grandes questions sont abordées. La première est celle de l'attitude du Parti communiste face au général de Gaulle et à la résistance gaulliste de juin 1940 à juin 1941, attitude étroitement liée à une orientation stratégique résultant de l'analyse de la guerre comme exclusivement inter-impérialiste. L'auteur se penche ensuite sur le contenu des appels communistes de l'été 1940, en relation avec les textes, publiés pour la première fois dans leur intégralité, émis à Bordeaux par Charles Tillon, futur dirigeant des Francs tireurs et partisans (FTP). L'ouvrage s'attache également à retracer l'évolution des directives et des publications officielles du Parti communiste et rend compte de leur place dans la naissance de la résistance communiste. Il aborde enfin la question de l'action directe contre l'occupant après l'entrée en guerre de l'URSS, du mode de direction des FTP et des modifications de leur tactique militaire en 1942 et 1943, en prenant l'exemple de Paris et de la région parisienne. Autant de mises au point qui ne manqueront pas de provoquer la discussion!

04/2012

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Histoire internationale

Bourguiba

Sans Habib Bourguiba, la Tunisie ne serait pas, à l'orée de 2019, la seule démocratie du monde arabe. Oriental occidentalisé, musulman nourri des Lumières, il a conduit son pays à l'indépendance et l'a ouvert sur le monde moderne. Il croyait à l'éducation de tous et à l'émancipation de la femme musulmane. A peine parvenu au pouvoir en 1956, il interdit la polygamie, la répudiation et les mariages prononcés sans le consentement de l'épouse. Ce " code du statut personnel " , imposé à une société imprégnée des valeurs du Coran, est d'une audace folle pour l'époque, et le reste aujourd'hui. Au fil des années cependant, cet élan réformiste a cédé la place à un autoritarisme confus aggravé par la maladie. Telles sont les ombres et les lumières du " siècle de Bourguiba " qui s'étend de 1903, date officielle de sa naissance, à 2000, l'année où il s'éteint, treize ans après avoir été écarté du pouvoir par Ben Ali. Basée sur les archives françaises et tunisiennes ainsi que sur de nombreux entretiens avec ceux qui l'ont côtoyé, cette biographie témoigne de la place unique que le Combattant suprême occupe dans l'histoire du colonialisme et du post-colonialisme. Portrait d'un homme, de ses mérites et de ses défaillances, elle retrace l'histoire d'une nation en devenir dont il fut le grand architecte. Journaliste et essayiste, Bertrand Le Gendre a été rédacteur en chef au Monde et professeur associé à l'université Panthéon-Assas Paris-II. Il est notamment l'auteur de 1962, l'année prodigieuse (Denoël, 2012), Flaubert (Perrin, 2013), De Gaulle et Mauriac : le dialogue oublié (Fayard, 2015).

02/2019

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Histoire de France

Une vie d'influence. Dans les coulisses de la Ve République

Airbus, c'est lui. Ariane, c'est lui. Le développement des télécoms et de l'électronucléaire en France, c'est lui… Il en fut l'initiateur sous Georges Pompidou. Ajoutez, entre autres premiers rôles, président de l'École Polytechnique et des X-Mines, président de la Banque Rothschild, vice-président du groupe Bolloré Lagardère, mais aussi président de l'Institut Pasteur…, vous avez une partie de l'impressionnante carte de visite de Bernard Esambert. Il aurait pu, plutôt qu'écrire ses Mémoires, se retirer de la vie publique sur la pointe des pieds, sans brusquer sa nature excessivement discrète. Et faire silence sur tout ce qu'il a vu, entendu, entrepris, conseillé, anticipé… de De Gaulle à Hollande, pendant un demi-siècle au coeur des secrets de la nation. Mais cela aurait relevé pour lui de la défaillance civique. Bernard Esambert a choisi de témoigner de son expérience au sein du monde clos des puissants. Scènes vécues dans des situations informelles, divulgations sur les rouages des institutions et les moeurs des caïds de la politique, de la finance ou de l'entreprise, portraits sans pitié et totalement inédits des principaux patrons du CAC40 que Bernard Esambert connaît comme peu. Ce livre foisonnant mêle le récit de l'itinéraire hors normes d'un petit garçon juif promis à la déportation, et sa vision de ce qu'on appelle aujourd'hui le déclin de la France. L'homme d'influence, réputé pour avoir vu juste bien avant l'heure, n'hésite pas à pronostiquer une issue encore inconcevable. Que la réalité dépassera peut-être. Voilà matière en tout cas à sourire, à méditer et à inspirer une suite utile.

02/2013