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Amandine Uger

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Actualité et médias

L'OEIL DU POUVOIR. Volume 1, Les affaires de l'Etat, 1981-1986

" Ce livre est le résultat de circonstances imprévues qui m'ont obligé à un exercice de mémoire que je n'aurais sans doute pas entrepris spontanément en temps ordinaire. Pendant onze ans aux côtés de François Mitterrand, dont dix à suivre les dossiers les plus délicats et confidentiels concernant notamment l'ordre public, la police, l'espionnage, le terrorisme et les affaires sensibles, je n'ai cessé de faire en sorte que les informations destinées au pouvoir exécutif pour son usage interne restent l'apanage de l'Etat, à moins que le responsable politique concerné n'en décide autrement de son plein gré. Pourquoi briser aujourd'hui un silence si jalousement observé pendant dix ans de service actif à l'Elysée, et près de sept ans après que j'ai cessé ma collaboration avec François Mitterrand ? Par nécessité, née d'une douloureuse constatation. Mis en examen depuis plus de quatre ans dans l'affaire dite des " écoutes téléphoniques de la cellule de l'Elysée ", je n'ai cessé, tout au long de l'instruction, de me heurter à une coalition hétéroclite d'intérêts et d'ambitions partageant, pour des raisons différentes, un objectif commun : celui de cacher ou de travestir la vérité. La mémoire appelle la mémoire. De fil en aiguille, je me suis convaincu qu'il était désormais de mon devoir de livrer mon témoignage. Au moins pourrait-on juger sur pièces, et non pas dans l'enchaînement instantané des affirmations sans preuves que l'actualité colporte en distillant des révélations qui n'en sont pas, en biaisant avec les faits, largement par ignorance ou par paresse, hormis au sein d'un petit cercle qui, tirant les ficelles, agit par malignité, soucieux de préserver à la fois son image et son commerce. Pour ce qui est des thèmes de mon récit, ils sont d'une grande orthodoxie. Qu'il s'agisse de la remise en ordre de la police en 1983, de l'affaire des Irlandais de Vincennes ou de celle de Greenpeace, il n'y a pas grande originalité dans ce choix. Davantage, j'espère, dans la façon de les traiter, en m'attachant à apporter un témoignage émanant de l'intérieur du pouvoir. Je l'ai fait dans le souci de démonter et d'expliquer les mécanismes de traitement de ces dossiers difficiles lorsqu'on est " de l'autre côté du miroir ", celui qui est dérobé à la vue des observateurs et des commentateurs, bien souvent du seul fait qu'il obéit à une logique qui n'a rien à voir avec celle que ces derniers entendent privilégier. " G.M.

05/1999

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 1

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui". Léon Guichard.

11/1970

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objets deco & tendances

2 minutes... en famille ! Le moment complice de votre quotiden

2 minutes en famille ! ©, 52 cartes pour créer un moment complice au quotidien Simple, rapide et positif ! 2 minutes en famille ! © permet en famille de rire de bons souvenirs, de partager des envies, de développer l'imagination, de rêver et de se découvrir autrement. Faciles, amusantes et adaptées à tous les âges, les parties rapides sont riches de sens, de fous rires et de joies. Ainsi, la communication familiale est un plaisir ! Finalement, le tester c'est l'adopter, de ce fait, il deviendra vite un incontournable de votre famille ! C'est le meilleur moyen de créer un rituel ludique dans votre famille. En résumé, les 52 cartes de 2 minutes en famille ! © allient le meilleur des dernières recherches scientifiques et les principes de la psychologie positive. Et aussi, les cartes sont conçues par une thérapeute spécialiste de la famille. Comment vivre un moment de complicité familial ? ·En famille ou à 2 dans un endroit où vous vous sentez bien ·Piochez une carte au hasard et lisez-la à haute voix ·Répondez-y à tour de rôle en 2 minutes ·Ecoutez sans juger ni donner de conseil ·Et... savourez cet instant familial magique ! A qui s'adresse 2 minutes en famille ! © ? Les enfants de 5 à 12 ans avec leurs parents ou simplement entre eux ! La famille peut également s'élargir aux frères, soeurs, cousins, amis, oncles, tantes aucune limite pour partager ce moment de communication bienveillante ! De petit format, il s'emmène partout, c'est un merveilleux jeu de voyage, par exemple : en voiture, en avion, en bateau ou simplement en promenade. Il est aussi l'accompagnateur parfait d'un repas familial. 2 minutes en famille ! © peut aussi accompagner le coucher de l'enfant qui s'endormira rempli de pensées postives ! 2 minutes en famille ! © un cadeau qui fait plaisir : 2 minutes en famille ! © est un cadeau à petit prix qui s'offre dans de multiples occasions : c'est finalement l'incontournable cadeau de fête des pères, fête des mères, idéal pour un anniversaire ou pour Noël, sans oublier le petit cadeau sympa et original pour un goûter d'anniversaire ou à offrir aux neveux, nièces ou à apporter à une famille amie chez qui on passe l'après midi ou le week-end ! Contenu de la boite : ·4 thématiques : J'imagine... , Et si. . , Je raconte... , Aujourd'hui... ·52 cartes pour favoriser les échanges et la communication bienveillante ·2 cartes explicatives avec des bonus à découvrir Exemples de cartes : ·J'imagine... l'anniversaire de mes rêves ·Aujourd'hui... je dis une gentillesse à la personne située à ma droite ·Je raconte... mes premières pensées le matin au réveil ·Et si... j'invite quelqu'un à dîner, je choisirai. .

12/2020

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Histoire de France

Témoigner pour Paris. Récits du Siège et de la Commune (1870-1871). Anthologie

Cet ouvrage réunit des écrits personnels : journaux et correspondances, sur une période qui s'étend d'août 1870 jusqu'à l'achèvement de la répression de la Commune. Cette anthologie est précédée d'une introduction théorique sur la forme littéraire du témoignage, de sa naissance à son déploiement, dans un régime démocratique d'information dans le dernier tiers du siècle. Ces témoignages peuvent être le fait d'écrivains, reconnus tels Goncourt, Hugo, Gautier, de journalistes ou de simples citoyens, "nouveaux auteurs" (vigneron provincial ou Parisien ordinaire) pour lesquels l'entrée en écriture est une initiation. Tous se trouvent en même temps confrontés à l'inouï : la chute du Second Empire suivie de l'invasion du pays et du siège de la capitale, puis une guerre civile qui débute le 18 mars 1871. C'est cette conflagration en même temps que l'impression que les médias ne sont plus dignes de confiance qui déterminent chez les témoins la venue à l'écriture. Le volume se présente comme une histoire au jour le jour d'une année de la vie de la capitale, qui est aussi un moment décisif dans l'histoire du pays : la République, proclamée le 4 septembre 1870 après la déchéance de l'Empire, durera-t-elle ? C'est là la deuxième originalité du projet que de raconter l'histoire en morceaux et de restituer les oscillations et soubresauts de la population parisienne. Traiter ensemble, dans le cadre d'un seul volume, les deux Sièges permet d'aborder dans la continuité ce qu'ont vécu les Parisiens après la chute du Second Empire : la Commune est volontiers traitée à part et le siège de Paris oublié. C'est là un troisième trait qui distingue le projet que ce pari de faire raconter "l'année terrible" dans son intégralité par ses observateurs et acteurs. On adopte de plus trop souvent des critères idéologiques pour juger les témoins de la Commune, en leur distribuant bons et mauvais points : cette anthologie montre à quel point ces jugements doivent être nuancés, tant l'écriture testimoniale permet de saisir les fluctuations d'écrivains, lettrés ou ordinaires, échantillons d'une opinion publique en crise. A l'occasion du cent-cinquantième anniversaire de ces événements, une telle anthologie, complétée d'un carnet d'illustrations, vient combler un manque. La perspective est surplombante en même temps que, dans la restitution d'un quotidien, celui des Parisiens confrontés aux événements, certains simples observateurs, d'autres acteurs (gardes mobiles ou Fédérés), elle fragmente, ouvre sur l'intime, permet d'entendre les voix de ceux qui furent confrontés aux souffrances d'un interminable siège et à l'extrême violence de la guerre et des massacres.

01/2021

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Droit

Les Cahiers de la Justice N° 4/2020 : L'office du juge

Qu'est-ce que cet "office du juge" qui donne son titre à notre dossier ? On entend par là, de façon générale, l'ensemble des pouvoirs et des devoirs attachés à une fonction publique. On évoque à ce sujet la charge qui donne à son titulaire le droit d'exercer une fonction en vertu de l'investiture d'une autorité publique (office ministériel). Si l'on creuse un peu plus la notion d'officium, elle signifie le devoir à tenir ce qui va au-delà du rôle ou de la fonction. Cicéron dans le De officiis y voyait un code d'action et de conduite. En ce sens, le juge devrait choisir les bonnes actions pour répondre à la cause qui lui est soumise. Sens que l'on retrouve en droit canonique avec les termes d'officialité et d'official pour désigner le juge ecclésiastique. Ce qui signifie que son choix doit être éclairé, inspiré par l'équité et l'intérêt général dans le respect de la loi. Cette approche de l'office du juge prend une direction nouvelle aujourd'hui où les normes se diversifient et se combinent. Désormais l'office du juge dépasse le légalisme proprement dit pour intégrer des concepts de "procès équitable" ou de "dignité de la personne" qui viennent de la Convention européenne des droits de l'homme ou de la Charte des droits de l'Union européenne. Plus encore, la mondialisation des normes impose au juge de penser leur complexité. Tout se passe comme s'il devait trouver le bon équilibre entre des normes de sources diverses et hétérogènes à l'instar du mobile de Calder (cf. ci-dessus). Chaque jugement serait une composition portée par des rameaux aux couleurs contrastées. Et le texte juridique devient "un arbre vivant lequel par le biais d'une interprétation évolutive s'adapte aux réalités de la vie moderne" selon le juge constitutionnel espagnol. On songe au mot de Blackstone évoquant au sujet de la common law "la beauté irisée et la glorieuse incertitude du droit changeant". C'est peut-être là le sens de l'office du juge : son pouvoir d'interprétation suppose de fixer dans l'acte de juger le mouvement du pluralisme juridique. Ce serait une manière de renvoyer dos à dos les thèses réaliste (le jugement est le fruit de choix personnel qu'il soit politique. moral ou philosophique) et formaliste (le juge réduit à une pure fonction d'application du droit). Le juge fait des choix qui entrent en résonance avec la communauté dont il exprime les attentes tacites. Son rôle créateur est de formuler des jugements qui prennent en compte les parties en présence mais aussi, dans une portée plus large, la communauté tout entière.

01/2021

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Histoire internationale

La France dans la terreur rwandaise

Le 6 avril 1994, un avion Falcon 50 transportant deux chefs d'Etat africains, leurs collaborateurs et trois Français membres de l'équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l'aéroport de Kigali. L'ONU reconnaît que cet attentat est l'élément déclencheur des massacres atroces qui se vont se commettre dans tout le Rwanda. Or, depuis 20 ans, cet acte terroriste reste impuni. Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), censé juger tous les crimes commis en 1994, a décidé d'écarter l'attentat des procès. Pourquoi ? En 2002, Charles Onana révélait la responsabilité de l'actuel président rwandais Paul Kagame et d'un commando de la rébellion tutsi dans cet attentat. Kagame et l'Etat rwandais avaient attaqué le journaliste en diffamation avant de retirer leurs plaintes devant les preuves et les témoins présentés par l'auteur. Depuis, des membres éminents de la rébellion tutsi, proches de Kagame, ont exprimé publiquement leur volonté d'apporter des preuves de l'implication de Kagame dans l'attentat, à la justice française. Personne n'a souhaité les entendre. Pourquoi ? Certains d'entre eux ont été assassinés, à l'instar de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda, ou Seth Sendashonga, ancien ministre de l'Intérieur. D'autres ont été victimes de tentative d'assassinat de la part du régime de Kigali, tel l'ancien chef d'état-major rwandais Kayumba Nyamwasa, réfugié en Afrique du Sud et aujourd'hui disposé à fournir des preuves à la justice française. Sera-t-il entendu ? Le procureur Carla del Ponte avait affirmé que si c'est Kagame et ses hommes qui ont abattu l'avion, il faudrait réviser toute l'histoire. L'auteur de cet ouvrage nous invite effectivement à examiner toutes les zones d'ombre du drame rwandais. Dans cette enquête qui repose sur 12 années de recherche, des témoignages clé et des documents de première main issus des archives du département d'Etat américain, du ministère français de la Défense, des archives confidentielles de l'ONU et de l'auditorat militaire belge, Charles Onana fournit de nombreuses réponses apporte des éléments d'information inédits sur : l'histoire secrète de la boîte noire du Falcon 50, le vrai rôle de François Mitterrand et de l'armée française au Rwanda, l'action très discrète mais efficace de la CIA, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, l'ambiguïté de la Belgique sur l'action de ses soldats et la mise en place, dès 1994, d'un plan d'invasion du Congo-Zaïre par les rebelles tutsi dirigés par Kagame et leurs soutiens occidentaux. Le livre qui ébranle nos certitudes sur le génocide rwandais et l'action de la France...

03/2014

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Romance sexy

L'inconnu de Noël et moi ! Tome 2 : Sensual wedding !

Un coup de foudre à Montréal, un mariage dans la foulée et un contrat avec trois règles ! Première règle : au travail, on fait semblant de se détester et d'être libres Deuxième règle : on s'envoie en l'air dans des lieux insolites, en utilisant notre jeu Troisième règle : à la maison, on s'aime et on se surprend. Et ce contrat démarre à Paris, pour une durée indéterminée, sans aucun retour en arrière possible. L'ennui ? Ils ne connaissent pas ! La routine ? Sûrement pas ! Des complications ? Pour quoi faire ? Extrait : Notre jeu commence. Le top départ : notre nuit de noces. J'ai tellement hâte de la retrouver que mon intimité, en continuelle souffrance pendant toute cette journée en raison de la proximité du corps chaud d'Ely à mes côtés, est sur le point d'exploser. A partir de maintenant, je peux user du corps de ma femme autant que je le désire, et elle du mien, insatiables que nous sommes. - Bonsoir, bureau des objets trouvés, j'écoute ? réponds-je, un brin d'amusement dans ma voix. Je l'entends soupirer avant de me répondre d'une voix aguicheuse qui me fait mourir d'envie. - Vous tombez bien, monsieur, je cherche un barbu, yeux gris hypnotiques, un mètre quatre-vingts, très musclé et bien outillé si vous voyez ce que je veux dire. - Hum, je vois très bien, je vais voir si j'ai ça en stock et je vous reprends tout de suite ! - Ah, un détail ! Je veux la livraison express, car j'en ai absolument besoin dans cinq minutes chrono, glousse-t-elle. - Vous payez cash ? poursuis-je en passant un doigt sur le rebord de mon verre, tandis qu'en pensée, je la dévore déjà. - Oh, mon mari ne m'a pas laissé de liquidités, l'enfoiré, paiement en nature, ça vous irait ? - ça marche, je passe votre commande en priorité. Je raccroche prestement avec un large sourire et termine mon verre, avant de la rejoindre dans la suite que j'ai réservée. Lorsque j'entre dans notre chambre, mes yeux sont absorbés par l'ambiance tamisée, et mes oreilles tendues vers la musique sensuelle qui se joue, lorsque je l'aperçois debout, dos contre le mur vitré qui donne sur la terrasse extérieure. Sa robe de mariée épousant son corps à la perfection encore sur elle. Personne ne peux nous voir de l'extérieur, pourtant, cette idée de risquer d'être aperçus m'excite davantage. - Vous allez me devoir des pénalités, j'ai attendu une minute de trop, me réprimande-t-elle. Je détache ma cravate et la fais valser sur le sol, puis déboutonne ma chemise sans la retirer, tout en m'approchant d'elle.

07/2021

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Musique, danse

Revue de musicologie Tome 104 N° 1-2 (2018)

Introduction. Ecrire une histoire intellectuelle de la Revue de musicologie modifier / Yves Balmer , Hervé Lacombe Partie IV. Tropisme historien et goût du document modifier Un nouveau mot pour la nouvelle discipline. Enquête sur le terme "musicologie" et les modalités de son invention modifier / Hervé Lacombe Dix ans d'histoire de la musique (1917-1926). Un regard historien sur les débuts d'une revue modifier / Jean-Claude Yon Les sources musicales des bibliothèques publiques parisiennes dans la Revue de musicologie (1917-2016) / Laurence Decobert L'application des techniques de l'histoire du livre à la musicologie. L'apport de la Revue de musicologie / Laurent Guillo Les terrains de l'écriture. François Lesure et la Revue de musicologie (1947-1962) / Xavier Bisaro Définir l'espace d'une discipline. La musicologie face aux chantiers de l'histoire / Karine Le Bail Les échos de la province dans la Revue de musicologie. Enjeux spécifiques d'un champ de recherche spécifique / Guy Gosselin Partie V. Compositeurs et compositrices : penser des figures singulières Berlioz dans la Revue de musicologie / Jean-Pierre Bartoli Liszt dans la Revue de musicologie (1920-2013). Un compositeur cosmopolite vu au prisme français / Nicolas Dufetel Les études debussystes dans la Revue de musicologie. Une place paradoxale / Denis Herlin Comment la Revue de musicologie construit-elle l'image du musicien avant 1939 ? Un aperçu des conditions de la biographie / Joël-Marie Fauquet Ecrire sur les musiciennes, une question de genre ? Les recherches sur les musiciennes à la Société française de musicologie et dans sa revue / Catherine Deutsch Partie VI. Périodes et périodisations : penser des corpus Entre le monument et la voix. La Revue de musicologie et la musicologie médiévale au XXe siècle / John Haines La Renaissance dans le premier siècle de la Revue de musicologie. Réflexion historiographique à l'ère des humanités numériques / David Fiala Une guerre sans batailles. Le champ de la musique dite "baroque" dans la Revue de musicologie / Thierry Favier Les années 1760-1830 : une "période creuse" ? / Michel Noiray Le "grand dix-neuvième siècle" dans la Revue de musicologie (1917-2016). Thématiques et typologie des articles / Jean-Christophe Branger Partie VII. Du compte rendu d'ouvrage à l'historiographie critique Autour du manuel de paléographie grégorienne de Gregori Maria Sunyol. Polémiques politiques et musicologiques/ Christelle Cazaux-Kowalski Décentraliser l'Europe musicale du xve siècle. Autour de la recension par Christian Meyer de The Rise of European Music : 1380-1500 de Reinhard Strohm (1993) / Benoît Haug "Restons maîtres de Notre terminologie lorsque nous avons à juger notre patrimoine". Lecture françaises de James R. Anthony / Louis Delpech "C'est [... ] lorsqu'il nous parle des exceptions qu'il est le plus séduisant". Lecture de Die Musik des 19. Jahrhund

11/2018

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Sociologie

Inflexions N°13 Transmettre Janvier 2010

Avec pour thème "Transmettre" , la revue Inflexions pourrait paraître aborder un sujet relativement neutre. En effet, stricto sensu et de prime abord, du point de vue du militaire, s'il s'agit de transmettre des connaissances, un savoir-faire, voire une culture, on pourra penser que c'est affaire de pédagogie au sens le plus large. Transmettre une expérience est plus problématique, mais nous restons là face à des difficultés, précisément, pédagogiques. Quant à la transmission des valeurs, elle relève pour une large part de la "tradition" , dont la connotation reste, dans les armées, résolument positive : il s'agit bien de transmettre, mais, en l'occurrence, plus qu'un savoir, un savoir-être. Voilà donc un numéro d'Inflexions qui échapperait à la mise en évidence de problématiques aiguës, touchant au coeur de la conscience individuelle ou de la condition humaine, dont cette revue, en croisant les regards du soldat et de l'intellectuel, s'est fait en quelque sorte une spécialité ? Il n'en est rien, car si l'on va aux contributions "civiles" , tout se passe comme si l'on traitait d'un autre sujet. En effet, que ce soit pour le professeur Jean-Pierre Rioux ou pour la présidente Hélène Waysbord, la transmission est abordée sensiblement sous le même angle, celui du "devoir de mémoire" sur lequel s'interroge le premier, celui d'un "impératif catégorique" que met en évidence la seconde, l'un et l'autre se référant à la Shoah comme point focal... "02. Défendons à tous nos sujets, de quelque état et qualité qu'ils soient, d'en renouveler la mémoire, s'attaquer, ressentir, injurier ni provoquer l'un l'autre par reproche de ce qui s'est passé, pour quelque cause et prétexte que ce soit, en disputer, contester, quereller ni s'outrager ou s'offenser de fait ou de parole, mais se contenir et vivre paisiblement ensemble comme frères, amis et citoyens, sur peine aux contrevenants d'être punis comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public". Mais depuis Auschwitz, peut-il y avoir "repos public" ? Pour autant, au nom même de la mémoire, il y a des "frères, amis et citoyens" , dont le soldat est le délégataire pour user de la force des armes qui lui sont confiées, sans succomber à la barbarie. Se souvenir d'Auschwitz, sans se perdre dans le champ gravitationnel du "trou noir" de la Shoah, mais faire que ce soldat soit haussé au-delà de lui-même par l'appropriation des valeurs résolument positives qui lui sont transmises, tel est le défi. N'éclaire-t-il pas quelque peu celui du "devoir de mémoire" caractérisé par le professeur Rioux ? Si tel est le cas, à travers ce thème, la revue Inflexions est bien dans sa vocation.

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Littérature française

L'homme deshumanise a la recherche de son coeur perdu

L'homme déshumanisé ou sur le point de l'être, est porté pour quelque temps encore, par la dernière salve d'un humanisme détourné, ses 3 valeurs "liberté égalité fraternité" n'ont plus la force de leur magie originelle unificatrice, pour redevenir unifiante, et donc opérante dans les esprits de nos contemporains. Cet humanisme devenu passéiste, se voit chahuter par une nouvelle doctrine appelée transhumanisme prônant de faire le grand saut de civilisation, alors que peu se sentent prêts à se convertir ou à devoir se sacrifier au vu d'une promesse de grand remplacement. L'homme se déshumanise avec son accord implicite, par son laisser faire ! Sommes-nous à la veille d'un retournement salutaire, ou bien à la veille d'une mutation sociale ? Le tableau brossé est-il si noir, ou seulement là, pour donner crédit à la thèse de la déshumanisation de l'homme, dont on ne peut nier l'évidence. Les jeunes générations refusent aux anciennes de "prendre en charge‘' leur passé, tel qu'elles voudraient le leur transmettre. Il y a là une scission de transmission, préjudiciable à la pérennisation de la condition de vie humaine, telle qu'humanisée jusqu'à présent, sauf à la reformater. L'homme aurait-il oublié qu'il avait un coeur ? L'entrisme de l'IA dans sa vie intime en plus de celle publique, et le transformisme annoncé, le perturbent. Ce post humanisme prépare sa déshumanisation, ne percevant pas qu'il pourrait bientôt être pris pour ‘'une machine biologique'' perdue au sein du maelstrom mondial submergé de lois et d'interdits, lequel ne prend plus le temps de le considérer comme un être vivant, plutôt comme un numéro fiché epsilon (le fameux E grec ! ) qu'il faudra améliorer, en tous cas modifier. Sans la reconquête de son coeur perdu, l'aidant à se rééquilibrer, l'humain court à sa perte, dévoré par ses technosciences lesquelles lui tiennent lieu de finalité. L'humanité lorsqu'elle ne vivra plus que d'expédients scientifiques et technologiques, tandis que submergée de bouches à nourrir et embarrassée par celles qui la dérangent, débouchant sur un vivre sans transcendance, courra inévitablement à déshumaniser ses membres, éliminant les faibles et les difficilement adaptables, amenant le rejet des humanismes vécus. Quels projets annoncés pour les remplacer et conquérir le futur ? Ce sera l'objet de mes Propos Saturniens. Outre l'équivalent d'un déluge ou de tout autre cataclysme, que des technosciences générées par des humains à leur demande, soient capables de tout détruire si l'homo dit sapiens décide d'en user contre son semblable homo sapiens, telle l'arme nucléaire, qu'une telle synchronicité se produise... et tout recommence ! Ressaisissons-nous !

04/2024

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Matières enseignées

Nouveaux ateliers de philosophie à partir d'albums et autres fictions Cycles 2 et 3

Une nouvelle édition avec des thèmes nouveaux ou profondément remaniés, et l'introduction de référence à des extraits de film (Harry Potter à l'école des sorciers. . . ) ou de dessins animés (Pocahontas. . . ). Cet ouvrage très pratique donne tous les moyens pour organiser et diriger des ateliers de réflexion philosophique en classe autour d'ouvrages de littérature de jeunesse et d'extraits vidéo. Il n'y a pas d'âge pour se poser des questions philosophiques et apprendre à penser. Et, ces dernières années, la pratique de la philosophie à l'école s'est largement développée. Cette pratique est d'ailleurs soutenue par l'UNESCO dans ses intentions pour l'Éducation 2030 qui souligne l'importance pour tous de "former son esprit créatif et critique" . Souvent en lien avec l'Enseignement moral et civique, le questionnement philosophique permet de réfléchir collectivement à des sujets sensibles et de prendre conscience des enjeux du monde contemporain. Il peut aussi, dans le cadre de l'école, contribuer à une meilleure adaptation scolaire et sociale. Enfin, passer par la littérature de jeunesse (ou le visionnage d'un extrait vidéo comme le propose cette nouvelle édition) est un bon moyen pour mettre de la distance vis-à-vis d'un sujet délicat et faciliter la prise de parole des enfants. L'organisation de l'ouvrage La partie 1 : - présente les enjeux de la pratique de la philosophie à l'école (pourquoi philosopher avec les enfants) ; - explique la démarche mise en oeuvre dans les ateliers (comment philosopher avec les enfants). La partie 2 présente 9 séquences de travail (chacune aborde un grand thème)  : - Séquence 1 : Les lois. La liberté. Le pouvoir.   - Séquence 2 : Être soi / Grandir. - Séquence 3 : Les autres. Les différences. - Séquence 4 : La mort. Les origines. - Séquence 5  : L'amour et l'amitié - Séquence 6  : Le bonheur. Réaliser ses rêves - Séquence 7  : L'Art et le Beau - Séquence 8  : Le Travail. La richesse - Séquence 9  : Croire et savoir Une séquence s'organise toujours de la façon suivante : - En amont (les jours avant la 1ère séance) : lecture (ou visionnage) d'une ou plusieurs histoires pour tous et mise à disposition d'ouvrages pour chacun (constitution d'une culture littéraire) pour découvrir le thème. Exemple : Les autres. Les différences. - Plusieurs séances de travail autour de 3 questionnements : - Séance 1 : (question 1) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : À quoi peut-on juger quelqu'un  ?  (Jean de la Lune, École des loisirs) - Séance 2 : (question 2) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : Peut-on se passer des autres  ? (Le Porc épic de Schopenhauer, Philonomo) - Séance 3 : (question 3) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : Faut-il accepter toutes les différences ? (extrait de Pocahontas) - Une séance de synthèse (traces écrites) : réalisation d'une exposition, dessins. . .

06/2022

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Religion

Les sectes protestantes dans la france contemporaine

Nous nous sommes proposé un double but en écrivant ce petit livre : informer le public sur les origines historiques des sectes d'ascendance protestante actuellement à l'œuvre dans notre pays ; essayer d'expliquer de manière aussi scientifique et satisfaisante que possible les racines profondes du phénomène sectaire. Lorsque nous avons commencé à nous intéresser, il y a déjà près de huit ans, aux sectes que nous rencontrions en France, nous avons été très frappé par l'absence complète d'ouvrages français exposant de manière strictement historique la naissance de ces mouvements. […] Nous avons tenté ici de remédier à ces deux lacunes, en proposant au public français tous les faits historiques que nous avons pu récolter dans nos recherches, sans avoir peur d'accumuler trop de détails, vue la pénurie de renseignements de ce genre en notre langue. Nous avons aussi consacré tout un chapitre, le plus long de notre ouvrage, à une description de la piété sectaire dans son état actuel et dans son évolution. Il fallait aller jusque-là si l'on voulait contempler le phénomène sectaire autrement que de l'extérieur. Les milieux catholiques, comme d'ailleurs les milieux protestants, même sectaires, se sont contentés jusqu'ici d'écumer le problème, si l'on peut dire, à des fins apologétiques. Il nous a semblé utile d'aller plus loin et de nous demander non plus comment, mais pourquoi. Notre enquête nous a amené à constater que la secte n'est pas une dissidence d'ordre théologique et dogmatique, mais essentiellement spirituel. Le dissident ne cherche pas à résoudre des problèmes d'ordre intellectuel, mais de vie intérieure. Dans le Catholicisme, l'aspiration à la perfection aboutit aux Ordres religieux avec leurs Tiers-Ordres, dans le sein de l'unité ecclésiastique. Dans le Protestantisme, du fait de l'absence de toute institution de sanctification en dehors des églises locales, du fait aussi de la tension dans la piété entre Église dogmatisante et inspiration personnelle, et du heurt inévitable des deux tendances liturgique-institutionnelle d'une part, charismatique-prophétique d'autre part, affrontement aussi vieux que la Réforme elle-même, on arrive au phénomène sectaire protestant. Ce phénomène ne caractérise d'ailleurs aucunement le Protestantisme, malgré l'ampleur qu'il y a pris. Le Catholicisme a connu lui aussi des dissidences de caractère semblable, surtout au Moyen Age. D'où notre court chapitre sur les Sectes médiévales et notre insistance à retracer, à propos de chacun des mouvements d'origine protestante dont nous nous occupons ici, sa préhistoire dans l'Église. Entre Sectes protestantes modernes et Sectes médiévales, nous avons cru découvrir un lien dans la dévotion populaire médiévale orthodoxe. Nous nous sommes employé à le montrer en différents endroits, et plus spécialement dans notre chapitre sur la Piété sectaire. C'est là une hypothèse, à notre avis satisfaisante, et dont les spécialistes auront à juger.

04/1997

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Esotérisme

La voie du coeur du guerrier. La sagesse toltèque pour la guérison et la paix

La " déesse toltèque " nous montre la voie vers une vie meilleure Cette pratique est une nouvelle méthode puissante pour se reconnecter avec notre sens de l'authenticité et de la connaissance intérieure pour se réaligner avec notre vraie nature. Auteure du livre à succès La voie de la déesse guerrière, HeatherAsh Amara s'est formée dans la tradition toltèque sous la tutelle de Don Miguel Ruiz, auteur des Quatre accords toltèques. La pratique du coeur guerrier est un système révolutionnaire basé sur la structure à quatre chambres du coeur humain. En parcourant chacune des quatre chambres - Sentiment, Histoire, Vérité et Intention - les lecteurs apprennent à faire le point sur leur état émotionnel et mental actuel et à recadrer leur situation dans une nouvelle lumière de guérison. Le processus commence dans la chambre Sentiment lorsque les lecteurs acceptent les émotions qu'ils vivent actuellement sans les combattre ni les juger. Il se poursuit ensuite dans la chambre suivante, où les lecteurs sont témoins de l'histoire qu'ils se racontent à eux-mêmes. Dans la chambre Vérité, ils apprennent à évaluer de manière réfléchie et objective la réalité de la situation. Dans la dernière chambre, ils apprennent à définir et à concentrer leur intention. La dernière phase de la pratique est la plus profonde : en prenant les connaissances qu'ils ont recueillies dans les quatre chambres, les lecteurs font ensuite un retour en arrière dans chacune des quatre chambres, en recentrant leur intention, leur vérité, leur histoire et leurs sentiments en fonction de ce qu'ils ont appris au cours du processus. Pour ceux qui ont aimé et vécu l'entraînement des déesses guerrières et pour les lecteurs qui recherchent une nouvelle liberté, ce livre offre une révolution intérieure et un nouveau chemin vers la liberté. " La Voie du coeur du guerrier est un voyage intérieur vers la guérison et la paix, où nous sommes invités à traverser nos émotions, nos histoires, nos vérités et nos intentions, les quatre chambres du coeur du guerrier. Ce livre décrit le parcours d'une guerrière qui, en mettant en application tout ce qu'elle a appris, permet au savoir de se transformer en sagesse afin de guérir le coeur et qu'il n'ait plus jamais peur d'aimer. " - ; Don Miguel Ruiz Jr, auteur de La Maîtrise de soi selon la voie toltèque et des Cinq Niveaux d'attachement : Les accords toltèques pour un monde moderne. " HeatherAsh Amara possède le don incroyable de savoir identifier les questions essentielles qu'il est primordial d'examiner pour pouvoir expérimenter notre moi authentique, notre profonde vérité et notre autonomie. La Voie du coeur du guerrier nous offre de nombreux outils pour nous libérer de nos vieilles histoires et de nos vieux accords limitants qui nous laissent avec le sentiment d'être bloqués et déconnectés de notre force créatrice. HeatherAsh Amara est une guide remarquable ! " - ; Sandra Ingerman, MA, auteure de douze ouvrages primés, dont Le Livre des cérémonies chamaniques : Inviter le sacré dans la vie quotidienne et Initiation au voyage chamanique.

07/2021

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Pléiades

Pierre Drieu la Rochelle

Drieu assignait à l'intellectuel le devoir «d'essayer les chemins de l'Histoire». Le jeu est risqué, il le savait. Mais prévoir le risque d'égarement n'est pas tout. Une erreur est une erreur, une faute est une faute ; il faut en répondre. Il savait cela aussi. Peu avant la fin, il fit le bilan : «nous avons joué, j'ai perdu. Je réclame la mort.» Il fut son propre procureur, son propre juge, son propre exécuteur. «Il était sincère, dira Sartre ; il l'a prouvé.» Il fut aussi son propre avocat, non sans talent, mais sans grande conviction. Sa nature le poussait plutôt à l'autodénigrement (la critique le suivit sur cette pente), au doute, aux contradictions réelles ou apparentes : «Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui.» Il savait qu'il appartient à la postérité de juger en appel, voire en cassation, mais il ne s'y fiait pas trop. Préservé de toute certitude par une inquiétude foncière, il doutait autant de son élection future que de sa condamnation définitive. «Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages», écrivait-il au moment de rééditer Gilles. Cette édition propose, précisément, «une bonne partie» de ses ouvres romanesques : des romans, des nouvelles et des textes dans lesquels le récit tourne à l'essai ou à l'autobiographie. Au reste, les idées de Drieu et sa propre histoire («je n'ai qu'elle à raconter») sont présentes partout, avec une intensité variable. Lui-même parlait de «fiction confessionnelle», mélange de confession et d'invention, de sincérité et d'affabulation, de mémoire et de rêve. La richesse du cocktail n'est pas pour rien dans le charme qu'exercent ses livres et que renforcent encore des alliances peu fréquentes, entre désinvolture et gravité, lucidité et aveuglement, espoir et désarroi. Hantée par l'idée de décadence, l'ouvre de Drieu est, comme sa vie, dominée par la mort, qui est l'informe, c'est-à-dire l'envers de l'art. Peut-on, par et dans les livres, donner forme à l'informe ? Selon Drieu, qui avait le culte de l'échec (en art, en amour, en politique.), «l'ouvre d'art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité». Mais le lecteur qui lui fera «la justice de relire dans leur suite» ses ouvrages ne sera sans doute pas de son avis. Il découvrira l'une des plus fortes analyses romanesques du cynisme, la satire d'une époque qui pèse encore sur la nôtre, et une forme inédite de diatribe, dans laquelle l'écrivain retourne à tout instant ses armes contre soi. Toujours incertain de lui-même, Drieu s'est mis à la merci de ses contemporains. C'est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu'aujourd'hui l'on s'attache à lui.

04/2012

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Littérature française

Les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent. Tome 8, Nouvelles 188-211

Cette première édition moderne des Contemporaines de Rétif de la Bretonne, recueil de nouvelles publié de 1780 à 1785, donne à lire dans sa totalité les 42 volumes de l'édition originale, soit "272 nouvelles en 444 histoires". Cette oeuvre, dont n'a été rééditée qu'une infime partie, offre le panorama complet de l'univers rétivien. Rétif a mis dans ce monument narratif ses idées, ses obsessions, ses fantasmes, son panthéon féminin ; il y a mis aussi des contes, des chansons, des saynètes, le langage du monde et celui du peuple, toutes les formes d'expression qui lui étaient chères. Depuis 1760, la mode était aux recueils de récits courts, adaptés au goût d'un public élargi qui tendait à préférer la lecture aisée d'anecdotes, d'historiettes, de faits divers à celle des romans nécessitant un effort d'attention soutenu. Mais le recueil des Contemporaines est d'une ampleur et d'une ambition sans précédent. Rétif le présente comme "l'histoire complète des moeurs du XVIIIe siècle". Au-delà de l'objectif moral affiché (proposer des leçons de bonheur conjugal), s'impose l'intérêt documentaire. De même que Rétif sera, quelques années plus tard, "le spectateur nocturne" des Nuits de Paris, il est ici le spectateur diurne du monde qui l'entoure. Tandis que les autres écrivains, dit-il, ont "travaillé d'imagination", lui a "négligé tous les ornements de la fiction". Le titre du recueil est déjà une promesse de vérité : en étant des contemporaines, les héroïnes appartiennent au monde du lecteur, et c'est l'image de cette société de la deuxième moitié du XVIIIe siècle que nous restituent les nouvelles. Une image fondée sur des choses vues et entendues. Mais sur ce terreau, le romanesque se déploie librement, jusqu'à l'extravagance. Le succès de l'ouvrage en son temps (la deuxième grande réussite de Rétif, après la publication du Paysan perverti en 1775) montre que cette formule correspondait bien à l'attente des lecteurs. L'originalité de Rétif est aussi d'avoir voulu dépasser la simple addition de récits en tissant des liens entre les nouvelles, guidé par le souci de donner à l'ensemble la cohésion d'une totalité narrative. Il a ébauché ce que Balzac systématisera quelques décennies plus tard : la récurrence des personnages, la connexion entre des histoires. Mais il ne faut pas pour autant lire et juger Les Contemporaines à la lumière des nouvelles du siècle suivant. Rétif, quelle que soit son aspiration à la différence, son mépris proclamé des codes stylistiques de l'époque, appartient à la littérature et à la société de son temps. De l'une et de l'autre, il a été le témoin privilégié. Enfin, on ne saurait donner aujourd'hui une édition des Contemporaines sans les estampes qui accompagnaient chaque nouvelle, tant ces illustrations ont une fonction narrative et contribuent au charme des volumes.

09/2017

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Histoire de France

Dictionnaire Louis XIV

LE LIVRE : Louis XIV a fait l'objet de nombreuses biographies et il existe aussi des dictionnaires sur le Grand Siècle et sur l'Ancien Régime. Mais aucun ne lui avait été consacré directement. Celui-ci s'attache à la seule figure de Louis XIV dans sa richesse et sa complexité, en le confrontant aux diverses réalités de son temps, ainsi qu'aux femmes et aux hommes qui ont compté dans sa destinée. L'ouvrage aborde le souverain à travers ses deux dimensions - le roi et la personne royale - en les associant étroitement. D'un côté, la figure symbolique du monarque, gratifié par les écrivains et les artistes de toutes les qualités et de toutes les vertus mais dont le règne - plus de soixante-douze ans - suscite également des critiques acerbes, des caricatures terribles et des resistances tenaces, dans son royaume comme à l'étranger. D'un autre côté, un souverain en tant que tel, lieutenant de Dieu, premier des gentilshommes, père de ses sujets, qui incarne le royaume et dispose d'un pouvoir absolu, faisant la loi et l'appliquant, jugeant aussi en dernier ressort. Ce dictionnaire obéit à une démarche rigoureuse évitant tout parti pris historique qui ne verrait en Louis XIV que Louis le Grand ou le Roi-Soleil. Au contraire, il vise à le dégager d'une gangue de jugements traditionnels, tantôt louanges outrées, tantôt critiques acerbes. Refusant de juger ou de célébrer cet homme d'Etat, il propose des mises au point précises et détaillées, à la lumière des recherches les plus récentes, et une approche simple et claire des faits historiques. Pour donner une image cohérente d'un homme dans son temps, il met en valeur toutes les réalisations originales de son règne, comme ses échecs et les persécutions dont il fut responsable. La personne royale était observée à chaque minute par ses proches ou ses serviteurs. C'est le fruit de cette attention que l'on retrouve ici à travers l'étude du corps du roi, de ses paroles, de sa vie quotidienne. Ses amis, ses amours, sa famille sont présents, tant ils ont compté dans ce petit monde singulier qu'était la cour de France. Ce dictionnaire part aussi de la personnalité du roi pour comprendre l'Etat et la société française de son temps. Il offre, entre autres, une promenade à travers les provinces que Louis XIV a parcourues pour tenter de savoir quelle connaissance il avait de son pays et de sa diversité. Il aborde également les grandes entreprises du règne : réformes, politique économique, guerres, diplomatie. Il brosse enfin un tableau riche et original de la société qui gravite autour de lui, non seulement celle des princes et des privilèges, mais aussi des femmes et des hommes les plus modestes et anonymes qui l'ont suivi et rencontré. Trois cents ans après sa mort, il fallait une entreprise de cette ampleur pour resituer pleinement ce souverain d'exception dans sa seule vérité historique.

09/2015

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Finances publiques

Financer la Justice en France : Contributions à l'étude de la construction d'un budget

L'influence des mythes sur le droit est un phénomène bien connu des juristes et le droit public financier n'échappe pas à la règle. Dans le sillage de la modernité juridique celui-ci s'est construit autour d'un mythe devenu célèbre : le mythe des "quatre temps alternés" . Cette fiction, qui a profondément marqué la pratique française de la gestion publique, est-elle encore d'actualité, près de deux siècles après son avènement ? L'alternance institutionnelle rythme-t-elle encore la procédure budgétaire, alors même que la fonction du Parlement se fait plus trouble aujourd'hui ? De nouveaux acteurs ne bousculent-ils pas l'ordre établi en s'immisçant dans la procédure, en profitant, peut-être, de la nouvelle place qui est désormais laissée à l'expertise dans la conduite de l'action publique ? N'existe-t-il pas de nouvelles étapes de la vie d'un budget alors que l'on s'attache à distinguer, désormais, le contrôle et l'évaluation ? Autant de questions que les membres du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques de l'Université Paris I (IRJS EA 4150) ont souhaité envisager, avec leurs étudiants, dans le cadre du séminaire d'actualité des Masters 2 de la mention Droit des finances publiques de l'Ecole de Droit de la Sorbonne. Grâce au concours décisif de Madame la Ministre Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux, c'est à travers l'analyse de la construction d'un budget particulier que le présent ouvrage entend répondre : le budget de la Justice. On sait que celui-ci a pu être au coeur de l'actualité politique et financière de ces dernières années. Chantiers de la Justice, vote et discussion de la Loi de programmation et de réforme pour la Justice, vote et discussion des lois de finances successives, contrôles du Conseil constitutionnel ou de la Cour des comptes, Printemps de l'évaluation successifs, vote et discussion des lois de règlement successives... constituent autant de "moments" politiques, autant de préalables nécessaires, autant de procédures juridiques susceptibles de jalonner, d'influencer et d'encadrer, en somme, de "normer" la procédure de construction budgétaire. Le financement de la Justice en France illustre ainsi, à merveille, les virtualités de la procédure budgétaire et rappelle, s'il en était encore besoin, l'intrication profonde du financier, du juridique et du politique. L'ouvrage apporte ainsi des éléments relatifs à la théorie générale du budget tout en améliorant la connaissance de l'un des budgets - régaliens - parmi les plus scrutés de l'Etat. Avec les communications des invités : Nicole Belloubet, Patrick Hetzel, Philippe Clergeot, Gérald Sutter. de l'équipe de recherche du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques : Matthieu Conan, Alexis Fourmont, Emilien Quinart, Jean-Baptiste Jacob, Magdalena Marin. des étudiants des Masters 2 - Mention droit des finances publiques : Sarah Elgozi, Elie Noza, Laure Puydebois ; Léopold Comtet ; Ulysse Gouëdar, Pauline Oger ; Joseph Dalibon, Younès D

03/2022

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Littérature française

Les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent. Tome 6, Nouvelles 135-167

Cette première édition moderne des Contemporaines de Rétif de la Bretonne, recueil de nouvelles publié de 1780 à 1785, donne à lire dans sa totalité les 42 volumes de l'édition originale, soit "272 nouvelles en 444 histoires". Cette oeuvre, dont n'a été rééditée qu'une infime partie, offre le panorama complet de l'univers rétivien. Rétif a mis dans ce monument narratif ses idées, ses obsessions, ses fantasmes, son panthéon féminin ; il y a mis aussi des contes, des chansons, des saynètes, le langage du monde et celui du peuple, toutes les formes d'expression qui lui étaient chères. Depuis 1760, la mode était aux recueils de récits courts, adaptés au goût d'un public élargi qui tendait à préférer la lecture aisée d'anecdotes, d'historiettes, de faits divers à celle des romans nécessitant un effort d'attention soutenu. Mais le recueil des Contemporaines est d'une ampleur et d'une ambition sans précédent. Rétif le présente comme "l'histoire complète des moeurs du XVIIIe siècle". Au-delà de l'objectif moral affiché (proposer des leçons de bonheur conjugal), s'impose l'intérêt documentaire. De même que Rétif sera, quelques années plus tard, "le spectateur nocturne" des Nuits de Paris, il est ici le spectateur diurne du monde qui l'entoure. Tandis que les autres écrivains, dit-il, ont "travaillé d'imagination", lui a "négligé tous les ornements de la fiction". Le titre du recueil est déjà une promesse de vérité : en étant des contemporaines, les héroïnes appartiennent au monde du lecteur, et c'est l'image de cette société de la deuxième moitié du XVIIIe siècle que nous restituent les nouvelles. Une image fondée sur des choses vues et entendues. Mais sur ce terreau, le romanesque se déploie librement, jusqu'à l'extravagance. Le succès de l'ouvrage en son temps (la deuxième grande réussite de Rétif, après la publication du Paysan perverti en 1775) montre que cette formule correspondait bien à l'attente des lecteurs. L'originalité de Rétif est aussi d'avoir voulu dépasser la simple addition de récits en tissant des liens entre les nouvelles, guidé par le souci de donner à l'ensemble la cohésion d'une totalité narrative. Il a ébauché ce que Balzac systématisera quelques décennies plus tard : la récurrence des personnages, la connexion entre des histoires. Mais il ne faut pas pour autant lire et juger Les Contemporaines à la lumière des nouvelles du siècle suivant. Rétif, quelle que soit son aspiration à la différence, son mépris proclamé des codes stylistiques de l'époque, appartient à la littérature et à la société de son temps. De l'une et de l'autre, il a été le témoin privilégié. Enfin, on ne saurait donner aujourd'hui une édition des Contemporaines sans les estampes qui accompagnaient chaque nouvelle, tant ces illustrations ont une fonction narrative et contribuent au charme des volumes.

02/2017

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Sciences politiques

Populisme smart. Le retour du «et#8201;peupleet#8201;» dans la politique et comment y répondre

Destiné en priorité aux étudiants, "? Populisme smart ? " décrypte deux défis contemporains majeurs, la crainte d'un déclassement de l'Occident par la Chine, et la vague populiste qui pose la question du sens dans nos démocraties industrialisées, désormais exacerbée par les mouvements de contestation historique de l'Occident (woke, cancel culture, etc.). Son originalité consiste d'une part à relativiser l'effet de la Chine en dressant un parallèle instructif avec la grande crainte du Japon dans la décennie 80-90, dont sont expliqués en détail les ressorts économiques, et d'autre part à réconcilier dans un même discours populiste smart des forces antagonistes dans le champ sociopolitique, à l'heure du divorce entre "? peuple ? " et élites dirigeantes. Sur fond de mutation écologique et de crise de l'immigration, il avance en effet l'idée qu'un populisme smart qui s'en approprie les causes plutôt que les démoniser, et explique avec recul les transformations (mondialisation, révolution technologique) qui les ont produites depuis 30 ans, est un discours pertinent dans le contexte politique actuel, en France et ailleurs. Il s'agit de répondre à la colère populaire qui sourde depuis des années en offrant un projet collectif d'équité sociale, d'appartenance nationale à la fois enracinée dans l'histoire - assumer le passé est nécessaire pour concevoir le futur - et universaliste, agile dans la mondialisation. L'ouvrage mêle aussi au style d'un essai des remarques où l'auteur partage avec le lecteur sa propre trajectoire comme étudiant pendant la période de référence, à un moment charnière qui vit entrer le monde dans une nouvelle période de l'Histoire (1989). Il met en exergue les choix personnels dans un contexte de profonde transformation, semblable à la période actuelle, à même d'éclairer ceux auxquels seraient confrontés des étudiants en partance pour l'étranger. L'ouvrage livre une perspective historique sur l'économie et la politique mondiales depuis le tournant décisif de 1989 pour expliquer/comprendre la situation contemporaine. Sa thèse est que le développement économique de la Chine souffre de faiblesses structurelles comparables à celles du Japon, que l'antagonisme avec le régime d'Etat-parti est fondamental et irréconciliable, et que la capacité d'innovation des Etats-Unis demeure inégalée parce qu'elle repose sur une société de liberté individuelle et l'Etat de droit. Soulignant en cela la valeur des principes qui assoient les démocraties industrialisées occidentales, l'auteur prévient contre les dérives culturalistes en vogue pour souligner le socle capital hérité de la pensée occidentale, et les risques de juger l'histoire sans en discerner les contradictions inhérentes. Avançant que la démonisation du "? populisme ? " méconnaît les ressorts de l'anxiété socioéconomique et culturelle qui frappe les classes moyenne et populaire depuis plus de 20 ans en Occident, il argue que les responsables politiques doivent au contraire s'approprier cette anxiété pour être en phase avec l'opinion et y apporter des réponses adéquates, sans a priori idéologique, mais en expliquant, comme le fait le livre, les facteurs de cette anxiété (libre - échange mal engagé/régulé, mondialisation, rupture digitale, productivité), et en montrant le chemin à suivre.

04/2022

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Contes et nouvelles

Nuit des Légendes 5

Le livre Nuit des Légendes 5 fait partie de la collection ethnographique Nuit des Légendes, qui illustre la vivacité de la littérature orale en ce début du XXe siècle. Ce livre réunit les contes traditionnels et les histoires du temps présent livrés avec mystère et malice par la conteuse Céline GUMUCHIAN et le conteur Pépito MATEO lors du spectacle organisé par l'association Nuit des Légendes dans le parc de la Mairie de Pleuven (Finistère) le 22 juillet 2022. On y retrouvera également les histoires des conteuses et du conteur qui ont animé la Balade contée du 9 septembre 2022 sur la commune de Pleuven : Lulu MOISAN, Alain SAINRAT, Sophie PABOEUF et YANNICK de MIRETTES-ECOUTILLES, et Marie-Thé SAINRAT. Et en bonus, on y découvrira un conte inédit de l'écrivaine Eve-Lyn SOL. Sommaire : "Nuit des Légendes 2022, Entre mystère et malice" , par Claude Arz Céline Gumuchian - Dans ma famille, on ne racontait pas - La Flèche - Le Témoin 25 - Le Colibri - Regarde ! - Nour de Tabriz - Le Rendez-Vous - Bibliographie De Céline Gumuchian Pépito Matéo - Comment je suis Devenu Conteur - Istanbul - Les deux jumeaux - La montre - Suikiriçaïra - Le Tara - La Rêverie - Bibliographie Sélective De pépito matéo 81 - CDgraphie sélective De Pépito Matéo Lulu Moisan - Les Korrigans et Les deux petites Chouettes du Lavoir du StyveL - BiBliographie de Lulu Moisan Alain Sainrat - Le Clou - Bibliographie D'Alain Sainrat Mirettes-Ecoutilles - Il Etait une Fois... Mirettes-Ecoutilles Sophie Paboeuf - Les Deux coups De Baguette magique, ou comment je suis Devenue conteuse - La Grotte des korrigans Yannick - Marie Mémère, Marie sans Dents, La Sorcière de Lîle Tristan - Bibliographie De Yannick Marie-Thé Sainrat - La P'tite Fourmi qui cherchait Le Bonheur - Bibliographie De Marie-Thé Sainrat Et un conte venu d'ailleurs... - Sur Les Ailes d'Ada, par eve-lyn sol - Bibliographie D'Eve-Lyn Sol Préface : Nuit des légendes 2022, Entre mystère et malice Entre mystère et malice, le spectacle Nuit des Légendes du 22 juillet 2022 fut une grande soirée, rassemblant plus de trois cents personnes dans le parc de la Mairie de Pleuven. Deux artistes, deux styles différents. En première partie, Céline GUMUCHIAN, la conteuse de bonnes aventures. En seconde partie, Pépito MATEO, le jongleur de mots. Céline Gumuchian, la conteuse de bonnes aventures Bretonne par sa mère, Arménienne par son père, Céline Gumuchian explique que cette double ascendance a influencé son destin de conteuse, les contes devenant des racines qui l'ont aidée à grandir, éclairant son chemin, sa place dans le monde. Je suis en amour des contes, de ceux qui nourrissent notre âme, surtout en cette époque de fer et de plomb, confie-t-elle. Elle ajoute qu'on ne trouve pas les contes mais que ce sont les contes qui nous trouvent, histoire d'avertir que les terres de l'imaginaire nourrissent les hommes souvent à leur insu. Céline Gumuchian est ainsi devenue une conteuse itinérante, initiée à l'art de la parole par d'autres conteurs tels que Michel Hindenoch, Jihad Darwiche, Gigi Bigot, Amandine Orban de Xivry, Ludovic Souliman... A son tour, elle est devenue gardienne de l'oralité, n'hésitant pas à rappeler que les contes populaires rééquilibrent les injustices, changent les rôles, ouvrent des perspectives et nous révèlent notre héroïsme. Sur la scène de Nuit des Légendes 2022, Céline Gumuchian, la conteuse de bonnes aventures, a invité le public dans son antre de magicienne des forêts, dans une ambiance mystérieuse aux frontières des contes et de la cartomancie. A tour de rôle, des spectateurs choisis au hasard ont tiré une carte divinatoire, sachant qu'à chaque carte correspondait un conte que la conteuse dévoilait au public. Aucun mauvais sort, seulement de bonnes aventures. Un univers propice à de multiples voyages fantastiques. Pépito Matéo, un jongleur de mots Pépito Matéo est un jongleur de mots qui trace depuis trente ans une voix originale dans la forêt de l'imaginaire contemporain. Chargé d'humour et de jeux de mots, Pépito Matéo est un conteur au long cours. Il a en effet reçu l'amour de la langue française dès son enfance car le petit Pépito a grandi du côté de Troyes (Aube), entre un père espagnol qui mélangeait parfois certaines consonnes et une mère champenoise aux expressions hautes en couleur. Très jeune, les mots lui ont semblé, confie- t-il, comme un jardin des possibles, laissant libre cours à l'imaginaire, dans leur mystère à créer des images, à générer des musiques par leurs sonorités. A l'école, il prenait déjà plaisir à inventer des histoires, des "mensonges" selon sa mère, ce qui lui a valu de nombreux renvois et une fin précoce de ses études secondaires (il a quitté l'école dès l'âge de 16 ans pour vivre de petits boulots et n'est retourné qu'à 23 ans à la fac de Vincennes, où il a appris à "penser librement"). Très vite, il s'est fabriqué des vies fictives, transformant le monde qui l'entourait en fabrique à histoires. Lors de son passage au Théâtre de Belleville, à Paris, en février 2022, Cristina Marino (Le Monde, 20 février 2022) décrira Pépito Matéo comme un éternel passeur de mots, d'histoires et de frontières. Il fait partie de ces artistes capables de dire la folie du monde tout en gardant cette légèreté salvatrice, cette jubilation de la parole vagabonde, qui nourrit les spectateurs. Sur la scène de Nuit des Légendes 2022, Pépito Matéo, tour à tour moqueur, farceur et surréaliste, a fait rire le public aux éclats pendant plus d'une heure, virevoltant sur scène, jonglant avec les mots, attrapant des contes qu'il tordait avec jubilation. Sans contrainte d'écriture, improvisant, oscillant entre humour et poésie pour mieux toucher le coeur des spectateurs, le malicieux Pépito Matéo a embarqué les grands et les petits dans ses contes où les baleines et les calamars sont des personnages à part entière. Une pluie de mots est tombée sur Pleuven devant un public hilare. Un triomphe. Claude ARZ Coat Questenn, Pleuven, octobre 2022

01/2023

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Sciences politiques

Dans les coulisses du monde. Du Rwanda à la guerre d'Irak, un grand négociateur révèle le dessous des cartes

Mieux encore qu’un grand diplomate, Jean-Marc de La Sablière a été ce que les Américains appellent un « Deal Maker », un faiseur de paix. Dans tous les postes qu’il a occupés, qu’il s’agisse de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay, de ses ambassades en Égypte et en Italie, de sa fonction de conseiller diplomatique auprès de Jacques Chirac et surtout de représentant de la France aux Nations unies, il a géré de nombreuses crises (Rwanda, Darfour, guerre d’Irak, Liban…) et contribué fortement à faire progresser la cause des droits de l’homme. Proche de Jacques Chirac, dont il a été un des conseillers les plus influents, il raconte la vie à l’Élysée sous la cohabitation avec la gauche, dévoile les mécanismes de décision sur les affaires internationales, brosse un portrait à la fois lucide et chaleureux de l’ancien chef de l’État, décrit les forces et les faiblesses de son entourage comme de tous les ministres des Affaires étrangères qu’il a eu à servir, d’Hubert Védrine à Alain Juppé. Il nous fait surtout vivre de l’intérieur l’incroyable bataille diplomatique qu’il a menée au sein du Conseil de sécurité, et en relation permanente avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin, pour éviter la guerre d’Irak. Il nous livre ici un document historique de premier ordre, dans lequel on découvre aussi les coulisses des Nations unies, devenue l’instance de décision essentielle au niveau mondial, où les affrontements et les jeux d’influence entre grandes puissances et puissances émergentes peuvent conduire à des blocages ou des évolutions majeures. L’auteur nous fait entrer tout particulièrement dans le secret de quatre grandes négociations qui comptent dans l’histoire des Nations unies, où il a joué un rôle de premier plan. En avril 1991, alors que Saddam Hussein réprime les Kurdes, l’Onu fait une avancée majeure dans le « droit d’ingérence » en reconnaissant pour le première fois, par une résolution arrachée de justesse par la France, que les violations massives des droits de l’homme constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale. En 2005, c’est sur l’initiative de Jean-Marc de La Sablière que la situation au Darfour est déférée devant la Cour pénale internationale, alors que cette instance, attaquée par les États-Unis, végétait depuis sa création. Durant cette même période, il est mandaté, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, pour faire adopter le texte qui conduira à la création du tribunal chargé de juger les auteurs de ce crime, ainsi que la résolution qui aboutira au départ des troupes syriennes et à la libération du Liban. En août 2006 enfin, il prend une part déterminante dans la résolution qui permettra mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Fort d’une expérience du monde peu commune et la connaissance qu’il a, en particulier, du monde arabe – son père était consul général à Jérusalem –, Jean-Marc de La Sablière livre ici une analyse très personnelle de la situation en Egypte ou en Syrie. S’agissant de la France, il s’avoue préoccupé par sa perte d’influence et d’une certain manque d’ambition dans son rôle international. Examinant nos atouts et nos faiblesses, il se demande s’il est encore possible de redresser la barre. Fidèle aux idéaux gaullistes, il plaide pour plus de courage et de volonté.

03/2013

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Romans historiques

Joseph Balsamo ; Le Collier de la reine. Mémoires d'un médecin

Cette fresque historique, l'une des plus réussies d'Alexandre Dumas, va de la fin du règne de Louis XV à la Révolution. La publication en feuilleton puis en volume, commencée en 1846, s'est terminée en 1855. Joseph Balsamo s'ouvre en 1770 sur un prologue ésotérique : sur le mont Tonnerre où sont réunis les chefs de la franc-maçonnerie universelle, un inconnu, Joseph Balsamo, prophétise la Révolution universelle. Nous retrouvons Balsamo au Taverney, en Lorraine, où vivent le vieux baron de Taverney et sa fille, Andrée, chez qui Balsamo découvre la faculté de double vue sous influence magnétique. Marie-Antoinette, venue en France pour épouser le dauphin, fait une halte à Taverney. Au cours d'une scène dramatique, Balsamo, cédant aux supplications incrédules de Marie-Antoinette, lui fait apparaître, dans une carafe d'eau, sa future décapitation. Le Collier de la reine est le plus connu des quatre romans du cycle grâce à de nombreuses adaptations. Il prend appui sur la célèbre affaire du Collier : Louis XVI a promis à la reine un merveilleux collier. Celle-ci, dans un premier moment de vertu, y renonce, se ravise sous l'influence de Jeanne de La Motte, puis décide finalement de le rendre. S'ensuit un imbroglio dont Jeanne de La Motte tire les fils : Rohan croit avoir acheté le collier, la reine croit l'avoir rendu aux bijoutiers, tandis que c'est Jeanne de La Motte qui le garde. Le roi fera en vain juger Rohan et condamner Mme de La Motte : à l'issue du procès, c'est la reine, et avec elle la royauté, qui est perdue ! Avec Ange Pitou, on est au début de juillet 1789. Ange Pitou est un jeune paysan du bourg d'Haramont, inculte mais droit. Gagné aux idées nouvelles, il participe à la prise de la Bastille, tandis qu'une rétrospective historique installe sur la scène du roman l'image noire de la reine : usurpatrice étrangère, vampire suçant le sang de la nation en dilapidant son or. En contrepoint se déroule, sur le mode héroï-comique, le roman d'apprentissage d'Ange Pitou : devenu capitaine de la garde nationale d'Haramont, il est désormais un " personnage ". Avec La Comtesse de Charny, nous retrouvons Balsamo en envoyé de la Providence acharné à la perte de la royauté. Le récit de la fuite à Varennes occupe une grande place dans le roman : c'est de cette fuite manquée que procède, selon l'auteur, la rupture définitive entre le peuple et la royauté. Y figurent également le complot Favras, la compromission de La Fayette et de Mirabeau en faveur de Marie-Antoinette, la fête de la Fédération. Les événements révolutionnaires ont leur écho atténué à Haramont, où Pitou mène une révolution moins sanglante, alors que la figure sinistre de Marat, le chirurgien morbide, l'homme-animal, symbolise l'ultime étape de la Révolution. Dans cette série passionnante, on découvre aussi la fascination exercée par l'hypnose, la vigueur des idées propagées par Mesmer, alors qu'une médecine de plus en plus rationnelle se met en place. Les personnages ne se contentent pas d'être des acteurs (parfois rocambolesques) : ils sont aussi animés par des conflits idéologiques, ils hésitent, s'enflamment puis doutent lorsqu'il leur faut constater les excès auxquels ont conduit leurs convictions. Dans cette perspective, Balsamo incarne aussi l'Histoire qui hypnotise tous ses acteurs.

02/2012

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Critique littéraire

Quelques bibliothèques de la famille royale sous la tempête révolutionnaire à Versailles. Tome 2

En 1791, les acquéreurs des Biens Nationaux des couvents et des abbayes se sont vites précipités pour acheter les terres et bâtiments appartenant aux religieux. Il faut reconnaître qu'à la fin des enchères, les municipalités se trouvent avec un nombre considérable d'archives et d'ouvrages souvent très anciens, restant sans affectation et jugés plutôt encombrant. Dans les grandes villes un dépôt se constitue (souvent dans un ancien couvent) pour stocker ces archives et ces livres en attendant. Inutile de rappeler que les bibliothèques des monastères et des abbayes sont les plus anciennes et les plus riches du royaume à l'époque. En 1794, la vente des biens des émigrés pose à nouveau k même problème : si les terres et les meubles sont toujours facilement monnayables et nouaient facilement de nouveaux acquéreurs ; les archives et les livres intéressent toujours peu de monde et certainement pas les acheteurs étrangers. Des personnes avisées, souvent d'anciens bibliothécaires, vont user de toutes leurs influences auprès de leurs administrations (surtout à Paris) pour que mm ce qui ne peut pas être utilisé directement par l'Administration Républicaine, l'Armée ou l'Instruction Publique ne soit pas détruit. L'idée est de regrouper ces livres et ces archives dan un local dédié pour l'instruction des Enfants de la République et la connaissance des Citoyen : c'est l'origine de la création des bibliothèques Nationales et Municipales et des Archives Nationales / Départementales que nous connaissons aujourd'hui. Les bibliothécaires Parisien vont imposer l'idée de constituer un catalogue général des ouvrages les plus remarquables à conserver qui sont contenus dan les Bibliothèques des émigrés sur tout k territoire de la République et en particulier des membres de la famille royale. Tous les départements doivent se mettre au travail pour réaliser le catalogue en suivant les critères de sélection de l'époque et d'envoyer le résultat à Paris .... L'administration du département de la Seine et Oise (aujourd'hui Yvelines) va trainer : elle a fort à faire par ailleurs et ton ses employés sont occupés à plein temps dans la vente des bien nationaux de la famille "Capet" et des émigrés, trouver dan l'urgence des locaux pour héberger des troupes militaires de passages, s'occuper des blessés dans une ambiance permanente de guerre civile ou de crainte d'une invasion étrangère. Le 23 juin 1794, les administrateurs du département de Seine et Oise reçoivent une lettre venant de Paris qui les invite à se mettre immédiatement au travail et sans chercher de nouvelles excuses. Grâce à cette lettre (reproduite au début de cette transcription), nous pouvons découvrir aujourd'hui le catalogue des ouvrages des membres de la famille royale qui sont estimés dignes d'être conservés en 1794 et qui fait l'objet de cette publication. Les livres ne sont plus dans les bibliothèques, mais regroupés dan des salles du château pour en faciliter leur conservation et leur surveillance car le mobilier du château est entrain d'être vendu... Ce catalogue est construit à partir d'une sélection rigoureuse, on évite de mentionner des titres en double voir en triple exemplaires et même plus, les ouvrages ou manuscrits concernant la Religion, les usages de l'Ancien Régime ne sont pas mentionnés sauf si ils présentent une reliure remarquable. Malgré ces limites, ce "catalogue" est tout de même un remarquable témoin de la richesse culturelle des bibliothèques de la famille royale !! Jean-Luc Augustin

12/2018

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Critique littéraire

Quelques bibliothèques de la famille royale sous la tempête révolutionnaire à Versailles

En 1791, les acquéreurs des Biens Nationaux des couvents et des abbayes se sont vites précipités pour acheter les terres et les bâtiments appartenant aux religieux. Il faut reconnaitre qu'à la fin des enchères, les municipalités se trouvent avec un nombre considérable d'archives et d'ouvrages souvent très anciens, restant sans affectation et jugés plutôt encombrant. Dans les grandes villes un dépôt se constitue (souvent dans un ancien couvent) pour stocker ces archives et ces livres en attendant. Inutile de rappeler que les bibliothèques des monastères et des abbayes sont les plus anciennes et les plus riches du royaume à l'époque. En 1794, la vente des biens des émigrés pose à nouveau le même problème : si les terres et les meubles sont toujours facilement monnayables et trouvent facilement de nouveaux acquéreurs ; les archives et les livres intéressent toujours peu de monde et certainement pas les acheteurs étrangers. Des personnes avisées, souvent d'anciens bibliothécaires, vont user de toutes leurs influences auprès de leurs administrations (surtout à Paris) pour que tout ce qui ne peut pas être utilisé directement par l'Administration Républicaine, l'Armée ou l'Instruction Publique ne soit pas détruit. L'idée est de regrouper ces livres et ces archives dans un local dédié pour l'instruction des Enfants de la République et la connaissance des Citoyens : c'est l'origine de la création des bibliothèques Nationales et Municipales et des Archives Nationales / Départementales que nous connaissons aujourd'hui. Les bibliothécaires Parisiens vont imposer l'idée de constituer un catalogue général des ouvrages les plus remarquables à conserver qui sont contenus dans les Bibliothèques des émigrés sur tout E territoire de la République et en particulier des membres de la famille royale. Tous les départements doivent se mettre au travail pour réaliser le catalogue en suivant les critères de sélection de l'époque et d'envoyer E résultat à Paris... L'administration du département de la Seine et Oise (aujourd'hui Yvelines) va usiner elle a fort à faire par ailleurs et tous ses employés sont occupés à plein temps dans la vente des biens nationaux de la famille "Capet" et des émigrés, trouver dans l'urgence des locaux pour héberger des troupes militaires de passages, s'occuper des blessés dans une ambiance permanente de guerre civile ou de crainte d'une invasion étrangère. Le 23 juin 1794, les admistrateurs du département de Seine et Oise reçoivent une lettre venant de Paris qui les invite à se mettre immédiatement au travail et sans chercher de nouvelles excuses. Grâce à cette lettre (reproduite au début de cette transcription), nous pouvons découvrir aujourd'hui le catalogue des ouvrages des membres de la famille royale qui sont estimés dignes d'être conservés en 1794 et qui fait l'objet de cette publication. Les livres ne sont plus dans les bibliothèques, mais regroupés dans des salles du château pour en faciliter leur conservation et leur surveillance car le mobilier du château est entrain d'être vendu... Ce catalogue est construit à partir d'une sélection rigoureuse, on évite de mentionner des titres en double voir en triple exemplaires et même plus, les ouvrages ou manuscrits concernant la Religion, les usages de l'Ancien Régime ne sont pas mentionnés sauf si ils présentent une reliure remarquable. Malgré ces limites, "catalogue" est tout de même un remarquable témoin de la richesse culturelle des bibliothèques de la famille royale !! Jean-Luc Augustin

12/2018

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Sociologie

Cachez cet islamisme. Voile et laïcité à l'épreuve de la cancel culture

En juillet dernier, la Cour constitutionnelle rendait son arrêt concernant le droit, pour une Haute Ecole de l'enseignement supérieur, d'interdire les signes convictionnels. Un arrêt qui réaffirme l'existence en Belgique de deux interprétations du principe de neutralité : " inclusive " et " exclusive ". Cet arrêt qui n'avait rien de révolutionnaire a suscité des réactions en cascade : au parlement bruxellois, à la commune de Molenbeek, où une motion autorisant le port desdits signes au personnel de l'administration a été votée, déclenchant plusieurs démissions d'élus ; dans la presse, où un affrontement par le biais de cartes blanches (tribunes) sur le voile a été à l'origine de tentatives de faire taire son adversaire par tous les moyens : injures, calomnies, mais également procédures judiciaires, le tout abondamment relayé sur les réseaux sociaux. L'été 2020 fut chaud à Bruxelles, marqué par les restrictions rendues nécessaires par la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid 19. Pourtant ce que la presse a qualifié de coup de folie, ou même de débat nauséeux, n'y voyant qu'un dérapage de la " cancel culture " n'est peut-être pas à ranger parmi les épisodes orageux d'un été caniculaire. La laïcité tranquille à la belge ne semble pas résister aux assauts répétés des promoteurs d'une " neutralité " dite " inclusive ", qui pensent ainsi satisfaire la " diversité ", cette minorité musulmane de plus en plus convoitée, en particulier dans certaines communes de Bruxelles où elle est... majoritaire. On voit ainsi les progressistes d'hier s'allier à la frange la plus réactionnaire de l'islam politique pour faire triompher l'idée que le voile serait au mieux, un " fichu " dont nul autre que la femme elle-même ne pourrait juger de la symbolique, au pire un vecteur d'émancipation, une conquête féministe, voire l'emblème de la liberté ! Contact presse : Aurielle Marlier l 09 72 54 51 61 l presse@laboiteapandore. fr www. laboiteapandore. fr Rayons : société. Et si le débat bruxellois peut faire penser à celui qui a lieu en France, il a ses spécificités. Etouffé, il est à la fois plus sourd et plus violent. Bien qu'il débute avec la décision de la Cour constitutionnelle, ce livre n'est pas un énième livre sur les polémiques publiques autour du voile, mais un livre sur l'impossibilité de débattre de la signification et de la place de la laïcité dans la capitale de l'Europe. Pour un mandataire politique, attaché au progrès, à l'égalité des hommes et des femmes et à la laïcité, il est difficile de se déclarer contre le port du voile dans certaines fonctions sans être immédiatement taxé d'islamophobie, de racisme ou de connivence voire d'appartenance à l'extrême droite. On devient vite, à ce jeu, un " blanc " ou un " traitre à sa race ". Nous le verrons à travers des témoignages d'élus des principaux partis bruxellois qui prendront la parole sur ce sujet, certains pour la première fois. La conviction d'être dans le " camp du bien " autorise le recours aux procédés les plus contestables pour empêcher un débat de fond, comme nous le verrons avec l'affaire du " Balek Gate ", qui s'attaque à la liberté d'expression au nom de la liberté de la presse, ou défend le voile rigoriste au nom du féminisme. Outre qu'il donne à comprendre la bataille larvée, mais si cruciale qui se joue en Belgique autour de la laïcité, ce livre permet de mieux comprendre comment de nouvelles théories se proclamant de gauche ont réussi à devenir les porte-voix d'idéologies rétrogrades de l'identité, qui n'hésitent pas à pratiquer l'entrisme dans le tissu associatif et dans certains partis (l'entrisme islamiste étant fort de près d'un siècle de pratique, depuis sa naissance en 1928), et à rendre de plus en plus difficile le travail social et politique dans certains quartiers de Bruxelles.

06/2021

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Philosophie

Descartes et l'ordre politique. Critique cartésienne des fondements de la politique

À l’effondrement des régimes communistes a succédé le pullulement des nationalismes ethniques et religieux. Des uns aux autres les discours et les symboles ont changé, mais pas l’idée que les hommes, c’est-à-dire des individus, sont d’abord les membres d’un tout (État, parti, nation, ethnie, peuple, communauté religieuse). À ce défi idéologique, il n’est qu’une seule réponse à opposer : un individu n’appartient à personne. Les déterminations qu’il reçoit de l’extérieur (sa race, sa nation, sa religion), pour importantes qu’elles soient, ne tracent pas un cadre dans lequel il doit nécessairement s’inscrire. À tous revient la liberté primordiale de s’inclure dans une communauté ou dans un tout, ou de s’en séparer. C’est le grand enseignement de la critique de l’ordre politique à laquelle se livra Descartes. Critique en apparence paradoxale : si Descartes n’a écrit aucun traité de politique, c’est dans les textes touchant à la morale que se trouvent les deux principaux points d’appui pour résister au politique. C’est d’abord la critique des faux dévots, bigots et superstitieux, qui « sous ombre qu’ils vont souvent à l’église, qu’ils récitent forces prières, qu’ils portent les cheveux courts, qu’ils jeûnent, qu’ils donnent l’aumône, pensent être entièrement parfaits, et s’imaginent qu’ils sont si grands amis de Dieu qu’ils ne sauraient rien faire qui lui déplaise, et que tout ce que leur dicte leur passion est un bon zèle, bien qu’elle leur dicte quelquefois les plus grands crimes qui puissent être commis par des hommes, comme de trahir des villes, de tuer des princes, d’exterminer des peuples entiers, pour cela seul qu’ils ne suivent pas leurs opinions ». De ces lignes, plus actuelles que jamais, qui font du mélange de la politique et de la religion l’essence de la terreur, il résulte que toute conception du monde qui repose sur, ou qui implique une division entre deux catégories d’hommes (fidèles/infidèles ; amis/ennemis ; citoyens/étrangers) est génératrice de violence et de guerre. Les crimes les plus odieux et les plus fréquents dans l’histoire sont inspirés, commandés, justifiés par la politique. C’est ensuite l’idée qu’un individu peut, quelquefois, valoir plus que le collectif et que c’est à lui de le déterminer : « Et il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en particulier ; toutefois avec mesure et discrétion, car on aurait tort de s’exposer à un grand mal, pour procurer seulement un petit bien à ses parents ou à son pays ; et si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n’aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver ». Ces deux points sur lesquels on peut édifier une politique cartésienne ne sont pas séparables : la politique, trop liée à la contingence, aux individus, aux époques, ne peut être une science et aucune de ses propositions ne peut être appliquée invariablement — la sagesse et la raison consistant à savoir juger selon les cas. C’est le jugement de chacun et non la règle, la consigne, le commandement, qui remplit l’office de la raison dans le domaine des choses humaines, des actions et des événements. Cette restitution de la pensée cartésienne, confrontée à celles de Pascal, de Hobbes, de Spinoza ou de Rousseau, ne vise pas à construire une théorie politique là où il n’y en a pas, mais à dégager la sortie de la logique qui fait de l’individu un simple élément du corps politique. Cela pourrait s’appeler l’actualité de Descartes.

09/2012

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Religion

Manuel de droit canon. Conforme au code de 1917 et aux plus récentes décisions du Saint-Siège

Le droit canon. - I. Le mot droit (jus) désigne : subjectivement le pouvoir moral de faire, d'omettre ou de posséder quelque chose (p. ex., le droit de propriété) ; objectivement, d'abord ce qui est dû à quelqu'un, puis, en remontant de l'effet à la cause, la règle de droit, c'est-à-dire, la loi ou un ensemble de lois. En ce sens on dit : le droit romain, le droit français…, ou encore le droit civil, le droit administratif, le droit commercial, le droit pénal, etc. Le droit canonique (ou droit canon) est l'ensemble des lois ecclésiastiques actuellement en vigueur. Au sens strict, il ne contient que les lois portées par les détenteurs de la juridiction dans l'Église (pape, conciles, évêques… ). Il est légitime de l'entendre un peu plus largement, en y comprenant certaines prescriptions de la loi naturelle ou de la loi divine positive (p. ex., sur la constitution essentielle de l'Église ou l'institution des sacrements) que l'autorité ecclésiastique a insérées dans les recueils de ses règles disciplinaires et spécialement dans le Code. Le mot canon a une foule de significations, mais elles dérivent du sens primitif du grec canon, cordeau, règle matérielle ; de là le mot en vint à désigner une règle morale. Dès les conciles d'Ancyre (314) et de Nicée (325), les canones de l'Église étaient distingués des nomoi (lois) des empereurs et depuis le VIIIe siècle on appelle droit canonique l'ensemble des lois ecclésiastiques. - On sait que, dans bien des conciles (p. ex., ceux de Trente et du Vatican), certains canons contiennent non des règles disciplinaires mais des règles de foi, des définitions dogmatiques. On verra au cours de cet ouvrage que, si les textes législatifs constituent l'épine dorsale du droit canon, il faut, pour le bien connaître, tenir compte d'autres éléments (coutume, interprétation officielle ou doctrinale, privilèges, etc.). Consacrée par un long usage, l'expression droit canonique (ou canon) est la meilleure. Toutefois quelques expressions synonymes ne sont pas exclues : droit ecclésiastique, droit pontifical… Relations avec d'autres disciplines. - 1. Le droit canon suppose la connaissance des thèses essentielles de la philosophie (existence et nature de Dieu, spiritualité et immortalité de l'âme, libre-arbitre, morale naturelle… ) et de la théologie dogmatique (traités de l'Église et des sacrements… ). L'histoire de l'Église projette des lumières très appréciables sur bien des questions canoniques. Bien plus étroites sont les relations entre théologie morale et droit canon. Ces deux disciplines sont si complémentaires qu'il est pratiquement impossible de les séparer complètement : tous les traités de morale contiennent des matières canoniques (surtout les sacrements, les censures, les irrégularités, les temps sacrés… ) et tout ouvrage de droit canon examine quelles prescriptions obligent en conscience et dans quelle mesure. Toutefois la théologie morale a un objet plus primordial et plus étendu : plus primordial, puisqu'elle enseigne la loi divine (surtout naturelle) immuable et se place au point de vue de la conscience ; plus étendu, puisque, sans reprendre les explications détaillées des canonistes, elle précise la culpabilité plus ou moins grande devant Dieu, autant que nous en pouvons juger, de certaines infractions à des lois de l'Église. - On se plait parfois à opposer moralistes et canonistes : le canoniste serait le gardien rigide de la loi ; le moraliste, pitoyable à l'humaine faiblesse, s'efforcerait de l'élargir. N'exagérons rien. Les audaces trop grandes ou les sévérités excessives de quelques hommes ne justifient pas les généralisations. Il s'agit de deux tendances différentes, mais pas nécessairement opposées. On a vu plus d'une fois des canonistes enseigner brillamment la morale et il serait souhaitable que tout moraliste connût bien le droit canon et tout canoniste la morale : on y gagnerait une attitude plus parfaitement équilibrée, également à l'abri du rigorisme et du laxisme.

01/1967

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Ouvrages généraux

Porto Rico : une île des Caraïbes bien singulière…. Entre américanisation et hispanité

1952 est une date clé dans l'histoire de Porto Rico puisqu'elle correspond à l'accession de cette île des Caraïbes au statut d'Etat Libre Associé aux Etats-Unis. Ce qui veut dire que Porto Rico est un état autonome mais pas souverain. Et, il ne fait pas de doute que cette situation politique n'est pas sans conséquence sur l'évolution sociale et culturelle de ce pays. Les communications présentées dans cet ouvrage partent du fait littéraire ou linguistique pour apprécier la relation à la langue espagnole. Les deux termes choisis pour mener à bien cette étude sur Porto Rico : " Américanisation " et " Hispanité " sont révélateurs de son propos. On attribue généralement à la forme verbale " américaniser " formée à partir de l'adjectif " américain " une connotation quelque peu péjorative ou pour le moins peu laudative. Même si, il faut le reconnaître les Etats-Unis (puisque c'est de cela dont on parle) ont exercé et exerce encore une grande influence dans de nombreux domaines sur le monde. " S'américaniser " veut dire perdre de son identité propre et céder aux sirènes de la modernité. Le substantif " Hispanité " quant à lui, renvoie à la Péninsule Ibérique mais aussi à un concept moins limité à la simple géographie. La forme raccourcie, harmonieuse et quelque peu sonore d'hispanité (par rapport à l'adjectif " hispanique ") lui confère une certaine forme de positivité. Et, dans le cas de Porto Rico tout ce qui renvoie à l'Amérique du Nord est perçu avec circonspection. Alors que les racines hispaniques ont été valorisées par le temps et par les circonstances historiques. De fait, l'histoire de cette île des Grandes Caraïbes a suivi un parcours quelque peu chaotique souvent mis en parallèle avec celui d'une autre île proche : Cuba. Les deux territoires ont été découverts et conquis par les Espagnols et le processus de colonisation y a duré plus longtemps que dans les autres pays de l'Amérique Hispanique. Il faudra attendre l'aube du XXe siècle pour qu'une fugace Indépendance s'y profile. La guerre Hispano-Américaine va en décider autrement et pour Porto Rico l'horizon de liberté va se réduire encore. Certes, l'île en soi est le symbole de l'ouverture vers l'autre, vers l'ailleurs, vers le nouveau. Mais elle peut aussi (et l'histoire le prouve) être assiégée et pour Porto Rico, outre les deux phénomènes : colonial et néocolonial -Espagne-Etats-Unis- cités, il convient de prendre en compte, entre autre, les incursions de l'Angleterre au XIXe siècle. 1952 est une date clé dans l'histoire de Porto Rico puisqu'elle correspond à l'accession de cette petite " nation " (et le terme est employé à dessein) au statut d'Etat Libre Associé aux Etats-Unis ce qui est encore le cas aujourd'hui. Ce qui veut dire que Porto Rico est un état autonome mais pas souverain. Et, il ne fait pas de doute que cette situation politique n'est pas sans conséquence sur l'évolution sociale, culturelle et linguistique de ce pays. C'est ce qui fait l'objet de l'analyse menée à travers les communications proposées pour composer cet ouvrage. Ce sont des articles rédigés par des universitaires métropolitains et portoricains. (Ils peuvent travailler dans des universités nord-américaines ou bien vivre à Porto Rico). Pour la plupart, ces communications partent du fait littéraire pour expliquer ou juger, par la fiction ou la démystification, la proximité envahissante du puissant voisin. Elles montrent également l'évolution de l'écriture portoricaine et aussi de la langue : comme la littérature anglophone pratiquée par certains auteurs ou l'usage du spanglish. Cet ouvrage collectif est une approche non exhaustive mais souvent pertinente de l'intérêt profond que les Portoricains manifestent envers leur île.

04/2022

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Littérature érotique et sentim

Louise. Romance contemporaine

Quels secrets poussent Louise à repousser Sékou ? Louise a quarante ans, elle vit en Bretagne et son père vient de mourir. Son amie Manon lui a trouvé un travail dans la conserverie de poissons P & Fils. C'est un bouleversement pour Louise qui, pendant vingt ans, n'a pas quitté son père, atteint d'Alzheimer. Dès le premier jour, elle a un accrochage avec l'un de ses collègues, Sékou, qui s'attache pourtant à elle et en tombe amoureux. Mais Louise cache deux secrets qui l'empêchent de s'ouvrir aux autres et l'encouragent à repousser Sékou... Plongez dans une mystérieuse romance et découvrez l'histoire de Louise dont la vie est bouleversée par la mort de son père... Finira-t-elle par s'ouvrir aux autres ? EXTRAIT - Pfff... Evidemment, tu me crois pas. Les gendarmes vont la garder et l'interroger. Elle avouera et vous verrez que j'ai raison. Manon s'effondra sur un banc. - C'est pas possible ! Pas possible ! Pas elle ! Elle adorait son père. Elle s'en occupait tous les jours. Jamais je l'ai vu avec une chemise sale ou une chaussette dépareillée. Elle lui donnait à manger à la becquée, comme à un gosse. Parfois, il lui renversait l'assiette de soupe brûlante sur les genoux et elle disait rien. Sa voix manqua de la trahir à cause du chagrin. - Elle partait jamais en vacances, pour pas le laisser à des étrangers. Elle refusait de l'envoyer dans une maison de repos. Déjà, ses frères disaient qu'ils avaient pas l'argent. Elle se pliait en quatre pour son paternel. Elle a pas eu de vie à elle. Désirée tenta de la consoler : - Ca a peut-être fini par devenir trop pesant. J'ai ma mère en maison de retraite. Elle pouvait plus rester toute seule chez elle. Elle oubliait d'éteindre le gaz, elle laissait couler l'eau. Je la découvrais parfois avec les mêmes vêtements que ceux que je lui avais passés la semaine d'avant. Et une fois, on l'a retrouvée dans un parc, où elle a passé la nuit, totalement perdue. C'est triste de voir ses parents tourner comme ça. Elle se tut un moment. - Et y avait personne pour l'aider ? - Tu veux dire ses frères ? répondit rageusement Manon. Tu rigoles ! Des salauds qui ont jamais proposé de s'occuper de leur père pour la laisser souffler un peu. Ca les arrangeait d'avoir trouvé une bonne poire. - Non, mais je rêve, vous allez pas la plaindre, quand même ! la coupa Charlène, excédée. - Et t'aurais fait quoi à sa place ? Qui peut dire comment il réagirait dans la même situation ? C'est toujours facile de juger les autres quand on se trouve pas dans la même merde. On les connaît, les bien-pensants, les "on aurait dû" . Lydie, je prends ma journée, décréta soudain Manon. Je vais voir ce qu'il en est. - Je ne peux pas me passer de deux filles aux postes ! s'affola la responsable. - Et puis de toute façon, tu ne pourras pas la voir, affirma Désirée. Elle va être mise en garde à vue. Ils la laisseront parler à personne, à part... - Faut lui trouver un avocat et un bon, la coupa Manon. - Je peux vous conseiller celui qui m'a assistée pour mon divorce, proposa Lydie. - Je sais pas s'il peut aussi s'occuper de ce genre de cas, nota Manon, hésitante. - Appelons-le et on verra bien. A PROPOS DE L'AUTEUR Corinne Guitteaud enseigne le français et l'histoire-géographie en lycée professionnel depuis une quinzaine d'années. Elle écrit depuis l'âge de 12 ans, essentiellement dans les genres de l'imaginaire. Publiée par Fleuve Noir, l'Atalante, elle a également des romans édités chez Voy'el. Il lui arrive en outre de faire des incursions dans d'autres genres comme la poésie, la romance et l'homoromance et, dans le cas présent, dans la romance contemporaine.

11/2019

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Bibles

Jésus a dit

Paroles des évangiles Qu'appelle-t-on "évangiles" ? Voilà une question à laquelle on répond un peu facilement : "Des récits qui racontent la vie de Jésus" . Et pourtant, c'est inexact, car l'objectif des évangélistes ne consistait pas à élaborer une simple biographie du Christ. Ni Marc, le plus ancien, ni Jean, le plus récent, n'ont accordé une ligne à ce qui précède le début de la prédication de Jésus. Matthieu ne fait exception que pour la visite des mages et la Fuite en Egypte. Luc commence avant la naissance, mais reste muet sur ce qui suit la douzième année. Alors ? Les évangélistes ont voulu essentiellement transmettre le message de Jésus, tel qu'il apparait aussi bien dans ses actes que dans ses paroles. C'est cela, la "Bonne Nouvelle" (traduction littérale du grec "euangelion"). On dira qu'une nouvelle vieille de deux millénaires n'est plus si "nouvelle" que cela. Assurément, l'expression française est équivoque. On devrait dire "bon message" , "bonne annonce" . En langage très contemporain : on se trouve là devant une info qui ne peut pas devenir ringarde. Des paroles pour tout le monde Du reste, Jésus parlait simple, cela se sent surtout dans les trois premiers évangiles. Parce qu'il s'adressait essentiellement à des gens simples, simples de culture ou simples de coeur. Il prenait en compte les situations et les choses de la vie quotidienne, que nous rencontrons encore dans notre existence à nous au bout de deux millénaires. Cela n'empêchait pas qu'il réponde avec science et autorité aux théologiens de son temps, soit quand ils venaient lui poser des questions souvent piégées, soit quand ils venaient, comme Nicodème, recueillir son enseignement. Bien sûr, les évangélistes qui nous rapportent les propos de Jésus étaient tous chrétiens, professant la foi dans la résurrection du Christ. Mais les gens à qui parlait Jésus ne l'étaient pas, eux. Forcément : on ne peut pas adhérer à l'annonce de la résurrection d'un personnage qui n'est pas encore mort. Comme lui-même, comme les apôtres, comme les disciples, la plupart des auditeurs de Jésus étaient juifs. Mais la population de ce qu'on appelait alors la Palestine comportait aussi de très nombreux païens : Romains des troupes d'occupation et de l'administration impériale, marchands grecs ou levantins, cananéens des pays voisins. Sans compter les Samaritains, monothéistes et reconnaissant la Torah comme les juifs, mais considérés par ceux-ci comme schismatiques. Les paroles de Jésus, qui que nous soyons, nous sont encore destinées. L'accueil des rejetés Il est clair que Jésus ne méprisait pas dans leur ensemble les élites sociales, morales et religieuses de son temps. Mais il épinglait volontiers l'autosatisfaction, voire l'hypocrisie d'individus "comme il faut" qui en faisaient partie. En retour, ces derniers n'aimaient guère son attitude accueillante à l'égard de gens considérés comme non fréquentables. Parmi ces derniers, les publicains, c'est-à-dire des juifs qui percevaient sur leurs compatriotes les impôts réclamés par l'occupant romain (païen ! ), se montrant ainsi traîtres à leur Dieu comme à leurs concitoyens, car ils exigeaient plus qu'ils ne devaient et empochaient la différence. Jésus faisait scandale en allant jusqu'à manger chez eux. Il ne jetait pas l'anathème sur les prostituées, ce qui ne revient pas à dire qu'il encourageait la prostitution. Il ne fuyait pas les lépreux, dont on considérait que leur maladie était une punition du Ciel pour leurs péchés. "Je ne suis pas venu juger le monde". , dit-il. Pourquoi ce livret ? Les citations qu'il contient sont toutes des passages où les propos de Jésus sont rapportés au style direct. Aussi courts que possible, pour qu'une longue lecture n'en dilue pas la saveur et pour qu'il soit facile de les méditer. Ils n'ont pas été choisis parmi ceux qui fondent les dogmes du christianisme et qui pourraient poser des difficultés à des personnes dont c'est le premier contact. Ces paroles sont faites pour être livrées à toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent y puiser un enrichissement personnel et à qui il ne viendrait pas forcément à l'idée de se mettre à leur recherche dans un gros livre.

02/2024