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Energie

Transition énergétique. 100 mots pour comprendre et agir

Les choix stratégiques et technologiques liés à la transition énergétique auront des conséquences majeures sur toutes les activités humaines. Ces sujets complexes sont fréquemment abordés par les responsables politiques, les scientifiques, les médias ou les industriels. Mais le langage utilisé comporte de nombreux raccourcis et des termes ambigus qui le rendent souvent difficile à comprendre par le grand public. D'ailleurs, pouvez-vous expliquer simplement ce qu'est le nucléaire durable, une pompe à chaleur, une COP, un chauffage réversible, le lithium ou bien une empreinte carbone ? Ce livre a pour but d'expliciter le sens des mots et des expressions utilisés couramment dans ce domaine. Une centaine d'entrées ont été définies liées aux phénomènes atmosphériques, aux ressources, aux nouvelles technologies, aux grands événements ainsi qu'aux institutions. Chacune fait l'objet d'un texte court d'une ou deux pages, qui s'appuie, si nécessaire, sur un schéma simple. Sommaire partiel : Accords de Paris, ADEME, ANDRA, Atmosphère terrestre, Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Billes anti-condensation (Biafeu), Biocarburants, Biodiversité, Biomasse, Biogaz, Bois (énergie), Carbone (bilan/empreinte), Centrale hydroélectrique, Centrale nucléaire, Centrale thermique, Chaleur, Changement climatique, Charbon, Charbon de bois, Chaudière à condensation, Chauffage réversible, Climatisation, Combustible fossile, Combustion, Conférence des parties (COP), Convection, Déchets nucléaires, Déforestation, Dessalement (eau de mer), Dioxyde de carbone, Eau : répartition sur Terre/usages, Effet de serre, Efficacité énergétique, Energie et puissance, Energie carbonée/décarbonée, Energie chimique, Energie électrique : production, Energie électrique : transport et distribution, Energie intermittente, Energie mécanique, Energie nucléaire, Energie renouvelable, Energie solaire, Engrais, Eolienne, Filière bois, Forêts, Gaz à effet de serre, Gaz naturel, Gazogène, Géothermie, GIEC, GPL, Groupe turboalternateur, Habitat passif, Hydrocarbure, Hydrogène, Ilot de chaleur urbain (ICU), Inserts (cheminées), Isolation thermique, Isotope, Label bio, Labels pour la transition énergétique, Lithium, Métaux lourds, Méthane, Micro-centrale hydroélectrique, Mix énergétique, Neutralité carbone, Nucléaire durable, Oxygène, Pesticides, Pétrochimie, Pétrole, Photosynthèse, Photovoltaïque (panneaux), Pile à combustible, Poêles à bois/granulés, Pollution de l'air, Pollution de l'eau, Pollution des sols, Pompe à chaleur, Puits de carbone, Radioactivité, Réacteur nucléaire, Réacteur EPR, Réacteurs à neutrons rapides (surgénérateurs), Réacteurs à sels fondus, Refroidissement des centrales nucléaires, Réserves de combustibles fossiles, Recyclage, Ressources énergétiques, Révolution industrielle, Sobriété énergétique, Syndicat départemental d'énergie, Tarification de l'énergie, Terres rares, Tour aéroréfrigérante, Transition écologique, Transition énergétique, Usine marémotrice, Vitrage

02/2024

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le délicat docteur Guillotin. Un humaniste méconnu

De manière documentée, le livre permet au lecteur de vivre à travers les yeux de Joseph Guillotin. On découvre le cheminement d'un homme, instigateur d la loi sur l'égalité lors de la peine de mort, sous la Révolution de 1789, et pas l'inventeur de la machine qui portera son nom, la guillotine. Non seulement il ne l'a pas inventée, mais la machine à couper les têtes ne fut qu'un tout petit détail dans une vie totalement dévouée au bien et à l'amour de son prochain. Guillotin fut un acteur incontournable de son époque : Docteur en médecine, élu, Député de la constituante, "lobbyiste" pour la promotion de la vaccination et la création des lycées, docteur des pauvres ou encore inventeur de la pétition, la vie de Joseph Guillotin fut riche de mille combats humanistes. A travers Joseph Guillotin, par ses yeux et sa vie, le lecteur visite cette période hors du commun. On le suit dans ses combats, d'Angoulême à Paris, en passant par Arras. On l'accompagne en Loge Maçonnique pour y croiser Marat et Benjamin Franklin et on croise à ses côtés Mirabeau et Robespierre dans la salle du jeu de paume. Humaniste et politique, Joseph Guillotin a non seulement vécu la Révolution mais il en a construit le monde d'après. Ce livre permet de découvrir pourquoi une idée humaniste et positive restera toujours comme la tache indélébile de sa vie. Cet ouvrage aborde la Révolution française sous l'angle de la vie d'un Franc-Maçon engagé, devenu célèbre via une machine qui n'est pas de son invention, qui s'est investi dans la fraternité et l'égalité, membre de la célèbre loge Les Neuf Soeurs à Paris, s'agissant du docteur Joseph Guillotin, dont l'auteur décrit une partie de vie de 1774 à sa mort en 1814, de manière passionnante et révélatrice de son état d'esprit. Né à Lille, Eric Grégor de son pseudo, réside dans le Nord de la France. Il a écrit des ouvrages de vulgarisation relatifs à la Franc-Maçonnerie en autoédition, dont "La Franc-Maçonnerie n'existe pas" , et "Lâchez-moi le Tablier" . Ici, il signe pour la première fois un ouvrage en distribution, Le Délicat docteur Guillotin" , où il décrit un personnage célèbre mal connu.

05/2023

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Généralités

Les guerriers de Dieu - La violence au temps des troubles de. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525- vers 1610)

C'est en se focalisant sur une violence jugée " inouïe " par les contemporains que ce livre entend proposer une explication de la grande cassure religieuse du XVIe siècle français. Tout aurait commencé vers 1525, quand monte dans le royaume de François Ier une grande angoisse du châtiment divin. Le monde se surenchante prodigieusement : sur terre et au ciel apparaissent des signes prophétiques qui proclament l'imminence de la fin des Temps et la faute d'une humanité qui a oublié Dieu. Survient le temps des guerriers de Dieu, le temps d'un " Triomphe de la guerre ". Deux imaginaires s'opposent aux lendemains de la mort du roi Henri II. Les huguenots, recourant à une violence désacralisatrice, s'efforcent d'éradiquer les " pollutions " d'une Eglise romaine ennemie du Christ : images et reliques saintes, prêtres... Les violences des papistes sont des violences mystiques qui visent le châtiment de tous ceux qui ont rompu avec Dieu : elles marquent sur les corps des hérétiques les signes effroyables de la colère du Christ accomplissant l'ordre des Temps. Cette histoire, qui, de part et d'autre, est celle d'une quête du pardon divin, culmine en intensité lors de la tragédie de la Saint-Barthélemy. Pour les guerriers de Dieu, après 1572, s'ouvre le temps du " repli " de la violence. Aux protestants survivants, le massacre révèle une situation d'impureté culpabilisante ; aux catholiques, parce que se défait l'illusion d'une alliance retrouvée avec Dieu, il suggère que la France demeure infidèle et corrompue. La faute n'est plus celle des seuls hérétiques, elle est désormais celle de tous. Et l'angoisse prophétique revient en force avec le temps de la Ligue, " sainte union " mystique de préparation pénitentielle à la venue de Dieu et d'intériorisation de la tension d'agression. La violence de sang devient alors comme impossible, surtout après qu'elle semble s'être accomplie, lors du régicide d'août 1589, dans la " force " de Dieu venue en un seul fidèle, le dominicain Jacques Clément. Au terme de cette dynamique d'expansion et de réduction du désir de violence, s'impose l'ordre d'un roi de la raison : Henri IV se veut le roi pacificateur du royaume parce que son règne va inaugurer la fin du temps des angoisses, le monarque providentiel de toute éternité appelé à agencer sur terre un " bonheur " humain. La véritable " modernité " du XVIe siècle ne serait-elle pas là ? " Tout dans ce livre étrange, fascinant, dérange, bouscule, piétine les certitudes d antan. Rien ne se comprend plus après comme avant, ou plus exactement, tout commence à se comprendre " Pierre Chaunu.

02/2022

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Littérature étrangère

Viktor Vavitch

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa sœur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au cœur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, sœur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des œuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'œuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

08/2008

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Monographies

Van Gogh. L'art plus grand

Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh reste dans l'histoire de l'art l'exemple même du peintre maudit. Mais s'il n'était pas celui que l'on croit ? Car derrière la légende de l'artiste incompris et tourmenté se tient un peintre formé auprès de maîtres hollandais, influencé par François Millet et Edouard Manet, qui séjourne à Anvers, débarque à Paris rejoindre son frère Theo, part à Arles chercher l'éblouissement de la couleur, passe par Saint-Rémy-de Provence, pour enfin vivre une dernière période à Auvers-sur-Oise. Et c'est à travers ces différentes villes emblématiques de sa vie et de son évolution artistique que cet ouvrage choisit d'analyser la frénésie créatrice d'un peintre, dont la légende, toujours vivace et trompeuse, empêche aujourd'hui encore de bien connaître. Un peintre qui témoigne d'une culture littéraire et artistique immense, travaille sans relâche, s'attaquant à tous les sujets, de la nature morte à l'autoportrait jusqu'aux paysages incandescents de la Provence, parsemés de tournesols lumineux, d'amandiers en fleur et d'oliviers argentés. Sans oublier ses derniers mois à Auvers-sur-Oise, une période marquée par un véritable renouveau artistique et la production de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. En un peu moins de dix ans d'une activité intense et déterminée, Van Gogh, que rien pourtant ne prédestinait à devenir peintre - lui qui voulait, comme son père, devenir pasteur -, laisse près de neuf cents tableaux et une correspondance d'une richesse inouïe, et s'impose comme l'une des figures majeures du postimpressionnisme, l'un des précurseurs de l'art moderne. La collection L'Art plus grand Cette collection propose une découverte des plus grands artistes de l'histoire de l'art, présentée dans une reliure luxueuse et inédite : composée d'une couverture en vraie toile imprimée dont le motif se prolonge en un jaspage harmonieux, elle crée ainsi une illusion visuelle enveloppante qui donne au livre son caractère précieux et unique. En plus d'une soixantaine d'oeuvres majeures d'un peintre, l'ouvrage reproduit six de ses chefs-d'oeuvre incontournables sous forme de dépliants, qui se déploient en largeur ou en hauteur. Accompagnés d'une notice détaillée, ils permettent de voir l'oeuvre en grand, d'en observer les moindres détails, de s'immerger dans la texture de la matière et dans la touche picturale. Cet ouvrage consacré à Van Gogh propose les six dépliants suivants : Le Semeur, juin 1888 Les Tournesols, été 1888 Les Iris, 1889 La Nuit étoilée, juin 1889 Autoportrait, été 1889 Amandier en fleur, février 1890

10/2023

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Littérature française

L'année de Jeanne. Conte politique

C'était en 2023 " Bien placé par les circonstances pour suivre l'épopée de Jeanne, j'eus tout loisir, depuis la coulisse, d'observer cette jeune fille inspirée, de l'écouter, de la comprendre. De l'aider aussi, parfois. Par une chance inouïe, j'eus le réflexe d'enregistrer la teneur de quelques-uns de ses échanges avec toutes sortes d'interlocuteurs, célèbres ou inconnus. C'est la première fois qu'on les trouvera réunis en bon ordre, dans leur version intégrale - transcrits tout droit de mes notes. Il m'a paru, un demi-siècle après, qu'ils auraient plus de sens encore, resitués dans le contexte agité qui les avait vus naître. Les voici donc pleins de leur force native, aussi percutants pour nous, je crois, qu'ils l'étaient pour nos pères en 2026. " La France de 2026, jamais vraiment remise de la révolution des Gilets jaunes et de la pandémie du coronavirus, est menacée de disparaître en tant que nation ; à Strasbourg, ville insurgée parmi d'autres, une coalition écolo-alternative conduit à la sécession. Le pays est au bord de l'éclatement. C'est alors que, de ses lointains confins, surgit Jeanne-Antide Aubier. Sans dogmatisme, à coup de propos lumineux et de gestes pleins de courage (qui peuvent rappeler l'attitude d'un Gandhi, par exemple), elle rend confiance au président élu en 2022, évite la sécession et assure la réélection du chef de l'Etat. Mais si Jeanne organise le sacre électoral de son protégé en 2027, elle fait aussi l'amère expérience des trahisons politiques et des doubles-jeux. Le pouvoir en place l'exclut du jeu et fait d'elle une " personne à abattre ". Toute ressemblance avec l'épopée d'une certaine Jeanne, en 1429-1430 ... est assumée : sont transposés, six siècles plus tard, tous les éléments de l'épopée johannique. Cependant le nom de Jeanne n'est jamais cité - libre au lecteur d'adopter ou non cette grille de lecture. Roman d'anticipation, certes, mais écrit au passé, à la manière d'un récit historique, L'année de Jeanne raconte l'irruption, dans la France de 2025-2026, d'une jeune fille de dix-neuf ans, arrivée de Nouvelle-Calédonie. Cette prophétesse en herbe, à la fois immergée dans son temps et prévenue contre les travers de l'époque, entreprend, avec une force sereine et contagieuse, de rendre la France maîtresse de ses destinées. Celui qui raconte l'épopée, longtemps après les faits, est un ami et conseiller de la jeune fille, alors chargé de mission à la présidence de la République.

10/2020

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Livres 3 ans et +

Lucinda Hote en pays Nambikwara

Un jeune singe Lagothrix femelle, sorte de pendant sauvage de la célèbre figure de Claude Lévi-Strauss dont elle accompagne les pérégrinations exploratrices, se retrouve malencontreusement seule au milieu d'une tribu elle-même sur le départ pour le grand nomadisme de la saison sèche. Très vite adoptée par une jeune indienne, ce voyage est pour elle l'occasion de découvrir un peuple singulier, celui-là même dont son ancien compagnon explorateur se proposait l'étude : les Nambikwara. En épousant le quotidien de ces indiens, elle relaie l'écho vivant du regard porté au même moment par son ancien maître, quelque part, non loin peut-être dans ce Mato Grosso sablonneux, avec un autre groupe de la même tribu. A ceci près que la joie de vivre de Lucinda, son enthousiasme et sa simplicité entrent en osmose avec le naturel nambikwara, qu'elle révèle ainsi spontanément et peut-être d'autant mieux. Oh, tout n'est pas rose pour Lucinda ! Il faut parfois se serrer la ceinture, manger des sauterelles, des chauves-souris, des mygales, mais du moins le partage est-il équitablement établi par les humains eux-mêmes, et certaines compensations font oublier le reste : la compagnie, les jeux, l'affection de sa maîtresse et la complicité avec plusieurs compagnons domestiqués comme elle, parfois la tendresse et l'affection d'une mère. Sans parler de la protection dont jouissent tous les membres du groupe vis-à-vis de " l'extérieur ". Bien sûr ils n'ont pas la télé mais ils sont toujours dehors. Vivant tout nus, ils n'ont pas à s'habiller le matin, ils ne vont pas à l'école, ils se baignent souvent, en famille car les parents n'ont pas besoin d'aller travailler, ils chassent dès que possible, y compris avec un effrayant poison, le curare, mais ils accordent un soin attentif à leurs animaux domestiques. Ils sont simples et gais. En les fréquentant de près, Lucinda Hote finit même par découvrir des choses extraordinaires. Elle se voit confier le grand secret de leurs noms ! Et incroyable : sa petite maîtresse a une chance inouïe, car elle vit sans le savoir comme dans un livre jeunesse, mais pour de vrai : un livre où l'on ne punirait jamais les enfants. Ici en effet, " les enfants ne sont jamais punis, et nous n'avons jamais vu battre l'un d'eux, ni même en esquisser le geste, sauf par plaisanterie ", écrit Claude Lévi-Strauss (Thèse, p. 67)

05/2011

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Poésie

L’autre moitié du songe m’appartient

Une découverte saisissante, comme il en arrive rarement. Une jeune femme, morte à vingt ans au matin de Noël il y aura trente ans le 24 décembre 2020, dont les poèmes soudain nous parlent au plus vif, et nous bouleversent par leur sens du tragique et leur rude lumière. Comme en témoignent ces vers qui ne laissent pas indemne : "Cela ira / Je n'ai pas peur du noir / Et puis il n'y a pas de vautours / Dans les étoiles". Alicia Gallienne aura traversé le champ magnétique de la poésie comme l'une de ces sublimes comètes qui, un peu par miracle, illuminent et foudroient. Preuve que la mort n'a pas toujours le dernier mot. Une existence si brève, si intensément et amoureusement vécue, car si tôt menacée, qu'elle aura laissé une empreinte des plus inouïes dans la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui l'ont connue. Une insolite jeunesse, partagée entre cette frénésie de vivre et les affres de la maladie. Entre la lecture de Cioran, De l'inconvénient d'être né, et la vie parisienne. De Jonathan Livingston le goéland à Belle du Seigneur, en passant par Si c'est un homme, Le Gai savoir ou encore le Manuscrit trouvé à Saragosse, tout en abusant des Marlboro qui lui piquent les yeux. Par jour de fol anniversaire, c'est une fête au Lido, au Balajo ou chez Castel. Par jour de solitude, ce sont les mots d'Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz ou du poète de Sueur de Sang qui la comblent. Quant à ses longues nuits d'insomnies, Alicia Gallienne les voue à l'écriture, passionnément. Pour avoir tant attendu, ce livre paraît peut-être à son heure, puisqu'il fait escorte au Printemps des Poètes 2020, sur un thème qu'Alicia n'aurait pas renié : Le Courage. "L'amour d'Alicia, c'est un fil qu'elle a tissé de ses mots..." écrit son cousin Guillaume Gallienne dans la postface à ce recueil inédit, comme une ardente déclaration d'admiration et de reconnaissance.

02/2020

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Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 2, L'essor mystique et l'impossible vocation (18 mars 1922 - 17 mars 1927), 3e édition

Yvonne Beauvais a 20 ans. Son enfance (tome 1) avait été une longue nuit spirituelle. Et soudain, en juin 1922, Dieu se dévoile et son essor mystique commence. Elle reçoit une mission paradoxale pour renouveler un couvent fervent mais piégé par des rivalités internes. Elle est favorisée de charismes multiples et exceptionnels, donc discutés. Quelques années plus tard, ils feront de la première fondatrice d'une Fédération de monastères selon un modèle adopté par Pie XII, une héroïne nationale, décorée par de Gaulle. Cette période, qui va du 17 mars 1922 au 17 mars 1927, est la plus dramatique et la plus mouvementée de sa vie. Elle est aussi la mieux connue, car les témoins, étonnés, notaient au jour le jour, et elle-même reçut de ses directeurs, soucieux d'y voir clair, l'ordre de tout noter. C'est l'histoire extrême d'un amour vertigineux traversé d'épreuves mystiques inouïes, allant jusqu'aux sévices démoniaques, physiques et moraux. Satan avait-il discerné en elle un adversaire redoutable ? Dieu ne ménage pas plus ses amis qu'Il ne s'est ménagé et n'a ménagé Sa mère. Vivant le pire sans regret, elle rayonnait la joie, et poursuivait une suractivité créative extraordinairement variée, malgré une santé désastreuse. En 1960, le Cardinal Ottaviani arrêta définitivement la cause de béatification d'Yvonne-Aimée, pour des raisons de prudence (peu après celle de la polonaise Soeur Faustine). Après 25 années de silence, le Cardinal Seper invita l'abbé Laurentin à discerner cette vie. Le Cardinal Ratzinger, leur successeur, confirma l'autorisation de continuer l'étude, sous sa seule responsabilité pour ne pas engager l'Eglise. Le travail est poursuivi par une équipe interdisciplinaire. Après les monographies sur les Prédictions, Stigmates, Bilocations, Charisme pour les pauvres et la Direction spirituelle, le tome 2 de la biographie paraît, avec le soutien d'un éminent comité de patronage.

06/2010

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Programmation

Boîte à idées pour le Raspberry Pi. Volume 1, Des robots et même des animaux

Depuis son lancement en mars 2012, plus de 30 millions d'exemplaires du nano-ordinateur Raspberry Pi ont été vendus. Cet ordinateur a contribué à révolutionner l'enseignement de l'informatique et a formidablement stimulé la créativité dans le monde de l'électronique. Le succès de la "tarte à la framboise" (traduction littérale de Raspberry Pie) est tel que même l'industrie de la microélectronique la trouve désormais à son goût et l'incorpore dans ses produits. Eben Upton, son créateur, souligne qu'à l'origine, les acheteurs étaient presque tous des makers, généralement adultes. Toutefois la plupart d'entre eux étaient aussi des ingénieurs professionnels. Rapidement, ces personnes, convaincues dans leurs activités personnelles par la puissance du Raspberry Pi comme plateforme informatique stable, l'ont adoptée aussi dans leur vie professionnelle. La Fondation Raspberry Pi publie un magazine écrit pour et par la communauté du Raspberry Pi : le MagPi (en anglais). Ce magazine s'adresse aux passionnés qui ne veulent rien manquer de l'actualité du nano-ordinateur et du monde numérique. Il contient des bancs d'essai de nouveaux produits, de nombreux tutoriels et un grand nombre de projets. Les membres actifs de la communauté du Raspberry Pi y partagent leur expérience. La maison d'édition Elektor s'est associée à la Fondation Raspberry Pi pour publier en français le magazine MagPi. Cet ouvrage qui rassemble ici 84 projets publiés dans le MagPi permet de découvrir des utilisations étonnantes du Raspberry Pi et de s'en inspirer. Grâce à la petite taille et aux possibilités infinies du Raspberry Pi, les makers du monde entier peuvent donner vie à leurs idées les plus folles. Partez en voyage dans un monde où tout est faisable ! Le Raspberry Pi à toutes les sauces pour... - s'inspirer des projets réalisés par les membres de la communauté - dénicher des utilisations inouïes - découvrir des accessoires et diverses technologies - entrer dans l'incroyable et très active communauté du Raspberry Pi.

02/2021

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Cinéma

Inclusion is coming : Vulnérables et tourmentés dans Game of Thrones

Sur le territoire des sept royaumes de Westeros, une lutte à mort pour occuper le Trône de fer anime des familles ennemies. Par la force ou par la ruse, par l'épée ou par la magie, par l'alliance ou par la trahison, les belligérants mobilisent toutes leurs forces et leurs ressources pour conquérir le trône du pouvoir central dans la capitale de King's Landing. Héritier légitime ou comploteur narcissique, épouse en deuil ou princesse conquérante, noble chevalier ou rusé opportuniste, tous et toutes sont prêts à s'entre-dévorer pour occuper l'emblème de la puissance : le trône aux mille épées, forgé au feu d'un dragon légendaire. Dans l'ombre cependant, d'autres vies sont animées par des mobiles plus prosaïques : la lutte ou la fuite pour la survie. Humain et fragile, malade ou simple d'esprit, paralysé ou aveugle, nain ou bien défiguré, ces personnages, féminins ou masculins, enfants ou adultes, sont précipités dans le chaos des royaumes combattants. Exposés à des situations de vulnérabilité extrême ainsi qu'à des tourments parfois inouïs, leur priorité est d'abord celle de la survie, avant de récupérer des pouvoirs d'agir et de rebondir après les épreuves. En chemin, ces trajectoires proprement humaines se combinent à d'autres forces vitales, animales et végétales, pour affronter une menace terrifiante qui se lève dans le Nord des royaumes en guerre. Le vivant multiple et bigarré parviendra-t-il à dépasser les querelles liées au pouvoir éphémère pour s'unir devant l'effroyable danger qui s'avance vers lui ? Les égoïsmes fléchiront-ils devant le péril venu du Nord ? Peu à peu, les vulnérables et les tourmentés sont amenés à occuper une place déterminante pour l'alliance inclusive des forces de vie. Une affaire qui ne va pas de soi, ni dans le monde de Game of Thrones, ni dans le monde contemporain...

01/2021

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Religion

Prêtres dans le souffle de Vatican II

Acteurs de mutations inouïes, quinze prêtres, formés durant le concile Vatican II, relatent leur itinéraire et examinent la puissance de l'événement au regard des empreintes qu'il a laissées dans leur manière de concevoir leur ministère. Issus pour la plupart de familles chrétiennes, ces hommes ,appartiennent à cette France catholique qui les a vus naître au moment de la montée des totalitarismes européens ou durant la Seconde Guerre mondiale. Leur jeunesse, qui s'est déroulée dans l'immédiat après-guerre et dans le début du progrès économique et social des Trente Glorieuses, correspond à cette période où l'Eglise s'accepte dans le nouveau cadre institutionnel d'une séparation entre l'Eglise et l'Etat, sans pour autant jamais se réduire à gérer le privé. Et de fait, pour ces prêtres, cette manière de se comprendre comme chrétiens dans la société des années 1960 rejaillit dans la façon dont ils comprennent leur ministère. Ouverts à la mission par solidarité avec les pays émergents, éprouvés, pour certains, par la guerre d'Algérie, établis dans une tradition intellectuelle de haut niveau, ils sont nourris par une spiritualité pastorale et fraternelle du ministère des prêtres pour la vie du Inonde. Avec les années, nombre d'entre eux exerceront des responsabilités ecclésiales avec enthousiasme sans être épargnés par les fragilités spirituelles, sociales, économiques et affectives de leur époque. Très vite, ils (Percevront le décalage qui s'installe entre les personnes, le monde et l'Eglise. Alors que rien ne les y avait destinés, ces prêtres, par leur audace missionnaire, ont été des passeurs au milieu de changements inédits. Leur travail apostolique a préparé le terreau pour que naissent de nouvelles générations. Celles-ci sont aujourd'hui face à des défis redoutables sans commune mesure avec ceux des années 1960. Et pourtant, la force de leurs aînés n'a-t-elle pas consisté à développer le mouvement impulsé par Vatican Il tout en éveillant les baptisés et leurs jeunes confrères à la complexité des temps nouveaux, leur passant ainsi le témoin d'une manière étonnante ?

02/2010

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Musique, danse

Tout Bach

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : son nom suscite l'admiration, son art provoque l'émerveillement. Le cantor de Leipzig serait ainsi l'" Homère de la musique ", une " cathédrale éternelle" qui "domine les siècles ", voire, selon le mot célèbre de Cioran, le "cinquième évangéliste". La figure inégalable d'un compositeur tout au service de son art et du Très-Haut. Un miracle, oui, mais aussi un mystère. Son oeuvre, d'une richesse, d'une diversité et d'une ambition inouïes, ne connut pas une grande diffusion à son époque et conserve encore de nombreuses zones d'ombre. Qu'on y songe: une cantate, une seule vraisemblablement, parmi les trois cents composées, fut publiée de son vivant; près d'une centaine seraient perdues ! S'intéresser à Bach, c'est donc, tout d'abord, rechercher la vérité derrière la légende. Les auteurs de ce Tout Bach ont ainsi eu à coeur de revenir aux sources et d'expliquer les contextes. Découvrir et prendre la (dé)mesure de l'auteur de la Passion selon saint Matthieu, c'est également accepter d'explorer un univers aux limites proprement infinies - et l'on ne pense pas seulement à toutes les personnes qu'il a côtoyées, à tous les interprètes, à tous les musiciens, philosophes ou exégètes qui ont contribué à sa fortune posthume. Pour peu que l'on renonce d'emblée à une ambition d'exhaustivité qui tiendrait de la gageure - historiens et musicologues, inlassablement, font état de nouvelles découvertes -, un dictionnaire, dans lequel il est aussi agréable de se perdre que de se retrouver, nous a paru la forme la plus appropriée pour cerner la dimension du mythe comme de l'homme, de l'oeuvre comme de sa portée. Cet ouvrage aux quelque 800 notices se veut donc une manière d'état des lieux, une porte d'entrée dans l'univers de Bach et une façon de partager ce qu'il avait de plus précieux, sa joie. Bertrand Dermoncourt.

11/2009

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Histoire internationale

Le dernier des injustes

Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la "solution finale". Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. A sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.

10/2015

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Histoire de la peinture

La peinture et le cri. De Botticelli à Francis Bacon

La peinture et le cri fait d'abord valoir un stimulant paradoxe, dont aucun livre ne s'est encore emparé. Art du silence, "? chose muette ? ", insurmontablement privée de voix, la peinture qui ne peut représenter le simple discours que par les postures et les gestes, s'est pourtant risquée parfois aux limites d'elle-même jusqu'à figurer le cri, excédant tout discours. Le présent essai scrutant dans l'art européen les rares tableaux, pourtant majeurs, qui représentent un cri, explique les raisons de cette rareté et la portée de ces exceptions. Sous ce jour neuf, ensuite, c'est une histoire nouvelle de la peinture depuis le Quattrocento qui se déploie ici. Car après avoir été congédié de l'immense majorité des oeuvres produites au long des siècles, le cri a fait à l'âge des Lumières l'objet d'une explicite prohibition chez Winckelmann et Lessing, si bien que de sacrifié au silence pictural par la tradition humaniste il est devenu, contre toute censure, à partir du romantisme un sujet délibéré, posant une question à la fois nouvelle et rétrospective. Cette question est au centre de l'essai ? : Toute image n'est-elle pas fondée sur la violence ?? Toute représentation n'est-elle pas "? maçonnée sur un cri ? " (Bonnefoy)? ? De Pollaiolo à Francis Bacon, en passant par un polyptique de Botticelli, le dernier retable de Raphaël, la Méduse de Caravage, le Massacre des Innocents de Poussin et celui de Guido Reni, Apollon et Marsyas de Ribera et Saint-Michel de Giordano, puis Le Cri de Münch, et s'achevant par une sculpture polychrome de Raymond Mason, le développement chronologique élucide au centre de son parcours la pensée de Winckelmann et de Lessing, dont la portée tient à sa prohibition explicite de la figuration du cri. Il s'ensuit, d'une part, une conjecture sur l'origine de la peinture, d'autre part l'esquisse d'une histoire inouïe de cette dernière. La thèse de l'essai peut alors s'énoncer comme suit ? : il n'est de représentation que sacrificielle, l'origine de la peinture gît dans la violence, toute image provient d'un cri. D'abord longtemps absent, mais de loin en loin surgi sous le pinceau de maîtres rares, le cri fut soudain si menaçant pour l'édifice de l'art comme institution idéaliste que sa proscription théorique à l'âge moderne a paradoxalement favorisé son écoute par de nouveaux peintres venus après les dieux. Un Picasso, un Bacon - et bien d'autres - vont faire de la figuration du cri une sorte de spécialité, sinon de lieu commun. Ce retour expressif du cri refoulé fait entendre sa puissance critique au fond de toute image.

10/2021

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Histoire de l'art

Sous le regard de Méduse. De la Grèce Antique aux arts numériques

Figure incontournable de la mythologie grecque, Méduse a exercé son pouvoir de fascination sur de nombreuses générations d'artistes qui ont contribué à la création d'un répertoire d'images d'une richesse inouïe. Le catalogue est consacrée à l'évolution de ces représentations, des premières sources iconographiques de l'Antiquité jusqu'aux productions artistiques les plus récentes. Dans les premières versions écrites du mythe, Méduse est une divinité primordiale terrifiante, petite-fille de la Terre (Gaïa) et de l'Océan (Pontos), mentionnée sous le nom de Gorgone. Une première variation, introduite dès le 5e siècle avant notre ère, voit en Méduse non plus une divinité régnant sur l'univers, mais une mortelle, victime d'une monstrueuse métamorphose que lui inflige la déesse Athéna. Reconnaissable à sa chevelure grouillante de serpents et ses yeux écarquillés, Méduse est une figure particulièrement ambiguë et paradoxale : à la fois instrument de mort, par son regard pétrifiant tous ceux qui le croisent, et symbole de vie, puisque de sa tête sacrifiée naissent le cheval Pégase et le géant Chrysaor. Au cours des siècles, les lectures du mythe évoluent, faisant subir à Méduse de multiples métamorphoses qui font d'elle le reflet des peurs et des fantasmes de la société occidentale. Malléable et toujours en phase avec l'époque de sa création, la figure de Méduse se renouvelle constamment. Pour les Grecs, elle est d'abord l'incarnation de la terreur, une vision insoutenable de la mort. La période médiévale, marquée par la morale chrétienne associant sexualité et péché, assimile Méduse à une beauté séductrice. A la Renaissance, son visage horrifique devient une métaphore de l'Art et de sa puissance visuelle. Figure toujours changeante, Méduse développe un caractère mélancolique au 19e siècle. Pour les préraphaélites anglais puis pour les symbolistes, elle perd parfois de son aspect monstrueux et devient une jeune femme à la beauté rêveuse. L'univers dans lequel elle bascule témoigne de l'accablement qui gagne les artistes face à la modernité industrielle. Cette course effrénée vers le progrès entraîne la rupture progressive de l'Occident avec la culture gréco-romaine qui l'a nourri durant des siècles, et Méduse devient alors le témoin affligé d'un monde désenchanté. Les angoisses et les atrocités du 20e siècle redonnent à Méduse sa puissance mortelle, et c'est finalement à Hollywood et dans le jeu vidéo que celle-ci va trouver un nouveau terrain fertile où se renouveler, grâce aux spécialistes des effets spéciaux. Aujourd'hui, Méduse fascine toujours les artistes qui s'appuient, notamment, sur les outils numériques pour renouveler leur approche plastique. Mais quelles sont les mutations actuelles de Méduse ? Figure populaire et politique, elle pourrait bien incarner un principe d'insoumission à l'ordre aussi bien qu'un féminisme militant...

05/2023

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Pléiades

Voyages extraordinaires. Voyage au centre de la Terre ; De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune ; Le testament d'un excentrique

"Résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassés par la science moderne, et refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui lui est propre, l'histoire de l'univers", tel était le programme que Jules Verne se fixait en 1866, à en croire la prose de son éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Des entrailles de la Terre aux profondeurs célestes, en passant par la surface de "notre sphéroïde", tel est le parcours que propose ce volume, qui réunit trois des romans les plus célèbres de Verne et un dernier, moins connu mais dont la fortune ne fut pas négligeable. Parcours dans l'espace, dans le temps, et dans notre propre histoire : de la faune préhistorique du centre de la Terre à la moderne conquête de l'infini stellaire, Jules Verne conduit son lecteur sur la route d'un voyage intérieur. Publiés entre 1864 et 1870, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune assoient la célébrité de leur auteur. Ils mènent aux confins des mondes connus, à la recherche du "point suprême" (M. Butor), là où réel et irréel se confondent. Une fois parcourus ces mondes insondés, une fois explorées les régions mythiques où l'homme doit se dépasser, il ne reste plus que la surface du globe terrestre à sillonner. Il n'y aurait alors plus de "voyages extraordinaires" ? Le Testament d'un excentrique, roman tardif (1899), fait d'un pays, les Etats-Unis, un gigantesque terrain de jeu. Dans une lettre de 1898 à son éditeur, Verne s'exclame : "j'en ai absolument fini avec les enfants qui cherchent leur père, les pères qui cherchent leurs enfants, les femmes qui cherchent leurs maris, etc". Le but de ce nouveau voyage (tout aussi extraordinaire que les autres) sera le voyage lui-même, et son utilité ne réside plus que dans les aléas des profits et des pertes réalisés à coups de dés. Six puis sept concurrents parcourent le pays au gré d'un gigantesque jeu de l'oie organisé par un milliardaire dont ils espèrent hériter. Jules Verne inverse ses procédés habituels : après des voyages guidés par le sens vient le temps du non-sens géographique dans un voyage littéralement "désorienté". Plus de terrains à conquérir mais des terrains déjà conquis à parcourir au rythme d'une course folle, insensée. Roman qui érige la contrainte en règle et qui par là-même fait preuve d'une liberté inouïe, Le Testament d'un excentrique a eu un héritage foisonnant : de Queneau à Cortázar, sans oublier Perec, qui aurait voulu "écrire des romans comme Jules Verne". Roman scientifique, roman d'anticipation, roman d'initiation ou encore roman à contraintes, les facettes de l'oeuvre de Jules Verne se télescopent pour ouvrir les portes de notre imaginaire.

04/2016

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Littérature française

Ma vie une catastrophe. Une écriture biographique accompagnée

De février 2006 à octobre 2008, Christian Montémont, au cours de ses rencontres avec Souris alors incarcérée en maison d'arrêt, prend en note leurs échanges dialogiques et en propose la lecture, chacun dans son propre rôle, lors de la séance suivante. Cette lecture sert alors au lancement d'un nouveau dialogue, et ainsi de suite. La somme de tous ces "parlés-écrits" est devenue une nouvelle "Ecriture Biographique Accompagnée". Instrument de formation, dEBA se fonde sur la rencontre et réunit deux personnes. Tout ce qui est échangé oralement au cours de chaque rendez-vous est directement pris en note par l'animateur accompagnant sous le regard et le contrôle de l'accompagné, et porte sur l'histoire biographique de ce dernier. A ce jour, toutes les EBA ainsi définies, se sont élaborées en prison et portent sur des faits dont la qualification pénale a valu la réclusion d'une personne. Revenir en vérité sur les circonstances mêmes qui l'ont conduite là où elle se trouve est pratique assez peu courante ; l'accompagner par une parole-écriture médiatrice à partir d'un constat de réalité, est semble-t-il encore plus rare. L'extrême sobriété du dispositif EBA permet-il à Souris d'accéder progressivement et consciemment à une seconde naissance ? Parvient-elle à faire UN avec le tableau qu'elle peint d'elle-même, pour, ensuite, le laisser en dépôt dans une quelconque galerie des peines perdues ? Empoigne-t-elle, finalement, le sens de sa destinée dans l'inouï de sa jeune et si lourde expérience ? Une recherche autonome, dont elle est l'instigatrice, peut-elle débuter là où prennent fin les rencontres de parole-écriture ? L'entreprise livrée ici, toute de rigueur et de probité mises en clarté par un constant ajustement entre les deux protagonistes, fait-elle finalement pour Souris oeuvre de "vérité" et cette tentative conférera-t-elle, finalement, une dignité à ce qui semble insoluble ?

06/2012

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Littérature étrangère

L'Amérique sans étages

Le New York de 1936, Henry Ford, Chicago, le désert d'Arizona avec ses Indiens, San Francisco et ses agents d'influence prosoviétique, Hollywood décortiqué par le menu, un passage illégal de la frontière mexicaine, une audience de Franklin Roosevelt : voilà ce que l'on trouve, et bien des choses encore, dans ce livre écrit par deux humoristes russes mandatés à leur corps défendant par le régime stalinien. Ilya Ilf-Fainzilberg et Yevguiéni Petrov-Kataïev (frère de Valentin, un écrivain connu) sont tous les deux "montés" à Moscou d'Odessa affamée dans les années vingt. Le premier, né en 1897, était d'une famille juive modeste où deux de ses frères étaient peintres. Le second, né en 1902, était fils d'un professeur d'histoire. Se rencontrant à Moscou, ils devinrent journalistes et auteurs de brefs récits dans le journal des cheminots. Puis, en 1927, ils se mirent à écrire ensemble leur premier chef d'oeuvre, Les Douze Chaises, une oeuvre humoristique que suivit en 1932 Le Veau d'or, une oeuvre satirique qui démontait le système stalinien. Le succès des deux romans fut inouï et ils écrivirent encore cent récits et nouvelles. Puis ce fut en 1937 L'Amérique au ras du sol, rebaptisé L'Amérique sans étages, leur reportage d'un long voyage aux USA. Ce livre moins connu est aussi passionnant que celui que Balzac consacra en 1847 à la Russie. C'est une pépite dans le désert littéraire de l'époque. Incapable de supporter ce système terrifiant, Ilf s'est suicidé en 1937 à 39 ans et demi. Petrov avait les nerfs plus solides mais se crasha en avion en 1942 exactement au même âge. Le tirage de leurs oeuvres dépasse les cent millions, en Russie et à l'étranger. Le traducteur a publié en 2000 un Ilf et Petrov témoins de leur temps (3 volumes), chez L'Harmattan.

11/2019

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Littérature française

Proust Océan

Rien n'était fait pour que Proust triomphe. Un mondain, un Juif, un homosexuel, qui a osé remporter le prix Goncourt contre un roman de guerre, ce qui lui a valu des persiflages infinis, jusqu'à une revue de cabaret présentant un numéro " Proust ma chère " . D'ailleurs, sa postérité a été lente à s'établir. Elle n'a réellement commencé que dans les années 1950, jusqu'à ce que Proust devienne l'un des écrivains français les plus célèbres du monde. Il y avait une bonne raison à cela. Elle s'appelle A la recherche du temps perdu. Ce livre a apporté à la fiction française des sujets que Proust a été l'un des premiers à traiter sérieusement, comme l'homosexualité, et surtout, surtout, un sujet capital, que personne n'avait jamais abordé, celui de la création. Un écrivain ou futur écrivain personnage principal d'un roman, c'est Proust qui l'a inventé. Plus encore, il a apporté à la littérature française une manière d'écrire authentiquement révolutionnaire. La langue française, si réglée, si sèche, souvent, a été assouplie par Proust à un point inouï. Le proust est ductile et englobant comme la mer. Lire A la recherche du temps perdu, c'est traverser l'Océan. Et c'est très facile, il suffit d'adapter sa respiration. Comme il suffit au lecteur d'adapter la sienne pour plonger dans ce Proust Océan de Charles Dantzig, où l'on retrouve la manière si singulière de l'auteur, ses entrées inattendues, ses alternances de chapitres brefs et plus longs, de saillies et de réflexions, d'érudition et de gai savoir, de gravité et de drôleries. Un livre sur Proust certes, mais aussi un essai d'esthétique proposant une certaine conception de la littérature fondée sur un longue familiarité avec les grandes oeuvres, une pratique des grands auteurs, un savoir encyclopédique. Tout est ici original et stimulant, mimétique de son objet même.

09/2022

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Récits de voyage

Le voyage en Grèce. Anthologie du Moyen Age à l'époque contemporaine

Le voyage en Grèce, depuis toujours, est vécu comme un retour aux origines. Au pays d'Homère bat le cœur même de l'Europe. Et tous ceux qui ont arpenté le Péloponnèse, prié sur l'Acropole, navigué d'île en île ont retrouvé, à l'instar d'Ulysse, leur patrie. Le voyage, ici, n'est pas un divertissement, mais une initiation. Ainsi, le marquis de Nointel, ambassadeur du Roi-Soleil, descend-il avec cordes et échelles dans la grotte d'Antiparos et en ressort-il métamorphosé. Il a vu, dans cette île des Cyclades, une vraie merveille, " un abrégé du monde ". Avec un sens inouï du spectacle, il décide de célébrer là les fêtes de Noël de 1674. Plus de cinq cents personnes assistent à la messe de minuit célébrée dans cette cathédrale improvisée, une stalagmite servant d'autel, illuminée par l'étoile du Berger suspendue à la voûte. Trois siècles plus tard, le philosophe Martin Heidegger fait sa première croisière en mer Egée. Ce périple conforte ses intuitions : la Grèce est la terre des commencements, des fondements de la pensée européenne. Cette anthologie de récits de voyage en Grèce est la première qui paraît en français. Elle invite le lecteur à découvrir ou à redécouvrir un univers à la fois familier et inconnu en mettant ses pas dans ceux de ces pèlerins du Moyen Age qui, venant de Venise, s'arrêtent en Grèce avant d'appareiller pour d'autres lieux saints, ou dans ceux de ces archéologues qui espèrent retrouver le trésor de Priam perdu devant Troie, à moins que ce ne soit dans ceux d'auteurs contemporains, comme Simone de Beauvoir, Jacques Lacarrière ou Tim Severin. Paysages, monuments, habitants aux mœurs empreintes tantôt de majesté antique, tantôt de pittoresque moderne, défilent devant les yeux du voyageur ébloui. Même l'un des plus blasés reconnaissait qu'il " en était revenu autre " (Raymond Queneau).

05/2003

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Thèmes photo

Marie-Jo Lafontaine. Tout ange est terrible

L'une des plus importantes artistes de notre temps, Marie-Jo Lafontaine, rencontre, dans Tout ange est terrible, Véronique Bergen, écrivaine de même renom : toutes deux portées comme le vent par un certain sens de la tragédie qu'elles expérimentent du point de vue formel, politique, et, toujours, dans le bouleversement émotif du sensible. Livre d'art, récit philosophique et conte érudit, cette monographie offre un parcours moins chronologique que conceptuel dans l'oeuvre de Marie-Jo Lafontaine dont il souligne, d'abord, le décloisonnement inouï des pratiques inauguré par l'artiste. Le rapport texte-image inédit du livre en met en exergue la liberté. Car, pour Véronique Bergen, une recherche sur les ultimes contrées du visible demeure le projet de l'artiste, et, elle en décline l'importance dans le registre de la perception, de l'espace, de la couleur et de la fulgurance, extatique, des monochromes dont la philosophe donne une synthèse magistrale de l'histoire esthétique. Au fil d'inventions poétiques stellaires, l'écrivaine décrit sa fascination pour "le regard" de Marie-Jo Lafontaine. Marie-Jo Lafontaine est une artiste contemporaine belge de notoriété internationale, née en 1950 à Anvers et vivant aujourd'hui à Bruxelles. Elle est connue pour ses installations multimédia, sculptures vidéo, installations photographiques et monochromes, créations sonores, environnements urbains. Son oeuvre est d'une grande intensité plastique, esthétique et dramaturgique. Lauréate d'inombrables prix et distinctions internationales, elle a enseigné très longtemps dans plusieurs hautes écoles d'art en Allemagne et ses créations ont notamment été exposées à la Documenta de Kassel, au Musée du Jeu de Paume de Paris, à la Tate Gallery de Londres ou au LACMA de Los Angeles. Véronique Bergen est philosophe, romancière et poète. Auteur d'essais philosophiques, de romans qui donnent voix aux oubliés, aux exclus, de recueils de poèmes, de monographies sur des photographes, des peintres, elle collabore à diverses revues. Alexandre Castant est professeur des Ecoles nationales supérieures d'art, essayiste et critique d'art

02/2021

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Autres collections (9 à 12 ans

Amari Tome 1 : Amari et le bureau des affaires surnaturelles

Amari, douze ans, n'a jamais cessé de croire que son frère Quinton, disparu depuis six mois, était vivant. Quand elle découvre une étrange mallette et une invitation à se rendre au mystérieux Bureau des affaires surnaturelles, la jeune fille n'hésite pas. Elle est persuadée que la disparition de son frère a quelque chose à voir avec cette organisation secrète. Quand elle se présente à l'adresse indiquée par l'invitation, elle est reçue par un ascenseur parlant et pénètre un monde magique. Amari y découvre que son frère était un agent de talent. Aidé de sa partenaire Maria Van Helsing, Quinton est responsable de l'arrestation de l'épouvantable magicien Raoul Moreau, le dernier Frère de la Nuit. Ce ne peut pas être une coïncidence ! Amari a le choix : s'engager en tant qu'apprentie, ou tout oublier. Elle décide de rejoindre le département des Enquêtes surnaturelles pour en savoir plus. Malheureusement, lors de la cérémonie d'accueil, elle fait exploser la boule de cristal qui doit amplifier un de ses talents. Sa colocataire de chambre, Elsie, dragon-garou inventive, est devenue génie de l'invention ; l'insupportable Lara Van Helsing est dotée de capacités physiques surhumaines et l'intrigant Dylan Van Helsing devient infaillible... Amari, elle, se découvre magicienne illusionniste, ce qui est de très mauvais augure ; les magiciens sont les ennemis du Bureau ! Son lien de parenté avec Quinton plaide en sa faveur, et Amari peut débuter son apprentissage. Si elle réussit trois épreuves, elle pourra se former en tant qu'agent junior et devra revenir tous les étés. Mais un fidèle apprenti de Moreau menace toujours le monde surnaturel, et ses propres camarades de classe la voient comme est une ennemie. Amari devra faire preuve d'un courage inoui. Car si elle ne va pas au bout de sa formation, elle ne saura jamais ce qui est arrivé à son frère.

09/2021

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Histoire de France

1814, la campagne de France

Voilà tout juste deux cents ans, le Nord, l'Est et le Sud-Ouest de la France étaient envahis par les armées coalisées (Russes, Allemands, Autrichiens au Nord ; Anglais, Espagnols & Portugais au Sud), décidées à en finir définitivement avec Napoléon Ier que la désastreuse campagne de Russie avait si considérablement affaibli. En l'espace d'un trimestre (de janvier à avril 1814), le sort de la France (et de l'Empire) semble tour à tour sauvé ou perdu, au gré des batailles à demi-gagnées ou à demi-perdues par des armées françaises qui luttent le plus souvent à 1 contre 3 ! Mais, au final - on le sait -, la fortune tournera en défaveur d'un Napoléon qui ne parvient pas à empêcher Paris, après une terrible bataille dans les faubourgs, de tomber aux mains des Coalisés et qui, pris dans un infernal engrenage de malchances successives, finit par abdiquer, abandonné par tous... Le 1814 de Henry Houssaye est un ouvrage inouï où l'on suit, au jour le jour, parfois même d'heure en heure, le déroulement haletant des événements : on se trouve sur les chemins qui mènent aux champs de bataille, aux marches en avant ou aux retraites ; dans les villes assiégées, prises ou reprises, au sein des états-majors qui échafaudent fiévreusement des plans ; au côté des maréchaux, des généraux, des politiciens du gouvernement de régence à Paris et leurs (vacillants) états d'âme ; enfin dans l'intimité même de Napoléon Ier et de ses soldats... Par son style alerte, sa précision éclairante du détail, sa minutie, son souffle dans l'évocation, sa documentation faramineuse et toujours édifiante, 1814 donne la fascinante impression de remonter deux siècles de temps et d'être immergé au coeur de l'Histoire aux instants décisifs et précis durant lesquels elle se déroule le plus intensément. C'est certainement un des plus brillants, des plus complets et des plus compréhensibles ouvrages sur la chute du Premier Empire.

10/2014

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Economie

Le Marché. Histoire d'une conquète sociale

Le monde actuel vit un paradoxe inouï. D'un côté, la cause semble entendue : il est plongé dans la crise par les comportements erratiques des marchés financiers. De l'autre, des millions d'êtres miséreux rêvent d'avoir accès au marché, au lieu où, à la ville, ils pourraient troquer un petit rien contre un autre qui les tirerait du besoin. Le marché est une institution d'échange dont toute l'histoire est marquée par les dérèglements des usages qu'en firent et en feront des êtres cupides, intéressés par leur seul enrichissement à court terme et aux antipodes de la fiction chère à la théorie économique d'un individu mû par la seule rationalité éclairée. Le marché est aussi un moyen d'émancipation pour les damnés de la terre ou du travail sans qualité. C'est ce que rappelle Laurence Fontaine, historienne qui a le goût de l'archive et de l'anecdote exemplaire et la passion des allers-retours explicatifs entre hier et aujourd'hui. Ici, l'économie est à la hauteur de ces hommes et de ces femmes qui veulent améliorer leur sort par l'échange de menus biens ou de produits coûteux, dans la Lombardie ou le Paris du XVIIIe siècle, comme dans les provinces reculées du Bengale, de la Chine ou de la Mauritanie contemporains. Car le marché est facteur d'émancipation, notamment pour les femmes, qui accèdent à la responsabilité par l'échange, le commerce, la gestion du budget, voire le crédit. Emancipation des pauvres rivés à leur endettement, émancipation de la femme qui desserre l'étau du patriarcat, émancipation globale d'une économie informelle qui accède aux circuits monétaires régulés. Mais émancipation d'une extrême fragilité si elle ne s'accompagne pas de la reconnaissance pour chacun des mêmes droits que pour les autres. N'en déplaise aux repus de la consommation, cette reconnaissance passe aussi par la possibilité d'accéder aux mêmes biens : les exclus demandent une chose première parce qu'ils la savent essentielle pour tout le reste - un accès sans condition au marché.

01/2014

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Art égyptien

Champollion. La voie des hiéroglyphes

Il y a deux cents ans, Jean-François Champollion pouvait annoncer au monde abasourdi qu'il avait percé le secret des hiéroglyphes. Autodidacte de génie, né dans une famille pauvre, il allait permettre de découvrir une civilisation qui depuis des siècles nous restait incompréhensible. Comment réussit-il cet exploit inouï, quels furent les obstacles, dans quel contexte ? Cet ouvrage passionnant comme un roman le dévoile, à l'occasion du bicentenaire de cette découverte. Le 27 septembre 1822, Jean-François Champollion présente à l'Académie sa Lettre à Monsieur Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques, texte fondateur du déchiffrement des hiéroglyphes. Pour célébrer ce bicentenaire, le Louvre-Lens, dans une exposition très grand public riche de documents et de chefs-d'oeuvre, retrace la carrière, les intuitions fulgurantes, les luttes aussi de cet autodidacte de génie. Champollion n'a pas encore huit ans lorsque Bonaparte engage sa campagne d'Egypte : l'expédition militaire, on le sait, se double d'une entreprise scientifique, dont la Description inaugure incontestablement le dévoilement - qui sera fulgurant désormais - d'une civilisation jusque-là enfouie dans la mythologie classique, les images bibliques et la fabrique plus ou moins consciente du " mystère ". L'entreprise de la publication de la Description de l'Egypte est exactement contemporaine des travaux de Champollion. Champollion a des alliés, des soutiens, des mentors, mais il a aussi des opposants, des concurrents et des ennemis, dans les cercles des pouvoirs scientifiques comme politiques. Ces oppositions, ces concurrences et ces inimitiés ne sont pas que politiques ou institutionnelles ; elles sont à la mesure du risque que représente un tel champ de recherche, ni plus ni moins que de remettre en cause la chronologie antique sur laquelle le monde - et pas seulement l'Eglise - règle sa marche. L'exposition comme le livre nous font cheminer vers ce dévoilement qui reste à jamais un moment exceptionnel de l'humanité : la compréhension de l'écriture des anciens Egyptiens.

10/2022

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Romans historiques

Les cygnes blancs parisiens de Perse

Le multiculturalisme est devenu une question complexe à comprendre, à protéger et à vivre dans cet univers mondialisé. Les Cygnes Blancs Parisiens sont les trois enfants d'une des Mille Familles de l'Iran des années 1940 et 1950, envoyés en Europe pour grandir dans des nations hautement civilisées. Ils sont ensuite revenus dans leur patrie, dans la société du Moyen-Orient nouvellement modernisée avec son système de distribution extrême récemment touché par la modernité et les idées des Lumières pour les familles de grande classe qui ont lutté afin de conserver leur image d'êtres supérieurs. L'histoire est basée sur les écarts invisibles dans le multiculturalisme qui peut devenir attrayant pour les individus et les conduire vers les tournants dramatiques de leur vie. Les personnages sont les anciens noms dans l'Iran de la noblesse. La catastrophe fait partie des drames naturels alors que la résolution est la résilience. La révélation est devenue une affaire personnelle non verbalisée pour les victimes de haut rang afin de conserver leur image sociale. La plupart du temps, des intérêts particuliers ont joué le rôle d'inversion qui a entraîné l'histoire dans une nouvelle direction. Dans cette tragédie, nos protagonistes vont tragiquement vers ce qui pourrait être considéré comme leurs défauts. La question demeure : "Etait-ce leurs défauts ? " Le conflit est l'idée du prestige entre l'Occident et le Moyen-Orient, la classe supérieure, la dignité, les droits et les torts. Plus la montée de l'image est grande, plus la chute du Cygne Blanc de Paris est vertigineuse dans la société persane qui évolue dans la modernité offerte par les têtes fortes : Kemal Pacha en Turquie et Reza Khan Pahlavi en Ariyana d'Iran. Le roman agit comme des arcs étendus dramatiques avec deux parties principales. La deuxième partie de l'intrigue comporte quatre étapes ou crises : force passionnante, force tragique, fin des sessions finales pour différents acteurs victimes et suspense final à l'image interculturelle et à l'intérêt international. La destruction illogique suit les souffrances et la vulnérabilité des protagonistes qui cèdent la place aux corps criminels intéressés que sont les fournisseurs de drogues ; l'opium le plus primitif. La faiblesse cachée de ces protagonistes se retourne contre eux, car ils ont perdu leur soutien pour puiser dans leur force intérieure et sont entourés de groupes sociaux malades. L'intrigue est structurée en forme de U. L'Epiphanie de Shahézanoon s'est terminée par une chute dramatique de sa vie, ses parents, ses souffrances familiales à un tournant de la vie dans une vision internationale de la justice humaine.

12/2020

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Droit

Manuel du droit de l'entreprise. 4e édition

Cette quatrième édition du Manuel, support de l'enseignement prodigué au sein des trois Univesités – UCLouvain, Université Saint-Louis Bruxelles et Université de Namur –, reflète les dernières évolutions du droit économique belge, à la date du 28 février 2019, en particulier, celles résultant de la loi du 15 avril 2018 portant réforme du droit des entreprises et du nouveau Code des sociétés et des associations, tout récemment adopté par la Chambre des représentants. Comme pour les précédentes éditions, cet ouvrage ne prétend ni à l'exhaustivité des traités ni à la spécialisation des précis. Son but premier a toujours été et reste l'enseignement, ce qui explique le choix des matières traitées – et l'exclusion d'autres, telle l'insolvabilité –, la manière de les aborder et leur présentation formelle. L'ouvrage se divise en six livres, eux-mêmes subdivisés en titres plus particuliers : - Le livre I contient une large introduction au droit de l'entreprise (historique, définition et grands principes, sources) pour ensuite se focaliser sur l'identification de l'entreprise, ses droits et ses devoirs (liberté d'établissement et de prestation de services, inscription à la Banque-Carrefour des Entreprises, etc.) et sur l'étude de quelques règles qui lui sont applicables. - Le livre II offre une introduction générale au droit des sociétés tel qu'il résulte du nouveau Code, à travers l'analyse de ses concepts et de ses principes fondamentaux, ainsi qu'une présentation des différentes formes de sociétés. - Le livre III se concentre sur le paiement et le financement de l'activité de l'entreprise, abordant successivement le régime de la facture (y compris la facture électronique, le factoring et la légis-lation en matière de lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales), le paiement et certains instruments de crédit. - Le livre IV présente les principaux contrats commerciaux relatifs à la production, à la distribution et au patrimoine de l'entreprise. - Le livre V est dévolu au droit européen de la concurrence. Après une étude des conditions communes à l'interdiction des ententes et des abus de position dominante, les deux pratiques anti-concurrentielles sont analysées. Le régime des concentrations est également étudié. - Le livre VI aborde essentiellement les livres VI et XII du Code de droit économique consacrés respectivement aux pratiques du marché et à la protection du consommateur et au droit de l'économie électronique. Au vu du large éventail des matières traitées, ce Manuel s'adresse tant aux étudiants du droit de l'entreprise qu'aux praticiens, qui pourront y puiser des informations utiles pour se mettre à jour ou débuter une recherche plus approfondie.

05/2019

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Littérature française

Cocaïne. Business model

Né dans une cité de la banlieue parisienne, Tarek, garçon brillant et séduisant, est repéré dès le début de sa scolarité par ses professeurs. A dix-huit ans, grâce à une procédure d'exception, il intègre Sciences-Po sans concours. Constamment renvoyé à son statut de " minorité visible ", il choisit de se tourner vers le trafic de drogue pour sortir d'une mauvaise passe un ami de toujours, le jeune et fougueux Moussa. Mais à la différence de ses camarades d'enfance, Tarek a pour lui le bagage intellectuel acquis durant ses études. C'est ainsi qu'après avoir parfaitement intégré les notions d'offre et de demande, d'approvisionnement, de distribution et de gestion des ressources humaines, il conquiert le marché avec succès, aidé par son fidèle chauffeur-partner, Moussa. Lorsqu'il comprend pourtant, une fois son compte en banque bien rempli, que la pérennité d'une entreprise repose à long terme sur la mépris de la clientèle - en rognant sur la qualité du produit et en gonflant les prix - et plus encore sur la capacité à se débarrasser de la concurrence - y compris par des méthodes les plus expéditives - une certaine lassitude commence à s'immiscer en lui... Saura-t-il se reconvertir à temps ? Après avoir calculé son pouvoir de séduction sur l'échelle des notations financières, après avoir pleuré la perte de la fille qu'il aimait dans un faire-part de mariage, Christophe Mouton poursuit son obsession : subvertir les codes littéraires en y appliquant le langage souvent déshumanisé de la modernité. Cette fois, c'est au vocabulaire du management entrepreneurial qu'il s'est attaqué pour narrer l'ascension d'un jeune dealer de banlieue. En appliquant la terminologie de la gestion et du commerce à son récit, il revisite avec un humour cinglant le roman d'apprentissage. Quant au parcours sans faute de son héros, qu'il décrit comme un modèle d'auto-entreprise - voilà bien un constat provocateur qui semble gommer tout jugement moral. Pourtant le cynisme de certaines industries légales ne nous incite-t-il pas à adhérer à la même logique ? Car sous ses dehors ironiques et légers, Cocaïne est un roman très ambitieux, une véritable fresque sociale qui croque aussi bien, de la façon la plus mordante, le profil des " consommateurs ", que celui du jeune de quartier bénéficiaire d'une discrimination positive qui ne fait que le stigmatiser davantage. A la fois drôle et très bien vue, cette chronique pose la question de la liberté individuelle face aux déterminismes de tout poil, critique sociale qui ne nie pas ses influences balzaciennes.

02/2014

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Thèmes photo

Bains de mer et villégiature en baie de Morlaix

Au milieu du XIXe siècle, l'émergence du tourisme de bord de mer et de santé touche les sites remarquables de notre littoral. La France va compter jusqu'à 923 stations balnéaires recouvrant des réalités très diverses. La baie de Morlaix concourra à ce dynamisme avec la singularité qui lui confèrent la particularité de son paysage et les personnalités qu'elle saura séduire. Si la fonction curative, dans un premier temps, attire en ces lieux l'aristocratie et la haute bourgeoisie, celles-ci seront vite accompagnées par les artistes, écrivains, peintres, musiciens à la recherche de pittoresque et d'exotisme. Plusieurs d'entre eux y puiseront leur inspiration pour composer leurs oeuvres. Plus tard, grâce à l'instauration des congés payés en 1936, toutes les couches de la population vont désormais participer à ce mouvement. Toutes ces fonctions et leurs équipements spécifiques vont perdurer avec plus ou moins de succès ; la perspective culturelle vient plus récemment s'y ajouter par la reconnaissance d'une dimension patrimoniale des lieux. Ce livre raconte cette histoire et révèle combien la baie de Morlaix a accueilli d'écrivains, de peintres, de musiciens parmi les nombreux villégiateurs qui l'ont fréquenté. De Roscoff à Locquirec, chaque commune a été le siège d'une vie intellectuelle souvent insoupçonnée. En 1869, Alexandre Dumas fréquente Emile Litré à Roscoff ; Igor Stravinsky compose en 1920 son Concerto pour quatuor à cordes à Carantec ; Nina Ricci trouve un havre de paix au bord de la rivière de Morlaix ; Maxime Maufra peint les falaises de Saint-Jean-du-Doigt et de Guimaec ; Serge de Diaghiley conçoit l'aventure des Ballets Russes à Primel-Trégastel. Ces quelques exemples suffisent à montrer la richesse culturelle que la villégiature a fait naître dans les différents pôles d'attraction de la baie. Le tourisme d'après-guerre et son évolution sont également décrits, ainsi que les questions que pose l'avenir de ces stations alors que celles-ci doivent faire face aux difficultés induites par le nécessaire regard écologiques et les variations du trait de côte. En regard de cette histoire, ce livre propose une sélection d'exemples permettant d'apprécier la richesse de l'architecture balnéaire. Car ces demeures, bien qu'elles se soumettent à un programme commun, savent lier l'efficacité de leur distribution à l'expression de la fantaisie et de l'ambition de leurs habitants, pouvant aller du décor néogothique à l'expérimentation de la modernité la plus affirmée.

11/2022