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Balli Kaur Jaswal

Extraits

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Littérature française

Les invités de la chasse

"Cette fois il fallait sonner les trois coups de corne. En effet, on se rapprochait de plus en plus et, sans être encore à portée véritable, Gilles savait qu'il suffit des plombs d'une gerbe qui se réunissent pour que ceux-ci fassent balle et deviennent dangereux. Au moment où il allait porter la petite trompe de cuivre recourbée à ses lèvres, il y eut dans le sarrasin comme un frémissement, puis l'éclatement de cent envolées. Réunis là, les oiseaux s'enlevaient, fusant dans toutes les directions [...] Les coups de fusil se confondaient. Tout le monde tirait ou presque, à gauche, devant. Oui, c'était encore sans danger, mais c'était à la limite. "L'avait-on entendu ? Peut-être pas dans la fusillade [...] Une nouvelle fois il sonna. Maintenant : tirer derrière seulement. "Mais que se passait-il sur la ligne de la route ? Gualbert courait. Et Talagnac - Talagnac lui-même ! - quittait son poste [...] Des bras s'agitaient. Des voix criaient : "Ne tirez plus...". Et quelqu'un, dont la voix lui parvenait, portée par le vent, disait : "Il est blessé, il est blessé...", "Qui était blessé ? Gilles fit véhémentement signe à la battue de s'arrêter, sonna plusieurs fois la fin de traque pour faire cesser totalement le feu, courut à son tour à travers le labour, le sarrasin. Des oiseaux isolés se levaient encore, mais on lui obéissait, on avait compris ses coups de corne réitérés, personne ne tirait plus. Quand il arriva à la route, d'autres avaient fait comme lui et couru, un groupe était là, qui lui cachait ce qui se passait. Il écarta les dos, vit un homme étendu par terre : "- Parnal, dit Talagnac". - Blessé ? un plomb ? demanda Gilles. "Mais Parnal était étendu au revers du fossé, immobile, exsangue". A l'occasion d'une battue organisée pour quelques actionnaires, l'un d'eux va trouver la mort dans des circonstances troublantes. Accident ? Crime ? Châtelains, banquiers, industriels, nouveaux riches, notaire, tous sont soupçonnés... L'un des meilleurs romans de Paul Vialar.

09/2017

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Littérature étrangère

De terre et de rêve

... Lorsqu'il est long à revenir et qu'il me manque, je m'introduis parfois en cachette dans la chambre de papa et maman, j'ouvre l'armoire où se trouvent les chemises que papa n'a pas emportées. J'entrebâille doucement la porte et je les vois suspendues, blanches, lumineuses et parfumées, sur des cintres en bois. J'approche mon visage, je ferme les yeux et j'inspire, pour que leur odeur pénètre profondément en moi. Ensuite, dans mes pensées, ces chemises se tachent du sang de tous les gens que mon papa a fait massacrer et je pleure en silence. Maman dit qu'il n'a pas pu faire autrement, parce qu'il combattait de l'autre côté, que tout simplement il n'a pas pu faire autrement... A travers mes larmes, je vois tous ces gens morts. Je ne connais pas leurs visages, je ne sais pas comment ils s'appellent, mais je les vois, là, près des chemises blanches, dans l'armoire, comme s 'ils étaient là. Je les vois s'écrouler dans l'herbe, je les vois enlacer un arbre dans le bois et glisser le long de son tronc, puis rester étendus sur ses grosses racines. Je vois leur tête transpercée par une balle tomber sur la table et une assiette rebondir et se casser par terre... Ensuite je ne pleure plus. J'ouvre les yeux et je vois que les chemises sont toujours là, blanches, lumineuses et parfumées. Je ne veux plus les regarder, je ne veux plus de cette armoire, je ne veux plus de mon père. Je veux partir ailleurs, là où personne ne me connaît. Je claque la porte de l'armoire, même si je sais que je vais y revenir et l'ouvrir pour y sentir encore les chemises de mon père quand il n'est pas là, même si c'est au prix de mes larmes et de mes souffrances, vous comprenez ?

09/2017

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Littérature française

La dernière femme de sa vie

Leur rencontre n’a l’air de rien. Printemps 2000. Place Saint-Germain-des-Prés, on célèbre par une plaque les amours contingentes de Sartre et Beauvoir. Sont présents quelques philosophes, des écrivains, une poignée de féministes et l’immense André Markhem. Entre lui et Alma, le premier échange est bref. Il lui laisse un numéro. Elle oublie ou croit oublier, peu importe. Il suffira de quelques semaines et d’un message sur un répondeur pour que l’histoire prenne tout son sens. Neuf ans, ce n’est pas rien.Alma aurait pu être la dernière femme de la vie d’André, lui qui a traversé un presque siècle, l’a animé, serré au plus près, lui qui a aimé et séduit, beaucoup, et aborde de toute sa puissance la fin de son existence. Il aurait pu mourir et ne penser qu’à elle, car ils se sont aimés, avec passion, avec violence, en se vénérant l’un l’autre au point d’espérer échanger les corps. Alma aurait pu posséder André à tous les âges, remonter le temps et lui appartenir aux commencements. « Je ne vous retrouverai jamais. – Pas facilement. – Jamais. – Pourquoi ai-je envie de me tirer une balle dans la tête ? – Parce que nous avons tous les deux le goût de l’absolu. » Chaque fragment de leur histoire est contaminé par une quête partagée de l’absolu. Les repas sont des festins, le banal échange une joute verbale et le sexe se joue sans interruption. Est-ce la mort qu’ils tentent en vain de tromper ?Neuf ans ont passé. André a publié ses mémoires et Alma partage son temps entre écriture et réalisation. Elle a divorcé, fait l’amour avec d’autres hommes, des femmes aussi. Elle cohabite depuis peu avec ce qu’elle nomme « un crabe », et qui lui pince la poitrine. Elle a reçu une lettre d’André, le 24 octobre 2009. Une lettre définitive.

01/2011

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Littérature française

Le purgatoire

Progrès en amour assez lent. Ce titre de Jean Paulhan aurait pu convenir pour résumer la vie. de Pierre Boutang. Né au péril de la Grande guerre (1916), brûlant de connaître, de combattre et d'aimer, cette vie eut cependant la vitesse d'une balle. Mais ce n'est pas le même amour qui était en question. Dans ce domaine la lenteur du progrès se paye cher - autour de soi -, et il vient un moment où un homme, vers 1976, s'en rend compte. Le catholique habité par la grâce d'Israël a dénommé cela le Purgatoire et il l'a fait, ce Purgatoire, de son vivant - ce qui est assez comme manière de brûler les étapes, "Sans une métaphysique préalable de l'histoire, nulle philosophie de l'existence ne peut se défendre de l'accusation de tricher avec la réalité humaine", écrivait-il trente ans plus tôt. Ce "roman" au sens des Confessions de saint Augustin pourrait donc servir le prestige d'un pays qui aurait fait de la littérature sa manière de ne pas tricher avec la réalité humaine. La langue, majestueuse, souveraine est aux aguets, dans le murmure de l'enfance, dans la proximité de la mort. Son chant qui s'avère aussi un voyage dans la littérature universelle en est un des plus beaux. "Sans cesse à la proue d'un discours dont on ne distingue que le sillage, son action sur l'époque aurait paru plus nette si seulement il avait accepté de prendre quelque retard sur son propre mouvement" La dure introspection à laquelle il se livre est sévère car elle façonne notre jugement moral, sans conférer cette "satisfaction âpre et secrète de se sentir foulé aux pieds par la fortune", dont parlait Machiavel. Le verdict est certain, répété en appel, mais la grâce et le "désentravement de l'âme" sont à ce prix. Sil s'agissait d'une conversion c'est à celle du lecteur que l'on pourrait assister.

03/2021

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Histoire du sport

"Mon slip était trop petit"

Un superbe éloge de la mauvaise foi dans le sport. C'est une évidence, les perdants sont plus nombreux que les gagnants. En football, un seul champion du monde pour 31 battus, une seule gagnante à Roland-Garros ou Wimbledon pour 127 malheureuses. Au coeur de cette masse sportive à la mine défaite, on distingue deux catégories : celle des vaincus qui reconnaissent avec humilité la supériorité de l'adversaire. Et l'autre, celle des mauvais perdants, qui brandit le déni comme un étendard et la mauvaise foi comme un bouclier. Car le mauvais perdant ne s'avoue jamais battu ! Devant l'évidence et la sanction du résultat, il refuse de renoncer à sa certitude d'être le meilleur. L'esprit chagrin, le corps brûlant de déception et, il faut bien le dire, la raison en berne, le mauvais perdant balance parfois tout et n'importe quoi. Au mieux de sa (mé)forme, il nous emmène sur un drôle de terrain : s'il a échoué, juré craché, il n'est pas responsable. C'est le cheval, trop court sur pattes pour ses jambes trop longues ; c'est le ramasseur de balle, trop lent ; la nourriture empoisonnée, la pluie qui tombe, le vent qui souffle, l'herbe trop haute ou le gazon trop sec ; c'est le ballon, trop bondissant ; c'est la génétique qui l'a fait trop chétif ; c'est les fantômes qui hantent les chambres d'hôtel, les grenouilles qui font du bruit ; les chaussettes trop rêches, un slip trop petit... La mauvaise foi est internationale, elle touche les vedettes (Antoine Griezmann, José Mourinho, Renaud Lavillenie, Deontay Wilder...), et concerne tous les sports, du football au cricket, en passant par le tennis, la boxe, le billard ou le lancer de fléchettes. Une fois n'est pas coutume, saluons donc les laissés-pour-compte de la gloire, les cocus de la compétition, les battus d'un souffle ou les vaincus à plate couture, les malchanceux et les mal en point.

10/2022

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Faits de société

Je suis flic et ce soir je vais me suicider

Chaque année ce sont soixante policiers qui mettent fin à leurs jours dans la quasi-indifférence du ministère de l'intérieur. Les maux qui ont contaminé la police sont nombreux et les raisons de ces suicides sont multifactorielles et difficiles à identifier. Peu de choses ont été mises en place par l'administration de tutelle et par les divers organismes impliqués. En effet rien ne semble prouver une quelconque efficacité. Marc LA MOLA a été flic durant plus de vingt années, lui-même a failli retourner son arme contre lui, de sa rencontre avec Laure GARCIA, flic en activité, ancienne syndicaliste et ancienne vice présidente nationale d'une association liée au ministère de l'Intérieur, est né cet ouvrage. Un livre puissant, un témoignage empreint de vérité et une mise au point sur le rôle parfois opaque d'une structure bénéficiant d'argent public. Ensemble ils nous livrent leur analyse en pointant les tenants et les aboutissants de ce qui peut conduire chaque flic à se mettre une balle dans la tête sans que sa famille ni son administration de tutelle ne comprennent pourquoi. Ils démontrent que les causes de cette litanie sont au- delà des seules conditions d'exercice de la fonction policière, ils mettent le doigt là où personne n'a encore osé le mettre en désignant les politiques du chiffre, le commandement et le management mais aussi les ambitions démesurées de quelques hiérarques aux dents longues et acérées pour lesquels la vie de ces flics semble ne pas compter. Mais les auteurs ne se contentent pas de dénoncer, ils apportent également leurs visions de ce que devrait être une vraie police républicaine et donnent leurs solutions pour tenter d'enrayer ce fléau au sein des effectifs de police. Les auteurs souhaitent que ce livre puisse aider les nombreux policiers en souffrance psychologique et qu'il éveille les consciences endormies

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Romans policiers

Je suis flic et ce soir je vais me suicider

Chaque année ce sont soixante policiers qui mettent fin à leurs jours dans la quasi-indifférence du ministère de l'intérieur. Les maux qui ont contaminé la police sont nombreux et les raisons de ces suicides sont multifactorielles et difficiles à identifier. Peu de choses ont été mises en place par l'administration de tutelle et par les divers organismes impliqués. En effet rien ne semble prouver une quelconque efficacité. Marc LA MOLA a été flic durant plus de vingt années, lui-même a failli retourner son arme contre lui, de sa rencontre avec Laure GARCIA, flic en activité, ancienne syndicaliste et ancienne vice présidente nationale d'une association liée au ministère de l'Intérieur, est né cet ouvrage. Un livre puissant, un témoignage empreint de vérité et une mise au point sur le rôle parfois opaque d'une structure bénéficiant d'argent public. Ensemble ils nous livrent leur analyse en pointant les tenants et les aboutissants de ce qui peut conduire chaque flic à se mettre une balle dans la tête sans que sa famille ni son administration de tutelle ne comprennent pourquoi. Ils démontrent que les causes de cette litanie sont au- delà des seules conditions d'exercice de la fonction policière, ils mettent le doigt là où personne n'a encore osé le mettre en désignant les politiques du chiffre, le commandement et le management mais aussi les ambitions démesurées de quelques hiérarques aux dents longues et acérées pour lesquels la vie de ces flics semble ne pas compter. Mais les auteurs ne se contentent pas de dénoncer, ils apportent également leurs visions de ce que devrait être une vraie police républicaine et donnent leurs solutions pour tenter d'enrayer ce fléau au sein des effectifs de police. Les auteurs souhaitent que ce livre puisse aider les nombreux policiers en souffrance psychologique et qu'il éveille les consciences endormies

09/2023

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Littérature française

La Brigade du rire (ce que nous sommes)

Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l'imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d'anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L'Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d'économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des "cocos", ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l'autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l'éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l'installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu'il prescrit dans ses papiers hebdomadaires - semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche -, Ramut saura désormais de quoi il parle... Le héros de ce roman c'est l'amitié qui unit cette ancienne équipe de hand-ball ; L'héroïne, cette comédie loufoque, ce pied de nez à un système pétri de contradictions et enfermé dans ses convictions. Dans une grande fresque tragi-comique, fidèle à son univers - Vive la sociale, Les Vivants et les Morts - Gérard Mordillat parle du monde d'aujourd'hui, de ses injustices, de ses luttes, de ceux qui refusent de se soumettre et se vengent d'un grand éclat de rire.

08/2015

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Beaux arts

Kandinsky. L'aventure de l'art abstrait

Peintre et théoricien, né à Moscou, Wassily Kandinsky (1866-1944) est un des tout premiers acteurs de la modernité artistique. Le fondateur du Blaue Reiter (1911) à Munich, apôtre de la couleur et de la résonance intérieure, a influencé par ses écrits et ses recherches en peinture nombre de mouvements ou d'écoles artistiques, de Dada au Bauhaus - où il enseigne de 1921 à 1933 -, en passant par De Stijl et le constructivisme russe. Admiré par André Breton, ami de Marcel Duchamp, proche de Paul Klee et de Hugo Ball, il entretint aussi des échanges nourris avec les musiciens de son temps comme Arnold Schönberg ou Thomas von Hartmann. L'auteur de Du spirituel dans l'art (1911) a laissé un ensemble considérable de peintures, mais aussi des gravures, des poésies et des compositions scéniques, qui se répartissent entre impressions (impressions du monde extérieur), improvisations (impressions du monde intérieur) et compositions (mise en tension des deux précédentes). Traversé par deux dynamiques actives, l'une allant du figuratif à l'abstrait, l'autre du profane au sacré, l'oeuvre de Kandinsky recèle un ensemble d'images voilées, porteuses du message de l'abstraction et de son inventeur, qui ont transformé notre rapport à la représentation. Spécialiste internationalement reconnu de l'oeuvre et de la pensée de Kandinsky, Philippe Sers présente le cheminement de l'artiste dans sa cohérence et dans son évolution interne. Son analyse s'appuie sur la documentation exceptionnelle à laquelle il a eu accès depuis le début de ses travaux, dans l'atelier même de l'artiste : les écrits autobiographiques, les textes théoriques et la correspondance du peintre apportent un éclairage radicalement nouveau sur un parcours créatif d'une exceptionnelle fécondité.

10/2015

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Policiers

San-Antonio Tome 13

" Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s'appelle San-Antonio ", Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la " Série noire " (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s'éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d'invention langagière. Dès les années 1970, la " langue de San-Antonio ", saluée par d'éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d'Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu'à l'origine. Les San-Antonio sont aujourd'hui publiés par " Bouquins " dans l'ordre de leur première parution dans la mythique série " Spécial-Police " du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s'est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Le tome 13 contient : Baise-ball à La Baule - Meurs pas, on a du monde - Tarte à la crème story - On liquide et on s'en va - Champagne pour tout le monde ! - La Pute enchantée - Bouge ton pied que je voie la mer.

02/2014

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Ethnologie

Transmettre ? Entre anthropologie et psychanalyse, regards croisés sur des pratiques familiales

Que transmettent les familles ? Comment les parents signifient-ils à leurs enfants ce qui est possible, souhaitable, valable pour eux en tant que futurs adultes, et comment les enfants s'en emparent-ils ? Après une introduction portant sur les processus, notamment psychiques, à l'oeuvre dans la transmission, cet ouvrage questionne la possibilité même de "faire famille" ou de se "sentir père", avant de pointer quelques modes de faire. Des offrandes quotidiennes à Bali aux études supérieures de jeunes filles de la minorité turcophone en Thrace, en passant par la nomination des enfants en situation migratoire ou les voyages d'étude à l'étranger, il croise les focales, les objets et les espaces géographiques pour donner à voir différentes étapes susceptibles de transformer un nouveau-né en adulte producteur et reproducteur, et reconnu comme tel. Partant de l'hypothèse que faire grandir un enfant est une tâche complexe, nous postulons, à travers notamment la notion de "contrat narcissique", que la famille est, pour ce faire, étayée par son appartenance à un groupe culturel et les récits qui en découlent. Nous regardons alors quelles sont les attentes des parents en fonction notamment du sexe de l'enfant ou de sa place dans la fratrie et les pratiques qui en résultent. Une attention particulière est portée aux liens aux grands-parents et à l'écart autorisé à la "tradition", articulé au remaniement, possible ou non, des attentes parentales, ainsi qu'aux questions de rencontres entre les espaces culturels et aux déplacements, physiques ou symboliques. Nous tentons ainsi de comprendre comment ces appartenances si nécessaires à l'insertion du petit humain dans la communauté peuvent se croiser et se renégocier sans se perdre.

09/2013

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Policiers

Angle mort

" La nature a horreur du vide. Dans le banditisme peut-être plus qu'ailleurs. " Diego est braqueur, né à Barcelone. Il vit à Aubervilliers, dans une hacienda délabrée, avec son frère Archibaldo et des souvenirs. Leur soeur, Adriana, a fait d'autres choix. Artiste au cirque Moreno, elle rêve d'accrocher son trapèze à la tour Eiffel. Paris, Bassin de la Villette. Lors d'un braquage, le gérant d'un bar s'effondre, terrassé par un coup de batte de base-ball. La Brigade criminelle du 36 et le 2e DPJ sont co-saisis. Les commandants Desprez et Duchesne, aidés de la Fluviale, tirent le fil qui les fera remonter à Diego. La traque est lancée, du quai des Orfèvres au canal Saint-Denis, des marges du Grand Paris aux cerveaux des indics, du port de l'Arsenal aux replis secrets d'Aubervilliers. Entre flingages et virées nocturnes, Diego garde toujours un temps d'avance. Comment piéger celui que rien n'arrête ? Au fil de l'enquête, les histoires se tissent. Celle d'un homme dont le salut passe par les armes. Celle d'une jeune femme en lutte contre son hérédité. Diego, prêt à tout pour protéger sa soeur. Adriana, prête à tout pour protéger son frère. Quand les sentiments viennent bouleverser les liens de sang. Une tragédie effrénée, où rayonne le soleil noir de la liberté. Roman noir, roman d'action, roman d'amour, Angle mort surprend par son ambition et sa densité. Après plusieurs mois d'enquête sur le terrain, aussi bien du côté de la police que de celui des braqueurs, Ingrid Astier réussit ce parfait mélange entre ultra réalisme et imaginaire qui font les meilleurs romans noirs.

01/2013

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Policiers

El Bronx

Isaac Sidel, personnage emblématique de l’univers de Jerome Charyn, est revenu après une période d’absence romanesque. On l’avait connu inspecteur puis commissaire de police ; une irrésistible ascension l’a propulsé maire de New York, presque malgré lui. Il rêve de sortir les enfants des quartiers pauvres de l’engrenage de la violence et du crack pour les ramener sur les bancs de l’école grâce à « Merlin », un programme de développement éducatif.Dans l’immédiat, il doit résoudre le problème des Yankees, les joueurs de base-ball du Bronx ; ils se sont mis en grève, ce qui menace de faire exploser le quartier qui n’a pas besoin de ça. En effet, avec la pauvreté grandissante, des gangs et des flics ripoux s’y affrontent. Cette guerre sanglante est chroniquée par Angel, alias Aliocha, un gamin latino qui peint des fresques extraordinaires en hommage à ses potes tombés sur le champ de bataille. Il signe d’un « A » caractéristique, et Isaac, frappé par la beauté de ces œuvres, voudrait bien mettre la main sur lui pour en faire son joker dans son combat contre la violence et l’illettrisme. Mais même pour l’ancien commissaire, il devient de plus en plus difficile de distinguer amis et ennemis dans la jungle urbaine…Roman virtuose, kaléidoscopique, El Bronx est un conte à la noirceur teintée d’un humour souvent féroce. Il a pour cadre un quartier que l’auteur n’a cessé de radiographier au fil de ses métamorphoses. Avec ce mélange de réalisme et de merveilleux si caractéristique de son style, Charyn nous offre une vision désenchantée de l’Amérique, où les frontières entre le bien et le mal sont de plus en plus floues et où le seul salut pourrait venir de l’art et de l’éducation.

02/2012

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Guides étrangers

INDONESIE

SENSUEL, EXOTIQUE ET INCROYABLEMENT varié, l'archipel d'Indonésie s'étire sur plus de 5000 km le long de l'équateur. Pareilles à de grossiers morceaux de jade sur un fond de velours bleu, ses 13600 îles captent l'imagination des voyageurs depuis des siècles. Evoquant la romance et le parfum de la girofle, l'Indonésie est le plus grand pays du sud-est asiatique. Mais il n'est pas besoin de parcourir de longs trajets pour ressentir la diversité de l'Indonésie. Les plantations de théiers qui recouvrent les pentes des volcans endormis ne sont qu'à quelques heures en voiture des côtes où les prahus prennent la mer comme ils le faisaient il y a des siècles, à l'arrivée des premiers marchands arabes. En parcourant l'Insiders Guide de l'Indonésie, vous découvrirez un pays de contrastes colorés où des villes temples sont les témoins silencieux de la grandeur des civilisations disparues, et où des rites en costumes datant de centaines d'années se déroulent au son distant du vrombissement des avions à réaction. Dans l'Insiders Guide de l'Indonésie, DAVID DE VOSS explore ce vaste archipel depuis les jungles côtières de Bornéo et les canaux hollandais de l'ancienne Batavia jusqu'aux vallées brumeuses d'Iryan Jaya, où des tribus de l'âge de pierre chassaient encore les têtes il y a une génération et subsistent de leurs cultures. Ancien correspondant de Time Magazine et du Los Angeles Times, De Voss a exploré l'Indonésie pendant vingt ans. Il s'est rendu avec des missionnaires au cœur de Bornéo, a escaladé les volcans de Bali et de java, et a longé en bateau la côte du nord de Sulawesi où, une fois par an, des serpents de mer dansent au-dessus de la mer de Célèbes sous la pleine lune.

01/1994

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Littérature sud-américaine

La Havane

" Dans un pays de volupté et de guitares à rubans bleus, la chance est fière comme tout ce qui a été acquis sur terre ou à travers les aventures arides de la virilité. " José Lezama Lima, considéré comme l'égal de Proust et de Joyce, est le plus grand écrivain cubain contemporain. Il est universellement connu pour son oeuvre poétique qui s'étend de la narration à l'essai. Son roman Paradiso (1966) est la référence de la littérature du xxe siècle en langue espagnole. Ce livre recueille une série de 91 chroniques publiées initialement à la une d'un grand quotidien cubain (Diario de la Marina) entre septembre 1949 et mars 1950, et qui n'ont jamais été traduites ni rassemblées en volume. Chaque texte naît d'un élément de l'actualité : concert, début de carnaval, prémices de l'hiver, exposition de peinture, représentation théâtrale, match de base-ball, manifestation, détérioration d'un quartier. A travers la description de lieux, de personnages, de coutumes, Lezama Lima appréhende la profonde singularité de La Havane. Une ville aux multiples facettes, qui revendique ses origines européennes tout en étant fière de sa spécificité caribéenne. Poésie et divagation réflexive caractérisent ainsi ce livre à déguster lentement, dans lequel l'auteur porte sur ce coin du monde qui est le sien un regard empreint d'attachement et pourtant non dénué de lucidité et d'humour. Le ton y est souvent badin, espiègle et, comme un enfant rêveur, Lezama Lima se plaît à se détacher de la description objective des faits pour plonger dans la fiction. Ainsi, lorsqu'il imagine la vie d'un acrobate de cirque ou qu'il narre son trajet en autobus comme s'il s'agissait d'une épopée. Un enchantement littéraire pour les nombreux amoureux de La Havane

08/2022

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Programmation

Développer des jeux avec Godot 4 et le langage C#

Apprenez à créer des jeux en C# avec Godot 4 et adoptez d'emblée de bonnes pratiques de conception. Aujourd'hui, Godot est de plus en plus utilisé et tend à devenir un incontournable dans le développement de jeux. Que vous soyez développeur de jeux, entrepreneur ou simplement passionné par le développement de jeux, Godot est un excellent choix pour concevoir des jeux de grande qualité de façon intuitive. Ce livre vous explique de manière simple et efficace comment créer des jeux en C# avec le moteur de jeux open-source Godot 4. Après une introduction aux concepts de base et à la programmation en C#, vous développerez deux projets complets : un jeu 2D en vue de côté et un jeu 3D (type Monkey Ball). Vous verrez comment créer un niveau, un personnage joueur, des objets interactifs, des ennemis ; comment ajouter du challenge, des animations, des bruitages et, pour la 3D, comment modéliser des objets simples avec Blender et les importer dans Godot. Son approche fonctionnelle vous aidera à assimiler facilement les mécaniques de bases de Godot tout en vous initiant aux bonnes pratiques de la conception de jeux. Facile à apprendre et performant, le langage C# est très utilisé dans le secteur du jeu vidéo et vous simplifiera le passage d'un moteur de jeux à l'autre. ? Un livre très accessible, fondé sur la pratique ? Traite aussi bien de la 2D que de la 3D ? Forme tout à la fois à Godot et aux mécaniques de base de la création d'un jeu ? Tire parti de la pleine compatibilité de la version 4 avec le C#, langage très populaire dans le secteur du jeu vidéo ? Toutes les sources et assets utilisés téléchargeables

09/2023

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Course à pieds

Guy Rossi la légende de l’ultratriathlon

Pendant plus de trois décennies, Guy Rossi a nagé, pédalé, couru, au gré des ultratriathlons, avec la même envie, la même passion. Si tout a débuté à Colmar, en 1987, à l'occasion des 24 Heures de triathlon (huit heures de natation, huit heures de vélo, huit heures de course à pied) qu'il a bouclées en solitaire, l'appel de l'eau, de l'air et de la terre –les trois symboles du triathlon– Guy l'a entendu tout petit. Né à Marseille, il a forgé son endurance sur un terrain de volley-ball. Au point d'intégrer les équipes de France universitaire et militaire. Cette flamme du sport qu'il porte fièrement le long du Vieux-Port vers les Jeux Olympiques de Grenoble de 1968 ne s'éteindra jamais. Professeur d'éducation physique, Guy Rossi s'établit à Colmar où il découvre le triathlon et plonge dans l'univers de ce sport d'endurance. Ce livre raconte 34 saisons d'épreuves internationales, au cours desquelles ce précurseur va porter haut les couleurs de sa région d'adoption et de son pays lors de compétitions chargées d'aventures, d'émotions, d'épreuves, d'exploits et de rencontres. Il explique aussi comment chez ce champion tout est noté, calculé, analysé. Entre deux séances d'entraînement, il compare, programme, prévoit, inscrit tous les paramètres de la réussite dans des protocoles très stricts, entre une vie familiale préservée et une vie professionnelle assumée. Le champion a toujours fait profiter les débutants ou les sportifs confirmés de ses conseils. Cet ouvrage détaille toutes ses recommandations en matière d'entraînement, de diététique, de récupération, de gestion de l'effort, pour progresser sans se faire mal et en y trouvant du plaisir.

04/2024

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Littérature Italienne

Le recensement des intellos de gauche

Le professeur Prospero se trouve dans une de ces émissions de télévision qui mêlent écrivains, chanteurs, politiciens, sportifs et public. Répondant à une question, il mentionne naïvement Spinoza. Scandale ! Du ton le plus grave, le présentateur lui répond : " Ceci est un programme qui s'adresse aux familles, et les gens qui ont trimé toute la journée ont le droit de se détendre sans se sentir inférieurs. " L'assistance hue, tape des pieds. Le ministre de l'Intérieur, invité lui aussi, ajoute que le Pr. Prospero devrait avoir honte de son élitisme. Twitter se déchaîne. " On t'aura, enfoiré d'intello de mes couilles ! @giolia 71 " Rentrant chez lui, il est tué à coups de batte de base-ball. De cet argument de départ s'ensuit l'aventure la plus tristement comique qui soit, celle du populisme contemporain. Cela se passe en Italie, cela pourrait se passer en France, aux Etats-Unis, en Hongrie, en Pologne, c'est-à-dire partout. Le ministre de l'Intérieur, devenu Premier ministre de l'Intérieur (car nous sommes dans une réalité augmentée) comprend tout de suite l'avantage électoral qu'il y a à honnir les écrivains, les intellectuels, les penseurs. Et il décide, face au danger évidemment terrible qu'ils représentent, du recensement national des intellos de gauche - puisque le mot " gauche " est devenu synonyme de " vice " . La première victime sera ce ministre même, filmé à son insu sortant d'un cinéma d'art et d'essai. Le populisme dévore ses enfants. Parallèlement à cet orage politique, on cherche qui a tué le professeur. La fille du professeur, Olivia, enquête. Avec un brio et un humour qui le situent dans la lignée des romans d'Italo Calvino, Giacomo Papi radiographie les passions tristes de la politique contemporaine. Le livre a été un grand succès en Italie.

05/2021

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Policiers

Balles d'argent

Anéanti par une rupture amoureuse, dépendant de son psy, l’inspecteur Edgar Mendieta, alias le Gaucher, s’oublie dans un travail acharné. Il enquête sur le meurtre de Bruno Canizales, avocat aussi prestigieux que décrié pour sa vie dissolue et fils d’un ancien ministre de l’Agriculture retrouvé la tête perforée d’une balle en argent. Le téléphone de Mendieta ne cesse de sonner et l’inspecteur, harcelé par son supérieur, découvre que sa route est jonchée de nouveaux cadavres. Qui se cache derrière ces crimes ? Les narcos ? Les politiciens soucieux de nettoyer le terrain avant les élections ? Les membres de l’étrange Petite Fraternité Universelle, dont Canizales faisait partie ? Mendieta s’escrime à trouver les coupables et à faire son travail à grands coups d’adrénaline et avec une bonne dose d’humour. Il court les bars et les villas huppées, croise des journalistes et de charmantes lesbiennes, pour finir par démêler un écheveau où convergent des intérêts divers. Mais il est le seul à vouloir réellement aller jusqu’au bout, sans doute parce qu’il n’a rien à perdre. Avec Balles d’argent, l’auteur mexicain Elmer Mendoza nous plonge dans un Mexique âpre et rude où il ne fait pas bon vivre ni mourir. Loin des cartes postales et des plages de Cancun, nous évoluons dans une ville de la frontière américaine à la fois glauque et corrompue, une ville sans foi ni loi, pervertie par l’argent sale de la drogue où la violence est à chaque coin de rue. Le livre témoigne de la transformation radicale que connaît le pays depuis une dizaine d’années et d’un Mexique devenu la plaque tournante du trafic de cocaïne entre la Colombie et les Etats-Unis. Balles d’argent est servi par un style sec, nerveux et incisif qui suscite et retient l’empathie du lecteur dans un savoureux compromis d’élégance naturelle et d’humour. Cerné par la mort et une corruption endémique qui gangrène tout sur son passage, l’auteur n’oublie pas de porter un regard tendre sur ce pays qui est le sien et qu’il aime.

03/2011

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Littérature étrangère

Idriss Alaoma, le caïman noir du Tchad suivi de La passion de Babemba suivi de Néo-Africanthropus

Abdoulaye Mamani est mort accidentellement, à l'âge de 59 ans, en juin 1993 ; voici donc vingt ans. En dehors de ces écrits politiques (dispersés çà et là, mais jamais regroupés), il est essentiellement connu pour son roman Sarraounia (1980). Ces autres oeuvres, pourtant fort belles, ont moins de notoriété : poésies (Poémérides, 1972 ; Oeuvres poétiques, 1993), pièces de théâtre (Le balai, 1973) et nouvelle (Une nuit au Ténéré, 1987). En réalité, ces textes sont loin de représenter la production littéraire réelle de l'auteur : cinq romans, deux nouvelles, des essais, des poèmes restent à ce jour inédits. Autant dire que la partie non publiée est bien plus volumineuse que la partie éditée à ce jour. En outre, les textes qu'il a pu éditer dans des journaux en Algérie, lors de son exil dans ce pays, restent inconnus. Il importe donc de sortir de l'oubli cette oeuvre. C'est dans cette intention que le présent ouvrage entreprend de faire connaître trois textes : un exposé historique sur le plus grand souverain du Kanem Bornou, Idriss Alaoma, qui vécut au XVIe siècle ; une épopée, Babemba, qui retrace la manière dont ce chef sénoufo s'opposa jusqu'à la mort aux troupes françaises, à Sikasso, en 1898 ; enfin Neo-Africanthropus, poème dans la veine politique de l'auteur, qui expose ses idéaux sur l'Afrique, tels qu'on pouvait l'imaginer et l'espérer dans les premières décennies après les Indépendances, à l'époque du socialisme africain. Ces trois textes font découvrir de nouveaux aspects d'Abdoulaye Mamani : en effet, si Sarraounia aborde l'histoire, c'est par le biais de la fiction romanesque, alors qu'Idriss Alaoma se présente comme un petit essai pour vulgariser un personnage historique à l'intention du grand public ; si Abdoulaye Mamani poétisait depuis sa jeunesse, jamais il n'avait créé une longue épopée (de près de mille vers), à la manière de la tradition, comme dans Babemba, ni même un développement semblable à Neo-Africanthropus. Voilà pourquoi, le lecteur, qui a fréquenté les premiers ouvrages d'Abdoulaye Mamani, est assuré, en parcourant cette publication, de le voir apparaître sous un jour nouveau et complémentaire - en attendant que la partie immergée de son oeuvre ne fasse surface par la suite.

01/2014

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était (éd. poche)

Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps". A. N.

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Poésie

Le serment du Jeu de Paume

Le serment du Jeu de Paume (The Tennis Court Oath, 1962), l'un des livres clef de la littérature américaine d'après-guerre, correspond à la "période française" du poète américain John Ashbery (1927). John Ashbery a vécu 10 ans en France, d'abord à Montpellier puis à Paris, de 1955 à 1965. La publication de ce livre a provoqué une onde de choc dans le monde des lettres américaines, ouvrant la voie aux expérimentations les plus diverses dont s'inspireront les poètes des années soixante-dix et quatre-vingt, notamment les poètes du mouvement L=A=N=G=U=A=G=E comme Charles Bernstein, Ron Silliman ou Bruce Andrews, qui ont lu dans Le serment la nécessité et la possibilité de rénovation de la langue américaine. Le livre n'entretient pas de rapport direct ou illustratif aux événements du 20 juin 1789. John Ashbery explique qu'il a eu l'idée de ce titre lors d'un trajet en bus à Paris : comme il passait devant les jardins du Luxembourg, John Ashbery a aperçu des gens vêtus de blanc en pleine partie de tennis, scène qui lui a rappelé Le serment du Jeu de Paume. Le poète explique qu'il a alors été intrigué par le contraste entre les "circonstances apocalyptiques" de la Révolution française rappelée à son souvenir et la scène presque pastorale de ces Parisiens jouant au tennis au début des années soixante. Ce qui se "joue" dans ce livre tient à la volonté du poète d'aller chercher les particularités de la langue et du langage par-delà le figement de l'histoire dans un événement dont seul le nom semble subsister dans la mémoire collective. C'est un livre qui ouvre, comme la paume de la main, un livre palmé aux nombreuses feuilles et aux nombreux départs ; un livre qui tend, lance, jette comme la main du joueur lance la balle. Le serment propose une définition de la poésie comme incessante série de déplacements et d'échanges, de services réussis, de balles perdues et de montées au filet héroïques.

10/2015

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Histoire de France

La chute du second empire. Reichshoffen - Sedan - Metz

Après avoir été le maître de l'Europe et fait trembler ses rois, Napoléon Ier ne pouvait imaginer qu'en rétablissant Ferdinand VII sur le trône d'Espagne, en 1814, il allait donner à la Prusse le moyen d'assumer la rancune qu'elle tenait à l'égard de la France, depuis l'outrage subi à Iéna. Leipzig et Waterloo n'avaient pas suffi pour laver l'affront de cette défaite. Pendant plusieurs décennies, elle attendit l'occasion qui allait lui permettre de provoquer un casus belli. La candidature du prince Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne resté vacant lui en donna l'occasion. Ce nom avait déjà été prononcé au cours de l'année qui précéda la guerre de 1870. Benedetti, ambassadeur à Berlin, avait prévenu Paris qu'à deux reprises des émissaires espagnols avaient rencontré M. de Bismarck pour négocier l'offre de la couronne d'Espagne au prince Léopold. Ce choix, contraire aux intérêts de la France, ne pouvait déplaire à Bismarck puisqu'il lui servit de prétexte pour mener sa politique expansionniste et pousser Napoléon III à la faute. Oubliant les idées progressistes de sa jeunesse et le discours qu'il fit à Bordeaux en proclamant l'Empire c'est la paix, l'Empereur, influencé par son entourage fera le choix de la guerre contre la Prusse. Le courage des soldats de la ligne et les glorieuses charges du corps des cuirassiers ne pourront compenser la faiblesse et les erreurs du haut commandement. Si le désastre de Sedan entraîna l'abdication de Napoléon III, la capitulation du camp retranché de Metz, qui allait suivre, sonna le glas du Second Empire et les espoirs de régence du maréchal Bazaine. La paix sera finalement signée avec la Prusse, mais l'inéluctable esprit de revanche qui avait animé les vainqueurs passera dans le camp des vaincus. Même si Thiers obtiendra du roi de Prusse que le Territoire de Belfort restât français, il ne pourra faire oublier la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Il faudra attendre l'hécatombe de la Première Guerre mondiale pour qu'elles redeviennent provinces françaises.

09/2015

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Littérature française

Sombre éclat

Et si l'ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fut-ce qu'un instant ? Et si, au coeur de l'horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s'entendre ? Qu'aurait-il eu à se dire ces deux hommes ; un officier " indigène " et un officier de la Wehrmacht ? Un huis clos dense, humain et tragique. Charles Ntchorere n'est pas le fruit de mon imagination. C'est un héros bien réel. Né à Libreville, il a combattu en tant que tirailleur sénégalais lors de la Première guerre mondiale qu'il achève en sergent. Il parvient au grade de capitaine avant la seconde. Cet " indigène ", comme l'on disait alors dans l'armée, et ailleurs, a reçu de nombreuses décorations pour sa bravoure. Son histoire s'achève le 7 juin dans le village d'Airaines en 1940, près d'Amiens. Après quelques jours de combat, ses hommes, une unité " mixte ", et lui doivent se rendre, débordés par la blitzkrieg et l'avancée des troupes de 7e division blindée de Rommel. Les troupes du capitaine sont restées là, un sacrifice volontaire, pour couvrir la retraite du reste de leur régiment. La Wehrmacht, à son habitude, trie les prisonniers : les simples soldats d'un côté, les officiers de l'autre. Le capitaine Ntchorere, lui, considéré comme un animal par les nazis, sera froidement exécuté d'une balle derrière la tête. S'achève l'Histoire, commence la mienne. Et si ? Et si un officier allemand, prussien de grande famille, tout en rigueur militaire, avait saisi une chance de parler avec lui ? Et si les deux hommes avaient pu échanger sur les concepts d'humanité, d'honneur, de nation, de combat, d'amour, de vie ? Et si l'ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fut-ce qu'un instant ? Et si, au coeur de l'horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s'entendre ? Je ne refais pas l'histoire. Elle est tragique. Je l'interroge puis je l'imagine. Qu'aurait-il eu à se dire ces deux hommes ? Et si ? ...

01/2022

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était

Ce roman suit la vie d'une femme, Cristina, éprise d'une autre femme et passionnée d'écriture, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, dans les années 1980. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne, coupant tout lien avec Cristina. Celle-ci, de son côté, suit le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente douloureusement de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, réunies puis séparées, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares romans roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. Extrait " Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret – elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps. " A.N.

04/2021

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Littérature française

D'un autre monde

Le 7 avril 1994, François de Grossouvre, proche conseiller de François Mitterrand, gardien des secrets de la vie intime de celui dont il est le confident de longue date, protecteur et voisin quai Branly de la fille cachée du président, Mazarine Pingeot, est retrouvé mort d'une balle de 357 Magnum dans son bureau à l'Elysée. L'enquête bâclée, le coffre-fort vidé, la thèse du suicide validée, et on oublie tout. Cet événement considérable de la vie politique atteint par ricochet l'auteur de ce livre, un autre François de Grossouvre, qui n'est autre que le petit-fils du premier. Une mort mystérieuse, un grand-père aimé et grand chasseur, une médiatisation à outrance, la brutalité de ceux qui furent les courtisans les plus empressés et tournent désormais leurs regards ailleurs, bref ce qu'on nommerait " la vie parisienne " éloigne le jeune homme de la France comme il s'éloigne aussi d'une carrière classique. Sur la table de chevet de son grand-père, il y avait un bracelet rapporté d'Afrique. Comme un talisman magique, le jeune homme de dix-huit ans se l'approprie. Le voilà alors loin de tout, en Afrique, en Tanzanie et autour : il apprend à chasser, il suit les pisteurs africains dans leur quête lente et dangereuse des lions, des léopards, et des éléphants aussi massifs que rapides. Ce livre aux accents à la Kipling ne raconte pas la vie d'un mercenaire du fusil, mais celui d'un amoureux absolu de la nature à l'état sauvage. Derrière lui, les fauves hypocrites des quais de Seine. Devant lui, à hauteur de savane, de brousse jaune paille, de sueur et de surprises, les fauves qui ne tuent que quand ils en sentent la nécessité. François de Grossouvre s'exile pour mieux se trouver. Son livre raconte une expérience initiatique donnée à très peu d'entre nous. Il passera plus de quinze ans en Afrique, luttant contre le braconnage et les tueries qui sont l'autre nom du commerce. Il en sort différent, et le lecteur avec lui ne verra plus jamais un safari de la même manière.

10/2023

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Loisirs

Cahier de vacances pour adultes

Tout le monde se souvient de ses devoirs de vacances (dictées, problèmes mathématiques, etc.) Notre ouvrage permettra à chacun de retomber en enfance de façon ludique et humoristique en révisant les bases du français, des maths, de l’histoire-géo… Le Cahier de vacances pour adultes allie humour et pédagogie. Des pages d’exercices (français, maths, histoire, géographie, anglais, culture générale) qui permettront à chacun de réviser ses classiques : le théorème de Pythagore, l’Appel du 18 Juin, l’emploi du subjonctif, l’accord des noms de couleur, etc. 10 pages de jeux et de tests à la fois drôles et sérieux. Bien évidemment, les solutions seront présentes au milieu de l’ouvrage (à ne consulter qu’après avoir fait les exercices !!)

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Philosophie

Fritz Mauthner, scepticisme linguistique et modernité. Une biographie intellectuelle

Pour la première fois en langue française, une biographie intellectuelle est consacrée à Fritz Mauthner, figure majeure du tournant linguistique de la modernité. Dans les Contributions à une critique du langage (1901-1902), l'essai sur Le Langage (1907) et le Dictionnaire de la philosophie (1910-1911), Mauthner recueille la tradition de réflexion du langage depuis Herder et Humboldt, pour la mettre au service du scepticisme linguistique le plus radical jamais formulé à l'époque contemporaine. Sa haine des mots le pousse à vouloir sortir du langage pour accéder à la " mystique sans Dieu ". Son scepticisme trouve son aboutissement dans L'Athéisme et son histoire en Occident, publié à partir de 1920. Né en 1849 dans une famille juive de culture allemande, Mauthner passe son enfance dans la petite ville de Horzitz-Horice, voisine de Sadowa, en Bohême, puis sa jeunesse à Prague. De la " guerre des langues " en Bohème, à laquelle il réagit en condamnant l'État habsbourgeois multinational, il tirera plus tard argument pour dénoncer la tyrannie des mots. Déstabilisé par l'antisémitisme qui lui inspire son roman le plus personnel, Le Nouveau Juif errant (1882), Mauthner redécouvre son identité juive au contact de Gustav Landauer et de Martin Buber. À Berlin, il réussit une brillante carrière d'écrivain et de journaliste et s'impose comme une des grandes figures du réalisme et du naturalisme. En 1905, Mauthner s'installe à Fribourg-en-Brisgau d'abord, puis à Meersburg sur le lac de Constance, où il meurt en 1923. Tout au long de sa vie, Mauthner a pris une part essentielle à la vie intellectuelle du monde allemand. II a impressionné Landauer, Hofmansthal, Wittgenstein, Hugo Ball, Dôblin et les avant-gardes des années 1968. Astre noir du scepticisme linguistique poussé jusqu'au nihilisme, son rayonnement s'est étendu au-delà du monde germanique: ses textes ont fasciné Borges, Joyce, Beckett et trouvé en George Steiner un interprète perspicace.

04/2012

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Art du XXe siècle

L'art brut. Edition revue et augmentée

L'Art Brut s'est récemment enrichi de nouveaux créateurs en Europe, au Japon, en Chine, à Bali, au Ghana et au Brésil. Lucienne Peiry, à la source de nombreuses découvertes, donne une large place à ces nouveaux créateurs dans cette nouvelle édition, largement enrichie et actualisée, de son ouvrage de référence. Elle retrace l'histoire de l'Art Brut, en lien avec le parcours de son initiateur, Jean Dubuffet, mais relate aussi le développement de l'Art Brut durant les vingt dernières années ainsi que ses enjeux actuels. Les 500 oeuvres reproduites, issues pour l'essentiel de la collection de Dubuffet mais également de grandes collections internationales, conservent intacts leur pouvoir de fascination et leur liberté subversive - qui ont inspiré de nombreux artistes contemporains comme Georg Baselitz, Annette Messager, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, Hervé Di Rosa ou Thomas Hirschorn. Dès la fin du XXI ? siècle, le primitivisme a été l'une des réponses à la recherche d'altérité. Mais d'autres expressions ont aussi ouvert de nouvelles perspectives : l'art populaire, les dessins d'enfants, "l'art des fous", l'automatisme ou les graffitis. Le terrain était ainsi préparé pour la "découverte", par Jean Dubuffet, d'oeuvres troublantes, réunies sous le terme d'Art Brut. Deux tournées fructueuses en Suisse lui font découvrir Wölfli, Aloïse et Müller. Soutenu par André Breton et Jean Paulhan, Dubuffet fonde en 1948 la Compagnie de l'Art Brut, destinée à compléter les collections, à les exposer et à en faire l'exégèse. La Collection de l'Art Brut trouve finalement sa place à Lausanne, en Suisse, en 1976, avant de connaître un retentissement international. Dès lors, l'institution suisse essaime dans un climat d'effervescence, alors qu'à travers le monde des musées et des collections ouvrent leurs portes à l'Art Brut. Parallèlement, celui-ci entre dans le marché et fait des incursions de plus en plus remarquées dans l'univers de l'art contemporain.

01/2023

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Beaux arts

L'art brut. Edition revue et augmentée

Art Brut s'est récemment enrichi de nouveaux créateurs en Europe, au Japon, en Chine, à Bali, au Ghana et au Brésil. Lucienne Peiry, à la source de nombreuses découvertes, donne une large place à ces nouveaux créateurs dans cette nouvelle édition, largement enrichie et actualisée, de son ouvrage de référence. Elle retrace l'histoire de l'Art Brut, en lien avec le parcours de son initiateur, Jean Dubuffet, mais relate aussi le développement de l'Art Brut durant les vingt dernières années ainsi que ses enjeux actuels. Les 500 oeuvres reproduites, issues pour l'essentiel de la collection de Dubuffet mais également de grandes collections internationales, conservent intacts leur pouvoir de fascination et leur liberté subversive - qui ont inspiré de nombreux artistes contemporains comme Georg Baselitz, Annette Messager, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, Hervé Di Rosa ou Thomas Hirschorn. Dès la fin du XIXe siècle, le primitivisme a été l'une des réponses à la recherche d'altérité. Mais d'autres expressions ont aussi ouvert de nouvelles perspectives : l'art populaire, les dessins d'enfants, "l'art des fous", l'automatisme ou les graffitis. Le terrain était ainsi préparé pour la "découverte", par Jean Dubuffet, d'reuvres troublantes, réunies sous le terme d'Art Brut. Deux tournées fructueuses en Suisse lui font découvrir Wblfli, Aloïse et Müller. Soutenu par André Breton et Jean Paulhan, Dubuffet fonde en 1948 la Compagnie de l'Art Brut, destinée à compléter les collections, à les exposer et à en faire l'exégèse. La Collection de l'Art Brut trouve finalement sa place à Lausanne, en Suisse, en 1976, avant de connaître un retentissement international. Dès lors, l'institution suisse essaime dans un climat d'effervescence, alors qu'à travers le monde des musées et des collections ouvrent leurs portes à l'Art Brut. Parallèlement, celui-ci entre dans le marché et fait des incursions de plus en plus remarquées dans l'univers de l'art contemporain.