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Philosophie

Kant sans kantisme

A qui n'a jamais lu Gérard Lebrun, peut-on se contenter d'expliquer qu'il était un des plus grands historiens français de la philosophie ? On n'aurait certes pas tort. Et pourtant on risquerait de ne pas faire comprendre ce qu'il a fait et le plaisir qu'on peut encore en attendre. Car Lebrun se moque de la genèse des oeuvres et fait peu de cas des doctrines. Il se méfie de ce que nos bons manuels appellent le "platonisme" ou le "kantisme", le "rationalisme" ou l'"empirisme". Avec Gérard Lebrun, une pensée est vive lorsqu'on la pousse à ses limites, quand on en retrouve le cheminement singulier, quand on entend ses questions inouïes. Qu'on lise ! Qu'on lise et on verra que le philosophe de la modernité, Kant, est toujours plus riche, passionnant, inventif, dépaysant, troublant, en somme plus "moderne", que ce que l'histoire de la philosophie en a retenu. Il est génial dans les recoins du système, là où se posent les problèmes, au moment précis où naissent les concepts, quand s'invente la solution, là où s'ouvrent d'autres abîmes, d'autres recommencements. Le lecteur ne pourra manquer d'être saisi, ici, par l'extraordinaire richesse de l'information et par l'économie qui en est faite: pas d'esbroufe, pas de déballage, pas d'intimidation érudite. Lebrun procède par recoupements progressifs et par intensification. Il noue une trame conceptuelle à partir de "petits riens". On est conduit, par des chemins souvent inattendus, à une visite nouvelle de l'édifice ou plutôt, du chantier kantien. Kant avec Lebrun et donc Kant sans kantisme ; Kant pour ceux qui aiment lire et philosopher au plus près de ce qu'ils lisent.

04/2009

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Droit

La justice belge, les bourreaux allemands et la Shoah

Les procès belges d'après-guerre menés contre les criminels de guerre allemands ont été perçus comme un échec. Le bilan de ces procès n'a pas répondu aux ambitions annoncées pourtant dès 1942 par le gouvernement en exil à Londres. L'idée qui s'est largement répandue est celle d'une justice qui n'aurait pas bien fait son travail et de magistrats qui se seraient montrés indifférents, voire insensibles, au sort infligé par l'occupant allemand aux Juifs de Belgique. La découverte d'archives judiciaires et l'analyse minutieuse du procès d'Otto Siegburg donnent une autre image de la justice belge. Ce chasseur de Juifs, qui a agi avec une brutalité et un acharnement inouïs, a été condamné pour crime contre l'humanité par le Conseil de guerre de Bruxelles dans un procès à rebondissements qui n'a pourtant pas fait jurisprudence. Par son analyse, Marie-Anne Weisers montre qu'il y a eu, au contraire, une volonté réelle de sanctionner les auteurs des crimes commis contre les Juifs. En remontant le cours de l'histoire du droit international jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'auteure examine l'évolution des décisions prises en matière de répression des crimes de guerre, d'abord par les Alliés, puis par le gouvernement et le Parlement belge après la Deuxième Guerre mondiale. Ces décisions politiques et juridiques ont par la suite placé les magistrats belges devant des situations insolubles. Le livre dévoile comment les membres de l'auditorat général se sont battus pour contourner les immenses difficultés auxquelles ils ont été confrontés et comment ils ont tenté de poursuivre les criminels de guerre allemands à la hauteur de la gravité des crimes commis.

05/2020

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Ecrits sur l'art

Les Nymphéas de Claude Monet. Une anthologie critique

" J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir ; je les cultivais sans songer à les peindre... Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle. ? " Ainsi Claude Monet (1840-1926), le pionnier de l'impressionnisme, explique-t-il l'origine de la plus longue et productive expérimentation picturale de sa carrière : les Nymphéas, qui représentent près de trente années de sa vie, et plus de deux cent cinquante oeuvres. Des premières toiles exposées en 1900 jusqu'à l'installation à l'Orangerie en 1927 de sa "? grande décoration ? ", c'est le regard porté par ses contemporains sur les Nymphéas et les processus créatifs du peintre que nous restitue cette anthologie. Journalistes, écrivains et collectionneurs tentent tous de décrire ces oeuvres inouïes, qui se dégagent peu à peu des règles communes de la représentation, et les confrontent parfois aux limites de leurs capacités descriptives : "? Peut-on même appeler cela des tableaux ?? ", s'interroge l'un d'entre eux. Certains privilégiés sont reçus dans l'atelier du maître, qui leur fait visiter son étourdissant jardin, et recueillent sa parole. Le "? pèlerinage à Giverny ? ", les entretiens accordés par le peintre et sa correspondance personnelle, pleine de doutes sur sa création, complètent et informent la réception par la critique de son grand oeuvre. Grâce à ce regroupement inédit de textes élogieux, critiques, poétiques, déconcertés ou encore violemment réprobateurs, c'est l'aventure au long cours du cycle des Nymphéas, ce renouvellement du paysage opéré par Monet tel un tournant majeur de la peinture moderne, qui est retracée ici. Anthologie établie par Emma Cauvin, Matthieu Léglise et Pierre Wat, historiens de l'art, spécialistes de la peinture des XIXe et XXe siècles.

05/2021

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Littérature française

L'initiation des Temps Liés. Claïe, tu ne te souviens pas ?!

Claïe, jeune femme divorcée, se retrouve seule avec elle-même. Un soir, tenaillée de douleurs, elle les perçoit comme des "bulles d'âmes" , ce qui l'amène à rejoindre un groupe, via les réseaux sociaux, discutant du magnétisme et de la géobiologie. Elle retrouve alors ses pairs et s'y épanouit, puis commence à tisser des liens avec un certain D'Mon, médium. Ils se trouvent des points communs inouïs jusqu'au jour où les messages de D'Mon deviennent comme une torture télépathique pour l'héroïne : elle se retrouve dépossédée de ses "petits moi" et défragmentée de sa matière... Un récit fantastique, ésotérique, sans cadres ni chapitres, car le temps n'est pas le maître. Quoique... Le surnaturel se mêle au réel, plongeant Claïe dans la peur, l'incertitude et la sorcellerie du quotidien. C'est une rencontre, une mise à nu comme une petite mort, des dons et des pouvoirs surprenants qui ressurgissent de l'inconscient. Détruite par ce pervers narcissique, Claïe cherche à regagner sa lumière, son identité et sa confiance. C'est un jeu de duo, tranchant et dur, à travers le récit de la jeune femme qui poétise, malgré tout, devant des instants de rêveries réelles. Née en 1971 à Dijon, Claire Bernard a suivi des cours aux Beaux-Arts de Mâcon pour continuer en histoire de l'art. Pendant 10 ans, dans l'Ain, elle gère son "Atelier Chloé" en tant que professeure de dessin-peinture et y expose ses créations. L'imaginaire étant pour elle un moyen d'ouvrir des portes de mémoires, sa curiosité l'amène à étudier les sciences cognitives, l'ésotérisme, la métaphysique, la philosophie et les pratiques bouddhistes et taoïstes... Par le biais de son métier d'accompagnante éducative et sociale, elle aime apprendre de l'autre.

03/2023

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Musique, danse

Miles Davis et le blues du blanc

" Ces vrais résidus de poubelle du type My Funny Valentine, ces camelotes d'un autre temps écrites à l'usage des Blancs ! " : ainsi Miles Davis qualifia-t-il en 1975, un jour de colère, les standards empruntés au répertoire de la chanson populaire et de la comédie musicale, dont il avait été pendant plus de vingt ans le plus troublant des interprètes. Il leur devait en grande partie sa gloire et sa fortune. Il leur avait fait l'amour avec plus de ferveur, de tendresse et d'imagination qu'aucun trompettiste avant lui. Comment et pourquoi en vint-il à les agresser, et pas seulement en paroles, à les démantibuler, à leur lancer de l'acide au visage, avant de les exiler de sa musique pour très longtemps ? C'est la principale question que posent ces pages d'où se dégage peu à peu la figure fascinante d'un créateur qui, ne voyant dans l'éternité " rien d'autre que l'éphémère toujours réinventé ", terrorisé à l'idée que l'air du temps pourrait souffler la flamme de son génie si son génie restait en place, n'a cessé de fuir son reflet et de fausser compagnie à son ombre (à sa lumière aussi !). Quitte à se chasser lui-même des paradis successifs auxquels il avait accédé. Au moins ne l'aura-t-il fait que pour en gagner de plus inouïs. " Critique à la notoriété transatlantique - a écrit Paul Benkimoun dans Le Monde - Gerber possède, comme les musiciens qui le fascinent, cette impressionnante assise technique qui lui permet de canaliser une imagination profuse. Il nous révèle les vérités secrètes du jazz, dissimulées sous notre nez, et suscite en nous le sentiment de voir énoncé ce que nous n'aurions pas su exprimer. "

01/2003

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Ouvrages généraux

Carnets de guerre

La "Grande Guerre patriotique" , celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge, du début à la fin de ce conflit, il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou, Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira son inoubliable roman Vie et Destin -, l'Ukraine, la Biélorussie, la libération des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans Varsovie réduite au silence après l'insurrection, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier ce qu'il appelle "la vérité impitoyable de la guerre" , constituée d'anecdotes, de détails révélateurs, de propos, de gestes ou de comportements saisis sur le vif avec un regard empreint d'une profonde humanité dans cette négation de l'humanité que fut la guerre sur le front russe. Ses carnets, par leur liberté de ton et leur préférence marquée pour la vérité profonde des hommes plutôt que pour les vérités officielles, différaient sensiblement de ses dépêches publiées dans L'Etoile rouge et auraient pu valoir de gros ennuis à Grossman s'ils avaient été découverts. Aujourd'hui, l'historien Antony Beevor les sauve de l'oubli en nous en proposant des morceaux choisis reliés entre eux par des indications précieuses sur le déroulement de la guerre, le contexte politique et le cheminement personnel de Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée, et avant tout écrivain, c'est-à-dire chroniqueur à la fois lucide et complice de la condition humaine à une époque qui ne voulait voir que des héros et des traîtres.

02/2023

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Sciences politiques

Du liberalisme autoritaire

Tandis que le philosophe Carl Schmitt veut convaincre, en 1932, le patronat allemand de la nécessité d'un Etat fort, le juriste antifasciste Hermann Heller lui répond à boulets rouges en dénonçant le projet d'un libéralisme autoritaire, étrange synthèse entre libéralisme économique et autoritarisme politique. Le 23 novembre 1932, au seuil de l'accession d'Hitler au pouvoir en Allemagne, le philosophe Carl Schmitt prononce une conférence à l'invitation d'une organisation patronale, la Langname Verein. Ce discours fut un événement décisif, qui contribua à rallier le patronat allemand à l'option autoritaire. Son titre annonce le programme : Etat fort et économie saine. Mobilisant des moyens de puissance inouïs, promet Schmitt, ce nouvel Etat fort ne tolérera plus l'émergence en son sein de forces subversives. Alors que la politique démocratique confond Etat et société, la politique autoritaire-totale dépolitisera la société et renforcera l'Etat, ceci dans les strictes bornes d'une distinction bien comprise entre Etat et économie. La lutte des classes ayant ainsi été placée sous le talon de fer de l'Etat, l'économie pourra refleurir. Lorsqu'il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s'agit. Peu avant de prendre le chemin de l'exil (il mourra en Espagne l'année suivante), il laisse un court texte qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l'invention d'une nouvelle catégorie politique, un petit monstre conceptuel, le programme d'un libéralisme autoritaire. Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français, avec un appareil critique et une longue introduction qui restitue le contexte et problématise l'actualité de la notion de libéralisme autoritaire.

10/2020

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Sciences politiques

Puissance de la médiation. Contre la guerre civile. A la rencontre des joies d'une paix durable

Comment inverser les spirales d'escalade, ramener la paix dans un conflit collectif et même en guerre civile ; en somme, rapprocher des adversaires de longue date ? Comment les aider à se reparler, s'écouter, négocier et s'accorder ? L'intensité des conflits partout dans le monde, au Moyen Orient ou en Afrique, en Amérique ou en Europe, appelle à un changement radical pour moins s'agresser, s'ignorer ou se détruire. La médiation a le pouvoir d'y contribuer. C'est dans l'Afrique des Grands Lacs que l'auteur a facilité des rencontres entre représentants de forces ennemies. Il en présente le récit dans ce livre. Comment agit-il, en pleine conscience des contextes sensibles où il intervient ? Comment des parties qui se haïssent arrivent-elles déjà à se réunir dans un même espace, à recréer la confiance, à dialoguer, à s'expliquer et se reconnaître, sans renoncer à leurs convictions ? Comment, par le dialogue, saisissent-elles le pouvoir inouï d'une négociation responsable et en tirent-elles des joies inespérées ? En consacrant quelques jours de leur vie à une telle rencontre improbable, des opposants, sensibilisé par un tiers extérieur, ont redécouvert l'humanité de leurs ennemis. Cette expérience nouvelle a mobilisé des expériences de communication et des jeux de rôles. Des échanges approfondis ont favorisé des relations apaisées, mais aussi des solutions mutuellement bénéfiques. Ces ateliers de médiation ont transformé la manière dont nombre de participants ont négocié leur sortie du conflit. L'auteur, réaliste, prouve aussi que le succès ne se vérifie qu'une fois que les accords obtenus sont exécutés dans les faits et consacrés dans la durée.

01/2021

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Policiers

Le village

Hiver 1930. Vyriv, un petit village isolé de l'Ouest de l'Ukraine. Luka, vétéran de la guerre de Crimée et ses deux fils, recueillent un homme inconscient dans la steppe enneigée. Dans son traîneau, deux corps d'enfants atrocement mutilés. Lorsqu'ils ramènent l'homme au village, les habitants s'affolent. Avec l'arrivée au pouvoir de Staline, la peur et la paranoïa se sont installées, les rumeurs les plus folles courent au sujet de la collectivisation, du Goulag. Dans cette petite communauté jusqu'ici préservée, tout le monde craint l'arrivée de l'armée rouge et des activistes. La venue de cet étranger n'annonce-t-elle pas un péril plus grave encore ? Luka n'aurait-il pas fait entrer un monstre dans le village, un assassin d'enfants, l'incarnation du mal ? Quand une fillette du village disparaît, Luka fait la promesse solennelle de la retrouver. Dans les étendues gelées de cette région hostile, déchirée par la guerre et la brutalité, où la survie est un souci de tous les instants, il se lance alors dans une traque impitoyable à la poursuite d'un prédateur particulièrement retors. Un héros d'une humanité rare, un sens du réalisme et de l'authenticité quasi documentaire, une poursuite dans des conditions extrêmes, ponctuée de rebondissements incessants : avec Le Village, Dan Smith nous entraîne au coeur des ténèbres de l'âme humaine. Dressant un portrait aussi juste qu'effrayant des premiers temps du stalinisme, il atteint avec une force d'émotion rare et une tension de tous les instants une maîtrise romanesque impressionnante qui font de ce thriller inouï, salué par une critique unanime, un classique immédiat.

08/2014

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Religion

Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement). Ou pourquoi mon papa ne restera pas bloqué toute sa vie dans l'ascenseur

Y-a-t-il une ménagerie au ciel ? Les animaux, les arbres ou même les cailloux vont-ils au paradis ? Dieu se préoccupe-t-il du salut éternel de ceux qui ne sont pas des êtres humains ? Pour Franck Dubois, bêtes et plantes attendent d'être sauvées. Mais il ne dépend pas de la vache d'accéder au ciel. A proprement parler, elle ne "ressuscite" pas, mais elle est associée au mystère de la résurrection des hommes. Ce sont eux qui ont la responsabilité de son salut. Loin d'être "jetable", la création entière est appelée à passer en Dieu. Elle n'est pas qu'un simple décor, qui sera abandonné à la fin de l'histoire, mais une réalité avec laquelle il faudra compter dans l'au-delà. Cette communauté de destin entre tous les éléments du monde appelle chacun à la vigilance. C'est bien le message sous-jacent de ce livre inouï d'originalité : Dieu est présent au coeur de toute réalité matérielle. Il agit sur les âmes et sur les corps. Il ne se désintéresse pas du monde physique. Tout au contraire, il l'a créé pour qu'il demeure éternellement et qu'il se perfectionne. Y aura-t-il des lions vegans aux cieux ? Le chauve recouvrera-t-il ses cheveux là-haut ? Mon poisson rouge pourra-t-il enfin parler ? Une chose est sure, il y aura bien du monde dans "l'ascenseur" qui nous mènera au paradis. Un plaidoyer plein d'humour pour une redécouverte du message du Christ à la lueur de la matérialité du monde. Un traité d'écologie éternelle.

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Littérature étrangère

L'Iguane

"A tous les lecteurs qui désirent quelque chose d'inouï ; à tous les lecteurs passionnés, ennuyés, rassasiés, enthousiastes, passagers, frivoles, fidèles, s'adresse ce roman inclassable. "... Il faudrait quelque chose d'inédit, d'extraordinaire. Toi qui voyages tant, Daddo, pourquoi ne me procurerais-tu pas quelque chose de bien primitif, et même de l'anormal ? Tout a déjà été découvert, mais on ne sait jamais... Il faudrait les confessions de quelque fou, si possible amoureux d'une iguane, répondit Daddo sur un ton badin ; et qui sait comment cela lui était venu à l'esprit..." De cette conversation printanière et milanaise entre deux amis, l'un éditeur, l'autre, le héros, le jeune, riche et noble Aleardo, dit Daddo, architecte et "acheteur d'îles", le destin se saisira pour la plus tendre, mystérieuse et cruelle des aventures. Quand Daddo aborde avec son yacht dans l'île inconnue d'Ocana, au large du Portugal, il ne sait pas quelle rencontre fatale l'attend au milieu de personnages qui semblent issus d'un autre siècle. Pris entre les pouvoirs de l'argent et les séductions de la nature, il va vivre, le temps d'une agonie, le plus fou des amours. Dans un style lancinant, vibrant de tragique et de drôlerie, A.M. Ortese jongle en virtuose avec la réalité et le rêve, et nous fait basculer d'un instant à l'autre du Paradis perdu à l'Enfer retrouvé. C'est Kafka dans L'Ile au trésor ; et le trésor de cette île est "la fille du mal", Estrellita, céleste, diabolique servante..." Jean-Noël Schifano.

12/1988

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Actualité et médias

L'énigme Margerie. Enquête sur la vie et la mort du magnat du pétrole français

Rock star du pétrole, chef d'entreprise hors du commun, traité à l'étranger avec les mêmes égards qu'un chef d'Etat, Christophe de Margerie, à la tête de Total de 2007 à sa mort en 2014, est un personnage hors norme. Son image de garçon boucher pour certains et de colonel anglais pour d'autres a renouvelé le genre des CEOs français, trop souvent tapis dans leurs tours d'ivoire, loin du peuple, loin de la "vraie vie". L'Enigme Margerie est l'histoire de l'ascension d'un aristocrate rebelle, "simple" diplômé d'une école de commerce, à la tête du quatrième groupe pétrolier mondial, avec pour toile de fond le monde de l'énergie et de la géopolitique. Doté d'un sens du contact inouï, jamais avare de son temps, l'héritier de l'empire Taittinger avait toujours nourri l'espoir de faire aimer la première capitalisation boursière française, plus connue par le grand public pour la marée noire de l'Erika ou l'explosion d'AZF. Armé de sa moustache un brin vieillotte, de son bagou et de sa foi en son entreprise mal-aimée, il avait choisi d'aller au front. Survenue brutalement le 20 octobre 2014 sur la piste VIP d'un aéroport à Moscou, la mort de Christophe de Margerie a laissé le monde stupéfait. Ce livre révèle les bizarreries d'une enquête pour le moins opaque, invisible et inquiétante qui, par les questions qu'elle soulève, met en lumière la rage de réussir du magnat, de celle qui pousse parfois des hommes ou des femmes à prendre des risques disproportionnés.

04/2016

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Littérature française

Le peintre abandonné

Picasso ? Le minotaure génial, séducteur, ombrageux, aux révoltes successives, épuisant ses conquêtes : Fernande, Olga, Marie-Thérèse, Dora... Tant de prénoms, tant de visages. Et puis, à soixante-douze ans, voici le grand peintre quitté par Françoise Gilot, qui lui écrit cruellement : a Il est temps que je vive pour moi-même. A ton âge, je n'ai plus d'autre rôle à jouer que celui de maman ou d'infirmière, et je n'ai pas ce tempérament... Le grand homme terrassé se réfugie à Perpignan chez ses amis Paul et Aimée — à l'abri dans cette grande demeure où on le choit, l'observe, le redoute... Il y a là une petite société attachante et théâtrale : Aimée, la narratrice ; Totote, son amie ; l'oncle Alphonse, critique d'art ; mais aussi Paulo, un des enfants de Picasso ; Javier, le gitan. Et la mystérieuse jeune fille qui semble hésiter entre plusieurs rôles. C'est ainsi que Dominique Fernandez, qui est un habitué de la ville, nous conte un épisode méconnu de la vie du peintre. Des semaines d'abandon, sans pinceaux, sans toile, sans allant. Des nuits et des jours où l'on accompagne l'artiste démuni, affaibli, n'ayant pour patrimoine qu'un énigmatique coffre de bois. Des semaines à attendre l'éveil... Et un jour, le peintre demande des couleurs, du noir, du bleu ! , et se met au travail. Puissance créatrice ? Charmes de Perpignan ? Rencontre avec la mystérieuse jeune fille ? C'est un roman ; où tout est vrai ; et où tout finit en peinture — il se trouve au musée Picasso de Paris un tableau sombre et inouï, fruit de cet épisode de la vie de Picasso.

02/2019

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Poésie

Sur le pont des regrets

Si l'avenir se lit dans le marc de café ou au coeur des cartes, le passé, lui, se relit au fond d'un verre vidé entre amis, d'une dérade menés entre camarades ou au fil fragile d'un paysage saisi soudain par la fenêtre d'un train, d'un objet sur lequel bute la main. La mémoire est un enfant à caprices, on se doit de la réveiller délicatement, avec des égards de tendresse inouï, c'est à pareil cérémonial intime que nous convie le romancier, essayiste, et ici poète, Denis Tillinac en nous invitant à traverser son Pont des regrets, un bouquet de poèmes qu'il dévide comme les couplets d'une interminable romance villonnienne, les longues stances d'un blues verlainien. Passent ainsi à leur temps, voix ou silhouettes, le fantôme de Pessoa, les proches que la mort n'a rendu qu'invisibles, tels Jean-Claude Pirotte et Guy Boniface ou les amantes en fuite, un moment étreintes ; surgissent soudain un flipper à Strasbourg Saint-Denis, le flot sans fin d'une highway américaine, la piste d'une sente corrézienne. Eparpillé en proses diverses, son imaginaire d'écrivain a toujours retrouvé ses ports d'attache dans l'aventure poétique. Souvenirs obsédants, émotions glanées sur le fil de l'instant, songeries idéales, aveux peu glorieux, regrets embrumant des plages de bonheur - le voilà tout entier dans ce kaléidoscope. "Joie inquiète coeur aux abois Si c'était la dernière fois... On meurt d'un rien il y a urgence De tout étreindre Gazouillis des mésanges Polychrome des primevères Pâquerettes picorant le gazon mouillé Violettes aux creux des murettes"

10/2019

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Critique

Les écritures confinées. Créer, afficher, diffuser

Qu'a-t-il d'inédit, ce confinement mondial de 2020-21 ? Pas une mise en quarantaine d'individus contaminés comme on a pu en connaître par le passé (les grandes pestes), pas une réclusion volontaire qu'un ermite, un moine ou un artiste choisit pour se couper du monde ou y renoncer, mais une assignation à résidence de la planète pour se protéger d'un virus inconnu. Un confinement portant brutalement atteinte aux libertés individuelles, même dans nos démocraties, et faisant soudain vaciller les évidences de l'ordinaire et de l'infra-ordinaire de nos vies. L'écriture a toujours été une réaction première face aux catastrophes individuelles ou collectives. Or, que nous disent les écritures en confinement, une fois dépassée l'évidence de mettre des mots sur le caractère inouï d'un enfermement forcé ? Comment le confinement a-t-il influencé, voire transformé nos pratiques d'écriture et les représentations qu'on s'en fait ? Quels supports d'écriture ont été mobilisés ? Quels récits personnels ou collectifs se sont écrits ? Ce volume entend faire un premier bilan d'une enquête sur ces questions des écritures confinées et des supports d'écriture. Une approche théorique, sociologique, économique, poétique et générique des écritures confinées, où le point de vue des professionnels du livre croise celui d'écrivains, de philosophes et d'auteurs amateurs. Avec les contributions de : René Audet, Jean-Christophe Boudet, Corentin Boutoux, ­Alessandro Cocorullo, Agathe Cormier, Rossana De Angelis, Oriane Deseilligny, Ciro De Vincenzo, Sylvie Ducas, Anita Franceschi, Sarah Gensburger, Tanguy Habrand, ­Nisrine Ojeil, Vincent Ruiz, Flavia Serio, Marta Severo, Eve Vayssière.

06/2022

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Vie chrétienne

Evangile et musique. La pastorale en accords

Musique est son nom : le Créateur établit le cosmos comme une splendide harmonie, jouant des astres, des montagnes et des arbres comme autant d'instruments. Pour dire l'indicible divin, rien ne vaut la via pulchritudinis musicale, cette voie de la beauté qui recèle des paraboles pour faire entendre "l'inouï" de l'Esprit et réconcilier les désaccords entre les humains. Destiné aux quêteurs de sens, aux aventuriers de la spiritualité, comme aux agents pastoraux laïcs et prêtres, aux catéchistes et aux parents, sans oublier les compositeurs et les musiciens auxquels il lance des appels, l'ouvrage déploie 12 notes et 12 petits chapitres, comme autant de sons différents, de do à si, à disposition des chanteurs de l'infini : le bruit du silence ; l'accord trinitaire à trois sons : les 7 notes de la gamme divine ; l'Eglise à 4 voix ; les 5 lignes de la portée ; la justesse des 6 cordes de la guitare ; la transcendance de la mélodie divine ; la stéréophonie entre ciel et terre ; la nouveauté du Maranatha biblique final ; les deux mains et les dix doigts du pianiste ; le chant et la musique en catéchèse et pastorale : les 144'000 voix des cantiques de l'Apocalypse. A chaque étape correspondant subtilement à un chiffre de 1 à 12, l'auteur propose à partir de sa propre expérience de prêtre-musicien des pistes pour une pastorale musicale inépuisable. De manière à renouveler la vie ecclésiale, la liturgie, la catéchèse et les rencontres de tous ordres. Car rien ne vise mieux le coeur de Dieu, au-delà des mots, qu'un accord parfait, en finale d'un oratorio. Ou plutôt le silence qui le suit...

11/2021

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Critique Poésie

D'une rive à l'autre. Quand les poètes traduisent les poètes

"Subjugue?e et intrigue?e par ce qui repose et oeuvre dans un livre traduit, happe?e par ce passage d'une langue a? l'autre, par l'effacement des rives-frontie?res, j'ai voulu percer plus fort et plus loin ce myste?re de la traduction (et de l'e?criture ! ). Qu'en est-il des autres ? Comment vivent-ils cette aventure extraordinaire ? Quelle voie est privile?gie?e pour traduire, traverser la langue de l'autre ? Accueillent-ils le souffle de cette langue dans leur propre e?criture ? Lui re?sistent-ils ou le laissent-ils se de?poser la? ou? il veut ? La difficulte? de trouver un titre alliant l'ensemble des textes ici re?unis est une re?ponse : le myste?re se poursuit et avec lui la chance de n'avoir assez d'une vie pour le sonder. Il est autant d'approches et de saisies de la traduction que de poe?tes. L'heureuse singularite? des contributions ouvre le champ d'une perspective inoui?e. La traduction est une voyageuse, elle n'en a pas fini de parcourir landes, roches, mers et pays. Chaque poe?me e?crit en est empreint. Elle nous unit et nous distingue tout a? la fois. Cette traverse?e d'une langue a? l'autre est ce qui nous a fait parler pour la premie?re fois. Ainsi revenons-nous a? la source, et nous rendons cette eau, alors inconnue et e?trange?re, de?sormais familie?re et dicible. Partage?e entre toutes et tous, jusqu'en ses ondoiements invisibles qui nous portent toujours plus loin." Marie-Christine Masset

05/2023

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Littérature française

Hallali

Baliveau était là, seul, aboyant notre ragot, en bordure du gué. Ils semblaient tous deux épuisés, face-à-face, assis, se regardant l'un l'autre. Baliveau, tendant et balançant son encolure par intermittence, aboyait son cochon faiblement, cherchant du regard ses compagnons. Un moment... une éternité! La Rosée et moi avons nourri notre mémoire de ce spectacle inouï. Mais l'action a vite repris le dessus. " Tiens bon, mon vieux ! Tiens bon! Au coûte à Baliveau, au coûte. Tiens bon!" J'avais la gorge nouée par la fatigue et l'émotion. J'aurai voulu dire tant de choses à Baliveau, mais la meute venait de rallier sous nos yeux... Et ce furent les grands abois. La Rosée a sonné L'hallali sur pied un peu trop vite. Le ragot n'avait pas dit son dernier mot, il a fait face une première fois et bousculé les chiens pour chercher un abri sous les épines noires. La meute ne lâchait rien. Nous avons descendu à cheval la pente qui nous menait à Baliveau. Il était resté sur place comme s'il voulait dire à ses collègues : " J'ai fait mon travail, faites le vôtre ! " Il était immobile, épuisé. Il avait dû se surpasser pour maintenir seul son sanglier, malgré son âge. Mais il avait payé le prix fort : il était entaillé au flanc en deux endroits. Les blessures étaient profondes et inquiétantes. - Que fait-on ? - Faut qu'vous alliez servir le ragot, qu'y ait pas l'temps d'en blesser d'autres. Allez-y m'sieur Diégo, moi j'm'occupe à Baliveau. Une histoire d'amour et de vénerie, romantique et passionnée, qui finit comme certains hallalis...

01/2010

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Histoire internationale

Mémoires

Grandeur et décadence. Ainsi pourrait-on résumer, de manière certes quelque peu lapidaire et réductrice, la vie du prince Félix Félixovitch Youssoupoff (1887-1967), mondialement célèbre pour avoir été l'assassin de Raspoutine - faux mystique manipulateur et débauché sous l'emprise duquel était tombée la tsarine Alexandra Féodorovna, régente de l'Empire de Russie pendant la présence au front, lors de la Première Guerre mondiale, de son époux le tsar Nicolas II. Pour ainsi dire né aux marches du trône, puisqu'il voit le jour dans l'une des familles les plus prestigieuses de la haute noblesse russe, Félix Félixovitch Youssoupoff s'en rapproche encore par son mariage avec la grande-duchesse Irina Alexandrovna, nièce de Nicolas II. Plus qu'un autre, l'auteur de ces Mémoires a connu dans la Russie prérévolutionnaire une vie d'un faste inouï et authentiquement princier, avant d'incarner, dans l'exil, l'une des figures les plus emblématiques de l'émigration russe blanche. Aussi bien, sa relation du train de vie d'un grand seigneur russe avant 1917 prend-elle des accents, involontaires d'ailleurs, d'histoire des mentalités, tandis que la description de la vie errante postérieure à la révolution démontre, de manière presque inconsciente, la force d'âme et l'amour de la vie du prince Youssoupoff, formant avec son épouse un couple indestructible qu'aucune épreuve ne pourra séparer. Loin d'égrener des clichés cent fois ressassés, l'ouvrage déroule avec humour et pudeur le fil d'une vie promise aux plus hautes destinées, et qui trouvera son accomplissement dans le dépassement de soi face à des circonstances tragiques.

03/2005

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Religion

Essai sur l'humour du Christ dans les évangiles

L'émouvant rapprochement entre les chrétiens et leurs frères juifs, au-delà des péripéties tragiques et baroques de notre époque, peut inciter les lecteurs des évangiles à retrouver le bon usage de l'humour, si profond, si constant, dans les mœurs et l'âme juives - afin de mieux retrouver et goûter la saveur, piquante, poignante, des récits et des dialogues retracés avec verdeur par les familiers du Christ. On peut escompter, d'une lecture des textes saints selon la clef de l'humour, outre une compréhension renouvelée, une préparation à son application concrète dans nos vies quotidiennes, affrontées à la complexité croissante d'un monde de plus en plus brusque et imprévisible. Car l'humour est décidément approprié, comme nous le rappelait Kierkegaard, en vue d'assurer une contenance de justesse et de vérité, sans crispation, dans les situations difficiles et pourtant significatives. Il permet d'approcher avec esprit les paradoxes et d'unir les contrastes, donnant de quoi déjouer les pièges et les risques d'hypocrisie, ou même les pires tentations. Il lui revient d'ouvrir l'accès à l'" incognito " de Dieu. Dans les plus extrêmes ou les plus familières des situations, Jésus a donc donné clairement et obscurément, pour soutenir ses disciples - et nous-mêmes - l'exemple, le modèle mémorable d'une maîtrise chaleureuse de l'humour, surprenant puis amenant à une ouverture libératrice. Il aide à relier, intimement, universellement, la passion et la résurrection, le fini et l'infini. Il convient spécifiquement au message inouï, messianique, d'intériorisation, par lequel le Christ, au-delà de la Croix et de la mort, nous révèle la proximité surprenante, le Royaume, d'un Dieu d'Amour, Père.

05/2004

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Histoire de France

Madame Palatine. Princesse européenne

" Voilà un deuil pour toute l'Europe. On perd une bonne princesse et c'est chose rare. " Cet éloge, écrit par le chroniqueur Mathieu Marais au lendemain de la mort de la Palatine, est sans doute la plus belle oraison funèbre d'une femme exceptionnelle, que l'on a trop souvent décrite comme une Allemande à peine dégrossie dont les manières rustiques et le caractère sauvage auraient déparé la cour la plus raffinée du monde... Epouse de Monsieur, duc d'Orléans, et donc belle-sœur de Louis XIV, mère du Régent, ennemie farouche de Mme de Maintenon, Madame est un témoin capital du Grand Siècle. Sa jeunesse mouvementée en Allemagne, son mariage avec un prince qui n'avait d'yeux que pour ses mignons, les cinquante années qu'elle passa à Versailles font d'elle un personnage hors du commun. Peu d'existences de cette époque sont si bien documentées et pourtant si mal connues. Née dans une famille d'incorrigibles épistoliers, la Palatine correspondit avec la plupart des cours d'Europe : elle aurait écrit près de 60 000 lettres, dont un dixième est conservé. Mais cet océan d'encre - paroles de femme, paroles d'exil -, qui nous renseigne avec un luxe inouï de détails sur la vie et les opinions de Madame, a été jusqu'à présent peu exploité ou mal traduit. Or le franc-parler de la Palantine, son solide bon sens détruisent l'image de " Commère du Grand Siècle " que le XIXe avait forgée d'elle et font par ailleurs revivre une femme aussi lettrée qu'une princesse pouvait l'être sans verser dans le ridicule.

12/1992

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Littérature française

Amoroso

A l'instar de ce que je vois dans le ciel, je vous vois, ayant vaincu la dernière épreuve, avançant vers moi en vous renouvelant sans arrêt, vous enrichissant perpétuellement de nouvelles élaborations, ne figeant rien, prenant à chaque instant de nouveaux aspects, de nouveaux caractères, venant à moi porteuses de l'infinie variété du monde et de la quantité innombrable de ses développements inattendus. Et voilà que vous êtes derrière ma porte, qu'il vous suffit de former sur vos lèvres un ensemble de mots tels que c'est nous sans même les proférer pour que de gardienne elle se métamorphose en entremetteuse, et dans l'instant qui viendra vous me ferez partager une multitude d'inventions qui ne cesseront jamais de me tenir dans le plus pétillant et le plus émoustillant des éveils. " Elles sont en chemin. Elles s'approchent, les bras chargés de présents : fouets, fers à repasser, scies, hachoirs, pendoirs, clous ; pleines d'un amour absolu, total, offertes et dévorantes, elles promettent de le traiter, quand ils se rencontreront, comme il rêve de l'être. Qu'elles le lapident, le noient, le brûlent ou le dépècent, elles combleront ses désirs. Les lettres qu'elles lui écrivent content leurs aventures burlesques et terribles à travers les forêts et les châteaux, les pics et les vallées, les fonds marins et la stratosphère. Elles subiront et feront subir, pour arriver jusqu'à lui, les tribulations les plus variées. Rien ne les fera dévier. Lui, il les attend dans sa maison, il les guette près de Maman. Le jour où elles franchiront sa porte, un bonheur inouï s'abattra sur le monde. Mais ce jour viendra-t-il ?

10/2005

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Cuisine

La cuisine française, un chef-d'oeuvre en péril

Pendant des siècles, l'art de la cuisine et du vin a été porté en France à un niveau d'excellence inouï. Mais la crise économique, politique et sociale que nous traversons depuis trente ans a fini par atteindre ce domaine clé de notre exception culturelle. Non seulement il faut désormais chercher en Espagne les chefs les plus inventifs, mais c'est l'ensemble de notre cuisine qui est aujourd'hui en péril : le nombre de cafés est passé de 200 000 en 1960 à 10000 aujourd'hui, certains fromages emblématiques de notre patrimoine, comme le camembert, sont menacés de disparition en raison des normes européennes et d'une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, la consommation de vin par habitant a chuté de moitié depuis la fin des années 1960... Eminent critique gastronomique outre-Atlantique, " grand gourmet et grand raconteur d'histoires " selon Jay McInerney, c'est en France que Michael Steinberger a appris à aimer le vin et la gastronomie. En amoureux transi et légitimement inquiet, il a décidé de mener l'enquête pendant plusieurs années afin de comprendre comment nous étions passés du premier rang de la gastronomie à celui de deuxième pays au monde le plus fourni en restaurants McDonald's. Interrogeant de nombreux chefs étoilés, tel Alain Ducasse, des producteurs de vins ou de fromages, brossant des portraits hauts en couleur ou nous dévoilant les arcanes du Guide Michelin, Michael Steinberger sonne l'alarme avec talent. Car il est impensable pour lui que la France ne soit bientôt plus le pays où l'on mange le mieux au monde.

03/2011

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Histoire de France

Un régicide au nom de Dieu. L'assassinat d'Henri III, 1er août 1589

C'est un des rois les moins aimés de l'Ancien Régime, et l'un des plus méconnus, que le poignard de Jacques Clément fait mourir. Ayant fui sa capitale en insurrection, au milieu de ces guerres de Religion qui n'en finissent pas, Henri III succombe à l'attentat du moine régicide. Avec lui s'éteint la dynastie des Valois : un chapitre se referme, une autre histoire de la monarchie commence, inaugurée par l'accession au trône d'Henri de Bourbon. De ce règne presque oublié, Nicolas Le Roux restitue les desseins secrets et les drames sanglants. Il décrit un monarque hanté par l'ambition de pacifier le royaume, de réconcilier ses sujets et de régénérer l'autorité royale par la piété, la justice et la douceur. Il analyse les violentes résistances que les catholiques zélés opposent à ce rêve d'harmonie, jusqu'à faire la guerre à leur propre souverain. Faisant parler les voix et les passions de ces années terribles, l'auteur propose une lecture renouvelée de l'extrémisme ligueur, de ses pulsions meurtrières et de ses fantasmes tyrannicides. L'événement inouï qu'a été ce régicide en recèle un autre moins immédiatement visible : non seulement il prépare la fin des guerres civiles, mais il contribue à modifier en profondeur l'économie des représentations de la légitimité politique. Henri III se voyait en détenteur d'un ministère sacré, mais dont la personne restait inséparable du corps de ses sujets. Avec son successeur, la figure du prince tend à se détacher de la communauté des humains et acquiert, par l'investiture divine, une dimension d'absolu.

11/2006

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Religion

La mystique de l'amour selon Hans Urs von Balthasar en écho à Adrienne von Speyr. Tome 1, L'amour absolu devenant mission

En quoi l'Amour est-il mystique ? Au début des années 1940, alors que le monde sombrait dans la folie de la guerre, la ville de Bâle, en Suisse, fut le lieu d'une intervention remarquable du Ciel. Adrienne von Speyr et Hans Urs von Balthasar, dont les chemins venaient de se croiser, reçurent de Dieu, dans une discrétion totale, d'être introduits surnaturellement par Lui dans de nouvelles profondeurs de sa Révélation. Cette grâce leur fut dispensée pendant vingt-sept ans. Entre autres résultats, elle devait conduire, avec leur collaboration, à un fruit théologique étonnant, destiné à l'Eglise, et qui se présente aujourd'hui sous la forme d'une oeuvre " une et double " de tout premier plan. Cette oeuvre théologique est présentée ici pour la première fois en son origine précise et dans le processus de son élaboration. En tenant compte non seulement de sa position propre dans l'histoire de la théologie, mais surtout de son contexte natif surnaturel et de sa structuration spécifique liée à une mission double, le coeur de l'oeuvre est ensuite soigneusement exposé : ce qu'elle apporte de totalement nouveau sur Dieu, les avancées dans la compréhension et l'énonciation théologique de Son Mystère trinitaire. A partir d'en haut, et d'une manière remarquablement objective (biblique), brille alors l'inouï du don éternel fait à l'homme : l'Amour s'offrant lui-même en partage, allant jusqu'à faire de la créature un partenaire. Dieu faisant surgir, à partir de lui-même, et conformément à Ses lois trinitaires les plus intimes, la mystique de l'Amour.

03/2020

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Romans historiques

Quattrocento. Edition de luxe

Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par fragments, recopié par quelques moines et retrouve par un humaniste fou de manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit une copie du De renon nanéra de Lucrèce dans un monastère allemand. C'était a l'aube du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un copiste hors pair. II aimait les arts et il avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes et était père de dix - neuf enfants. Il n'aimait pas l'Eglise mais il était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Ainsi s'ouvre à nous un monde inouï. celui d'une cour papale où s'agitaient agents cupides, moines séducteurs, filous. femmes de petite vertu et humanistes d'exception : un monde a la fois sévère et déprave, contraignant mais libre. En découvrant. copiant et diffusant l'oeuvre de Lucrèce, le Pogge aura levé le voile sur les temps modernes, et influence des esprits aussi puissants que Montaigne ou Machiavel. Car tout, selon Lucrèce, est fait d'atonies en mouvement, qui s'entrechoquent au hasard, se séparent et se rencontrent à nouveau. Telle fut l'intuition géniale du poète latin, une célébration de la danse de la matière et un bréviaire d'athéisme qui allaient bouleverser le Moyen Age finissant. Conteur né, érudit et brillant, Stephen Greenblatt emporte le lecteur au coeur de ce Quattrocento qui fit revivre l'Antiquité pour la porter jusqu'à nous.

11/2017

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Poches Littérature internation

L'iguane

A tous les lecteurs qui désirent quelque chose d'inouï ; à tous les lecteurs passionnés, ennuyés, rassasiés, enthousiastes, passagers, frivoles, fidèles, s'adresse ce roman inclassable. "... Il faudrait quelque chose d'inédit, d'extraordinaire. Toi qui voyages tant, Daddo, pourquoi ne me procurerais-tu pas quelque chose de bien primitif, et même de l'anormal ? Tout a déjà été découvert, mais on ne sait jamais... - Il faudrait les confessions de quelque fou, si possible amoureux d'une iguane, répondit Daddo sur un ton badin ; et qui sait comment cela lui était venu à l'esprit..." De cette conversation printanière et milanaise entre deux amis, l'un éditeur, l'autre, le héros, le jeune, riche et noble Aleardo, dit Daddo, architecte et "acheteur d'îles", le destin se saisira pour la plus tendre, mystérieuse et cruelle des aventures. Quand Daddo aborde avec son yacht dans l'île inconnue d'Ocana, au large du Portugal, il ne sait pas quelle rencontre fatale l'attend au milieu de personnages qui semblent issus d'un autre siècle. Pris entre les pouvoirs de l'argent et les séductions de la nature, il va vivre, le temps d'une agonie, le plus fou des amours. Dans un style lancinant, vibrant de tragique et de drôlerie, A. M. Ortese jongle en virtuose avec la réalité et le rêve, et nous fait basculer d'un instant à l'autre du Paradis perdu à l'Enfer retrouvé. C'est Kafka dans L'Ile au trésor ; et le trésor de cette île est "la fille du mal", Estrellita, céleste, diabolique servante... Jean-Noël Schifano.

06/2020

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Football

José Arribas. La fabuleuse histoire du football à la nantaise

Football Club de Nantes, juin 1960, l'entraîneur, Karel Michlowski, une pointure, avec qui le RC Lens fut vice-champion de France en 1956 et 1957, veut recruter de grands joueurs ("Je n'ai pas envie de perdre mon temps"). Le club refuse. Michlowski s'en va. Et Nantes recrute José Arribas, un inconnu, entraîneur-joueur du club de Noyen-sur-Sarthe (2 000 habitants, 6è division...) ! Débute alors un parcours inouï, avec des épreuves réputées insurmontables (défaite 2-10, opposition du Bureau du club, etc.), mais Arribas façonne une équipe constituée de joueurs de la région "sans palmarès et sans gloire" , il invente un nouveau football, le "Jeu à la nantaise" , une référence durable en France et au-delà, et il enclenche un cycle superbe dans l'histoire du club : montée en 1è division, champion en 1965, 1966 et 1973, maintien dans l'élite pendant 44 saisons consécutives, record qui ne sera battu que très récemment par le PSG, avec d'autres moyens... Arribas entraînera également l'OM, Lille, et l'équipe de France. Quels sont les ingrédients de cette magnifique histoire ? Qui est Arribas ? Qu'est-ce qui, au FC Nantes, rend cette histoire possible ? Quelles différences avec le rival stéphanois ? Quels enseignements pour le football d'aujourd'hui ? Pour la gestion des clubs ? Pour leur relation avec leur territoire ? Quelles propositions pour réguler les dérives qui menacent le football de club ? Comment comprendre la fascination universelle exercée par le football ? Quelles relations entre les sportifs et la grande Histoire ? Préface Christian Gourcuff, avant-propos de Guy Roux, postface Jean-Pascal Gayant

03/2021

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Littérature française

Les corps hostiles

"J'avais envie que ce corps-là, ce corps inouï, me terrasse et m'étreigne, me fragilise, m'amplifie. Ca n'arrive pas si souvent, un désir qui vous foudroie la moelle et s'impose avec une telle puissance. Je suis fatiguée, si fatiguée d'être, parfois... " Ainsi parle Maude, hostile, puissante et fragile, en lutte contre les images ou les stéréotypes de son époque. Parolière réputée, elle a accepté de travailler à un album avec Loïc Quemener, ancien délinquant fiscal reconverti dans le pop-rock et le développement personnel, corps instagramé et un peu en déclin. Tout au centre, Maude aime les marges. La moto, sur route ou sur circuit. Les mots, s'ils ne sont pas surgelés ou en boîte. Un homme, Franck, qui documente l'économie du déchet, et que Maude quitte pour Loïc, pourtant pas son genre... Loïc est une légende à sa façon, et un homme d'aujourd'hui : sculptural, mécanique, travaillé par l'impuissance et l'angoisse - une virilité déchue en quête de force. Maude lui donnera des mots pour sa musique, un désir nouveau et... . l'occasion d'un combat. Dans ce roman magnifique, et dans une écriture libre, scandée, profonde, Stéphanie Polack nous fait vivre, aimer et rire, combattre parfois. Transmutée en Maude, elle documente ce que signifie être une femme dans un temps où chacun doit se définir. Elle réactive les figures masculines d'un Jean Genet, queer avant la lettre. Maude dérange. Cabosse. Frôle. Esquive. Et traverse avec nous une époque où il faut à tout instant choisir l'hostilité, tendre façon d'être avec l'autre.

01/2024

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Linux

Haute disponibilité sous Linux. De l'infrastructure à l'orchestration de services (Heartbeat, Docker, Ansible, Kubernetes…)

Ce livre a pour objectif de fournir aux Ingénieurs système et de développement toutes les bases permettant de construire des environnements de Haute Disponibilité basés sur le système d'exploitation Linux. Il s'adresse aux informaticiens qui maîtrisent l'administration d'un système Linux. Selon les principes et les outils DevOps, les auteurs présentent l'évolution de l'infrastructure nécessaire pour faire évoluer une application Java EE Spring classique (Apache Tomcat, MariaDB) vers une infrastructure haute disponibilité (HAProxy, Kubernetes, NFS, MariaDB - Galera). Ils s'appuient pour cela sur un exemple d'application fil rouge suivi par le lecteur du début à la fin du livre. Tous les éléments de conception d'une plateforme et d'une application redondantes sont abordés, de la conception de l'application jusqu'à son exposition, en passant par la topologie, l'architecture, la construction, l'automatisation et l'orchestration. Le lecteur peut ainsi appréhender la définition d'une application écrite en Java et tournant sous Tomcat, la mise en place d'une architecture matérielle et fonctionnelle pour la supporter, la redondance des services système et réseau de base (RAID, agrégats réseau, DNS...), l'automatisation de la construction et du déploiement des images avec Docker et Ansible ou encore la haute disponibilité du réseau, des répartiteurs de charge et des adresses IP avec NGINX, HAProxy, le protocole VRRP et quagga. Il étudie également le passage à l'orchestration avec un cluster Kubernetes et la nécessaire adaptation de l'application et de l'infrastructure, le déploiement d'un cluster avec une solution de stockage réseau redondant basée sur un cluster NFS et XFS, la création de clusters de bases de données MariaDB, les affinités de sessions, et enfin de nombreuses pistes lui permettant d'aller encore plus loin (plan de reprise d'activité, sécurité, sauvegardes, distributions PaaS...). Chaque chapitre est agrémenté d'exemples pratiques, dont l'ensemble du code est proposé en téléchargement.

06/2021