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Saltimbanques

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Littérature française

Pour saluer apollinaire

Pour saluer Apollinaire offre en dix nouvelles une lecture de certains poèmes d'Alcools. Parfois il s'agit d'un lien lâche, juste le souffle d'un exergue ; parfois, en revanche, la nouvelle ne pourrait exister sans le poème choisi qui la traverse, la nourrit, l'imprègne. Les époques évoquées sont souvent imprécises et la volonté d'intertextualité très forte. Chacun des récits salue Apollinaire de loin, avec amitié dans le même esprit qui animait le poète mettant en scène " Les sapins " qui saluent leurs frères abattus/ Les bateaux qui sur le Rhin voguent ou les enfants des " Saltimbanques " qui de très loin font signe à chaque arbre résigné. C'est sans doute parce que saluer est salutaire qu'il est perçu depuis Giono saluant Melville comme un geste poétique traversant le temps et se réactivant par la grâce de chaque lecture qu'on lui accorde. Le pouvoir d'envoûtement du poète Guillaume Apollinaire est tel qu'il transcende le temps et l'espace ; il secrète une amitié qu'il a portée haut toute sa vie durant et qu'une approche bienveillante et admirative de son oeuvre répand encore. C'est le privilège de la littérature de rendre possible cette amitié secrète et inconnaissable. Dans ces nouvelles de délicates affinités font tenir ensemble des mondes disjoints et le contemporain ne rend pas anachronique, ici, les références aux poèmes d'Alcools. Il faut tout au contraire se dire que le voeu le plus intime de l'auteure c'est que la liqueur à laquelle il faut revenir impérativement qu'on lise ou pas ses textes, c'est le retour aux poèmes eux-mêmes et ne pas oublier la devise du poète enchanteur j'émerveille.

01/2019

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Littérature étrangère

Récits de l'éveil du coeur. Hosshin Shû

En ce XIIIe siècle qui vit une large diffusion du bouddhisme, les écoles dites de la Terre Pure - le Paradis promis par Amida à ceux qui mettraient en lui leur foi - touchèrent toutes les couches de la population et, autant que le zen, modelèrent durablement la sensibilité japonaise. Dans les Récits de l'éveil du coeur, dont c'est ici la première traduction en Occident, Kamo no Chômei, l'auteur des Notes de ma cabane de moine, propose une galerie de personnages souvent pittoresques, de condition très diverse : ascètes, mais aussi moines ambitieux ou retors, dévots aux pratiques fantasques, mendiants, saltimbanques, femmes énergiques ou blessées par la vie. Des anecdotes comiques alternent avec de belles histoires d'amitié ou d'amour malheureux, des récits de conversion avec la peinture de personnages sombrant dans leurs passions. Au-delà du propos didactique, Chômei se révèle un maître dans l'art de la nouvelle brève. «C'est pourquoi, considérant l'étroitesse de mon esprit, j'ai renoncé à explorer les profondeurs de la Loi, pour noter et collecter les petits faits dont j'avais été le témoin ou que l'on m'avait rapportés, et je les ai gardés pardevers moi. (...) On pourra dire que j'ai saisi des nuages, que j'ai capturé du vent : à qui cet ouvrage sera-t-il utile ? Quoi qu'il en soit, ne demandant pas que l'on me crût, je n'ai pas nécessairement cherché les preuves sûres de ce que je racontais. Simplement j'ai voulu, pour ainsi dire, grâce aux bluettes cueillies sur ma route, réjouir mon coeur, ce coeur qu'en un instant j'ai éveillé.» Kamo no Chômei, Récits de l'éveil du coeur, «Préambule».

11/2014

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Littérature étrangère

Outremer

Dans un pays qui n'est jamais nommé, mais qui scintille dans la lumière du Bassin méditerranéen, un joueur de luth traditionnel croise une jeune femme dont les traits ne lui sont pas inconnus. Adolescent, cet homme fut brutalement séparé de sa demi-sœur, mais il a gardé à jamais le souvenir douloureux de ce visage tant aimé. Seule la musique lui a permis de surmonter la déchirure de sa jeunesse, tout en le projetant dans l'existence errante d'un saltimbanque, faite autant de liberté que de solitude. C'est le récit de sa vie, de celle d'Aysel, sa demi-sœur exilée en Allemagne, puis du destin d'Ôzlem, la fille de celle-ci, qui se déploie, des années 1950 à l'an 2000, au fil de cet ample et superbe roman. Le musicien et la jeune femme se rencontreront plusieurs fois. Ôzlem sera troublée par la singularité de sa musique, de son jeu qui évoque et convoque le bleu azur, céruléen, outremer ou lapis-lazuli. Histoire bouleversante d'amours innocentes aussi bien qu'interdites, Outremer ressuscite la cruauté des mythes antiques dans le décor très contemporain d'un pays ballotté entre ouverture et tradition, Europe et Orient. Mais le charme de ce roman tient d'abord à la qualité poétique de son écriture. Henk van Woerden, qui était aussi peintre, excelle à évoquer tous les aspects du monde sensible en les transposant d'un domaine à l'autre. Tout en ellipses et en métaphores, ce livre est un hymne à la beauté.

03/2009

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Littérature française

Le banquet des affamés

"Au moment de prendre congé, si je me tourne vers le passé, je suis incapable de choisir, dans ce roman qu’a été ma vie, le chapitre que je placerais en tête du volume. Je ne retrancherais rien de ce que j’ai vécu ni de ce qu’on m’a fait subir. Non. Je suis la somme de tous ceux dont j’ai, à distance, l’impression d’avoir endossé le costume. Je me reconnais en tous. Novice sur le pont noir de La Belle Poule, zouave d’opérette devant Sébastopol, soldat bafoué en Algérie, comédien et pourquoi pas saltimbanque, fossoyeur de l’Empire, colonel des Turcos de la Commune, compagnon de Louise Michel et metteur en scène de ses oeuvres, laissé pour mort sur la barricade du Château d’Eau, estropié sans pension, condamné à mort, déporté en Calédonie, inventeur du théâtre déshabillé, directeur des Bouffes du Nord, gargotier, fondateur de journaux, orateur, dresseur de lions édentés, prétendant à la députation, buraliste en désespoir de cause, mari fidèle et père aimant." Ainsi Didier Daeninckx fait-il parler Maxime Lisbonne (1839-1905). On comprend que l’auteur de Meurtres pour mémoire et de Galadio ait été fasciné par ce personnage de réfractaire haut en couleurs, héros des barricades de la Commune, directeur des Bouffes du Nord, dur à cuire pétri d’idéaux révolutionnaires, précurseur des Restos du Coeur avec son "Banquet des affamés" et défenseur de la cause canaque alors que la plupart de ses amis bagnards se rangeaient du côté de la brutalité coloniale. Maxime Lisbonne fit de sa vie une succession de fureurs héroïques et de ratages splendides : un vrai roman d’aventures.

05/2012

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Critique littéraire

Pagnol Inconnu

Enfin la première biographie officielle du père de Marius, Fanny, César, Jofroi, Panisse, Cigalon, Merlusse, Ugolin et bien d'autres ! Derrière l'auteur de La Fille du puisatier, de La Femme du boulanger et des merveilleux Souvenirs d'enfance se cache l'un des hommes parmi les plus importants du XXe siècle. Avec sérieux et patience, grâce à de nombreux entretiens accordés par la famille de Pagnol, son concitoyen et biographe Jean-Jacques Jelot-Blanc analyse ce parcours exceptionnel. Ce portrait fait même dire à sa veuve Jacqueline Pagnol, immortelle Manon des sources : "Dans ce gros volume, je découvre en même temps l'être exceptionnel et familier dont j'ai partagé la vie durant trente années et un personnage toujours renouvelé qui continue de me charmer". En effet, comment ne pas être subjugué par son incroyable itinéraire à travers le théâtre, le cinéma et la littérature ! Découvrez, racontés par le détail, les débuts de ce poète de 16 ans, du bohême des folles années 20 à Paris, de l'insolent jeune homme révolté par la tuerie de la guerre de 14-18, auteur des Marchands de gloire et de Topaze, du promoteur du cinéma parlant et père du néo-réalisme à la française, du premier producteur indépendant de films, du directeur des studios où, saltimbanque à pantalon élimé, il fit tourner Raimu, Fernandel et Bourvil, de l'ami d'Orson Welles, Alexandre Korda ou William Wyler, du très peu académique académicien qui fit entrer le cinéma sous la Coupole, du président du Festival de Cannes découvrant Brigitte Bardot, du consul du Portugal à Monaco pour Rainier et Grace Kelly... Un portrait inattendu, décapant, insolite, rare...

04/2011

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BD jeunesse

Il s'appelait Ptirou. Edition de luxe

C'est une surprenante et dramatique histoire que celle qui fut contée le soir de ce Noël 1959, dans une demeure de la banlieue de Charleroi. Réunis auprès de leur oncle Paul, trois enfants impatients réclament un récit, lequel sera inspiré d'un épisode vieux de presque trente ans... La Grande Dépression fait rage à cette époque malmenée : tensions sociales, grèves et conflits sont le lot quotidien des entreprises industrielles. Celle de Henri de Sainteloi, grand patron de la Compagnie Générale Transatlantique, ne fait pas exception à la règle. Poussé par ses actionnaires à renégocier les frais de locations des quais, Monsieur de Sainteloi doit se rendre à New York et en profite pour y emmener sa fille unique, Juliette, ravissante enfant atteinte d'une grave insuffisance cardiaque. A des kilomètres de Paris, sur les rives pluvieuses de la Seine, le cirque Marcolini est en deuil : Madly, sa trapéziste vedette, est victime d'un tragique accident qui force Ptirou, son fils, à quitter les saltimbanques pour tenter sa chance en Amérique, là où dit-on tout est possible à qui poursuit ses rêves. Sur le paquebot en partance pour le Nouveau Continent, voici l'histoire d'une improbable rencontre, d'une aventure bouleversante. Laurent Verron, le digne héritier de Roba, Peyo et Franquin, et Yves Sente le scénariste aux mille visages se sont immergés dans l'atmosphère de ces années grises afin d'en restituer brillamment l'essence. Le trait enlevé de Verron magnifie ce panorama plein de caractère d'une époque en proie à la lutte des classes, sur fond d'immigration et de vastes traversées. Cette épopée transatlantique, que colorent les romans de Dickens, fait se côtoyer la grande Histoire avec la petite à travers les destinées de ses deux jeunes héros. "Il s'appelait Ptirou", ou les origines du personnage de Spirou créé par Rob-Vel, réinvente l'aventure romanesque.

01/2018

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Développement durable-Ecologie

Il faut continuer de marcher. Mémoires

Voici un homme dont on ne soupçonne pas les innombrables vies, les multiples désobéissances dont son parcours atypique a été jalonné. Fils d'un grand résistant (dont l'une des fausses identités utilisées pendant la guerre, "Monsieur Allain", lui donnera son prénom avec deux L), Allain Bougrain Dubourg va, au grand dam de ses parents, rompre avec un parcours scolaire attendu, une vie familiale bourgeoise et confortable. A la porte de chez lui, sans même un baccalauréat en poche, il prend les grands chemins. Il est avant tout, sans se l'avouer encore, un esprit libre : fruit d'une éducation très ferme, toujours poli et mesuré, il désobéit dès que son instinct le lui commande. L'appel de la vie, de la nature et des animaux, est déjà le plus fort. Commence une vie de bohème : Allain donne des conférences sur les reptiles dans des lycées, joue les apprenti-dresseur d'ours et de chimpanzés, part sur les routes avec une sorte de zoo ambulant, son "Pavillon de la nature"... Ses échecs lui apprennent autant que les réussites. C'est par hasard qu'il échoue à la télévision, avec d'autres saltimbanques et autodidactes comme Michel Drucker, Patrice Laffont... L'insoumission ne le quitte pas. Il continue de désobéir à ses producteurs, menant des reportages-commandos sur les violences faites aux animaux, pouvant intercepter un télégramme qui aurait empêché la diffusion d'une de ses émissions... C'est lors d'une de ses missions de sauvetage qu'il fait la rencontre de Brigitte Bardot, avec qui il continuera le combat et entretiendra une relation amoureuse durant plusieurs années. Plus tard, c'est avec la chanteuse Jeane Manson qu'il aura une fille. Mais c'est évidemment aussi un destin politique et militant pour la défense des animaux, de la vie sur terre en général, aux côtés des plus grandes figures, Jacques-Yves Cousteau, Théodore Monod, Paul-Emile Victor, Nicolas Hulot... et dans tous les gouvernements, que ce soit sous Giscard d'Estaing, Mitterrand, Sarkozy ou Hollande...

10/2015

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Critique

Le phoque de Flaubert

L'ouvrage est une enquête sur un phoque qui séduisit l'auteur de Madame Bovary dans le baquet d'une baraque foraine, à Rennes le 17 juillet 1847. Ce phoque triste et grotesque occupe la scène finale de Par les champs et par les grèves, récit du voyage en Bretagne effectué sac au dos avec l'ami Maxime Du Camp. L'amphibie ne cesse de hanter Flaubert : il clame son envie de "devenir phoque" et d'écrire une fantaisie intitulée le "phoque par amour" . L'animal de foire renvoie à sa passion pour les bêtes, pour les monstres, pour l'histoire naturelle. A son riche bestiaire, à sa défense de la condition animale dans une optique "antispéciste" . Une relecture "animalière" de Par les champs et par les grèves s'impose qui serait aussi une réhabilitation d'un récit de jeunesse trop souvent relégué dans l'ombre alors que l'écrivain y apparaît pour la première fois en chercheur absolu de style, dans une rivalité féconde avec Chateaubriand dont il vient de croiser le fantôme dans son château ruiné de Combourg. Il y eut au milieu du XIXe siècle un "moment phoque" où l'on applaudissait l'étonnante supercherie du phoque parlant qui disait "papa-maman" . Où les savants cherchaient à transformer le phoque en animal domestique et utilitaire. Nous suivons le chemin de ces pinnipèdes sur les routes de France, dans les traités science, autant que dans la littérature avec Eugène Sue, Nerval, Michelet ou Vallès, tous fascinés par l'amphibie, qu'il soit naturel, forain ou faux phoque, à l'époque où des hommes revêtaient sa peau à des fins de spectacle. Au fil de l'enquête se dessine un portrait de Flaubert en zoophile sentimental, en saltimbanque nostalgique, en bête de foire insoumise.

11/2021

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Sculpteurs

Rencontre Sébastien Gouju. Jardin d’hiver

Sébastien Gouju manipule notre environnement visuel et les signes d'inspirations naturalistes présents dans la culture populaire. Plus particulièrement, il aborde avec facétie l'usage et les représentations décoratives de la nature dans l'environnement domestique. Minéraux, faunes et flores sont régulièrement convoqués dans la mise en scène de leur distanciation à n'être qu'un élément de décor. L'artiste théâtralise jusqu'à l'absurde la domesticité et la servitude du vivant, avec la volonté corolaire d'invalider les hiérarchies sociaux-culturelles. Du saltimbanque à l'animal en cage, en passant par l'esthétisation ornementale, l'artiste s'évertue à souligner avec humour les habitudes toutes humaines d'établir des ménageries décoratives à l'échelle ménagère. De ces observations sur notre habitat et son décorum, où l'animalité et l'environnement s'accommoderaient au bon plaisir de l'homme, Sébastien Gouju cherche à abolir par amplification les frontières devenues criminelles, entre culture et nature. En mêlant à la douceur du confort bourgeois la figure patibulaire du baladin et l'animalité rustique, l'auteur réalise des oeuvres de plus en plus sauvages au regard des utopies modernistes. Sébastien Gouju est un sculpteur dont la démarche artistique consiste à manipuler les signes de la culture populaire, en détournant des objets courants considérés comme kitsch, tels que des pichets de vin, des palmiers en pot ou des hirondelles porte-bonheur. Il utilise des techniques artisanales telles que la faïence émaillée, la broderie, la dentelle, le travail du métal ou du cuir, pour créer des hybridations incongrues et des télescopages de sens et de formes. Ces signes transformés en images proposent des narrations légères ou redoutables, mêlant le quotidien à la fable. Avec un regard à la fois amusé et subversif, Gouju remet en question les qualités esthétiques des cadres de vie et des décors créés par l'homme moderne.

10/2023

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Humour

Gravé dans mon coeur

Cet homme est connu pour aimer la vie, la musique et les autres. Mais ici, attention, il fait son coming out littéraire : monsieur adore également les mots. Alain Morisod collectionne depuis longtemps citations, proverbes et diverses pensées. Ses petits carnets en regorgent. Ces petites leçons de philosophie et de drôlerie lui ont appris au fil du temps plein de choses. Il sait par exemple qu'un ami, "c'est quelqu'un qui vous connaît très bien et vous aime quand même". Il n'ignore pas que "l'argent est préférable à la pauvreté, ne serait-ce que pour des raisons financières". Et il a même retenu que "si la matière grise était rose, on n'aurait plus d'idée noire". Ces phrases qui donnent à réfléchir ou à sourire, il en met partout. Elles ajoutent encore à sa bonne humeur. Et quelle audace, avec ça ! Le saltimbanque ne se refuse rien. Citer Voltaire, Woody Allen, Sacha Guitry, Pierre Desproges, José Artur ou Oscar Wilde ne lui fait pas peur. Certains mots sont gravés dans son coeur. Il vous les fait partager dans ce livre en vous racontant comment certaines pensées ont éclairé tel ou tel épisode de son existence. De son passage en prison à son égarement dans un "village englouti", ses aventures ne sont pas tristes. Il évoque ses amours de parents et ses amours de chiens. Parle de ses rendez-vous heureux ou parfois manqués avec Céline Dion, Eddie Barclay, Jerry Lewis, Danièle Gilbert, Mireille Mathieu et notamment... Jean-Pascal Delamuraz. L'homme des "Coups de coeur" y va aussi de quelques coups de gueule. A la lumière de ses petites histoires agrémentées de grandes pensées, voici un Morisod qui risque de surprendre son monde : toujours super sympa, certes, mais plein d'autodérision, offensif, enjoué et volontiers canaille...

11/2014

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Romans historiques

Paris en flammes

" L'herbe se faisait tendre, les pommiers abandonnaient leurs fleurs. Émilie et Guillaume croquaient les goujons dorés d'une friture de Seine en se brûlant les doigts. Ils burent plus que de raison le vin blanc de Bretagne qu'on leur servit d'autorité. Elle lui demanda de faire un vœu en décollant délicatement la peau de velours d'une pêche de vigne. Il l'aida, dénudant la chair tendre jusqu'au noyau de sang parfumé, les yeux dans les siens... Guillaume avisa une barque délaissée, le long du quai de bois. Il saisit une corde avec fermeté, mais n'eut pas le temps de s'assurer du pied marin d'Émilie. La barque balança de bord en bord, à la limite du chavirage. Mademoiselle se laissa enlacer et se mordit les lèvres... " Ils n'avaient aucune raison de se rencontrer, encore moins de nouer leurs destins dans un amour fou en ce printemps de mai 1870. Lui, le clown équestre vedette du cirque Napoléon, saltimbanque adulé la nuit, anonyme le jour. Elle, l'enfant gâtée d'une famille de grands bourgeois, arrogante et superbe charmeuse. Il n'y avait aucune raison en effet. Sauf ce matin du 10 janvier, quand le hasard guida leurs pas jusqu'à cette rue d'Auteuil où un pauvre jeune homme agonisait sur le pavé, avec deux balles dans le ventre. Ils ont échangé quelques mots, un regard de circonstance, et se sont perdus dans la foule. Le hasard, encore lui, les a réunis à la douceur du temps des cerises... Pour quelques merveilleuses semaines d'un vrai bonheur, avant un réveil brutal, au son du canon des Prussiens. Commence alors le siège de Paris, à la couleur du feu de la Semaine sanglante d'un autre mois de mai.

05/2004

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Le guide pratique de l'éco-guerrier

Vous aimeriez faire quelque chose pour la planète, mais vous ne savez pas par quoi commencer tellement la tâche est vaste ? Vous êtes désespéré par le poids des lobbies et l'inaction des Etats ? Ce manuel est fait pour vous ! Ce livre galvanisant est un guide pratique des actions possibles, qui vont des plus accessibles pour débutant aux plus radicales, de la simple adhésion à une association jusqu'à la participation à des actes de désobéissance citoyenne. Et il y en a ! Cette remarquable synthèse de la journaliste Catherine Levesque présente l'éventail des pistes connues ou inconnues qui vous permettront de participer aux combats écologiques et sociaux, devenus prioritaires aujourd'hui. Ces actions innovantes, dans des domaines aussi différents que le climat, la cause animale, la biodiversité, l'information, l'énergie ou la consommation, ont déjà fait leurs preuves. Elles ne demandent qu'à se développer, elles n'attendent que vous : vous n'avez maintenant que l'embarras du choix. La Terre va mal ? Ecorésistons ! Catherine Levesque est journaliste spécialisée en vulgarisation scientifique, auteure d'une vingtaine d'ouvrages sur la nature et l'écologie pour la jeunesse et le grand public, rédactrice de la newsletter mensuelle du Festival de Ménigoute et animatrice de sa Web TV, membre des JNE (Journalistes-Ecrivains pour la nature et l'écologie). Elle a notamment publié chez Delachaux et Niestlé Sauvons la biodiversité, dont ce livre est la suite logique. L'ouvrage est placé sous la direction de Marc Giraud, naturaliste de terrain, auteur et chroniqueur, porte-parole de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) et auteur, notamment, de la collection " En bord de chemin " chez Delachaux et Niestlé. Robbert a grandi en banlieue parisienne dans les années 1970. Il a toujours eu un goût prononcé pour les images absurdes et pour l'humour. Il a publié plusieurs livres pour La Martinière Jeunesse, Hoebecke ou Saltimbanque. Le Guide pratique de l'éco-guerrier est son premier livre chez Delachaux et Niestlé. www. robbert-illustration. com

10/2021

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Théâtre

Les libérés ; Le combat avec l'ange

Theodor Tagger, dit Ferdinand Bruckner (Vienne 1891 - Berlin 1958) est un dramaturge, représentant fameux de la Nouvelle Objectivité, qui mêle la force du cinéma naissant à celle du théâtre moderne et de la psychanalyse. La Maison Antoine-Vitez et les éditions Théâtrales ont entrepris de faire redécouvrir l'actualité de son théâtre en publiant dix de ses pièces. Ferdinand Bruckner dépeint avec brio l'individu au coeur de l'Histoire, dans une Europe plongée dans une crise morale, économique et politique, qui fait écho à notre situation contemporaine. Dans Les Libérés, Bruckner creuse une question ancrée dans l'immédiat après-guerre et qui entre en résonance avec les conflits civilisationnels actuels : celle de la responsabilité du pouvoir étranger face aux populations qu'il a libérées. Quelle justice appliquer dans un pays encore traumatisé par le joug fasciste ? Poursuivre les anciens collaborateurs au risque de générer des troubles mettant en péril la démocratie naissante, ou fermer les yeux au mépris de l'équité ? Bruckner décrit avec une grande acuité le malaise qui règne au sein d'une armée libératrice qui devrait se retirer pour laisser le peuple libéré reprendre ses droits, mais qui peut difficilement hâter ce mouvement pour cause de sécurité publique à assumer. Le Combat avec l'ange est une pièce du "tragique actuel" : c'est l'acmé du pouvoir financier d'une ancienne saltimbanque devenue une riche veuve à la tête d'un empire financier qu'elle cherche, en jouant avec la Bourse, à étendre encore au mépris de ses ouvriers et de l'éthique. Dans cette entreprise, elle peut compter sur l'un de ses beaux-fils dénué de tout scrupule, quand le cadet ne veut pas, lui, entrer dans ces affaires amorales et cherche une existence modeste, mais droite : quel chemin de vie emprunter à l'époque de la reconstruction après la Catastrophe ? Celui de la rédemption par l'humilité ou de l'enrichissement aveugle ? C'est l'histoire très humaine d'une chute mystique et morale.

03/2015

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Sciences politiques

Du conflit de civilisation à la guerre de substitution

Provoquer la guerre, sans l'aimer et sans la faireâ! Le Ponce Pilate américain s'en lave les mainsâ! C'est aux provinces de l'Empire de le servir et aux soumis de lui obéir, aux dépens de leurs propres intérêts. Plutôt des intérêts vitaux de leurs peuples. Il suffit que l'oracle de Kiev, Zelensky, parle pour que tout le monde se mette à maudire le Satan du Kremlin. Dès que ce saltimbanque, dont on loue le nationalisme qu'on exècre chez soi, tousse, c'est tout le corps européen qui souffre... mais c'est seulement Renault qui plie bagage. Par nationalisme ukrainien et pour se passer du gaz russe, BHL, qui passe sa vie entre le sud de la France et Marrakech, propose au Français de baisser leur chauffage d'un degré. Une écologiste qui se chauffe à la bouse de vache double la mise : deux degrésâ! En temps de guerre, outre les innocents tués et les populations déplacées, la première victime c'est la vérité, et le premier bénéficiaire c'est la propagande. Comme avant lui Nasser, Mossadegh, Saddam, Bachar, Kadhafi, Poutine serait la réincarnation d'Hitlerâ! Et Soljenitsyne, prix Nobel de littérature et dissident historique autrefois sanctifié en Occident, est renvoyé au Goulag pour son soutien post mortem au "âcriminel de guerreâ" . L'ennemi n'est plus Daech, mais la Russie. Le péril majeur n'est plus le totalitarisme vert, que Poutine a éradiqué en Tchétchénie avant de l'écraser en Syrie, mais le fantôme du totalitarisme rouge ressuscité par les thuriféraires des Etats-Unis. Thèse de Mezri Haddad : la théorie du choc des civilisations n'est pas caduque. C'est juste le point d'impact qui s'est déplacé en faisant tomber les pions du grand échiquierâ! Le choc ne serait plus entre l'islamisme et l'Occident, mais entre des démocraties finissantes et des autoritarismes ré-émergents, entre un modèle de civilisation spirituellement desséché et un modèle en plein renouveau orthodoxe et exaltation nationaliste. Une guerre qui se joue sur le même continent et à l'intérieur de la même ère civilisationnelle... pour le meilleur ou pour le pireâ!

10/2022

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Littérature française

Le Spleen de Paris. Petits poèmes en prose

Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits poèmes en prose, est un recueil posthume de poésies en prose de Charles Baudelaire, établi par Charles Asselineau et Théodore de Banville. Il a été publié pour la première fois en 1869 dans le quatrième volume des oeuvres complètes de Baudelaire publié par l'éditeur Michel Levy après la mort du poète. Ce recueil fut conçu comme un " pendant " aux Fleurs du Mal. Baudelaire y fait l'expérience d'une " prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ". Le recueil de Baudelaire comprend les poèmes suivants : A Arsène Houssaye I. L'Etranger II. Le Désespoir de la vieille III. Le Confiteor de l'artiste IV. Un plaisant V. La Chambre double VI. Chacun sa chimère VII. Le Fou et la Vénus VIII. Le Chien et le Flacon IX. Le Mauvais Vitrier X. A une heure du matin XI. La Femme sauvage et la Petite-maîtresse XII. Les Foules XIII. Les Veuves XIV. Le Vieux Saltimbanque XV. Le Gâteau XVI. L'Horloge XVII. Un hémisphère dans une chevelure XVIII. L'Invitation au voyage (2e version) XIX. Le Joujou du pauvre XX. Les Dons des fées XXI. Les Tentations ou Eros, Plutus et la Gloire XXII. Le Crépuscule du soir XXIII. La Solitude XXIV. Les Projets XXV. La Belle Dorothée XXVI. Les Yeux des pauvres XXVII. Une mort héroïque XXVIII. La Fausse Monnaie XXIX. Le Joueur généreux XXX. La Corde XXXI. Les Vocations XXXII. Le Thyrse XXXIII. Enivrez-vous XXXIV. Déjà ! XXXV. Les Fenêtres XXXVI. Le Désir de peindre XXXVII. Les Bienfaits de la lune XXXVIII. Laquelle est la vraie ? XXXIX. Un cheval de race XL. Le Miroir XLI. Le Port XLII. Portraits de maîtresses XLIII. Le Galant Tireur XLIV. La Soupe et les Nuages XLV. Le Tir et le Cimetière XLVI. Perte d'auréole XLVII. Mademoiselle Bistouri XLVIII. Anywhere out of the World XLIX. Assommons les Pauvres ! L. Les Bons Chiens Epilogue.

01/1979