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Alexeï Remizov

Extraits

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Littérature étrangère

Les esprits de l'océan

Perdue parmi les ombres froides des côtes de Colombie britannique, Kitamaat est la principale localité de la réserve indienne des Haislas. C'est dans ce village du bout du monde, là où la terre glisse à la rencontre de l'océan Pacifique, qu'est ancré le roman d'Eden Robinson. Ce récit envoûtant est celui d'un drame qui plane et menace une famille et une communauté : un jeune homme, parti pêcher en mer, est porté disparu après une violente tempête. Au coeur de l'attente et de l'incertitude, Lisamarie, sa soeur aînée, est bien décidée à découvrir la vérité. Comme autant de présences invisibles, fantômes et esprits issus de traditions ancestrales vont accompagner sa quête et se frayer un chemin dans sa vie. A la lisière du rêve et de la réalité, Les Esprits de l'océan, salué par toute la critique anglo-saxonne, est une véritable immersion dans l'univers baroque et puissant d'un écrivain de grand talent. Eden Robinson, une des nouvelles voix de la littérature canadienne, nous rappelle ainsi que les lieux autant que les personnes ont des histoires à raconter. "Un grand roman, où tendresse et dureté se côtoient, porté par une incroyable ardeur". Sherman Alexie

05/2002

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Science-fiction

Sunrise

Nous sommes en 2115. Cela fait maintenant quinze ans que Risy, un robot miniature permettant de prolonger l'existence de plusieurs centaines d'années, est entré dans la vie et dans la peau des hommes. Dans ce monde surpeuplé et dominé par les brumes, les personnages se lancent éperdument à la poursuite de leurs rêves. Paprika désire fonder une famille, Alexie espère s'accomplir en tant qu'artiste tandis que Sol ne pense qu'à rendre fous d'amour tous les hommes qu'elle rencontre... S'il réalise les fantasmes de jeunesse et de beauté d'une large partie de la population, Risy devient rapidement un obstacle aux aspirations de certains. C'est ce que va découvrir Paprika, cette héroïne timide qui s'apprête à devenir mère. A travers les voix de différents personnages, Sunrise dépeint une société dystopique dans laquelle le fait de ne pas vouloir d'enfants est devenu la norme. Alors que la trajectoire de Paprika interroge la capacité de l'être humain à s'affirmer en tant que personne en dépit des injonctions sociales, le conflit entre James Dove et la Milice questionne la valeur de l'existence et aborde la notion de responsabilité : celle des dirigeants, des créateurs, mais aussi celle des simples individus, dont les choix les plus minimes peuvent influencer le cours des choses.

05/2020

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Sciences de la terre et de la

Les hommes de la lune et les enfants de la génération Apollo

Il y a 50 ans, dans la nuit du 20 juillet 1969, l'astronaute américain Neil Armstrong est le premier homme à poser le pied sur la Lune. "Un petit pas pour l'Homme ; un bond de géant pour l'humanité" : la première phrase prononcée par Armstrong sur la Lune donne le ton de l'événement. A la télévision, vu par près de 500 millions de téléspectateurs dans le monde, ce premier grand direct de l'Histoire plonge la société de l'époque dans une réalité rêvée par Jules Verne. Avec des fusées qui sont les fruits de la Seconde Guerre mondiale, et le puissant moteur qu'est la compétition entre l'Est et l'Ouest, le pari lancé par le président J. F. Kennedy moins d'une décennie plus tôt est gagné. En trois ans, six missions vont se poser sur la Lune avec succès et douze hommes fouleront le sol poussiéreux du satellite naturel de la Terre : qui étaient-ils ? Comment ont-ils préparé et vécu cette expérience extraordinaire ? Que sont-ils devenus après leur retour sur Terre ? Les Hommes de la Lune. Et les enfants de la génération Apollo raconte dans l'intimité de ses acteurs les principaux épisodes de la saga des vols lunaires. L'origine des fusées ; la sélection des astronautes ; l'entraînement intensif ; l'intimité des familles ; les succès et les échecs. Sans oublier les perdants de cette compétition, les soviétiques qui sont aussi les premiers gagnants de la course à l'espace : avec Spoutnik, la chienne Laïka, Youri Gagarine, le premier " cosmonaute de l'humanité " et Alexeï Leonov, l'homme qui devait... marcher sur la Lune. Pour toute une génération, les missions Apollo sont plus qu'un programme d'exploration spatiale. Dans une société sans ordinateur, sans téléphone portable, sans internet, elles marquent une nuit inoubliable et dessinent les contours flous de l'an 2000, un futur bien lointain. De Ryan Gosling, interprète au cinéma d'Armstrong à Hubert Reeves en passant par Ken Follet : tous se souviennent et témoignent de la marche sur la Lune.

03/2019

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Science-fiction

Le Cycle du midi

Dans une société humaine qui a réussi, sans guerre, sans argent, avec une administration bienveillante, le monde est dans une démarche collective d'exploration de l'Univers. Mais dans cette utopie où tout semble aller pour le mieux, un grain de sable comme un mystère cosmique peut vite enrayer la mécanique. Mnémos propose pour la première fois la grande fresque des frères Strougatski : Le Cycle du midi. Composée de dix romans et de plusieurs nouvelles, cette vaste histoire d'un monde utopique du XXIIe siècle, durant lequel l'humanité semble avoir atteint le summum de son développement, propose une science-fiction unique au monde. Les deux écrivains ont tout simplement inventé une autre histoire du futur, à la fois critique et métaphysique, atmosphérique et profondément humaniste, animée par le secret le plus important de l'évolution humaine. Viktoriya et Patrice Lajoye, spécialistes des deux auteurs et de la littérature russe, ont révisé et unifié la traduction qui comporte un tiers de textes inédits. Patrice Lajoye a dirigé cette édition et rédigé spécialement à cette occasion une préface, un dictionnaire des personnages, un glossaire, la source et les concordances des textes. Arkadi et Boris Strougatski, (1925-1991/1933-2012) figurent parmi les écrivains de SF les plus célèbres de la Russie. Dans leurs écrits, ils cherchent un idéal mais n'épargnent pas le régime soviétique qui commence à les censurer en 1969. L'intelligence et la sensibilité humaniste de leurs romans, devenus des classiques, leur ont valu une renommée universelle. Nombre de leurs textes ont été adaptés au cinéma, dont Stalker par Andreï Tarkovski et plus récemment, Il est difficile d'être un dieu par Alexeï Guerman. Cette intégrale regroupe les romans, les nouvelles et l'appareil critique suivants : Midi, XXIIe siècle Il est difficile d'être un dieu Tentative de Fuite L'Ile habitée Le Petit L'Inquiétude Un gars de l'enfer Le Scarabée dans la fourmilière L'Arc-en-ciel lointain Les vagues éteignent le vent Les nouvelles du cycle Préface Dictionnaire des personnages Glossaire Source et concordances des textes

02/2022

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Beaux arts

Van Gogh et l'expressionnisme

La peinture de Vincent Van Gogh (1853-1890), l'un des grands peintres de la lumière et de la campagne provençales, devint à sa mort le modèle de l'art moderne international, et ce jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. C'est en Allemagne que Van Gogh fut le plus admiré : Ernst Ludwig Kirchner et les autres artistes du groupe Die Brücke étaient fascinés par sa technique, sa manière vigoureuse et ses couleurs fortement contrastées, autant que par l'aura dynamique de sa palette flamboyante. Wassily Kandinsky et les artistes du Blaue Reiter admiraient Van Gogh pour son rejet de la réalité visible et pour avoir pénétré l'essence de la nature. Les Autrichiens Schiele et Kokoschka, quant à eux, étaient particulièrement impressionnés par l'expression pleine de sentiment de l'art de Van Gogh et par l'intériorité psychologique de ses portraits. La spécialiste de l'expressionnisme Jill Lloyd a sélectionné d'importants tableaux de Van Gogh et un choix significatif d'œuvres expressionnistes pour décrire l'influence durable du peintre hollandais sur l'art allemand et autrichien du début du XXe siècle. Avec des œuvres de Lovis Corinth, Otto Dix, Richard Gerstl, Erich Heckel, Alexej von Jawlensky, Wassily Kandinsky, Ernst Ludwig Kirchner, Paul Klee, Gustav Klimt, Oskar Kokoschka, Ludwig Meidner, Gabriele Münter, Emil Nolde, Max Pechstein, Egon Schiele, Karl Schmidt-Rottluff. Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition " Van Gogh et l'expressionnisme " au Van Gogh Museum d'Amsterdam, puis à la Neue Galerie de New York.

11/2006

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Correspondance

Gorki et ses fils. Correspondances (1901-1934)

Illustre écrivain, intellectuel engagé, Alexeï Pechkov, alias Maxime Gorki, est une icône de la révolution bolchevique. Rarement un homme de lettres aura autant participé à l'histoire politique de son temps. Rarement vie publique et vie privée auront été mêlées avec pareille confusion. L'interaction entre la sphère publique et l'intime, bataille des principes et des sentiments, est au coeur de la correspondance de Gorki. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses deux fils comporte 216 lettres et dédicaces échangées entre 1901 et 1934. Ces derniers ont connu des destins singuliers et contraires : Maxime, son fils légitime, né en 1897, a passé son enfance loin de son père. Adolescent dissipé, jeune homme dilettante, il jouit pleinement de son époque. Il adhère au parti bolchevique, participe à la prise du Kremlin en 1917, se rapproche de Lénine, rejoint la Tcheka, suit son père en exil et décède mystérieusement en 1934 après son retour en Union soviétique. Son fils adoptif, Zinovi (de son vrai nom Yechoua Sverdlov), né en 1884, d'abord secrétaire de Gorki, mène une vie d'aventures et voyage à travers le monde. En 1914, il s'engage dans la Légion étrangère. Blessé en 1915 et amputé du bras droit, il poursuit une brillante carrière militaire et diplomatique au service de la France jusqu'à sa mort en 1966. La nature des liens qui unissent leurs auteurs et la durée de leurs échanges donnent à ces lettres une valeur particulière. La liberté de l'expression et la sincérité qui y président éclairent, au-delà du mythe forgé par la propagande soviétique, la personnalité de l'écrivain, sa vision du monde, de son siècle et de son art, ses convictions et ses errements. Par la forme, comme par le fond, les lettres de Gorki à ses deux fils sont très différentes, à l'image de leurs relations. Elles ont en commun une considération infinie de l'auteur pour l'enfance et illustrent, avant tout, le dialogue universel qui lie et oppose parents et enfants en tout lieu et en tout temps.

02/2022

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Littérature française

Crâne

Crâne tente de raconter de la manière la plus objective possible, l'opération du cerveau subie par Alexandre Nacht - le double autobiographique de l'auteur - pour retirer l'essentiel d'une tumeur qui le menaçait depuis des années. Chirurgie de plusieurs heures et à hauts risques, pratiquée éveillé, le crâne ouvert. Il est essentiel en effet que le patient, conscient, aide le médecin à cartographier son cerveau afin d'y déterminer la position exacte des espaces neurologiques dédiés au langage et au calcul. Une expérience-limite que Declerck décrit, ici, pas à pas. Derniers entretiens avec les médecins, ultimes examens, nuit furieuse et sans sommeil, préparation du corps pour l'opération, gestes des soignants. Puis l'acte chirurgical proprement dit, le corps immobilisé par de multiples ceintures, ce corps ennemi et qui lui semble maintenant étranger, et sa rage de vouloir survivre malgré tout, à travers tout... Le réveil progressif enfin, la lente reprise de possession de soi-même, la découverte d'un visage défiguré, l'étrange retour à une existence qui ne sera jamais plus ni banale, ni évidente. Dans Crâne, Declerck s'observe et observe le monde avec un détachement plus grand que jamais. L'agression du siège même de sa pensée, tout comme l'aphasie, l'alexie, et l'apraxie postopératoires, montrent l'intrinsèque fragilité de la conscience. Declerck, ou plutôt Nacht son héros, sait que s'il a survécu à cette expérience qui a permis de prolonger sa vie, le prix philosophique autant que psychique à payer est maintenant de ne pouvoir échapper, un seul instant, à l'évidence de n'être jamais plus à lui-même que sa propre illusion. Une étrange " oraison à lui-même " écrite par un radical exilé de toute l'évidence de vivre.

03/2016

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Roman d'amour, roman sentiment

Dynastie Stanislaski. Secrets de famille ; Un bonheur à bâtir

Natasha, Mikhail, Rachel, Alexi, Frederica, Kate : tous sont membres de la famille Stanislaski. De parents ukrainiens, ils ont grandi aux Etats-Unis. Bien que très différents, ils ont en commun la générosité, le talent, et l'esprit de clan. Et pour chacun d'entre eux, va bientôt se jouer le moment le plus important de leur vie. Secrets de famille Comme tous les membres de la famille, Natasha, l'aînée des Stanislaski, parle avec un léger accent slave, et au fond de ses yeux noirs brille une petite flamme joyeuse et sauvage, qui parfois vacille lorsqu'elle se souvient de l'épreuve terrible qui l'a frappée quelques années plus tôt. Spencer Kimball lui aussi a fui la grande ville, et son apparente sérénité cache bien des désillusions. Qui d'ailleurs pourrait croire qui s'il a tourné un jour le dos à la célébrité, c'est uniquement pour se consacrer à Freddie, sa petite fille ? Déracinés, solitaires, Spencer et Natasha semblent faits pour s'entendre. Mais leur première rencontre ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices... Un bonheur à bâtir Sculpteur passionné au succès grandissant, Mikhail est l'artiste de la famille. Autant dire que rien ne le préparait à tomber, dès leur première rencontre, sous le charme de Sydney Hayward, femme d'affaires new-yorkaise sophistiquée et sûre d'elle... Une surprise qui ne fait que grandir lorsque la jeune femme accepte de financer les travaux que Mikhail réclame depuis de longs mois pour l'immeuble de Soho où il vit. Cette décision est si inespérée qu'il renonce même à la détromper lorsqu'il comprend qu'elle le croit charpentier de métier, et qu'elle veut l'embaucher pour réaliser lesdits travaux ! Intrigué, subjugué, Mikhail décide de jouer de ce quiproquo pour apprivoiser la belle Sydney...

12/2021

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Photographie

Dylan par Schatzberg. Edition bilingue français-anglais

Blonde on Blonde a été acclamé unanimement pour son raffinement musical, sa force tranquille et le lyrisme subtil de ses textes. La photo de couverture, prise par Jerry Schatzberg, nous montre l'image d'un Dylan légèrement flou, appuyé contre un mur, portant une veste en daim marron et une écharpe nouée autour du cou ; sous son auréole de cheveux ébouriffés, il regarde l'objectif en fronçant légèrement les yeux. A l'intérieur, une série de clichés - en pur style Dylan - montrent des images énigmatiques de sa vie. Ce matériel, avec la photo mystérieuse où il pose en tenant un petit portrait de femme dans une main et une paire de pinces dans l'autre, a contribué à conférer à l'album et à son auteur le caractère d'un génie à la fois solitaire et sophistiqué. - AI Kooper. Formé à l'école du designer et photographe russe Alexey Brodovitch, qui a découvert son talent, Jerry Schatzberg a commencé sa carrière comme photographe de mode pour Vogue, Esquire et Glamour. En suivant des voies quelque peu mystérieuses, il est devenu ensuite un photographe de célébrités qui a braqué son objectif "sur tout le monde", comme il l'a lui-même affirmé, entre autres sur Bob Dylan, dont il est devenu l'ami et le portraitiste officieux. C'est à Jerry Shatzberg que l'on doit en particulier la photo de couverture de Blonde on Blonde. A partir de 1967, ce photographe de personnages célèbres va progressivement se transformer lui-même en célébrité. - Guy Trebay, The New York Times. II y a une raison pour laquelle Jerry Shatzberg est surtout connu comme réalisateur de films : il ne fait jamais de photographies statiques. Sa pensée est en mouvement, il invente des histoires. L'énergie physique et émotive de ses images les rend fluides et vibrantes. La lumière brille, les coeurs battent. Shatzberg, c'est le photographe "anti-nature morte" par excellence. - Gail Buckland.

10/2018

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Sociologie

Penser l'histoire des médias

Penser l'histoire des médias ... le chemin historiographique et académique qu'elle a parcouru, mais aussi son actualité et ses perspectives, telles sont les ambitions relevées par la cinquantaine de contributions de ce livre. Quatre dimensions ont été placées au coeur de cette réflexion collective : les enjeux d'ordre méthodologique et la diversité des démarches mobilisées par les chercheurs qui ont les médias pour objet d'étude ; les singularités des rapports entretenus par l'historien avec ses sources ; le spectre des objets d'étude ; enfin les finalités et l'utilité sociale du savoir produit par l'historien des médias. Ces dimensions se dévoilent au fil des chapitres de synthèse, des études de cas et de récits d'égo-histoire qui se répondent et prolongent le premier Congrès international de la Société pour l'histoire des médias (SPHM), tenu à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en mai 2016. Au terme de cet ouvrage, le lecteur aura sans doute le sentiment que nous vivons un temps de redéfinition des frontières de l'histoire des médias, fécondée par d'autres approches et disciplines. Il en saisira d'autant mieux les défis en ayant son histoire à l'esprit, en un vaste panorama par médias, mais aussi par notions, thématiques et tendances de la recherche. Les auteurs : Jade Almeida ; Marine Beccarelli ; Delphine Benoit ; Laurent Bihl ; Claire Blandin ; Alexandre Borrell ; Jérôme Bourdon ; Josette Brun ; Virginie Cerdeira ; Delphine Chedaleux ; Jean-Jacques Cheval ; Emmanuelle Chevry Pébayle ; Frédéric Clavert ; Evelyn Cohen ; Ross F. Collins ; Diana Cooper-Richet ; Mario Cuxac ; Etienne Damome ; Simon Dawes ; Simona De Iulio ; Christian Delporte ; Mehdi Derfoufi ; Emmanuelle Fantin ; Adreas Fickers ; Claire-Lise Gaillard ; Isabelle Garcin-Marrou ; Alexie Geers ; Eric George ; Anne-Marie Granet-Abisset ; Pascal Griset ; Guylaine Gueraud-Pinet ; Pierre-Emmanuel Guigo ; Zdravka Konstantinova ; Pascal Laborderie ; Benoit Lafon ; Thibault Le Hégarat ; Fabiola Leone ; Sylvain Lesage ; Cécile Méadel ; Mike Meißner ; Michael Palmer ; Félix Patiès ; Léa Pawelski ; Géraldine Poels ; François Robinet ; Raphaëlle Ruppen Coutaz ; Aranzazu Sarria Buil ; Valérie Schafer ; Claire Sécail ; Michel Sénécal, Philomen Schönhagen ; Céline Ségur ; Mélodie Simard-Houde ; Evan Spritzer ; Beatriz Tadeo Fuica ; Sonia Temimi ; Philippe Tétart ; Marie-Eve Thérenty ; Dominique Trudel ; François Vallotton ; Nelly Valsangiacomo ; Isabelle Veyrat-Masson ; Graziela Mello Vianna ; Anne-Katrin Weber.

06/2019

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Essais

L'attrait des toilettes

Comment tourner autour du pot ? Trône souillé, les toilettes offrent aux cinéastes un objet par trop infâme pour ne pas le regarder sans cligner des yeux. Cela explique sa durable absence des écrans : réellement entrée au cinéma avec Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, la cuvette continue d'en meubler des coins rarement filmés, et alors avec cérémonie. Ce livre suit l'histoire de cet attrait contrarié. Anthologie plombière, il recense quelques dizaines de sièges ou de fosses d'où émanent des signes maudits et les relents d'une terreur archaïque qu'aucune transgression ne peut vraiment dompter. De la tentative de banalisation entreprise par Stanley Kubrick à l'euphorie de l'égout entretenue par QuentinTarantino ou Robert Rodriguez ; de la place que la comédie américaine a réservé aux lieux saints au théâtre sexuel en quoi les transforment les comédies queer, de la sublimation spéculative d'Une sale histoire de Jean Eustache à l'avilissement fécal d'Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman, ces pages couvrent assez de trous pour hasarder quelques hypothèses sur ce que de tels regards torves disent de notre modernité hygiéniste. Car si l'on a souvent pointé la contemporanéité de l'invention des frères Lumière avec la psychanalyse, la radio, les rayons X ou les aquariums, on s'est rarement penché sur sa communauté de berceau avec le tout-à-l'égout, pierre de touche de la révolution sanitaire ayant abouti aux disciplines fécales des siècles industriels. Une telle concomittance pousse l'auteur à croire qu'il peut faire un observatoire de ce sanctuaire tombal, parce que, fosse commune des vanités privées, les béances tuyautières éclairent de leur malédiction deux phénomènes au fondement de ce qui fut l'ordre bourgeois : le sacre de l'individu et la croyance en une maîtrise sans reste de l'environnement. Ce refuge où chaque sujet se dérobe aux regards pour liquider ses reliquats conditionne l'apparition des prométhées démocratiques du vingtième siècle. C'est du moins ce que laisse songer la contemplation du monde à travers la lunette telle qu'on la trouve chez Tsaï Ming-liang, Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Alain Cavalier, qui en font autant le dernier bastion d'un cinéma digérant son passé que le seul isoloir qui vaille pour les derniers des hommes. Avec eux et d'autres, le livre s'efforce de jeter les bases d'une scatocritique transformant en indices de fèces tous les détours propres à l'esthétique excrémentielle, où les toilettes signifient le fécal en lui faisant écran. Par là, et non sans audace dans ses raccourcis, il entend montrer que le sort figuratif réservé au trône dit quelque chose de l'hygiénisme aux commandes de bien des politiques écologiques actuelles, parce que dans la cuvette se cristallise le mythe de la suppression de l'incompressible à la racine du refoulement des externalités industrielles. Pour le dire en un langage empruntant sa forme à sa matière, les chiottes nous disent dans quelle merde nous sommes.

06/2023

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Histoire de l'art

L'adresse au paysage. Figures de la montagne de Jean-Antoine Linck à Marianne Werefkin

Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle - quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres - jusqu'aux années 1930. Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle - quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres - jusqu'aux années 1930. Tableaux, aquarelles, dessins, gravures et photographies, certains célèbres et " incontournables ", d'autres méconnus, plus rarement vus, mais tous de grande qualité, ont été très précisément choisis. " La montagne ", une et multiple, est une formation géologique immémorielle et vivante, une entité imaginaire ettopographique, un objet d'étude et de projection fantasmatique, un milieu habité et un motif pictural inépuisable... S'adresser au paysage suppose qu'il n'est pas qu'étendue (géographique), milieu (biologique) ou décor (d'une intrigue ou d'un récit) ; cela suppose qu'il constitue une entité suffisamment personnifiée pour être le destinataire d'une parole ou d'une pensée adressée ; on s'adresse à quelqu'un. L'idée romantique que le paysage peut véhiculer, manifester, refléter ou exprimer un état d'âme a contribué à cette possibilité d'une " adresse au paysage ". Le premier ressort de l'intérêt pour la montagne qui se manifesta à l'époque des Lumières fut scientifique : ce milieu retiré et hostile, haut-lieu de l'imaginaire, matrice de mythes et de légendes, devint alors un terrain d'étude pour les naturalistes, qui s'attelèrent à résoudre les énigmes de la formation des reliefs géologiques, du cycle de l'eau, des effets de l'altitude... Les deux approches - puissance imaginaire et visée de connaissance - ont orienté également le travail des artistes confrontés aux paysages alpins. Elles constituent deux veines, deux tendances qui, souvent, se mêlent au sein d'une même oeuvre, à des degrés divers et de manière plus ou moins délibérée de la part de l'artiste. L'exposition et le livre présentent certains aspects particulièrement saillants de cette histoire. Ouverts avec Linck, soit une pratique de la peinture accordée à une connaissance de la montagne, ils débouchent sur l'oeuvre expressionniste de la peintre russe Marianne Werefkin (1860-1938), encore très peu connue en France, dont le musée d'Ascona a consenti le prêt exceptionnel de huit grandes peintures. Formée au grand style réaliste à Saint-Pétersbourg, elle interrompit une carrière prometteuse pour poursuivre sa quête d'un art nouveau. En 1896, elle s'installa à Munich avec Alexei Jawlensky, qui fut son compagnon pendant près de trente ans. Après l'aventure du Blaue Reiter, et la Grande Guerre, elle passa les vingt dernières années de sa vie à Ascona, qui était alors un village de pêcheurs, sur la rive suisse du lac Majeur. Déjà présent dans sa peinture, le motif de la montagne se renforce, multipliant les symboliques, parfois jusqu'à l'allégorie. Les hautes montagnes au profil caractéristique qui entourent le lac y apparaissent souvent, bien que transfigurées par la force expressive de la couleur. Elles sont à la fois des figures à part entière et le cadre de scènes hallucinées où l'être humain et la grande nature se confrontent, dans un rapport de force variable allant de la coexistence harmonieuse à l'exploitation. ARTISTES REPRESENTES : Giuseppe Pietro Bagetti - Louis Bélanger - Samuel Birmann - Bisson Frères - Marc-Théodore Bourrit - Adolphe Braun - Paul Cabaud - Alexandre Calame - Carl Ludwig Hackert - Victor Hugo - Pierre-Louis de La Rive - Jean-Antoine Linck - Gabriel Loppé - Frédéric Martens / Eugène Cicéri - Johann Jakob Scheuchzer / Johann Melchior Füssli - Vittorio Sella - Giorgio Sommer - Charles Soulier - Georges Tairraz (père) - Elisabeth Vigée-Lebrun - Marianne Werefkin - Edward Whymper - Caspar Wolf

05/2023