Recherche

Joaquim Fernando Silva Canario

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Les diables amoureux

"Au moment de la guerre, on allait imprimer de moi, au Mercure, Les Diables amoureux, écrit Apollinaire dans une lettre à Van Bever datée du 27 juin 1917. Le manuscrit, ajoute-t-il, attend la fin de la guerre." Il aura attendu cinquante ans, non sans vicissitudes. Ce ne sont en effet que des fragments, récemment retrouvés, de ce manuscrit qui ont permis, sinon de reconstituer intégralement aujourd'hui l'ouvrage déposé chez l'éditeur en 1914, du moins d'en respecter l'esprit et les structures pour établir le présent volume. Les textes qui le composent ne sont pas inédits ; ils ont tous déjà paru sous forme de préfaces ou de notices dans diverses publications. Une maquette du livre, malheureusement incomplète, celle probablement qui avait été déposée au Mercure, permet de suivre les intentions d'Apollinaire et de dégager les structures du livre. Pour composer Les Diables amoureux, Apollinaire a réuni non seulement ses introductions aux volumes de la collection "Maîtres de l'Amour" qu'il a établis et les bibliographies correspondantes, mais les notices beaucoup plus courtes, et souvent d'un intérêt moindre, des volumes de la collection "Coffret du Bibliophile", publiées toutes deux par la "Bibliothèque des Curieux". Il y a joint quelques-uns des articles qu'il avait écrits pour L'Enfer de la Bibliothèque Nationale, ce catalogue établi en collaboration avec Fernand Fleuret et Louis Perceau. Apollinaire a voulu, d'une part, faire, comme Alcide Bonneau avec Curiosa, un recueil d'essais critiques sur des sujets curieux ou mal connus, d'autre part, recenser toutes les éditions, et parfois les manuscrits des oeuvres des auteurs étudiés : ce livre devait être à la fois ouvrage d'information et de référence. Il met en lumière un aspect de l'oeuvre d'Apollinaire qui, souvent mal compris, a suscité les interprétations les plus contradictoires.

10/1981

ActuaLitté

BD tout public

Les champs d'azur Tome 2 : Pénélope

Au début du siècle dernier, le ciel est un vaste champ mal connu qui fascine et effraie. Un espace infini qui attire les aventuriers romantiques, les têtes brûlées ou les colons pragmatiques. Mais quelles que soient leurs origines, leurs méthodes et leurs intentions, tous sont habités par la même ferveur. Hantés par une passion exclusive pour laquelle ils vont jouer leur fortune et leur vie. Les uns, venus de nulle part comme Théodore Fayard, sont dotés d'un instinct hors du commun pour tout ce qui touche au "plus lourd que l'air": Les autres, issus du monde mécanique comme Fernand Joliot, mettent au service de cette industrie naissante l'expérience acquise dans le vélo, la motocyclette ou l'automobile. Joliot & Fayard... De la rencontre entre ces deux hommes, aussi féconde qu'explosive, vont naître une firme et un clan. Une famille ballottée par les convulsions de l'Histoire et les haines internes. Une dynastie qui marquera le siècle autant qu'il la marquera. Eté 1910. Bien que chassé des ateliers Joliot, Théo n'a pas renoncé à sa passion pour le " plus lourd que l'air ". Tout en essayant de décrocher divers prix dans les concours, meetings et autres semaines de l'aviation qui attirent des foules sans cesse grandissantes, il poursuit ses recherches aéronautiques. Remarqué par John Moisant, fondateur du plus fameux cirque aérien de l'époque, il gagne les Etats-Unis pour y jouer les acrobates du ciel. Un jour, au cours d'un atterrissage forcé dans le parc d'un asile, au fin fond du Tennessee, il rencontre une mystérieuse patiente qui le prend pour un certain Charles. Extrêmement troublé par cette apparition, qui lui ferait presque oublier Irène, il cherche à savoir qui elle est et ce qu'elle fait là, ignorant qu'il met le doigt dans un engrenage qui va bien vite le dépasser...

11/2010

ActuaLitté

Thèmes photo

Photos graphiques

"Je suis entré dans l'univers de l'imprimerie, un peu par hasard, peu de temps après avoir effectué ma formation à l'Ecole supérieure de journalisme de Lille. Il est vrai que la production des journaux m'intéressait et que les cours proposés sur les technologies graphiques pendant mes années d'études, dispensés, entre autres, par Gérard Ooghe, directeur technique de l'éditeur parisien Fernand Nathan et par Michel Logié, rédacteur en chef technique du quotidien lillois La Voix du Nord, m'avaient alors ouvert aux différents procédés de fabrication de l'imprimé. En entrant, jeune journaliste, à Caractère, le magazine professionnel de référence de la filière graphique, fondé en 1949 par Maximilien Vox, animé alors par Caroline Aubry et édité par la Compagnie française d'éditions, je ne faisais donc pas un saut dans un monde totalement étranger, riche de ses différents métiers, de ses codes et de son jargon. Ainsi, pendant 50?ans d'activité, j'ai été le témoin des multiples événements, qui ont ponctué la vie de la filière graphique en France comme à l'étranger, et accumulé quelques dizaines de milliers d'images - en noir et blanc et en couleur - que je redécouvre grâce aux technologies de la numérisation. Dans les pages qui suivent, je vous propose donc de partager un souvenir illustré, sur une première période de 30?ans. Sérieux, curieux, légers, mes choix sont forcément subjectifs et très divers. Ils correspondent à des rencontres, à des voyages, à des actualités... Les plus jeunes relèveront l'anecdote. Les professionnels les plus anciens reconnaîtront ceux ou celles qui ont marqué de leur empreinte et de leur personnalité la vie de l'imprimerie, si riche et injustement méconnue... "

11/2022

ActuaLitté

Poches Littérature internation

La Troisième Balle

Mexique, 1519. Fernand Cortez marche sur Tenochtitlan, l'actuelle Mexico, pour soumettre l'empereur Montezuma. L'enjeu : le trésor des Aztèques. S'il parvient à s'en emparer, tout le Nouveau Monde tombera sous la coupe de Charles Quint. Le rhingrave Franz Grumbach, Allemand luthérien en exil, est un homme sans mémoire qui voue une haine féroce aux Conquistadores et à leurs inquisiteurs. Seul ou presque, sans arme, Grumbach choisit son camp : ce sera celui du diable. Qui le dote d'une arquebuse et de trois balles : l'une pour Cortez, l'autre pour le duc de Mendoza, qui a enlevé sa bien-aimée, la jeune Indienne Dalila - quant à la troisième... Emblème des oeuvres à venir, la Troisième Balle, premier roman de Leo Perutz, emprunte la forme d'un labyrinthe baroque et savamment construit, où le réel historique et l'imaginaire fantastique, étrange, métaphysique, ne cessent de se télescoper. Exact contemporain de Kafka, né à Prague en 1882, Leo Perutz est un écrivain majeur du XXe siècle européen. Il commence à écrire en 1915, après une blessure qui le dispense de combattre. La Troisième Balle connaît un succès immédiat dans toute l'Europe alors en pleine guerre. Il écrit une douzaine de romans jusqu'en 1934, avec un succès grandissant. En 1938, suite à l'annexion de l'Autriche et à l'interdiction de son roman la Neige de Saint-Pierre par les nazis, il s'exile à Tel-Aviv où il n'écrira plus jusqu'en 1953, date à laquelle il publie son dernier roman, la Nuit sous le pont de Pierre. Leo Perutz meurt en 1957 en Autriche, près de Salzbourg. La roisième Balle est le premier des romans de Perutz que Zulma a choisi de rééditer dans sa collection de poche. Suivront la Neige de Saint-Pierre et le Maître du jugement dernier, courant 2015.

02/2015

ActuaLitté

Sports

2 CV Un fabuleux destin

Bleu, blanc, rouge, béret basque, baguette de pain et 2 CV ! Objet-culte et symbole de la France : les virées entre copains, la liberté, les petits chemins de campagne et la deuche jaune de la Poste qui apporte les bonnes nouvelles, celle du pâtissier qui livre la pièce montée pour le mariage ou la 2 CV verte dont on sort la banquette pour un dimanche au bord de l’eau... Cet ouvrage n’a pas la prétention de disséquer ce phénomène sociologique d’aujourd’hui : nous avons choisi de montrer, par des documents inédits ou rarement reproduits, cette drôle de petite Citroën. Par des cartes postales, souvenirs du passage du Gois ou de la frontière espagnole au Perthus, des randonnées et des aventures aux quatre coins du monde, des courses de pop-cross démentielles, des jouets et modèles réduits par centaine, elle est partout la deuche. Dans les BD, les Dupond la conduisent, et puis au cinéma, avec au volant Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo, Bourvil, Alain Delon, De Funès, et même Roger Moore, agent 007 ! Fernand Raynaud raconte la 2 CV de sa sœur et ce n’est pas triste ! Un illustrateur breton fait voyager en Armorique dans une 2 CV rouge sa créature, Mam’Goudig. Des peintres et des sculpteurs l'ont également représentée et nous l’avons même introduite dans les tableaux la Maison Jaune de Van Gogh, le dimanche à l’Ile de la Grande-Jatte de Seurat ou même dans une fresque égyptienne. Et puis, dans un joyeux bazar, des 2 CV porte-clés, cendriers, tirelire en porcelaine, des fèves, des images et une deuche en chocolat ... Dans ce livre, illustré de plus de 650 images, l’auteur raconte l’épopée, qui n’est toujours pas achevée, de cette auto increvable et si sympathique !

02/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Le Pré Saint-Gervais. Chroniques citoyennes (1904-2004)

Au début du XXe siècle, le Pré Saint-Gervais, commune urbaine aux allures villageoises, appartient au département de la Seine. Elle est devenue la plus petite agglomération de la ceinture parisienne au cours de son existence. Ces chroniques citoyennes présentent une galerie de portraits d'habitants aux histoires singulières et d'élus engagés qui ont construit la ville d'aujourd'hui. Vivante cité ouvrière, le Pré Saint-Gervais abrite des industries qui fabriquent des automobiles, des bicyclettes et des pianos. Proches de la Villette, nombre d'artisans gervaisiens trouvent leurs matières premières aux abattoirs. La Butte du Chapeau-Rouge, lieu mythique de rassemblements ouvriers et contestataires, gervaisienne jusqu'en 1930, reçoit Jean Jaurès qui y prononce, en 1913, ses discours contre la guerre et la loi des trois ans, allongeant la durée du service militaire. Une utopie sociale se réalise, menée par Jean-Baptiste Sémanaz puis par son successeur Eugène Boistard. L'habitat insalubre, la santé et l'éducation sont au coeur des préoccupations de ces équipes socialistes innovantes. Elles mettent en place l'Université Populaire Gervaisienne, association qui propose à une population adulte des formations techniques et une initiation aux arts. Cette dernière permet à tous les citoyens d'accéder au sport à travers l'Education Physique Populaire Gervaisienne. Issue de ce laboratoire du socialisme municipal traversé par la guerre de 14-18, la cité-jardins et ses équipements transforment la ville de fond en comble en apportant modernité et progrès social. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences ralentissent cependant cette mutation. Les Trente Glorieuses et la poussée démographique locale relancent le processus d'évolution de la ville sous les mandats des maires Edmond Pépin et Fernand Blanluet. Enfin, l'Union de la Gauche marque un tournant politique riche de grandes heures avec ses maires Marcel Debarge, Claude Bartolone et Gérard Cosme.

11/2014

ActuaLitté

Economie

Penser la longue durée. Contribution à une histoire de la mondialisation, suivi de Le rapport international est toujours dominant

Depuis les années 1980, le phénomène de la mondialisation a été tellement commenté qu'il semble impossible qu'une vision nouvelle puisse se faire jour. C'est pourtant ce défi que François Fourquet a brillamment relevé dans cet ouvrage posthume, présentant les outils d'analyse des étapes de l'unification du monde. Empruntant aussi bien aux économistes et aux philosophes qu'aux historiens ou aux psychanalystes, il y révèle une pensée originale permettant de remettre en perspective le moment actuel de la mondialisation par rapport à l'évolution du monde sur la longue durée. A la suite des thèses de Fernand Braudel sur l'économie monde, François Fourquet analyse l'évolution de 1'" écomonde ". Il se démarque ainsi radicalement des économistes qui voient le monde comme une agrégation de nations : s'inspirant de Marcel Mauss, il le considère comme un phénomène social total, dont les nations ne sont que des parties, échouant souvent à maîtriser des flux qui les traversent. Fourquet montre enfin que si les hommes " accumulent la richesse et la puissance pour eux-mémes ou pour leur nation, c'est le monde qui s'enrichit et devient puissant, dense, unifié et mondialisé. L'humanité semble poursuivre un but commun à travers ses divisions et ses guerres : son unification, la mondialisation du monde ". D'où sa conclusion optimiste sur l'unification du monde, avec le triomphe possible de la " religion de la démocratie et des droits de l'homme ". Outre la préface de Christian Chavagneux, qui montre l'importance de la " méthode Fourquet ", cet essai est utilement complété par un article de l'auteur, " Le rapport international est toujours dominant ", adressé à l'économiste Robert Boyer, et par la réponse de celui-ci : un échange illustrant superbement la passion du dialogue avec ses pairs qui animait François Fourquet.

04/2018

ActuaLitté

Sciences historiques

Jacopozzi. Le magicien de la lumière

Fernand Jacopozzi est un Italien arrivé en France en 1900. Installateur de guirlandes lumineuses, électricien autodidacte de génie, il invente les illuminations animées sur le principe des boîtes à musique. Ces installations où les lampes s'allument et s'éteignent selon un rythme bien précis, font fureur auprès des boutiquiers, dont les motifs lumineux animés attirent la clientèle. Le succès est foudroyant. En 1913 et pendant la guerre, il crée des cinémas clés en main. En 1917, il invente un incroyable faux-Paris pour tromper les aviateurs ennemis, ce qui lui vaudra une Légion d'Honneur secrète. Après guerre, il devient le " roi de l'enseigne lumineuse " et chaque Noël sera pour lui et son équipe l'occasion de créé des féeries animées et colorées extraordinaires, majestueuses, immenses, sur les façades de tous les grands magasins. En 1925, pour les Arts Décoratifs, il illumine la Tour Eiffel pour Citroën, changeant de motif chaque année. En 1928, toujours avec l'argent d'André Citroën, il illumine tous les monuments parisiens pour le 10e anniversaire de l'armistice quand Paris était chaque soir dans le noir. Des illuminations inédites toujours en place aujourd'hui. En 1930 il offre à Paris l'illumination de Notre-Dame... et tant d'autres choses encore qu'il fait émerger des nuits noires, jusqu'à sa mort prématurée en 1932. C'est son histoire que je vous raconte, épaulée des archives conservées et retrouvées par sa petite-fille, Véronique Tessier Huort. Paris ville-lumière, c'est bien à Jacopozzi qu'on le doit. Son nom s'était éteint depuis des lustres, pas même une rue de Paris ne porte son nom ! Alors, oui, il était temps de mettre, à son tour, cet artiste sous les feux des projecteurs...

11/2017

ActuaLitté

Sciences de la terre et de la

Histoire et voyages des plantes cultivées à Madagascar avant le XVIe siècle

Cet ouvrage, consacré aux plantes cultivées à Madagascar avant l'arrivée des Européens au XVIe siècle, retrace l'histoire de leur domestication dans leur aire d'origine et leurs trajectoires vers Madagascar, puis à l'intérieur de l'île. Il s'appuie sur une approche transdisciplinaire, combinant linguistique, génétique, archéologie, histoire, ethnographie et agronomie. Les Austronésiens qui arrivèrent à Madagascar vers le VIIIe siècle apportèrent des plantes du Sud-Est asiatique et des systèmes culturaux bien adaptés aux côtes Nord et Est de l'île, ainsi qu'à une partie des Hautes Terres. Les populations africaines, qui se fixèrent surtout dans un premier temps sur la côte Ouest et dans le Sud, au climat plus sec, introduisirent quant à elles des plantes du continent noir, mais aussi d'autres venues de l'Inde, de l'Asie occidentale et de l'Asie du Sud-Est. Au fil des siècles, de nombreuses plantes ont connu des introductions répétées, et l'ensemble de l'océan Indien a contribué aux apports des plantes cultivées à Madagascar. Leurs voyages ont suivi ceux des marins et des commerçants dans un océan qui représenta, comme la Méditerranée de Fernand Braudel, un espace culturel tissé par les mouvements des hommes : l'existence d'un commerce transcontinental allant de la Chine à l'est de la Méditerranée et à l'Afrique de l'Est donna aux pays de l'océan Indien une unité historique. Philippe Beaujard est ingénieur agronome, anthropologue et historien. Il est directeur de recherche émérite au CNRS et membre de l'Institut des mondes africains (IMAF). Outre de nombreux ouvrages sur Madagascar, il a publié en 2012 Les mondes de l'océan Indien (Armand Colin, 2 vol.).

03/2017

ActuaLitté

Généralités médicales

Médecine, science, histoire. Le legs de Mirko Grmek

L'oeuvre du médecin et historien d'origine croate Mirko Grmek (1924-2000) représente un moment incontournable de l'histoire des sciences et de la médecine de la seconde moitié du XXe?siècle. S'installant à Paris au début des années 1960, Grmek travaille aux côtés de Fernand Braudel, Pierre Huard, René Taton, Georges Canguilhem et Alexandre Koyré, puis devient professeur-chercheur aux Etats-Unis et directeur d'études à la Sorbonne. Personnage imposant par son savoir scientifique et sa connaissance des principales langues européennes, il participe à l'essor de l'histoire de la médecine et des sciences grâce à ses nombreux travaux sur la nature du vieillissement, le rôle de la quantification dans les sciences biologiques, l'histoire des maladies, l'oeuvre de Claude Bernard, dont il reste l'un des plus grands spécialistes. Annonçant le " tournant pratique " en philosophie des sciences, Grmek renouvelle l'épistémologie de la découverte scientifique et les méthodes d'investigation en histoire des sciences. Editeur fondateur de la revue History and Philosophy of the Life Sciences, son héritage se prolonge dans le cadre de l'école internationale en histoire de la biologie à Ischia, en Italie. Que retenir aujourd'hui de cette oeuvre couvrant l'histoire des concepts scientifiques de l'Antiquité à la période contemporaine ? Comment décrire cette méthode historique qu'il a préconisée ? A quel courant de pensée la rattacher ? Quelles voies nouvelles Grmek a-t-il tracées dans l'histoire des sciences biologiques ? Quelle est la singularité de son regard sur la science, la médecine, les techniques et leur historiographie ? Rassemblant des études récentes en français sur Mirko Grmek, cet ouvrage collectif se propose de dessiner les contours de son legs d'historien et de philosophe de la médecine et des sciences.

04/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Yves Zurstrassen. Free, 2009-2019

Né à Liège en 1956, Yves Zurstrassen décide de devenir peintre à l'âge de dix-sept ans. Il part peu après pour la France puis pour l'Espagne, installant ses ateliers de façon nomade. Ces séjours exercent une influence décisive sur son oeuvre. Il se passionne d'abord pour la question de l'image, de sa reproduction, de ses infinies possibilités de collage, de mixage puis commence son aventure de créateur qui, chaque année davantage, est une véritable immersion dans la peinture qui devient une "nature première", source vivante de son inspiration. Il y rencontre aussi bien les rythmes de Matisse que ceux de Mondrian ou de Stuart Davis, les intensités noires de Franz Kline, Pierre Soulages, Christopher Wool, les constructions colorées de Fernand Léger, Jonathan Lasker, Philip Taaffe ou Albert Oehlen. Son oeuvre sera alors exposée dans de nombreuses galeries, centres d'art ou musées en Belgique, en Espagne, en Allemagne, en France et dans les pays du nord de l'Europe. Il dialogue sans aucune contrainte avec l'histoire et l'actualité de la peinture, pour affirmer, de manière impressionnante sa phrase, son langage, sa forme. "Vivre, c'est défendre une forme", affirmait Friedrich Hölderlin et c'est ce que nous découvrons au fil des dix dernières années de création (2009-2019) d'Yves Zurstrassen. "Grâce à l'art, rappelait Umberto Eco, nous vivons dix, cent, mille vies." Ce sont toutes ces vies contenues dans l'oeuvre de l'artiste que ce livre propose d'explorer grâce à des textes de François Barré, Olivier Kaeppelin, Sophie Lauwers, Anne Pontégnie. Son titre, Free, résonne tel un éloge à la liberté, comme la Free Energy du grand inventeur Nikola Tesla, ou comme le free jazz d'Ornette Coleman.

10/2019

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Echanges et métissage des cultures matérielles entre la Nouvelle-Aquitaine et les outre-mers (XVIIIe-XIXe siècles)

A la suite de l'ouvrage pionnier de Fernand Braudel, Civilisation matérielle, Economie et capitalisme, les historiens ont montré à quel point les relations avec les mondes extra-européens ont pu être à l'origine de nouvelles manières de vivre, par suite du goût pour les produits exotiques et de l'accroissement de leur consommation au siècle des Lumières. Le sujet est considérable puisqu'il s'insère aussi bien dans le nouveau concept d'histoire globale que dans celui d'Atlantic History.
La question est d'une importance essentielle parce qu'elle engendre des transformations des sociétés de l'Europe de l'Ouest et du Nord-Ouest et qu'il faut aussi penser aux transferts qui s'opérèrent dans l'autre sens, de l'Europe vers l'Amérique. Les auteurs travaillent de manière concrète sur des objets, des produits, des denrées susceptibles de déclencher de nouvelles formes de consommations et de nouvelles manières de vivre de part et d'autre de l'Atlantique.
La mondialisation de l'économie s'accélère sous l'égide d'Européens (armateurs, négociants, planteurs, colons...) avec la mise en place de systèmes coloniaux ou "impériaux" , homologues et concurrents, segmentant les trafics intercontinentaux. Des objets jusqu'alors peu connus se généralisent (livres, montres, miroirs), des ustensiles nouveaux apparaissent (tabatières, porcelaine), destinés aux marchandises d'origine coloniale (thé, café, chocolat, tabac).
En un siècle, certains biens sont donc passés du statut de produits de luxe à celui de consommations ordinaires. Notons que ces produits, le thé mis à part, s'inscrivent dans le cadre de l'Atlantic History, le sucre étant en particulier, avec la traite des noirs, la cause d'un accroissement quasi vertigineux des trafics atlantiques.

04/2021

ActuaLitté

Critique

Les héritiers. Vingt-deux histoires inattendues de successions d'artistes

Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël). Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine : tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac. Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art. Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.

04/2021

ActuaLitté

Sculpteurs

Un atelier dans la Marne

La monographie sur le sculpteur Patrice Alexandre rend compte de la démarche d'un artiste confronté à l'implantation de son atelier dans la Marne (entre les batailles napoléoniennes et les premières batailles de la Guerre 14-18) au territoire et à l'esprit des lieux. " Ce n'est pas le but qui intéresse, ce sont les moyens pour y parvenir ". Georges Braque- Le jour et la nuit - cahiers de Georges Braque 1917-1952 Gallimard NRF De son atelier situé dans la Brie Champenoise, les sculptures généralement modelées en terre interprètent les malheurs de la Guerre, se penchent sur les mythes, la ruine et le règne animal. Actuellement, la mise en scène théâtrale lui ouvre de nouveaux cheminements à la rencontre de l'autre. Parmi ses commandes publiques, on peut citer le monument à Saint John-Perse au muséum d'histoire naturelle Paris, l'oeuvre d'art monumentale pour le réservoir Aube près de Troyes, l'Artothèque de Cayenne : Guyane française, le monument aux victimes de la Gestapo à Reims, à l'église de Cormicy : la sculpture à Sainte Julitte et St Cyr, le monument à la fraternité à Soizy au bois, le mémorial de l'hommage de la France à l'Irlande à Dublin cimetière de Glasnevin : mise en oeuvre avec la participation de l'école des beaux arts de Paris. Quelques expositions personnelles : musée royal de l'armée et d'histoire militaire Bruxelles, la base sous marine de Bordeaux, le musée Gajac à Villeneuve sur Lot, nombreuses manifestations autour des interprétations des monuments aux morts de la Grande Guerre en France. Co mise en scène des lettres de guerre de Fernand Léger : Léger au front jouée en France, en Allemagne et en Autriche.

12/2023

ActuaLitté

Actualité et médias

La Règle du jeu N° 57, mai 2015 : Ukraine, une terra incognita en Europe

Ukraine, cette terra incognita. Qu'est-ce que les Français savent au juste de l'Ukraine ? Il y a quelques années, c'était uniquement Tchernobyl (1986). Ensuite, la "révolution orange" et son égérie, la femme à la natte, Youlia Timochenko (2005). Puis, l'Euro-2012. Puis, en 2014, l'Euromaïdan, la fuite du président Yanoukovitch, l'annexion de la Crimée par la Russie, une guerre qui ne dit pas son nom mais qui ronge le territoire ukrainien... Malgré les titres dans les médias, la plupart des Français ont des idées très vagues sur ce pays. Combien parmi eux se rendent-ils compte que le territoire de l'Ukraine dépasse celui de la France ? Que c'est l'un des pays les plus peuplés de l'Europe, avec ses 43 millions d'habitants ? Que ce pays avait connu une sorte de démocratie militaire aux XVI-XVIII siècles ? Que l'Ukraine possède l'une des plus vieilles universités de l'Europe de l'Est, fondée en 1615, bien avant Moscou et Saint-Pétersbourg ? Que la langue ukrainienne n'est pas plus proche du russe que le polonais ? Que de nombreux écrivains et artistes, comme Gogol, Malevitch, Dovjenko ou Alexandra Exter, sont d'origine ukrainienne et se sont inspirés de la culture ukrainienne ? Que l'intelligentsia ukrainienne fut presque totalement exterminée à l'époque stalinienne ? Que les dissidents ukrainiens dont des écrivains et des poètes militant pour le renouveau de la culture ukrainienne ont formé le groupe le plus nombreux de prisonniers politiques sous Brejnev ? Les préjugés sur la proximité linguistique et culturelle entre les Russes et les Ukrainiens sont tels que la culture ukrainienne reste une sorte de terra incognita en France. Fidèle à sa vocation, La Règle du jeu corrige cette injustice et permet à ses lecteurs de découvrir la diversité culturelle ukrainienne, à travers ses écrivains et ses poètes, ses penseurs et ses artistes. Au menu, la littérature, le cinéma, le théâtre, la photographie, les portraits de quelques villes et régions, mais aussi la réflexion historique et philosophique. Mais aussi : Le partenariat de La Règle du jeu avec L'IMEC. Institut mémoire de l'édition contemporaine, offre à nos lecteurs des Rêves inédits de Louis Althusser introduits par Olivier Corpet, Les poèmes plastiques de Fernando Arrabal, Yann Moix continue de partager sa passion pour l'oeuvre de Charles Péguy.

05/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

L'atelier du roman N° 40, Décembre 2004 : Jacques Audiberti. Par le feu et par le rire

Audiberti prend pied quelque part du côté de la commedia dell'arte, du burlesque, du mystère de la Passion, de la tragédie shakespearienne, de la clownerie, de la comédie-ballet, de la pantomime dialoguée, voire du Grand-Guignol et de la parapsyrchocomédie. Alain Absire. Dans L'Abhumanisme, traité philosophique qui en vaut bien d'autres, Audiberti rappelle au sens de la mesure le pédant homoncule " livré à la guerre, aux courses de taureaux, à la cuisine, à la femme, à l'instabilité numérale des morts et des naissances, fuyant de toute part dans la bouillabaisse de l'univers ". Et de clore ce chapitre par une sentence sans appel : " L'homme est à gifler quand il prétend avoir des droits. " Pierre Joannon. La terre est vide et le ciel creux jadis peuplés de tant de fêtes. Un temps où nous étions heureux Quand les dieux dansaient sur nos têtes. Fernando Arrabal. Ah oui, Le Cavalier seul d'Audiberti, c'est grandiose. Avec Les Paravents de Jean Genet, de façon un peu différente, c'est l'une des rares pièces occidentales qui parlent de cette fracture, de cette convulsion entre l'Islam, enfin l'Orient en général, puisqu'une grande partie se passe à Byzance et à Jérusalem, et l'Occident. Marcel Maréchal. Nourri du passé, et cependant tout à fait neuf, d'autant plus que les livres de Fabrice Lardreau ne se ressemblent pas, Contretemps est surprenant, amusant, grand et petit, inclassable. Pascale Privey. Il suffit d'entrer dans une discothèque à Paris, Londres ou Tokyo, pour constater que plus personne ne danse encore la valse, le menuet, la gigue ou je ne sais quelle danse vénérable d'Asie. On y dame le sol et se déhanche, en frappant dans les mains, comme dans les villages bantous de mes grands-parents. La mondialisation sécrète ses anti-corps. Henri Lopes. Sous son langage technique et policé, respectueux de grands principes moraux, notre société adopte les normes d'une psychologie d'affaires, obscurantiste et médiatique à la fois, pressée d'attaquer, de réprimander, de facturer. La phraséologie du " travail de deuil " est l'un des masques de ce recul intellectuel et de cette avancée économique qui contribue à faire de la mort un marché comme les autres. Benoit Duteurtre.

12/2004

ActuaLitté

Revues

L'atelier du roman N° 111 : Adalbert Stifter. Avant que la nature disparaisse

Un numéro consacré à Adalbert Stifter (1805-1868) peut paraître surprenant vu l'intérêt de L'Atelier du roman pour les romanciers qui ont durablement marqué l'histoire et l'art du roman. Natif de Bohême, pays faisant à l'époque partie de l'Empire autrichien, Stifter a très peu voyagé. Et, étant Inspecteur des écoles primaires en Haute-Autriche, il a peu habité la Vienne cosmopolite. Peintre et prosateur, avec plusieurs romans et recueils de nouvelles à son actif, Stifter est resté très réfractaire aux grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l'Europe au milieu du XIXe siècle. Il est considéré, en général, comme l'un des initiateurs de l'esthétique biedermeier, esthétique magnifiant les valeurs de la famille et de la vie campagnarde. Ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir l'approbation de ses contemporains, ainsi que des grands écrivains de tous bords allant de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. Signalons de surcroît que l'oeuvre de Stifter continue à être traduite et à fasciner un grand nombre de lecteurs. Comment expliquer cet intérêt pour une oeuvre à première vue si résolument tournée vers le passé ? Difficile d'y répondre si on juge les écrivains selon le seul critère du progrès. Mais le dilemme chez Stifter n'est pas de choisir entre le progrès et l'immobilisme, mais entre l'accélération tous azimuts prônée par la science contemporaine et la lenteur qu'impose le rythme de la nature. Toute sa littérature, déployée sur fond de la grande nature, est un effort minutieux et permanent pour empêcher nos sens d'être engloutis par le timing scientifique. Observer, encore et toujours observer. S'émerveiller devant le miracle infini de la nature. Certes, Stifter n'a pas marqué l'histoire du roman. Mais il a marqué, d'une manière inimitable, l'histoire de l'humaine condition : l'homme qui ne s'émerveille pas devant une fleur sauvage est perdu tant pour la nature que pour le savoir. Dans le reste de la matière, à part nos chroniques venues du Québec, des Etats-Unis et de l'Allemagne, et les pages de critique littéraire, signalons l'article de Riccardo Pineri sur le mythe des origines et celui de Fernando Arrabal sur les vertus pédagogiques des grands-mères. Et comme dans chaque livraison, l'ensemble accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.

12/2022

ActuaLitté

Poésie

Totem normand pour un soleil noir

L'oeil à l'abîme" ou à la merveille, Christophe Dauphin pense que "les utopies du coeur donnent aux mots les sommets de vivre et de rêver" . Mais il n'ignore pas que l'Histoire nous préface et nous achemine vers la grande nuit sacrificielle, que l'ombre et la lumière sont des gotons qui couchent ensemble, que l'injustice est l'un des brins de notre osier et la Beauté le masque du terrible. "Pas un espace sans combat" , pas un mot sans cri : puissance et jaillissements constants d'une inquiétude, attisée logiquement par l'énigme d'être (sans doute, pour "mourir sans rature, faudra-t-il s'habiter de rêves et de fougères"), dans sa passion ignée pour les mots qui témoignent, la poésie de Christophe Dauphin se penche autant sur les poètes amis disparus (d'Yves Martin à Senghor, de Jean Sénac à Marc Patin, Jacques Prevel et Jean-Pierre Duprey...) que sur les exclus de la société, insurrection canari, dont la révolte se trouve incarnée dans cette magnifique formule : "Mille visages en une seule pierre" . Car une incessante colère sourd de la plaie du chant d'Orphée qui hante toujours la "cité à la dérive" de sa jeunesse - loin de la misère tirée à quatre épingles où certains tribunaux du beau désespoir ont élu domicile. Les textes de cet ensemble racontent la naissance à la poésie parmi les poubelles fracturées des "tours-totems" ("J'entre par effraction dans l'alphabet") et l'importance de cet engagement ("Mise à nu/Mise à mort") ; ils disent aussi l'amour du pays normand et de la Provence ; dénoncent la "République du glyphosate" ainsi que les "églises, les mosquées, les synagogues et leurs armureries" , et incantent la souffrance du Gaza d'Amir Hassan, le poète palestinien. En somme, ils montrent un ciel intérieur encré par l'art, la fraternité et l'insoumission. Il s'agit bien de survivre dans un monde confisqué, de plaider la cause des "soeurs et frères de l'arbre sec" ou des migrants, face aux "horizons noyés de matraques" , de s'insurger contre la fatalité de la drogue, et d'aimer, le plus possible, le plus vite possible, le plus loin possible. A chaque fois, le poète s'invite aux "Assises du Feu" . Le "pouvoir éruptif de cette poésie" (Paul Farellier), "La grâce de sa juste vision" (Paul Sanda) font de son auteur "un guetteur insatiable d'étoiles" (Odile Cohen-Abbas), "celui qui ne recule pas" (Adeline Baldacchino), attentif "à toutes les formes possibles de l'obtention de la parole heureuse" (Gabrielle Althen). Le lecteur pourra apprécier les sourires et sanglots de sa démesure, la générosité qui s'en dégage, sa violence verbale au service du diamant.

10/2020

ActuaLitté

Théâtre

Vu du pont. Suivi de Je me souviens de deux lundis

Vu du pont : Depuis la mort de sa mère, Catherine vit chez son oncle et sa tante, Eddie et Béatrice Carbone, à Brooklyn, non loin du pont. Elle va sur ses dix-huit ans, se coiffe les cheveux différemment, porte des jupes de plus en plus courtes et elle ne marche pas, elle ondule. Autant dire qu'elle n'est plus une petite fille. Eddie s'en est rendu compte. Et cela le perturbe, à bien des égards. Mais comment faire alors qu'elle se promène dans la maison en combinaison, qu'elle s'assoit sur le bord de la baignoire à bavarder pendant qu'il se rase, en caleçon, qu'elle lui saute au cou quand il rentre comme quand elle avait douze ans ? Et, surtout, il ne supporte pas que des hommes lui tournent autour. Lorsque le cousin sicilien, Rodolpho, débarque illégalement en Amérique avec son frère Marco, qu'il s'installe chez lui, et se met à flirter avec Catherine, il a l'impression qu'il la lui vole et éprouve de plus en plus de mal à contenir sa colère. Comme Eddie, Rodolpho est débardeur sur les docks. Les collègues se moquent de lui et l'ont surnommé d'abord la "cocotte en papier", le "canari", puis le "blondinet". A la grande consternation d'Eddie, il chante, il coud, il cuisine. Son désir d'épouser Catherine est-il sincère ? Cette dernière l'aime et est convaincue que la réciproque est vraie. Eddie n'a pas du tout confiance en lui et, petit à petit, dans la maison près du pont, la tension monte. Avec une efficacité féroce, Arthur Miller met en scène la désillusion tragique d'un homme ordinaire qui n'avait jamais soupçonné qu'il eût un destin. Une pièce brûlante sur l'obsession, la culpabilité et la trahison. Je me souviens de deux lundis : Cette pièce compte parmi les plus autobiographiques d'Arthur Miller. Elle met en scène Bert, le double du dramaturge quand il avait dix-huit ans, au début des années 1930. Bert travaille dans un entrepôt d'accessoires automobiles pour payer son inscription à l'université. Il partage son quotidien avec de nombreux collègues qui essaient tous, comme lui, de s'en sortir d'une façon ou d'une autre. A la différence qu'eux, travailleront dans cet entrepôt toute leur vie. Lorsqu'il s'en va enfin, Bert laisse derrière lui un souvenir qu'il sait éphémère. Cette pièce croque avec cynisme la vie quotidienne du New York des années 1930, c'est aussi une formidable réflexion philosophique sur les relations humaines et sur les choix importants que l'on prend ou pas, dans la vie.

09/2015

ActuaLitté

Littérature française

Mirabilia N°14 La maison - novembre 2019

Quels que soient sa forme et ses matériaux, elle est au centre de la vie de chacun, par nécessité ou par goût. Elle est parfois celle dont on se déprend sur un coup de tête : "Plutôt repartir, courir laventure de rencontrer enfin labri quon épuise pas" , écrit Colette dans les pages qui ouvrent ce numéro consacré à "La Maison". Elle est peut-être, à limage de La Chambre bleue de Pierre-Jean Jouve, mystérieuse et figée dans le temps ou, au contraire, familière et originelle comme la Grande Maison célébrée par Vincent Gille. Elle est encore une image dIthaque ou du Petit Liré, dont on se demande, avec Pierre Démolis, pourquoi diable il a fallu la quitter, mais dont Les parfums, les couleurs et les sons ne déserteront jamais le souvenir. Elle est, pour Bruno de la Salle, celle qui nous habite autant que nous lhabitons, et constitue avec ses semblables croisées au long dune vie un patrimoine imaginaire. Edouard Vuillard, dans ses peintures et ses lithographies, en a saisi tout lintime, toute la chaleur paisible, tout lintérieur aimé. Mais elle est aussi ce qui lentoure et sur quoi ouvrent sa porte et sa Fenêtre au nord, nous dit Anne Guglielmetti. Une maison qui ne serait pas ouverte ne serait guère quune prison. Mirabilia est donc allée avec Nicolas Garnier visiter les maisons à Chambri, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et avec Junichiro Tanizaki un Japon dont lesthétique, ô combien raffinée, diffère tellement de la nôtre. Ouverte, accueillante, telle est aussi, en actes, la maison dont nous parle Claude Mouchard, tandis que les Demeures de Silvia Radelli sont celles du bout de la vie. Maisons du vivre ensemble, nous vous aimons ! Mais que cette question est difficile à mettre en oeuvre, preuve en est lextrait des Cités-Jardins dEbezener Howard, dont le projet, près dun siècle plus tard, relève encore de lutopie. Utopie enfin des Maisons créées par André Malraux, où la culture, quil voulait révélation et partage, a rassemblé "dans lordre de lesprit" , pendant quelques années, dix pour cent de la population dune ville. Au centre de la vie de chacun, disions-nous, la maison relie le ciel et la terre, comme en témoignent les épis de faîtage égrenés au fil de ces pages.

11/2019

ActuaLitté

Famille

Évolutions récentes du droit patrimonial de la famille. Réformes, jurisprudence et codification

DROIT BELGE Le droit patrimonial de la famille a connu de nombreuses évolutions au cours des dernières années. Au fil des réformes, dont le mouvement s'est initié dès les années 2012 et suivantes, puis de la loi du 19 janvier 2022 contenant la codification des livres 4 et 2. 3 du Code civil, la matière a connu de grandes modifications, parfois de véritables bouleversements. La jurisprudence a, dans le même temps, continué son travail indispensable d'interprétation de la loi. L'équipe du Master en notariat de l'ULB a estimé qu'il était dès lors temps de marquer une étape dans ce voyage, afin de procéder à la mise au point sur le chemin parcouru. Tout d'abord, Charlotte Aughuet dresse le panorama du travail de codification du livre 4 du Code civil, consacré aux successions et libéralités. Les professeurs Hélène Casman et Frédéric Lalière étudient à leur tour la situation de l'héritier réservataire confronté à un cohéritier institué légataire universel. Alexandre Demortier et Silvia Pfeiff effectuent un tour d'horizon des questions pratiques posées par les donations : la détermination exacte de leur objet, la possibilité de procéder à leur résolution, leur sort entre époux et les perspectives du droit international privé. Laurent Barnich réalise, quant à lui, le portrait de l'acte d'hérédité dressé pour établir la preuve d'une transmission successorale d'immeubles. Par la suite, le nouveau concept de conventions matrimoniales, généralisé par la loi de codification, leurs effets et plus généralement l'évolution de leur régime, est approfondi par Jim Sauvage. Philippe De Page illustre à son tour les changements de perspectives de la question relative aux biens professionnels dans le régime légal. Ensuite, Alain-Charles Van Gysel se penche sur la question de l'usufruit du conjoint survivant. Pour terminer, la notion d'avantages matrimoniaux, qui a connu de nombreux développements ces dix dernières années, fait l'objet d'une synthèse pratique par Matthieu Van Molle. Cet ouvrage s'adresse aux notaires, avocats, magistrats et conseils patrimoniaux. Cet ouvrage s'adresse aux notaires, avocats, magistrats et conseils patrimoniaux.

05/2023

ActuaLitté

Société

Concilier économie et écologie. Les textes fondateurs du centre international de recherche sur l'environnement e

La croissance économique est-elle compatible avec la protection de l'environnement ? Quelle politiques énergétiques faut-il déployer ? Quelle forme peut prendre la sobriété énergétique ? Comment appréhender les problèmes environnementaux ? A quoi ressemblerait une planification écologique ? Ces questions peuplent notre actualité mais elles sont loin d'être nouvelles. Le Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED) s'efforce d'y répondre depuis la conférence mondiale sur l'environnement et le développement de Stockholm en 1972. A l'occasion de son cinquantième anniversaire, le CIRED republie des textes marquants écrits entre 1972 et 1997. Au cours de cette période caractérisée par deux chocs pétroliers, le dialogue et les tensions Nord / Sud autour de ce qui va devenir le développement durable, l'émergence des problèmes environnementaux mondiaux et singulièrement celui du réchauffement climatique, les chercheurs du CIRED élaborent des concepts, détaillent des cas d'études et proposent des réflexions qui éclairent les enjeux du présent. Qu'il s'agisse de la promotion d'un éco-développement, de l'explicitation des stratégies industrielles derrière les choix énergétiques, de la prise de décision sous controverse scientifique socio-techniques liées à l'environnement, des moyens de combattre le changement climatique ou encore des liens entre équité spatiale et développement des énergies renouvelables, ces textes proposent des pistes qui pourront utilement alimenter le débat public contemporain. Les vingt-deux contributions rassemblées dans cet ouvrage offrent un tour d'horizon des enjeux, pratiques comme théoriques, de l'articulation de l'environnement et du développement. Prises ensemble, elles posent les bases d'un développement écologique tout comme d'une socio-économie de l'environnement. Quiconque s'intéresse aux relations société-environnement trouvera dans ce recueil les clefs pour en saisir la complexité. Avec des textes de Jean Baillon, Jean-Paul Céron, Michel Colombier, Olivier Godard, Jean-Charles Hourcade, Patrick Lagadec, Solange Passaris, Ignacy Sachs, Michel Schiray, Silvia Sigal, Daniel Théry, Krystyna Vinaver. Auteurs : L'ouvrage propose une réédition de textes écrits par les chercheurs du CIRED de 1972 à 1997. Préface : Franck Lecocq, directeur du CIRED Présentation générale : Antonin Pottier, maître de conférences à l'EHESS Postface : Cristovam Buarque, ancien sénateur du Brésil

03/2023

ActuaLitté

BD tout public

Les champs d'azur Tome 1 : Les pionniers

Au début du siècle dernier, le ciel est un vaste champ mal connu qui fascine et effraie. Un espace infini qui attire les aventuriers romantiques, les têtes brûlées ou les colons pragmatiques. Mais quelles que soient leurs origines, leurs méthodes et leurs intentions, tous sont habités par la même ferveur. Hantés par une passion exclusive pour laquelle ils vont jouer leur fortune et leur vie. Les uns, venus de nulle part comme Théodore Fayard, sont dotés d'un instinct hors du commun pour tout ce qui touche au "plus lourd que l'air": Les autres, issus du monde mécanique comme Fernand Joliot, mettent au service de cette industrie naissante l'expérience acquise dans le vélo, la motocyclette ou l'automobile. De la rencontre entre ces deux hommes, aussi féconde qu'explosive, vont naître une firme et un clan. Une famille ballottée par les convulsions de l'Histoire et les haines internes. Une dynastie qui marquera le siècle autant qu'il la marquera. Théodore Fayard a dix ans lorsqu'il croise son destin. Ce qui se passe ce jour-là, tandis qu'une mauvaise chute l'a jeté au fond d'un ravin des Vosges, a la saveur des miracles. Avant même sa guérison, le jeune Théo n'a plus aucun doute sur ce qu'il fera de sa vie : il la consacrera à la conquête des airs. Durant la décennie suivante, il se fait abonner à l'Aérophile, étudie avec avidité tout ce qui concerne les machines volantes, puis commence à construire ses propres planeurs en modèle réduit. Et peu à peu grandit en lui le désir de fabriquer un véritable appareil, comme ceux des frères Wright ou du capitaine Ferber ; mais pour un fils de rien, sans appui et sans le sou, c'est un rêve inaccessible... à moins que d'autres fous d'azur, plus fortunés que lui, ne décident de conjuguer leur passion avec la sienne.

04/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

La transformation du monde. Une histoire globale du XIXe siècle

Synthèse magistrale d'une époque en plein bouleversement, La transformation du monde revisite les classiques de l'histoire, de l'économie et de la sociologie qui ont alimenté notre vision du xixe siècle. Jürgen Osterhammel s'affranchit d'une approche eurocentrée et événementielle pour proposer une histoire globale dans la lignée de Fernand Braudel et Eric Hobsbawm. L'urbanisme, les moyens de transport et de production, la circulation des hommes et des marchandises, les influences culturelles, scientifiques, environnementales sont autant de thématiques étudiées, questionnant les concepts essentiels de mobilité, de progrès, de hiérarchie et d'émancipation. L'auteur s'attache à ces forces complexes et puissantes qui ont gouverné les changements du " long xixe siècle " , de New York à New Delhi, des révolutions d'Amérique latine aux révoltes de la Chine et de l'Inde. Il décrit un monde de plus en plus quadrillé : par le télégraphe, les bateaux à vapeur, les chemins de fer, les marchés... Il insiste sur la portée de l'abolition de l'esclavage, de l'industrialisation et de la colonisation dans la transformation des sociétés. Il remet en question nombre d'idées reçues et donne un nouvel éclairage sur des phénomènes comme le soi-disant triomphe des Etats-nations au xixe siècle. Salué comme un des livres d'histoire les plus importants de ces dernières années, traduit dans une dizaine de langues, La transformation du monde offre une perspective inédite sur ce siècle mouvementé qui a semé les germes des désordres du xxe siècle, mais aussi donné naissance au pacifisme, au libéralisme, au syndicalisme, au féminisme et à bien d'autres aspects essentiels de notre présent " mondialisé " . Jürgen Osterhammel est titulaire de la chaire d'histoire contemporaine (xixe et xxe siècles) de l'université de Constance en Allemagne. La transformation du monde, son maître-livre enfin traduit en français, lui a valu de nombreuses distinctions. Traduction de Hugues Van Besien

10/2017

ActuaLitté

Monographies

Le voyage en train.. 0

" [Le train] est un artiste qui procède à la façon des maîtres. Ne lui demandez pas les détails, mais l'ensemble où est la vie. [...] En quelques heures, il vous présente toute la France, sous vos yeux se déroule la totalité du panorama, une succession rapide d'images charmantes et de surprises toujours nouvelles. " (Jules Claretie, Voyages d'un Parisien, 1865) Le train est-il un artiste comme l'affirme Jules Claretie ? Ayant considérablement bouleversé notre rapport sensible à l'espace et au temps, il a assurément été le moteur d'une transformation profonde de leurs représentations artistiques. Pour la première fois en France, l'exposition organisée par le Musée d'arts de Nantes mettra en parallèle le fulgurant développement du chemin de fer et celui d'un art moderne renonçant peu ou prou à l'idéal de fixité du monde préindustriel, du milieu de 19e siècle au milieu du 20e siècle. L'histoire ne s'arrête évidemment pas là où se clôt l'exposition, ce qu'illustreront quelques oeuvres contemporaines exposées dans le fil du parcours. L'exposition présentera la grande variété des réponses iconographiques et esthétiques apportées à cette perturbation des conceptions spatio-temporelles établies. Les oeuvres montreront, de la critique à la célébration, du refus à l'adaptation, comment les artistes ont réagi à ce nouvel environnement alors que rails, ponts, vapeur, signaux, horloges et télégraphe devenaient les emblèmes technologiques d'une circulation rapide et régulée des êtres, des marchandises et de l'information, dégagée des contraintes naturelles. L'exposition s'appuiera sur des recherches qui,depuis les ouvrages pionniers de Leo Marx et de Wolfgang Schivelbusch, ont été régulièrement actualisées, des travaux de Karen Bowie aux récentes études empreintes de culture visuelle. Citons par exemple le concept de " modernité véhiculée " introduit par Clément Chéroux, les travaux de Niklaus Manuel Güdel relisant les paysages de Ferdinand Hodler à l'aune de ses impressions ferroviaires ou les études d'Arnauld Pierre sur le paradigme signalétique dans les oeuvres de Fernand Léger et Nicolas Schöffer.

11/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

La littérature de l'anarchisme. Anarchistes de lettres et lettrés face à l'anarchisme

Cet ouvrage tente de restituer une image globale des rapports entre l'anarchisme et les milieux littéraires de 1848 jusqu'à la fin des années 1930. Au-delà de la période de la fin du siècle, marquée par les attentats à la bombe qui ont inscrit une image souvent stéréotypée du mouvement dans la conscience du grand public, et au-delà des rapports avec le symbolisme et les avant-gardes poétiques, auxquels on a souvent réduit l'influence de l'anarchisme dans la sphère littéraire, ce livre vise à offrir un tour d'horizon des productions variées des auteurs qui ont mis leur plume au service du drapeau noir. A travers nombre de sources inédites et avec une attention particulière à la création et aux débats littéraires véhiculés par les nombreux journaux et périodiques de la presse militante, sont ainsi examinés les rapports des anarchistes avec les grands mouvements littéraires de l'époque (romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme) et la conception anarchiste de la culture et de l'éducation. Une série de monographies et d'études d'oeuvres sont ensuite consacrées à des auteurs appartenant au monde la culture officielle qui ont mis en scène des anarchistes dans leurs oeuvres - dont notamment, Anatole France, Montherlant, Ernest Psichari, Villiers de l'Isle-Adam, Roland Dorgelès - et à la découverte de romanciers et littérateurs proches de l'anarchisme ou actifs dans le mouvement. Parmi eux figurent plusieurs ayant joui en leur époque d'une certaine notoriété - Han Ryner, J. H. Rosny aîné, Jules Lermina, Jehan Rictus -, alors que d'autres - Brutus Mercereau, Fernand Kolney, Henri Rainaldy, K.X. e nombre de nouvellistes - sont demeurés dans l'essentiel presque totalement inconnus en dehors des circuits du mouvement libertaire. Une conclusion vient clore ce tour d'horizon et souligner la richesse et la diversité de la création anarchiste en littérature, sur un arc temporel bien plus long que celui à l'intérieur duquel on a généralement tendance à la limiter.

09/2014

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sortir de l'autisme. Parents, ces vérités qu'on vous cache

Depuis trop longtemps les principaux courants thérapeutiques de l'autisme se livrent une guerre sans merci, au grand dam des parents, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Il est grand temps de sortir de ces oppositions stériles, d'apporter des réponses claires et une aide constructive. C'est l'objectif de ce petit livre : expliquer concrètement les tenants et les aboutissants des trois types de prise en charge des enfants autistes, et offrir aux parents un vade-mecum indispensable. Aujourd'hui, les techniques comportementales, développées sous le nom de conditionnement opérant, tiennent le haut du pavé. Elles ont en effet donné des résultats, mais à quel prix ? Henri Rey-Flaud révèle les conséquences néfastes du formatage psychologique, de l'éradication de l'inconscient, de la négation symbolique de l'enfant auxquelles elles exposent. Le « naturalisme » de Fernand Deligny, à l'exact opposé du comportementalisme, défend quant à lui l'idée que les enfants doivent être respectés dans ce qu'ils sont et ne subir aucune contrainte, aucune pression de la part de ceux qui ont fait le choix de les accompagner. Une approche de la maladie qui, comme la précédente, a montré ses limites, tout en mettant en lumière l'humanité inaliénable des autistes. Quant à la psychanalyse, elle n'est pas non plus exempte de tout reproche. Redéfinir sa place et son rôle est le second enjeu de ce livre. En traçant le profil d'une nouvelle psychanalyse, Henri Rey-Flaud dresse une liste de propositions thérapeutiques concrètes, allant de l'accueil de l'enfant à sa sortie volontaire de l'autisme, en passant par des techniques lui permettant de se forger l'identité nécessaire à sa libération. Ce livre, utile et pédagogique, ne cherche pas à relancer le débat, mais à donner aux parents des repères et des clés indispensables pour comprendre et choisir la meilleure voie thérapeutique.

02/2013

ActuaLitté

Poésie

Poésie 1944-2004

Au point culminant de la poésie belge contemporaine, Philippe Jones joue un rôle particulier. Non point celui d'un phare, de ceux que célébrait Baudelaire : il est trop discret pour revendiquer une situation privilégiée. Mais depuis plus d'un demi-siècle (le poète est né à Bruxelles en 1924) son œuvre a pris l'extension d'un archipel de corail. Pourtant, si ses branches s'étendent de part et d'autre de la frontière, on ne les remarque pas toujours comme il le faudrait, parce que les critiques sont souvent myopes et que de ce côté-ci, on n'attache pas à la poésie l'intérêt qu'elle suscite dans de nombreux autres pays européens (en Italie ou en Angleterre par exemple). Ainsi, alors que cette œuvre s'est imposée depuis la dernière guerre comme une des plus marquantes du paysage littéraire d'outre-Quiévrain, aux côtés de celles de Marcel Thiry, Albert Ayguesparse, Fernand Verhesen, André Miguel, Liliane Wouters, Jean Tordeur, Achille Chavée, Robert Goffin, sans parler de Norge et d'Henri Michaux (que l'on s'est plu à annexer) il est fort peu et mal représenté dans nos anthologies et nos histoires. À la faveur de ce volume qui réunit à présent son œuvre poétique complète, nous allons enfin pouvoir prendre la mesure d'un homme qui n'a cessé d'être l'exemple de la rigueur dans sa démarche et de la fidélité à une conception de la poésie exempte de toute concession à la mode et aux sirènes médiatiques. Une poésie qui n'est pure que parce qu'elle est vraie, lieu de recherche d'une vérité de l'être nourrie de la recherche d'une vérité du monde. Frédéric Nietzsche écrivait : " Notre chasse à la vérité/est celle d'une chasse au bonheur. " Ces deux attitudes ont trouvé leur point de jonction dans l'œuvre de Philippe Jones, où le bonheur consiste précisément à trouver la vérité de soi, comme celle des autres, la vérité de l'amour dans la vision de la nature. CHARLES DOBZYNSKI

05/2005

ActuaLitté

Sciences politiques

L'esprit du peuple

Quelle place pour le peuple dans la démocratie ? L'ouvrage de Jacques Julliard gravite autour de cette interrogation fondamentale. " En donnant à ce livre le titre L'Esprit du peuple, j'ai voulu signifier qu'il s'inscrit tout entier en faux contre la tendance commune à l'intelligentsia de gauche, aux apparatchiks du socialisme, comme, bien entendu, aux théoriciens du capitalisme, qui est de faire du peuple une masse de manoeuvre inerte, entièrement déterminée par sa place dans la production. Le peuple a sa propre intelligence de l'Histoire et sa propre conscience morale. " Ce volume, qui réunit des textes d'origines diverses, forme un ensemble aussi passionnant qu'éclairant pour comprendre l'itinéraire personnel, politique et moral de l'un des grands intellectuels de notre temps, historien reconnu du mouvement ouvrier et des gauches françaises. Jacques Julliard évoque ses origines, retrace son parcours étudiant en khâgne à Lyon, puis à l'Ecole normale supérieure, son entrée à la revue Esprit et son expérience de la guerre d'Algérie. Les questions sociales occupent une place centrale dans son oeuvre, sa réflexion et ses engagements militants. L'autonomie ouvrière, le syndicalisme d'action directe autour de Fernand Pelloutier, Mai 68 et le syndicalisme révolutionnaire, l'idée d'autogestion, le populisme du peuple et l'élitisme des élites – autant de thèmes ici recensés par celui qui fut l'un des compagnons de route de la CFDT et de la gauche rocardienne. Jacques Julliard revient ensuite sur des lieux d'action et de mémoire plus politiques, sur son rôle au Nouvel Observateur et aux éditions du Seuil, et sur la figure de ceux qu'il appelle " les miens " – ses maîtres et ses inspirateurs : Pascal, Péguy, Proudhon, Bernanos, Simone Weil. Dans une conclusion passionnante, inspirée par la déroute de la gauche, Jacques Julliard dresse un état des lieux qui résonne comme un appel à sa refondation intellectuelle. Son ouvrage fournit des références utiles pour l'avenir.

10/2017

ActuaLitté

Essais biographiques

Marcelle Cahn. En quête d'espace, Edition bilingue français-anglais

Marcelle Cahn est restée jusqu'à aujourd'hui dans l'ombre des grands noms de l'art moderne. Elle participe pourtant à part entière à la naissance et au développement de l'abstraction, en cherchant obstinément une voie propre. Cette monographie fait découvrir une oeuvre exigeante et personnelle et le parcours d'une " femme discrète " dans l'agitation des avant-gardes. Marcelle Cahn est une peintre et sculpteuse d'origine strasbourgeoise, née à la jonction de deux siècles et de deux cultures, française et allemande, juive par son père, catholique reconvertie par sa mère, portée par la musique et le théâtre avant d'élire la peinture comme champ d'expression. Expressionnisme, cubisme, purisme, dada, surréalisme, art concret, abstraction lyrique et géométrique, Marcelle Cahn a traversé les courants artistiques les plus importants du XXe siècle sans appartenir à aucune école. Elève de Lovis Corinth puis de Fernand Léger, elle a participé régulièrement aux expositions du groupe Cercle et Carré, puis Abstraction et Création et l'Art concret, ainsi qu'au Salon des réalités nouvelles. Estimée de ses pairs, reconnue par la critique, exposée dès l'année 1925, elle reste dans l'ombre des grands noms de l'art moderne. Le catalogue de l'exposition présentée au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg puis au musée d'art moderne de Saint-Etienne a pour ambition de rassembler et analyser pour la première fois les oeuvres les plus emblématiques de Marcelle Cahn en couvrant toutes les périodes et supports de création et en restituant les différents contextes artistiques au sein desquels l'artiste a évolué, de l'expressionnisme allemand du début du XXe siècle aux principaux courants de l'abstraction géométrique et lyrique. Il s'agit de faire découvrir une oeuvre à la fois rigoureuse et exigeante, poétique et libre, mais aussi une personnalité singulière, cultivée, généreuse, discrète et pleine de fantaisie. Avec les contributions, entre autres, de Serge Lemoine et Bernard Ceysson.

05/2022