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Elodie Shanta

Extraits

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Critique littéraire

GRAMMAIRE DE L'INTONATION. L'exemple du français

De l'oral à l'écrit, il y a un monde. La différence est si grande que la description du français oral ressemble plus souvent à celle d'une langue exotique qu'à la grammaire du français écrit telle que nous la connaissons. Cet ouvrage est le fruit d'une recherche pluridisciplinaire associant traitement informatique de la prosodie, analyse morphosyntaxique et lexicale, et énonciation. La spécificité de la démarche s'organise autour de deux points. Un point théorique : la prise en compte du rôle crucial de l'intonation, lequel est ici mesuré et explicité. D'où le titre Grammaire de l'intonation. Un point de méthode : l'analyse est fondée sur des textes oraux relativement longs recueillis dans des situations de parole différentes : discussions à bâtons rompus, interviews, dialogues argumentatifs, récits, interactions de service, consultations d'expert, exposés didactiques, etc. De manière générale, entre l'effet de l'intonation et celui des indices morphosymaxiques et lexicaux, il n'y a pas superposition, mais au contraire complémentarité. Du point de vue structurel, l'agencement des segments de l'oral n'est ni une dislocation du schéma " Sujet Verbe Complément ", ni une simple association de type " Thème Rhème ". Ce sont essentiellement les indices intonatifs qui assurent la démarcation de l'unité fondamentale de l'oral le " paragraphe " et la cohésion interne de ses constituants majeurs le " préambule ", le " rhème " et le " postrhème ". Quant à l'intonation, pour en saisir les effets, il convient de l'analyser selon ses différents indices. Chacun dispose en effet d'une valeur iconique. Les variations vers le haut ou vers le bas - de la mélodie (FO) - indiquent la façon dont celui qui parle, en tant qu'énonciateur, se représente la pensée de celui auquel il s'adresse. L'intensité marque la manière dont, en tant que locuteur, il entend gérer son tour de parole. la spécificité de l'échange spontané oral réside, en effet, dans un double jeu d'anticipations : anticipation, d'une part, des attentes et des objections que l'énonciateur prête à celui auquel il s'adresse (coénonciation). Anticipation de la revendication du droit de chacun à la parole d'autre part (co-locution). La durée relative d'une syllabe indique la représentation que celui qui parle se fait de l'état de la formulation des idées qu'il s'apprête à exposer sitôt qu'il aura dit ce qu'il est en train de dire. La pause-silence enfin permet, sur la base d'une attention supposée partagée, d'homogénéiser ce qui précède et de valoriser ce qui va suivre. Mais un indice n'arrive jamais seul, et c'est essentiellement le couplage des indices qui permet de stabiliser les différentes fonctions de l'intonation dans une langue donnée, en l'occurrence ici le français oral spontané.

12/1998

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Février 1947 Mars 1948. Coffret 2 volumes, Cahiers 233 à 309 ; Cahiers 310 à 406

Tome 1. Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Oeuvres complètes d'Antonin Artaud. Ce volume couvre la période qui s'étend de février à juin 1947. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue. C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche : comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. A entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot). Tome 2. Ce deuxième volume des Cahiers d'Ivry (juin 1947-mars 1948) présente les derniers écrits d'Antonin Artaud, jusqu'à sa mort, le 4 mars 1948. Il y reprend sa théorie du Théâtre de la Cruauté, l'élargissant aux dimensions du cosmos tout entier. Ces ultimes cahiers sont, plus que jamais, la dramaturgie d'une lutte : contre Dieu, les esprits, le sexe humain, l'inconscient, la poésie littéraire, le corps où il étouffe, l'obscénité de la mort... Il y explore une fois encore cette contradiction douloureuse : comment affecter le spectateur, le lecteur, comment jouir à travers lui de ces sensations que je ne puis ressentir dans mon propre corps ? "Je n'ai pas de corps", répète-t-il, dans les années vingt. Cruauté est le nom de cette logique paradoxale. Ce qui le hante alors ? Le modèle théâtral et christique de la transsubstantiation corporelle. La répétition au théâtre, il l'a toujours dit, est une réitération. Chaque fois, il s'agit de refaire le trajet vital du geste, puisé dans sa source corporelle : respiration, circulation du sang entre les corps, mouvements articulés du verbe, vibrations corporelles des mots lancés, cri de la vie. Il est seul à présent sur cette ultime scène, celle des petits cahiers où il joue tous les rôles - dernière tentative peut-être d'hystériser la scène d'écriture, pour combattre la violence psychotique qui, toujours, menace.

10/2011

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Autres langues

A l'arpenteur inspiré. Mélanges offerts à Jean Bernabé

Si ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler la créolistique fut longtemps l'apanage de savants non originaires des territoires où la langue créole est en usage, il convient de remarquer que les natifs ne se sont jamais désintéressés de l'étude de cette dernière. C'est ainsi que la toute première grammaire de cette langue fut l'œuvre du Trinidadien John Jacob Thomas en 1869 et que, depuis lors, cela de manière régulière, des études les plus diverses ont vu le jour telles que celles du Guyanais Alfred de Saint-Quentin (1873), du Guadeloupéen René de Poyen-Bellisle (1890) ou encore de la Martiniquaise Elodie Jourdain (1951). Jean Bernabé, agrégé de grammaire, docteur d'Etat en linguistique, s'inscrit, à compter des années 70 du XXe siècle, dans cette tradition qu'il vient à la fois conforter et bousculer. Conforter parce qu'il est le père fondateur des études créoles au sein de l'Université des Antilles et de la Guyane (l' UAG), et qu'il n'a jamais ménagé ses efforts pour qu'un véritable cursus académique créole y soit établi : licence de créole (1993), maîtrise de créole, KEA et doctorat en " Langues et Cultures Régionales-option créole ". Jean Bernabé fut à l'origine de ces formations désormais reconnues, lesquelles se sont concrétisées en l'an 2000 par la création du CAPEs de créole pour lequel s'est battu le groupe de recherches qu'il dirige depuis plus de trente ans, le GEREC-F (Groupe d'études et de recherches en espace créole et francophone). Bousculer parce que fort de son ancrage dans la grammaire générative et dans la sociolinguistique tout à la fois, il a su jeter un regard neuf non seulement sur la syntaxe des créoles martiniquais et guadeloupéen, mais aussi sur les rapports de force entre créole et français dans l'écosystème langagier de nos pays, renouvelant au passage les concepts d'emprunt, de continuum, de diglossie et, plus récemment, d'écologie linguistique. Il est aussi le créateur de la première graphie phonético-phonologique pour le créole des Petites Antilles et de la Guyane, la plus utilisée de nos jours, graphie connue du grand public sous le nom de " Système-GERFC ". et hommage à l'arpenteur inspiré qu'il fut, et continue d'être, n'est pas un exercice de pure forme, mais bien un témoignage du respect et de l'admiration que portent ses collègues de diverses universités à travers le monde, à quelqu'un qui sut être, dans le même temps, un scientifique de haut niveau, un administrateur (il fut dix ans durant doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'UAG) ainsi qu'un éveilleur de conscience. Que seraient les études créoles sans les travaux déterminants de Jean Bernabé ? Depuis bientôt quatre décennies, ceux-ci n'ont de cesse de féconder les recherches non seulement des créolistes établis mais également d'un nombre impressionnant de jeunes chercheurs auxquels nous avons tenu à donner la parole. Jean Bernabé a toujours eu le souci de la relève, et à l'heure où sa génération se prépare à prendre une retraite bien méritée, loin de poser sa plume, voici qu'il entame une déjà brillante carrière de romancier, renouant ainsi avec l'une de ses premières amours : la littérature. o-auteur enfin, avec P. Chamoiseau et R. Confiant de l'Eloge de la Créolité (1989), il fait la preuve que les études académiques ne sauraient aucunement être séparées d'une réflexion plus globale sur le devenir de ces organismes fragiles que sont les sociétés créoles dans un monde où les identités sont violemment questionnées par l'inexorable effacement des frontières entre les langues, les cultures et les peuples.

11/2006

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Archéologie

Des couvents fragiles. Pour une archéologie des établissements mendiants (France méridionale, Corse, Ligurie, Piémont)

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Malgré une présence importante, aujourd'hui encore, de nombreuses traces de couvents mendiants médiévaux, l'historiographie ne s'est pas suffisamment arrêtée sur la question de leur fragilité. Grâce aux recherches archéologiques et historiques les plus récentes, il est désormais possible d'apporter des réponses aux questions de l'installation, de l'implantation et du rôle de ces couvents dans les sociétés et les espaces urbains médiévaux et modernes. En outre, ce livre traite aussi des relations des communautés religieuses avec les fidèles, de leurs spécificités spatiales et dévotionnelles - en lien avec leur apostolat - et de leurs rapports avec les choses matérielles. Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Dans de très nombreuses villes, les couvents médiévaux ont été comme effacés de la topographie urbaine. En Languedoc, en Provence ou en Ligurie, la disparition très fréquente de ces établissements n'a pas été suffisamment soulignée par l'historiographie, sans doute parce qu'il reste, malgré tout, quelques beaux monuments qui font oublier quantité de destructions. La Révolution française, la vente des biens nationaux et les suppressions napoléoniennes ne sont pas seules responsables. C'est cette fragilité des couvents des ordres mendiants que ce livre tente de saisir en mêlant les avancées les plus récentes des recherches archéologiques et historiques dans ces régions de l'arc méditerranéen qui va des Pyrénées orientales à la Riviera ligure, jusqu'à remonter, au nord, en Auvergne, Dauphiné et Savoie. Les reconstitutions architecturales, l'étude du bâti et des matériaux de construction, l'archéologie funéraire et l'analyse des sources écrites apportent un nouvel éclairage aux dynamiques de l'installation, de l'implantation et du rôle des couvents dans les sociétés et les espaces urbains médiévaux et modernes. Ce sont aussi les relations des communautés religieuses avec les fidèles, leurs spécificités spatiales et dévotionnelles - en lien avec leur apostolat - et leurs rapports si particuliers avec les choses matérielles que ce livre s'attache à retracer. Avec les contributions d'Alain Badin de Montjoye, Simone Balossino, Silvia Beltramo, Agnès Bergeret, Fabien Blanc-Garidel, Aurélie Bouquet, Claire Bourguignon, Aurora Cagnana, Aymat Catafau, Jacques Chiffoleau, Sandrine Claude, Isabelle Doray, Patrick Ferreira, François Guyonnet, Margot Hoffelt, Philippe Jansen, Fanny Lelandais, Clément Lenoble, Véronique Lelièvre, Egle Micheletto, Jean-Marc Mignon, Emmanuel Moureau, Antonio Musarra, Céline Pallier, Fabienne Ravoire, Hélène Réveillas, Amélie Roger, Elodie Sanchez, Barbara Strano, Robert Thernot, Antonella Traversa, Alain Venturini.

10/2023

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Musique, danse

Ivanhoé (réduction). cantate sur un poème de Victor Roussy pour solistes et orchestre

Bien loin de constituer un ouvrage isolé dans l'oeuvre de Camille Saint-Saëns, Ivanhoé appartient à un ensemble réalisé dans le contexte particulier du concours pour le prix de Rome. Institué en 1803, supprimé dans la foulée des événements de mai 1968, ce dernier fut pendant longtemps le plus convoité des prix français de composition musicale. Organisé par l'Institut, il garantissait à ses lauréats, à défaut de l'assurance d'une future carrière sans embûches, du moins l'entrée par la grande porte dans le monde artistique et quelques années de pension en Italie, à la villa Médicis. De fait, bien peu résistèrent à l'attrait de cette récompense susceptible de marquer avec éclat l'aboutissement de longues années d'études. Que l'auteur de la Danse macabre s'y soit présenté n'a finalement rien d'étonnant. Mais bien qu'appelé à devenir au tournant du siècle l'un des plus illustres représentants de l'art académique, il n'obtint jamais le fameux premier grand prix. Certes, il serait aisé de mettre son premier échec, en 1852, sur le compte de l'inexpérience, mais son second et dernier, douze ans plus tard, demeure plus surprenant ? : ayant presque atteint la limite d'âge, le musicien n'est alors plus un novice. Est-ce sa situation d'artiste déjà établi qui lui valut d'être écarté ? Rien ne peut le confirmer, mais il n'en reste pas moins qu'après avoir été placé en tête des six candidats admis à l'épreuve finale en juin 1864, il échoua finalement au profit de Victor Sieg, camarade appelé à un destin autrement plus modeste. Composé par Victor Roussy, le livret d'Ivanhoé s'inspire d'un épisode du roman éponyme de Walter Scott. Tout en répondant aux obligations d'une cantate de Rome, il exploite différents antagonismes susceptibles de mettre en valeur les candidats les plus talentueux. Sur fond de tensions entre Saxons et Normands dans l'Angleterre de la fin du xiie siècle, il développe l'amour impossible et unilatéral de la juive Rebecca pour le chrétien Ivanhoé, la grandeur d'âme de ce dernier répondant à l'ambiguïté de son ennemi Bois-Gilbert, pris quant à lui par son désir pour la jeune israélite. Entre histoire et religion, c'est un véritable petit opéra qui se développe dans ces cinq courtes scènes. Bien qu'inégale, la partition de Saint-Saëns est remarquablement variée. Si certains airs purement strophiques peuvent nous sembler convenus, nous ne pouvons qu'admirer son sens de la mélodie, l'efficacité de ses progressions dramatiques ou certaines fulgurances comme cet étonnant épisode vocal sur une simple note tenue. Ouvre de transition, Ivanhoé n'en contient pas moins certains aspects d'une écriture déjà personnelle, notamment cette volonté d'unification par des motifs conducteurs ou son goût prononcé pour les trames orchestrales denses qu'une instrumentation limpide vient éclaircir. Autant de qualités que le musicien ne tardera guère à mettre en pratique... son chef-d'oeuvre lyrique, Samson et Dalila, ne fut-il pas entrepris dès 1867 ??

01/2018

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Suspense

l’énigme d’Isolabona

Un roman où trois ados sont les héros d'une nouvelle aventure en Ligurie, pleine de mystère et de rebondissements. â¢Ce qui devait être des vacances entre ados se transforme en une palpitante enquête. â¢La découverte d'un village ligure, son histoire, ses coutumes. â¢Le mystère serait-il la mémoire des maisons d'Isolabona ? â¢Un secret les menace et jusqu'au dénouement, les périls seront grands. â¢Des épreuves mais néanmoins leur courage les guidera face à l'ombre qui guette. â¢L'amour, le sens de l'honneur les entraînent dans un labyrinthe d'émotions. â¢Le latin, pour communiquer, remplacera un temps la langue anglaise. Après le formidable dénouement du Mystère du petit manteau bleu, nous retrouvons Lou, Ludovic et Léa Bienaymé, détectives malgré eux, confrontés à une fulgurante enquête menée en Italie où rien ne va se passer comme prévu. Ces ados sont de la trempe des aventuriers ! Pourtant quelle terrible émotion pour Léa, la benjamine, quand ils se retrouvent seuls par une nuit d'hiver dans un pays inconnu, sans en comprendre la langue et n'ayant même plus de connexion internet. Ce ne sont là que les prémices d'une incroyable épopée, où ils seront confrontés à la nature et à un déchaînement de forces incontrôlables. Qu'ils regardent d'un côté ou de l'autre, ils n'aperçoivent que l'écume des torrents de montagne et, sur une île, un village fortifié, désert, situé non loin du pays des sorcières. C'est Isolabona, l'ancien fief de la famille Doria, illustre famille génoise. Ce sera la découverte d'un magnifique village ligure, de son histoire et de ses coutumes. Lou, grâce au latin, espère bien communiquer avec les villageois, s'il en reste ? De hautes maisons de pierre, des ruelles étroites, surmontées d'arches, soutiennent et lient les maisons entre elles. Un secret, à n'en pas douter, hante ce village comme un mauvais sort ? Bien trop fureteurs, ces jeunes devront faire face à des situations inouïes, à des sortilèges ! Ils pénètrent dans une curieuse maison, s'y perdent et, par le plus grand des hasards, franchissent le seuil d'un autre monde où, certaines nuits de pleine lune, s'élève au pied d'une tour la mélodie envoûtante d'une harpe... La sublime Paolina et son frère, l'énigmatique Gianni, donneront une note plus surprenante à leur aventure. Les lumières sont éteintes, seuls les jeunes veillent, emportés dans le labyrinthe d'une enquête pleine de sensations et de rebondissements. Mais seront-ils en mesure d'échapper au danger qui les guette et de résoudre l'énigme qui fit trembler jadis Isolabona ? A propos de l'auteure : Après Le Mystère du petit manteau bleu, Maroushka Dobelé nous livre aux Editions du Volcan son deuxième roman jeunesse, L'Enigme d'Isolabona, où l'on retrouve le trio d'ados détectives malgré eux. Le parcours de Maroushka Dobelé se résume en deux mots : danse et écriture. Pendant toute sa formation de danseuse classique, elle n'a jamais cessé d'écrire. La toute jeune ballerine inventait des contes féeriques qu'ensuite, dans une autre forme d'écriture, elle chorégraphiait. Après une carrière de danseuse et de chorégraphe, elle ne danse plus aujourd'hui qu'avec les mots.

12/2022

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Livres 3 ans et +

Fables

Les Fables occupent une place singulière dans notre mémoire : par le souvenir que nous gardons de ces poèmes devant lesquels nous sommes restés enfants, mais aussi par la grâce de tant de vers devenus proverbiaux  et que notre parole quotidienne fait renaître. Et tout se passe comme si une correspondance secrète se maintenait de siècle en siècle entre ces Fables et l'identité de notre pays comme de notre langue. Le premier recueil paraît en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps : la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s'émanciper très vite de cet environnement immédiat, d'éclairer nos réalités successives, d'allier de manière toujours éclatante le particulier et l'universel. Dans cette "comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est  l'Univers" , le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page, nous convainc que la poésie, à ses yeux, demeure instrument de connaissance : il existe une beauté du savoir - et nous ne cessons pas de la retrouver en lui. Edition de Jean-Charles Darmon et Sabine Gruffat.

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Thèmes photo

Syrinx

Ecouter/voir : la culture occidentale a depuis longtemps isolé sinon opposé ces deux champs de notre vie perceptive : là où l'oeil objective, met à distance le monde afin de le soumettre aux rigueurs de la raison, l'oreille immerge le sujet dans ce même monde et au besoin conduit à son envoûtement. Alors que la vue dispose du temps, l'écoute doit se saisir de l'instant dans lequel ce qui lui est dû surgit pour disparaître. Nous aurions tort de croire cette typologie inébranlable. Ce que l'on peut appréhender de l'ouïe des oiseaux bouleverse la rigidité d'un tel modèle : leur usage de l'écoute semble allier une dimension active et directionnelle de l'ouïe, à l'instar de la vue, et une relative indifférence aux traits de rythme et de mélodie portés par ce que nous appelons peut-être un peu lestement leur chant. Celui-ci se caractérisant davantage par la présence de motifs dont l'ordre temporel importe peu. C'est peut-être cette énigme du chant et du monde sonore en général, celui qui nous envahit et nous pénètre comme pour nous animer, que les images de Joséphine Michel déploient dans le registre en apparence si hétérogène du visuel. Ses photographies d'oiseaux le plus souvent écartent d'emblée la figure ou les grâces du corps entier, et le mythe du défi lancé à la pesanteur. Elles se consacrent à une forme de révélation de ces motifs qu'une saisie intime et singulière conduit aux confins de l'abstraction. Ce sont des yeux et des plumes que l'on ne peut se contenter de regarder mais au sein desquels nous sommes soudain plongés, comme si le regard pouvait perdre un temps de sa faconde et rejoindre, à travers l'observation aimantée, la passion de l'écoute. Comme s'il n'y avait plus seulement à déchiffrer, à lire, mais aussi à capter, et à se laisser capter. A rejoindre tout ensemble la saisie et le saisissement. Dans un texte remarquable et audacieux, l'anthropologue Tim Ingold nous entraîne dans un questionnement de cette trop évidente dualité entre la vue et l'ouïe, dualité sans doute inféodée aux techniques issues de l'écriture. A partir de l'étude des sons des oiseaux, il interroge des pratiques chamaniques de guérison, chez les Shipibo-Conibo, à l'est du Pérou, dans lesquelles une conception aérienne de l'être se substitue à l'approche corporelle, et où lumière et chant échangent leurs formes et leurs voies : éphémères et irradiantes figures qu'il ne s'agit pas non plus de lire mais d'entendre. "Lorsque le motif est libéré dans le chant, la lumière se transforme en son. Serait-ce la clé du mystère de la façon dont l'oiseau perçoit son chant ? En tant que composition de lumière, de couleur et de son, l'oiseau est en effet un esprit. Lorsque le chaman entend le choeur de ses assistants spirituels, il pourrait tout aussi bien écouter le choeur du chant des oiseaux, puisque pour lui, les oiseaux sont des esprits, et les esprits des oiseaux. Est-ce trop demander que d'imaginer que lorsque nous entendons l'oiseau chanter, l'oiseau lui-même - avec son oeil dans l'oreille - "voie" son propre son comme un motif dans la lumière ? Ou que c'est ainsi que les autres oiseaux de son espèce, dans les environs, le "voient" également ? Ces visions audibles sont peut-être hors de portée des humains ordinaires qui, comme les patients des cérémonies de guérison Shipibo-Conibo, n'entendent que le chant. Pour nous, l'interchangeabilité de la lumière et du son est difficile à saisir. Mais pour l'oiseau, c'est parfaitement évident. Comment, veut-il savoir, pouvons-nous prétendre entendre des sons sans les voir ? " T. I.

10/2023

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Littérature française

Elle, Adrienne

Et d'abord, Elle, Adrienne, qui est-ce ? Vivant mystère qui se donne, se reprend à travers ses vérités et ses mensonges, l'homme qui l'a aimée, le capitaine Ulric Muhlen, se le demandera tout au long de sa vie, tout au long de ce livre. Derrière ses aveux successifs et contradictoires, quelle enfance cache-t-elle, quels secrets ? Comment est-elle devenue cette femme d'exception qui a fait de son seul prénom une griffe d'élégance et de beauté, quels troubles liens l'attachent à l'énigmatique Licia, quelle a été son existence avant que ne la rencontre Ulric, jeune aristocrate originaire de Bohême, que le hasard des événements et la guerre ont transformé en officier de l'armée allemande d'occupation, à Paris ? L'amour se nourrit de toutes les incertitudes, y compris celles du coeur, et c'est peut-être parce qu'il la connaît de moins en moins bien à mesure qu'il l'aime davantage qu'Ulric ressent pour Adrienne l'obscure, la violente, Adrienne la changeante, l'imprévisible, une de ces passions qui marquent un homme pour toujours. Issu de ces grandes tribus nobles de l'Europe Centrale où seuls comptaient les immenses domaines, la chasse, les forêts, la caste et les chevaux, où l'on vivait encore, à la veille de la guerre, dans le faste désuet de l'ancienne monarchie austro-hongroise, où la politique, les intérêts et le Gotha se confondaient dans une étrange arithmétique de cousinage et de tradition qui ne respectait guère des frontières plus récentes que les familles, Ulric arrive d'un autre univers dans le Paris chuchoteur, encore frivole mais inquiet, des années 40. Tandis que s'agitent autour d'eux les petits comploteurs et que se préparent au loin les grands bouleversements du monde, qui les sépareront, le jeune officier et elle, Adrienne, bravent les préjugés, parce qu'ils s'aiment. Pendant ce temps, seul à Marseille où l'a conduit l'exode, un adolescent français rêve aussi de cette femme qui le fascine ; il s'appelle Serge et il est son neveu. Livré à lui-même, il fait là-bas son apprentissage d'homme, et c'est Miguel, un républicain espagnol en exil, qui lui révélera l'enthousiasme de l'engagement, l'idéal de la résistance, les combats, l'héroïsme quotidien, puis la mort, simple et presque facile, comme un dernier don de soi. Histoire parallèle de trois destins qu'emportent le fracas et les cruautés de la guerre, ce roman n'est pas seulement l'aventure d'une passion et la découverte d'une cause : on y trouve aussi, et surtout, foisonnant, fidèle, minutieux, singulier, et d'une extraordinaire richesse d'expérience et d'évocation, le portrait d'une Europe qui s'écroule en mille morceaux. Avec le père d'Ulric, le Comte Norbert, qui finira ses jours dans la Vienne divisée de l'après-guerre, c'est toute une société qui disparaît, un art de vivre, un ton où le détachement a l'élégance du tragique. Avec son frère Matyas, qui fondera les maquis de Slovaquie, c'est un ordre nouveau qui naît de l'ancien, une forme neuve de l'espoir, et le même amour, tenace, d'une patrie déchirée. Avec Miguel, c'est la violence exaltante des luttes clandestines, l'irruption de l'Histoire dans le train des jours, le sabordage de la flotte à Toulon, la révolte et la libération de Marseille en 1944 et là aussi, peut-être l'aube, tôt couchée, d'une grande espérance. Construit comme un constant contrepoint qui entremêle, autour d'Adrienne, le sort d'Ulric et celui de Serge, le livre d'Edmonde Charles-Roux nous propose une symphonie d'un lyrisme exceptionnel : l'inoubliable mélodie d'un chant d'amour s'y détache sur l'ample accompagnement d'une musique de combats, de tumultes, et de passions. On y retrouve, approfondi, magnifié, le superbe talent de l'auteur d'Oublier Palerme, qui sera désormais plus encore peut-être celui d'Elle, Adrienne.

05/1971

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Impression en "gros caractères" . Extrait : "LE CORBEAU ET LE RENARD - Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! "

06/1998