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07/2021
Actualité politique France
« En 2017, j'avais publié Des Hommes qui lisent et essayé de décrire la part de la lecture et des livres dans la construction d'une identité, dans une histoire familiale et une façon d'envisager le monde. Nous sommes bien souvent la somme des livres que nous avons lus. Mais nous ne sommes pas que le produit de nos lectures. Un peu de nous même est constitué de la somme de tous les lieux qui nous ont fait, d'expériences sensibles, d'horizons espérés ou d'enracinements constatés. La vie publique a beau être affaire d'idées et de valeurs, ces idées et ces valeurs prennent toujours vie quelque part. »
Dans ce livre, Edouard Philippe explore la France à travers une série de lieux, qu'ils soient ordinaires comme l'école Michelet, ou symboliques comme Notre-Dame. Ces espaces géographiques servent de points d'ancrage pour aborder des thèmes variés tels que l'éducation, la santé, les infrastructures, la justice et la laïcité.
Chaque lieu est une fenêtre ouverte sur une dimension de la France et de ses habitants. Ils permettent à l'auteur de tisser un lien à la fois personnel et politique avec le pays, évoquant son propre parcours, de son enfance à son éducation. Ces lieux deviennent ainsi des points de départ pour une réflexion plus large sur les enjeux qui traversent la société française.
Le port du Havre, par exemple, n'est pas seulement un lieu de commerce; il incarne aussi les questions liées aux grandes infrastructures et à l'économie. De même, l'hôpital Charles Nicolle n'est pas simplement un établissement de santé; il soulève des questions sur le système de santé en France. Le Palais Royal, quant à lui, n'est pas seulement un monument historique; il est aussi le reflet des questions de justice et de gouvernance.
Le livre ne se contente pas de décrire; il interroge et invite à la réflexion. Il pose des questions sur ce qui unit les citoyens, sur ce qui constitue leur héritage commun et sur les défis auxquels ils font face. En somme, il offre une vision panoramique de la France, en utilisant le prisme des lieux pour aborder des questions plus larges et plus complexes.
09/2023
Sociologie
03/2024
Littérature française
L'ours, c'est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg. Le philosophe, c'est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l'Europe.
A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l'histoire des idées (L'Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu'il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s'exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l'amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture. Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs.
Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d'une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l'accusera, à tort du reste, d'avoir poussé l'un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s'aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste. Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu'espérait et attendait l'impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l'aval de Diderot, leur correspondance.
De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n'assistera même pas à l'inauguration de son chef d'oeuvre. Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l'amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l'auteur : l'île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l'île Saint-Louis, qui fut l'occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l'ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d'URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d'un Laurence Sterne libérateur, l'auteur de Tristram Shandy dont l'influence fit déterminante pour l'auteur de Jacques le Fataliste...)
02/2022
Italie, Sicile, Sardaigne
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06/2022