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Ruth Weiss poetesse

Extraits

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Tourisme étranger

Châteaux du monde

Joyaux sertis dans le tapis de verdure de la campagne environnante ou perchés au sommet d'un éperon rocheux imprenable, les châteaux dispersés aux quatre coins de la planète sont, de nos jours encore, des repères qui s'inscrivent dans le paysage et l'imaginaire collectif, avec leurs extravagances, leurs parcs luxuriants, leurs intérieurs richement meublés, leur histoire souvent tumultueuse, leur halo de mystère et leur cortège de légendes. Les châteaux racontent une histoire, celle de terres agitées par les guerres, les drames et les révoltes, que rien ne saurait apaiser. Des premières tours de défense faites de pierre nue aux demeures de la fin du XIXe siècle où s'entassent tableaux de maître et antiquités, la route fut longue. Des hommes vaillants ont assuré leur défense et fait leur conquête. Des architectes et des artistes de talent se sont mobilisés pour en faire des monuments rivalisant de beauté. Les plus illustres familles ont comploté et noué des alliances pour en faire des trésors dii patrimoine national. Des princes et des rois, des courtisans et des reines, des dues et des favorites ont vécu dans ces demeures grandioses : cc sont là autant de fantômes qui hantent les mémoires et que l'on croirait voir encore descendre les monumentaux escaliers de pierre, comploter clans l'obscurité des petits cabinets de travail secrets pour fomenter quelque vengeance, esquisser un pas de danse au son du luth dans les vastes salons décorés de cheminées monumentales. Parcourir les pages de cet ouvrage en admirant les splendides images soulignées de textes et de légendes équivaut à emprunter un itinéraire des plus suggestifs pour découvrir les châteaux les plus enchanteurs. Derrière les murs de ces édifices chargés d'histoire se cachent des escaliers en colimaçon, des salons fastueux, des bibliothèques séculaires. C'est un voyage â la découverte des splendeurs d'un pan de notre histoire où se côtoient noblesse et misère qui vous attend au détour de ces pages.

09/2018

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Compositeurs

Claudio Monteverdi

Fils d'un docteur de Crémone, l'italien Monteverdi (1567-1643) étudie la musique à la cathédrale. Il maîtrise rapidement le chant, joue de la viole et du luth dès son adolescence. Il se tourne alors vers la composition, que ce soit l'écriture vocale ou instrumentale et devient l'un des compositeurs les plus douées (et aussi les plus protéiformes) de son temps. Il sert d'abord le duc Vincent de Gonzague à Mantoue avant de le suivre en Hongrie lors de la guerre contre les Turcs, puis en Flandres en 1599. A cette période, il compose de nombreux madrigaux caractérisés par l'écriture d'une voix soliste expressive. Il devient citoyen de Mantoue et Maître de chapelle du Duc en 1602. C'est là qu'il compose l'Orféo, considéré comme le premier véritable opéra de l'histoire de la musique, en tant que tragédie musicale. Cette Åuvre, qui lui a demandé sept ans de travail, sera jouée dans toute l'Italie du Nord et le fera accéder au statut de plus grand musicien de son temps. A la mort du duc Vincent, Monteverdi quitte Mantoue pour le poste de Maître de chapelle à St-Marc de Venise. Bien que nommé prêtre en 1632, il ne cessera de composer pour le théâtre - Venise se dote alors de sa première salle d'opéra, le Teatro San Cassiano, et deviendra rapidement la capitale de ce genre musical particulier. Un an avant son décès dans la cité des Doges en novembre 1643, Monteverdi écrira son ultime opéra, L'incoronazione di Poppea. Bien qu'ayant surtout écrit de la musique sacrée à Venise, dont ses remarquables Litanies de la Sainte Vierge, son dernier livre de madrigaux est publié à titre posthume en 1651, portant ainsi le nombre de ses pièces vocales profanes à 208 ! Monterverdi est considéré comme le compositeur majeur ayant assuré la transition entre la Renaissance et le Baroque.

02/2024

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Humour

Dictionnaire amoureux de l'humour juif. Edition revue et augmentée

Adam Biro nous plonge au coeur de l'humour juif dans ce Dictionnaire amoureux qui n'est pas un livre très orthodoxe... A lire et à relire, sans modération. L'histoire mythique du peuple juif commence par le rire, celui d'Abraham et de Sarah apprenant que, presque centenaires, ils auront un fils. Et ce n'est pas tout : Dieu ordonne aux futurs parents d'appeler ce fils Isaac, Yitzhak, " qui rira " ! Ce rire juif, qui va du Talmud à Tristan Bernard, à Sholem Aleichem, à Pierre Dac, à Woody Allen, à Romain Gary, à Georges Perec, à Philip Roth, à Rabbi Jacob ou à La Vérité si je mens, en passant par Bergson, Freud et Groucho Marx, est un rire ouvert, tonitruant, irrespectueux de tout, qui défie le destin. En Galicie, à Tunis, à New York, partout. Même à Auschwitz. Dans une baraque, quelques juifs prient. Un d'eux, oubliant où il se trouve, lève la voix. Les autres le rappellent à l'ordre. "Tais-toi donc ! Dieu pourrait t'entendre et se rendre compte qu'il 'en ' reste encore ! " Il ne s'agit pas ici d'un nouveau recueil de blagues, de witz juifs. Dans ce dictionnaire aigre-doux (comme l'aliment préféré de l'auteur, les cornichons), Adam Biro, en consacrant des articles à la " Bible ", au " Chemin ", aux " Femmes ", à la " Modestie " ou à la " Vérité ", réfléchit au principe même de l'humour juif, partie intégrante du judaïsme. A ses origines, à sa raison d'être, à sa structure et à son rôle - ; tout en racontant des witz dont les héros immortels sont Moïshe le tailleur, le docteur Lévy, le petit Maurice, madame Taïeb ou le mythique Ch'ra d'Afrique du Nord. Et le livre se termine sur une question comme celle qu'attend le rabbin qui parcourt son shtetl en criant : " J'ai une réponse, posez-moi une question ! " Mais quelle est donc La réponse ?

05/2022

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Poésie

Poésie spatiale. Une anthologie

Pierre Garnier est un poète, écrivain, critique et traducteur français né le 9 janvier 1928 à Amiens. Il vit aujourd'hui à Saisseval. Après des études en France et en Allemagne au détour de la guerre, il débute en poésie au sein de l'Ecole de Rochefort sous l'oeil de Jean Rousselot. Il entre ensuite aux éditions André Silvaire qui deviendront avec la revue Les Lettres le pivot de la poésie spatiale, mouvement qu'il fonde avec sa femme Ilse Garnier. Quant à Ilse Garnier, elle est une poétesse spatialiste française née en 1927 à Kaiserslautern en Rhénanie-Palatinat en Allemagne. Elle rencontre Pierre Garnier en 1950, qui deviendra son mari. Le spatialisme, terme créé par Pierre Garnier, se rattache à la poésie concrète, mouvement poétique international né dans les années 50, avec des ramifications aux Etats-Unis, en Amérique Latine, en Europe et au Japon. Parmi les poètes qui ouvrirent sur la poésie concrète, on trouve Mallarmé (avec son poème Jamais un coup de dés n'abolira le hasard), Cummings, Pound... Pierre & Ilse Garnier sont importants à un double titre : Poètes, ils ont creusé par leurs recherches formelles l'espace de la poésie spatiale, en ont toujours reculé les limites pour qu'il soit toujours un terrain de réflexions, d'expérimentations et d'émotions ; Ambassadeurs sans répit, ils ont été les premiers à faire connaître, en France, toutes les formes de poésies concrètes qui existaient à travers le monde, en multipliant les contacts et les projets avec des poètes japonais, brésiliens, cubains, uruguayens, américains, autrichiens, suédois, italiens, espagnols, allemands, tchèques, etc., participant ainsi activement de ce qui fut peut-être la plus grande internationale poétique jusqu'à ce jour. De plus, leur activisme fit beaucoup pour la génération des poètes qui suivit : effectivement, des poètes comme Julien Blaine ou Jean-François Bory doivent beaucoup à leur activisme et à leur générosité... cette anthologie se découpe en trois parties : de la page 5 à 67 : un essai d'Isabelle Maunet-Saillet, intitulé "la poésie spatiale : vers Ilse et Pierre garnier". Dans cet essai, l'auteure retrace la naissance et l'histoire de la poésie spatialiste, la resitue dans son contexte littéraire, historique et politique, en dégage les principaux enjeux et nous offre quelques clés de lecture essentielles ; de la page 69 à 247 : la totalité des manifestes et textes théoriques écrits par Ilse et Pierre Garnier de 1962 à 1966 ; de la page 249 à 643 : une anthologie des principaux poèmes d'Ilse et Pierre Garnier, quimet en évidence l'évolution de leur écriture, leur singularité qui fait de cet espace poétique un espace unique, et les liens (intellectuels, poétiques, politiques, affectifs) qui lient les deux poètes.

11/2012

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Littérature française

Le loup des mers. de Jack London

" Loup Larsen est le capitaine du ""Fantôme"" sur lequel il pratique la chasse aux phoques. C'est un homme puissant, brutal. Danois de naissance, il est d'origine modeste, mais a rapidement gravi les échelons, de mousse à capitaine, pour devenir, finalement à 40 ans, propriétaire de son bâtiment. Son équipage, de sacs et de cordes, est composé de brutes, d'ivrognes et de repris de justice qu'aucun marin ""digne de ce nom n'accepterait à son bord. Mais il entretient, grâce à la peur qu'il inspire, un semblant d'ordre à son bord. Il recueille, afin de le sauver de la noyade, Humphrey van Weyden - homme de lettres réputé - qu'il maintient, ensuite, prisonnier à son bord au lieu de le faire porter à la côte ou sur un bâtiment de rencontre. Loup Larsen, même s'il est une brute consommée, a une culture solide, c'est un homme intelligent, de cette sorte d'intelligence brutale et sauvage qui fait de l'homme parfois un prédateur dangereux. Il engage, alors, un jeu pervers et cruel aux dépens d'Humphrey van Weyden, puis d'autres marins qu'il recueille, également à son bord, ainsi que d'une femme Maud Brewster - femme de lettres et poétesse... Jack London, ne s'embarrasse pas de fioritures, il décrit simplement, d'un style plus efficace que jamais, la brutalité, la cruauté qui règne à bord. Pour Larsen le seul droit légitime est celui de la force, le faible a tort du fait même de sa faiblesse et la vie est une chose malpropre sans beauté aucune qui cesse aussi brutalement qu'elle a commencé. Tandis que van Weyden oppose à cet individualisme forcené une conception de solidarité, de fraternité et d'entraide du fort au faible. La lutte entre ces deux hommes est en fait, celle qui oppose ces deux modes de pensée, celle de l'homme civilisé contre la brute survenue du fond des âges luttant pour sa survie. Un récit fort en émotions. Biographie de l'auteurJack London, né John Griffith Chaney le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Il a écrit L'Appel de la forêt et plus de cinquante autres nouvelles et romans connus. Il tire aussi de ses lectures et de sa propre vie de misère l'inspiration pour de nombreux ouvrages très engagés et à coloration socialiste, bien que cet aspect-là de son oeuvre soit généralement négligé. Il a été l'un des premiers Américains à faire fortune dans la littérature".

11/2022

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Littérature érotique et sentim

Les Caprices du sexe. Ou Les Audaces érotiques de Mlle Louise de B...

Une jeune femme indépendante réalise le pouvoir que lui confère son corps auprès des hommes.POUR UN PUBLIC AVERTI. C'est lors d'un soir d'été que Louise, fille du marquis de Bescé, surprend les ébats d'un couple de paysans. Inspirée par ce spectacle, elle tente l'expérience avec son fiancé. Insatisfaite mais forte de ses découvertes sexuelles, Louise s'enfuit alors pour Paris où elle mène une vie débridée et rythmée par les petits boulots. Publié clandestinement en 1928, le roman dénonce avec humour la suffisance de la morale bourgeoise de l'époque à l'égard du sexe féminin. Le texte est composé en trois parties dont les titres parlent d'eux-mêmes : " S'offrir ", " Se vendre " et " Aimer ".Un roman érotique et féminin, devenu un classique !EXTRAIT : Louise de Bescé revenait en méditant vers le château. Le spectacle amoureux dont elle venait d'être le témoin ne lui avait causé que de courtes révoltes intimes. Elle se tenait trop au-dessus de la plèbe paysanne pour que les actes de tels rustres pussent l'offusquer. Elle était chaste aussi, c'est-à-dire dépourvue de tout vice secret. A dix-huit ans, elle ignorait encore les attouchements sexuels par lesquels bien des adolescentes apaisent une fièvre inavouée et des désirs développés par la puberté. Elle prenait peu de plaisir à se voir nue et rien ne l'incitait à ces caresses que les filles s'accordent seules, en imaginant qu'un amant invisible passe une paume précautionneuse sur les seins naissants, sur le ventre lisse, sur la croupe déjà forte, sur les aisselles dont l'odeur est enivrante pour les voluptueuses, et aux connexions des cuisses, le long du périnée où la peau fine recèle des frissons si ravissants.A PROPOS DE L'AUTEUR : Louise Dormienne est le pseudonyme de Renée Dunan (Avignon, 1892-1936), une femme de lettres et poétesse française, anarchiste et assurément féministe. Appartenant au mouvement intellectuel et littéraire du dadaïsme, elle a publié dans la revue anarchiste de L'En-dehors " Le nudisme, revendication révolutionnaire ? " et " Le nudisme et la moralité ". Ses romans s'inscrivent dans des genres variés mais elle s'illustre principalement dans l'érotisme féminin.A PROPOS DE LA COLLECTION : Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018

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Poésie

Figures du jour & de Mannequins. Edition bilingue français-yiddish

Premier livre & traduction française (trad. du yiddish) / édition bilingue Réunir deux recueils de poésie de Debora Vogel (1900-1942), ici dans la traduction de Batia Baum, constitue à double titre un événement éditorial majeur : de par l'importante place que Vogel occupe sur la scène de l'avant-garde tant polonaise qu'internationale des années 1930, et celle de la traductrice, Batia Baum, qui a consacré jusqu'à présent sa vie à la langue yiddish. En effet, c'est dans cette langue que D. Vogel, d'origine polonaise, prit la décision d'écrire sa poésie ; ce, en rupture avec son milieu et ses premières tentatives poétiques, alors en polonais et en allemand. Vogel fait ainsi ressurgir la question lancinante énoncée dans sa correspondance du début des années 1930 avec Bruno Schulz dont elle fut très proche : "Pour qui écrit-on en yiddish ? " Il s'agit ici d'une première parution intégrale en langue française d'une poétesse exceptionnelle encore inconnue, et à ce titre d'une découverte des plus surprenantes ne serait-ce que du point de vue de l'invention d'un style hors du commun naissant jusque de l'ennui, résolument adossé à l'art pictural (mais aussi à la musique), allant jusqu'à porter notre étonnement vers la poésie objectiviste. C'est au début des années 1930, soucieuse de donner corps à ses réflexions esthétiques et faisant le choix radical d'écrire en yiddish que Vogel publie ces deux livres de poésie : "Figures du jour" , 1930, puis "Mannequins" , 1934. Il faut noter que ces deux recueils sont intimement liés, que leur double parution en un volume est ainsi parfaitement justifiée, recoupant chacun des thèmes communs : thématiques quotidiennes, tableaux urbains mettant en avant tantôt des matières (le lait, la tôle...), le monde animal ou végétal, tantôt des éléments plus abstraits ou géométriques, ces images récurrentes soulignant à leur tour la monotonie et la langueur des paysages urbains... Aspirant à un nouveau style naissant de l'ennui, elle l'adosse résolument à l'art pictural, plus précisément au cubisme dont elle se réclame formellement, faisant siens les principes de "monotonie" et de "statisme" , ainsi que la recherche de constantes et de figures géométriques schématiques comme base de l'ornementation. Toutefois, les liens avec la peinture ne doivent pas nous faire oublier la part faite à la musique : importance du rythme, techniques fondées sur l'usage de la répétition, l'énumération en boucle des mêmes éléments (choses, mots, situations), rappelant des aspects du sérialisme ou de la musique répétitive. Se défendant de se livrer là à des expérimentations artificielles, Vogel souligne la nécessité absolue ("au prix d'épreuves à caractère vital") de cette poésie qu'elle qualifie de "poésie de la vie statique" .

07/2023

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Religion

Le souffle de Dieu. Respiration et yoga

Ce livre montre l'importance du souffle dans toutes les cultures : dans la Grèce antique, dans la tradition japonaise ou bouddhiste, en Inde dès le Rig Veda, dans les traditions sémitique, chrétienne, islamique ou soufie... En grec, il s'agit de pneuma, en hébreu de rouakh, en sanskrit de prâna, en arabe ruh, en chinois chi (qi), en japonais ki... Autant de mots, autant de traditions qui tentent de saisir cet insaisissable mystère magique qui anime le vivant. Mais le souffle n'est pas culturel, ce n'est pas un exercice, c'est la Nature en nous, la Nature en tant qu'énergie essentielle. Lorsque nous tournons notre attention sur le souffle, nous réalisons que souffle et esprit sont une seule et même réalité. La correspondance rigoureuse entre l'activité mentale et la fonction respiratoire est l'une des données fondamentales du yoga. L'accent sera mis ici sur le souffle en tant que point d'appui naturel et central de la pratique selon Patanjali. Pratique qui tend donc vers la maîtrise de l'énergie vitale au niveau des fonctions psychiques comme au niveau des fonctions physiologiques. L'auteur décrit le fonctionnement spontané et très subtil de cette énergie qui parvient à son épanouissement total. L'Etre humain a tout à gagner à relier le plus souvent possible ses pensées à cette composante évidente mais constamment oubliée. "Prendre le temps de souffler" est sans doute ce que l'on a de mieux à faire, ici et maintenant. Il est évident que c'est le souffle qui nous rapproche le plus de l'essentiel, de l'Etre, de ce miracle appelé vie.

10/2019

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Littérature française

Narderans

L'histoire d'un serial tagueur. Il sévit dans le Jura pendant ces dernières années. Sa cible : Les 4x4 qui envahissent la montagne pendant la période de rut des chasseurs avec une prédilection pour les off-road tendances pickup. On ne sait pas qui il est exactement. Le peu de rumeurs le disent plutôt petit brun avec une barbe sombre mal entretenue. La trentaine. Pas de Nom ni d'adresse connue. On retrouve à quelques endroits les traces de son passage, Pré Bouillet et le chalet du Sac, Narderans... Pendant l'hiver son activité se calme, moins de tags sont signalés. Il s'attaque aux chasseurs avant tout et accessoirement à tout 4x4 qui se gare dans la zone de la réserve ou parc naturel du Jura.Ses tags deviennent avec le temps (b'cause la prise de position du Macron en 2018 qui encourage la pratique de la chasse.) de plus en plus sauvages et violents, les couleurs utilisées sont le rouge et le vert, des lignes noires définissent le dessin, ça dégouline...Le fil de cette saga mène toujours au Tiocan, ici se trouve la machine à café, c'est Bagdad café... Là se situe le départ du chemin de l'évasion pour les 600 000 personnes qui vivent dans le bassin Genevois. La ville on la voit au loin, le fameux jet d'eau, la nuit des lignes de lumière vont droit sur le centre en passant au long des bâtiments du CERN. On revient souvent dans le Piémont du Jura, là où vit le narrateur, il sort le soir sur la terrasse, compte les avions qui traversent l'obscurité en clignotant.

11/2019

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Littérature française

Les Mal-aimants. Néo-roman

Dix beaux jeunes gens s'isolent en Toscane, sur les hauteurs de Florence, et se racontent des histoires (de sexe, bien entendu). S'agit-il du Décaméron, que Boccace situait pendant la grande peste de 1348 ? Non, nous sommes autour de l'an 2000 à la Villa Malin et nos amis, pensionnaires du hasard, orphelins privés de catastrophe, jouissent du bel été italien sans rien faire... Mais ce " rien " est-il matière à écrire ? Nos petites histoires navrantes ont-elles un lien avec l'autre histoire ! Plaisir simple du livre de l'été : la paresse de nos vacances s'y double d'un vrai roman d'aventures avec complots, masques, combats au sabre ou au pistolet, galopades et gaillardises bien troussées. Au bordel sous Napoléon 1er, un duo saphique, Coralie et Delphine, charme deux clients qui ont le même nom : Fourier et Fourier. Charles et Joseph inventent la même chose : des " séries ". Des séries mathématiques pour Joseph, pionnier de la physique moderne et des statistiques ; des " séries passionnées " pour Charles, l'utopiste de la liberté sexuelle ; des séries de séries qui exaltent " la propagation de la chaleur ", sexes en rut, fûts de canon. De l'amour à la guerre, entre France et Italie, l'ironie cruelle de l'Histoire modifie les lois de l'attraction magnétique : les aimants se repoussent au lieu de s'attirer. De nos jours, les " séries " ne sont que télévisées. Fade ou grotesque, la comédie du savoir et de l'art ne cultive plus que notre mélancolie. Néanmoins, polarisés ensemble, Bien-pensants et Mal-aimants, en avance ou en retard d'un siècle ou d'une génération sur le Grand Soir de l'amour libre, croient toujours au Paradis.

04/2008

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Littérature française

Et la voyance explose. Huitième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Et la voyance explose est le dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des noeuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Littérature française

Les échos de l'abîme. Septième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Les échos de l'abîme est le septième et avant-dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : avec Et la voyance explose, le huitième volume, il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des nœuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Pléiades

Notre-Dame de Paris. les Travailleurs de la mer

"Voici deux romans du même poète, l'un archiconnu, l'autre presque ignoré, rassemblés par les nécessités de l'édition et les contingences de la recherche, séparés dans l'histoire par plus de trente années, par la quasi-totalité de l'oeuvre lyrique et épique, par la masse énorme des Misérables. Contemporains l'un de la révolution de Juillet, l'autre des premiers temps de la Première Internationale. L'un passe pour un roman historique, mais l'action en fait dériver le sens de Reims à Paris, de la légitimité du sacre à la prophétie révolutionnaire, de la mort de Louis XI à toute Renaissance, suspens de l'histoire, avènement du Peuple. L'autre vaut comme roman élémentaire, "naturaliste" en un sens étrange, mais le temps du récit le ramène à la Restauration, son lieu national n'est autre que l'exil, sa fatalité n'est pas la verroterie de l'espérance, mais la clôture d'un regard noyé, indifférent à l'éclosion printanière, au rut de la nature. Notre-Dame de Paris fournit la décoration du sombre vestibule d'entrée de Hauteville-House, maison-poème, Les Travailleurs de la mer sont ce qu'on voit du haut de la bâtisse, de ce look-out impératif où règnent, par-dessus les dogmes et les lois, la transparence des choses, plus haut que les commodités bourgeoises et les fantaisies mobilières du génie, la nudité de l'écriture, au-delà des symboles pesants et des caprices familiaux, le silence de la fatalité intérieure : l'abîme du coeur humain. Tombe en plein ciel, caverne retournée, Moi révulsé en un indicible On, en une distance d'auteur qui a cessé de dénoncer, renoncé à signaler et feint de se résigner à indiquer". Jacques Seebacher.

11/2000

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Critique littéraire

Metz au miroir des écrivains. Regards français et étrangers des origines à nos jours

Nombreux sont les écrivains qui ont illustré par leur oeuvre la ville de Metz, certains n'ayant pas manqué de la décrire et de nous en laisser une image d'autant plus précieuse qu'elle n'a cessé de se modifier à travers les siècles. Ce livre est né d'un constat, l'absence d'un ouvrage consacré à la ville de Metz vue par les écrivains. Un travail collectif dû à la plume de quelque quarante membres de l'Académie nationale de Metz comble cette lacune. L'éventail est élargi à des écrivains d'autres horizons, allemands certes, mais aussi anglais, suisses, luxembourgeois, belges, danois, polonais. Ainsi le lecteur trouvera-t-il dans ces pages, à côté de Philippe de Vigneulles, Rabelais, Bossuet, Madame de Staël, Chateaubriand, Balzac, Barrès ou Verlaine, des étrangers en nombre comme Giacomo Casanova, Alexander von Humboldt, Mary Shelley, Charles Dickens Jr, D.H. Lawrence, Joseph Roth, et bien d'autres. C'est ce regard d'écrivains venus d'ailleurs qu'il est intéressant de confronter avec celui de ceux qui sont nés ou ont vécu à Metz, francophones ou germanophones. Une place est réservée, à côté des grands auteurs reconnus, à de petits maîtres souvent fort oubliés, mais dont certains, comme le pasteur évangélique allemand Wilhelm Ludwig Steinbrenner, ou Ludwig Emil Grimm, illustrateur des contes de ses célèbres frères, ont su évoquer notre cité avec une précision, une richesse de détails, un sens du pittoresque et de la vie qu'on ne rencontre pas toujours chez les plus grands. Plus d'une fois, des regards croisés et contrastés sur Metz sont mis en parallèle selon le vécu propre d'écrivains contemporains les uns des autres, en particulier pour la période de l'Annexion et des deux guerres mondiales, où des descriptions parfois opposées évoquent la ville, selon qu'on a le coeur du côté allemand ou français ou qu'on est déchiré de devoir choisir. Dans le déploiement des siècles, le lecteur verra la ville se transformer, prendre de nouveaux visages, et pourra confronter la cité d'aujourd'hui avec les étapes de son histoire à travers le temps.

03/2019

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Histoire de la philosophie

Advanced Course in Yogi Philosophy and Oriental Occultism

The twelve lessons forming this volume were originally issued in the shape of monthly lessons, known as "The Advanced Course in Yogi Philosophy and Oriental Occultism" during a period of twelve months beginning with October 1904, and ending September 1905. We have been told, so often, that we must take certain things "on faith, " and that it was "no use bothering our minds concerning them, " but this is only a partial statement of truth, for the Intellect does give us a reliable report concerning the real nature of things. . ". New Thought proponents at the turn of the twentieth century sought to use mysticism to unleash the forces of the universe in themselves. One of the most influential thinkers of this early "New Age" philosophy promises here, in this 1904 book, to show the reader "to see with the clear vision of the Spirit" and how to "achieve the peace of the awakened and conscious soul". As the yogi reminds us, "No occult teaching is ever wasted-all bears fruit in its own good time". With this significant document of the New Thought movement back in print, now may be the time. Content : Lesson I. Light On The Path Lesson II. Some More Light On The Path Lesson III. Spiritual Consciousness Lesson IV. The Voice Of Silence Lesson V. Karma Yoga Lesson VI. Gnani Yoga Lesson VII. Bhakti Yoga Lesson VIII. Dharma Lesson IX. More About Dharma Lesson X. Riddle Of The Universe Lesson XI. Matter And Force Lesson XII. Mind And Spirit American writer WILLIAM WALKER ATKINSON (1862-1932)-aka Yogi Ramacharaka-was born in Baltimore and had built up a successful law practice in Pennsylvania before professional burnout led him to the religious New Thought movement. He served as editor of the popular magazine New Thought from 1901 to 1905, and as editor of the journal Advanced Thought from 1916 to 1919. He authored dozens of New Thought books-including The Philosophies and Religions of India, Arcane Formula or Mental Alchemy and Vril, or Vital Magnetism-under numerous pseudonyms, some of which are likely still unknown today.

10/2022

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Pléiades

Oeuvres

Germaine de Staël a pour père Jacques Necker, ministre de Louis XVI, et pour mère Suzanne Curchod, qui tient un salon dont Diderot et Buffon sont les habitués. Elle accède dès son plus jeune âge au monde des Lettres, à celui des idées, au "monde" tout court. "Condamnée à la célébrité sans pouvoir être connue", elle entend être jugée sur ses écrits. Son premier ouvrage significatif est consacré à Rousseau. Elle est d'une certaine manière la fille des Lumières et de la Révolution. Elle deviendra, de son vivant, la femme la plus célèbre d'Europe. La destinée des femmes - en particulier la question de leur liberté - est au coeur de son oeuvre. Au tournant du siècle (1800), on lit dans De la littérature que l'ordre social est "tout entier armé contre une femme qui veut s'élever à la hauteur de la réputation des hommes". Cela se vérifiera. Le livre, ambitieux, se propose de "caractériser l'esprit général de chaque littérature dans ses rapports avec la religion, les moeurs et le gouvernement". La seconde partie est consacrée à "l'état actuel des Lumières en France". Le Premier Consul préfère entendre parler du siècle de Louis XIV. Il n'aura de cesse d'éloigner Staël et de l'empêcher de (lui) nuire. Elle met en pratique ses idées sur le roman avec Delphine (1802), que l'on citera, avec La Nouvelle Héloïse et Werther, parmi les modèles du roman moderne. La forme épistolaire rassure le public, mais le texte est un véritable terrain d'exploration psychologique. L'héroïne appartient à la même génération que l'auteur, partage ses espérances, doit comme elle faire son deuil de la société idéale à laquelle elle aspirait. L'amour est peut-être le "seul sentiment qui puisse dédommager les femmes des peines que la nature et la société leur impose" , mais que valent les sentiments face à l'opinion publique ? Comme Staël, comme bientôt Corinne, Delphine détonne dans une société qui préfère l'hypocrisie à l'enthousiasme. Le livre connaît un immense succès. La manière dont il aborde les questions politiques et sociales - émigration, religion, divorce - n'a rien pour plaire en haut lieu. Trop anticatholique, trop anglophile, trop révolutionnaire : Germaine de Staël devra désormais se tenir à plus de quarante lieues de Paris. Elle va se consoler en Allemagne, découvre l'appel de l'Italie, publie en 1807 son second roman, Corinne ou l'Italie. Corinne, une poétesse anglo-italienne, ne se conforme pas au modèle féminin en vigueur dans la société. Eperdument amoureuse d'Oswald, un Ecossais mélancolique assujetti aux lois patriarcales, elle lui sacrifie ses talents littéraires. D'aucuns verront dans cette tragédie d'une artiste géniale et insoumise, mais victime de l'amour, une autobiographie déguisée de la romancière, dont Benjamin Constant, qui savait de quoi il parlait, disait qu'elle avait un "esprit d'homme, avec le désir d'être aimée comme une femme".

04/2017

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Critique littéraire

Journal 1919-1924. "Aller droit à l'enfer, par le chemin même qui le fait oublier"

" Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque, j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en fantoche de bois. Horreur ! Puisque tu es si consciente, me direz-vous, ô mes rares amis, pourquoi ne pas t'arrêter, ne pas reprendre souffle, pourquoi ? Parce qu'il est déjà trop tard, ou bien trop tôt, vous dirai-je, parce que je suis contaminée, parce que maintenant l'ennui me terrasse dès que je m'arrête, dès que je me tais, et. que la solitude m'est un supplice bien mérité que ma faiblesse et ma lâcheté ne supportent plus ! Il faudrait qu'un être qui ne serait pas un maître d'école m'aime et me sauve par l'amour, par le voyage, par le travail compris et partagé, par l'argent ! Alors je renaîtrais à moi-même et le bon grain reprendrait ! Alors j'oublierais la parade du vice, le sadisme de la souffrance, la morbidité des larmes et des déceptions profondes et soutenues. Mais seule ! je ne peux et je ne veux pas. Je ne peux plus ! Et je ne veux plus ! Le manque d'argent continuel fait que je préfère ce milieu louche où l'on nage, où l'or s'attrape comme les maladies, où l'on revend, prête et trafique jusqu'à l'âme. " 28 septembre 1919. Mireille HAVET [DE SOYECOURT] (1898-19321) : Guillaume Apollinaire, Colette, Natalie Barney, la princesse Murat, Edmond Jaloux et Jean Cocteau encouragèrent son jeune talent de " petite poyétesse " (ainsi l'appelait Apollinaire) et favorisèrent la publication de ses textes : des poèmes et des contes fantastiques (La Maison dans l'œil du chat, G. Crès, 1917), des articles dans Les Nouvelles littéraires et un roman à clé, Carnaval (Albin Michel, 1923)... Mais ils ignoraient que celle qu'ils virent courir à sa perte tenait son Journal : de 1913 à 1929, cahiers et feuillets, conservés par son amie Ludmila Savitzky, forment une extraordinaire autobiographie. Avec lucidité et exaltation, Mireille Havet y décrit sa " vie de damnation ", une vie de guet et d'attente, de songe et d'outrance, une vie aimantée par son " goût singulier " pour l'amour des femmes et pour les stupéfiants. Un premier volume (1918-1919) a déjà paru aux mêmes éditions ; l'ensemble de ce journal sera publie en 3 tomes : 1913-1919,1919-1924 & 1924-1929.

03/2005

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Littérature étrangère

Les plus belles mains de Delhi

Göran Borg, cinquante-deux ans, est en pleine crise identitaire. Divorcé, il n'a que très peu de rapports avec ses enfants, et s'ennuie fermement au boulot. Si bien que, lorsqu'il se fait congédier du poste qu'il occupait depuis vingt-cinq ans, il considère qu'il n'a plus rien à perdre. C'est alors que son ami Erik lui propose de quitter un temps son Malmö gris et pluvieux pour le suivre dans le voyage organisé qu'il anime en Inde. Ayant toujours passivement subi les maigres événements de sa vie, une fois de plus, Göran cède et accepte. Là-bas, il découvre un tout nouvel environnement. La foule, le bruit, l'odeur, la cuisine, la valeur de l'argent : le choc est tel qu'il tombe malade. Erik, qui doit poursuivre le circuit touristique, est contraint de le confier à son ami indien Yogi à Delhi. Très vite, Göran se lie d'amitié avec ce dernier, et décide de prolonger son séjour. Chose commune en Inde, Yogi lui propose de se rendre dans un institut pour se faire faire un soin des mains. L'institut étant sur le point de fermer, Yogi prétend que son ami est une personnalité importante du journalisme culturel suédois. Göran tombe immédiatement sous le charme de la manucure. Elle s'appelle Preeti, et est mariée à un puissant industriel ce qui n'empêche pas Göran de chercher à la séduire. Il frime en prétendant être venu interviewer l'un des plus grands acteurs de Bollywood, Shah Rukh Khan. Et cela fonctionne : ils se revoient plusieurs fois, s'amourachent l'un de l'autre. Göran, jusque-là hébergé chez Yogi, décide de prendre un appartement à Delhi et de se réinventer en correspondant freelance. Ainsi se retrouve-t-il sur la piste de l'exploitation d'enfants dans des filatures qui travaillent pour de grands distributeurs. Au cours de ses recherches, Göran découvre que l'un des plus gros clients de la filature n'est autre que l'une des entreprises appartenant à l'époux de Preeti. Fort de son nouvel état d'esprit, Göran acquiert une conscience sociale et politique. Transformé par son expérience en Inde, Göran est désormais un homme qui croit à nouveau en l'amour, en l'amitié, et en lui-même.

03/2014

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Littérature étrangère

Ils ne savent pas ce qu'ils font

Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli Baltimore, 2014. Le laboratoire de recherches en neurosciences du professeur Joe Cheyefski est saccagé par des défenseurs de la cause animale. Peu après, Joe apprend que les menaces qui pèsent sur lui et sur sa famille sont liées au fils qu'il a eu avec sa première épouse, devenu militant extrémiste, qu'il n'a pas revu depuis qu'il a quitté la Finlande deux décennies plus tôt en abandonnant femme et enfant. Joe s'inquiète également pour sa fille, Rebecca. Une grande entreprise l'a choisie pour être son porte-étendard au lycée : en échange de vêtements, de maquillage et d'accessoires, Rebecca doit promouvoir les produits de cette compagnie auprès de ses camarades, notamment une drogue contre l'anxiété sociale, Altius. Elle se voit aussi remettre un engin hyperconnecté relié directement à ses neurones, l'iAm, qui capte toutes ses données 24 h/24 et oriente ses choix, ses goûts, ses activités. Joe découvre bientôt que la multinationale qui se trouve derrière tout ça a infiltré différents secteurs de la société, et que ses propres recherches ne sont peut-être pas pour rien dans son malheur. Jussi Valtonen livre un roman d'une ampleur magistrale, à la croisée de la Pastorale américaine de Philip Roth et du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Il y aborde avec audace et ingéniosité quelques grandes questions de notre temps : la perte de repères dans une société hyperconnectée et impersonnelle, les écueils du consumérisme, les problèmes éthiques posés par la recherche scientifique. La dimension dystopique du récit, qui confine pourtant au réalisme, la qualité de l'écriture et la profondeur psychologique des personnages en font un grand roman contemporain qui tend un miroir terrifiant à ses lecteurs. Prix Finlandia 2014 Né en 1974, Jussi Valtonen est un écrivain et psychologue finlandais. Après avoir étudié la neuropsychologie aux Etats-Unis et vécu en Grande-Bretagne, il a travaillé comme journaliste scientifique pour différentes revues. Il est l'auteur de trois romans et d'un recueil de nouvelles. Ils ne savent pas ce qu'ils font, son premier livre publié en France, meilleure vente de l'année 2014 en Finlande et traduit dans une dizaine de pays, s'est vu décerner le prestigieux Prix Finlandia.

01/2017

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Philosophie du droit

Le droit saisi par l'art. Regards de juristes sur des oeuvres d'art

Un regard neuf sur le droit à travers 32 oeuvres d'art majeures. Et si notre formation juridique influençait nos émotions artistiques ? L'art peut, sans doute, interpeller de manière spécifique le coeur comme l'esprit du juriste. Chacun des contributeurs à l'ouvrage a choisi librement une oeuvre pour nous livrer ses émotions et ses réflexions de juriste, les partager avec le lecteur afin de mieux éveiller les siennes, favorisant un dialogue trop rare entre art et droit... Une reproduction de chaque oeuvre d'art illustre les propos des auteurs afin de favoriser cet échange. Table des matières Avant-propos, par Rémy Cabrillac Le Contrat de mariage de Mariano Alonso-Perez, par Christophe Blanchard / Droit civil / Régimes matrimoniaux Le Juriste de Giuseppe Arcimboldo : par Claire Bouglé-Le Roux / Culture juridique / Justice De Bach de Carl Seffner à Gould de Ruth Abernethy : par Yves Mayaud / Méthodologie / Raisonnement juridique Graffiti is a crime de Banksy : par Jean-Baptiste Seube / Droit pénal / Propriété intellectuelle La Nature se dévoilant d'Ernest Barrias : par Bénédicte Fauvarque-Cosson / Philosophie juridique / Nouvelles technologies Le Soir sur les terrasses (Maroc) de Jean-Joseph Benjamin-Constant : par Elise Charpentier et Simonne Pichette / Libertés fondamentales / Egalité homme-femme La Justice de l'empereur Otton III de Thierry Bouts : par Laurent Pfister / Histoire du droit / Droit à un procès équitable Le Sacrifice d'Isaac du Caravage : par François Ost / Philosophie du droit / Tiers La Nona Ora de Maurizio Cattelan : par Agnès Robin / Droit d'auteur / Liberté d'expression Statue équestre du Maréchal Lyautey de François-Victor Cogné : par Fouzzi Rehrousse / Droit comparé / Histoire du droit L'Origine du Monde de Gustave Courbet : par Valérie Malabat / Liberté d'expression / Nudité Homme-requin de Sossa Dede : par Christine Ferrari-Breeur / Droit international public / Restitution des prises de guerre Etude d'un noeud de ruban d'Edgar Degas : par Patricia Partyka / Droit de la propriété intellectuelle / Ouvre de l'esprit David de Donatello : par Anthony Crestini / Droit constitutionnel / Histoire du droit La Fée électricité de Raoul Dufy : par Charles-Edouard Bucher / Nouvelles technologies / Droit des biens Cheval sortant de l'écurie de Théodore Géricault : par Marine Ranouil / Enseignement juridique / Méthodologie Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa d'Antoine-Jean Gros : par Emmanuel Terrier / Droit de la santé / Gouvernance Sous la vague au large de Kanagawa d'Hokusai : par Blanche Sousi-Roubi / Nouvelles technologies / Droit de la propriété intellectuelle Dans l'arbre d'Alexandre Hollan : par Xavier Thunis / Droit des biens / Droit de l'environnement Jaune-Rouge-Bleu de Wassily Kandinsky : par Marie-Sophie Bondon / Justice / Déontologie Le Prêteur et sa Femme de Quentin Metsys : par Michel Vivant / Philosophie du droit / Droit de la propriété intellectuelle Deux femmes courant sur la plage de Pablo Picasso : par Camille Broyelle / Liberté d'expression / Nudité La Cueillette des pois de Camille Pissarro : par Laurence Mauger-Vielpeau / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art Les Vertus cardinales et théologales de Raphaël : par Barbara Pozzo-Stanza / Introduction au droit / Sources du droit Le Boeuf écorché de Rembrandt : par Thierry Vignal / Statut de l'animal / Philosophie du droit Loth et ses filles de Pierre-Paul Rubens : par Laurent Saenko et Hervé Temime / Droit pénal / Inceste Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo : par Gérard Sousi / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art La Ronde des prisonniers de Vincent Van Gogh : par Rémy Cabrillac / Droit pénitentiaire / Histoire du droit La Femme à la balance de Johannes Vermeer : par Pauline Marcou / Droit des personnes / Liberté de conscience L'Intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l'Horloge du Parc de Joseph Vernet : par Charlotte Broussy / Droit maritime / Dignité de la personne humaine Grande coiffe en plumes : par Marie Malaurie-Vignal / Droit de la propriété intellectuelle / Appropriation culturelle Agnus Dei de Francisco de Zurbarán : par Yolanda Bergel Sainz de Baranda / Bien culturel / Droit international public Index des notions juridiques Table des illustrations

10/2023

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Poésie

Le Galaté au Bois. Edition bilingue français-italien

- Andrea Zanzotto : " Le Galaté au bois " (Il Galateo in bosco) Le titre, pour partie néologistique en français, emprunte au célèbre traité des règles de savoir-vivre de Monsignor Della casa, intitulé en italien Galateo, oppose culture (les règles sociales) et nature (bois touffu). Il s'agit du premier volet (1978) de la trilogie de la maturité du poète que le plus grand critique italien du siècle dernier, Gianfranco Contini a tenu à présenter. C'est aussi le seul recueil de cet ambitieux projet poétique à ne pas être aujourd'hui disponible en français. Les deux autres pans dudit triptyque, " Idiome " (1983) et " Phosphène "s (1986), sont tous deux présents en librairie. L'ouvrage prend pour thème un lieu défini, celui de la forêt du Montello situé au sud du bourg où le poète est né. Cette région s'avère particulièrement riche en sédiments historiques, échos, réseaux et figures. Là se dressent, par exemple, les ruines d'une grande abbaye où vécu Monsignor Della Casa, dans ces mêmes parages évolua la poétesse de la Renaissance Gaspara Stampa. Ce fut aussi un champ de bataille durant la première guerre mondiale et, de tout temps, un refuge pour les marginaux. Ces éléments, ici rapidement évoqués à titre indicatif, campent un sud et son histoire érodée reconduite à ses bribes surnageant dans l'histoire locale sous forme de fourmillantes historiettes, citations mémorables, épiphanies diverses. Cet enchevêtrement de temporalités dissemblables détermine un mélange stylistique familier aux lecteurs italiens : celui d'un plurilinguisme dont le Dante de la " Divine Comédie " est l'épigone. Autrement dit, la rencontre de styles diversifiés appartenant à des âges différents, tous dûment déhiérarchises dans une promiscuité généralisée mêlant mémoire littéraire, onomatopées, oralité : du sublime au trivial. Cet encyclopédisme langagier se révèle comme le juste rendu stylistique d'une histoire s'offrant tout à tour comme enfouissement et surrection, survivance et oubli, dont la faille périadriatique traversant de part en part la géographie concernée est aussi une métaphore seyante. Une syntaxe inattendue en résulte dans laquelle l'articulation est dévolue non au mot mais, le plus souvent, à des séquences verbales hétérogènes : accidenté, seul leurs heurts, chevauchements, juxtapositions, télescopages assoit le sens. L'histoire littéraire s'en trouve remaniée d'autant : paradoxalement, des styles distincts appartenant à des ères différentes finissent par y tenir un seul et même discours. Les styles mis en oeuvre sont ainsi arrachés à leur historicité pour vérifier la circulation du symbolique qu'ils viennent vérifier par-delà toute prétendue clôture : de langues en langages irréductibles. D'un italien d'une littérarité soutenue à un dialecte simplement parlé, par exemple. La critique italienne y a vu non seulement l'oeuvre maîtresse du poète de Vénétie mais également le chef-d'oeuvre le plus original de la poésie cisalpine du XXe siècle, qui en compte pourtant beaucoup d'autres. Au-delà, on peut tenir pareil recueil pour " généalogique " (dans une acception non nietzschéenne du terme) dans la mesure où prenant conscience du caractère suranné d'une tradition, l'européenne à travers l'italienne, ce recueil opère, idéalement et réellement, une synthèse de toutes les traditions précédentes, un peu comme Rabelais en son temps vis-à-vis de la tradition médiévale, et, cela, rien que pour donner un futur au genre poétique. Au reste, sa temporalité n'est-elle celle d'un futur antérieur (titre d'un célèbre poème de " Phosphènes " : " Futurs simples - ou antérieurs ") ? (Philippe Di Meo)

03/2023

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Poésie

Abrupte fable

Du surréalisme sous l'occupation allemande à l'aventure expérimentale de Cobra initiée en 1948, Christian Dotremont a traversé son temps en poète qui s'émerveille et s'inquiète à chaque fois du mystère consistant à "? aller et venir ainsi dans la réalité? ". Ses incessantes allées et venues, dont témoigne l'anthologie Ancienne éternité qu'il avait ébauchée sans pouvoir l'achever, le menèrent de Tervuren en Belgique, où il est né, à Zandvoort et à Bruxelles, à Paris et à Copenhague, jusqu'aux confins de la Finlande, dans les villages reculés d'Inari, d'Ivalo, de Sevettijärvi. Au sortir des pensionnats jésuites où il avait reçu son éducation, qui avaient été pour lui des bagnes, il se mit à écrire des vers inspirés par la poésie d'André Breton et de Paul Eluard. Mais surtout, il vouait une admiration fervente à Arthur Rimbaud, dont les poèmes l'accompagneront toujours, même si l'"? ancienne éternité? " qu'il invoque tient plus d'une éternité perdue que d'une éternité retrouvée. Dans un de ses premiers poèmes, il s'adressait d'ailleurs à tous les poètes de seize ans qui vivent et écrivent dans l'obscurité? : "? La poésie est votre forêt, votre chaumière, votre capitale. ? " La poésie fut en effet, pour Christian Dotremont, tout au long de sa trajectoire, un lieu où à la fois on se perd et on se retrouve ? ; un lieu par-delà les oppositions entre étrange au familier, vie et mort, visible et invisible, présence et absence. Ce sont des figures féminines entrevues dans ses rêveries qui l'initièrent d'abord à ces paradoxes, telle Oleossoonne, son "? soleil d'obscurité? ", ou la Reine des murs, personnage qu'il invente pour revoir "? le petit peu d'invisible qui reste ? " de son amour incandescent pour la poétesse Régine Raufast. Après la guerre, une rupture a lieu cependant avec le surréalisme moribond. Sa volonté d'explorer les étendues du rêve se double d'une volonté d'explorer les territoires de la réalité. La découverte des contrées lapones, qui apparaissent sous sa plume aussi envoûtantes qu'hostiles, est alors déterminante. Il éprouve là-bas "? la peur salvatrice de heurter du réel ? "? ; à force de froid mordant, de neiges aveuglantes, de nuits qui durent des mois, "? à force de tant de réel et de route ? ", il en vient à une lucidité nouvelle qui ébranle ses anciens repères. Les grandes étendues qu'il contemple brouillent peu à peu la frontière entre le lisible et l'illisible, ce dont il cherche à témoigner dans ses logogrammes, à la croisée de l'écriture et du dessin, comme dans ses poèmes à thèses, disloqués, qu'il détraque moins pour défigurer ses expériences que pour rendre à son évidence énigmatique ce à quoi elles se heurtent. Sur un autre mode, certains fragments de prose poétique racontent aussi les tourments et les émerveillements de ses voyages, en mêlant notations quotidiennes et étincelles d'inconnu. Au contraire de Rimbaud, qui s'était aventuré toujours plus au sud, jusqu'en Abyssinie, Dotremont s'engage quant à lui toujours plus au nord, jusque dans les climats glacés de Laponie. Il fait preuve cependant d'une volonté semblable à celle du poète revenu des enfers, volonté d'affronter et d'étreindre la "? réalité rugueuse ? ". Apprenant à affronter et à aimer l'hiver absolu, il accumule brouillons, poèmes, dessins, pour approcher l'énigme illisible des étendues blanches, et tenter "? de faire un peu de feu pour quelques autres ? ".

05/2022

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Philosophie

CAHIERS DE MEDIOLOGIE N°2 : QU'EST-CE QU'UNE ROUTE

Ouverture : Régis Debray, Rhapsodie pour la route François Dagognet, Route, anti-route et méta-route La route : permanence & paradoxe : Odon Vallet, Le routard et la routine Numa Broc, Géographie : les grandes lignes François-Bernard Huyghe, Cheminement animal, route humaine Daniel Bougnoux, L'état des routes François-Bernard Huyghe, Le médium ambigu Régis Debray, Le risque routier Nanine Charbonnel, Homo Viator ou Les dix métaphores de la marche Odon Vallet, Trois marcheurs : Bouddha, Jésus, Mahomet Pierre Sansot, Chantons les bas-côtés Jacques Lanzmann, L'ampoule, la crampe et le plaisir - Moi, j'aime l'autoroute Les routes : art & métier : François Dagognet - Alain Dupont - Michel Chappat, La chimie de la route. Dialogue du philosophe et de l'entrepreneur (entretien) Andre Guillerme, Chemins, routes, autoroutes - Théorie des routes Catherine Bertho-Lavenir, Lutte de classes et d'influence Alain Gras, Paris-Bangkok-Saigon : carnet de vol Arnaud Sompairac, La route, la nuit Serge Tisseron, Choses vues Thierry Dufrêne, On the road again. Notes sur un thème de l'art américain Les inforoutes : fin de la route ? : Daniel Parrochia, Les routes invisibles Karine Douplitzky, Voyage au bout de la route Pierre Lévy - Alain Finkielkraut, L'impasse ou l'échappée ? (entretien) Isabelle Rieusset, Un milieu conducteur Monique Sicard, Brouillards sur la route Robert Damien - Salvatore Maugeri, Normaliser pour dominerCoda : Régis Debray - Michel Serres, Sortir des réseaux... (entretien) Kiosque : En relisant en revoyant... : Karine Douplitzky, Le multimédiaticien François-Bernard Huyghe, La main (invisible) du futur Daniel Bougnoux, Philosophes, à vos marches ! Serge Tisseron, Le Cri de la soie : la trahison des images Daniel Bougnoux, Neuropolar Karine Douplitzky, Shakkei ou Les routes du virtuel Pierre-Marc de Biasi, Edward Hopper : l'émergence de la route moderne - Un héritage esthétique du IIIe Reich : l'autoroute nazie Frédéric Tachot, Les mots de la typographie. Initiation ouvrière Régis Debray, L'impératif retour aux sources (Image, Icône, Economie de Marie-José Mondzain) Jean Clair, Eloge du visible (Fondements imaginaires de la science, de Jean Clair) Daniel Bougnoux, Ridicule !, une technologie de l'esprit Serge Tisseron, L'«effet Copycat» Pascal Lardellier - Paul Rasse, Au carrefour des inforoutes, le cybercafé...J Lichnérowicz - Arnaud Sompairac, Bonne expo cherche partenaires...Patrice Claude, Une route réservée aux Israéliens...Louise Merzeau, Single Track Road Luiz Martino, Métaphores Jean-Michel Frodon, JLG Airline François Cusset, Déterritorialiser le livre français Louise Merzeau, Mois Off Laurent Roth, De l'assassinat du spectateur par la fée électricité Janique Laudouar, Une autre façon de monter l'escalier Philippe de Bruyn, Réponse à l'hyperscène Luiz Martino, L'objet évité Vincent Tiffon, Instantané médiologique Michel Wolf, Les garagistes de l'informatique Jean-Michel Frodon, Legendre au miroir Régis Debray, Vidéo-sadisme Anthologie.

11/1996

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Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016

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Animaux, nature

Hautes-Vosges. Chemins sauvages

Dans ces montagnes que sont les Hautes-Vosges les saisons rythment la vie des animaux sauvages. Le photographe animalier sans bruit, soigneusement dissimulé a photographié ces instants précieux et uniques. Ce livre est le résultat de plus de trente ans passés dans la nature à observer une faune craintive et fragile. Les images réalisées au fil des saisons témoignent d'une réelle proximité avec les animaux. Elles sont surtout rendues possibles par des années d'observation et des techniques d'affût parfaitement au point. L'ouvrage débute au mois de mars, tout au début du printemps. Alors que les premières fleurs égayent les prairies, le cincle plongeur est déjà en train de construire son nid. Sur les chaumes l'objectif surprend les chamois encore vêtus de leur pelage hivernal tandis que plus bas, sur les prairies, les chevreuils se gavent des premières pousses d'herbe tendre. Au fil des pages, dans leur habit de couleur, les oiseaux occupent une place importante, que ce soit au printemps, en été, en automne ou en hiver. Dans les décombres d'une carrière abandonnée le livre nous fait partager l'intimité d'une famille de renards tandis que dans la hêtraie sapinière l'écureuil, le mystérieux chat forestier et la martre se laissent surprendre par le téléobjectif. Alors que la nuit étend sa couverture sur le bord d'un étang, c'est le castor qui apparaît en surface. Autre nocturne un blaireau nous fait la grâce d'une sortie inhabituellement tôt. Dans les lumières de l'été les pages s'ouvrent sur une rareté de la nature avec des chevreuils albinos et dans les couleurs de l'automne le livre nous conduit auprès des cerfs qui clament leur amour dans une forêt qui retrouve à cette époque son origine sauvage. La saison avançant les images nous ramènent sur les Hautes-Chaumes pour assister au rut des chamois. Décembre voit tomber les premiers flocons de neige et l'hiver s'installe peu à peu. Poussés par la faim les oiseaux sédentaires se rapprochent des maisons et surtout de l'affût du photographe qui enregistre des images sans dérangement. Enfin le livre se termine par des photographies d'animaux dans la neige dont l'hermine dans son costume immaculé.

11/2014

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Poésie

Poèmes

"Gaspara Stampa naît en 1523 à Padoue, Padoue qui depuis 1405 est sous la dépendance de Venise. La mère de Gaspara est vénitienne. Son père Bartolomeo, descendant d'une noble famille milanaise, exerce la profession de joaillier et, à ce titre, est en relations avec ce que la société d'alentour compte de plus distingué. Gaspara a une aînée, Cassandra, et un jeune frère, Baldassare. Le père étant décédé vers 1530, la mère de Gaspara décide de s'installer à Venise. Gaspara, désormais, et jusqu'à sa mort, habitera dans la paroisse Saint-Gervais-Saint-Protais, aujourd'hui San Trovaso. Elle a reçu avec sa sour et son frère une éducation humaniste très complète. Elle est la plus douée, et se fait remarquer par ses talents en poésie et en musique. Elle, et sa sour Cassandra, excellent dans le chant : en s'accompagnant sur le luth, elles récitent les poèmes de Pétrarque, et ceux que composent les amis de leur entourage. Elle est appréciée et recherchée dans les cercles cultivés de Venise, les ridotti, équivalents de nos "salons" de l'époque classique. En 1544 meurt, à moins de vingt ans, son frère Baldassare, qui déjà laissait apparaître d'exceptionnels dons poétiques. Gaspara traverse alors une crise morale, et il semble qu'elle ait songé à entrer en religion. Mais son existence allait prendre un autre cours : c'est dans le ridotto du mécène Domenico Venier qu'elle rencontre, peu avant Noël 1548, le comte Collaltino di Collalto, un seigneur de la région de Trévise, qui lui aussi se piquait de poésie. Aussitôt, sa passion éclate. Mais dès l'année suivante, Collaltino part pour la France, mettant au service du roi Henri II ses talents militaires. A son retour, en 1550, Collaltino emmène Gaspara en son château de San Salvatore ; mais il s'absente à nouveau, et ce thème des "départs" et des "absences" deviendra un leitmotiv obsessionnel des poèmes de Gaspara. Pour tout dire, Gaspara souffre de l'indifférence chronique de son amant. Lorsqu'elle revient à Venise, ses relations avec Collaltino achèvent de se dégrader, pour ensuite définitivement cesser. Gaspara est déjà très atteinte, physiquement et moralement. Pourtant, elle est soutenue par un groupe d'amis fidèles, et elle apprécie, en particulier, la sollicitude du patricien Bartolomeo Zen. En 1551-1552, sa santé se rétablit ; mais elle retombe malade en 1553, s'installe quelque temps à Florence, qui lui offre un climat plus doux. En 1554, de retour à Venise, elle y meurt, après quinze jours de souffrance et de fièvre. Le registre paroissial porte la date du 23 avril. Quant à Collaltino, il se mariera quelques années plus tard. " Paul Bachmann.

11/1991

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Sculpteurs

Wang Keping. Edition bilingue français-anglais

Parmi les artistes chinois expatriés en France et aux Etats-Unis dans les années 1980, le sculpteur Wang Keping se distingue par l'invention d'un langage sculptural singulier aujourd'hui internationalement reconnu. Dans cette monographie qui met à l'honneur les oeuvres monumentales de la maturité, l'historienne d'art Virginie Perdrisot-Cassan analyse ce répertoire de signes au sein duquel l'universalité des motifs rencontre une éblouissante variété de formes, infinies variations autour de la féminité, de l'animalité, du couple, du désir, de la souffrance et de la finitude. Née d'un sensuel mariage entre la nature et le style, la générosité du bois et l'autorité de la main, l'oeuvre de Wang Keping incarne la quête de vérité d'un artiste au destin hors norme. Membre-fondateur du premier groupe d'avant-garde chinois, le "mouvement des Etoiles" , exilé politique, Wang Keping fait le choix à son arrivée en France d'emprunter le chemin ténu d'une radicale essentialisation des formes, dans la lignée de maîtres aussi divers que les artistes, cinéastes et écrivains Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, Brancusi. Le plasticien et activiste Ai Weiwei lui rend un vibrant hommage, témoignant de son admiration pour l'audace de son aîné au moment de l'exposition dissidente des Etoiles en 1979 et célébrant l'autonomie et l'intégrité de la création de celui que l'on surnomme "Le Maître du Bois" . Among Chinese artists who moved to France or the United States in the 1980s, sculptor Wang Keping stands out for his invention of a unique sculptural language, today recognized internationally. In this monograph, which gives pride of place to his mature monumental works, the art historian Virginie Perdrisot-Cassan analyzes this repertory of signs within which the universality of the motifs meets a dazzling variety of shapes, endless variations touching on femininity, animality, couples, desire, suffering, and finitude. Born of a sensual marriage between nature and style, the generosity of wood and the influence of the hand, Wang Keping's work incarnates the quest for truth of an artist with a destiny beyond the norm. A founding member of the first movement of Chinese avant-garde, "the Stars art group" and a political exile, Wang Keping followed the path of a radical essentialization of shapes upon his arrival in France, in the footsteps of masters as diverse as the artists, filmmakers and writers Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, and Brancusi. The artist and activist Ai Weiwei gives him a vibrant tribute, showing his admiration for his elder's audacity at the time of the Stars dissident exhibition in 1979, and celebrating the autonomy and integrity of creations by the man who is known as "The Master of Wood. "

02/2022

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Stratégie d'entreprise

Teoria jocurilor. Arta de a gândi strategic

In?elege?i esen?a teoriei jocurilor (cunoscut? ?i sub numele de teoria comportamentului strategic ?i teoria deciziilor interactive) în doar 50 de minute cu aceast? carte practic? ?i concis?. Teoria jocurilor studiaz? consecin?ele interac?iunii strategice (?i anume negocierea, concuren?a ?i asisten?a reciproc?) între diferi?i "juc?tori", fiecare dintre ei urm?rindu-?i propriile obiective. Demonstreaz? în mod clar interdependen?a dintre firme, ??ri ?i indivizi ?i ne ajut? s? în?elegem rela?iile de putere în cadrul negocierilor, ceea ce îi confer? aplica?ii valoroase în economie, analiza conflictelor ?i procesul decizional. Aceast? carte v? ofer? o introducere la îndemân? în complexitatea interac?iunilor sociale ?i în aplica?iile practice ale teoriei jocurilor într-o serie de domenii. Nu numai c? ve?i înv??a cum s? aplica?i strategiile în interac?iunile cu ceilal?i, dar ve?i aborda ?i o serie de exemple, cum ar fi problema clasic? a dilemei prizonierului, ve?i afla mai multe despre deficien?ele instrumentului, inclusiv despre dificultatea relativ? de a-l aplica în situa?ii din via?a real?, ?i ve?i înv??a despre modele conexe, cum ar fi jocurile de înso?ire ?i jocurile infinite. Despre teoria jocurilor : Originile teoriei jocurilor dateaz? din Rena?tere, când au ap?rut primele analize ale jocurilor de strategie, de?i nu a existat nicio teorie formal? pân? în secolele XIX ?i XX. Aceast? teorie studiaz? interac?iunea social? ?i urm?re?te s? demonstreze c? indivizii, firmele ?i ??rile sunt interdependente. Prin urmare, cel mai benefic pas pentru toate p?r?ile implicate este g?sirea unui echilibru care s? convin? tuturor p?r?ilor. De?i cooperarea poate c? nu este cel mai u?or lucru din lume, cel mai bun mod de a face fa?? nevoii de cooperare este de a o în?elege ?i nu de a o combate. In aceast? carte, ve?i descoperi cum v? poate ajuta teoria jocurilor, ve?i înv??a cum s? o aplica?i în diferite domenii ?i ve?i folosi rezultatele pentru a elabora o strategie adecvat?. O explica?ie clar? a avantajelor ?i a posibilelor dezavantaje ale metodei, o discu?ie a unui studiu de caz practic ?i o introducere în modelele conexe v? ofer? instrumentele de care ave?i nevoie pentru a v? adapta abordarea la situa?ia dumneavoastr?.

01/2023

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Littérature étrangère

Un été sans les hommes

Lorsque, après trente ans de mariage, Boris prononce le tant redouté mot pause, Mia, poétesse en mal de reconnaissance, bascule dans la folie, le temps d’une fulgurante “bouffée délirante” qui lui vaut un torpide séjour en hôpital psychiatrique. Car cette pause recouvre une réalité douloureuse : elle s’incarne en la personne d’une jeune et fraîche neuroscientifique à la poitrine éloquente, collègue de Boris devenue sa maîtresse. Privée de la maîtrise des événements puisqu’elle subit l’infidélité de son mari et sa volonté de “faire une pause”, le coeur à vif, d’autant plus accablée que l’harmonie et l’amour avaient toujours régné dans leur couple, et incapable de rester un instant de plus dans un appartement imprégné de leur vie à deux, Mia quitte New York pour aller passer l’été dans son village natal du Minnesota profond, à deux pas de la maison de retraite où vit sa mère depuis la mort du père. Mia rejoint donc Bonden comme on part en convalescence. Cette coupure est l’occasion pour elle, au-delà du simple fait de s’éloigner de l’épicentre du tremblement de terre qui a ravagé sa vie, de se retrouver avec elle-même, de prendre le temps de la réflexion et, chose inattendue, d’aller de découverte en découverte. Ainsi fait-elle la connaissance de sa voisine, Lola, jeune mère de deux enfants fréquemment délaissée par un mari colérique et pour le moins instable, et lie avec elle une amitié sincère, née d’une solidarité féminine tacite et qui représente pour toutes deux autant d’occasions de dépasser leur peine, de rire et de se libérer. Un deuxième cercle féminin se dessine autour de Mia et des sept adolescentes inscrites à l’atelier de poésie qu’elle a accepté d’animer pendant l’été. Au fil des séances, ces jeunes filles, peu coutumières de l’exercice poétique et davantage préoccupées par les garçons, à l’heure des premiers émois amoureux, se mettent à jouer le jeu des mots et se livrent peu à peu, laissant entrevoir les classiques questionnements, conflits et rivalités de l’adolescence. Emue par ce qui ressemble fort à une persécution de l’une des filles du groupe par les six autres, Mia va tenter une forme de médiation par l’écrit, autour d’un jeu de rôles et d’écriture qui mènera chacune à repenser son attitude, sa place, et à s’interroger sur l’identité et l’altérité. A l’autre bout du fil de l’existence, Mia gravite dans la sphère du pétillant quintette d’octogénaires qui a pris ses quartiers à la maison de retraite de Bonden et dont fait bien entendu partie sa mère. Bien que menacées, comme toute personne âgée qui se respecte, par les chutes et l’Alzheimer, ces joyeuses veuves ont en commun une force de caractère qui les démarque des autres. Elles ont un regard différent sur la vie, elles sont libres, rayonnantes, savourent chaque instant et ont appris à vivre heureuses sans leur mari. Mia se régale de leurs histoires, resserre les liens avec sa mère et devient la confidente de la plus espiègle des cinq, Abigail, qui ira jusqu’à lui confier ses plus grands secrets. A un tournant de son existence, à la croisée des chemins, en observatrice attentive de tous les âges de la vie, Mia, nourrie de poésie et de philosophie, interroge son parcours de femme, pose un regard tantôt amusé tantôt amer sur son passé et se livre à une véritable introspection. Grâce à cette parenthèse féminine et féministe, Mia s’ouvre à une nouvelle vision des choses et se découvre. Un moment d’intimité avec ces femmes, articulé autour d’une réflexion dont l’érudition nourrit le plaisir que prendront toutes les générations à la lecture de ce roman solaire.

05/2011

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 2

Au sommaire de cette édition figurent toutes les nouvelles connues à ce jour, dans l'ordre de leur rédaction ou de leur première publication. Ce corpus est complété par l'unique roman de Zweig publié de son vivant, Impatience du cour - célèbre en France sous le titre La Pitié dangereuse - et par ses deux romans inachevés, Ivresse de la métamorphose et Clarissa, qui révèlent un Zweig s'essayant à une écriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des conséquences morales de la Grande Guerre. À ces fictions s'ajoutent deux ouvrages de nature également narrative, sinon fictionnelle : d'une part les miniatures historiques réunies (en plusieurs étapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l'humanité ; de l'autre, Le Monde d'hier, témoignage personnel sur la première moitié du XXe siècle, somme autobiographique qui se présente comme la nécrologie d'une Europe disparue ou en train de disparaître, celle qui fut le cadre de l'existence de Zweig et d'une bonne part de ses fictions. La popularité planétaire de l'ouvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur ce «monde d'hier». Les événements de sa vie personnelle coïncident avec les dates charnières d'un siècle tristement mémorable ; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en témoin à la Première Guerre mondiale, ses livres sont jetés sur les bûchers dès 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la déportation ni l'extermination, mais dans l'exil, l'existence persécutée des juifs d'Europe. Son ouvre projette sur ce monde stupéfiant de nouveauté l'effarement de l'enfant d'un univers disparu. Il reste jusqu'à la fin le citoyen nostalgique de l'Empire austro-hongrois : bien élevé, affable, attentif aux formes, écrivant tout d'une plume appliquée, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la mémoire d'un monde magnifié par la catastrophe de celui qui l'a brutalement aboli et supplanté. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant. Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions, il résiste aux ruptures, aux dépassements, à la négativité - mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres. Il eut trop de succès pour n'être pas critiqué. Son excès de notoriété s'accompagne parfois d'un déni de grandeur. Il n'est pas facile d'être le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch. Mais, quelque jugement que l'on porte sur elle, son ouvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu'ailleurs s'y révèle son être libéré du regard d'autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu'un auteur à succès passerait à côté d'un phénomène unique, auquel cette édition voudrait.

04/2013