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Lévis Kalombo

Extraits

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Critique littéraire

Partis pris. Littérature, esthétique, politique

Cet ouvrage embrasse les multiples aspects de l'oeuvre de Marc Fumaroli et permet d'en apprécier toute la force et l'originalité. Critique littéraire, critique d'art, observateur de la vie publique, Fumaroli se montre ici tour à tour admiratif, mordant, léger ou solennel, attaché avant toute chose à un libre exercice de l'intelligence dans tous ses domaines de prédilection. Le grand lecteur qu'il est nous entraîne dans une traversée éblouissante de la littérature classique, de ses racines antiques à la période contemporaine. Ces exercices d'admiration témoignent de ce que toute littérature a vocation à nous offrir : une forme de bonheur et d'accomplissement personnel. S'il s'intéresse aux auteurs de son temps, Marc Fumaroli ne cache pas sa nostalgie du Grand Siècle, ni l'attrait qu'exerce sur lui le temps des Lumières, deux époques majeures façonnées par les génies conjugués de la grandeur, de l'imagination et de la sensibilité. Fumaroli inscrit sa vision de la création littéraire dans le sillage de ceux qui sont restés ses maîtres et inspirateurs : La Fontaine, Voltaire et Chateaubriand. C'est à cette aune qu'il apprécie l'oeuvre de contemporains estimés comme Jean d'Ormesson, Claude Lévi-Strauss ou René Girard. La seconde partie de ce volume rassemble ses différentes interventions dans le débat public. Le polémiste plaide avec vigueur pour la sauvegarde des humanités face à l'excès des spécialités. Il rappelle l'enjeu fondamental de toute politique éducative : d'abord former des êtres libres. Il affirme ses préférences esthétiques et se livre à une critique décapante des dérives de l'art contemporain comme de l'emprise idéologique de l'"Etat culturel". Autant de partis pris qui sont chez Marc Fumaroli la marque d'un intellectuel et esthète passionné et exigeant, porté par une éclatante indépendance d'esprit.

01/2019

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Ethnologie

La vie en double. Ethnologie, voyage, écriture

À travers l’itinéraire singulier de son auteur, cette autobiographie intellectuelle, qui débute à la fin des années 50, à l’époque de la guerre d’Algérie et se poursuit jusqu’à nos jours, étudie le mouvement irrésistible qui fit passer toute une génération de l’ère de la colonisation à celle de la globalisation. C’est la réflexion d’un ethnologue qui, s’interrogeant sur lui-même et sur les autres, essaie de justifier et de prolonger l’affirmation de Lévi-Strauss selon laquelle l’ethnologie est, au même titre que la musique ou les mathématiques, l’une des rares activités humaines qui réponde à une vocation.C’est aussi une réflexion sur l’acte d’écriture, présenté comme indissociable de l’activité d’ethnologue mais ne s’y réduisant pas, de même qu’il ne se réduit à aucun des genres qui y recourent.Cet ouvrage fait le bilan d’un demi-siècle de recherche, réaffirmant la nécessité d’une anthropologie critique, l’importance de l’écriture pour créer de nouvelles formes de narrativité et tenter ainsi d’échapper au nouveau « cauchemar mythique » qui nous guette si nous nous laissons séduire par les sirènes du global et des médias, l’idéologie du présent et de la transparence.L’ethnologue, ici, raconte donc à grands traits certains épisodes de sa vie intellectuelle. À ses yeux, l’essentiel tient dans trois nécessités étroitement complémentaires : celles de ne pas renoncer à la pensée du temps, de ne pas ignorer la relation et d’écrire pour être lu.Marc Augé est l’auteur en collection Manuels/Payot de Pour une anthropologie de la mobilité et en collection Petite Bibliothèque Rivages, de L’Impossible voyage (PBR nº214), Les Formes de l’oubli (PBR nº333), La Communauté illusoire (PBR nº 669) et Éloge de la bicyclette (PBR nº685)

03/2011

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Ouvrages généraux

Avec Marcel Detienne

Ce livre n'est pas une biographie scientifique de Marcel Detienne (1935-2019) — enfin, il l'est sans l'être vraiment. Ce n'est pas non plus l'éloge du fils brillant et tumultueux de Jean-Pierre Vernant ou d'un des hellénistes, philologues et anthropologues de la Grèce ancienne les plus reconnus dans le monde. Il faudrait ajouter Claude Lévi-Strauss, Michel de Certeau et Georges Dumézil. Son ami Philippe Sollers, aussi. Le havre de paix qu'il avait trouvé à l'Ecole pratique des hautes études, à Paris, venant de sa Belgique problématique. L'ostracisme qu'il a connu, enfin, des rives italiennes à celles des Etats-Unis. Tout ceci fait de lui un sujet infiniment incertain. Il s'agit plutôt d'un essai subjectif, écrit à partir de nombreuses archives inédites, suivi d'une annexe de lettres. Il s'agit surtout de sonder un homme au plus profond, la manière dont un être se laisse marginaliser, pour aller au bout de lui-même. Ce livre est le fruit d'une visite que l'auteur a rendue à Detienne, quelques semaines avant sa mort, et d'une volonté de l'écrire après l'avoir vu. Vincent Genin a voulu rester un moment avec Marcel. Lire son oeuvre, celle du structuraliste au coeur de la Grèce, du camarade des dieux (Dionysos, Apollon), de l'intellectuel qui doute, puis l'enfant de la guerre inquiet devant une Grèce étant la valeur-or des nationalismes. Tentative de cerner un être, ses moteurs, ses errances, sans doute. Une autre manière d'envisager l'histoire des sciences humaines ? Peut-être. Une plongée en apnée dans la tête, la main et l'oeil de Marcel Detienne, certainement.

04/2021

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Derrida

Donner le temps. Tome 2

" Donner, est-ce possible ? ". C'est la question que pose Jacques Derrida dans Donner le temps. 1. La fausse monnaie (1991). Un don ne peut jamais s'annoncer comme tel. Dès lors qu'il engage dans le cercle de l'échange économique et de la dette, le don semble s'annuler dans l'équivalence symbolique qui l'aura toujours réduit à l'objet d'un calcul, d'une ruse qui prétend donner généreusement mais non sans attendre quelque récompense en retour. Un don, s'il y en a, ne peut jamais se faire présent, c'est-à-dire qu'il ne peut jamais se présenter ni pour le donataire ni pour le donateur. Pour donner - si une telle chose est possible - il faudrait, peut-être, renoncer au présent. Indiqué comme un premier tome, Donner le temps en promettait clairement un second à venir. Le présent volume fournit les éléments de cette pièce manquante en donnant à lire les neuf dernières séances du séminaire donné par Jacques Derrida à l'Ecole normale supérieure en 1978-1979 sous le titre "Donner - le temps". Après être passé par des lectures de Baudelaire, Mauss, Benveniste, Lévi-Strauss et Lacan, Jacques Derrida tourne son attention vers la présence subtile mais décisive du don chez Heidegger, lisant des textes qui sont parmi les plus riches et les plus énigmatiques de son corpus, dont L'Origine de l'oeuvre d'art, La Chose, Etre et Temps et, surtout, Temps et Etre. Suivant la trace de l'expression allemande "es gibt" ("il y a", plus littéralement "ça donne") dans la pensée heideggérienne, Derrida donne à penser quelque "chose" qui n'est pas (une chose) mais qu'il y a, ainsi qu'un donner encore plus originaire que le temps et l'être.

04/2021

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Lycée

Nuit et brouillard. Suivi d'un dossier HLP Tle et d'un cahier Lecture cursive Français 1re

Le texte écrit par Jean Cayrol pour le célèbre film d'Alain Resnais, Nuit et Brouillard. Accompagné d'un groupement de textes littéraires et philosophiques sur l'expérience concentrationnaire. Dans une édition spécialement conçue pour les élèves ayant choisi la spécialité HLP en Tle. Le texte A la demande d'Alain Resnais, l'écrivain Jean Cayrol (1911-2005), résistant et ancien déporté, rédige pour le film Nuit et brouillard un texte court et percutant, lu en voix off. Sans jamais céder à l'émotion, Cayrol décrit de manière implacable l'horreur des camps et la violence du IIIe Reich, pour mieux appeler à la vigilance face au risque de résurgence de la " peste concentrationnaire " . Le parcours " Ecrire et représenter la violence des camps " En complément de l'oeuvre, un groupement problématisé et illustré qui, de Charlotte Delbo à Hannah Arendt, en passant par Primo Levi ou Art Spiegelman, permet d'aborder, à travers la question de l'expérience concentrationnaire, la problématique " Histoire et violence " au programme de la spécialité HLP en Terminale. Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen : - un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte : - un accompagnement pour lire l'ensemble du texte - des " points d'étape " pour analyser l'articulation entre le texte et le film - dans le dossier qui suit le texte : - des fiches de synthèse sur l'oeuvre et le parcours - un sujet guidé d'HLP pour l'écrit du bac - une préparation au Grand Oral du bac Le guide pédagogique en ligne Dans le guide pédagogique, téléchargeable sur www. editions-hatier. fr (Lien -> http : //www. editions-hatier. fr/), l'enseignant trouvera tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte et des lectures d'images.

04/2024

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Costa-Rica

Costa Rica. 9e édition

Lonely Planet : un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir le Costa Rica Un guide tout en couleurs avec des photos illustrant les sites les plus spectaculaires et les curiosités de chaque région : les tortues des Caraïbes, la forêt de nuages de Monteverde, la péninsule de Nicoya, le volcan Arenal... Paysages et biodiversité séduiront les passionnés d'aventure, les biologistes en herbe, les surfeurs et tous ceux que les merveilles de la nature enthousiasment. Une sélection très pratique d'itinéraires pour découvrir le pays selon ses envies, quel que soit le temps ou le budget disponible. Une couverture approfondie de la riche vie sauvage et des beautés naturelles du Costa Rica. Un chapitre entièrement consacré aux activités en plein air : randonnées, observation de la faune, surf, kayak, plongée, snorkeling, circuits dans la canopée, rafting, tyrolienne... Des cartes précises et une couverture approfondie des moyens de transport pour se repérer plus facilement et être autonome dans ses déplacements. Un chapitre très complet et pratique pour organiser un voyage en famille au Costa Rica. Une couverture élargie des options de logement et de restauration dans le pays. Un focus sur la cuisine costaricaine.

04/2022

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Spécialités médicales

Oeuvres complètes. Tome 2

Ce second volume des oeuvres complètes d'Arthur Tatossian (1929-1995) contient des textes parus entre 1970 et 1978, textes qui correspondent a sa prise de fonction comme Chef de Service de Psychiatrie a l'Hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, service nouvellement créé et qu'il a organisé selon ses conceptions novatrices. Au fil des chapitres, le lecteur voit se déployer le large spectre de compétences nécessaires clans la clinique appliquée a la psychiatre et l'intérêt, pour l'appréciation du vécu du patient, de la Phénoménologie. Les travaux d'A. Tatossian montrent qu'un psychiatre doit être à la lois clinicien et chercheur et ce sont justement ces qualités-là de l'auteur ainsi que son aptitude à transmette à la fois la méthodologie et les connaissances qui ont contribué a sa réputation et en ont fait une figure incontournable de la psychiatrie contemporaine et en particulier de la Phénoménologie, inspirée essentiellement par Husserl, Heidegger, Binswanger, Tellenbach. Les thèmes abordés ici sont toujours d'actualité et conduisent a s'interroger sur l'origine de la pathologie et sur la thérapeutique la plus adaptée par exemple au cours de la toxicomanie ou lors de pathologies rares et peu connues - comme par exemple le syndrome de Kleine-Levin et les algies faciales - ou plus connues comme la dépression, le vieillissement clans la maladie mentale, la cancérophobie, le transsexualisme, le vagabondage.... L'antipsychiatrie est aussi abordée. D'autres travaux portent sur la classification en psychiatrie, sur la communication avec les malades mentaux et aussi entre professionnels par exemple entre médecins psychiatres et médecins non psychiatres. Les publications datant d'après 1968, la notion de l’autonomie sociétale du patient apparaît.. Dans tous ses travaux, l'auteur insiste sur l'importance de cet aspect sociétal qui influence toujours les manifestations pathologiques observées. La psychiatrie phénoménologique est ici pleinement développée. L'auteur a inséré l'approche phénoménologique a la clinique, démontrant que c'est la seule position qui permet au psychiatre, et au clinicien en général, de comprendre le vécu du patient et d'adapter la thérapeutique aux possibilités de ce dernier.

07/2019

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Religion

Les 15 cantiques des montées. Des psaumes pour nos chemins d'église

Ce livre, qui est un commentaire des 15 Psaumes graduels – psaumes de pèlerinage vers Jérusalem – s'inscrit dans la suite de mes livres sur la liturgie, notamment La saveur des Psaumes, où l'exégèse, la spiritualité et la vie ecclésiale se conjuguent pour faire goûter ces prières anciennes et nouvelles. Les Psaumes graduels chantent, recherchent et goûtent la paix, même dans des situations difficiles ou conflictuelles. Certains sont de vrais petits joyaux, comme celui qui chante Jérusalem, Cité de la paix (121) ou celui qui montre un enfant tout confiant dans les bras de sa mère. Les yeux levés vers le ciel (130), l'image de l'oiseau qui se libère du filet (123), la grâce des enfants et les joies de la famille (126 et 127) sont délicatement évoqués dans une progressive montée vers le Temple où est donnée la paix (133) et où l'on est doux de vivre ensemble entre frères (132). Ces chants avancent, avec des hauts et des bas, passant de situations de détresses à des expériences de paix divine, du 119e au 133e : 15 psaumes qui nous font monter ensemble vers la Maison du Seigneur, où l'on veille jour et nuit. 15 chants, comme trois fois la Loi (les 5 livres du Pentateuque), inscrite dans le concret de nos vies ; 15 psaumes, comme la dîme des 150 Psaumes du livre des Louanges. 15 psaumes pour la paix et l'unité, pour entraîner les chercheurs de Dieu à la suite du Christ dans son élan vers le Père infiniment bon Suite à l'Exhortation apostolique du pape François sur La Joie de l'amour (Amoris laetitia), je voulais écrire en effet pour mon diocèse de Toulouse un commentaire sur le chapelet de psaumes que l'on appelle " graduels ", chants qui rythmaient la route des Juifs vers Jérusalem pour les trois pèlerinages annuels et qui marquaient aussi l'arrivée dans la Ville sainte (Ps 119 à 133). J'ai pensé qu'ils pouvaient aussi donner du jour et de la joie à notre marche diocésaine à la suite du Christ, pour entraîner vers Dieu " les hommes qu'il aime ", comme chantent les anges aux bergers la nuit de Noël.

12/2020

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Beaux arts

Dante Gabriel Rossetti

Fils d'un carbonaro italien réfugié en Angleterre, Dante Gabriel Rossetti étudie la peinture à la Royal Academy de Londres lorsqu'il rencontre ceux qui, avec lui, vont former la Confrérie préraphaélite : William Holman Hunt et John Everett Millais. Grâce à Coventry Patmore, ces "jeunes gens en colère", en rébellion contre les valeurs établies, reçoivent le soutien inattendu de John Ruskin qui, à trente-deux ans, est déjà le plus grand critique d'art de son époque. Au fil des ans, le groupe ne cessera de se renouveler, accueillant de nouveaux membres (Edward Burne-Jones, William Morris), des sympathisants (Swinburne, Meredith, Whistler), suscitant des admirations (Lewis Carroll, Oscar Wilde). Au centre de ce groupe dont il est le "patron" incontesté, Rossetti apparaît comme un être tourmenté, animé par une fièvre créatrice intense et fasciné par la mort. Le pur amour qui l'unit à sa compagne, Elizabeth Siddal, ne l'empêche pas de goûter à des passions plus chamelles : avec Fanny Cornforth et Jane Morris, ses modèles ; mais aussi avec les prostituées de l'East End. Lorsqu'il se résout à épouser "Lizzie " Siddal, il est déjà trop tard. Minée par les soucis matériels du couple, rongée par la tuberculose, l'alcool et le laudanum, la jeune femme se suicide. Rossetti ne se remettra jamais de ce suicide dont il s'attribue la responsabilité. Les excès de toutes sortes ruinent sa santé. En 1870, la publication de ses poèmes lui vaut les plus vifs éloges, en même temps que les attaques féroces d'un establishment victorien qui lui reproche sa vie scandaleuse. Mais son déclin a déjà commencé. Lorsqu'il meurt, à cinquante-quatre ans, en pleine gloire, il n'est plus qu'une ombre à qui le chloral apporte un bref réconfort. Sa vie durant, il n'aura cessé d'osciller entre les tentations les plus extrêmes : le goût de l'absolu et l'attrait des bas-fonds, l'amour platonique et la déchéance sexuelle, le culte de l'amitié et la solitude la plus hautaine. Un siècle après sa mort, les troublants visages de femmes qu'il peignait et les transports mystiques qu'il confiait à l'écriture n'ont rien perdu de leur mystère.

12/1985

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Successions, libéralité

Le pacte successoral global

DROIT BELGE La fréquence des conflits déchirant une famille à la suite d'un décès n'a d'égal que l'amertume qu'ils génèrent. Les contentieux surgissent autour de successions humbles ou cossues. Ils se moquent de la probité morale car, dans les tréfonds de l'âme humaine, ce n'est pas l'or qui est générateur des conflits, et pas davantage la conscience qui les endigue. Emotion obscure et indéfinissable qui pousse les gens à venir consulter les praticiens parce qu'ils se sentent blessés dans leur âme d'enfant par un testament "inique" , par une donation "injustifiable" , par un oubli de leur nom dans l'attribution bénéficiaire d'une assurance-vie. Le législateur fédéral du 31 juillet 2017 a parfaitement compris l'enjeu. Il a doté les praticiens d'un outil formidable de pacification des relations familiales en autorisant le pacte successoral global. Il est désormais possible aux familles de s'asseoir sereinement autour de la table de travail du notaire, d'examiner dans le respect mutuel et la transparence les donations et avantages que chaque enfant a reçus, et de corriger ainsi les rancoeurs et les frustrations liées à ce qui a pu apparaître comme des iniquités et en remettant, comme le précise lui-même le législateur, "les compteurs à zéro" . Le présent ouvrage a pour objet d'encourager les praticiens à utiliser cet outil novateur et fécond, en suggérant un modèle détaillé et commenté, sans rien omettre des difficultés, tant civiles que fiscales, qu'il a pu générer. Rien n'échappe à l'analyse, de la définition de l'objet du pacte, de l'équilibre subjectif à atteindre, de la créance d'allotissement et de son traitement fiscal, de ses effets particuliers, du traitement des donations non visées par le pacte, de l'invalidation éventuelle d'une donation prévue au pacte, jusqu'aux allotissements possibles, à l'intervention au pacte du conjoint du disposant, à la survenance ou à la perte de la qualité d'héritier présomptif. Les modèles proposés dans l'ouvrage sont téléchargeables en format Word sur le site www. legis. be

07/2021

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Genres et mouvements

Les Romans gothiques anglais (1764-1831). Collections de la Bibliothèque nationale de France

La fin du siècle des Lumières voit l'apparition en Angleterre d'un nouveau genre littéraire promis à un grand succès : le roman gothique. Le texte fondateur, publié en 1764, a pour titre The Castle of Otranto, a gothic story ; il est l'oeuvre d'Horace Walpole, fils du célèbre homme d'Etat britannique Robert Walpole. Ce roman est à l'origine d'une abondante production littéraire et d'un véritable engouement qui va traverser la Manche, comme en témoignent les nombreuses traductions et imitations qui vont voir le jour en Europe, et notamment en France. Le roman gothique place l'imaginaire au pouvoir et promeut une nouvelle esthétique à l'opposé de l'esthétique classique. C'est désormais le triomphe de l'émotion sur la raison, de l'obscurité sur la lumière, de l'inconscient sur le conscient. C'est enfin et surtout l'irruption du surnaturel et l'importance donnée au cadre médiéval dans lequel il surgit : châteaux, monastères, chapelles en ruines, cryptes et souterrains ténébreux propices aux apparitions spectrales et macabres suscitant la terreur et l'horreur chez le lecteur. Ces édifices gothiques sont le théâtre de crimes et de violences exercées contre des innocents, séquestrés et persécutés, victimes des tyrannies féodale et religieuse. La vague gothique va déferler sur l'Europe pendant une soixantaine d'années, et rencontrer un succès grandissant auprès d'un public friand de sensations fortes. Parmi les auteurs les plus célèbres, il convient de citer, outre Horace Walpole, Ann Radcliffe, Matthew Gregory Lewis et Charles Robert Maturin. D'autres auteurs connurent une renommée égale en leur temps mais leurs oeuvres ont sombré dans l'oubli. Si le genre gothique a disparu en tant que genre romanesque, il va donner cependant naissance au roman noir et au genre fantastique et se perpétuer jusqu'à nos jours en investissant de nouveaux modes d'expression tels que le cinéma et la bande dessinée. Comme le remarque à juste titre Maurice Lévy, qui en était le grand spécialiste, le roman gothique fournit un "formidable réservoir d'images" qui va contribuer à enrichir l'imaginaire collectif occidental.

07/2021

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Historique

Le nom de la rose - tome 01. Livre premier

Quand le maître italien du Neuvième art revisite le chef-d'oeuvre d'Umberto Eco. En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie, plusieurs moines sont retrouvés morts. Pour mettre un terme à ces inquiétantes disparitions avant l'arrivée d'une importante délégation de l'Eglise, le frère Guillaume de Baskerville tente de lever le voile sur ce mystère qui attise toutes les superstitions. Assisté par son jeune secrétaire Adso de Melk, il va progressivement percer à jour les troubles secrets de la congrégation, et se heurter à la ferme interdiction d'approcher la bibliothèque de l'édifice. Pourtant, Baskerville en est persuadé, quelque chose se trame entre ses murs. Et bientôt, à la demande du pape, l'inquisiteur Bernardo Gui se rend à son tour au monastère et s'immisce dans l'enquête. Les morts s'accumulent et la foi n'est d'aucun secours... Evénement ! Milo Manara s'attelle à l'adaptation en deux tomes du chef d'oeuvre d'Umberto Eco, vendu à plusieurs millions d'exemplaires et traduit en 43 langues. Après Jean-Jacques Annaud au cinéma (1986), c'est un nouvel artiste de prestige qui s'empare du célébrissime polar médiéval. A la demande des héritiers Eco, Manara a eu carte blanche pour donner sa vision de l'oeuvre, et a pour cela choisi un triple parti pris graphique très audacieux. Son adaptation s'ouvre en effet sur Umberto Eco lui-même s'adressant au lecteur, dessiné dans un noir et blanc classique. Puis commence l'intrigue médiévale elle-même, et là Manara renoue avec le noir et blanc au lavis, rehaussé d'effets de matières et de modelés qu'il a déjà utilisé pour Le Caravage. Enfin, chacun sait que les livres tiennent un rôle fondamental dans l'intrigue, et Manara s'amuse donc de temps à autre à recréer des enluminures d'époque, réalisées à la manière des moines copistes du Moyen Age. L'ensemble est mis en couleurs par la propre fille de Manara sous la supervision de son père, là aussi selon la même méthode qui a présidé à la réalisation du Caravage.

09/2023

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Littérature étrangère

Vie de Jésusa

La vie de Jésusa Palancares ressemble à ces retables hauts en couleur que confectionnent les Indiens du Mexique. Personnages, animaux, plantes s'y bousculent pour figurer en raccourci le vécu et le mythique, pour composer un panorama des misères, des espoirs, des errances de tout un peuple. Pauvre parmi les plus pauvres, enfant battue, puis femme stérile et toujours battue, cette métisse semble avoir vécu mille vies. Elle les raconte dans une langue truculente et imagée en se préparant à mourir dans le nid de briques et de vieux cartons qu'elle s'est fabriqué à l'abri de murs croulants. Née vers 1900, elle a connu l'une des époques les plus tourmentées de l'histoire nationale. Lorsque la révolution mexicaine éclate en 1911, son père, comme des centaines de milliers de Mexicains, part pour la guerre en emmenant toute sa famille. A peine pubère, épousée de force, elle vit dans les trains blindés de Pancho Villa et apprend à le haïr. Séquestrée, maltraitée, délaissée par son soldat, elle retrouve l'atavisme bagarreur des gens de son village. Se souvenant de la fille-garçon méchante qu'elle était, elle prend à son tour les armes et remplace son mari à la tête des troupes lorsqu'il meurt en pleine bataille. Lasse de commander les hommes, Jésusa rêve de retrouver le paysage de son enfance. Il lui faudra pourtant rester dans les bidonvilles de la capitale à faire tous les métiers, soignant les voisins, héritant des enfants des autres, ne trouvant un bonheur fugace qu'à l'occasion d'une rencontre, d'une sortie à la campagne, d'un minable cadeau. Râleuse, mal embouchée, ignorant la sentimentalité, elle est dégoûtée des combats, des hommes et même de Dieu après être devenue médium dans une secte spiritiste. Pourtant elle continue à rendre coup pour coup, avec la rude morale d'un animal tôt étrillé, dans un effort désespéré pour survivre physiquement sans perdre la dignité. Fresque hallucinante de la culture de misère qui reste le lot des Indiens et des métis mexicains, ce livre relève autant des picaresques espagnols que du roman-vérité tel que l'a pratiqué l'anthropologue américain Oscar Lewis.

02/2009

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Histoire ancienne

Pourquoi l'art préhistorique ?

Les hommes des Temps glaciaires ont pénétré dans les grottes profondes pour y dessiner et s'y livrer à de mystérieuses cérémonies, dont parois et sols portent à l'occasion les traces. Ils ont aussi orné les parois de certains abris où ils habitaient de leurs gravures, peintures et sculptures représentant le plus souvent des animaux. Parfois, ce furent sur des roches isolées dans la nature ou au bord de rivières que des gravures se sont exceptionnellement conservées. Tenter d'approcher les raisons qui guidèrent ces gens peut paraître une gageure. Nombre de spécialistes esquivent la question du "Pourquoi ? ", lui préférant le "Quoi ? " (description et étude des thèmes représentés, que l'on veut aussi complètes et "objectives" que possible), le "Quand ? " (problèmes de datation et de chronologie) et le "Comment" (étude minutieuse des techniques utilisées). Jean Clottes s'est attaqué à cette question. Après une longue carrière de chercheur essentiellement consacrée à des fouilles archéologiques, surtout en grottes et en abris, qui éclairent les modes de vie des Paléolithiques, il s'est intéressé à leurs croyances et à leurs conceptions du monde, telles qu'elles devaient s'exprimer dans les grottes ornées, bien mieux sans doute que ce que l'on pouvait en saisir dans les outillages et les restes de leurs activités journalières révélés par les fouilles. Ses fouilles sur tous les continents l'ont conduit à une réflexion comparative : les aborigènes australiens ou Indiens des Amériques par exemple, ont préservé un état d'esprit, une attitude vis-à-vis de la nature et du monde qui remonte à la nuit des temps. Au cours de ces déplacements, Jean Clottes a rencontré David Lewis-Williams, préhistorien sud-africain qui étudie depuis longtemps l'art, la religion et les coutumes des Boschimans du sud de l'Afrique. Il eut l'idée que l'art des Paléolithiques, comme celui des artistes San, avait pu être réalisé dans le cadre d'une religion de type chamanique. Une collaboration naquit. C'est, de toutes les hypothèses que Jean Clottes recense dans cet ouvrage pour le grand public, celle qui lui paraît la plus féconde, car elle explique le plus de faits.

11/2011

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Livres 3 ans et +

Robin des Bois, Alice au pays des merveilles, Le Vilain Petit canard, La Fée Flocon. Avec 1 CD audio

Alliant merveilleux, fantastique, magie ou encore aventure, ces contes offrent aux enfants et aux parents de multiples occasions de partager des moments inoubliables. Ce livre est accompagné d'un CD et d'un flashcode pour écouter et réécouter les histoires. Robin des Bois D'après un conte traditionnel Un cruel usurpateur du trône sème la terreur en Angleterre ! Heureusement, Robin des Bois le hors-la-loi est là pour défendre les pauvres et les opprimés. Cet aventurier au grand coeur vole les riches pour donner aux pauvres... Avec toute sa bande de la forêt de Sherwood et la jolie Marion, ils défendront coûte que coûte le pays jusqu'au retour du bon roi Richard ! Alice au pays des merveilles D'après Lewis Caroll Voilà une petite fille rêveuse et pleine de fantaisie qui a bien de la chance : elle va visiter un pays merveilleux où les lapins parlent, où l'on rapetisse et l'on grandit à volonté, où les chats sourient et où on joue au croquet avec des cartes à jouer ! Hum... quel drôle de pays, vraiment étrange n'est-ce pas ? Tout cela ne serait-il pas qu'un rêve ? Le Vilain petit canard D'après Hans Christian Andersen Parce que ce caneton est différent de ses frères, tous les animaux de la basse-cour se moquent de lui ! Il commence alors un long voyage, au cours duquel animaux et humains continuent de le railler et de le rejeter. Un jour, il croise de superbes oiseaux blancs : des cygnes. Mais pourquoi se sent-il tellement attiré par eux ? La vérité sera encore plus belle que ses rêves... La Fée Flocon D'après un conte traditionnel Une légende raconte que les saisons qui rythment nos vies sont gouvernées par les fées. La douce Julia va avoir la chance de les rencontrer. Elle va même rester auprès de la fée Flocon, la fée de l'hiver, pour l'aider à faire neiger sur terre : c'est magique et si amusant ! Mais, quand vient le tour de sa soeur Greta, alors là, c'est une tout autre histoire...

05/2018

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BD tout public

Uderzo. L'intégrale 1953-1955

En 1953, pour le tout jeune couple que forment Albert et Ada Uderzo, c'est le temps des vaches maigres... mais heureuses ! Albert travaille de cinq heures du matin à minuit : la passion dévorante pour le dessin l'habite depuis toujours. Entre 1953 et 1955, avec, entre autres, Jean-Michel Charlier et René Goscinny, Uderzo produit des planches humoristiques (ou non) par dizaines, et des illustrations époustouflantes de réalisme par centaines. Il dessine la troisième aventure du chevalier Belloy, Le Baron maudit, sur un scénario de Jean-Michel Charlier. Les 4 illustrations quotidiennes publiées dans La Libre Belgique entre 1953 et 1955 restent une parenthèse agréablement surprenante de réalisme dans l'oeuvre d'Uderzo. L'agrandissement de certaines de ces compositions mettent au jour des pépites et révèlent l'oeil cinématographique du dessinateur (plans en plongée, travellings...). Sans compter la diversité des sujets (histoire et actualité), la maîtrise des aplats noirs sur fond blanc... Valérie André, une héroïne de la guerre d'Indochine paraît en 1954 dans Bonnes Soirées, vraisemblablement sur un scénario de Jean-Michel Charlier. Les dessins sont au lavis pour imiter le roman-photo. Avec le troisième épisode des aventures de Jehan Pistolet, le duo Goscinny et Uderzo trouve son rythme de croisière et fonctionne à merveille. Le dessinateur est en phase avec le scénario bourré d'humour : les prémices d'Astérix sont là... En 1954, sur commande de La Libre Belgique, le tandem Goscinny-Uderzo crée Luc Junior, apportant à la BD humoristique un brin de fraîcheur. Une histoire de l'Oncle Paul, Le Fils du tonnelier, sera la seule collaboration d'Uderzo au journal Spirou. Enfin, un autre personnage est créé en 1954 : Bill Blanchart. Le scénario de Goscinny nous entraîne dans une chasse au requin et Uderzo démontre une nouvelle fois son aisance dans le style réaliste. Au fil de ces 424 pages fabuleuses de planches soigneusement restaurées, de dessins inédits, de documents d'archives, de commentaires du maître, le talent d'Uderzo explose, le trait s'affirme et s'affine, les blagues fusent. Bien plus qu'une compilation de séries BD présentées ici dans leur intégralité, cette intégrale est une merveilleuse malle aux trésors à ouvrir d'urgence !

10/2017

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Connaissance de soi

Comment je suis arrivé jusqu'à moi

Tu tiens entre les mains le Guide suprême vers le bonheur absolu. Prêt pour les morning routine durant lesquelles tu vas te lever à 4h du mat avec le sourire, répéter 178 affirmations positives et faire une cérémonie de thé matcha ? Non ? Tant mieux, parce que c'est pas du tout l'objet de ce livre ! Par contre, si tu veux te libérer peu à peu de tout ce qui t'empêche d'avancer dans la vie en passant un bon moment, ce livre est fait pour toi. Maud Bettina-Marie est comédienne et scénariste. Un évènement traumatisant en 2017 l'amènera à suivre un large éventail de thérapies, de la classique psychanalyse à la rencontre chamanique. De son enfance à Dunkerque à sa vie épanouie d'artiste et de maman, elle nous livre ici tout ce qui l'a aidé à trouver le chemin jusqu'à elle-même. Keyvan Khojandi a grandi dans une double culture franco-iranienne. D'lspahan à Reims et de Reims à Paris, ce psychologue devenu aujourd'hui un artiste complet et un papa serein nous raconte son histoire. Il nous dévoile ici toutes les épreuves par lesquelles il a dû passer pour trouver la voie de sa résilience et être enfin en paix avec lui-même. Sortir des infernales boucles de pensées négatives, arrêter de reproduire les mêmes schémas, faire la paix avec son corps, en finir avec la peur de manquer, apprendre à faire des infidélités à sa famille ou encore devenir indulgent envers soi : on te dit tout dans ce livre. Ouais, il est génial. Et comme les livres de développement personnel sont souvent trop chiants sérieux, on aborde les choses avec beaucoup de recul et d'humour. Faire quelque chose de sérieux sans se prendre au sérieux. Ce livre n'est pas une injonction au bonheur ou une recette miracle. Ce livre est un témoignage, un partage. C'est un ami bienveillant qui te dit " Je suis passé par là aussi, j'ai fait ça et maintenant, je revis. Essaye, tu verras bien ! " Tu ne risqueras jamais rien à essayer d'apprendre à t'aimer. C'est beau cette phrase, c'est du Jean-Jacques Goldman ?

09/2022

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Littérature française

Grip

Grip est un récit qui se tisse autour de trois écuries de Formule 1, Mercedes, McLaren, Red Bull, et de leurs pilotes. Ces pilotes n'ont pas de nom, ce ne sont pas des hommes, mais certains de leurs traits sont masculins. Ce choix ne vise pas à féminiser dans l'écriture de fiction un domaine sportif encore majoritairement masculin, mais plutôt à manipuler les caractéristiques physiques et psychologiques attribuées à la virilité à travers des personnages, des situations et des descriptions. Ces pilotes ont été pensées comme des assemblages entre plusieurs pilotes actuel. les et historiques : Lewis Hamilton, Max Verstappen, Ayrton Senna, Michèle Mouton (pilote de rallye), Nigel Mansell, Alain Prost, Tatiana Calderon. A travers la F1, il s'agissait de retrouver le récit sportif, ses séries successives d'échecs, de succès, de rédemptions, de styles contrariés qu'Elsa Boyer avait déjà eu l'occasion d'explorer dans Mister du côté d'un entraîneur de football. Mais cette fois le point de vue est plus diffracté, il ne concerne pas seulement le pilote et s'articule plutôt autour de la voiture comme pivot autour duquel faire coexister les dimensions technique, humaine, psychologique et financière de la Formule 1. Grip cherche à faire tenir ensemble dans le texte les différents acteurs qui participent à une course de Formule 1, aussi bien les pilotes, les véhicules que les team manager, les mécaniciens et les ingénieurs. La technicité de la F1 était aussi une façon de renouveler le travail d'écriture et son rythme. Les ajustements constants entre le pilote et la voiture, l'association entre le groupe propulseur et le châssis, les modifications aérodynamiques imposées par le règlement, les défaillances mécaniques, le vocabulaire technique, le trio que composent le véhicule, le pilote et l'équipe sont la matrice principale à partir de laquelle expérimenter la façon de construire les personnages, le récit mais aussi la structure des phrases. Les logiques mécaniques, le vocabulaire de la ligne et de la trajectoire sont autant de manières d'écrire les émotions en les mêlant aussi bien aux états corporels qu'aux matériaux des véhicules et du circuit. En ce sens, Grip se situe entre les muqueuses et la fibre de carbone.

04/2023

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Mystère Monk

Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, textet et image, pour percer le fameux mystère Monk. Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour... Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux. Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Munoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood). Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Ecritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.

10/2022

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Littérature française

Ma soeur aux yeux d'Asie

Revenu pour quelques jours dans la petite ville de mon enfance Fontenay-le-Comte, en Vendée, une lectrice me dit : - J'ai connu autrefois une Odette Ragon que l'on appelait la Tonkinoise. Vous n'en parlez pas dans l'Accent de ma mère. Elle n'était pas de votre famille ? Odette m'était renvoyée brutalement et, en toute justice, en pleine figure, comme une gifle. Odette, la petite Cambodgienne que mon père, sous-off de la coloniale, avait ramenée d'Indochine et qui fut l'une des énigmes de mon enfance ; Odette, ma soeur aux yeux d'Asie. Dans l'instant, je revis la bourrellerie de cousin Gaston où nous nous étions retrouvés en juillet-août 1940, dans cette période floue entre l'armistice et l'occupation allemande institutionnalisée ; cet été 40 où nous nous sommes sentis si proches, si délicieusement fraternels ; et où nous avons découvert, dans une vieille cantine noire, les lettres que notre père envoya de 1909 à 1922 du Tonkin, de la Cochinchine, du Cambodge. Quelles découvertes ! Cette demi-soeur (mais était-elle la fille de mon père ou un enfant adopté comme on le disait dans la famille ? ) et cette Indo-Chine ressuscitée des Chinois à nattes, avec son goût trouble du péché, ses diableries, ses congaïs qui s'achètent, la morbide torpeur des petits postes dans la brousse encerclés par des pirates invisibles, ses deux premières batailles de Diên Biên Phu ; et ce racisme d'un sous-off de la coloniale, cet impérialisme tranquille, étalés sans complexe. Je revoyais nos dernières grandes vacances de l'été 40, avant l'interminable temps de guerre. Et notre affection trouble, à la limite d'un amour pudique... Aristide-le-Cochinchinois, la terrible tante Victorine, l'Exposition coloniale de 1931, les invraisemblables manuels militaires trouvés aussi dans la vieille cantine noire, la boutique du bourrelier... Je répondis sans trop réfléchir à tout ce que je devrais interroger : - Odette ? Mais oui, c'était ma soeur. Je n'en ai pas parlé parce que, pour elle aussi, je ferai un livre. Le voici.

02/1982

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Critique littéraire

J'entends des voix

C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé, il y a trois ans, à randonner et à dessiner chaque jour dans la montagne, aux alentours de Sils-Maria, où vécut Friedrich Nietzsche. Fatalement, j'ai repensé à lui, et fatalement je me suis plongé à nouveau dans ses écrits, dans sa correspondance, avec l'envie de reparler de lui et - pourquoi pas ? -, avec lui. Un dialogue imaginaire qui m'a reconduit à Turin où j'ai écrit et dessiné L'immense solitude - livre inachevé qui devait se conclure sur le suicide de Primo Levi. Déjà trente ans que je lis et relis Nietzsche. J'aime toujours autant ses paradoxes, ses provocations, sa liberté. Mais à Sils-Maria, j'ai pensé de façon obsessionnelle à sa douleur - sa douleur mentale, certes ; sa douleur physique, plus encore. J'ai cherché à comprendre d'où venait ce mal et, en cherchant, j'ai rencontré parfois son contraire : le plaisir, celui, par exemple, de la conversation, avec Paul Rée, avec Albert Brenner et surtout avec son amie Malwida von Meysenbug, qui l'aura rendu si heureux. J'ai entendu la voix de Nietzsche, un chuchotement, parfois un fracas, et très vite s'y sont mêlées d'autres voix, celles d'amis et de parents disparus. Au chagrin que m'inspire leur absence se sont ajoutés d'autres états d'âme, et des souvenirs, des paysages, des anecdotes. Peu à peu ce livre écrit et dessiné, précédé de quelques photographies, s'est refermé, tournant la page d'un seul et même livre - depuis L'immense solitude jusqu'à Mélancolie - dédié à la solitude, à l'enfance, à l'amour, comme ce manifeste dont je rêvais à l'âge de dix-neuf ans, lorsque je présentai timidement mes premiers dessins à Gébé, le rédacteur en chef d'Hara-Kiri, et qui avait pour titre Manifeste incertain. F.P.

10/2006

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Histoire de la philosophie

Mémoire. De Sartre à Bruno Latour - Vies et morts de philosophes contemporains

" J'ai voulu que ce livre fût un livre d'hommage. Hommage aux livres, à celles et ceux qui les emplissent de leurs pensées, de leur sentiments, de leurs jugements, parfois de leurs utopies. Mon travail de critique littéraire m'a apporté la chance miraculeuse de recevoir dans ma boite aux lettres, quotidiennement, de nouveaux ouvrages. J'ai ouvert et continue à ouvrir chaque paquet avec émotion, sans jamais envisager, au dam d'un hypothétique architecte, que le poids des volumes accumulés risquait un jour de faire s'écrouler ma maison. A leurs auteur(e)s, je dois presque tout : mes opinions, mes idées, mes façons de penser, d'enseigner, d'être au monde, de me comporter vis-à-vis des autres. Leur influence n'a pas été égale : certains ont été mes professeurs à l'université, d'autres, plus rares, sont devenus mes maîtres, d'autres encore mes ami(e)s - tous, par leurs livres, classés sur les rayonnages d'une façon qui n'est claire qu'à mes yeux, demeurent autour de moi. Ayant gardé le même " poste d'observation " à Libération pendant près de quarante ans, j'ai pu suivre l'actualité éditoriale, comme on dit, ai aperçu les lignes, parfois brisées, de la " réception " des oeuvres, rédigé plus de deux mille recensions, et j'ai eu l'occasion d'adresser à de nombreux philosophes un dernier salut, au moment de leur disparition, en revenant sur les points-clé de leurs oeuvres et sur les éléments marquants de leur vie. Aussi m'est-il apparu comme une " nécessité " de colliger en un volume ces nécrologies de philosophes - de Sartre à Rawls, de Derrida à Levinas, De Beauvoir, Lévi-Strauss, Baudrillard, Heller, Ricoeur, Foot, Gadamer, Lacour, Bouveresse, Foucault, Deleuze, Serres, Jankélévitch ... - lesquelles ne font justement pas signe vers des " absences " , mais, au contraire, veulent indiquer à quel point leur pensée est présente, féconde, et a composé la carte de la philosophie de ce temps. Plus qu'une " nécessité " en vérité : un devoir, un devoir de mémoire. " (R. M.)

06/2023

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Philosophie

Je t’aime à la philo. Quand les philosophes parlent d’amour et de sexe

Qu’est-ce que tomber amoureux ? Sommes-nous biologiquement programmés pour l’amour ? Pourquoi l’amour fait-il souffrir ? Qu’est-ce qu’un coup de foudre ? Peut-on promettre l’amour éternel ? D’où vient la morale sexuelle occidentale ? A quoi sert le mariage ? Le mariage d’amour est-il la première cause de divorce ? La libération sexuelle nous a-t-elle réconciliés avec notre corps ? Le mot amour a-t-il le même sens pour l’homme et pour la femme ? Pour répondre à ces questions dont certaines intriguent l’Homme depuis la nuit des temps, et dont la plupart nous agitent quotidiennement, Olivia Gazalé apporte un éclairage original et croise la philosophie, l’histoire, la sociologie, la psychanalyse, la biologie et la littérature. Dans ces pages, elle convoque Platon aussi bien que Nietzsche et Kierkegaard, Lévi-Strauss que Foucault et Bataille, Homère que Cervantès et Molière, Rousseau que Laclos, Stendhal, Chateaubriand, Proust, Moravia ou Kundera, sans oublier Freud et Jung… Et nombre d’auteurs contemporains, de Michel Houellebecq à Sophie Fontanel en passant par Yves Simon ! C’est que cet ouvrage est placé sous le signe de l’éclectisme et de l’ouverture : des exemples concrets tirés de la littérature, toujours beaucoup de questionnements, jamais de dogmatisme. Chaque discipline y apporte un éclairage, mais aucune ne fournit de réponses définitives. Olivia Gazalé nous guide pas à pas dans ce labyrinthe amoureux, confronte les théories et tente elle-même de répondre à chaque question, en empruntant à chaque auteur ce qu’il a apporté de plus décisif sur le sujet, tout en proposant un cheminement personnel. Au fil des chapitres, le lecteur tire un enseignement pratique de cette confrontation avec le point de vue des grands penseurs : il revisite sa propre expérience et parvient à mieux comprendre le sens de ses échecs comme de ses bonheurs amoureux. La meilleure preuve que la philosophie est indispensable !

03/2012

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Psychologie, psychanalyse

La double inscription. Anthropologie et psychanalyse : réflexions

L'idée d'une double inscription est présente dans les mythes d'origine des sociétés africaines, chaque ethnie affirmant que ses ancêtres sont venus d'ailleurs . en général, ils étaient d'une autre ethnie et ont fondé celle-ci en s'établissant au lieu où vit le groupe actuellement. Dans la plupart des cas, ces étrangers, arrivés dans une brousse, nouent des alliances avec les génies tutélaires, qui leur permettent de s'y établir et de fonder des villages. Dans certains cas, des étrangers arrivés dans un lieu, y trouvent des autochtones auxquels ils imposent leur mode de vie et d'organisation sociale et culturelle , ces étrangers accaparent le pouvoir politique et laissent aux premiers occupants les fonctions religieuses. Les étrangers imposent leurs ancêtres aux autochtones qui, eux, plus proches de la nature, s'occupent des cultes réservés aux génies. Certaines vont même jusqu'à dire que leurs ancêtres sont tombés du ciel. On trouve aussi des " mythes de la caverne " : des étrangers civilisés, dotés de culture, arrivent dans un lieu, y trouvent des troglodytes, des hommes primitifs, des êtres mi-animaux, mi-humains, ne possédant pas le langage articulé, avec qui ils réussissent à entrer en communication, et c'est de cet échange que naît le groupe (fécondation par la parole). La première partie de ce livre propose une interprétation symbolique de ces théories de la double origine du groupe. La seconde partie porte sur des " données " - présentes dans les rites et mythes étudiés par les anthropologues et dans les écrits de Lévi-Strauss -, dont on peut déduire une conception de l'identité humaine construite à partir d'une représentation biologique de l'homme. L'être humain apparaît comme étant composé de deux parties sexuellement différentes, animé par un principe double, et les règles matrimoniales semblent animées du souci d'éviter la double inscription du même dans le temps ou dans l'espace.

01/2004

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 44, décembre 2005 : Fanatisme, terrorisme et autres matières romanesques

Les mythes eux-mêmes sont usés et l'image d'Œdipe qui court tout au long de Comme un bruit d'abeilles vaut moins comme contrepoint que comme antiphrase. Il n'y a plus de tragédie ni de farce, car il n'y a plus d'humanité, que des clones ou des déchets, tandis qu'au-dessus des décombres, se fait entendre le bruit des abeilles au travail - autant dire des damnés. Jean Levi. L'absurde beckettien [...] n'est rien auprès de l'insignifiance majeure dans laquelle sont tombés les héros de Mohammed Dib, où ils ne peuvent que ressasser à l'infini la vanité de toute action, de toute pensée, de tout sentiment. Gilles Marcotte. On est femme, noir, homosexuel ou musulman avant d'être X, Y ou Z - comme, il y a quelques décennies, on était fasciste ou communiste. Cette perte d'identité, elle peut aller encore plus loin à la faveur des manipulations génétiques, comme un récit de Dib (" Néa ") le montre d'une manière si concrète. André Major. Greene porte avec lui l'odeur d'une ambiguïté morale difficile à imaginer dans notre pieuse époque moralisante, et nous sommes attirés vers lui en tant que modèle sans pouvoir supporter toute sa réalité. Julian Evans. Les machines parlent et les téléviseurs colorent l'ambiance, cependant que nos poches sont envahies d'iPod, de Palmpilot et de téléphones cellulaires. Comment expliquer cette obstination de la techno-marchandise à vouloir nous coller au corps, s'immiscer dans tous nos instants ? François Taillandier. Le futur nous tombe sur la tête comme la boucle rétroactive d'un code obscur, pianoté quelque temps auparavant par un peuple de techniciens. Vincent Eggericx. Ainsi découvre-t-on, chevauchant côte à côte, souterrainement unis derrière les simulacres de leurs désaccords, les prédicateurs de l'exhibition totale brûlant d'abolir l'ombre et le secret, et ces nouveaux séides religieux dont la volonté extrême d'éradiquer le Mal s'accompagne du rêve haineux d'une destruction définitive du monde et de l'homme. Philippe Renonfay.

01/2006

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Ethnologie

Anthropologie structurale Tome 1

A travers ce premier tome de l'Anthropologie Structuale, Lévi-Strauss réunit les textes fondamentaux de son oeuvre et nous enseigne les bases de son immense sytème philosophique. Un outil indispensable pour s'initier à la pensée philosophique, sociologique et anthropologique contemporaine. Ecrits entre 1945 et 1957, les textes rassemblés dans ce volume et devenus difficilement accessibles jettent les fondations de l'anthropologie structurale à laquelle le nom de l'auteur est lié. L'introduction dissipe un malentendu initial en montrant que l'ethnologie et l'histoire, même dite événementielle, loin de s'opposer, doivent se prêter un appui mutuel; ce que, depuis, les succès de l'anthropologie historique ont amplement attesté. L'étude des sociétés amérindiennes, objet de la deuxième partie, le confirme. L'analyse structurale de leurs coutumes, et de leurs institutions anticipe des découvertes archéologiques récentes, d'où ressort que les peuples amazoniens ne furent pas les primitifs qu'on croyait voir en eux. Dans une première partie, l'auteur avait aussi fait voir par des exemples concrets comment ses réflexions sur les rapports de l'anthropologie avec la linguistique et la psychologie l'ont conduit à poser les principes de l'analyse structurale des mythes, qui allait occuper une grande place dans ses travaux. Une troisième partie élargit cette perspective pour y inclure l'art. Enfin une quatrième partie, d'esprit plus méthodologique, envisage la place de l'anthropologie dans l'ensemble des sciences sociales et les problèmes posés par son enseignement. A côté des aspects de la réalité sociale si complexes que l'observateur doit se contenter de les décrire, et que l'anthropologie structurale ne songe pas à nier, on constate ainsi qu'il en existe d'autres où la comparaison permet de dégager des relations invariantes. En s'attachant surtout à eux, on espère mieux comprnedre l'homme et introduire dans son étude un peu plus de rigueur.

08/1996

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Histoire littéraire

Barthes/Quignard. L'idée de littérature au tournant du XXIe siècle

Ce livre est pensé comme un exercice d'entrelecture qui croise les oeuvres de Roland Barthes (1915-1980) et de Pascal Quignard (1948). Il prend le parti de relier ces deux générations d'écrivain pour mettre en tension plusieurs enjeux théoriques qui, à l'échelle de la littérature française, ont convergé entre la fin du 20e siècle et le début du 21e siècle. Il s'intéresse plus particulièrement à ce courant d'auteurs qui a choisi de maintenir, dans les marges d'une écriture littérairement assumée, une forte ambition spéculative. L'ouvrage met alors au jour les différents arguments qui sous-tendent cette ressaisie des savoirs par la littérature. La question qui l'anime est d'ordre généalogique : il cherche à comprendre ce que la " littérarisation " des formes du discours savant (philosophie, anthropologie, psychanalyse, philologie, etc.) peut nous dire, en retour, de l'idée que la littérature se fait d'elle-même. Il montre ainsi combien cette revendication d'un savoir de la littérature tient à la fois de la fierté et de la résistance : de plus en plus contestée dans sa capacité à formuler des vérités, la littérature entend faire de sa relégation symbolique le lieu même d'une réaffirmation statutaire. A chacun des chapitres correspond alors un faisceau de problématiques que l'on retrouve au carrefour des oeuvres de Barthes et de Quignard : la concurrence des sciences et des lettres, la résurgence de la rhétorique dans la pensée littéraire, la mise en scène de la figure du " lettré ", la spectacularisation du rapport affecté au langage, la marginalisation héroïque de l'écrivain. De la revue Tel Quel aux Cahiers de L'Ephémère, de Bataille à Derrida, en passant par Rousseau et Lévi-Strauss, ce livre s'inscrit dans le jeu brouillé des généalogies pour retisser des solidarités inédites. A rebours d'une pensée de la fin de la littérature, il retrace l'histoire d'un certain " orgueil " de la littérature, symptomatique – lui aussi – du dernier tournant de siècle.

03/2021

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Revues Ethnologie

L'Homme N° 237, janvier/mars 2021 . Varia

Avec ce 237 numéro, la revue L'Homme marque ses soixante ans d'existence. Elle se pare pour l'occasion d'une nouvelle couverture, rehaussée de la chimère précolombienne à deux têtes que Claude Lévi-Strauss lui avait donnée pour emblème dès sa fondation. La composition de ce numéro anniversaire illustre parfaitement l'ambition de la revue de se mettre au service d'une anthropologie empiriquement ancrée et théoriquement rigoureuse, soucieuse d'ethnographie mais ouverte sur les autres sciences humaines. Trois "Etudes & Essais" déclinent d'emblée trois façons de penser et d'exercer notre discipline. L'article de Giordano Marmone s'appuie sur la description minutieuse d'une séquence tumultueuse du cycle d'initiation samburu, au Kenya, pour mener une réflexion sur les usages stratégiques de l'échec rituel. Benjamin Balloy propose, pour sa part, de reconsidérer la question de la hiérarchie dans la société muscogee du XVIIIe siècle en Amérique du Nord, au moyen d'une étude ethnohistorique des comptes rendus de missionnaires et des récits de voyageurs. Quant à Magali Année, elle conduit une analyse ethnophilologique exigeante du verbe ("se soucier de"), employé en Grèce ancienne le plus souvent sous sa forme négative, faisant ainsi écho au souhait des fondateurs de notre revue d'inscrire la linguistique au coeur du projet anthropologique. Enfin, après deux "A Propos", par Julia Christ et Perig Pitrou, explorant les liens entre philosophie et anthropologie, nous accueillons un débat autour du livre récent de Pierre Déléage, L'Autre-mental. Figures de l'anthropologue en écrivain de science-fiction (La Découverte, 2020). Au-delà des réactions vives qu'il a pu susciter dans la presse après sa sortie, cet essai semble en effet poser sans toutefois vraiment l'admettre une question cruciale pour notre discipline, qu'une revue comme L'Homme ne pouvait se permettre d'éluder : qu'est-ce qu'un bon modèle en anthropologie ou, autrement dit, à quelles conditions épistémologiques peut-on décrire le monde des autres ?

04/2021

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Musique, danse

Monteverdi et Wagner

Monteverdi et Wagner : hiatus, mariage impossible, défiance à l'entendement. Le mélomane proteste. Mais le parallèle n'est pas inédit. Car mettre en relation Monteverdi et Wagner, qu'à priori tout oppose, permet de lever le voile sur I'essentiel. A deux siècle, d'intervalle, les changements de paradigme opérés par les deux artistes ont un terreau commun. Au-delà des analogies formelles, les attaques portées aux deux compositeurs et leurs répliques sous forme d'écrits théoriques mettent en évidence un monde d'idées. Nietzsche commença sa carrière philosophique en le soulignant. A travers Ficin et Politien pour Monteverdi - Hölderlin, Schelling et Novalis pour Wagner -, Ies racines néoplatoniciennes communes aux deux créateurs constituent une autre correspondance révélatrice. On les retrouve au seuil du baroque comme du symbolisme. Venise. Pétrarque et Le Tasse ne laissent pas de réunir Monteverdi et Wagner tandis qu'Orphée et Tristan offrent au chercheur une série d'analogies frappantes. Alors pourquoi ce rapprochement a-t-il été si peu approfondi ? Certes la dénonciation des frontières interdisciplinaires propres au système académique n'est pas nouvelle. Mais faut-il rester muet devant leur persistance ? Il existe aujourd'hui toute une philosophie de la musique, ou précisément de la musique instrumentale. Mais où est la philosophie de l'opéra ? Après avoir évoqué les apports lumineux de Romain Rolland et de Jean-Jacques Nattiez à la musicologie. Olivier Lexa établit un bref historique de la philosophie de l'opéra, de Rousseau à Nietzsche en passant par Hegel, Novalis, Schopenhauer et Kierkegaard. Par la suite, l'auteur aborde la portée exemplaire de l'histoire de l'art, de l'histoire culturelle et de l'esthétique analytique, avant de se pencher sur les relations que plusieurs grands penseurs récents et contemporains ont entretenues avec l'art lyrique : Adorno, Lévi-Strauss, Barthes, Deleuze, Foucault, Bourdieu, Badiou, Lacoue-Labarthe et Zizek. Sera-t-on surpris de retrouver les noms de Monteverdi et Wagner parmi les récurrences dominantes ?

12/2017

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Sociologie

Talcott Parsons, contre-enquêtes

Talcott Parsons n'occupe plus guère de place dans les débats sociologiques contemporains, en particulier francophones. Il a pourtant exercé une influence profonde et durable sur la discipline - par ses propres travaux et au travers des auteurs pour lesquels il a compté, de Robert K. Mer-ton à Niklas Luhmann et Jürgen Habermas en passant par Erving Goffman, Harold Garfinkel, Clifford Geertz, Renée C. Fox ou encore Robert N. Bellah. Ce livre propose un regard contemporain sur certains aspects de l'oeuvre de Parsons : son rapport à l'anthropologie sociale, et en particulier au travail de Ralph Linton, durant les années 1930-1940 ; l'usage qu'il a fait de la psychanalyse, qui lui a attiré de virulentes critiques. Sur ces deux fronts, l'ouvrage vise à restituer leur intelligibilité aux positions de Parsons tout en rendant compte des controverses et con-fusions qu'elles ont suscitées. Il s'agit ainsi d'alimenter nos questionnements sur un pan majeur mais largement oublié de l'histoire de la sociologie - un indispensable effort de réflexivité. "Points forts" : -Un regard neuf sur un sociologue incontournable du siècle passé, qui revisite ses tra-vaux à partir de l'état actuel de la discipline ; -Une réflexion historique qui croise diverses disciplines (sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie), traditions (structuro-fonctionnalisme, anthropologie sociale, psychanalyse, Théorie critique, etc.) et références (de Radcliffe-Brown à Axel Honneth en passant par Lévi-Strauss, Marcuse, Adorno, Goffman, Mills, etc.) ; -Un mode de traitement susceptible d'intéresser les spécialistes mais accessible à un pu-blic plus large. Biographie : Pierre-Nicolas Oberhauser est titulaire d'un doctorat en sciences sociales de l'université de Lau-sanne. Il est actuellement chargé de recherche à la Haute Ecole de Santé du canton de Vaud. Il est également chercheur associé à l'Institut des sciences sociales de l'université de Lausanne et au Cermes3 (CNRS/INSERM/EHESS/université Paris-Cité).

03/2024