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Eugénie Derumigny

Extraits

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Essais biographiques

Gen Paul. Un peintre maudit parmi les siens

Issu d'une famille très modeste, Eugène Paul, dit Gen Paul (1895-1975), est l'un des trois grands peintres expressionnistes du XXe siècle avec Georges Rouault et Chaïm Soutine. Mais si Rouault exprime un mysticisme révoltéface à une société en déchéance, si Soutine exprime le profond mal-être d'un homme en souffrance, le vibrant Gen Paul, lui, se tourne vers la vie, vers l'avenir, vers l'épanouissement de soi, quand bien même la malédiction ne l'épargne pas : la perte d'une jambe en 1915, la pauvreté, la drogue, l'alcool, les amours inachevées…Ami de Maurice Utrillo, de Francis Carco, de Marcel Aymé, de Louis-Ferdinand Céline, tous montmartrois comme lui aux beaux jours de la bohème, Gen Paul était destiné à devenir boucher ou tapissier. Sa vocation d'artiste peintre l'a conduit sur les sentiers de la reconnaissance internationale puisque des collectionneurs suisses et américains, notamment, ont acquis nombre de ses uvres et que l'armateur grec Onassis l'a lui-même sollicité. Mais que l'on ne s'y trompe pas : un créateur ne saurait aliéner sa liberté pour de l'argent. Le succès n'a modifié ni le caractère, ni le comportement de Gen Paul, dont on découvrira la véritable personnalité en lisant, à la fin de cette biographie, la transcription de la "Radioscopie" animée par Jacques Chancelen janvier 1971. Le présent ouvrage est une réédition, revue et corrigée, du livre paru en 2007 sous l'égide de La Table Ronde.

11/2022

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XXe siècle

Le soldat involontaire

Le livre raconte la vie improbable d'un noir américain qui connait une jeunesse difficile dans une Amérique racialement ségréguée et finit par faire des allers retours entre les Etats-Unis et l'Europe confrontant deux cultures. Alors qu'il enseigne à l'université de New York, Virgil devient un combattant involontaire pendant la 1ere guerre mondiale et rejoint le fameux régiment noir des "Harlem Hellfighters ". Il participe aux plus grands évènements du 20 -ème siècle sur le deux continents rencontrant des expatriés américains célèbres comme Joséphine Baker, Ernest Hemingway, Eugene Bullard et Sylvia Beach pendant l'entre- deux guerres. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est recruté par la Résistance française. Une documentation extrêmement riche sur les noirs américains dans l'armée, sur l'histoire du régiment dont faisait partie le personnage principal, les deux guerres mondiales, l'entre-deux guerres à Paris, l'introduction du jazz en France, les figures célèbres de l'époque, la vie des noirs américains à Paris, la résistance française et les années d'après-guerre. Il retrace de manière authentique et vivante les représentations du Sud, de New York, de Londres et de la France. La ségrégation raciale et le préjudice auxquels sont confrontés les noirs américains font partie intégrale de l'histoire américaine. Ce roman aborde cet héritage et historique difficile alors que les questions sur les réparations éventuelles liées à l'esclavage sont couramment d'actualité. Dans la problématique du mouvement " Black Lives Matter " il reflète il témoigne des difficultés des minorités noires à être acceptées et valorisées.

09/2022

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Romans historiques

Le corsaire noir et autres romans exotiques

" Ce sont Le Corsaire Noir et Les Mystères de la jungle noire qui, dès la fin du XIXe siècle, ont bâti la célébrité d'Emilio Salgari (1862-1911). Le succès de ces romans fut immédiat, engendrant de nombreuses traductions et adaptations. Récemment encore, la télévision et la bande dessinée se sont emparées des aventures de Sandokan. Mais le texte était devenu introuvable en français. Le voici à nouveau, accompagné d'autres aventures qui lui font suite, car Salgari avait l'habitude de construire des cycles romanesques, tout comme Alexandre Dumas, Fenimore Cooper, Eugène Sue et Jules Verne ou Karl May, dont il est le digne émule. En effet, Salgari est sans doute le romancier italien le plus productif et le plus populaire. Avant de se consacrer à l'écriture, il avait beaucoup voyagé, au point de se construire une véritable légende de loup de mer. Toutefois, s'il a sans doute parcouru nombre de pays lointains qu'il a décrit, il a probablement vagabondé davantage encore dans son imagination. Et celle- ci est sans limite. Salgari n'a pas son pareil pour camper un décor exotique dans lequel évoluent ses personnages, aventuriers hors du commun, plus critiques à l'égard de la civilisation de leur temps que la moyenne des héros de récits d'aventures. Ainsi, Salgari n'hésite pas, à travers ses romans, à dénoncer les méfaits du colonialisme. Mais il reste avant tout le grand maître de l'exotisme et du suspens, celui qui ne cesse de captiver l'enfant qui sommeille en chacun de nous. " Robert Kopp.

03/2002

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Beaux arts

L'art du pastel

"Mariage d'amour de la couleur et du dessin" (José Maria de Heredia), le pastel fascine par sa texture crayeuse et par l'éclat de ses teintes. Conçu au départ pour rehausser des dessins, le pastel gagne peu à peu ses lettres de noblesse ; il devient un art à part entière avec ses inconditionnels, les "peintres en pastel" comme on les appellera d'abord, les "pastellistes" comme on les désignera- ensuite. Le formidable succès de ces bâtons colorés au XVIIIe et au XIXe siècle est ici présenté par deux éminents spécialistes. A travers une somptueuse iconographie, cet ouvrage retrace pour la première fois l'oeuvre des principaux artistes qui ont haussé le pastel au rang d'art majeur : Maurice Quentin de La Tour et ses portraits plus vivants que nature, Jean-Etienne Liotard et sa précision captivante ; un siècle plus tard, Edgar Degas et ses danseuses aux tutus éclatants comme des bouquets, ou encore Odilon Redon et ses couleurs irradiantes, nourries à la source du rêve et de l'imagination. A côté de ces pastellistes renommés, cet ouvrage met en lumière une pléiade d'artistes qui grâce au pastel s'aventurent hors des sentiers battus : Joseph Vivien, Adélaïde Labille-Guiard, Gustaf Lundberg, John Russell, Eugène Boudin, Jean-François Millet, Giuseppe De Nittis, Edouard Manet, Berthe Morisot, Mary Cassatt, James Abbott McNeill Whistler, William Merritt Chase, Louise Breslau, Fernand Khnopff, Lucien Lévy-Dhurmer, etc... Sensible aux effets de la lumière, cet art fragile est souvent soustrait aux regards. Il sort ici de l'ombre pour le plus grand plaisir des amateurs.

10/2014

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Histoire de France

Révolutionnaire et dandy. Vigo dit Almereyda

Premier sur la liste des "principaux révolutionnaires de Paris" dressée en 1911 par les services de la Sûreté, Miguel Almereyda, né Eugène Bonaventure Vigo, a connu la prison dès ses 16 ans. Anarchiste puis blanquiste, on le retrouve au coeur de toutes les mobilisations politiques de la "Belle Epoque". Maniant la titraille comme de la dynamite, il fait de La Guerre sociale le journal subversif le plus lu de son temps. A la tête de la Jeune Garde, il boute les Camelots du roi, milice de l'Action française, hors du Quartier latin où ils semaient la terreur. Puis, après bien des désillusions, il se convertit au réformisme et crée en 1913 Le Bonnet rouge, favorable au rapprochement entre socialistes et radicaux. Abandonné par ses anciens amis qui ne lui pardonnent ni son évolution politique, ni son élégance flamboyante, il n'échappe pas à la haine de ses vieux ennemis, les nationalistes antisémites de l'Action française. Arrêté le 6 août 1917, il meurt huit jours après à la prison de Fresnes dans des conditions mystérieuses. Il a 34 ans et laisse orphelin un fils de 12 ans, le futur cinéaste Jean Vigo. Le récit, vivant et enlevé, de cette extraordinaire trajectoire nous fait pénétrer dans des univers aussi infâmes que les prisons pour enfants ou aussi exaltants que ceux de la presse militante alors vigoureusement réprimée, et nous plonge dans les affrontements entre anarchistes, socialistes et syndicalistes révolutionnaires dont la Grande guerre sera le chant du cygne.

09/2020

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Sciences historiques

L'accordéon de mon père. Une enquête intime

Édouard est mort le 14 juillet 1917 au Chemin des Dames. Il venait d'avoir vingt ans. je ne savais pratiquement rien de lui, sauf qu'il était le frère de mon père. Un impérieux et mystérieux désir m'a décidé un jour à mener une enquête sur ce modeste valet de ferme qui, jusqu'à son départ pour la guerre, ne s'était pas aventuré plus loin que Pouancé, à quelques kilomètres de Saint-Michel-et-Chanveaux, son village natal du Maine-et-Loire. Sans que j'en aie eu d'emblée conscience, Édouard allait me servir de guide pour me conduire jusqu'à mon père à l'égard de qui j'avais une lourde dette. Estimant que la succession des générations de " gueux " avait assez duré, Eugène Péan s'était battu pour que son fils rompe ce terrible enchaînement. Lui aussi avait vécu en forêt sous la hutte de bûcheron de son propre père. Et lors du recensement de 1936, face à son nom, j'ai pu lire le mot - domestique ". Jusqu'à lui, les Péan ont été des - indigènes de la République ", taillables et corvéables à merci, pour qui la citoyenneté était un mot vide de sens. Cette enquête intime menée avec la même rigueur et la même persévérance que j'ai mis naguère à redécouvrir Jean Moulin ou François Mitterrand m'a fait mettre au jour de pesants secrets de famille, mais aussi permis d'entendre, sous les doigts de mon père, comme l'écho de sa voix, les accents de son accordéon...

09/2006

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Musique, danse

Paul Dukas

Alors que Paul Dukas jouit d'une popularité durable grâce à son Apprenti Sorcier, que Walt Disney, avec Fantasia, a paré d'images, " ce personnage de rêve que l'on a voulu expliquer de cent façons ", comme il l'écrit lui-même à son ami Eugène Boschot, est en revanche mal connu et sa personnalité est environnée de mystère. Né en 1865, quasi-contemporain de Debussy, aîné de Ravel, Dukas s'inscrit dans une période brillante de la musique française et compte parmi ceux qui lui assurent valeur et rayonnement. Si le catalogue d'oeuvres dont il accepte la publication semble mince, leur richesse fait déplorer l'exigence implacable qui a conduit le compositeur à ne pas mener à leur terme nombre de projets, jusqu'à un silence dont Simon-Pierre Perret sonde avec tact les implications psychologiques. La présence de Dukas dans l'univers musical ne se limite pas à la composition : inspecteur, professeur au Conservatoire, il exerce une activité de critique qui le fera passer à la postérité comme un juge pertinent, à la plume vigoureuse et élégante, dans une tradition française illustrée par Berlioz et Debussy. Le cheminement biographique est retracé par Simon-Pierre Perret, qui relate les événements personnels et professionnels à partir de correspondances et de la presse de l'époque. Marie-Laure Ragot, dans son commentaire de chacune des œuvres, s'attache à définir le style de Dukas, qui a illustré différents genres, avec une dominante orchestrale. Elle accorde une importance particulière à l'opéra Ariane et Barbe-Bleue, qui s'est imposé au répertoire.

08/2007

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Musique, danse

Correspondance. Suivie de Letrres à Madame H.

Echelonnées tout au long de la vie de Gabriel lauré, les quelque huit cents lettres ici rassemblées retracent le parcours d’une des figures les plus illustres de la musique française à une époque de grand rayonnement. La variété de ses correspondants rend compte de tous les aspects de son activité : avec ses collègues compositeurs (Saint-Saëns au premier chef, Vincent d’Indy ou ses élèves au Conservatoire : Ravel, Roger-Ducasse, Koechlin), ses interprètes (Alfred Cortot, Edouard Risler, Eugène Ysaÿe, Robert Lortat), ses éditeurs ou des écrivains (Flaubert, Verlaine, Proust, Colette, Montesquieu) et ses amies-mécènes (Mme de Saint-Marceaux, la comtesse Greffulhe, la princesse de Polignac), il évoque son métier de musicien : les inspections de conservatoires, les innombrables concerts où il interprète ses oeuvres, la rédaction de critiques pour Le Figaro. On voit ainsi se construire au jour le jour une carrière, avec toutes ses difficultés : les aléas du théâtre, en particulier autour des représentations de Pénélope, occupent une grande place, de même que les fatigues liées à la direction du Conservatoire. Le portrait du compositeur, exprimant des jugements tranchés sur nombre de ses contemporains, souvent loin du «doux Fauré», se peint à travers ces échanges ; il est complété par ses lettres adressées, parlais quotidiennement, à Marguerite Hasselmans, qui fut sa compagne, de 1901 à sa mort, en 1924. Au-delà de l’effusion amoureuse qui révèle l’homme privé, leur intimité et leur confiance donnent à ces lettres un ton extrêmement libre, où le musicien se découvre comme jamais.

10/2015

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Beaux arts

Delacroix

Eugène Delacroix (1798-1863) est aujourd'hui un peintre populaire. Pourtant son oeuvre, dispersée dans le monde entier, parfois difficilement accessible (grands travaux décoratifs, dessins, gravures), est plus méconnue qu'il n'y paraît, et les malentendus qui ont entouré toute sa carrière ne se sont pas encore entièrement dissipés. Or c'est l'un des artistes du XIXe siècle, et même de toute l'histoire de la peinture, pour lequel nous possédons le plus de faits établis et de documents de première main. Homme public, il n'a pas vécu ignoré, même s'il est resté quelque peu en marge de son époque. On a conservé, à quelques exceptions près, tout ce qu'il a exécuté, comme pratiquement tous ses très nombreux textes, à commencer par son célèbre Journal, sources éminemment précieuses pour la connaissance intime de l'artiste, à tel point qu'on peut le suivre souvent quasiment pas à pas, jour après jour, dans l'exécution de ses travaux peints, dessinés, gravés ou écrits. L'objet de cette monographie a donc été d'abord de faciliter l'accès à son oeuvre, en en retraçant les conditions de conception, d'exécution et de réception, puis de tenter de rétablir logique et cohérence dans l'évolution de Delacroix, en s'appuyant aussi bien sur la destination première de ses réalisations qu'en analysant les grandes thématiques abordées par l'artiste. Paru pour le bicentenaire de sa naissance, cet ouvrage a été complètement revu et corrigé pour tenir compte des nouvelles découvertes et des recherches menées durant les vingt dernières années.

03/2018

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Critique littéraire

Une histoire des haines d'écrivains

" Avez-vous bien des ennemis " Voilà ce qui préoccupe Balzac, dans la lettre qu'il écrit à son confrère Eugène Sue le 18 novembre 1832. Sue répond sur le même ton : " Les ennemis ; Oh ! très bien, parfaits et en quantité. " La course aux honneurs et à la gloire est indissociable de la condition d'écrivain, particulièrement au XIXe siècle, quand la presse devient toute-puissante et que les tirages des livres augmentent toujours plus. Autant de motifs d'envie et de ressentiment pour nos chers auteurs : Balzac accuse Hugo d'utiliser des journalistes à sa botte pour l'éreinter, lequel Hugo se brouillera avec Dumas pour une sombre histoire de rivalité théâtrale ; Lamartine, qui vend ses fonds de tiroir pour gagner de l'argent, devient la risée de ses pairs ; quant aux Goncourt, ils crient au plagiat perpétuel : Flaubert a copié leur usage de l'imparfait, Zola leur vole le sujet de leurs livres... Tous trouvent que leurs confrères sont injustement célèbres. Le Rouge et le Noir est écrit en patois, claironne Hugo ; Sainte-Beuve, dit " Sainte-Bave et Bloy tirent sur tout ce qui bouge ou à peu près ; Jules Renard, lui, confesse le succès des autres me gêne, mais beaucoup moins que s'il était mérité. " C'est parce qu'ils sont écrivains, parce qu'ils savent quel mot fait mouche et fait rire, que leurs haines sont si savoureuses pour nous, lecteurs. Fulgurances de l'esprit, ruses et dédains, mensonges et duperies : ne boudons pas notre plaisir...

01/2009

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Histoire de France

Ceux du maquis. Volume 1

Ils n'avaient pas accepté de voir la France occupée, humiliée, asservie ; ils avaient pris le Maquis ! Recherchés par la police de Vichy, les brigades de gendarmerie et la Gestapo, cachés et nourris par les paysans, ils avaient fait parler la poudre et la dynamite... Ils étaient les Francs-Tireurs de l'Armée des Ombres. En août 1944, après quatre années de clandestinité, ils chassèrent l'occupant hitlérien de chez nous, ils libérèrent la terre des Ancêtres. Ils étaient nos Pères, nos Grands-Pères... Ne les oublions jamais. ALLIER : La libération de Montluçon et de Moulins. CANTAL : Juillet 1944, la haute vallée de BREZONS, dernier rempart contre les hitlériens. CHARENTE : Françoise ARMAGNAC, milicienne ou sainte ? Le Maquis FOCH. CORREZE : TULLE, juin 1944 : l'ombre du Diable. CREUSE : Retour sur la disparition tragique d'Eugène FRANCE. Au pays de Martin NADAUD, la JESSER sème la mort. DORDOGNE : L'hommage au commandant SOLEIL. THIVIERS, la brigade RAC. Le massacre de MERLES, ST-MARTIN-DE-FRESSENGEAS. LOT : Janine ANDRIEU, un agent secret au Maquis du colonel GEORGES. PUY-DE-DÔME : Le colonel GASPARD, unificateur de la Résistance auvergnate. DEUX-SEVRES : MENIGOUTE se souvient du colonel Albert POUPET. THOUARS : le coup d'éclat de l'O.S.-680 et la répression allemande. TARN : Le camp d'internement de ST SULPICE-LA-POINTE. VIENNE : Le réseau RENARD démantelé. HAUTE-VIENNE : ST-LEONARD-DE-NOBLAT, les artisans de la Liberté. Jeune fille sous l'Occupation, témoignage inédit de Mme NICOLAS. René LEGROS raconte : Georges GUINGOUIN se cachait à ST-JULIEN-LE-PETIT...

04/2018

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Théâtre

Scènes baroques d'aujourd'hui. La mise en scène baroque dans le paysage culturel contemporain

Tout le monde connaît les pièces de Molière ou de Corneille ; ce sont ces "classiques" et d'autres oeuvres moins célèbres des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles que le mouvement artistique baroque se réapproprie en explorant les codes de jeu, les gestes et les modes de profération des interprètes de l'époque. Cet ouvrage a pour objectif de dresser un état des lieux de la mise en scène baroque aujourd'hui. Or l'entreprise n'est pas neutre, car le baroque contemporain fait l'objet de débats féroces, aussi bien en ce qui concerne sa définition que sa réception. L'analyse se construit autour de plusieurs thèmes l'importance des autres arts vivants se réclamant du courant baroque, notamment la musique et la danse, le râle éducatif de ce mouvement théâtral et sa place au sein de l'institution. Elle se nourrit d'une comparaison avec le théâtre élisabéthain outre-Manche et de témoignages d'artistes contemporains, parmi lesquels Eugène Green. S'appuyant sur une réflexion collective où se font entendre plusieurs voix, venues de la scène ou des universités, des salles de classe ou des sociétés de production, ce livre élabore une cartographie précise des interrogations qui irriguent la mise en scène baroque aujourd'hui. Les champs du savoir et du spectacle vivant sont ainsi réunis, s'éclairant l'un l'autre et témoignant de la réussite de ce projet, car c'est de cette façon qu'est né et que continue de s'inventer le théâtre baroque.

11/2019

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Beaux arts

Maurice Sand. Un artiste aux multiples talents

Maurice Sand est né en 1823 à Paris. Trop longtemps cantonné dans son rôle de « fils de George Sand », avec qui il avait développé une relation fusionnelle, Maurice n'a jamais pu, malgré de réels dons artistiques et littéraires, atteindre la notoriété à laquelle il aspirait. Il en avait pourtant toutes les qualités ! Élève d'Eugène Delacroix, il excella dans la peinture, la caricature et le dessin. Il fut le créateur du théâtre des marionnettes à Nohant et à Paris. Il s'essaya également à la littérature et a laissé plusieurs romans non dénués d'intérêt. Passionné par les lépidoptères, il proposa un catalogue raisonné sur les papillons. Dans les dernières années de sa vie, il fut, en collaboration avec sa sœur Solange Clésinger, le premier éditeur de la correspondance de George Sand. Il mourut en 1889 au château de Nohant, propriété héritée de sa mère. Christophe Grandemange n'oublie pas d'évoquer la vie familiale et amicale de Maurice Sand. Il dépeint les relations avec sa mère et sa sœur, son mariage avec Lina Calamatta, ses joies et ses peines avec ses trois enfants, son voyage à travers le monde avec le prince Jérôme-Napoléon. Au fil des pages, l'auteur dresse ainsi le portrait d'un homme sensible et brillant. Après Gabrielle Sand, Le château de Nohant, et enfin George Sand, paru en 2013, Christophe Grandemange a souhaité écrire la biographie de Maurice Sand. Il présente les nombreuses facettes de cet homme aux talents artistiques multiples et trop peu connu.

06/2016

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Cinéma

Nous resterons, pour vivre et mourir, avec les loups-garous. Confession théorique

Le lecteur tient entre ses mains un écrit-garou entremêlant la théorie du cinéma et l'analyse des films avec la part vécue qui se rejoue alors, indéfiniment, dans un autre plan de l'expérience, mais aussi avec des réflexions, des aphorismes sur les images, l'homme, l'animal... Le penseur des images n'écrit jamais qu'à partir de l'enfant qu'il a été, parfois du jeune homme. Nous ne sommes rien d'autres que les penseurs des êtres que nous fumes. Des affects dont nous nous sommes absentés. Nous sommes les théoriciens de la quantité de trahison que nous avons été capables de nous infliger. Ce livre raccorde une théorie du cinéma, un chemin d'écriture sur le cinéma, à une enfance et à un amour perdus, tous deux placés sous le signe des loups et de la mélancolie. La plupart de ces raccords sont brutaux. Ils dessinent moins une iconographie que, de Darwin à Ovide, en passant par la théologie, la littérature ou la philosophie, une ichnographie des métamorphoses, des corps doubles : des doublures et des duplicités. Les loups-garous m'ont accompagné, sous une forme ou une autre, toute ma vie. J'en propose ici une manière de récit intime, illicite, à travers leurs images dans de nombreux films : de George Waggner à John Landis ou Michael Mann, en passant par Terence Fisher, Eugène Green, Jacques Tourneur, Alain Resnais, Philippe Grandrieux, Apichatpong Weerasethakul, Eric Rohmer, Cecil B. DeMille, Wes Craven — et bien d'autres.

04/2019

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Développement durable-Ecologie

Plaine en devenir. Histoire de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt

Lancé en 2010, le projet de planter une forêt sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt doit être validé en 2018. Pour comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire, il faut remonter au second Empire, côtoyer le Baron Haussmann et ses ingénieurs, faire connaissance avec Eugène Bélier, maire de Méry-sur-Oise en 1864. A l'époque, la plaine devait abriter un immense cimetière, la nécropole parisienne. Le projet fut abandonné et la Ville de Paris installa une ferme modèle sur les terres qu'elle avait acquises. Un système hydraulique perfectionné permettait d'engraisser les terres grâce à l'eau des égouts. Pendant un siècle, l'épandage des eaux brutes fit la richesse de la plaine. Son sol sableux, quasiment improductif, devint riche et fécond. Ce n'est qu'en 1997 que des associations de défense de l'environnement lancent l'alerte. Elles s'inquiètent que les eaux d'égout, en plus de l'engrais humain, charrient des polluants que les plantes absorbent. Rapidement, le principe de précaution est appliqué, les cultures maraîchères sont interdites sur la plaine. Depuis, la plaine vivote, squattée par les gens du voyage, parsemée de dépôts sauvages d'ordures, incontrôlable. C'est dans ce contexte, mais aussi dans celui de la création du Grand Paris, que s'inscrit le projet de forêt. Il permettrait de mailler la forêt de Montmorency et celle de Saint-Germain. De créer des continuités écologiques et de participer à la qualité de vie de la région capitale. C'est un véritable projet de territoire, à l'horizon 2030, qui est en débat.

03/2018

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Littérature étrangère

In abstracto

Quand il met fin à ses jours en 1923 avec une arme à feu, Demetru Demetrescu-Buzau, alias Urmuz, n'a que quarante ans. Son cadavre sera retrouvé dans un bosquet au bord de la chaussée Kiseleff. Il a gagné honnêtement sa vie en exerçant le métier de juge à la Cour de cassation de Bucarest et laisse derrière lui une extraordinaire poignée de récits bizarres, pour la plupart écrits avant la Première Guerre mondiale. Bien qu'ils aient circulé dans des cercles d'amis dès la fin des années 1900, ces textes ne seront rassemblés et publiés qu'en 1930, sous l'égide de la revue unu et de Sasa Pana qui écrira pour l'occasion : Pour expliquer une légende, pour anéantir un symbole devenu trop limpide, pour renouveler l'angoisse de notre propre expérience, le groupement unu recueille ces quelques bizarres pages de révolte, ne s'agenouillant que devant le seul privilège qui a fermé la vie d'Urmuz telle une fenêtre. Sans doute, une légende est-elle ainsi née, et même plus : un véritable événement littéraire, qu'il faudrait regarder comme une sorte d'avant-garde des avant-gardes, ou comme le signe avant-coureur de cette fièvre créatrice qui s'empare alors d'à peu près tous les arts, une nouveauté encore sans nom que ne manqueront pas de reconnaître, entre autres, Tristan Tzara et Eugène Ionesco. Au final, en une petite dizaine d'histoires de quelques pages à peine, un chef-d'oeuvre souverainement salvateur, dont on ne peut que saluer l'inaltérable modernité.

04/2017

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Littérature étrangère

Le peintre et la voyageuse

Rêvé, fantasmé ou imaginé, l'Orient interroge les mœurs européennes, et le harem centralise l'ensemble de ces divagations. Peuplés d'odalisques lascivement alanguies, les harems sont représentés par les artistes comme des lieux de permissions et de perdition, à l'instar de L'Odalisque à l'esclave de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans Le Peintre et la voyageuse, Ingres, tourmenté et angoissé, fuit Paris et s'isole à la campagne. Il retrouve la confiance et l'envie de créer grâce à la compagnie de Lady Montaigu, voyageuse indépendante et libérée, célèbre dans toute l'Europe pour ses carnets d'Orient. Mais Le Peintre et la voyageuse n'est pas le roman d'une histoire d'amour traditionnelle et conventionnelle entre la voyageuse et le peintre, qui ont vécu à un siècle d'écart l'un de l'autre. Si l'amour, l'amitié et les confidences jalonnent leur relation, la rencontre imaginaire entre ces deux personnages charismatiques se caractérise par des échanges passionnées et passionnants. Dans leurs joutes verbales, ce sont deux façons de considérer l'ordre du monde, l'Orient et la place de la femme dans la société qui s'opposent. Des alcôves de l'opéra à la présentation du tableau Le bain turc au Tout-Paris, Patricia Almarcegui nous transporte dans une valse des vanités où tournoient Arthur Rimbaud, Monsieur Bertin, Théophile Gautier et Eugène Delacroix. En maître de l'uchronie, Patricia Almarcegui compose un roman brillant et savoureux sur la création et la place de l'art dans la société.

09/2016

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Sports

1919, le Tour renait de l'enfer. De Paris-Roubaix au premier maillot jaune

C'en est fini de la guerre, il est grand temps que les champs de bataille laissent la place aux forçats de la route. 1919 sera l'année de cette renaissance. En avril, Henri Pélissier gagne Paris-Roubaix, qui trouve son surnom d'Enfer du Nord en traversant villes et champs de ruines. Pendant qu'à Versailles, on discute pour finaliser la paix, se dispute l'unique Circuit des Champs de Bataille qui visite les régions dévastées. En Italie, le Giro parcourt le Trentin, le Haut-Adige et fait étape à Trieste, qui furent autant d'enjeux menant à l'entrée en guerre de Rome en 1915. Des rivages de la mer du Nord à ceux de l'Adriatique, de la Flandre à la Champagne, des collines de l'Artois aux côtes de Meuse et de Moselle, des "ballons" vosgiens aux cols pentus des Dolomites, les courses cyclistes racontent l'histoire d'une Europe meurtrie qui veut revivre sans oublier. Le lendemain de la signature du traité de Versailles, démarre le 13e Tour de France qui fait étape dans les villes reconquises de Strasbourg et Metz. Eugène Christophe reçoit à Grenoble le premier maillot jaune créé pour identifier le leader de l'épreuve, mais c'est le Belge Firmin Lambot qui ramène la précieuse tunique à Paris. Les 10 et 11 novembre 1919, avec le Grand Prix de l'Armistice de Strasbourg à Paris, le sport cycliste célèbre le souvenir de celle que l'on pensait être la der des der...

02/2015

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Monographies

Delacroix et la nature

Peu après son emménagement dans son nouveau domicile du 6 rue de Furstemberg, à Paris, Eugène Delacroix écrit dans son journal : "La vue de mon petit jardin et l'aspect riant de mon atelier me causent toujours un sentiment de plaisir." Delacroix ressent la nature de manière sensuelle. La nature qu'il observe est loin d'être vide et les animaux, aussi petits soient-ils, sont pour lui matière à réflexion. S'il prend plaisir aux promenades dans la campagne, il n'expose pas pour autant ses rares paysages. Il multiplie les croquis sur le motif, mais laisse une large place à l'imagination dans ses tableaux. Surtout, le passage du dessin d'après nature au tableau dépend le plus souvent du travail intellectuel de composition effectué dans l'atelier à partir de sources différentes. Il travaille à partir de ses propres études et de ses souvenirs, mais il se nourrit aussi des oeuvres des artistes qu'il admire, Rubens, surtout, pour les combats de fauves. Il entretint toute sa vie avec le sculpteur animalier Barye une amitié née d'un intérêt partagé pour les grands fauves de la ménagerie du Jardin des Plantes... Le catalogue de l'exposition Delacroix et la nature montre le travail de Delacroix, du croquis au tableau achevé, et confronte ses oeuvres au réel avec une planche botanique et des animaux naturalisés de la maison Deyrolle, déjà active du temps de l'artiste, qui laissent au lecteur le soin d'imaginer la posture de l'artiste face à l'animal.

03/2022

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Décoration

L'Ours bleu. Mémoires d'un créateur d'images

Etienne Delessert est de ceux qui ont porté l'image au coeur des plus grands journaux et magazines, une image mêlant l'intelligence et l'émotion, qui interroge notre époque avec ses ombres et sa lumière. Peintre, maître de la couleur, il sait changer d'humeur, créer le portrait délicat des paysages qu'il aime mais aussi percer la surface des visages. Avec un sens aigu de la métaphore visuelle, celle qui traverse le temps tout en parlant d'aujourd'hui. Auteur et illustrateur de plus de quatre-vingts livres lus par des millions d'enfants, il a su capter leurs perceptions instinctives, parfois sauvages. Raconter des histoires de rire, de larmes et de survie. Dessiner leurs rêves. En ces pages, Etienne Delessert déroule les fils d'une vie aussi colorée et prenante que ses oeuvres. Voici un demi-siècle de somptueux art graphique, de rencontres amicales et de collaborations avec Jean Piaget, Eugène Ionesco, les Gallimard, les grands Américains comme Herb Lubalin, les grands Français comme André François ou Alain Le Foll – et l'analyse sans concessions des changements profonds qui ont marqué l'édition et les médias. Voici enfin un homme, ses amours, ses colères, ses drames et ses bonheurs de vivre, une présence européenne dans les rues de New York, trente ans de vie dans les collines de la Nouvelle Angleterre, dans le grand atelier entouré d'arbres centenaires, au coeur d'une campagne visitée parfois par des ours que l'on aimerait toucher de la main.

04/2015

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Bibliographie

Panorama illustré des journaux de jeunesse (1770-2020)

En 250 ans, entre 1770 et 2020, plus de 1 000 publications de toute nature que nous avons répertoriées se sont efforcées de fidéliser la clientèle enfantine. Des journaux pour la famille à ceux destinés à "nous les filles", des éducatifs aux distractifs, de ceux pour la petite enfance jusqu'aux mangas, cet ouvrage, qui n'a sans doute pas d'équivalent, nous convie à explorer une incroyable variété d'histoires, d'images, de jeux, et d'activités qui ont mobilisé et passionné les enfants de tous âges et de toutes conditions. Il nous invite également à découvrir, dans six chapitres successifs, l'évolution du rôle social de l'enfant, du regard qu'il porte sur le monde et du statut que la société lui confère. On y voit apparaître le premier roman feuilleton (avant Eugène Sue ! ), les histoires complètes, les textes illustrés, les conseils pratiques, les patrons de couture, les recettes de cuisine, le courrier des lecteurs, les héros charismatiques et récurrents, les reportages, la BD, les cinéromans, la propagande politique et le marketing commercial, les clubs d'amis, l'interactivité, les encartages d'objets... Ces journaux qui ont accompagné nos vies s'inscrivent dans nos mémoires comme des compagnons qui nous ont aidé à devenir ce que nous sommes. Ils restent aujourd'hui, malgré la concurrence des autres modes de loisirs, un marché porteur segmenté selon les genres, les âges, les intérêts, la spécificité de son lectorat, et qui prépare sa mutation. Un ouvrage de référence pour les spécialistes, instructif, mais aussi apéritif grâce à ses quelque 150 illustrations.

01/2022

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 16, Critique littéraire et critique d'art

L'amour de la littérature et celui des arts sont consubstantiels, on le savait depuis longtemps, à la culture, à la vie intime de Jaurès. Mais l'ampleur, la continuité, voire le professionnalisme de son œuvre en ce domaine apparaîtront à beaucoup comme une révélation. Dans l'ordre intellectuel, Jaurès ne fut pas seulement philosophe et historien. Il fut aussi critique littéraire et critique d'art. Ce volume des Œuvres le met en lumière en rompant avec l'ordre chronologique selon lequel est organisée cette édition. Les textes de Jaurès sont regroupés en quatre massifs. Au départ, des extraits du Cours de philosophie professé à Albi, en 1882-1883 : ils sont consacrés à l'esthétique. Puis un ensemble d'articles et d'études écrits entre 1887 et 1898 : ils sont centrés sur le rapport au politique. Vient alors l'événement : un corpus de 87 articles donnés à La Dépêche entre 1893 et 1898, sous la signature " Le Liseur ". Cette " quinzaine littéraire ", longtemps oubliée, lui permet de présenter, aux côtés d'écrivains méridionaux comme Armand Silvestre ou Eugène Le Roy, l'avant-garde parisienne de son temps, de Verlaine et Mallarmé à Léon Bloy et Huysmans : c'est la " jeunesse littéraire ". Enfin on a réuni des conférences culturelles, prononcées de l'affaire Dreyfus à 1914 : l'art et le socialisme, Zola, Anatole France ; c'est le temps du " lutteur contemplatif ", le temps aussi où Jaurès s'adresse aux instituteurs à travers la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur.

01/2000

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Littérature française

Histoire des Treize. trois courts romans d'Honoré de Balzac : Ferragus, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d'or

Histoire des Treize est un roman d'Honoré de Balzac paru entre 1833 et 1839. Sous ce titre, Balzac a regroupé trois courts romans : - Ferragus, roman paru pour la première fois en 1833 dans La Revue de Paris, sous le titre Ferragus, chef des Dévorants. - La Duchesse de Langeais, roman paru en 1833 dans L'Echo de la Jeune France, sous le titre Ne touchez pas à la hache, qu'il gardera jusqu'en 1839. - La Fille aux yeux d'or, roman paru en 1834. Les Treize, selon la préface de Balzac, sont "treize hommes également frappés du même sentiment, tous doués d'une assez grande énergie pour être fidèles à la même pensée, assez probes pour ne point se trahir, alors même que leurs intérêts se trouvaient opposés, assez profondément politiques pour dissimuler les liens sacrés qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours réussi dans leurs desseins... Enfin, pour que rien ne manquât à la sombre et mystérieuse poésie de cette histoire, ces treize hommes sont restés inconnus, quoique tous aient réalisé les plus bizarres idées que suggère à l'imagination la fantastique puissance attribuée aux Manfred, aux Faust, aux Melmoth ; et tous aujourd'hui sont brisés, dispersés du moins". Il s'agit en fait d'une société secrète qui fait basculer La Comédie humaine dans un univers fantastique, le fameux "fantastique social" tel que le définit Charles Nodier, un genre dans lequel Eugène Sue excellera avec Les Mystères de Paris.

11/2022

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Littérature française

Mutismes

"Mutismes, pour tous ces silences qui ont miné l'âme polynésienne... " Tabous et non-dits, frustrations et conflits, zones d'ombre et de silences. Autant de maux qui gangrènent la société polynésienne des années 1980 à 2000. Face aux drames qui bouleversent sa vie, depuis son enfance exposée à la violence du père, jusqu'à l'adolescence marquée par les départs et les arrachements, tandis que des atolls se font souiller par les tirs nucléaires d'une mère patrie dont elle ignore tout, cette jeune fille doute de sa foi en l'humanité. Seule son admiration pour Rori, activiste politique indépendantiste au charisme incontestable, parvient à lui redonner le sourire et à insuffler un sens à sa vie. Mais l'amour ne peut aveugler éperdument : il lui faudra s'exiler à 22 000 kilomètres, sur cette terre française étrangère, pour trouver la force de mettre des mots sur l'indicible. Et tenter de (ré)écrire l'histoire de son pays. Avec ce roman social et initiatique, Titaua Peu s'attelle à poser des mots sur les silences, à créer de la parole là où elle a été confisquée, oubliée. L'auteure de Pina (Prix Eugène Dabit en 2017) n'a jamais eu des termes aussi justes que lorsqu'elle évoque les silences, soulignant les non-dits et les interdits d'une société en perdition. Mu, n. c. tahitien : silence de quelqu'un qui a quelque chose à dire mais qui se tait. (Dictionnaire de l'Académie tahitienne - Fare Vana'a)

04/2021

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Romans policiers

Cinabre

Cinabre, c'est la couleur de l'hôtel le plus chic de Toulouse, étau de velours fréquenté par une clientèle fortunée. Un rouge minéral qui rappelle la couleur du sang. L'Hôtel Ferdinand fut le théâtre d'un quadruple homicide dans les années 1980. Son directeur, Eugène Ferdinand, y massacra sa famille avant d'être abattu par la police. Toute sa famille sauf Richard, petit dernier miraculé. C'est lui-même qui décidera trente ans plus tard de rouvrir l'établissement... Mais on n'efface pas à coups de travaux monumentaux une réputation sulfureuse. Les Rois de Pique sont six anciens camarades de promo qui ont fui l'hôpital pour se lancer en indépendants. Lorsque l'un d'eux disparaît après avoir soigné une cliente de l'Hôtel Ferdinand, personne ne semble s'en émouvoir. Seul Elliot Akerman, infirmier sensible et sans concession, va partir à sa recherche. Pendant ce temps, Toulouse vit sous la terreur d'un tueur qui attaque ses victimes au sabre. Est-il isolé ? Et qui doit se sentir menacé ? Pour le capitaine Aubert et son équipe, c'est le début d'un combat sans fin contre une hydre voilée par des nappes de sang. A propos de l'auteur Cinabre est le quatrième roman de Nicolas Druart après Nuit blanche (Grand Prix du Suspense psychologique, 2018), Jeu de dames (2019), L'Enclave (Prix de l'Embouchure, 2021). Infirmier de 35 ans établi à Toulouse, il excelle à décrire au scalpel les fêlures de l'esprit et offre ici un thriller sombre, asphyxiant, magistral.

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Cinéma

Oona Chaplin

Charlie Chaplin a cinquante-quatre ans lorsqu'il épouse, le 16 juin 1943, Oona O'Neill, âgée d'à peine dix-huit ans, fille du dramaturge et prix Nobel Eugene O'Neill qui la déshérite tandis que la presse traite Charlot de Barbe-Bleue. Or, après trois mariages malheureux, celui-ci a enfin trouvé la femme-enfant qu'il avait toujours recherchée et le bonheur vainement poursuivi. Sacrifiant sa carrière prometteuse de comédienne, Oona se consacre exclusivement au bien-être de son époux, lui apportant paix et stabilité. Ils ont huit enfants et connaissent trente-quatre ans d'harmonie malgré l'exil en Suisse, les déceptions professionnelles et les épreuves. Qui était donc celle qui vécut dans l'ombre de Chaplin alors que ses photos emplissaient les magazines people de l'époque ? Quelles relations entretint-elle avec ses enfants ? Quelles furent ses passions secrètes et ses vrais amis ? Quelle place garda dans son coeur J. D. Salinger, son premier boy friend ? Quel fut le jeu d'Orson Welles, son cicerone à Hollywood ? Quels rôles eurent vraiment Ryan O'Neal et David Bowie dans ses années de veuvage ? Et quelle sorte de lien l'unit pendant une grande partie de sa vie à Truman Capote ? Grâce aux témoignages inédits de plusieurs de ses enfants, Bertrand Meyer-Stabley répond à ces questions et nous restitue le parcours étonnant d'une muse, fille et épouse de génies. Mais son livre est aussi le portrait d'un clan, des destinées éparpillées des huit enfants Chaplin, le singulier tableau d'une étonnante fratrie.

04/2010

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Romans de terroir

Le sang des gavassines

La mère adoptive de Juliette l'avait accueillie treize ans auparavant comme un don du ciel. L'amour donné par Rosalie confine à l'excès quand Gabriel Bouchardier, fabricant de soieries absorbé par ses affaires, fait son possible pour ressembler à un père. L'enfant née par accident dans une famille misérable de tisseurs, puis abandonnée à la Charité par sa mère Jeanne, démunie de moyens et d'affection, aurait dû avoir un tout autre destin. Juliette grandit dans un milieu privilégié, à l'abri de la faim, où son caractère se polit comme un diamant et développe, du haut du balcon, sa curiosité sur l'activité fourmillante du quartier. Dans une ville secouée par des turbulences sociales inquiétantes, où le sang coule, son demi-frère Eugène, garçon vif et intelligent, apprend son existence dans des conditions où le hasard a sa part. Poussé par l'envie de la voir, il brave les dangers effrayants de la rue avec le même courage que son grand-père Joseph et son père Léon. Son héroïsme sera-t-il servi par la chance pour parvenir à ses fins ? Juliette sera-t-elle assez forte pour affronter l'irruption de son passé, d'une manière aussi tragique et dangereuse pour son avenir ? De Charles X à Louis Philippe, de la révolution des Trois Glorieuses à la révolte des Canuts de 1831 pour l'application de meilleurs Tarifs de façon, les deux familles de Juliette et leurs amis vont être soumis à de rudes épreuves qui, en bouleversant l'ordre des choses, les bouleverseront elles-mêmes.

10/2018

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Régionalisme

Mangées. Une histoire des mères lyonnaises

Mangées. "Qu'elles aient basculé dans le luxe, façon Brazier, ou soient restées fidèles à une cuisine plus économe, les mères avaient nourri la ville entière. On passait de l'une à l'autre comme on change de chemise, se régalant ici d'une tarte légère à la praline, là d'un saint-marcellin crémeux ou d'une salade de cochonnailles. Souvent du solide, parfois de l'aérien. Toujours des produits frais. Pas de congélateur et quelquefois (chez les anciennes) pas de frigo. Elles formaient à elles seules une famille méconnue, hétéroclite et laborieuse, dessinant une géographie sociale de la ville, déroulant un siècle d'histoire. Elles avaient façonné les quartiers, les avaient bercés, accompagnés." C'est avec la mère Brazier qu'Etienne Augoyard commence son feuilleton sur les mères cuisinières pour Le Progrès de Lyon. Jamais à court d'informations ni d'envolées lyriques, le journaliste a bien l'intention de tout révéler sur celle à qui le Michelin attribua, dès 1933, trois étoiles pour ses deux restaurants. Mais Monica Jaget, sa camarade photographe, ne l'entend pas de cette oreille : ils n'ont que dix jours pour boucler leur série d'articles... On comprend vite que le livre de Catherine Simon fonctionnera comme le "making of" de leur enquête. Au gré de leurs investigations - et de leurs querelles -, s'écrit sous nos yeux la vie de ces femmes de tête et de pouvoir, pionnières en matière de cuisine, mais aussi, sans le dire, d'émancipation féminine. Ces filles de ferme, travailleuses acharnées à qui rien n'a été offert, ont témoigné d'une volonté de fer pour ouvrir leurs propres restaurants, à une époque où elles n'étaient pas censées disposer seules d'un compte en banque ni gérer un commerce. Sur les traces des mères les plus célèbres - de La Génie à Marie - Thé Mora, en passant par Eugénie Brazier, Léa Bidaut ou Paule Castaing -, le récit nous invite à un voyage étonnant, à la fois historique et gastronomique, dans Lyon et ses environs. Grâce au passionnant travail de Catherine Simon, les mères lyonnaises redeviennent ce qu'elles étaient : des femmes d'exception, à qui le monde de la restauration doit un chapitre essentiel de son histoire.

02/2018

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Littérature française

Le juif errant

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public. Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril... éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d'une inspiration nouvelle : l'exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l'espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu'ici dédaignés. Manipulant l'horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d'une justice sécurisante. De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l'enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l'intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d'Edgar Poe, le Juif légendaire revient d'au-delà des mers et d'au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s'emparer d'une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.

04/2010

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Littérature érotique et sentim

Les Lorettes. Paris capitale mondiale des plaisirs au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Paris gagne ses galons de capitale mondiale des plaisirs. Lorettes, grisettes et courtisanes, conquérantes et victorieuses, règnent alors sur la Ville Lumière. Et derrière elles, une myriade de congrégations, aussi nombreuses que les petits noms secrets et affectueux susurrés par les amants à l’oreille de leurs maîtresses, se réclamant des États de la prostitution. S’il existe une typologie des femmes publiques aussi riche, la responsabilité en revient au premier chef aux journalistes, chroniqueurs, échotiers, illustrateurs et caricaturistes, écrivains oubliés ou à jamais illustres qui ont dénommé les filles qu’ils croisaient sur les trottoirs de la capitale, le long des boulevards ou dans les faubourgs, au théâtre, au bal ou à l’Opéra, dans les cafés, sur les Champs-Élysées et au sein de quelques salons. Mais si les catins parisiennes de l’époque ont eu le bonheur d’entrer dans l’histoire, cela tient d’abord à leur fortune littéraire. Les frères Goncourt, Baudelaire, Eugène Sue, Théophile Gautier, les Dumas, père et fils, Tristan Corbière, Huysmans, Zola, Balzac, Flaubert, Maupassant, Barbey d’Aurevilly ont tous témoigné, à des degrés divers, de leur intérêt vis-à-vis de ces dames, les dégageant des vils clichés auxquels elles étaient réduites et contribuant à changer le regard que la société leur portait jusque-là. Ces grands noms, le lecteur les connaît. Leurs ouvrages, Nana, La Dame aux camélias, Splendeurs et misères des courtisanes, etc., il les a parfois lus à un âge et dans un cadre, scolaire et donc pudique, qui ne lui ont pas toujours permis de saisir qu’ils avaient tous pour sujet… les lorettes !

10/2013