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Theresa Fernandes

Extraits

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XVIIIe siècle

Marie-Antoinette. Portrait d'une femme ordinaire

A l'occasion du 230e anniversaire de la mort de Marie-Antoinette, la biographie, une des plus belles du genre, écrite par Stefan Zweig et consacrée à la reine à découvrir dans une nouvelle traduction. Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd'hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d'un Autrichien, donc d'un compatriote, qui certes brosse d'abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d'archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un éclairage psychologique, et même freudien, auquel Zweig a si souvent recours dans ses nouvelles (rappelons que Zweig et Freud se vouaient une admiration mutuelle). Ce sont les circonstances successives qui modèleront les comportements variés et souvent condamnés de son existence : utilisée comme pion sur l'échiquier politique des alliances de l'époque, mariée à quatorze ans au futur Louis XVI qui sera impuissant durant sept années, reine à 18 ans, elle se " défoulera " dans une dispendieuse exubérance compensatoire, au grand dam de sa mère Marie-Thérèse ; spontanée, étourdie, irresponsable elle jettera l'argent par les fenêtres de son luxueux Trianon qu'elle a entouré d'un " hameau " reconstitué et peuplé de figurants, tandis que le vrai peuple vit dans la misère. On profitera de son inconstance pour la berner, notamment dans l'Affaire du collier ici brillamment narrée dans une prose digne d'Agatha Christie. La jeune femme adulée à son arrivée en France ne tardera pas à y devenir l'ennemie publique numéro un... jusqu'à son procès où elle deviendra totalement autre : c'est dans l'adversité que la jeune écervelée gagnera l'étoffe d'une reine, d'une femme éprouvée et mûre, profondément humaine, voire tragique. Beaucoup d'encre a coulé sur les frasques de Marie-Antoinette, mais ici le style de Zweig devient un acteur de premier plan : flamboyant, métaphorique, tantôt analytique tantôt empathique, toujours passionné et sous-tendu par une implication auctoriale partiale, celle d'un homme qui comprend une femme, mais sans jamais l'excuser. C'est ce style que la nouvelle traduction a fidèlement restitué. Le narrateur se déplace telle une caméra dans le somptueux Versailles et parcourt les arcanes des multiples intrigues coutumières, il est omniprésent, évoluant dans les décors et dans les têtes, y épousant toutes les circonvolutions, on s'y croirait ! Cette biographie, une des plus belles du genre, est effectivement celle d'une femme ordinaire qui, comme le dira à son procès l'avocat de la défense, " a eu le malheur d'être reine " : une femme qui aimait la vie et voulait profiter de sa jeunesse, sans pour autant faire du mal consciemment, et qui a dû être confrontée à l'exceptionnel et au grandiose pour devenir une figure historique extraordinaire.

10/2023

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Histoire de France

Versailles au féminin

Pensé et aménagé comme résidence du pouvoir, Versailles porte l'empreinte de Louis XIV. Pour autant, le Roi-Soleil a vécu entouré de femmes, qui formaient comme autant d'étoiles dans le firmament de sa cour : la reine, les princesses de sa famille, les dames de la cour, les favorites royales, l'épouse secrète aussi, qui, toute discrète qu'elle fût, n'entretenait pas moins autour d'elle un cénacle féminin soudé par l'estime et la tendresse. Si Versailles s'est imposé comme un formidable outil de gouvernement au service de la monarchie absolue, la place que les femmes y ont occupée en a fait une vitrine de la civilisation française, d'un art de vivre marqué par des codes de comportement courtois et galants. Du fait de la disparition prématurée de la reine Marie-Thérèse, en 1683, la cour de Louis XIV à Versailles prit l'habitude de se passer de reine. La place ainsi faite aux souveraines suivantes, Marie Leszczynska et Marie-Antoinette, était plutôt difficile à tenir. La première s'en accommoda à merveille, donnant dix enfant au roi et à la France, mais mettant à profit le temps dont elle pouvait disposer pour développer un cercle d'amis intimes et s'adonner à ses goûts pour la lecture et les arts. La seconde eut plus de peine : outre son origine autrichienne, qui était mal vue, elle entendait s'affranchir des contraintes de la vie de cour, jusqu'à renoncer à y faire acte de présence et à y tenir son rang. Le règne des favorites avait repris sous Louis XV, dès 1733 et ce jusqu'à la mort du roi en 1774. Plus que jamais, au temps du Bien-Aimé, Versailles fut un univers féminin, vénusien même. Après les soeurs de Nesle et avant Mme Du Barry, Mme de Pompadour s'imposa comme figure féminine dominante. Ses goûts éclairés et son envergure de mécène – de la manufacture de Sèvres au Petit Trianon – l'inscrivent dans les facteurs essentiels de ce moment de perfection de l'art français que fut le règne de Louis XV. Pour autant, l'univers de la cour de Versailles devait se montrer assez dur pour les favorites royale, jalousées, brocardées voire vilipendées. Cette malveillance s'exerça encore à l'encontre des femmes composant la société de la reine Marie-Antoinette, la duchesse de Polignac notamment. On leur reprochait, à la cour, mais aussi à la ville, de soustraire la reine à ses devoirs de représentation et de constituer une coterie avide de profits et de places. Le procès de la reine, en 1793, fut aussi, à bien des égards, celui de la femme à qui Versailles avait offert une place et un rôle.

06/2020

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Mer

Partir 66° Nord. Chroniques d'une apprentie capitaine

Partir ! Plein nord, entre Islande et Groenland... C'est là que Sandrine Pierrefeu a choisi de faire ses premiers pas de capitaine. Trois mois d'aventure qu'elle livre dans un récit plein d'humour et de poésie. " Ils ont l'air de mauvais poil, les glaçons. Ils halètent, soufflent, plongent et ressortent, tout dégoûtants et si puissants. "On va mourir ? " demande un passager livide. J'aurais bien fait demi-tour et contourné ce manège à manger les bateaux si nous n'avions avec nous cette tigresse de Teresa. " Moitié chronique locale, moitié carnet de mer, Partir 66° Nord évoque un nord drôle, rugueux et tendre à la fois. A bord des voiliers Arktika et Aurora, aux côtés de Siggy, le " Père Noël " armateur et de Sandrine, aux prises avec son nouveau métier de capitaine, on navigue, bonnet capelé, du quotidien des Westfjords islandais aux tempêtes de sable sur l'île volcan Jan Mayen, jusque dans les communautés inuits de la côte est du Groenland. Sandrine Pierrefeu raconte ici trois mois de voile entre l'Islande et le Groenland sur des bateaux islandais. Ou comment elle parvient à survivre au jour perpétuel, au régime ultra-carné, aux moustiques, à l'abstinence et à l'espièglerie mutique des marins nordiques grâce à l'amitié d'une Anglaise apprentie Inuit, aux bains glacés, à l'infusion citron gingembre et à l'époustouflante beauté des lieux. Mise en bouche : On dirait qu'une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d'avance, lâche : " Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c'est de le nettoyer de fond en comble. L'aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n'est plus bon. J'ai à faire en ville. " Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l'océan glacial Arctique et il me lâche ? J'ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l'information, d'un coup, me paraît vitale.

03/2020

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Histoire de France

Des étrangers antifascistes à Marseille (1940-1944). Hommage au consul du Mexique Gilberto Bosques

Un recueil de documents et de témoignages inédits sur la résistance au fascisme et au nazisme en Provence pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les étrangers antifascistes, antinazis et républicains chassés de leur pays par les dictatures, furent très nombreux en Provence et à Marseille. Parmi eux il en est qui ont mené combat contre le fascisme et le nazisme sur le sol méridional, jouant un rôle non négligeable dans la lutte contre l'occupant. Tous ont trouvé en Gilberto Bosques Saldivar (1892-1995), consul du Mexique en France et vétéran de la révolution mexicaine, un appui indéfectible. L'ouvrage, qui fait suite à une journée organisée le 11 octobre 2013 aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône (dans le cadre du colloque "La culture de l'Europe en exil, Marseille, 1940-1944"), présente quatre cas emblématiques, au travers de témoignages. Tout d'abord, celui de la jeune résistante autrichienne Mélanie Berger (née en 1921) qui, avec son groupe, oeuvrait à la démoralisation des troupes allemandes. Arrêtée par la police de Vichy, lourdement condamnée par les juridictions d'exception de l'Etat français, incarcérée dans la prison des Baumettes, elle parvint toutefois à s'évader et à reprendre le combat. Les mineurs espagnols de Meyreuil offrent un autre exemple d'engagement. Ces immigrés républicains faisaient partie du 6e GTE (groupe de travailleurs étrangers), structure crée par l'Etat français dans un but répressif et pour pallier au manque de main-d'oeuvre. Ils s'organisèrent pour survivre, mais aussi, clandestinement, pour mener grèves et actions collectives. Leurs enfants, qui ont effectué un important travail de collecte de témoignages et de documents, évoquent ici leur vie à Meyreuil. Le jeune communiste italien Giuliano Pajetta fut parmi les bénéficiaires d'un visa délivré par le consul du Mexique. Mais il choisit de ne pas partir pour les Amériques, s'évada du camp des Milles, relança l'action de son parti en Provence. Combattant en Italie, déporté à Mauthausen, il échappa à la mort. Sa fille Elvira, retrace son itinéraire de résistant, en Espagne, en France et dans son pays natal. Une part importante de l'ouvrage est consacrée à Gilberto Bosques Saldivar, consul général du Mexique à Marseille et à son rôle essentiel dans le sauvetage de centaines de républicains espagnols, de combattants des brigades internationales et "d'indésirables", qu'il a pu faire partir pour le Mexique. Les deux filles du consul Bosques, Laura et Maria-Teresa, portent témoignage de son action, mais aussi de leur enfance à Marseille. Enfin, Gérard Malgat, auteur d'un important ouvrage sur Gilberto Bosques, apporte l'éclairage du biographe. L'ouvrage est richement illustré grâce aux archives familiales et personnelles des témoins.

03/2014

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Musique, danse

Images de femmes. Avec 1 CD audio

La place des femmes dans la société : un thème d'une brûlante actualité... depuis des siècles !! Il est de telles évidences, si profondément ancrées dans nos cultures et dans nos comportements, qu'on a parfois du mal à les reconnaître, à les discerner ou, tout simplement, à les admettre. Ainsi, malgré une pléiade de lois autour de la parité hommes-femmes, force est de constater que les inégalités persistent toujours dans de nombreux domaines et que les bonnes intentions sont rarement suivies d'effets. Dès lors, la prise de conscience de cette situation, condition nécessaire pour faire réellement évoluer les choses, passe par des chemins bien plus efficaces que l'action politique, autrement dit par l'éducation. L'objectif de ce nouvel opus consiste à faire de l'art, de la musique et de l'histoire les vecteurs d'une approche différente pour sensibiliser les nouvelles générations à l'importance des rôles et fonctions que la femme a occupé aussi bien dans les mythologies des mondes antiques qu'au XXIe siècle. Agrémenté de nombreuses illustrations, tant graphiques que sonores, ce large survol apporte une autre regard sur l'histoire de l'humanité qui a trop souvent fait de la femme un "homme partiel", voire "un être invisible". Bref, qu'elles soient sainte, sorcière, chef de guerre, philosophe, maître à penser ou stratège politique, diverses figures exceptionnelles sont ainsi abordées (Hypathie d'Alexandrie, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Christine de Pisan, Yennenga, Isabelle d'Este, Louise Labbé, Olympe de Gouge, Anna Zingha, Kimpa Vita, Lalla Fatma N'soumer, Marianne, Louise Michel, Mary Shelley, Ada Lovelace, Victoria, Tarenorer, Joséphine Baker, Alexandra David-Néel, Rosa Parks, Aung San Suu Kyi, Mère Térésa, Soeur Emmanuelle...). Par ailleurs, Jérôme Dorival s'attache à présenter les vies et oeuvres de quelques rares compositrices qui ont jalonné l'histoire de la musique : Hildegard von Bingen, Francesca Caccini, Elisabeth Jacquet de La Guerre, Louise Farrenc, Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Germaine Tailleferre, Yi-Xu... et Hélène de Montgeroult (indépendamment de la qualité de son oeuvre, trop méconnue, il faut découvrir l'histoire de sa rocambolesque traversée de la Révolution française !! ). De plus sera proposé un dossier consacré à la portraitiste Elisabeth Vigée La Brun et à la présence de la musique dans son oeuvre... De son côté, Claude Dietrich décrypte les parcours atypiques de plusieurs femmes qui se sont illustrées dans les domaines de la chanson (Edith Piaf, Marlène Dietrich...), du cinéma (Marilyn Monroe, Greta Garbo...) ou du jazz (Bessie Smith, Billy Holiday, Ella Fitzgerald) ainsi que l'écoute d'oeuvres marquantes. Enfin, Phalika Ngin nous entraînera dans le sillage de deux reines (Indradevi et Jayarajadevi) qui, au cours du XIIe siècle, ont marqué par leurs initiatives diverses tout le royaume khmer (Cambodge) alors à son apogée. Un grand pan de l'histoire trop souvent ignoré par l'Occident nous est ainsi révél

02/2016

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Droit bancaire

Droit bancaire et financier. Mélanges AEDBF France VIII

Le huitième volume de la collection des Mélanges AEDBF-France propose une approche très diversifiée du droit bancaire et financier. En effet, il comprend de nombreux articles qui abordent tant des questions fondamentales que d'actualité, de manière large autant que précise, d'un point de vue à la fois réfléchi et pratique. C'est sous la direction de Bertrand Bréhier qu'a été réunie une cinquantaine d'articles et d'auteurs : Le contentieux de la responsabilité professionnelle du conseiller en investissements financiers, Philippe Arestan | La transparence des opérations de marché : quête du graal ou révision du mythe de Sisyphe ? Patrick Barban | Droit comptable et normalisation comptable, Jennifer Bardy | Ce que la circulation des capitaux nous apprend potentiellement du droit, Jean-Silvestre Bergé | Réglementation financière européenne et relations avec les pays tiers, Haroun Boucheta | La signature digitale, Eric Caprioli | Les enjeux de la conformité en droit européen, Bernard Cazeneuve | Les sources informelles de rattachement de la société européenne, Gustavo Cerqueira | Réflexions sur les arnaques financières et la "fabrique du consentement" , Marielle Cohen-Branche | La floating charge : reconnaissance de cette sûreté anglaise en droit français et enseignements à tirer pour le nantissement du solde de compte bancaire, Reinhard Dammann | Améliorer le cadre juridique européen de gestion des crises bancaires : le point de vue d'un superviseur, Edouard Fernandez-Bollo | La responsabilité des prestataires d'initiation de paiement en cas d'opérations de paiement non autorisées, Roberto Ferretti | La constitution du fonds de garantie unique sous le contrôle des juges, Antoine Gosset-Grainville et Margaux Dalon | Les titres en DEEP, nouveaux titres, nouvelle forme de titre ou simplement nouvelle technologie, Philippe Goutay | Le contrôle de la régularité de l'opération financée, Caroline Houin-Bressan | Retour vers le futur des titres participatifs, Vincent Jamet | Le Conseil d'Etat a-t-il tué le droit mou ? Brèves remarques au sujet de l'émergence des documents de portée générale à effets notables, Emmanuel Jouffin | Sur l'imputation des manquements AMF aux personnes morales : vues critiques, Antoine Juaristi | Authentification forte et preuve de la négligence grave de l'utilisateur d'un instrument de paiement, Nicolas Kilgus | Les banques européennes face aux sanctions internationales, Caroline Kleiner | La responsabilité du banquier en matière de chèque de banque, Jérôme Lasserre-Capdeville | Le droit bancaire et financier des "legal transplants" au droit "plug and play", Gregory Lewkowicz | Assurance paramétrique et contrat financier, Pierre-Grégoire Marly | Les sanctions financières applicables par les autorités de marché : comparaison entre le droit financier, le droit de la concurrence et le droit des données personnelles, Frédéric Marty | L'obligation de vigilance des banques, décryptage d'une notion plurielle, Julien Martinet | Prêter en devise aux consommateurs, Jean-Pierre Mattout | La réglementation bancaire et financière revue à l'aune de l'urgence climatique, Frida Mékoui | Quel avenir pour la CJIP en Europe : vers l'élaboration d'un modèle européen de justice négociée, Astrid Mignon-Colombet | Les effets et les incertitudes du Brexit et du post-Brexit sur certaines activités de banque de financement et d'investissement, Olivier Mittelette | Le devoir de loyauté intragroupe, Renaud Mortier | Le banquier face au risque de surendettement de son client particulier, Eva Mouial-Bassilana | SPACs : technique juridique et interrogations pratiques, Sébastien Neuville | Les commissions bancaires face à la prohibition des clauses abusives, Gilbert Parleani | Le crédit entre entreprises liées (regards croisés en droit fiscal et droit bancaire), Ariane Périn-Dureau | Observations sur la réforme des sûretés, Stéphane Piédelièvre | La relativité aquilienne dans la responsabilité des Etats membres pour violation du droit de l'Union par les autorités de surveillance, Johan Prorok | Concevoir des fonds d'investissement adaptés aux seniors ? Isabelle Riassetto | Les pouvoirs d'enquête de l'AMF à l'épreuve des droits fondamentaux, Anne-Claire Rouaud | L'encadrement des transactions avec des parties reliées en droit des sociétés canadien (regards vers les Etats-Unis et l'Europe), Stéphane Rousseau | De la modélisation du crédit immobilier et de sa cohérence interne, Laurent Ruet | L'élasticité américaine (à propos du concept mou de résilience en droit bancaire et financier), Pierre Storrer | Banque et responsabilité sociale dans un contexte de pandémie : point de vue canadien, Ivan Tchotourian | L'émergence d'un droit des sociétés propre aux établissements de crédit, Hervé Synvet | De la Responsabilité Sociale des Entreprises à la Responsabilité Numérique des Entreprises, Marina Teller | L'investisseur et le consommateur de produits financiers : la différenciation du droit européen, Aline Tenenbaum | La directive sur les actions représentatives et le droit financier, Adrien Tehrani | De quelques aspects fiscaux des obligations convertibles en actions, Régis Vabre | La nature juridique des non deliverable tokens, Hubert de Vauplane |

02/2022

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Littérature française

La connaissance du vent

La Connaissance du vent, qui peut se définir comme une "fable spirituelle" , raconte l'histoire de Hannes, jeune restaurateur d'art néerlandais élevé dans les rigueurs moroses du fondamentalisme calviniste, qui a perdu la foi à l'adolescence et sombré dans la débauche et dans les addictions - au sexe, à l'alcool, à certaines drogues -, ce qui le remplit d'une honte morbide (d'autant plus qu'il est gay, ce qui est encore loin d'aller de soi en 1981, année où se situe le récit, a fortiori quand on a reçu son éducation) sans qu'il trouve le ressort pour amender sa vie. Ce solitaire angoissé est aussi hanté par la "disparition" de Kobie, son seul ami et confident, un peintre plus drogué que lui et attiré par le masochisme, sans qu'on sache avant la fin du livre ce qu'il a pu devenir. Pour fuir et se fuir lui-même, Hannes s'en va restaurer un retable baroque dans une abbaye voisine d'une bourgade perdue des Marches italiennes, qui se révèle un lieu à la fois beau et sinistre, car les habitants semblent endeuillés et hostiles, peut-être parce que la petite cité a autrefois été martyrisée par des mercenaires ottomans. Bien accueilli par les moines, un même amour de la musique - qui joue dans l'histoire un rôle essentiel, de même que la poésie et la nature - le rapproche de Guido, jeune novice souriant, érudit et d'une étonnante sagesse. Malgré les résistances de Hannes, Guido lui révèle peu à peu un Dieu tout différent de celui auquel il a jadis tourné le dos : doux, juvénile et miséricordieux. Le Dieu sans colère de Thérèse d'Ávila et de la mystique Hetty Hillesum, qui n'a rien contre les gays ni contre le langage des sens. Mais Hannes freine des quatre fers et en veut même à Guido - dont la santé ne cesse de se dégrader - pour son optimisme et sa sérénité. Il a aussi parlé avec Bertille, artiste installée dans la région, qui proclame sa haine de la foi et de ses serviteurs. Pourtant, des signes se manifestent : une étrange petite brise caressante du crépuscule, qui semble contenir une présence, et aussi les apparitions fugaces et parfois rêvées d'un étrange personnage de jeune Oriental, peut-être un fantôme surgi d'une légende locale, peut-être un messager du divin, qui semble lui tendre la main. Un soir, en un lieu désert où il s'est laissé guider par l'ombre de l'Oriental, Dieu fait irruption dans la vie de Hannes. Cette expérience de metánoia fait dans l'instant de lui un tout autre homme. Mais la révélation a un prix : le même soir, Guido est mort et Hannes comprend confusément que, selon le mystère de la communion des saints, le novice est mort pour lui. Hannes a cependant découvert une paix, une harmonie intérieures qui lui permettent de poser sur sa vie un nouveau regard et d'habiter poétiquement et spirituellement le monde. Mais nous sommes en 1981, et la menace du sida vient d'apparaître... Pourtant, à la fin du livre, la paix de Dieu aura le dernier mot.

10/2023

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Religion

Une querelle autour de l'amour jean-pierre camus, eveque de belley

Passant en revue les principales raisons qu'il avait de ne pas écrire sur l'amour divin, saint François de Sales évoquait la longue lignée d'illustres devanciers qui lui semblaient avoir épuisé le sujet. Sainte Thérèse, sainte Catherine de Gênes, sainte Catherine de Sienne, saint Jean de la Croix l'intimidaient quelque peu et à juste titre. Mais quelle n'est pas la surprise de lire, au terme de cette liste impressionnante, le nom de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley ? Jean-Pierre Camus, n'est-ce pas le fameux évêque humaniste ? Ses nombreux romans lui méritent déjà de figurer à côté d'Honoré d'Urfé, de Mademoiselle de Scudéry. Et voilà que saint François de Sales lui accorde une place très honorable dans la littérature spirituelle. Etait-ce simplement l'hommage de l'ami à un ami ? Pas uniquement. C'est que Camus n'a pas seulement prêté sa plume à de tendres bergères soupirant après un prince charmant. Evêque et grand chrétien, il a chanté, avant tout, les gloires de la divine charité. Son Parénétique de l'amour divin, paru avant le Traité de l'Amour de Dieu, lui méritait d'être cité avec tant d'auteurs éminents qui avaient exalté la charité. C'est à ce titre encore que son nom figure dans la Querelle du Quiétisme. Soucieux de ménager le plus de garanties d'orthodoxie à son amour pur, Fénelon faisait appel à l'autorité des grands noms de la littérature chrétienne. Parmi ces derniers : Camus. Assurément, il faisait figure assez pâle à côté de saint Thomas, saint Bernard, saint François de Sales. Fénelon, du reste, était trop avisé pour lui demander plus d'appui qu'il n'en pouvait fournir. Pourtant, J.-P. Camus présentait un intérêt tout particulier. C'est qu'en effet, quelque cinquante ans à l'avance, il préludait, en petit, à la querelle de la fin du XVIIe siècle. Comme M. de Cambrai, il fut traité d'esprit chimérique ; on lui reprocha aussi de détruire les vertus chrétiennes sous prétexte de parfaite charité. A son tour, il dut se justifier. Fénelon n'entendait-il pas, à peu de choses près, résumer l'histoire de son propre procès lorsqu'il écrivait à Bossuet : "M. Le Camus, évêque de Belley, ami intime de saint François de Sales, et qui déclare avoir été son disciple pendant quatorze ans, fut accusé depuis l'an 1639 jusqu'en 1642, d'enseigner l'illusion sous le nom du pur amour. On lui disait, Monseigneur, presque tout ce que vous me dites. On assurait qu'il voulait faire oublier le paradis et l'enfer, étouffer l'espérance et la crainte, enfin saper les fondements de la religion" En regard de la grande bataille qui désola le XVIIe siècle finissant, la querelle que nous allons retracer ne fut qu'une escarmouche. Ni les personnages, ni l'ambiance ne lui permettaient les proportions d'un grand débat. Ce fut comme le prélude d'un grand drame qui allait occuper la scène pendant de longues années. A ce titre déjà il mérite intérêt. Mais en plus il soulevait à l'avance un certain nombre d'idées qui dresseront, l'un contre l'autre, Bossuet et Fénelon. Son histoire a le bénéfice de poser, sur quelques points essentiels, le problème de l'amour pur tel qu'il se présenta plus tard.

04/1997

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Enseignement secondaire 1er cy

Maths 4e Cycle 4 Mission Indigo. Edition 2020

Un découpage des notions conforme aux nouveaux repères de progression. Deux pages d'exercices supplémentaires dans chaque chapitre pour plus de progressivité. Des problèmes motivants avec trois niveaux de difficulté pour faciliter la différenciation et l'AP ; des défis et des énigmes. Un renforcement du calcul mental et davantage de questions flash. Une partie révision des prérequis étoffée. Un accent mis sur l'algorithmique et les outils numériques dont un chapitre dédié à Scratch et des activités pour travailler en "branché " ou en "débranché". De nombreuses ressources à télécharger pour gagner du temps avec les élèves.

05/2020