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Suzanne Varga

Extraits

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Décoration

Les Abécédaires français illustrés du xixe siècle

Les abécédaires illustrés qui servaient à apprendre à lire aux enfants ont été les livres les plus répandus en France au XIXe siècle. Petits livrets fragiles bientôt dégradés par un usage quotidien, un siècle a suffi à les faire disparaître. Voici qu'aujourd'hui, dans un superbe album, Ségolène Le Men les ressuscite à partir d'un fonds jusque-là inexploré de près de 700 alphabets conservés à la Bibliothèque nationale. Avant d'analyser le contenu de ces ouvrages au charme suranné, l'auteur évoque les problèmes de production, de diffusion et d'utilisation des abécédaires à figures. Puis elle aborde leur pédagogie en tant que livres d'apprentissage où le texte et l'image déploient deux traditions différentes, voire opposées, fondées ici sur le raisonnement et là sur la mémoire, enracinées ici dans le mouvement littéraire des Lumières, de Jean-Jacques Rousseau à Buffon, et là dans l'imagerie populaire. L'importance de l'éducation à la maison et du climat familial, à ce niveau tout élémentaire, se manifeste aux dépens de l'éducation scolaire dans l'iconographie des frontispices de la leçon de lecture. Mises à part les visées générales éducatives avant tout morales et religieuses, deux thèmes de lecture courante apparaissent souvent dans les abécédaires : les arts et métiers et l'histoire naturelle. L'un et l'autre démontrent le processus d'élaboration de la culture imposée à l'enfant par l'adulte. Ségolène Le Men a rapproché ici les listes de mots illustrés, les notices d'accompagnement et les vignettes elles-mêmes, de façon à mettre en évidence des modifications insensibles au premier abord, par exemple le passage significatif autour de 1850 du mot " usurier " au mot " usine ". Surprenante révélation, à travers des séquences d'images enfantines, que ces représentations d'un monde et d'une société qui n'ont plus rien de commun avec les nôtres.

10/1984

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Critique littéraire

Epistolaire, Revue de l'Aire N° 45/2019 : André Gide dans ses lettres

Geneviève Haroche-Bouzinac, avant-propos. Dossier : André Gide dans ses lettres. Paola Codazzi, introduction. Epistolarité et écriture de soi. Pierre Masson, "Avatars des lettres gidiennes". - Peter Schnyder, "'Mon cher enfant' – 'Chère petite maman'. De la correspondance de Gide avec sa mère (1880-1895)". - Pierre Lachasse, "Un jeu de masques". - David Walker, "Gide et Rouart : correspondance et jeu de cache-cache". Une vie en toutes lettres : amitiés et rencontres. Frédéric Canovas, "'Un grand courage moral, un grand désintéressement' : André Gide vu par Paul Léautaud". - Lucie Carlier, "Regards sur la correspondance entre André Gide, Jean Schlumberger et sa femme, Suzanne Weyher (1899-1912)". - Martine Sagaert, "Bien-être, maux et mots, dans la correspondance entre André Gide et Maria Van Rysselberghe". - Paola Codazzi, "André Gide et 'ses' femmes : Maria, Aline, Dorothy". - Patrick Pollard, "Un courrier d'outre-manche : Gide à la découverte de la littérature anglaise". Correspondance et apprentissage : Gide à l'écoute de la nouvelle génération. Paola Fossa, "Entre Paris et le désert : l'Italie et les italiens dans la correspondance de Gide (1894-1915)", suivi de deux lettres inédites d'André Gide. - Sophie Martin, "La correspondance entre André Gide et Marcel Arland". - Karine Abadie, "La lettre comme lieu de formation : la correspondance entre André Gide et Marc Allégret". - Christine Armstrong, "André Gide, épistolier lafcadien". La lettre e(s)t l'oeuvre : la correspondance comme espace de création. Elena Chashchina, "Dostoïevski dans les lettres d'André Gide". - Christophe Langlois, "Gide et Saint-John Perse en quête de Tagore". - Augustin Voegele, "André Gide et les musiciens de son temps : harmonies et dissonances épistolaires". - Katherine Doig, "Chantiers de L'Immoraliste : Gide aux prises avec l'autographie épistolaire". - Christine Ligier, "Echos et miroirs de la création : les correspondances gidiennes des années 1916-1926". - Jean-Michel Wittmann, "La correspondance gidienne ou la vie des idées". Perspectives. Françoise Gevrey, "Aspects du temps dans l'écriture épistolaire : les Lettres nouvelles de Boursault". - Odile Richard-Pauchet, "François Mitterrand dans ses Lettres à Anne (1962-1995) : topoï et contre-topoï de la lettre d'amour, de Pygmalion à Abélard". Chroniques. Pierre Masson, Etat de la question de la correspondance d'André Gide. - Karin Schwerdtner, entretien avec Arlette Farge : "Le 'goût' des lettres". - Fabienne Stahl, "Les fonds de correspondances du musée départemental Maurice Denis". - Benoît Melançon, Le Cabinet des Curiosités épistolaires. RECHERCHE. Bibliographie, Agnès Cousson (dir.). - Comptes rendus : publications de lettres, critique, fictions Epistolaires. - Résumés du dossier. - Index des noms cités dans le dossier Gide.

11/2019

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Roman d'amour, roman sentiment

Thérèse Raquin. Un roman d'Émile Zola

Thérèse Raquin, née à Oran en Algérie, est l'enfant d'une union entre un capitaine de l'armée française en Algérie et d'une mère née en Afrique du Nord, . Sa mère meurt et à l'âge de deux ans, Thérèse est confiée à sa tante - Madame Raquin, la soeur de son père - pour qu'elle s'occupe d'elle. Madame Raquin a un fils, Camille, fragile et souvent malade. Les deux enfants vont grandir ensemble. Quand Thérèse a vingt et un ans, elle épouse Camille. Ce mariage satisfait Madame Raquin, mais rapidement Camille en a assez de la campagne et veut aller s'installer à Paris, il rêve de travailler dans une grande administration. Madame Raquin se rend dans la capitale, trouve une boutique et un appartement à louer au passage du Pont-Neuf. Ils s'installent dans le logement et les femmes ouvrent une mercerie dans les locaux de la boutique. Camille, de son côté, trouve un travail dans l'administration des chemins de fer d'Orléans. Trois années de vie monotone pour Thérèse s'écoulent. Cependant, la visite chaque jeudi soir de quatre invités rythment ses semaines. Ce sont le vieux Michaud, un commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, aussi policier, sa femme Suzanne et Grivet, un employé des chemins de fer d'Orléans que Camille a connu au travail. Ces rencontres sont l'occasion de boire du thé et de jouer aux dominos. Thérèse déteste ces soirées. Un jour Camille rencontre Laurent, employé aux chemins de fer parce qu'il n'a pas réussi à vivre de sa peinture. Les deux hommes se connaissaient lorsqu'ils étaient enfants mais ils s'étaient brouillés. Il l'invite à venir un jeudi soir. Pendant la soirée, Laurent propose à Camille de faire un portrait. Il accepte. Pendant qu'il peint, Thérèse, fascinée, l'observe sans cesse. Sur le chemin du retour, Laurent décide de devenir l'amant de Thérèse et de l'embrasser dès la première occasion. Quelques jours plus tard, le portrait est terminé mais il est étrange car il représente plus un noyé qu'un être vivant, tellement les couleurs sont ternes. Cependant, Camille est satisfait. Dès que Laurent se trouve seul avec Thérèse, il l'embrasse. Elle résiste d'abord puis se laisse faire. Les amants se rencontrent régulièrement pendant les huit mois suivants.

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Beaux arts

Abcd'art. Joue avec les lettres et les oeuvres d'art

Voilà un drôle d'abécédaire ! 26 mots du quotidien sont associés à une oeuvre d'art (tableau ou sculpture) classique ou contemporaine de façon pour le moins inattendue : par exemple le mot "Atchoum" introduit le Sphinx de Gizeh sans nez, le mot "bras" fait face à la Vénus de Milo qui n'a pas de bras, le mot "compote" est placé à côté d'un tableau de Cézanne montrant des pommes ou le mot "laine" renvoie à un tableau de Rosa Bonheur proposant des moutons dans un champ... Par ce jeu entre des mots et des images, volontairement décalés, l'enfant va découvrir un monde artistique de façon humoristique. Pour un premier pas dans l'art tout en douceur et en sourire. Pour un moment d'échange en famille ou à l'école... Et pour jongler avec les lettres de l'alphabet... A comme atchoum, B comme bras, C comme compote, D comme dentifrice, E comme écouter, F comme frisbee, G comme gardien, H comme habits, etc. Une première sensibilisation à l'art En route pour une visite guidée (par le rire) dans un musée idéal (et atypique). Ce livre est destiné aux enseignants des classes les plus jeunes, qui veulent aborder l'art d'une façon simple et ludique. Il plaira aussi aux parents qui veulent sensibiliser leurs enfants à la peinture et à la sculpture. Les 26 mots proposés font partie du quotidien des enfants et les 26 oeuvres sont un résumé éclectique du monde de l'art. Pour cette première découverte, on pourra cheminer entre des artistes de renom d'hier ou d'aujourd'hui, hommes et femmes : de Botticelli à Daniel Buren, en passant par Arcimboldo, Vincent Van Gogh, Keith Haring, Rosa Bonheur, Suzanne Valadon ou Sonia Delaunay. Une initiation ludique pour entrer dans l'art sans méfiance et en toute liberté ! Une approche simplifiée pour un jeune public Cette nouvelle édition de l'"ABC d'art" a été retravaillée avec une approche simplifiée pour un meilleur accès pour les plus jeunes : une compréhension plus immédiate du rapport entre le mot et l'oeuvre, un second degré facile à appréhender et déclencheur de rire. Avec un renouvellement de la moitié des oeuvres. Et toujours beaucoup d'humour ! A lire dès 5 ans, sans besoin de prérequis artistique.

01/2023

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Littérature française

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

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Formation

Savoirs N° 55/2021 : Usages de la vidéo en formation

Partant du constat des enjeux et des questions vives que soulève le recours à l'enregistrement audiovisuel en recherche et en formation d'adultes, la revue Savoirs a souhaité consacrer un numéro thématique à ce sujet. C'est dans cette visée que s'inscrit la note de synthèse rédigée par E. Flavier, intitulée "Vidéoformation". Cette contribution est l'occasion de conduire une réflexion sur les évolutions historiques et les développements technologiques qui ont accompagné cette pratique, de mettre en relation les différentes conceptions épistémologiques et les types d'usages qui en découlent justifiant une réflexion sur les précautions éthiques indispensables. L'article de recherche de P. Olry. J-F. Métral et F. Chrétien, intitulé "L'usage des vidéos en didactique professionnelle : statuts technique, pragmatique, épistémique et acceptabilité sociale" interroge le statut des traces vidéo de l'activité dans le contexte des recherches en didactique professionnelle. Les auteur.rice.s présentent les fondements théoriques et les principes selon lesquels une telle analyse du travail permet de développer une "technologie pour l'ingénierie de formation". Dans la rubrique Enjeux théoriques, la contribution d'A. Mouchet et D. Turon : "Explicitation et vidéo : Les ressources de l'articulation des points de vue en première et troisième personne" montre une manière heuristique de s'emparer de cette pratique, dans une démarche d'intelligibilité de l'activité. Après une réflexion de nature épistémologique sur les conditions d'une telle articulation, la contribution prend appui sur une recherche conduite dans le domaine du sport pour montrer comment il est possible d'analyser les communications entre entraîneur et joueur. Dam la rubrique Varia, la contribution de Muriel Deltand, "Rôles des compétences transversales dans le premier face-à-face professionnel : le cas des stagiaires en reconversion professionnelle dans les métiers du conseil et de la formation", étudie les processus qualifiés de "préservation de soi". A partir de deux entretiens biographiques, l'article explore deux stratégies mises en place par les apprenants lors de leur immersion sur le terrain de stage. Cette analyse est par ailleurs l'occasion d'étudier une question d'actualité qui traverse de nombreux domaines, celle de la construction des compétences dites transversales en situation d'incertitude.

07/2021

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Poésie

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

11/2022

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Littérature étrangère

Palinure de Mexico

Si le Palinure de Virgile conduit Enée jusque sur les rivages de la terre promise avant de mourir tué par les Lucaniens, celui de Fernando del Paso, lui, nous guide à travers un récit d'une ébouriffante luxuriance, à l'écriture ingénieuse jusqu'au génie, à la fois drolatique et d'une beauté poétique digne du meilleur des surréalistes : roman total, rabelaisien, boulimique, avalant et restituant tous les mondes réels, possibles ou imaginaires, mettant en oeuvre et en " jeu " toute la culture du monde, dans lequel on voit un étudiant en médecine s'éprendre de sa cousine et l'aimer avec une grandiose impudeur avant de tomber sous les matraques de la police à Tlatelolco, l'été des Olympiades, lors d'une tuerie perçue comme la sinistre répétition des sacrifices aztèques et des massacres coloniaux ; roman rabelaisien encore par ses graves et canularesques méditations sur la vie _ prise à la blague ou au tragique, jamais au sérieux _ et la mort, par son humour, sa truculence et sa jubilation, doublées ici d'une tendresse, d'une pudeur qui rendent bouleversante l'expression des passions ; roman physiologique aussi, comme l'auteur le fait dire à l'un de ses multiples avatars, " aussi compliqué et magnifique que l'organisme humain " ; roman épique enfin, auquel ne manquent ni la descente aux Enfers ni le nocher Charon, gardien des cadavres disséqués, et où, poursuivi par la Mort déguisée en personnage de la commedia dell'arte, le héros nous initie aux mystères des Iles imaginaires _ et de son Mexique. Mais le héros mythique et l'épopée sont universels, et comme l'Enéide, l'Ulysse de Joyce ou celui d'Homère, le Palinure de Fernando del Paso ouvre sur le monde entier. Né en 1935 à Mexico, Fernando del Paso a fait des études de biologie et d'économie dans sa ville natale et travaillé une quinzaine d'années dans la publicité avant de s'installer à Londres, où il collabore à la BBC et à divers journaux. Il a publié un premier grand roman en 1966, José Trigo, et obtenu pour Palinure le très important prix Rómulo Gallegos (G. Garcia Marquez, M. Vargas Llosa).

12/1985

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Archéologie

Paléorient 49.1

Dossier thématique/Thematic Issue Coordonné par/coordinated by A. Beshkani Le Paléolithique de la péninsule arabique : état de la recherche / The Palaeolithic of the Arabian Peninsula : State of Research Dossier thématique/Thematic Issue coordonné par/coordinated by A. Beshkani The Palaeolithic of the Arabian Peninsula : State of Research Le Paléolithique de la péninsule arabique : état de la recherche A. Marks, Introduction. A Personal Trip into Arabian Prehistory : Past, Present And Future O. Barzilai, M. Oron, E. Cohen-Sasson, G. Ragolski and Y. Avni, Handaxes and Cleavers on Flakes of Silicified Limestone at Nahal Barak, Southern Negev and Possible Connections to the Arabian Peninsula Acheulian A. Beshkani, T. Beuzen-Waller, S. Kim, M. Jean and M. Sauvage, Tracing Palaeolithic Populations across the Horn of Arabia : Northern Oman K. Bretzke and K. Herkert, Jebel Faya and the Middle to Late Pleistocene Transition : Settlement Continuity and Behavioural Flexibility J. I. Rose, V. I. Usyk, Y. Hilbert, R. Garba, A. Beshkani, D. Chlachula, M. M. Jaboob and A. E. Marks, Prehistoric Settlement Patterns in Southern Oman from the Lower Palaeolithic to the Neolithic S. Bonilauri, A. Beshkani, M. Pagli and E. Boëda, Production and Structural Tendency of Levallois Points in the Late Middle Palaeolithic of the Near East Steppe Zones and Arabia Y. H. Hilbert, M. López Correa, C. Mazzoli, R. Crassard, F. Negrino, M. Cremaschi, I. Clemente-Conte and T. Uthmeier, From Hunter-Gatherers to Farmers : Contributions of Traceology to the Study of Prehistoric Lithic Technology in Arabia J. I. Rose, Conclusion. Progress Report on the State of Palaeolithic Research in Arabia Varia R. Alcàntara, A. Sierra, L. Gourichon, M. Sana, J. Alejandre, L. Teira, J. Vardi and F. Borrell, Hunting at the Fringe of the Desert : Animal Exploitation at Nahal Efe (Northern Negev, Israel) during the Pre-Pottery Neolithic B M. Rousou, Vegetation History and the Exploitation and Use of Plant Resources in Aceramic Neolithic Cyprus : An Assessment of Recent Archaeobotanical Research L. Bender Jorgensen, A. Rast-Eicher and W. Wendrich, Earliest Evidence for Textile Technologies A. P. Agelarakis, L. M. DiFrancesco, L. Delasos, J. Samodulski, A. Kanta and P. G. Agelarakis, A Rare Case of Chondroblastoma from Neolithic Crete of the 7th Millennium BCE

12/2023

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Cinéma

Filmer l'artiste au travail

Le rapport entre le cinéma et les autres arts a suscité un nombre considérable d'écrits, inaugurés par les premières tentatives pour définir le cinéma comme un art, fondées notamment sur des comparaisons avec la peinture et la musique. Les textes qui constituent cet essai se situent donc dans la continuité d'une histoire déjà longue, avec cependant le parti pris affirmé de prendre quelques distances avec d'une part cette dimension comparatiste et d'autre part l'affirmation du cinéma comme possible "synthèse des arts" ou manifestation d'une mythique "oeuvre d'art totale". Plus modestement, ces contributions proposent d'analyser des rencontres possibles entre le cinéma et la création artistique en prenant comme entrée les séquences de fictions ou de documentaires qui tentent de montrer l'artiste au travail. Cette approche très ouverte permet de parcourir l'histoire du cinéma, des danses serpentines des premiers temps aux autoportraits de Jean-Luc Godard, Agnès Varda ou Alain Cavalier, des critofilms de Carlo L Ragghiani aux mises en abyme complexes d'Abbas Kiarostami ou de Nuri Bilge Ceylan, tout en mêlant dans un même mouvement de pensée des films dont le projet est de donner à voir la genèse d'une oeuvre picturale (La Belle Noiseuse de Jacques Rivette) ou théâtrale (Elvire Jouvet 40 de Brigitte Jacques et Benoît Jacquot) et des films où la création est envisagée de manière moins frontale ou plus métaphorique, telles les figures d'écrivains en panne d'inspiration dans les films de Win Wenders ou encore la confusion entre acteurs et personnages dans les performances de Louis Jouvet et Sacha Guitry, "monstres sacrés" du cinéma français. Une telle pluralité de propositions n'aurait guère de sens si elle n'était envisagée dans un projet de recherche fermement bâti autour d'une étude des potentialités du cinéma à démythifier l'acte de création en considérant l'oeuvre non comme une réalité achevée mais comme un processus. Chacune des études présentées dans cet ouvrage travaille ainsi une tension entre le geste créateur comme recherche incertaine et une hypothèse selon laquelle tout oeuvre garde la trace des conditions de son élaboration.

09/2013

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 48, Décembre 2006 : L'Amérique latino-romanesque

La paranoïa, avant qu'elle ne devienne clinique, est une issue à la crise du sens. Souvent, pour comprendre la logique destructrice du social, le sujet privé doit supposer l'existence d'un complot. Et je me souviens toujours de cette phrase de Faulkner par laquelle il recommande de se méfier des esthétiques de groupe et des crédos collectifs toujours plus proches d'une certaine exigence canine que de la férocité isolée des vrais loups. Il n'importe guère que Fuentes ou Vargas Llosa ne puissent être classés comme " réalistes magiques ", que les principaux auteurs latino-américains appartiennent au camp des " cosmopolites " ou que l'Amérique latine n'ait rien de " magique " : ce qui prime, c'est que l'étiquette parfaite a enfin été trouvée pour qualifier - et vendre -, sans problèmes, toute une tradition littéraire. Le style de Sergio Pitol est de tout raconter sans rien révéler du mystère. Son style consiste à fuir ces gens si terribles tout bardés de certitudes. Son style consiste à voyager et à perdre des pays et, dans chacun, à perdre une ou deux paires de lunettes, à les perdre toutes, à perdre les lunettes et à perdre les pays, à tout perdre : ne rien avoir et être à jamais un étranger. Même son propre humour est pris pour cible : refusant de suivre Georges Bataille ou Antonin Artaud sur la voie curieuse qui fait du rire une chose sérieuse, [¿] Muray ne sacralise ni son écriture ni son sens du comique. Ce qu'il y a après est totalement extérieur à nous ; nous ne pouvons que l'imaginer, en ayant à l'esprit la façon dont l'homme a précédemment domestiqué l'animal, comme point d'appui pour prévoir ce que pourront être à présent la domestication de l'homme par la technique, et son nouvel ensauvagement. Comment Edmond de Nevers pourrait échapper à cette contradiction, ou plutôt : comment pourrait-il assumer ce double attachement, comment être à la fois ici et là-bas, fidèle et libre, heureux et utile parmi les siens demeurés en Amérique et comblé de ce bonheur, de ce surcroît d'humanité que lui procure l'Europe ?

12/2006

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Critique littéraire

Argonautiques. Tome 1, Chants 1 et 2, Edition bilingue français-grec ancien

"Je rappellerai les exploits de ces héros d'autrefois qui, par la bouche du Pont et à travers les roches Kyanées, sur l'ordre du roi Pélias, menèrent vers la toison la solide nef Argô", tels sont les premiers vers des Argonautiques d'Apollonios, sans doute l'auteur épique le plus célèbre après Homère. Le poème d'Apollonios relate le fameuse histoire de Jason, "c'est celui-là qui conquit la toison", grâce à Médée, la sorcière de Thrace, et à Athéna, la déesse qui le protège depuis la proue de l'Argô. Si le mythe est connu, la vie du poète nous est plus obscure. D'Apollonios nous savons qu'il naquit, non pas à Rhodes, mais à Alexandrie, en 295 avant JC, qu'il fut le récepteur de Ptolémée III Evergète, et sans doute qu'il devint le directeur de la bibliothèque d'Alexandrie. Il dut s'exiler à Rhodes, mais les raisons de cet exil ne nous sont pas connues. Ce grand érudit ne se cantonna pas à la poésie épique et écrivit des oeuvres philologiques dont un Contre Zénodote et un commentaire d'Hésiode, ainsi que des récits étiologiques. Mais sa plus grande ouvre est sans nul doute Les Argonautiques, long poème épique réussissant à mêler à la tradition homérique l'érudition qui charmait le public de la période alexandrine. Notre édition rassemble en trois volumes les quatre chants des Argonautiques. L'introduction générale du tome I présente en détail la vie et l'ouvre d'Apollonios, et fait notamment le point sur son éventuelle querelle avec un autre bibliothécaire célèbre, Callimaque. Les sources du poème, comme par exemple les poèmes hésiodiques et les mystérieux Naupactiques, sont analysées, de même que la tradition manuscrite. Chaque chant est en outre précédé d'une notice qui lui est propre. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires et des notes additionnelles. Les tomes I et II sont assortis de cartes, tandis que le tome II contient un complément d'introduction. Le tome III est en outre enrichi d'un Index nominum et d'un Index vocabulorum, et de notabilia varia.

01/1975

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Littérature française

La grande panne

Accident ou attentat ? Une explosion dans une mine graphite italienne provoque un nuage phénoménal qui menace de s'enflammer au contact des lignes à haute tension. Pour éviter la catastrophe, une coupure électrique générale est décidée dans toute l'Italie. Or, le nuage se déplace vers la France, qui décide de procéder au même black-out. Les quelques jours avant l'arrivée du nuage permettent au gouvernement et à la DCRI de préparer la population au chaos à venir et d'organiser leur retrait sur l'Ile de Sein. Cette île a été choisie du fait de sa situation géographique excentrée mais aussi du symbole qu'elle incarne (presque tous les marins de Sein ont rejoint le Général de Gaulle durant la guerre, devenant un des grands symboles de la Résistance). L'exécutif cherche à convaincre la population que la situation reste sous contrôle. Pendant ce temps, à Paris, un groupe situationniste saisit l'annonce de la panne imminente pour profiter des dysfonctionnements liés à la panne électrique et préparer une nouvelle Commune à Paris... Rédigé comme un agenda de cellules de crise, un véritable synopsis de série catastrophe, La Grande panne démontre une nouvelle fois le talent d'Hadrien Klent pour créer du suspens : conciliabules, affaires internes, histoires d'amour et trahisons amicales, surveillances policières et enquête... On suit les jours avant et pendant la panne comme une série d'épisodes savamment orchestrée. Le roman pose en outre des questions substantielles sur les grands enjeux politiques actuels de nos sociétés et les questions morales et intimes qu'implique tout pouvoir, où qu'il se situe, avec autant de sérieux que d'humour et de tendresse... Derrière le rideau baissé d'un magasin de la rue de Belleville, ou d'une auberge bretonne perdue sur une langue de terre, d'un révolutionnaire sur le retour à un délirant Président de la République, les personnages de La Grande panne se situent quelque part entre le récit des coulisses du pouvoir de la bande dessinée Quai d'Orsay et des romans policiers sans violence tels que les affectionne Fred Vargas.

04/2016

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Famille

La revue internationale de l'éducation familiale N° 52, 2023 : Contextes pluriculturels et prévention du racisme

Un ensemble de recherches connecte les approches globales et locales pour questionner les processus et expériences de racisation ainsi que la lutte contre les discriminations culturelles et ethnoraciales dans nos sociétés postcoloniales. Ce dossier Contextes pluriculturels et prévention du racisme, dirigé par Tatiane C. Rodrigues (université de Sao Carlos), Ana Cristina Cruz (université de Sao Carlos), Anete Abramowicz (université de Sao Paulo) et Véronique Francis (université d'Orléans), aborde l'impact des violences ethnoraciales et du racisme structurel dans les contextes éducatifs et les espaces urbains ségrégués. Il examine la responsabilité des institutions et l'expérience des parents face aux vécus discriminatoires des enfants. En présentant des approches collaboratives de reconstruction historique et mémorielle, des dispositifs pour soutenir les projets éducatifs des familles ou encore un programme d'action affirmative de mobilité universitaire, les études dessinent de nouvelles voies pour la conquête de la justice éducative. Présentation du dossier : La lutte contre le racisme comme éthique de l'existence ? Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Projet familial et condition noire dans le système d'éducation supérieur brésilien. Les jeunes étudiants du programme Abdias Nascimento Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Familles noires africaines, migration et éducation de la petite enfance au Brésil Flavio Santiago, Artur Oriel Pereira et Daniela Carolina Ernst Collaborer avec des jeunes et des familles noires aux Etats-Unis et au Brésil. Patrimoine Africana et partenariat communautaire pour la justice éducative Melissa Speight Vaughn, Joyce E. King et Ivanilda Amado Cardoso Familles victimes de la violence dans des contextes militarisés à Rio de Janeiro Juliana Farias Les préjugés raciaux dans les familles et l'école aux Antilles des années 1950 aux années 1970 Karine Sitcharn L'expérience des mères autochtones en couple mixte face aux discriminations raciales vécues par leur(s) enfant(s) Claire Lajus La mobilisation des pères de familles populaires par les enseignant·e·s : des effets sur les mères qui interrogent l'idéal égalitaire Chloé Riban et Camille Noûs VARIA L'emphase dans les entretiens des éducateurs de l'enfance avec les parents : une perspective d'analyse des interactions Marianne Zogmal

04/2024

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Histoire ancienne

Le sac de Rome, 1527

Le sac de Rome n'étudie pas l'expédition guerrière du connétable de Bourbon qui a ravagé Rome, dernière manifestation des grandes razzias médiévales ; ce qui intéresse André Chastel, professeur d'histoire de l'art au Collège de France, décédé en 1990, ce sont les retentissements de l'événement et ses significations symboliques, le bouleversement des esprits et de la production artistique. Pour la première fois dans l'histoire, au lendemain de l'invention de l'imprimerie, une "presse à sensation" intervient avec l'explosion des libelles, des estampes, des feuilles volantes répandus en France et en Allemagne, la diffusion dans le Nord germanique des pamphlets de propagande, qui dénoncent la Babylone diabolique de la Chrétienté. Toutes ces données qu'on avait jusqu'ici négligé de regrouper commandent la nouvelle étude du drame militaire, politique et religieux qui aboutit à la catastrophe sanglante de mai 1527. Vasari enregistrait comme un fait remarquable la dispersion des peintres, graveurs, architectes frappés par l'invasion de Rome et obligés de fuir à Gênes, à Sienne, à Venise ou même, comme le Rosso, en France. Et à sa suite, la tradition voulait que l'événement marquât le passage, en Italie, de la haute Renaissance au Baroque. Pour André Chastel, ce que le sac a tué, c'est plutôt la première naissance du maniérisme : une quantité d'oeuvres d'art ont été pillées, brisées, souvent perdues. Un style original et élégant se manifestait, dès 1525, dans les oeuvres de Pierino dei Vaga, de Peruzzi, de Polidoro, du Parmesan ou du Rosso, style clémentin inspiré d'un retour à l'antique et brisé en plein essor. La rentrée à Rome, en 1528, d'un pape qui porte la barbe pénitentielle marque le temps des réconciliations et des mesures expiatoires parmi lesquelles, à certains égards, Le Jugement dernier de Michel-Ange, conclusion riche en interprétations multiples sur la catastrophe. Statues, médailles, fresques et tombeaux : les oeuvres d'art révèlent la sanction durable du drame restitué dans sa complexité.

09/1984

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Généralités

Samizdat. Publications clandestines et autoédition en Europe centrale et orientale (années 1950-1990)

Acronyme russe signifiant "autoédition" , le mot samizdat désigne les livres et publications édités clandestinement dans les pays du bloc communiste, essentiellement des années 1950 à la fin des années 1980. Ces samizdats furent diffusés grâce à des réseaux d'auteurs, de dactylographes, de relieurs et de lecteurs. Cet ouvrage propose pour la première fois en langue française une histoire synthétique de ce qui fut à la fois une pratique de l'écrit et un phénomène de société majeur dépassant les frontières. Après avoir défini le samizdat, son émergence et son développement, ses dénominations (autoédition, édition clandestine, souterraine, alternative), les auteurs abordent à la fois : la diversité thématique du samizdat (samizdat religieux, politique, écologique, artistique, homosexuel, féministe...) ; sa chronologie (le "proto-samizdat" avant 1945, son émergence dans les années 1950, son âge d'or dans les années 1970 et 1980, le samizdat tardif), sa matérialité (impression, papier, reproduction, prix, diffusion...) ; sa diversité étatique et linguistique (URSS, Ukraine, Biélorussie, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Républiques baltes, Pologne, Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie) ; et sa parenté avec d'autres phénomènes de l'édition ou de l'autoédition (le tamizdat, édité à l'extérieur des frontières et réintroduit clandestinement, la presse de l'émigration, le magnitizdat - autoédition sur bandes magnétiques ou cassettes audio, etc.). A l'heure où la liberté d'expression subit de nouvelles attaques, en Russie comme dans d'autres régimes autoritaires, cette réflexion sur le samizdat comble non seulement un vide historiographique, mais nous alerte également sur l'impérieuse nécessité de maintenir le livre libre. Sous la direction de Hélène Camarade, Xavier Galmiche et Luba Jurgenson : Cécile Vaissié, Galia Ackerman, Dzianis Kandakou, Yalchin Mammadov, Claire Mouradian, Atinati Mamatsashvili, Antoine Chalvin, Eric Le Bourhis, Agnieszka Grudzinska, Jan Rubes, Sylvie Le Grand, András Kányádi, Daniel Baric, Jakub Mikulecký, Yasha Klots, Maria Delaperrière, Mateusz Chmurski, Marco Biasioli, Boris Czerny, Jaromír Typlt, Carola Hähnel-Mesnard, Andrea Bátorová, Kathy Rousselet, Petr Ku el, Jan Olaszek, Miroslav Michela, Mathieu Lericq, Susanne Schattenberg, Manuela Putz, Claudia Pieralli, Ann Komaromi.

05/2023

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Esotérisme

Isis ou l'initiation maçonnique

Le monde profane articule plusieurs griefs plus ou moins fondés contre la Maçonnerie. Plus elle se cache, plus il est curieux, indiscret et sujet à se tromper dans ses appréciations. On lui reproche ses allures étranges, ses mystères, ses formules bizarres, son prétendu secret, sa doctrine ésotérique, ses documents apocryphes, ses épreuves fictives, ses initiations illusoires, son symbolisme antique et suranné, et enfin sa généalogie bâtarde ; car la Maçonnerie est une lame neuve dans un vieux fourreau. Le monde profane lui reproche encore ses théories contradictoires, ses schismes, la grande variété et l'antagonisme de ses rites, l'orgueil de ses prétentions et de ses titres, la quête de patronages dynastiques, mais surtout son abstention ou du moins sa réserve excessive dans les grandes luttes politiques et religieuses du jour. Il s'étonne de voir l'égalité et la fraternité parquées et circonscrites dans le temple maçonnique, sans se manifester au dehors. Ils se demandent quel peut être le sens d'une Loge militaire et comment les idées de la guerre peuvent se confondre avec les sentiments de la paix. Il voudrait enfin, qu'une si sainte institution eût le courage de ses doctrines, et qu'elle osât entreprendre de tarir la source des maux, qu'elle prétend guérir. La Maçonnerie n'avait point encore répondu d'une manière satisfaisante a tous ces reproches ; sans doute, parce qu'elle les a considérés comme des objurgations hostiles. Elle a continué à se draper dans ses voiles mystiques et à garder une opiniâtre réserve. Aussi, le Dr Jean Berchtold-Beaupré, un philalèthe, a-t-il laissé de côté quelques vices de forme, pour adhèrer de toute son âme à la grande loi d'amour proclamée par la Loge et qui constitue ses assises. Il la considère comme le fondement du bonheur public et il déplore avec l'éloquent d'Israël, qu'on ait si longtemps bouleversé le monde, entassé les révolutions et les ruines, sans la trouver.

01/2021

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Sciences historiques

Mon demi-siècle (1812-1862)

Pierre Jônain a le saintongeais et le français pour langues maternelles. Bachelier à 16 ans, licencié en droit à 19 ans, puis professeur de langues : anglais, latin, grec, il reste fidèle néanmoins à ses origines paysannes et populaires. Toute sa vie, son plaisir est de revenir à Maillé et de se promener dans les bois qu'il a parcourus depuis qu'il sait marcher, Plus qu'un simple enseignant, cet " homme de lettres ", selon son acte de décès, est poète et reçoit de Victor Hugo des encouragements à persévérer. Il est aussi le premier à structurer le saintongeais en publiant en 1869 le Dictionnaire du patois saintongeais qui est en chantier depuis 1850. Pour ce bilingue de jeunesse, il s'agit de la " langue des pères " et par conséquent d'un patrimoine à conserver. En 1876, Pierre Jônain publie à l'imprimerie du Phare littéraire de Royan : Jhoset et Suzanne ou les saisons saintongeaises, inspirées par Jean Vanderquant, le bon " çhuré " de Virollet qui a fait serment à la constitution. Musicien, botaniste, traducteur des auteurs grecs et latins, historien et poète à ses heures, il a laissé par ailleurs une oeuvre très diverse. Ami du journaliste et éditeur Victor Billaud, il est président d'honneur en 1877 de l'Académie des Muses Santones créées par ce dernier et il écrit, à la fin de sa vie, de nombreux articles dans la Gazette des Bains de Mer. Républicain fervent, ce qui lui valut quelques ennuis lors de la révolution de 1830 et après le coup d'Etat de 1851 fomenté par Napoléon III, il était aussi un protestant libéral. L'intérêt de la publication de Mon demi-siècle 1812-1862 est de montrer comment l'idéal des Républicains, qui présidait au commencement de la Révolution de 1789, n'est pas mort, bien au contraire. Cette période historique est un bouillonnement de réflexions de toutes les idéologies sociales et politiques naissantes en France et partout sur la planète. Il en dresse un inventaire rigoureux et passionnant. Cependant Jônain reste déiste et ne suit pas Proudon, totalement antireligieux, ni la Ligue des Justes qui commandera à Karl Marx le manifeste du parti communiste (février 1848). Il cherche en effet une voie qui sera reprise bien plus tard par des personnalités comme Marc Sangnier. En somme, en ce début de XIXe siècle, Pierre Jônain est ce gentilhomme rêvé par le bordelais Michel de Montaigne. Ce qui fait toute son actualité aujourd'hui.

03/2020

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Histoire des idées politiques

 Ma loi d'avenir suivi de Appel d'une femme au peuple sur l'affranchissement de la femme

Ma loi d'avenir. Claire Démar Date de l'édition originale : 1834 Un voile de mystère recouvre la vie de Claire Démar, dont on ignore même jusqu'à l'essentiel, à commencer par son identité : l'année de sa naissance est incertaine, et on ne sait si son nom était réellement " Démar " ou bien " Desmare " , elle-même signant parfois ses lettres " Emilie d'Eymard " ; concernant ses origines enfi n, aucun élément tangible ne permet de les établir. Elle aurait été proche des mouvements républicains, avant de découvrir le saint-simonisme. Cette doctrine tant philosophique, économique que politique, voyait dans le progrès et l'industrialisation la voie d'émancipation du prolétariat. Séduite par les aspirations féministes et égalitaires du saint-simonisme, Claire Démar en devient une prosélyte fervente et dévouée. En 1830, portée par l'abolition de la censure après l'avènement de la monarchie de Juillet, la presse connait un essor important. Claire Démar collabore avec des journaux dont les noms mêmes ne laissent aucun doute quant à son engagement pour la cause féministe : La Femme libre, La Femme nouvelle ou encore L'Apostolat des femmes. Elle publie en 1833 dans un journal son Appel d'une femme au peuple sur l'affranchissement de la femme : en rupture complète avec la morale et le conformisme de son temps, elle prône notamment l'amour libre et s'oppose au mariage qu'elle condamne comme une forme de prostitution légalisée. Son discours prend la forme d'une exhortation : " Peuple, tu ne seras véritablement libre, véritablement grand, que le jour où la moitié de ta vie, ta mère, ton épouse et ta fi lle, seront, elles aussi, affranchies de l'exploitation qui pèse sur leur sexe. " Lasse d'être incomprise, déconsidérée et conspuée, sans soutien, elle met fi n à ses jours le 3 août 1833 dans un dernier geste tragique, avec son compagnon, Perret Desessarts. Son testament prend la forme d'un texte, Ma loi d'avenir, qu'elle destine à la Famille saint-simonienne. Son amie Suzanne Voilquin, alors rédactrice en chef, le publie à titre posthume dans La Tribune des femmes, et cesse défi nitivement la parution du journal. Passé longtemps inaperçu, pourtant véritable brûlot, ce cri de révolte surprend encore aujourd'hui par son absolue modernité et ses fulgurances. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1834 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

09/2021

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Limousin

Ainsi parlent les arbres...

"Au début, on ne sent rien. C'est comme une légère incision. Peut-être en sort-il un léger filet d'eau et encore ça dépend de la saison. Ensuite, on ressent la morsure un peu plus profondément, surtout il ne faut pas regarder. Ouvrir grand ses yeux vers l'horizon, tendre ses branches vers le ciel pour une dernière incantation et puis regarder ceux qui poussent à côté de vous. Leur dire que ce n'est rien, que même si aujourd'hui ça fait mal, les années passées valaient la peine d'être vécues. Qu'ils ont une noble mission à accomplir. Malgré le bruit de la tronçonneuse, le silence se fait. On se referme sur soi, on pense à ceux qu'on a connus". Dans ce roman divisé en deux parties qui se font écho, l'auteur place la nature au centre de son récit en relatant la vie et les pensées d'un chêne pédonculé. De ce narrateur omniscient, émane dès le début une sérénité et une bienveillance qui donne le ton du texte. Tout comme lui, nous devenons des témoins immobiles et silencieux, pour qui le temps s'écoule différemment. Nous suivons sur plusieurs générations la vie d'une famille originaire de la Creuse. Au premier abord, le récit semble calme, il est question des aléas de la vie à la campagne au XIXe siècle, puis peu à peu des événements viennent troubler cette monotonie, principalement la guerre franco-prussienne puis un accident mortel qui poursuivra Léonie, la cadette de la famille, toute sa vie. Alors que sa soeur Lisa connaît son premier amour et se contente d'une vie à la campagne, Léonie s'éloigne et décide de partir pour Paris, puis Londres, sans jamais revenir. Un siècle plus tard, sa petite fille Gény, critique d'art, redécouvre la maison familiale et s'y installe. C'est un retour aux sources, un destin croisé, sous l'oeil attentif du chêne. Ce récit est traversé de plusieurs thèmes, dérèglement climatique, éducation, industrialisation, le tout accompagné d'une écriture fluide et poétique qui nous relate la vie de tout un écosystème. La perception du chêne semble s'arrêter aux limites de la Creuse, mais le lecteur suivra le parcours de Léonie une fois cette dernière partie loin du Limousin. Nous la retrouverons dans le milieu pictural du XIXe, ou elle côtoiera Suzanne Valadon, Utrillo et les grands peintres impressionnistes de l'époque. Cet ouvrage, pour la qualité de son écriture, la maîtrise du récit et le ton est à prendre en considération et nous amènera à penser que même les arbres ont une âme.

08/2021

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Petits classiques parascolaire

Peter Pan

Dans la nuit londonienne, un enfant parti à la recherche de son ombre vient réveiller Wendy et ses deux frères. Qui est-il et d'où vient-il donc, ce garçon vêtu de feuilles qui ne connaît pas son âge et ignore ce qu'est un baiser ? Intrigués par Peter Pan et par la fée Clochette qui l'accompagne, les trois enfants les suivent au pays de l'Imaginaire, sur une île merveilleuse, où les enfants perdus, le capitaine Crochet et de nombreuses aventures les attendent. Mais peut-on se réfugier dans l'imaginaire pour toujours et refuser de devenir adulte ?

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Thèmes photo

Prudents comme les serpents

Chaos, Khaos, Abîme "Confusion générale des éléments de la matière, avant la formation du Monde. Ensemble de choses sens dessus dessous, et donnant l'image de la destruction, de la ruine, du désordre. Du chaos naît la lumière. Prudents comme les serpents se présente tel un hommage aux (trans)mutations, celles des âges de la vie et du temps flou qui les entoure. Par une transition du chaos vers l'apaisement, cette série vient ancrer une fin de cycle. Une révolution complète. [... ] Après avoir tourné sept fois la langue dans sa bouche, on ose parfois faire face à son propre silence". RdH Jeune photographe belge à la pratique aussi quotidienne que nécessaire, stéphanie petitjean a poursuivi, après un crochet d'un peu moins de quatre ans à Paris, un travail à dominante autobiographique : un questionnement à la fois radical et poétique de son milieu familial, entamé à l'occasion de son travail de fin d'études à l'école supérieure des arts Saint-Luc, à Liège. Depuis lors elle archive ses souvenirs en un empilement de pellicules, travail de l'ombre resté muet jusqu'ici. Elle a ensuite orienté plus précisément ses recherches vers la sexualité et les relations intimes, avec soi-même ou au sein du couple, tout en prolongeant ses études en photographie par d'autres en réalisation documentaire (école Agnès Varda de la Ville de Bruxelles). Ce travail d'exploration, toujours en cours, se fait tour à tour explicite ou allusif, réflexif ou métaphorique - mais surtout attentif en permanence au rapport à la lumière qui nimbe les êtres, ses complices ou ses modèles. Il se complète, au fil du temps et des voyages, d'une matière très libre, expérimentale dans ses supports et les techniques engagées, actuel de par sa grande liberté d'écriture, électrisant par l'énergie singulière qui s'en dégage... Ce sont des photos souvenirs, défoulements chargés de symboles ou d'émotions, notes et constats bruts voire brutaux par moments, instants de tendresse et d'apaisement à d'autres, sans autre fil conducteur esthétique que l'intensité, le besoin de voir et de comprendre, et d'avancer encore... Le livre Prudents comme les serpents fait suite à une exposition éponyme à la galerie L'Enfant sauvage, à Bruxelles (automne 2021).

02/2023

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Religions orientales

Cahiers d’Extrême-Asie n° 30 (2021). Autour de Roberte Hamayon. Son apport aux études du religieux dans le monde chinois 2021

Sommaire / Contents Alain ARRAULT A nos lecteurs / To Our Readers Introduction Fiorella ALLIO & Béatrice DAVID La forêt et le champ. Dialogue avec Roberte Hamayon Contributions Gilles BOILEAU Nature dangereuse et logiques d'alliance dans la Chine archaïque Roberte HAMAYON Un certain rapport à la nature ? Réflexions sur le texte de Gilles Boileau Fiorella ALLIO "Quatre jours d'épuisement, trois ans sans accident ! " Relations d'échanges avec les esprits et fonction chamanique dans un "rituel donneur de vie" à Tainan (Taiwan) Roberte HAMAYON Un exemple de "chamanisme agraire" . Réflexions sur le texte de Fiorella Allio Aurélie NEVOT Danser par la voix de l'écriture. A propos des chamanes scripteurs des Yi-Sani (Chine) Roberte HAMAYON Que révèle d'une religion la conduite de ses spécialistes rituels ? Réflexions sur le texte d'Aurélie Névot Stéphanie HOMOLA Jeu, divination et cognition. La portée de Jouer de Roberte Hamayon Roberte HAMAYON Rien à deviner, mais de la chance à fabriquer. Réflexions sur le texte de Stéphanie Homola Benoît VERMANDER Jouer (et donner) à penser. Une lecture de Roberte Hamayon en contexte(s) chinois Roberte HAMAYON Ni fini de jouer, ni fini de penser. Réflexions sur le texte de Benoît Vermander Béatrice DAVID Des offrandes aux ancêtres et des jeux. Agir pour le bon déroulement du nouveau cycle annuel lors des rassemblements saisonniers sur les collines rituelles du twa en pays sui (Chine du sud-ouest) Roberte HAMAYON De la récupération comme voie d'adaptation. Réflexions sur le texte de Béatrice David VARIA Hsun CHANG The Body-Mind Practices and New Media Technologies : Two Taiwanese Walking Pilgrimages PAN Junliang Le médiumnisme wenzhou en contexte diasporique : continuité et adaptation Michela BUSSOTTI The Images of the Merits of Shi and Hu Families : Between Popular Prints and Genealogies. Narratives of Loyalty to the Song Empire and the Edifying Practices of Huizhou Lineages in the Ming-Qing Dynasties Marie PARMENTIER Du Noir cosmologique au bleu aérien : une brève histoire de la couleur du ciel dans le Japon d'Edo (1603-1868) COMPTES RENDUS / BOOK REVIEWS François Lachaud Muriel Jolivet, Les dernières chamanes du Japon. Rencontres avec l'invisible au pays du Soleil Levant Rainier LANSELLE Ng Emily, A Time of Lost Gods : Mediumship, Madness, and the Ghost after Mao Vincent GOOSSAERT Sébastien Billioud, Reclaiming the Wilderness : Contemporary Dynamics of the Yiguandao Stephan FEUCHTWANG Mayfair Yang, Re-enchanting Modernity : Ritual Economy and Society in Wenzhou, China Auteurs du présent volume / Contributors to This Volume

02/2023

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Contes et nouvelles

Stonewall

Un demi-siècle après les émeutes de Stonewall, qui marquèrent l'éclosion du militantisme LGBTQI+, ce livre en retient l'esprit : libre, en lutte contre les discriminations et l'uniformité de la pensée. Stonewall est un recueil collectif de textes en soutien à Urgence Homophobie. 90 auteurs et artistes internationaux se sont mobilisés pour soutenir l'association. Participations exceptionnelles ou plumes inconnues, de toutes générations et de tous pays, parmi lesquelles : Isabelle Adjani, Jonas Ben Ahmed, Franck Balandier, Christophe Beaugrand, Andréas Becker, Philippe Besson, Jean-Denis Bonan, Rémy Bonny, Nina Bouraoui, Laurence Cambin, Norman Casiano, J. D. Casto, Arnaud Cathrine, Fanny Chiarello, Stéphane Corbin, Catherine Corsini, Sébastien Doubinsky, Muriel Douru, Michèle Finck, André Fischer, Joffrey Gabriel, Patxi Garat, Grégory Huck, Alexandre Jollien, Brigitte Kernel, Marc Kiska, Jean-Claude Lardinois, Gilles Leroy, Annie Lulu, Jul' Maroh, Guillaume Mélanie, Marc Alexandre Oho Bambe, Thomas Pourchayre, Nathalie Quintane, Léonor de Récondo, Sylvia Roux, Valérie Rouzeau, James Sacré, Galia Salimo, Eric Sarner, Leïla Slimani, Suzane, Benoit Berthe Siward, Marina de Van, Martha Shelley, Abdellah Taïa, Yu Zhou, etc. Ce recueil réunit une centaine de textes, en majorité inédits : textes en prose, nouvelles, théâtre, poèmes, haïkus, chansons, slams, insérés en cohérence au fil des pages. Un parti pris formel, désiré et assumé, d'être hors des cases pour incarner l'expression même de la diversité. Thématiques LGBTQI+, liberté, résilience, désir, transgression, révolte, amour : Stonewall a été conçu comme un voyage littéraire et artistique où le pouvoir de l'Art se fait l'écho de voix plurielles et uniques. Livre-libre qui dévoile la richesse de ses regards sur chaque page, et invite le lecteur à briser les murs. Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à Urgence Homophobie, qui lutte depuis 2017 contre toutes formes de LGBTQIphobies, quelles qu'elles soient et où qu'elles se produisent. Pour ne jamais oublier que "Leur histoire, c'est notre histoire" .

10/2021

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 10 : Novembre 1897 - Septembre 1898

Ce dixième tome de la Correspondance de Mallarmé nous mène jusqu'à la mort du poète. Les quelque quatre cents lettres échangées avec une centaine de correspondants montrent, dans son ultime épanouissement, son génie pour l'amitié. Il s'arrache à son cher Valvins automnal pour appuyer Whistler et Paul Margueritte dans leurs procès. L'affaire Dreyfus l'afflige, mais il salue "la sublimité qui éclata" dans l'acte de Zola, condamné pour sa lettre "J'accuse". Après le refus du Balzac par les Gens de Lettres, il assure Rodin que "rien ne touche à la sérénité grandiose de l'oeuvre". Il remercie une cinquantaine d'auteurs d'une soixantaine de livres envoyés. Les derniers Mardis réunissent les plus fidèles ; Julie Manet et ses cousines Paule et Jeannie Gobillard y viennent. Aux dîners en ville, Mallarmé préfère les expositions et les concerts, Lamoureux et autres. Il assiste aux Maîtres Chanteurs de Wagner, aux Samedis populaires de poésie de l'Odéon (où l'on récite de ses poèmes), aux récitals de Georgette Leblanc. Dès avril, il regagne Valvins ; il reprend, avec Geneviève, dans des lettres presque quotidiennes, la chronique enjouée et vivante de leur vie. Début juin, il ramène Marie et Geneviève à Valvins. Il y reçoit des amis, dont Valéry, Whistler et Octave Uzanne ("La Cagoule"), qui lui consacre une chronique charmante. Mallarmé publie son dernier sonnet ("Au seul souci de voyager"...). Après un été torride et fatigant, la mort le surprend en plein travail sur Hérodiade, qu'il avait repris en mai. Il avait cinquante-six ans. Une centaine de lettres de condoléances, publiées ici, confirment l'affection et la vénération de ses amis et disciples. Fin août, répondant à une enquête du Figaro, il avait affirmé : "Suffisamment, je me fus fidèle, pour que mon humble vie gardât un sens." Un onzième et dernier tome contiendra une centaine de lettres retrouvées depuis 1979 (dont certaines capitales), des Errata et addenda, et un Index général.

05/1984

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Militaire

L'armée de Terre française du 10 mai 1940

Au sortir de la Première Guerre mondiale, l'armée française est la plus puissante au monde. Elle dispose de nombreux armements éprouvés, de soldats expérimentés et bien entraînés, et d'une industrie de guerre puissante et efficace. Alors comment est-il possible que 22 ans plus tard, elle subisse la plus cuisante défaite de son histoire ? Les causes d'une telle défaite sont trop souvent résumées par un commandement supérieur suranné, une stratégie et une doctrine d'un autre âge, ou des troupes sans esprit combatif. Mais l'étude détaillée et minutieuse des archives et documents d'époque démontre que tout n'est pas si simple et que rien n'était perdu d'avance. En effet, l'armée de Terre française de 1940 n'avait rien à envier à celles de ses ennemis et, dans bien des cas, elle disposait même de moyens incroyablement modernes et performants, dont la seule faiblesse était souvent de ne pas exister en nombre suffisant. Son artillerie était probablement la plus puissante au monde, la ligne Maginot déployée aux frontières franco-allemande et franco-italienne était un redoutable système défensif bétonné inégalé à l'époque, et l'expérience du combat démontrera que le soldat français de 1940 était capable de se battre avec le même courage que celui de 1914-1918 lorsqu'il était solidement encadré et commandé. Il semble donc nécessaire de retracer dans le détail et sans complaisance l'histoire de cette armée de Terre et de ses moyens, afin de proposer au lecteur une vision objective s'affranchissant des poncifs simplistes souvent évoqués depuis des décennies. Cet ouvrage se veut aussi être un devoir de mémoire envers les quelque 60 000 soldats morts pour la France en 1939 et 1940, ainsi qu'à leurs camarades souvent meurtris dans leur chair et dans leur âme. Après s'être attaché à l'étude de la Wehrmacht de 1940, Eric Denis nous propose celle de l'armée de Terre française, presque exclusivement basée sur les archives, les documents et les témoignages d'époque. Fruit de plusieurs années de travail, cet ouvrage apporte une vision moderne et la plus juste possible des troupes françaises de 1940, qui seront parmi les premières à s'opposer à l'Allemagne de Hitler.

05/2021

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Beaux arts

Arearevue)s( N° 10 Eté 2005 : Vénus. Aspects des luttes et créations féminines

Théma : Alors que pour la première fois la Biennale de Venise accueille près de 40 % d'artistes féminines faisant mentir toutes les statistiques connues sur la présence des femmes dans le monde de l'art, on peut se demander avec les Guerrilla Girls, ce groupe d'artistes féministes new-yorkaises, si ce n'est pas là un nouveau cache-misère. Il était temps de faire un point sur la création féminine et sa relation au mouvement d'émancipation des femmes alors qu'aujourd'hui les brimades intégristes dénient les acquis des luttes d'émancipation. Ecouter Evelyne Sullerot qui nous parle de ce combat né dans la guerre et la résistance, poursuivi après la Libération pour que les femmes aient le droit au choix de la conception. Ecouter Antoinette Fouque ardente militante, co-fondatrice du MLF. Ecouter Pierre Foldès décrire l'actuelle et terrible situation des femmes excisées en France, s'interroger sur les propos de Henri Atlan qui prône l'ectogenèse... Qu'en est-il dans l'art ? Existe-t-il un art féminin ? C'est s'interroger avec Marie-Jo Bonnet. Découvrir enfin Jacqueline Lamba, amour fou d'André Breton, son épouse, qui a cinquante ans durant peint dans l'indifférence. Découvrir les collages de sa fille Aube Breton-Elléouët, se souvenir d'Unica Zürn, de Claude Cahun, d'Aline Gagnaire et de Gina Pane, interroger les plus anciennes, Ode Bertrand, Aurelie Nemours, Niki de Saint Phalle mais aussi Irina Ionesco ou Paula Rego et porter une attention soutenue à quelques jeunes créatrices, Anna Foka, Ann Sophie Staerk, Maja Bajevic, Elodie Pong, Anne-Sophie Bérard, Sophie Lecomte, Sari Myohaen, Lady K, Bindu Mehra, Gaëlle Chotard, Marie Plant, Evelyne Jaffrain, Luz Angela Lizarazo, Silvia Mini, Ingrid Mourreau, Béatrice Dacher, Isabelle Tournoud, Véronique Durieux et aussi s'arrêter à des démarches plus confirmées, Natacha Nisic, Christine Jean, Monique Frydman, Rineke Dijkstra, Colette Deblé, Miss Tic, Olivia Clavel, Luna, Irmgard Sigg, Joan Soulimant, Jenny Saville, Linda Todisco, Frédérique Charbonneau, faire un point sur le cinéma avec Jackie Buet et Klonaris/Thomadaki. Varia : Vénus est aussi la déesse de la beauté. Ne fallait-il pas s'interroger avec Georges Vigarello sur son histoire ? S'interroger encore avec Bernard Stiegler de la nécessité de sauver le symbolique, avec Lucy et Jean-Pierre Vincent de l'aimantation amoureuse, ouvrir encore le champ de sa pensée avec Sapho la chanteuse, Vénus Khoury-Gattha l'écrivain, Anne Brochet la comédienne, Catherine Millet et Sophie Calle. Folio : Autour des intervention d'Antoinette Fouque et d'Évelyne Sulierot là grandes dates du mouvement féministe depuis 1944.

07/2005

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Revue du crieur N° 20 : Immunité partout, humanité nulle part !

Qu'est-ce qu'être vivant ? En ces temps de pandémie mondiale et de démagogie électorale, il est urgent de déconfiner nos espaces mentaux. C'est à cet effort que nous invite le romancier Alain Damasio en ouverture du vingtième numéro du Crieur. Etre vivant, écrit-il, c'est se confronter à ce qui n'est pas soi, être traversé par l'altérité. Extirpons-nous de l'obsession immunitaire qui délite les liens, détruit les collectifs et mine notre humanité. Regarder le monde autrement qu'à travers le prisme nationaliste et masculiniste ? Une expérience à laquelle Michel Sardou a échappé, constatent Solène Brun et Claire Cosquer dans un portrait consacré au chanteur, idole des milieux conservateurs depuis des décennies et chantre de la lutte contre la " bien-pensance ". L'écrivain Mario Vargas Llosa, récemment élu à l'Académie française, aura lui aussi été épargné par les tentations progressistes. Le parcours du prix Nobel péruvien, retracé par Ludovic Lamant, est marqué par un soutien sans failles à la droite dure latino-américaine et espagnole. Changer le monde fut en revanche le rêve de Charles Piaget, le syndicaliste de Lip, autour duquel une coalition militante hétéroclite s'agrégea en 1974 dans l'espoir d'en faire un candidat à l'élection présidentielle. Un épisode éphémère raconté par Théo Roumier, qui pose la question du débouché politique des luttes sociales et de la construction d'une alternative anticapitaliste. Voir le monde différemment suppose aussi de sortir de chez soi, de se déplacer. C'est ce que propose Soline Nivet que nous accompagnons dans ses déambulations parisiennes à la découverte des multiples opérations immobilières lancées par Xavier Niel, le fondateur Free. Que révèle l'emprise croissante du géant des télécoms sur nos paysages urbains ? Antoine Pecqueur, pour sa part, s'est rendu à Karthoum, à la rencontre des street artistes en lutte contre la junte militaire au pouvoir au Soudan. Protestations populaires également dans l'ancien " pré carré " français en Afrique où ce qu'on qualifie trop rapidement de " sentiment antifrançais " cache en réalité un mouvement politique qui vient de loin, expliquent Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla : la révolte contre la Françafrique. Au sommaire enfin, Elodie Serna mène une passionnante réflexion sur la contraception au masculin. Face au désintérêt des hommes et aux craintes des femmes, faut-il enterrer une bonne fois pour toutes ces moyens de contraception qui peinent à émerger ? Gageons plutôt que la contraception des hommes pourrait constituer un véritable enjeu des luttes féministes.

03/2022