Recherche

Matt Kindt

Extraits

ActuaLitté

Romans historiques

L'arbre de nuit

François Costentin est l’assistant d’un cartographe de Dieppe. Il dessine la terre, guidant les rois et les navigateurs qui veulent parcourir le monde. Les étagères de son atelier normand sont remplies d’une colonie de livres augustes ; beaucoup racontent l’Inde, en particulier Goa, la plus belle ville du monde d’après les voyageurs qui en reviennent ébahis. François veut la voir lui aussi. Jean Mocquet est apothicaire et chirurgien. Il a la charge d’intendant du Cabinet des singularités du roi Henri IV. Il a découvert Goa grâce au livre du botaniste portugais Garcia da Orta, qui révèle l’infinité de plantes, d’épices, d’herbes indiennes et leur utilité. Jean n’a qu’un désir : herboriser à Goa. Dona Margarida da Fonseca Serrão est veuve à 24 ans. De haute noblesse, attachée à la cour du vice-roi du Portugal et aux valeurs de sa classe, que peut-elle espérer à présent ? Elle s’est résignée à cette vie de conventions et de rigueur. Mais une lettre du frère de son défunt mari l’appelle elle aussi en Inde. Dom Alvaro y occupe une haute charge à Goa, il fera d’elle sa femme. Ils embarquent à Lisbonne sur une caraque amirale le 29 mars 1608, chacun sûr de ses choix, de ses rêves. Mais aucun voyageur ne peut prévoir l’horreur d’une traversée de 14 mois, entre tropiques et Atlantique sud, coupée par un hivernage à Mozambique. Avant d’atteindre la Rome de l’Orient, d’apercevoir la richesse des entrepôts de Goa, l’or de ses églises, combien meurent de fièvre, du scorbut, ou sont emportés par les tempêtes et la chute d’un mât ? À Goa, François, Jean et Margarida, rapprochés par le hasard, liés à jamais par la violence de cette aventure, cherchent leur place dans cette société codifiée, hostile, où tous veulent jouir de la vie, s’enrichir, avant de rentrer au Portugal.

02/2012

ActuaLitté

Littérature française

Des fenêtres sur l'océan

La coque noire et effilée du Djemnah, armé pour la ligne Singapour-Japon, brillait sous le soleil blafard de février. Ils étaient là, sur le quai, adossés au mur du hangar. Le froid leur mangeait le nez et les joues. Les mains rugueuses dans les poches, la langue figée, ils piétinaient le sol gelé. Ils étaient une trentaine, agglutinés autour de leur balluchon comme des corneilles sur un arbre dénudé, le visage fermé par la gravité d'un moment décisif. Ils avaient perdu le flegme des années insouciantes et dans leur regard mobile, perçait plus d'anxiété que de vigilance et de curiosité. Ils attendaient... Antonio s'était éloigné de ses compagnons. Il avait serré le col de son veston, posé son barda au pied d'un mât et grimpé dans les cordages. Il n'avait plus de mots mais une boule dans la gorge qui gonflait et l'étouffait. Son amour blessé. Le Djem na avançait et s'arrachaient de lui, le Piémont, son village, sa famille, ses amis et... Marta. Marta qui ne l'aimait plus, partie avec l'autre cazzo. Où était-elle ? Que faisait-elle, la puttana ? Le continent reculait et derrière lui, à des milliers de kilomètres, au bout de l'immensité, se trouvait une fie, française et sauvage. Une fie dont il ne connaissait rien : La Réunion ; un nom sur un papier où il avait apposé sa signature... Lorsqu'Angelo, jeune Réunionnais du bas de la rivière Saint-Denis, fait la connaissance d'Antonio, un Piémontais, il n'imagine pas à quel point cette rencontre va peser sur le cours de sa vie. Dans la société coloniale des dernières années du XIXe siècle où la construction du chemin de fer fait désormais partie de la vie des Réunionnais, nous plongeons dans le quotidien d'un adolescent, de sa famille, de son quartier. Avec en filigrane, l'histoire des Italiens venus percer les tunnels.

03/2019

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Les marques du pouvoir - heritage des dirigeants de la france

La représentation du Pouvoir, qu'il soit politique ou religieux, est de tout temps, matérialisée par des marques, des symboles des objets : sièges, vêtements, attributs... Les représentations of ? cielles ressortent de l'imaginaire, de l'impression et du fantastique depuis l'Antiquité et le Moyen Age. Les souverains notamment n'hésitent pas à se faire représenter sur les sceaux de majesté les pieds posés sur des lions, ou siégeant sous un pavillon dont les courtines sont écartées par deux anges. Les personni ? cations de réception des chevaliers du Saint-Esprit peuvent également ? gurer une colombe au-dessus de la tête du roi, chef et souverain grand maître de l'Ordre. Les marques du pouvoir sont ainsi un sujet majeur de l'imaginaire national, du rayonnement de l'autorité, de l'ascendant sur le peuple et du rayonnement international. C'est pour cela qu'elles transcendent les époques, les régimes, les personnes souveraines. Dans cet ouvrage époustou ? ant de richesse iconographique, Gérard Audoin propose une synthèse absolue de cette thématique. Même si son regard se veut volontiers plus pictural et esthète qu'historique, il permet au lecteur de balayer l'ensemble de l'histoire de France, à travers une présentation raisonnée et presque systématique au sens scienti ? que du terme des "Symboles qui ont fait la France" . C'est un travail graphique mais c'est aussi une mine d'informations historiques pour toutes les époques. Il nous propose au ? nal une promenade saisissante à travers la France, ses monuments, ses détails documentaires, ses emblèmes, ses dirigeants, grâce aux centaines de photographies qu'il a patiemment réalisées et rassemblées au cours de ses nombreux voyages à travers le territoire. "Les Marques du Pouvoir" constitue ainsi un musée mobile que chacun pourra conserver avec lui comme une référence documentaire de premier plan. format 21x27, 316 p. quadri. sur papier couché mat 115 gr, couverture à rabats.

11/2022

ActuaLitté

Droit

Plein droit N° 122, octobre 2019 : Etrangers sans toit ni lieu

Il en va de la "crise du logement" en France comme de la "crise des réfugiés" en Europe : elle n'a rien d'une fatalité, mais résulte de choix politiques. Depuis des années, les pouvoirs publics refusent de s'attaquer à la cherté de l'immobilier et des loyers, encourageant au contraire le mouvement spéculatif et plongeant dans le mal-logement de larges couches de la population qui ont le sentiment d'être laissées pour compte, voire discriminées. La pénurie ainsi orchestrée de logements accessibles accrédite l'idée qu'il n'y aurait "pas assez de place" pour tout le monde, et impose aux gestionnaires des diverses structures d'hébergement ou de logement et aux professionnels du travail social l'obligation de gérer la pénurie en faisant le tri parmi les publics. S'organise alors une concurrence entre les précaires, dont les étrangers et les étrangères - et plus particulièrement les sans-papiers, les mineur. es isolé. es, les travailleurs immigrés surnuméraires dans les foyers, les demandeurs d'asile - font les frais. A l'absence de politique d'accueil répondent de nombreuses initiatives de bénévoles, voisins, riverains qui pallient la pénurie et parent au plus urgent. Mais cette solidarité citoyenne ne saurait masquer les défaillances de l'Etat dans la mission qui devrait être la sienne : fournir un toit, une place, à chaque habitant. e de ce pays, y compris celles et ceux qui viennent d'arriver. Sommaire Edito De l'attente en file à l'attente en ligne Dossier : Etrangers sans toit ni lieu Pas de place pour les étrangers ? | Violaine Carrère et Claire Lévy-Vroelant Quand l'accueil se heurte aux logiques de police | Interview de Jean-Marie Boutiflat par Pascaline Chappart Mineurs isolés, l'hôtel pour seule protection | Maud Angliviel et Solène Ducci Ouvrir : l'accueil au Pays basque | Marie Cosnay Des foyers aux résidences sociales : un racisme d'Etat | Michael Hoare Cohabitation sous contrainte | Laura Guérin Un sas de confinement pour les "dublinés" | Léopoldine Manac'h Le "droit au logement" ... pas pour tous | Julie Clauzier Hors-thème Quand la Géorgie se vide de ses femmes | Maroussia Ferry La Cour de l'asile, une usine à décisions | Léo Berthe Mémoire des luttes Outre-mer : le combat de Marie Le focus juridique La Cour de cassation évacue le droit à la protection du domicile |Patrick Henriot Ont collaboré à ce numéro : Véronique Baudet-Caille, Emmanuel Blanchard, Pauline Boutron, Violaine Carrère, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Nicolas Fischer, Elisabeth Graf, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroelant, Jean-François Martini, Antoine Math, Claire Rodier, Isabelle Saint-Saëns.

10/2019

ActuaLitté

Cuisine bio, diététique, équil

Cuisiner l'ortie. 50 recettes santé

Riche en nutriments, notamment en protéines et fer, cette malaimée présente de nombreux atouts santé. C'est également une alliée de taille dans les alimentations végétariennes. L'ortie mérite donc de faire son grand retour dans nos assiettes. L'auteure nous présente dans cet ouvrage 50 recettes simples et "santé" , allant du classique fondant chocolat à un étonnant velouté glacé aux petits pois et orties en passant par des galettes de sarrasin, une délicieuse glace au thé matcha et ortie, ou encore des "Energy Balls" . Les boissons à base d'ortie ne sont pas en reste, l'auteure nous livre ses recettes de smoothie reminéralisant, "green milkshake" vitaminé et remet au goût du jour un succédané de bière. Ces recettes en surprendront plus d'uns. Feuilles, graines, crues, cuites, autant de recettes qui vous permettront de (re)découvrir les qualités gustatives de cette plante aux multiples vertus nutritionnelles et médicinales. Au sommaire : Pesto d'ortie Soupe à l'ortie Potage d'ortie à la provençale Rillettes de sardines à l'ortie Lasagnes à l'ortie et aux épinards Feuilletés à l'ortie et au thon Boulettes de viande à l'ortie Beurre d'ortie Bière d'ortie Fondant chocolat ortie Soufflé aux orties "Gomasio" aux graines d'orties Crêpes à l'ortie Gelée d'ortie Crème anglaise à l'ortie Poudre d'ortie maison Smoothie reminéralisante à l'ortie Fromage frais aux graines d'orties Tarte fine à la tomate et à l'ortie Quiche à l'ortie et aux champignons Quiche à l'ortie et à l'ail des ours Salade de topinambours au pesto d'ortie Crackers au parmesan et à l'ortie Galettes de quinoa à l'ortie Biscuits apéritifs à l'ortie Mini muffins à l'ortie Terrine de lentilles et sarrasin aux orties Polenta aux orties Velouté glacé de petits pois et ortie Sablés à l'ortie et au citron Maté menthe citron et ortie Cake tomates confites et orties Milkshake végan à l'ortie Quiche à la carotte et à l'ortie Fricassée d'orties aux oignons Quatre quarts aux pommes et graines d'ortie Risotto aux orties et aux cèpes Gratin d'orties Terrine de saumon à l'ortie Pain à l'ortie Salade de tofu fumé et orties Samossas à l'ortie, chèvre et courgettes Energy balls aux graines d'ortie Glace au thé matcha et à l'ortie Spaghettis verts à l'ortie Cake roll à la gelée d'ortie Salade de tempeh à l'ortie et pissenlit Sauces vertes à l'ortie Fallafels à l'ortie Galettes de pomme de terre aux orties

03/2023

ActuaLitté

Livres 3 ans et +

Lucinda Hote en pays Nambikwara

Un jeune singe Lagothrix femelle, sorte de pendant sauvage de la célèbre figure de Claude Lévi-Strauss dont elle accompagne les pérégrinations exploratrices, se retrouve malencontreusement seule au milieu d'une tribu elle-même sur le départ pour le grand nomadisme de la saison sèche. Très vite adoptée par une jeune indienne, ce voyage est pour elle l'occasion de découvrir un peuple singulier, celui-là même dont son ancien compagnon explorateur se proposait l'étude : les Nambikwara. En épousant le quotidien de ces indiens, elle relaie l'écho vivant du regard porté au même moment par son ancien maître, quelque part, non loin peut-être dans ce Mato Grosso sablonneux, avec un autre groupe de la même tribu. A ceci près que la joie de vivre de Lucinda, son enthousiasme et sa simplicité entrent en osmose avec le naturel nambikwara, qu'elle révèle ainsi spontanément et peut-être d'autant mieux. Oh, tout n'est pas rose pour Lucinda ! Il faut parfois se serrer la ceinture, manger des sauterelles, des chauves-souris, des mygales, mais du moins le partage est-il équitablement établi par les humains eux-mêmes, et certaines compensations font oublier le reste : la compagnie, les jeux, l'affection de sa maîtresse et la complicité avec plusieurs compagnons domestiqués comme elle, parfois la tendresse et l'affection d'une mère. Sans parler de la protection dont jouissent tous les membres du groupe vis-à-vis de " l'extérieur ". Bien sûr ils n'ont pas la télé mais ils sont toujours dehors. Vivant tout nus, ils n'ont pas à s'habiller le matin, ils ne vont pas à l'école, ils se baignent souvent, en famille car les parents n'ont pas besoin d'aller travailler, ils chassent dès que possible, y compris avec un effrayant poison, le curare, mais ils accordent un soin attentif à leurs animaux domestiques. Ils sont simples et gais. En les fréquentant de près, Lucinda Hote finit même par découvrir des choses extraordinaires. Elle se voit confier le grand secret de leurs noms ! Et incroyable : sa petite maîtresse a une chance inouïe, car elle vit sans le savoir comme dans un livre jeunesse, mais pour de vrai : un livre où l'on ne punirait jamais les enfants. Ici en effet, " les enfants ne sont jamais punis, et nous n'avons jamais vu battre l'un d'eux, ni même en esquisser le geste, sauf par plaisanterie ", écrit Claude Lévi-Strauss (Thèse, p. 67)

05/2011

ActuaLitté

Histoire de l'art

Paris et nulle part ailleurs. 24 artistes étrangers à Paris 1945-1972

De 1945 au début des années 1970, des centaines de peintres et de sculpteurs, d'Europe, des Etats-Unis, d'Amérique latine, du Maghreb, de l'Afrique sub-saharienne du Moyen et de l'Extrême Orient, ont fait de Paris leur destination de prédilection. Ils viennent pour apprendre l'art moderne dans les académies et les ateliers d'artistes mais aussi rencontrer leurs confrères et se faire connaître dans les galeries et les salons. Malgré les difficiles conditions de travail et de logement, ils s'y établissent, pour quelques mois ou quelques années, et font à nouveau de Paris l'une des capitales de la création artistique mondiale donnant à l'abstraction, à la figuration, au cinétisme, à l'art de performance, une nouvelle actualité. Comment le sentiment d'expatriation qu'ils vivent apparaît-il dans leurs oeuvres ? Telle est la question que pose l'exposition Paris et nulle part ailleurs qui aura lieu au musée national de l'Histoire de l'immigration de Paris du 27/09/22 au 22/01/23, à travers les peintures et sculptures de vingt-quatre d'entre eux - célèbres ou moins - révélatrices de leur relation à la patrie d'origine ou au lieu de destination. Si, pour quelques-uns, c'est le souvenir du pays quitté qui l'emporte et se reflète dans leurs travaux, d'autres font naître du métissage de leurs expériences artistiques premières avec la révélation de la modernité parisienne une esthétique nouvelle. Parallèlement, alors que certains aspirent à un art universel fondé sur le langage pur des formes et des couleurs pour transcender toutes les frontières, c'est un sentiment d'étrangeté définitive du monde qui domine parfois chez les artistes les plus rétifs à toute installation, ce dont témoignent leurs créations fondées sur un regard sans complaisance sur la société de leur temps. A travers une centaine d'oeuvres, mais aussi un choix de photographies et d'interviews filmées, Paris et nulle part ailleurs propose d'éclairer à la fois par l'exposition et par son catalogue cet épisode très particulier et mal connu de l'histoire de l'art à Paris. Les 24 artistes de l'exposition : Shafic Abboud, Eduardo Arroyo, André Cadere, Ahmed Cherkaoui, Carlos Cruz-Diez, Dado, Erró, Tetsumi Kudo, Wifredo Lam, Julio Le Parc, Milvia Maglione, Roberto Matta, Joan Mitchell, Véra Molnar, Iba Ndiaye, Alicia Penalba, Judit Reigl, Antonio Seguí, Jesús Rafael Soto, Daniel Spoerri, Hervé Télémaque, Victor Vasarely, Maria-Helena Vieira da Silva, Zao Wou-Ki.

09/2022

ActuaLitté

Revues

L’ombre de Proust et de Faulkner dans la littérature de langue française (XXe-XXIe siècles)

Proust et Faulkner, grands romanciers du temps, de la mémoire, de la sensation, et grands inventeurs de formes, sont des références majeures de la modernité, qui ont influencé nombre d'écrivains de langue française, des années 1930 à nos jours. @font-face {font-family : Helvetica; panose-1 : 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0; mso-font-charset : 0; mso-generic-font-family : auto; mso-font-pitch : variable; mso-font-signature : -536870145 1342208091 0 0 415 0;}@font-face {font-family : "Cambria Math"; panose-1 : 2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset : 0; mso-generic-font-family : roman; mso-font-pitch : variable; mso-font-signature : -536870145 1107305727 0 0 415 0;}@font-face {font-family : Calibri; panose-1 : 2 15 5 2 2 2 4 3 2 4; mso-font-charset : 0; mso-generic-font-family : swiss; mso-font-pitch : variable; mso-font-signature : -536859905 -1073732485 9 0 511 0;}p. MsoNormal, li. MsoNormal, div. MsoNormal {mso-style-unhide : no; mso-style-qformat : yes; mso-style-parent : ""; margin : 0cm; mso-pagination : widow-orphan; font-size : 12. 0pt; font-family : "Calibri", sans-serif; mso-fareast-font-family : "Times New Roman"; mso-bidi-font-family : "Times New Roman";}. MsoChpDefault {mso-style-type : export-only; mso-default-props : yes; font-size : 10. 0pt; mso-ansi-font-size : 10. 0pt; mso-bidi-font-size : 10. 0pt; font-family : "Calibri", sans-serif; mso-ascii-font-family : Calibri; mso-hansi-font-family : Calibri;}div. WordSection1 {page : WordSection1;} Certains écrivains apparaissent comme des inspirateurs plus essentiels que d'autres pour les générations suivantes. Tels sont Proust et Faulkner, grands romanciers du temps, de la mémoire, de la sensation, mais aussi grands inventeurs de formes. Leur fortune fut pourtant différente, le premier étant, dans les années 1930 et l'après-guerre, largement déclaré obsolète, bourgeois, voire snob, et n'obtenant sa pleine reconnaissance qu'à partir des années 1970, quand le second était sacré, dès la traduction de Sanctuaire en 1933, et plus encore après 1945, comme la figure majeure du roman américain contemporain, capable de révolutionner la pratique romanesque en la sortant de l'ornière bourgeoise et psychologique. Cependant, ils finirent par se rejoindre comme des références majeures de la modernité, l'un et l'autre révélateurs des pouvoirs de la littérature et de ses perspectives de renouvellement. Les études réunies dans ce numéro abordent certains aspects et figures de ce double héritage, sans prétendre à l'exhaustivité, mais en s'attachant à cerner cette ombre portée de Proust et de Faulkner, à la fois inspiratrice et tutélaire, comme une présence-absence qui hante notre littérature.

09/2022

ActuaLitté

Archéologie

Fantastique île de Pâques. Des yeux regardent les étoiles…

C'est en 1963 que Francis Mazière partit à bord d'une goélette de 19 mètres avec sa femme Tila pour rejoindre, en cinquante jours, l'île de Pâques, cette île mystérieuse perdue au milieu du Pacifique. Il y a vécu durant deux ans pour tenter de percer son énigme en étudiant scientifiquement les géants sous toutes les coutures, notamment par des tests au carbone 14 permettant de les dater. MATA-KITE-RANI : "Des yeux regardent les étoiles" , c'est l'un des noms anciens de l'île de Pâques, et c'est celui qui exprime le mieux la vérité de cette île au passé obscur : aujourd'hui encore, sur ce lambeau de terre où la vie se meurt, cinq cents géants de pierre fixent le ciel de leurs yeux vides, cinq cents géants qui parlent d'une civilisation fabuleuse, aux secrets fascinants. Ces secrets, Francis Mazière a entrepris de les percer. Le récit de son expédition est celui d'une grande aventure à travers le temps et l'espace ; c'est aussi un témoignage bouleversant sur la vie des derniers survivants d'un continent disparu. "27 degrés 10' de latitude sud, 109 degrés 26' de longitude ouest ; 179 kilomètres carrés de superficie ; climat tempéré (six mois de sécheresse, six mois de pluie) ; un peu plus de 1 000 habitants, dont une cinquantaine de soldats et de fonctionnaires chiliens ; 40 000 moutons, 1 000 chevaux, 1 000 bovins ; pas de port ; un petit aérodrome ; un petit hôpital ; un petit poste émetteur. C'est la fiche signalétique de l'île de Pâques, telle que l'ont dressée les géographes et les navigateurs. Un Français revient de là-bas. Il s'appelle Francis Mazière. Archéologue, à la curiosité des choses anciennes, il joint, comme le Parisien Jean Chardin, qui visita la Perse et les Indes à la fin du xviie siècle, "une extrême passion de voyager". Mais il ne voyage pas comme tout le monde. Pour traverser les mers, il choisit, à l'époque des Boeing, un voilier de 19 mètres et de 30 tonnes, pourvu d'un petit moteur de secours. Parti d'Antibes le 22 septembre 1962 avec sa femme et trois amis, il jette l'ancre à l'aube du 3 février 1963 devant Te Pito No Te Huana (le Nombril de la Terre), un des noms de l'île de Pâques dans la langue de ses habitants, après avoir couvert 20 000 kilomètres durant quatre mois et demi de navigation" (Le Monde, 9 février 1966).

03/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Les Français et les armes à feu de 1789 à nos jours. Hommage à François Cochet

En France, le rapport à l'arme à feu semble passionnel. Il fait ici l'objet d'une somme de communications novatrices. Les armes à feu renvoient les Français à leur histoire nationale, du fusil 1777, symbole aussi bien de la prise de la Bastille que de la révolte vendéenne, au Lebel, qui incarne la Grande Guerre et au pistolet-mitrailleur MAT 49 qui dit tant aux anciens d'Algérie. Mais l'imprégnation de la société civile par les armes à feu mérite aussi d'être appréhendée. En effet, la chasse joue encore un rôle économique et culturel non négligeable dans la société française, plus que dans d'autres cultures nationales européennes ; témoins, les 150 000 licenciés de clubs de tir sportif et les nombreux et dynamiques magazines consacrés à l'armement, à commencer par la fameuse Gazette des armes. Régulièrement, l'opinion s'émeut du trafic d'armes de guerre et de la circulation croissante de kalachnikov dans le Milieu ou dans les "quartiers". Devant le nombre élevé de morts par arme à feu en France (environ 1600 par an, y compris les suicides), certains réclament des réglementations plus contraignantes. Cet ouvrage éclaire cette particularité française jusque-là largement délaissée par les chercheurs. Il l'inscrit dans une perspective historique mais aussi résolument interdisciplinaire : regards militaires comme civils, juridiques, anthropologiques, médicaux. Il s'agit d'étudier, en partant de la Révolution, comment ce modèle français du rapport à l'arme à feu s'est construit dans la durée. L'occasion de revenir sur des moments forts : la Révolution qui casse le privilège d'Ancien Régime pour faire de la possession de l'arme à feu un droit civique, l'instauration du service militaire qui fait de l'arme à feu un objet presque familier, la législation d'avril 1939 de restriction et classement des armes, l'occupation allemande, la législation de Vichy et les parachutages d'armes à la Résistance dont beaucoup ne seront pas restituées à la Libération, les décrets de 1973/1993/1998/2011 qui régissent la possession et l'utilisation des armes à feu par les particuliers.

04/2018

ActuaLitté

Beaux arts

Djedda patrimoine mondial. Archives françaises commentées

La fierté de Djedda s'investit notamment dans des records de hauteur. Le plus haut mât du monde pour un drapeau, 170 m de haut, inauguré le 23 septembre 2014 à l'occasion de la fête nationale de l'Arabie saoudite. Le plus haut jet d'eau du monde, 312 mètres. Qu'on imagine la puissance des canons à eau nécessaires pour envoyer l'eau à une telle hauteur ! Mais le monument le plus emblématique du futur est sans conteste la "Tour du royaume", rebaptisée "Tour de Djedda", dont la construction devrait s'achever en 2020.
Paroxysme de sa hauteur qui doit atteindre plus d'un kilomètre, en dépassant toutes les tours du monde. Djedda a été classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, sur la liste des biens culturels, en juin 2014, comme Porte de La Mecque : pôle spirituel de l'islam du monde entier, vers lequel les musulmans se tournent cinq fois par jour pour la prière, et où les pèlerins affluent désormais, tous les ans, par millions.
Dès le début du XIXe siècle, des voyageurs ont remarqué la hauteur des maisons et la qualité de la décoration en bois ajouré des moucharabiehs, loges en encorbellement sur les façades. Cette architecture aérienne et éolienne s'est épanouie entre 1800 et 1950, époque où la mer Rouge est devenue une des principales voies maritimes du monde, surtout après l'ouverture du canal de Suez en 1869. Le noyau historique de Djedda est le témoin d'un "style de la mer Rouge", fait d'empreintes croisées de deux sphères d'influence commerciale et artistique : vers le nord-ouest, le monde de la Méditerranée orientale, autour d'Istanbul, du Cafre et de Damas ; vers le sud-est, le monde de l'océan Indien, autour de la côte indienne du nord-ouest.
Les archives françaises possèdent de nombreuses photos sur l'architecture domestique de Djedda et des ports de la mer Rouge. Prises durant la première guerre mondiale, elles illustrent abondamment cet ouvrage. Quasi inédites, elles sont riches d'enseignement sur le centre historique de la ville avant les transformations drastiques dues aux retombées de la rente pétrolière.

12/2019

ActuaLitté

Connaissance de soi

Comment je suis arrivé jusqu'à moi

Tu tiens entre les mains le Guide suprême vers le bonheur absolu. Prêt pour les morning routine durant lesquelles tu vas te lever à 4h du mat avec le sourire, répéter 178 affirmations positives et faire une cérémonie de thé matcha ? Non ? Tant mieux, parce que c'est pas du tout l'objet de ce livre ! Par contre, si tu veux te libérer peu à peu de tout ce qui t'empêche d'avancer dans la vie en passant un bon moment, ce livre est fait pour toi. Maud Bettina-Marie est comédienne et scénariste. Un évènement traumatisant en 2017 l'amènera à suivre un large éventail de thérapies, de la classique psychanalyse à la rencontre chamanique. De son enfance à Dunkerque à sa vie épanouie d'artiste et de maman, elle nous livre ici tout ce qui l'a aidé à trouver le chemin jusqu'à elle-même. Keyvan Khojandi a grandi dans une double culture franco-iranienne. D'lspahan à Reims et de Reims à Paris, ce psychologue devenu aujourd'hui un artiste complet et un papa serein nous raconte son histoire. Il nous dévoile ici toutes les épreuves par lesquelles il a dû passer pour trouver la voie de sa résilience et être enfin en paix avec lui-même. Sortir des infernales boucles de pensées négatives, arrêter de reproduire les mêmes schémas, faire la paix avec son corps, en finir avec la peur de manquer, apprendre à faire des infidélités à sa famille ou encore devenir indulgent envers soi : on te dit tout dans ce livre. Ouais, il est génial. Et comme les livres de développement personnel sont souvent trop chiants sérieux, on aborde les choses avec beaucoup de recul et d'humour. Faire quelque chose de sérieux sans se prendre au sérieux. Ce livre n'est pas une injonction au bonheur ou une recette miracle. Ce livre est un témoignage, un partage. C'est un ami bienveillant qui te dit " Je suis passé par là aussi, j'ai fait ça et maintenant, je revis. Essaye, tu verras bien ! " Tu ne risqueras jamais rien à essayer d'apprendre à t'aimer. C'est beau cette phrase, c'est du Jean-Jacques Goldman ?

09/2022

ActuaLitté

Beaux arts

Découper le temps en son lieu. Parcours expérimental, Edition bilingue français-anglais

Découper le temps en son lieu est un parcours expérimental mis en oeuvre entre 2015 et 2017 par les artistes et théoriciens de l'unité de recherche Art Contemporain et Temps de l'Histoire. Cette édition retrace le travail d'interlocution entre chercheurs à partir d'oeuvres d'art entretenant un lien particulier au lieu. Les oeuvres qui reviennent avec insistance dans les discussions des artistes forment l'axe central d'une forme d'exposition inédite avec Roof Garden Commission de Pierre Huyghe de 2015 sur le toit du Metropolitan Museum de New York et son lien à Central Park et au Musée d'Histoire naturelle, Conical Intersect de Gordon Matta-Clark, réalisé dans le cadre la Biennale de Paris de 1975 dans les anciennes bâtisses en bois et plâtre qu'on détruisait dans le quartier de Beaubourg à cette époque, ou encore la rétrospective de Gerhard Richter à l'Albertinum de Dresde dans sa ville natale de l'Allemagne de l'Est totalement détruite en février 1945. A deux occasions, dans le cadre de Vision au Palais de Tokyo en avril 2016 et puis au Réfectoire des nonnes à l'ENSBA de Lyon au mois de décembre, les artistes et théoriciens ont développé des objets rappelant la forme singulière de la maquette. Il s'agissait ainsi de construire dans l'espace de la galerie, par le dialogue collectif et par le geste, un atlas qui retrace la cartographie d'une pensée en acte. Depuis une première exposition expérimentale au Réfectoire des nonnes en 2011, l'unité de recherche travaille à l'élaboration de tables, outils visuels qui permettent de dégager une discussion d'ordre théorique. Cette édition raconte l'écart décisif qui a été élaboré en transformant l'image qui reproduit une oeuvre, outil habituel et nécessaire à la construction d'un atlas, en un objet réalisé au fur et à mesure de la discussion par des procédés et des gestes. La conversation qui les accompagne, enregistrée en deux jours à Aisey-sur-Seine les 16 et 17 septembre 2017 par Yann Annicchiarico, Axelle Bonnard, Jenny Lauro-Mariani et Bernhard Rüdiger, puis transcrite et éditée avec la contribution de Vincent Ceraudo, Maïté Marra et Philippe Rousseau, n'est plus une pensée verbale aux prises avec des arguments visuels, mais la mise en pratique orale et manuelle de leur réification. Ce n'est pas à partir d'images que se construit la discussion, mais à partir de gestes qui transforment l'évocation d'un référent en une action. La pensée, ou plutôt l'oralité de la conversation collective, se fait ici praxis gestuelle, elle devient un outil heuristique qui détermine les arguments et les expose à l'espace concret de leur mise en forme visuelle et verbale.

09/2019

ActuaLitté

Romans historiques

La terre des Guaranis

Ce roman historique évoque l'épopée et la tragédie des Guaranis au XVIIIe siècle, à l'époque des reducciones jésuites en Amérique du Sud. On sait que ces missions jésuites auprès des Indiens guaranis ont duré près de 150 ans, de 1609 à 1768. Les terres des Guaranis s'étendaient sur une surface immense, correspondant, en termes actuels, au nord de l'Uruguay, au sud-est du Paraguay et traversant le Brésil et l'Argentine. Le fonctionnement des " réductions " était tout à fait particulier. Toutes bâties sur le même plan - au centre du village se trouvaient l'église et un collège (l'enseignement pour les garçons et les filles était obligatoire pendant cinq ans), qu'entouraient des écoles d'artisanat et des ateliers - elles étaient gouvernées par un corregidor guarani, l'autorité spirituelle étant exercée par les deux jésuites - au maximum - qui vivaient dans chaque " réduction ". L'élevage et la culture du maté étaient les grandes ressources de ces communautés, où les Guaranis, qui s'étaient volontairement mis sous la souveraineté du Roi d'Espagne, vivaient libres, dispensés du servage. La Terre des Guaranis nous fait revivre, à partir de 1740, la vie d'une de ces " réductions ", à l'époque de leur apogée puis de leur déclin. Les razzias des bandeirantes, esclavagistes portugais du Brésil, constituent une menace permanente. Les appétits des grandes puissances sont manifestes. Le traité signé en 1750 entre le marquis de Pombal et Ferdinand VI, au terme duquel l'Espagne cède au Portugal une grande partie du territoire des Missions, sonne le glas des " réductions ". La suppression de la Compagnie de Jésus aggrave la situation des Guaranis. Ils ne pourront résister longtemps aux armées espagnole et portugaise qui imposent l'application du traité. Mais l'idéal des " réductions " n'est pas pour autant effacé des terres ni des cœurs des Guaranis, qui semblent pourtant condamnés à retourner à l'état nomade. Eugenio Corti a peint ici une superbe fresque historique sur trois générations, nous faisant suivre les vicissitudes d'une communauté qui ne plie pas devant la violence de l'Histoire, et a créé des personnages inoubliables. La peinture de la vie quotidienne de la " réduction " et des éternelles passions des hommes, alternent avec d'admirables descriptions de scènes de batailles, de la forêt, de voyage vers les grandes villes, où parviennent, tamisés, les échos des événements qui sont en train de bouleverser l'Europe. Dans ce roman, l'auteur du Cheval rouge use d'une technique narrative inédite, d'une grande efficacité, qui situe le lecteur à la fois au cœur des événements et de la création littéraire, le plongeant dans une atmosphère captivante qui constitue sa signature.

10/2008

ActuaLitté

Sciences politiques

Dans les archives inédites des services secrets : un siècle d'histoire et d'espionnage français (1870-1989)

"Tout un monde de l'ombre se révèle dans ce passionnant ouvrage" Le Monde "Passionnant comme un grand roman d'espionnage, où tout est vrai." l'Express. "Des documents exceptionnels, des photos et des rapports inédits. Un ouvrage magnifique." Télérama. "Nouveau coup d'éclat de l'Iconoclaste" Le Figaro. "Cet ouvrage est remarquable." Historia. Un siècle d'espionnage et de contre-espionnage français (1870-1989) où l'on retrouvera parmi les sujets traités : Les coulisses de l'Histoire Le dossier de l'affaire Dreyfus. La fiche de renseignement sur Hitler (1924). Les confidences du secrétaire particulier de Staline (1928). Les procès de Moscou (1937). Les lettres de Pierre Mendès France dans la clandestinité. Les préparatifs secrets du débarquement allié. Le dossier FFI de François Mitterrand et la fiche secrète du SDECE. Les documents "très secrets" sur la collaboration entre les services français et la CIA en Indochine. Les rapports des RG sur Messali Hadj, Georges Bidault et les milieux de l'Algérie française. La chasse aux trafiquants d'armes du FLN. Le dossier confidentiel de l'opération militaire de Kolwezi (1978). Le dossier complet de la DST sur l'affaire Farewell. De grandes figures d'espions Bolo Pacha, traître au service de l'Allemagne. L'affaire Fantômas : l'agent As 522 chez les communistes Jean Klee, un agent triple disparu dans la Tamise. Le dossier d'un nazi français, Fernand de Brinon. La traque d'Otto Skorzeny, chef des commandos du Reich. Georges Pâques, une taupe à l'OTAN. Un réseau est-allemand en France : l'affaire Bammler-Kranick. Des affaires d'espionnage économique Alfred Nobel et les secrets de fabrication de la poudre (1888). Les usines françaises d'armement espionnées au profit de l'URSS (1925). L'inquiétant réarmement japonais (1935). Le rapport d'un espion au salon de l'auto de Berlin (1939). La liste des entreprises ayant un compte à la "Banque des Soviets" et leurs relations avec Moscou (1950). Des inventions technologiques sans égales. Les interceptions radio de la tour Eiffel. Les premières photographies aériennes (1914-1918). Enigma et les codes secrets des nazis. Les premiers commandos des services spéciaux français. Appareils photos, faux passeports, talonnettes à double fond, etc. : un musée jamais vu. Une ambassade de France mise sur écoutes. Les rapports de gendarmerie sur les OVNIS. Des séductrices de légende. La Païva et son mari prussien (1871). Mistinguett, un coeur au service de la France (1916). Les documents inédits du dossier Mata Hari (1917). Joséphine Baker, l'agent de charme de la France libre (1944). La naissance des grands services de renseignement. Le 2e Bureau. Les Renseignements généraux. Le KGB. Le BCRA, service de renseignement de la France libre. La DST. Le SDECE et la DGSE avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.

10/2010

ActuaLitté

Sciences de la terre et de la

Arctica. Volume 3, Nunavut, Nunavik (Arctique central canadien et nord-québécois) Le peuple inuit prend en main son destin

Nunavut, Nunavik Arctique central canadien et nord-québécois Le peuple inuit prend en main son destin Le 24 juillet 1967, le Président Charles de Gaulle, invité à Montréal par le Premier ministre Daniel Johnson, prononce devant une immense foule quatre mots décisifs : " Vive le Québec libre ! " Cette célèbre exclamation, très controversée à Ottawa, marque le début d'une politique étroite de coopération scientifique et politique entre la France et la Province de Québec. Missionné les années suivantes par les deux gouvernements en tant que directeur d'un programme d'étude socio-économique dans le Nouveau-Québec, Jean Malaurie, au titre du ministère des Affaires étrangères français, engage une équipe de quatre spécialistes dans une vaste et ambitieuse enquête de terrain consacrée à l'examen de la condition inuit au sein de la région ; ce, dans la perspective de la création du territoire du Nunavik à laquelle Paris souhaite apporter toute sa coopération. Hasard des mutations politiques et des querelles institutionnelles : les analyses et recommandations du rapport général de cette Commission franco-québécoise, aux conclusions sévères pour les autorités dites favorables aux autochtones, ne furent jamais publiées dans leur intégralité. Elles sont présentées pour la première fois dans cet ouvrage historique, avec notamment la publication de deux rapports inédits (Daniel Nat : autonomie et autogestion des Inuit du Québec, Guy-José Bretonès : pédagogie du développement). A travers une sélection d'articles couvrant les années 1960 à nos jours, depuis Nunavut et les prémices de la Convention de la baie James et du Nord québécois (1975) aux préoccupations très contemporaines de la société Makivik, organisme inuit autonome dirigé actuellement par l'ancien sénateur inuit Charlie Watt, informateur et ami de Jean Malaurie, cet ouvrage permet de mieux connaître et comprendre les minorités arctiques menacées du Canada. Personnalité polaire majeure, Jean Malaurie est avant tout un scientifique, géomorphologue et géocryologue de formation. Il a participé par ses travaux au concept de Gaïa. Il est à l'origine du Centre d'études arctiques (CNRS-EHESS), érigeant en combat précurseur l'interdisciplinarité entre sciences humaines et sciences naturelles. Directeur émérite au CNRS et à l'EHESS, ambassadeur de bonne volonté pour l'Arctique à l'Unesco, directeur-fondateur de l'Académie polaire d'Etat à Saint-Pétersbourg, il est aussi le créateur d'un courant nouveau d'anthropologie réflexive porté par sa mythique collection " Terre Humaine " (Plon). J. G. Bartholomew & Co. , Dominion of Canada (détail : carte de la baie d'Hudson), in : The XXth Century Citizen's Atlas of the World, London, George Newnes Ltd. , 1903, p. 123-124. Masque kaniktuk, culture sugpiak, île Kodiak (Alaska), XIXe siècle. Musée de Boulogne-sur-Mer © Philippe Beurtheret Portrait de Jean Malaurie, Paris, v. 1985. © Jean Malaurie

07/2020

ActuaLitté

Droit

Dire le droit : normes, juges, jurisconsultes

L'Institut d'histoire du droit (UMR 7105, CNRS, Université Panthéon-Assas/Paris II, Archives nationales) a organisé, les 4 et 5 novembre 2004, un colloque international sur le thème Dire le droit : normes, juges, jurisconsultes. La réflexion s'est développée autour du thème des sources du droit, de leur interprétation par les juristes et de leur application par les juges. Comment naquirent et furent formulées les règles juridiques ? Quelle fut la part de l'activité des scribes dans la formation du droit en Mésopotamie ? Quelle était la place du principe de maât, symbole de justice et d'équité, dans la définition de la fonction judiciaire dans l'Egypte pharaonique ? De quelle manière fut réalisée, dans la Grèce archaïque, la coexistence de la tradition juridique avec les nouveautés du droit ? Comment le juge grec, " droit animé " selon la définition d'Aristote, devait-il appliquer la loi pour en corriger la rigueur ? Quel fut le rôle du verbe créateur de droit dans la dissolution volontaire du mariage en droit romain ? Comment, le long d'un millénaire, la doctrine juridique contribua-t-elle au développement du droit romain ? Dans un pays marqué par le pluralisme juridique comme l'Egypte romaine, dans quels cas les juges provinciaux appliquaient-ils les traditions juridiques locales et dans quels cas le droit romain ? En vertu de quelles lois et sur quelle catégorie de personnes la torture judiciaire fut-elle appliquée à Byzance devant les juridictions étatiques et devant les instances arbitrales ? Comment l'historiographie italienne des XIXe et XXe siècles a-t-elle considéré la coexistence des trois sources de droit écrit dans les villes du Centre-Nord de la péninsule au Bas Moyen Age ? En France, à la fin du Moyen Age, dans quelle mesure la jurisprudence du Parlement fut-elle source du droit ? Et quelle fut la valeur juridique des coutumes alléguées par les parties devant le Parlement ? Qu'en fut-il du problème de l'inexécution des arrêts du Parlement dans le royaume de France aux XIV et XVe siècles ? Quel fut le rôle spécifique joué par les translations du Parlement de Paris pour procès de lèse-majesté du duc d'Alençon, jugé à Vendôme en 1458 et du duc de Nemours, jugé à Noyon en 1477, dans le cours de ces procédures ? Par quelles procédures le Parlement exerçait-il le contrôle des actes royaux ? Et par quelle trame narrative, Jacques-Auguste de Thou, président au Parlement de Paris, entreprit-il dans son (auto) biographie, de faire littérairement appel du jugement qui avait condamné son Histoire ? En répondant à ces questions, les travaux des participants apportent un nouvel éclairage diachronique sur la problématique de la formation de la règle de droit, sur l'histoire de la justice et sur l'histoire politique.

01/2007

ActuaLitté

Histoire ancienne

Histoire de la Gaule. Une confrontation culturelle, VIème siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C.

L'historien d'aujourd'hui ne peut envisager la Gaule et les Gaulois de la même manière que ses prédécesseurs : la génération de Jullian fut marquée par la revanche sur l'Allemagne, celle de Carcopino par la colonisation et celle de Hatt par la décolonisation. De plus, l'éventail méthodologique, qui s'est élargi et affiné (de l'épigraphie latine à la photographie satellitaire) depuis un siècle, permet de considérer cette histoire sur la longue durée, c'est-à-dire sur le large demi-millénaire qui s'ouvre au début du vil siècle av. J.-C. (fondation de Marseille). Bien avant la première intervention militaire romaine (125 av. J.- C.), le commerce étrusque puis grec eut une incidence considérable sur la vie même des habitants de la Gaule. Le vin eut ainsi une fonction beaucoup plus large que celle que lui assignent les sources grecques et latines - étancher la " soif celtique " - et modifia en profondeur, avec d'autres produits et objets du monde méditerranéen, les sociétés celtiques. Le commerce joua donc un rôle majeur dans la confrontation de deux civilisations, celle des Grecs et des Romains - fondée sur la pierre -, celle des Celtes - caractérisée par le bois et le torchis. Il n'importe guère finalement qu'un jour les Italiens aient, dès le milieu du IIe siècle au sud, pris le relais des Grecs, qui eux-mêmes avaient évincé les Étrusques : les échanges avaient dépassé l'ajustement de l'offre et de la demande pour remplir un véritable rôle culturel. Rome prit le problème autrement, imposant armées, colons et provinces. Cette brutalité ne constitua pourtant pas en soi une rupture et se borna à donner de tout autres dimensions aux relations économiques et aux contacts culturels. Une fois la saignée césarienne opérée, les Romains cherchèrent en outre à séduire, et de leur côté les Gaulois ne furent ni ces hommes falots faits de sable et de vent que décrit Mommsen ni des vaincus acculturés prêts à s'incliner devant la splendeur des décors urbains ou des autres formes de la civilisation méditerranéenne. La romanisation passa ainsi par un demi-millénaire de commerce, par de subtils accords politiques symbolisés par les cérémonies du culte impérial au Confluent des Gaules (Lyon), et par un élargissement du droit de cité (au milieu du Ier siècle ap. J.-C., les citoyens romains de Gaule étaient les égaux de ceux nés sur les bords du Tibre). Tout fut dit au concile de Reims (70 ap. J.- C.) où les notables assemblés refusèrent les chemins de la rébellion : ils étaient devenus non pas des Gallo-Romains - le terme est une invention contemporaine -, mais des Romains des provinces des Gaules.

04/1997

ActuaLitté

Ethnologie

Sacrifier et donner à voir en pays Malabar. Les fêtes du temple au Kerala (Inde du Sud) : étude anthropologique

Présentation Première partie : le contexte Chapitre 1 : le Kerala et les nayars I. Le Kerala II. La société hindoue traditionnelle au Kerala III. Nayars et namputiris IV. Les "maisons" Nayar et Namputiri V. Alliance, voisinage et complémentarité rituelle chez les nayars VI. Conclusion Chapitre 2 : calendrier et fêtes I. Le calendrier II. Les fêtes de temple au Kerala Deuxième partie : la déesse et les divinités inférieures Chapitre 3. Bhadrakali I. Grande fête d'Ulagam II. Installation III. Le mythe de Bhadrakali tel qu'il est récité à Ulagam IV. Déroulement de la fête V. Analyse du mythe VI. La déesse et son garde VII. Comparaison avec une fête de la région de Palghat Chapitre 4 : le maitre du monde I. Présentation de la fête de Tampuran II. Déroulement III. Le mythe de Tampuran IV. L'armée de Tampuran V. Tampuran et Bhadrakali Chapitre 5 : l'armée des Bhutas I Les patayanis II. Présentation de la fête de Kavipuram III. Exemple d'une journée : le huitième jour IV. Les participants V. L'ensemble de la fête VI. Les divinités inférieures VII. Le patayani et les autres rites spectaculaires Troisième partie : Fêtes de l'ascèse et du désir Chapitre 6 : Les crocs de la déesse I. Introduction : exemple d'une fête du Sud-Travancore II. Présentation de la fête de Kalampu Kavu III. Pana IV. Tukkam V. Cycle des fêtes à Kalampu Kavu VI. Trois figures du sacrifice VII. Les tukkams Chapitre 7 : promesses et mortifications I. Promesses, mortifications et sacrifice II. Course avec la peau percée III. Marche sur le feu IV. Les mortifications : conclusion Chapitre 8 : injurier, couvrir de boue la déesse I. L'obscénité religieuse II. Souillure votive du sanctuaire de Kodungallur III. La déesse de Shertallai, maitresse du yoga couverte de boue IV. Les obscénités au Kerala V. La fête : inversion ou rupture de l'ordre social ? Quatrième partie : Suggérer la guerre, agir pour la prospérité Chapitre 9 : batailles I. La tradition martiale au Kerala II. Mamankam : le grand sacrifice III. Joutes, rixes, compétitions IV. Un combat danse : le Velakali Chapitre 10 : Parades d'édifices, parade du royaume I. Fête de Tirumaniyur : la journée II. Fête de Tirumaniyur : la nuit III. Autres parades avec édifices du Travancore IV. La parade du royaume Chapitre 11 : la violence qu'il faut pour séparer et tenir les mondes I. Fête de Vilippuram : première série de processions II. Fête de Vilippuram : redoublement des processions III. Le cérémonial de la confrontation IV. Les "édifices" du centre Kerala V. Des mâts et des liens Cinquième partie : conclusions Chapitre 12 : autour du sacrifice I. Transfiguration, hiérarchie et prospérité II. La déesse au Kerala III. Faire la paire Chapitre 13 : Fêtes, traits spectaculaires et société I. L'unité de culte lors des fêtes II. Géographie des fêtes III. Kerala et aspect spectaculaire des fêt

01/1986

ActuaLitté

Poésie

Écoute ma chanson pleine de vent. Listen to my song full of wind

Dans ce premier recueil de poésies l'auteur nous invite à partager avec des mots simples une aventure du coeur où la candeur, la gravité et l'humour s'entremêlent pour exprimer les émois, les craintes et les espérances de l'amant solitaire. La femme sublimée vit entre ciel et réalité quotidienne. Tantôt le vieil adolescent-poète aimerait qu'elle se rapproche de lui, accepte de le suivre, là où il n'y a ni tapage ni grillage, voudrait qu'elle le comprenne et l'accepte dans sa douce nature tout en l'aidant à être plus dur. Tantôt il lui affirme qu'il a la force requise pour la protéger comme un roi. Ces chansons pleines de soies et de drôleries portent la marque d'un regard tourné vers le haut, qu'il s'agisse de Dieu, d'un idéal de pureté ou d'un monde où la justice serait l'unique valeur. Mais François Tassin sait aussi être lucide sur le monde d'aujourd'hui et sur les folies qui sévissent. Si l'aventure n'est pas toujours à la hauteur des rêves, le poète laisse toujours la porte ouverte pour que le vent de l'espérance entre et enchante. Sa longue chanson adressée à l'âme-soeur devient aussi la nôtre et continue à résonner en nous longtemps après que nous l'ayons écoutée dans la nuit éclaircie. In this first collection of poetries the author invites us to share with simple words an adventure of the heart where the innocence, the gravity and the humor become entangled to express the emotions, the fears and the expectations of the solitary lover. The sublimated woman lives between sky and daily reality. Sometimes the old teenager-poet would like that she gets closer to him, agrees to follow him, where there is neither noise nor wire netting, would want that she understands him and accepts him in his soft nature quite there the helper to be harder. Sometimes he asserts her that he has the strength required to protect her as king. These songs full of silks and jokes carry the mark of a sour look upward, that it is about God, about an ideal of purity or about a world where the justice would be the unique value. But François Tassin knows also how to be lucid on the world of today and on the madnesses which rage. If the adventure is not still as high as the dreams, the poet always leaves the open door so that the wind of the hope enters and enchants. His long song sent to the soul mate also becomes ours and continues to resound in us long after we listened to her at night cleared up.

08/2016

ActuaLitté

Romans historiques

Le Loup de Sibérie. Le Nouveau Monde

Emma, une fillette de dix ans, découvre par hasard une photo en noir et blanc d'un homme qu'elle ne connaît pas. Sa mère lui apprend qu'il s'agit de son grand-père, Nikolaï Steinberg, mort quelques années avant sa naissance dans d'étranges circonstances. Elle décide alors de lui raconter la vie mouvementée et tragique de ce physicien russe, exilé aux Etats-Unis pour fuir les persécutions dont il a été victime dans son pays natal. Cette histoire emmène le lecteur dans un passionnant voyage qui débute à Moscou dans les années soixante, se poursuit dans l'ancienne RDA au moment de la chute du Mur de Berlin et se termine dans la région de San Francisco au début des années deux-mille. Nikolaï devra surmonter successivement l'antisémitisme régnant dans l'URSS de l'après-guerre, la jalousie d'un rival qui réussira à le faire interner dans un camp de dissidents à l'extrême nord du pays, les conditions de vie dramatiques dans les prisons soviétiques, une évasion rocambolesque en compagnie d'une jeune fille idéaliste et paumée et la cupidité des mafias sibériennes qui le contraindront à l'exil. Le "Loup de Sibérie", surnom attribué à Nikolaï pendant son séjour au goulag, est ainsi amené à se battre jusqu'à ses dernières forces pour survivre dans une fin de vingtième siècle dantesque, porteuse de toutes les utopies et de toutes les abjections humaines. @font-face {font-family : "Cambria Math" ; panose-1 : 2 4 5 3 5 4 6 3 2 4 ; mso-font-charset : 0 ; mso-generic-font-family : roman ; mso-font-pitch : variable ; mso-font-signature : -536870145 1107305727 0 0 415 0 ; }@font-face {font-family : Garamond ; panose-1 : 2 2 8 4 3 3 1 9 8 3 ; mso-font-alt : ??? ? ??? ? ; mso-font-charset : 0 ; mso-generic-font-family : roman ; mso-font-pitch : variable ; mso-font-signature : 647 0 0 0 159 0 ; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-unhide : no ; mso-style-qformat : yes ; mso-style-parent : "" ; margin : 0cm ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12.0pt ; font-family : "Times New Roman",serif ; mso-fareast-font-family : "Times New Roman" ; }.MsoChpDefault {mso-style-type : export-only ; mso-default-props : yes ; font-size : 11.0pt ; mso-ansi-font-size : 11.0pt ; mso-bidi-font-size : 11.0pt ; font-family : "Calibri",sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-fareast-font-family : Calibri ; mso-fareast-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }.MsoPapDefault {mso-style-type : export-only ; margin-bottom : 10.0pt ; line-height : 115% ; }div.WordSection1 {page : WordSection1 ; }

03/2021

ActuaLitté

Famille

Kollontaï. Défaire la famille, refaire l'amour

Personnage cle ? de la Re ? volution de 1917, figure pionnie`re du fe ? minisme socialiste, premie`re femme ambassadrice au monde, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner l'exceptionnalite ? de la trajectoire intellectuelle et politique d'Alexandra Kollontai ? (1872-1952). Promptement refoule ? e par la contre- re ? volution sexuelle qui s'e ? tait abattue sur l'Union sovie ? tique de`s les anne ? es 1920, brie`vement rede ? couverte au lendemain de mai 1968 avant de retomber dans l'oubli avec les "anne ? es d'hiver" de la de ? cennie 1980, l'oeuvre de Kollontai ? fait l'objet depuis quelques anne ? es d'un puissant regain d'inte ? re^t dans le sillage des renouvellements du fe ? minisme mate ? rialiste, sans pour autant que l'on ne dispose a` ce jour d'un portrait d'ensemble. C'est ce manque que le pre ? sent ouvrage se propose de combler en s'attachant a` redonner a` Kollontai ? la place qui lui revient dans l'histoire du fe ? minisme, ta^che qui suppose non seulement de restituer ce qui fait l'inde ? niable actualite ? de sa pense ? e, mais aussi de mettre en exergue son inactualite ? , au sens de perspectives e ? mancipatrices qui n'ont pu e^tre re ? alise ? es, ont e ? te ? e ? touffe ? es ou oublie ? es, mais qui gagneraient a` e^tre re ? active ? es, intempestivement. L'hypothe`se qui sous-tend ce livre, et en constitue le fil rouge, est que, pour Kollontai ? , l'e ? mancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille (bourgeoise, nucle ? aire) et des rapports de proprie ? te ? (physique et psychique) sur laquelle elle se fonde. Ce projet se de ? cline selon elle de deux manie`res entreme^le ? es : d'une part, par une re ? invention radicale de l'amour et des formes de la sexualite ? ; d'autre part, par la socialisation inte ? grale ou la communalisation des ta^ches reproductives, a` commencer par la maternite ? . Dans l'un et l'autre cas, c'est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit pre ? valoir afin de rendre possible la gene`se de la "grande famille prole ? tarienne" qui signera le "retour" a` l'e ? galite ? homme-femmes, laquelle, pour Kollontai ? comme pour tant d'autres, avait re ? gne ? au sein dudit communisme primitif. C'est ce projet que le pre ? sent de livre se proposer de recouvrer sous la forme de la biographie d'une pense ? e qui suivra l'itine ? raire re ? volutionnaire de Kollontai ? , sans s'e ? pargner la confrontation avec sa "part d'ombre" telle qu'elle trouve en particulier a` s'incarner dans la promotion de ce qu'on peut appeler un bioproductivisme.

03/2024

ActuaLitté

Bourgogne

De Bacchus à Vénus, biodynamie dans les climats de Bourgogne

Pour l'épicurien sensible à ses passions qui adore voyager, manger, photographier, boire (euh déguster), Bacchus guide souvent ses échappées. Plus rarement celui-ci s'attache les charmes de Vénus. Pour cette escapade bourguignonne, j'ai tenu à ces deux entités que beaucoup décrieraient sur une enquête ethno-photographique circonspecte. Deux caractères souvent assignés à déraisonner les hommes, leur ôtant pudeur, droiture et mystères. M'engagerais-je alors dans cette Bourgogne, comme Bernard Pivot avant moi, en honorant Bacchus avec modération puis Vénus jusqu'à plus soif ? Mais était-ce bien cette Vénus que tous, de Joigny a Fleurie, vantaient les louanges ? Etait-ce bien cette Vénus qui, associé à la Lune, à Mercure, à Mars, à Jupiter, à Saturne, équilibrait des cycles sans apparemment corrompre les vignerons ? Etait-ce bien cette même Vénus finalement plus naturaliste que séductrice enflammée ? Cette Vénus qui unit le feu mâle à l'eau femelle, d'où résulte la vie ? Le ciel ma souri. Les cieux de ceux qui respectent la Terre et leurs concitoyens. Toujours en mouvement, d'humeur vagabonde, esprit ouvert, humaniste, cueilleur d'images et de verbes, j'ai ramassé da paroles tombées des bouches, j'ai écouté des gens de toutes les couleurs et j'ai raconté ce qui m'était offert et qui poussait dans mon jardin, la Terre. La séduction naît des rencontres. Des rencontres avec des personnage amoureux de la vie, et pas seulement de la leur. Des personnages amoureux du vivant et fiers de partager la prolificité de leur art. Fiers de travailler sainement le jardin de nos enfants, fiers de lever les yeux pour regarder la lune dans le ciel et non entre ses inter-rangs incultes, triste symphonie inachevée sans anse ni achillée. Ce recueil trouve sa source ici, dans cette soif de rencontre et de partage. Un recueil à deux écritures. Pendant que certains calligraphient des lignes qu'ils appellent sillons ou rang et besognent à l'équilibre de leurs oeuvres, peut-être plus musiciens qu'orfèvres des conjugaisons, ils alignent blanches et noires sur des portées éphémères et composent des accords savants. Pendant que l'artiste des ombres et des lumières profile des émotions en tentant tant bien que mal de grammairer cette dimension dynamique invraisemblable sur des 150 g couché mat. Deux écritures, trois dimensions, quatre éléments, cinq branches, six directions dans l'espace, sept astres et combien de mains humbles, vigoureuses et rompues à leurs climats.

10/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Images de l'Oise. 1918 & aujourd'hui

Les Allemands pénètrent dans l'Oise le 31 août 1914. Après la bataille de la Marne et à partir de fin septembre, ils s'installent au nord-est du département. De Crapeaumesnil près de Lassigny à Autrêches proches des limites territoriales de l'Aisne, les troupes allemandes vont s'accrocher jusqu'à la mi-mars 1917. Puis elles se replient sur un front entre Saint-Quentin et Laon, qu'elles ont fortifiés. L'armée française poursuit l'ennemi, mais s'arrête début octobre devant les défenses de son adversaire. Hormis les combats du bois Saint-Mard près de Tracy-le-Val fin décembre 1914, ou l'offensive de Quennevières en juin 1915, il n'y a pas de batailles majeures dans l'Oise. Pourtant des rencontres de patrouilles et des duels d'artillerie causent bien des pertes de part et d'autre. A l'arrière du front, le département est en zone dite d'armée, ce qui signifie que l'on ne peut pas vaquer à ses occupations courantes sans en référer à l'autorité militaire. Pourtant nos aieux s'accommodent d'une vie bien précaire par moments. Cet ouvrage est la suite d'Images de l'Oise 1918, paru en octobre 2012. Il reprend le même principe, c'est-à-dire mettre en concordance une photo ancienne et une photo actuelle. La plupart des clichés sont inédits et datent tous de 1915, 1916 ou 1917. Cet ouvrage est un témoignage sur la vie dans l'Oise pendant la Grande Guerre. Le 21 mars 1918, l'opération Michael se déclenche. De Saint-Quentin dans l'Aisne, l'armée allemande s'ébranle et bouscule les troupes anglaises basées devant elle. Vers la fin du mois, l'Oise se voit de nouveau attaquée. Noyon et Lassigny tombent. De violents combats ont lieu au mont Renaud, au Plémont, dans le parc du Plessier-de-Roye et à Orvillers-Sorel. Puis une nouvelle fois le front se stabilise. Les réfugiés qui ont fui les zones attaquées se dirigent vers le sud. On consolide les anciennes tranchées, celles de 1914 à 1917. On en refait d'autres devant les nouvelles lignes allemandes. Toute une infrastructure se met en place pour une contre-attaque qui n'aura jamais lieu car des bruits alarmistes arrivent fin mai. En juin 1918, les Allemands attaquent en direction de Compiègne : la bataille du Matz commence. Elle est arrêtée en trois jours par les Français, au prix de pertes terribles dans les deux camps. Cet ouvrage ne retrace pas dans le détail les péripéties des combats, mais présente des photographies de nombreux villages et de villes de l'Oise en 1918 et aujourd'hui. L'auteur a retrouvé les lieux qui se trouvent sur les photographies de 1918 et présente des vues actuelles de comparaison. Ceci apporte une dimension nouvelle à des paysages que les habitants de l'Oise, ou les touristes, croyaient bien connaître. Les photographies de 1918 sont inédites à 90 %.

10/2012

ActuaLitté

discriminations, exclusion, ra

Notre France noire. De A à Z

Qui était le premier " maire " noir de Paris ? Quelle était la première miss France noire ? Habib Benglia est-il le plus grand acteur noir français du xxe siècle ? Quel rapport entre Mati Diop, Ababacar Diop et Omar Victor Diop ? Qui a inventé la " Police des Noirs " ? Qui a chanté " Le temps des colonies " ? Sur quelle période l'émission Pulsations était-elle diffusée à la télévision française ? Où se trouve le Jardin colonial ? Qui a écrit l'ouvrage à succès L'Invasion noire ? Combien d'années séparent le Congrès international de la race noire à Paris et le Congrès international des écrivains et artistes noirs à Paris ? " Que vous ayez ou non toutes les réponses, que vous possédiez ou non déjà votre "brevet" de France noire, plongez avec nous dans quatre siècles d'histoire. Les plus de 200 notices qui composent ce voyage s'écrivent pour nous comme une évidence. Car c'est notre histoire. Elle est en nous. Nous vous invitons à une revigorante randonnée à travers les cultures, les arts et les mémoires des populations noires de la France d'hier, d'aujourd'hui, voire de demain si on veut rêver du futur commun à construire et consolider ensemble. " Après avoir déclaré leur amour aux cultures africaines chez Fayard en 2019, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi sont rejoints par l'historien Pascal Blanchard pour concevoir Notre France noire. Ce dictionnaire enjoué, d'Adoption aux Zoulous, en passant par Joséphine Baker, Champagney, Yannick Noah ou Arthur Rimbaud, mais aussi la publicité Banania, le CRAN, les humoristes noirs ou le rhum Negrita, est tour à tour facétieux et profond, culturel, historique et politique. Un Panthéon aux couleurs de la France. Alain Mabanckou est l'auteur de romans à succès traduits dans le monde entier, dont Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), Verre cassé et Petit piment, et d'essais remarqués (Lettre à Jimmy, Le Sanglot de l'homme noir). Professeur à UCLA, finaliste du Man Booker International Prize, il a été nommé professeur au Collège de France à la Chaire de création artistique en 2016. Pascal Blanchard est historien, auteur-réalisateur, chroniqueur et commissaire d'exposition. Chercheur associé au CRHIM-UNIL à Lausanne et co-directeur du Groupe de recherche Achac (Paris), il est spécialiste des imaginaires, de la question coloniale et des immigrations en France et a publié ou codirigé une soixantaine de livres, dont Sexe, race & colonies et Histoire globale de la France coloniale. Abdourahman A. Waberi est romancier, poète et essayiste, auteur de plusieurs ouvrages primés comme le roman panafricain Aux Etats-Unis d'Afrique. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2010, Grand Prix de la francophonie de l'Académie française en 2021, son oeuvre est traduite dans tous les continents. Il enseigne les littératures d'expression française et la création littéraire à l'université George Washington (Washington DC) et collabore notamment au Monde.

10/2023

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Mi-figue Mi-raison - tome 3. Quand l'impossible devient possible

Pourront-ils concrétiser leur rêve le plus profond ? C'est officiel, Emilie et Samy vont pouvoir vivre leur amour pleinement, et (presque) sans nouvelles règles ! Les préparatifs sont lancés, et ils ne rêvent plus que d'une chose : pouvoir savourer leur nuit de noces et vivre enfin ensemble. Mais cette union mixte n'est pas vue d'un bon oeil par tout le monde. Emy va devoir apprendre à vivre avec le regard des autres, ce qui n'est pas si facile, car Paris traverse une période sombre... A côté de ça, Emy reçoit une terrible nouvelle. Le futur qu'elle s'était imaginé commence peu à peu à s'effacer... Leur amour demeurera-t-il plus fort que tout ? Fanny DL termine admirablement sa saga Mi-figue Mi-raison, avec un troisième tome renversant. Ancré plus que jamais dans la réalité, ce roman nous rend totalement accro à la plume de l'auteure. EXTRAIT L'atmosphère est insupportable et mon coeur bat tellement fort que je me demande s'ils ne l'entendent pas. J'ai besoin d'air, mais nous venons à peine d'arriver, alors j'essaie de me concentrer sur autre chose. Samy fronce les sourcils alors que je mate clairement le paquet de clopes posé sur la table basse. Il a compris que je m'en grillerais bien une. Je regarde maman, assise sur le canapé en face de nous, boire son thé tout en gardant le silence. Quand nous sommes arrivés il y a à peine dix minutes, qui me semblent plutôt être des heures, j'ai tout de suite vu à la tête de maman que ça allait être dur. Son visage fermé montrait clairement son désaccord. Samy est resté flegmatique et lui a gentiment dit des phrases comme "ravi de vous rencontrer" et "votre maison est magnifique" . Elle a juste murmuré un simple "bonsoir" sans même m'embrasser. Ca va faire mal ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "En bref, Fanny DL a su faire preuve d'originalité en nous offrant cette histoire peu commune. J'ai passé un excellent moment. Mi-Figue mi-raison est un très beau livre qui est à découvrir. . ". - Mon Paradis des Livres. "L'auteur a une écriture fluide, facile à lire et très agréable à suivre. On comprend et on ressent facilement les sentiments du personnage narrateur". - Bbook_NW sur Booknode. A PROPOS DE L'AUTEUR Titulaire d'un diplôme en psychologie, Fanny Dl écrit son premier livre en 2015. Sa meilleure amie d'enfance vivait une histoire d'amour atypique et à force de lui répéter qu'elle était digne d'un roman d'amour, elle a fini par se lancer dans cette incroyable aventure ! Elle écrit alors trois tomes intitulés Mi-figue Mi-raison. A partir de là, l'écriture a fait partie intégrante de sa vie et elle passe tout son temps libre à imaginer des histoires. Elle publie également un autre roman chez les éditions Addictives et chez Harlequin.

05/2020

ActuaLitté

La vie quotidienne

Lila au pays des émotions

KAMISHIBAI (le butai n'est pas vendu avec). Il s'agit de 10 feuillets recto verso pour animer des lectures sur un théâtre japonais Le tome 5 de la collection Lila signe avec bébé associe une histoire, une comptine et du bébé signe. Lila au pays des émotions, tome 5, aborde le thème des émotions ! A bord du train des émotions, Lila et ses compagnons vont explorer les sensations de leurs corps quand ils vivent une émotion. Ce voyage nous éclaire, petits et grands, sur la chance que nous avons de vivre toutes les émotions ! Un petit pas vers ses émotions d'enfant est un pas de géant vers ses émotions dans sa vie de grand. Une histoire et une comptine à signer pour discuter des émotions et les accueillir avec tendresse ! Vicky Brougiannaki, coach parentale et spécialiste de l'approche empathique de l'enfant d'Isabelle FILLIOZAT, nous a fait l'honneur d'écrire la préface de Lila au pays des émotions. Vicky nous offre une vision éclairée des émotions. Elle nous invite à l'accueil de toutes les émotions de façon douce et déculpabilisante ! www. coach-parentale. com Lila est une petite fille espiègle, drôle et aventurière qui vit de beaux moments, entourée de son petit monde. L'univers de Lila est doux, coloré, bienveillant et poétique. L'illustration colorée et gaie, contribue également à l'attachement de bébé au personnage de Lila, une petite fille attachante et expressive qui, elle aussi, est à croquer ! Le bébé signe : Le lecteur est accompagné dans l'apprentissage des signes du livre, de façon ludique. Un outil pédagogique est intégré avec une vidéo insérée dans le livre via un QR code et des pictogrammes. Les signes choisis dans le livre sont utiles et utilisés dans le quotidien du bébé. La comptine facilite la mémorisation du texte tout en signant et en s'amusant. La communication gestuelle associée à la parole est aussi appelé bébé signe. Elle facilite l'expression des premiers besoins et des premières émotions de bébé, participe à son éveil, réduit ses frustrations et développe sa confiance en lui. Les signes accompagnent bébé dans la vie quotidienne (repas, dodo, jeux), mais aussi dans le décryptage de ses émotions. Les signes animent les lectures et les chansons, et ils partagent nos rires et notre complicité. Caractéristiques techniques : Livre relié avec une belle couverture cartonnée façon BD, finition pelliculage brillant Pages intérieures demi-mat 150g Le format : 20X18cm 100% Made in France !

11/2022

ActuaLitté

Rock

Chasse au trésor. 70 disques des 70's à côté desquels vous êtes peut-être passés...

Vous êtes fan de Classic Rock, vous possédez tout sur les grands groupes des années 70, sur ses grands mouvements musicaux et vous vous tenez devant votre collection de disques en vous demandant s'il ne vous manque rien, si vous n'êtes pas passé à côté de quelque chose ? Ou vous connaissez quelqu'un qui correspond trait pour trait à cette description. Alors, ce livre est pour vous ou pour lui ! Loin des anthologies traditionnelles qui vous présentent, sous diverses formes, la sélection des meilleurs disques de Rock de l'histoire, loin des listes habituelles des albums essentiels les plus célèbres mais dont, tout compte fait, vous possédez déjà les trois quarts, je vous propose de vous pencher sur certaines zones d'ombre du Rock des 70's et de, peut-être, découvrir de nouveaux disques formidables, liés de près ou de loin à vos groupes favoris. Une façon amusante de poursuivre votre insatiable quête, de compléter votre collection, d'ouvrir de nouvelles portes et de vous donner une excuse pour acheter quelques nouvelles galettes. Que demandez de plus... Vous hésitez, vous voulez quelques exemples ? Vous êtes fan des Beatles et, depuis leur séparation, vous rêviez d'une reformation... Saviez-vous que l'on retrouvait les quatre membres du groupe sur un album solo de Ringo Starr ? Vous êtes fan des Rolling Stones et vous pourchassez la moindre chanson inédite du groupe... Saviez-vous que Keith Richards en avait offert deux à Ron Wood pour son premier album solo sur lequel Mick Jagger lui avait écrit le refrain d'une autre en échange de l'exclusivité de la création de "It's Only Rock'n'Roll" et que Mick Taylor jouait aussi sur cet album plus Stones que Faces ? Vous êtes fan de Led Zeppelin. Saviez-vous que Jimmy Page jouait déjà plusieurs chansons de ce groupe alors qu'il était toujours dans les Yardbirds ? Un album live rare en apporte la preuve ! Vous êtes fan de Bruce Springsteen, pour vous c'est lui le Boss et nul autre... Saviez-vous qu'il joue sur un album de Lou Reed et qu'il a collaboré à plusieurs albums de son ami Southside Johnny ? Vous êtes incollable sur les super-groupes des 70's. Connaissiez-vous Go, qui rassemblait Steve Winwood, Klaus Schulze, Al Di Meola, Pat Thrall, Michael Shrieve autour du japonais Stomu Yamashta ? Vous voudriez découvrir de nouveaux disques, des artistes ou des groupes à côté desquels vous seriez passé et qui n'ont pas acquis le statut d'oeuvre essentielle ? Jetez une oreille sur le dernier album de Mott (The Hoople) ou sur le premier de Mick Ronson (avec une chanson inédite de David Bowie). Connaissez-vous les trésors qui peuplent la discographie d'Elliott Murphy, de Tommy Bolin, de David Crosby, de Steve Harley ou du Sensational Alex Harvey Band ? Que savez-vous de Paris, des groupes français ou de Skryvania (le Lp collector Rock français le plus cher sur le marché) ? Bref, un autre voyage dans l'histoire du Rock vue par le petit bout de la lorgnette...

04/2021

ActuaLitté

Histoire de l'art

Une histoire intime de l’art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu

Coédition Dilecta / Cnap / Collection Lambert "A mon avis, les choses intéressantes se font quand on ne pense pas au futur, indépendamment de tout calcul historique". A l'occasion de la publication d'Une histoire intime de l'art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu, la Collection Lambert (Avignon) présentera une sélection d'oeuvres emblématiques de la Donation Yvon Lambert de mars à juin 2023. En 2012, le marchand d'art Yvon Lambert fait la donation à l'Etat français d'un ensemble unique de près de 600 oeuvres de sa collection personnelle, constituée principalement d'oeuvres acquises auprès des artistes qu'il exposait dans ses galeries de Vence, de Saint-Germain-des-prés puis de New York. Au-delà d'une "belle collection" , dont l'intérêt historique majeur légitimait que le Centre national des arts plastiques en accepte la donation, c'est une collection des plus originales et intimes qui s'offre à la vue de tous, une "succession d'émotions" acquise durant près de soixante-dix ans par un homme passionné et audacieux, à l'écoute des soubresauts de l'histoire de son temps. La Donation Yvon Lambert reflète cette clairvoyance du galeriste qui introduisit auprès d'un public français plusieurs générations d'artistes qui seraient certainement restés méconnus dans l'Hexagone sans son intervention. C'est pourquoi elle constitue un enrichissement exceptionnel pour les collections publiques françaises tant en quantité qu'en qualité. La volonté du collectionneur de partager "sa seule fortune" s'incarne également par l'ouverture au public en 2000 d'un lieu dédié dans sa Provence natale, à Avignon, et la mise en oeuvre d'une proposition culturelle singulière dont la fonction sociale est clairement revendiquée. L'ouvrage, coédité par le Centre national des arts plastiques (Cnap), la Collection Lambert et les Editions Dilecta, donne à voir un choix d'oeuvres emblématiques de la donation et à comprendre les évolutions, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, du monde de l'art occidental, comme le soulignent les contributions inédites des historiens de l'art invités à porter leur regard sur cet ensemble exceptionnel. Avec des oeuvres de Carlos Amorales, Carl Andre, Shusaku Arakawa, Miquel Barceló, Robert Barry, Jean-Michel Basquiat, Berndt et Hilla Becher, James Bishop, Jean-Charles Blais, Christian Boltanski, Slater Bradley, Candice Breitz, Marcel Broodthaers, Daniel Buren, André Cadere, Mircea Cantor, Christo, Francesco Clemente, Robert Combas, Jean Degottex, Daniel Dezeuze, Jan Dibbets, Marcel Dzama, Bernard Faucon, Spencer Finch, Hamish Fulton, Vincent Ganivet, Anna Gaskell, Nan Goldin, Douglas Gordon, Shilpa Gupta, Thomas Hirschhorn, Jenny Holzer, Roni Horn, Jonathan Horowitz, Douglas Huebler, Louis Jammes, Donald Judd, On Kawara, Zilvinas Kempinas, Idris Khan, Anselm Kiefer, Jeong A Koo, Joseph Kosuth, Joey Kötting, Jannis Kounellis, Delphine Kreuter, Barbara Kruger, David Lamelas, Bertrand Lavier, Louise Lawler, Sol LeWitt, Richard Long, Robert Mangold, Brice Marden, Agnes Martin, Gordon Matta-Clark, Adam Mcewen, Jonas Mekas, Jonathan Monk, Olivier Mosset, Rei Naito, Bruce Nauman, Rika Noguchi, Cady Noland, Dennis Oppenheim, Tsuyoshi Ozawa, Giulio Paolini, Adam Pendleton, Giuseppe Penone, Edda Renouf, Robert Ryman, Fred Sandback, Charles Sandison, Julian Schnabel, Rudolf Schwarzkogler, Richard Serra, Andres Serrano, David Shrigley, Ross Sinclair, Haim Steinbach, Jana Sterbak, Niele Toroni, James Turrell, Richard Tuttle, Cy Twombly, Salla Tykkä, Francesco Vezzoli, Lawrence Weiner

04/2023

ActuaLitté

Littérature française

De la marchandise internationale

Patricia Bartok n'est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu'il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu'il apparaisse à l'occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d'un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l'auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l'émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le " vrai nom ", est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n'a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l'appelle " Typhus " pour toute la période de sa vie qui court jusqu'à fin 1980 : au-delà, il est " Monsieur Typhus ". Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d'utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l'a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l'explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d'oeil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d'autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d'apparence), de comportement, passent d'une idéologie à l'autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l'homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie Le Privilège du fou/Sur les ruines de l'Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l'Histoire contemporaine.

03/2017