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Histoire de France

Le général de division Dugua (1744-1802). De l'Egypte à Saint-Domingue

Une singulière destinée ! telle est la meilleure expression qui caractérise la vie et le parcours militaire de Charles François Joseph Dugua, né le 1er mars 1744 dans la villefrontière de Valenciennes où son père commande la citadelle. Après de sérieuses études chez les jésuites, Charles François est admis en 1760 comme cadet au prestigieux régiment de Bourbon-Infanterie. Il est promu très rapidement lieutenant, mais au bout de dix-sept années passées dans ce régiment où tout espoir d'avancement est bloqué, il se rend compte qu'il n'a aucune chance de passer capitaine. Profondément écoeuré, il obtient sa démission (1776) et se retire comme propriétaire terrien à Lixy en Sénonais, puis à Cépet, à proximité de Toulouse. Passionné par les idées nouvelles, il s'engage, dès sa création en 1790, dans la Garde nationale et devient, à Toulouse, un membre actif de la Société des Amis de la Constitution. Ses convictions républicaines, le prestige que lui confère sa formation d'officier de l'ancienne armée, le font admettre comme lieutenant dans la gendarmerie nationale. Débute alors sa seconde carrière militaire, riche en événements, et marquée par une ascension extrêmement rapide. Ce livre expose comment Dugua, élu colonel par ses pairs et placé à la tête d'une division de gendarmerie, va être happé par le tourbillon des guerres - civiles ou étrangères - de la Convention, du Directoire et des premières années du Consulat ; comment ce déçu de l'Ancien Régime retrouve, après quatorze ans de vie bourgeoise, son esprit militaire et dévoile de véritables qualités de meneur d'hommes, d'habile tacticien et de grand administrateur. Tous les commandants en chef qui l'ont eu comme collaborateur : Dugommier, Pérignon, Hoche, Kléber, Leclerc et surtout Bonaparte - qu'il a toujours soutenu et admiré - ont reconnu la valeur militaire mais aussi intellectuelle et civique de ce général, de ce patriote sincère qui a tout sacrifié pour le succès des armes de son pays. Sa fin tragique en octobre 1802 sur l'île lointaine de Saint-Domingue donne une dimension épique à la destinée de ce grand soldat.

02/2011

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Littérature française

Antoine et Isabelle

Antoine et Isabelle. Quand ils se rencontrent à Barcelone en 1925, Antonio et Isabel rêvent d'une vie libre et neuve, à l'image des utopies du temps. Isabel a fui avec sa famille la misère de l'Andalousie, Antonio a gravi les échelons au grand hôtel Oriente. Avec ses camarades de rang, il s'enthousiasme pour la jeune République espagnole. Son engagement a tôt fait de l'entraîner dans le tourbillon de l'histoire : en 1936, il prend les armes, quittant à jamais Barcelone. La bataille de l'Ebre, la fuite précipitée avec la troupe en déroute, le camp de réfugiés dans les Alpes, où il retrouve sa jeune famille, puis le maquis, l'arrestation par les Allemands en 1943 et l'envoi au camp de Mauthausen, voilà où ses choix conduisirent l'homme vaillant et opiniâtre que fut le grand-père du romancier. Vincent Borel en effet ne cache pas ses intentions : rendre justice à ceux qui, installés en France, devinrent Antoine et Isabelle. En s'appropriant la mémoire des siens, l'écrivain prend la pleine mesure de la nécessité qu'a la littérature de témoigner. Se démarquant de la saga familiale, il inscrit le destin de ses proches dans l'épopée du vingtième siècle. L'histoire exemplaire de ses grands-parents est conduite en parallèle avec celle, non moins exemplaire, d'industriels lyonnais. De cette famille Gillet, aperçue par Antonio quand il était dans la claque de l'opéra de Barcelone, le romancier retrace les tribulations s'immisçant dans les mariages arrangés et les alliances stratégiques, il donne chair et corps à ces capitaines d'industrie que les soucis d'équilibre boursier et d'acquisition de brevets menèrent, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à préserver coûte que coûte leurs intérêts. Le textile et la chimie étaient bien loin des idéaux de la Résistance. Alternant, dans une narration éblouissante, l'évocation des républicains espagnols et celle des nantis lyonnais, Vincent Borel convainc par l'intelligence de ses personnages : chacun a fait des choix, que le romancier ne s'arroge pas le droit de juger. D'éclairer plutôt, disant avec force et talent le pouvoir des mots.

08/2010

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Pléiades

Oeuvres poétiques. Tome 2, Les Châtiments ; Les Contemplations

"Tout parle chez Hugo et tout est verbal ; rien n'est hors du langage. Nous avons noté l'importance de ce thème des langages multiples dans son oeuvre et, aussi, cette façon qu'ont ses oeuvres de composer ensemble un univers équivalent à l'autre univers et se confondant avec lui. Tel est l'effet de cette recherche du texte total que, si le livre s'assimile au monde, le monde s'assimile au livre. Le langage renvoie à cet univers qu'il manifeste, mais cet univers est tout entier, de part en part, verbal. Ainsi, Hugo est bien l'anti- et l'anté-Mallarmé, puisqu'il assigne comme fonction au langage poétique de refléter la réalité extérieure ; mais il conduit à Mallarmé, puisque cette réalité extérieure et transcendante parle et ne se donne jamais que comme langage. Le livre hugolien aboutit à tout, mais tout aboutit au livre. Mais Dieu ? Peut-être sa transcendance n'est-elle que cette incessante différence qui permet au langage de se produire sans arrêt. Et le texte hugolien tend à être infini. Il est la présence du monde à lui-même, mais une présence jamais assez totale, toujours poursuivie et qui ne cesse de se proférer. Mais l'auteur ? Certes, il s'affirme dans la souveraineté de son moi, dans la superbe de son ego ; il est l'auteur au point d'en arriver à être le créateur du Créateur lui-même. Mais, en même temps, il n'est que son propre texte et son énormité est l'effet de ce texte total : il est la voix où parlent toutes les voix. Il est, comme son texte, le flux de toutes les voix. Le texte hugolien est plein, mais en mouvement perpétuel. Il est le passage de tous les langages. Il suffit d'écouter d'un peu loin, de façon à brouiller le message, en dépit de son insistante clarté ; alors, on n'entend plus qu'un murmure immense, un bruissement à l'infini ; c'est un tourbillon de langages, c'est Babel, étourdissante, exaltante, jubilante, c'est, vague sur vague, sans fin, l'océan de tous les langages qui constituent l'humanité, l'histoire et la nature, inanité et plénitude sonore", Pierre Albouy.

05/2007

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Pléiades

Oeuvres poétiques. Tome 1, Avant l'exil 1802-1851

"Tout parle chez Hugo et tout est verbal ; rien n'est hors du langage. Nous avons noté l'importance de ce thème des langages multiples dans son oeuvre et, aussi, cette façon qu'ont ses oeuvres de composer ensemble un univers équivalent à l'autre univers et se confondant avec lui. Tel est l'effet de cette recherche du texte total que, si le livre s'assimile au monde, le monde s'assimile au livre. Le langage renvoie à cet univers qu'il manifeste, mais cet univers est tout entier, de part en part, verbal. Ainsi, Hugo est bien l'anti- et l'anté-Mallarmé, puisqu'il assigne comme fonction au langage poétique de refléter la réalité extérieure ; mais il conduit à Mallarmé, puisque cette réalité extérieure et transcendante parle et ne se donne jamais que comme langage. Le livre hugolien aboutit à tout, mais tout aboutit au livre. Mais Dieu ? Peut-être sa transcendance n'est-elle que cette incessante différence qui permet au langage de se produire sans arrêt. Et le texte hugolien tend à être infini. Il est la présence du monde à lui-même, mais une présence jamais assez totale, toujours poursuivie et qui ne cesse de se proférer. Mais l'auteur ? Certes, il s'affirme dans la souveraineté de son moi, dans la superbe de son ego ; il est l'auteur au point d'en arriver à être le créateur du Créateur lui-même. Mais, en même temps, il n'est que son propre texte et son énormité est l'effet de ce texte total : il est la voix où parlent toutes les voix. Il est, comme son texte, le flux de toutes les voix. Le texte hugolien est plein, mais en mouvement perpétuel. Il est le passage de tous les langages. Il suffit d'écouter d'un peu loin, de façon à brouiller le message, en dépit de son insistante clarté ; alors, on n'entend plus qu'un murmure immense, un bruissement à l'infini ; c'est un tourbillon de langages, c'est Babel, étourdissante, exaltante, jubilante, c'est, vague sur vague, sans fin, l'océan de tous les langages qui constituent l'humanité, l'histoire et la nature, inanité et plénitude sonore". Pierre Albouy.

01/1964

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Pléiades

Oeuvres poétiques. Tome 3, Les Chansons des rues et des bois. L'Année terrible. L'Art d'être grand-père

"Tout parle chez Hugo et tout est verbal ; rien n'est hors du langage. Nous avons noté l'importance de ce thème des langages multiples dans son oeuvre et, aussi, cette façon qu'ont ses oeuvres de composer ensemble un univers équivalent à l'autre univers et se confondant avec lui. Tel est l'effet de cette recherche du texte total que, si le livre s'assimile au monde, le monde s'assimile au livre. Le langage renvoie à cet univers qu'il manifeste, mais cet univers est tout entier, de part en part, verbal. Ainsi, Hugo est bien l'anti- et l'anté-Mallarmé, puisqu'il assigne comme fonction au langage poétique de refléter la réalité extérieure ; mais il conduit à Mallarmé, puisque cette réalité extérieure et transcendante parle et ne se donne jamais que comme langage. Le livre hugolien aboutit à tout, mais tout aboutit au livre. Mais Dieu ? Peut-être sa transcendance n'est-elle que cette incessante différence qui permet au langage de se produire sans arrêt. Et le texte hugolien tend à être infini. Il est la présence du monde à lui-même, mais une présence jamais assez totale, toujours poursuivie et qui ne cesse de se proférer. Mais l'auteur ? Certes, il s'affirme dans la souveraineté de son moi, dans la superbe de son ego ; il est l'auteur au point d'en arriver à être le créateur du Créateur lui-même. Mais, en même temps, il n'est que son propre texte et son énormité est l'effet de ce texte total : il est la voix où parlent toutes les voix. Il est, comme son texte, le flux de toutes les voix. Le texte hugolien est plein, mais en mouvement perpétuel. Il est le passage de tous les langages. Il suffit d'écouter d'un peu loin, de façon à brouiller le message, en dépit de son insistante clarté ; alors, on n'entend plus qu'un murmure immense, un bruissement à l'infini ; c'est un tourbillon de langages, c'est Babel, étourdissante, exaltante, jubilante, c'est, vague sur vague, sans fin, l'océan de tous les langages qui constituent l'humanité, l'histoire et la nature, inanité et plénitude sonore". Pierre Albouy.

10/1974

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Littérature française

Ma mère est morte

"Aujourd'hui nous sommes le 4 février 22, ma mère est morte. J'apprends cette nouvelle par mon frère aîné, tôt le matin en arrivant au bureau. Cette annonce m'anéantit, un tourbillon de pensées me traverse, et puis s'arrête, je bloque sur une banalité, dois-je dire, ma mère est morte, ma mère est décédée, j'ai perdu ma mère ? Je sens mon intérieur disséqué. Une vive sensation de déchirure, brûlure intérieure m'envahit, je ne me sens pas bien. Je pleure, je n'arrête pas, ni rien, ni personne n'arrive à arrêter ses pleurs, mes yeux jaillissent, de pleurs, comme un robinet qui dysfonctionne, coule, coule, impossible de l'arrêter. Pendant ce temps, autour de moi, un élan d'humanité, d'affection, de tous, professionnels, amicaux, familiaux vient m'entourer, me réconforter, mais rien n'y fait, j'ai l'impression de chute d'une falaise mais retenue par je ne sais quoi. Ca mouline dans ma tête, elle va exploser. La boucle se remet en marche, comment dois-je parler du décès de ma mère, ma mère est décédée ? Elle est morte ? J'ai perdu ma mère ? La dernière formulation me heurte, m'agace au plus profond, si la plupart des civilisations pensent à la réincarnation, au jugement dernier, alors la mort n'est donc pas une perte, c'est juste une transformation : "j'ai perdu ma mère" cette notion de perte me perturbe. Oui, pourquoi dit-on alors que les morts ne sont pas morts ? Ca veut bien dire que l'âme, esprit, bidule, n'est pas si loin, ok, j'arrête, je n'en sais rien. C'est décidé, je vais simplement dire : ma mère est morte ". Gisèle Face naît à Zingui, un petit village d'Afrique situé au coeur du Cameroun. Fille d'enseignants, elle exerce à présent comme assistante sociale dans un hôpital. Humaniste et militante, elle est membre active d'une association qui prône l'idée suivante : "l'autre comme soi, l'autre comme soin" . Elle met en pratique ce concept quotidiennement au coeur du terrain hospitalier, où elle accorde une grande considération à ses patients. Femme de caractère, elle écrit sans cesse.

12/2022

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Littérature française

Les pays lointains

Ayant quitté un Londres sinistre et après une traversée difficile avec Mrs. Escridge, sa mère ruinée, à seize ans, Elizabeth arrive à Dimwood, riche plantation de Géorgie où un parent, William Hargrove, les recueille. Vont-elles l'une recommencer sa vie et l'autre commencer la sienne dans ce pays inconnu où l'hiver n'existe pas, au milieu des magnolias et des roses ? La plantation heureuse cache, cependant, bien des drames. En 1850, les Etats-Unis n'ont jamais été aussi près d'une rupture entre Sud et Nord. La Sécession est dans l'air. Elizabeth croit que rien n'arrive jamais, lorsque, un soir de bal, elle voit Jonathan. Bien entendu, c'est toujours la personne qui n'est pas pour vous, celle ou celui contre qui on vous met en garde, l'ennemi en somme, qui fait battre votre coeur. L'amour ne connaît aucun interdit. La vie, autour de la jeune Anglaise dont la beauté blonde fait des ravages, s'organise à Savannah, puis en Virginie chez un ami de la famille, " Oncle " Charlie. Là, c'est le tourbillon des fêtes de la société, et la foule des jeunes cousins et cousines, des amis, des serviteurs des Noirs parmi lesquels Betty, vieille femme maternelle, dévouée de tout son âme, et une énigmatique Galloise, Miss Llewelyn, qui régente la plantation de Dimwood et joue secrètement les entremetteuses pour Elizabeth et Jonathan. Celui-ci a épousé une belle femme riche qui a dans les veines un peu de sang noir. Aussi a-t-elle emmené son jeune époux en Europe, à Vienne, où cela n'a aucune importance pour être " reçue ". En virginie, dans le domaine de Charlie Jones, Elizabeth répond à l'amour de Ned, le fils encore étudiant de son fastueux tuteur. Mais sans oublier Jonathan. Et elle s'interroge : " Peut-on aimer deux hommes à la fois ? " C'est le destin qui en décidera... Apparenté à toutes les grandes familles du Sud, ayant passé une partie de sa jeunesse dans son pays lointain, Julien green raconte, dans ce livre plain d'amour et de fureur, l'aventure d'un être de désir, car il s'agit pour Elizabeth de posséder la vérité dans une âme et un corps.

04/1987

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Littérature française

Gelendzhik

"Elle part en Avignon. Elle a trouvé une coloc. Elle cherche. Rue Joseph Vernet. C'est bien là. C'est au 11. C'est chez Madame Duclous. C'est elle qui nous loue la chambre. C'est au quatrième sans ascenseur. Ce n'est pas grave, car elle n'a qu'un petit sac à dos avec trois tee-shirts et sept petites culottes. Elle change souvent de petite culotte quand il fait chaud. Elle n'aime pas se balader en ville sans petite culotte. Mais sur la plage, elle adore. C'est bon. C'est extra. C'est géant. C'est divin. Le retour à l'état de nature. La jouissance d'être nue face au vent. Elle sonne. Elle entend des pas. Ce doit être elle. Elle ouvre. C'est elle. Bonjour. Je m'appelle Léa. Bonjour Léa. Moi, c'est Bénédicte". Léa et Bénédicte vont et viennent. Du théâtre à la danse. De la poésie à la philosophie. D'Ouessant aux Açores. De Toulouse à Darmstadt. De Saint-Girons à Guéret. Du bonheur à l'horreur. De l'amour à la folie. De la tisane de thym aux cheminots rebelles. D'un haletant ping-pong poétique à un déroutant "cadavre exquis" . De Karl Marx à Jésus-Christ, Gelendzhik est un tourbillon de mots... Gelendzhik est une rafale de mots assénée à la Kalachnikov... Maurice Berthon vit à Nîmes. Il est né dans l'Allier en 1957. Il a des origines paysannes. A 19 ans, il fait ses études de géomètre à l'Ecole Nationale du Cadastre à Toulouse. A 23 ans, il devient arbitre de football. A 35 ans, il s'écarte définitivement du football. Il découvre la lecture. Il découvre la littérature, la poésie, la philosophie. Ses auteurs favoris sont Beckett, Artaud, Thomas Bernhard... Il participe à plusieurs ateliers théâtre. A 38 ans, il est sélectionné au cours Florent. Il doit y renoncer. A 39 ans, il fait sa première année de philosophie. A 44 ans, il découvre la danse contemporaine. Ateliers. Stages. Performances. A 62 ans, il écrit "Gelendzhik" . "Gelendzhik" est son premier roman.

01/2021

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Architecture

Portraits croisés. La maison de verre Dalsace/Chareau

En 1983 était publié aux Editions, le 1er livre consacré à Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était M. Vellay. Depuis, il a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille, de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires En 1983 était publié aux Editions du Regard le premier livre consacré à Pierre Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était Marc Vellay. Depuis, ce dernier a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille et de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires, ses grands-parents Annie et Jean Dalsace, l'architecte Pierre Chareau et son épouse Dollie, mais aussi Jean Lurçat, Jeanne Bucher, Jacques Lipchitz, Darius et Madeleine Milhaud et tant d'autres artistes et écrivains. Une constellation d'amis mus par une même passion artistique, un même désir de s'inscrire dans la modernité, tous étant portés par un art de vivre qui avant tout était une morale. Au fil des pages, des textes, des lettres et des photographies, pour l'essentiel inédites, qui composent ce livre, se dessine une époque, celle de l'entre-deux-guerres où une société des plus cultivées s'est épanouie à Paris, jusqu'à l'impensable fracture du XXe siècle, l'Holocauste. Une épopée que Marc Vellay restitue avec une infinie précision, un sérieux de chartiste, et le sentiment, toujours vif, d'appartenir à une histoire qui s'achève avec lui et dont il donne le plus poignant des témoignages. Dans son récit alternent, s'entrelacent, se révèlent autant de situations, de transactions, de personnes dignes d'intérêt ayant participé à un monde dont la richesse intellectuelle, culturelle, la force des caractères ne cessent de nous surprendre, nous éblouir. A travers ces portraits croisés, le lecteur se laisse prendre avec allégresse dans le tourbillon de la grande histoire et de l'histoire de l'art, de l'architecture, de la musique, de la littérature, tout en découvrant des familles partageant une égale quête de perfection.

09/2021

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Affirmation de soi

C'est le temps de briller !. Outils et conseils pour t'épanouir et être heureuse

Le livre feel-good pensé pour toutes les ados qui rêvent de devenir des femmes adultes épanouies et fières d'elles Pourquoi dit-on que la vie est belle quand elle paraît plutôt injuste, pénible et pas toujours rose ? Pourquoi est-on parfois frustrées et a-t-on l'impression que tout le monde est contre nous ? Pourquoi a-t-on peur de ne pas être comme les autres, d'être rejetées ? Si ces questions sont les tiennes, rassure-toi ! Tu n'es pas la seule à ressentir ce tourbillon d'émotions... et, surtout, tu as le pouvoir de l'apprivoiser pour te sentir bien. Pour être TOI. Nous avons écrit ce livre avec le désir de te voir rayonner en acceptant ce que tu ressens, sans invalider tes angoisses ni ta douleur. Nous souhaitions simplement partager avec toi quelque chose d'essentiel : la vie peut être facile. Tu peux te permettre d'être toi-même, et c'est ce qui fera vibrer ton côté unique. Tu peux avancer malgré ce que les autres pensent. En fait, tu dois le faire, pour toi ! Nous sommes passées par là, nous aussi. Et, crois-le ou non, il nous arrive encore de vivre ce que tu vis. C'est ce qui nous donne envie de t'accueillir à bras ouverts, de t'accompagner et de t'aider à trouver ton chemin. Comme deux grandes soeurs, on peut déjà te confirmer que plus tu t'écoutes, plus tu développes ta confiance en toi et en tes choix, plus tu crées ta vie comme tu la ressens, plus tu attires le succès (selon ce qu'il représente pour toi) et surtout de vrais amies et amis. A travers ces pages, nous voudrions te guider vers une vie joyeuse et éclatante, où tu pourras briller sans gêne ni culpabilité. Tu as le droit de montrer qui tu es, c'est même la clé qui te permettra de découvrir ton potentiel et ta lumière. Rien de moins. Tu es en sécurité ici ; ce livre est un endroit sacré. Ris, pleure, si le coeur t'en dit. Libère-toi de ce trop-plein d'émotions, et permets-nous de t'accompagner vers l'avenir excitant qui t'attend.

10/2021

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Critique littéraire

Journal 1894-1927

" Dans cent ans nos étonnements feront rire ", écrit en 1896 Marguerite de Saint-Marceaux dans le journal qu'elle tient assidûment de 1894 à 1927. Aurait-elle pu imaginer que ce texte serait un jour édité et que les lecteurs du XXIe siècle y découvriraient une personnalité singulière et un témoignage unique sur son époque ? Née en 1850, mariée successivement à un peintre et à un sculpteur, " Meg " tient un salon dont le fonctionnement en fait un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle reçoit compositeurs et interprètes, qu'elle détecte avec un flair étonnant, aussi bien que peintres, sculpteurs et écrivains, et entretient avec nombre d'entre eux des amitiés solides. C'est bien sûr ses réceptions (on y rencontre Fauré, Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Boldini, Jacques-Emile Blanche, Isadora Duncan...) que relate son journal, mais aussi, et bien au-delà, l'ensemble de sa vie, en une chronique qui mêle les aspects privés et affectifs au tourbillon de ses activités : elle est de tous les vernissages, ne manque pas une première au concert ou à l'opéra, visite musées et monuments au cours de voyages à travers l'Europe. En accord avec son temps, elle adopte avec joie tous les aspects du modernisme : elle se promène à bicyclette et découvre les plaisirs de l'automobile, prend des photos, s'émerveille du cinéma, passe son baptême de l'air en 1913 après la guerre, elle juge cependant avec sévérité les transformations de la mode féminine, reflet de l'évolution des mœurs. La plupart des événements contemporains trouvent un écho dans son journal, l'incendie du Bazar de la Charité aussi bien que les inondations de 1910, et l'actualité politique (l'affaire Dreyfus, la guerre...) sur laquelle elle exprime des opinions tranchées. Témoin et acteur privilégié de la vie artistique, Marguerite de Saint-Marceaux, qui chante avec Debussy en 1894 et voit Antonin Artaud jouer Pirandello en 1923, fait participer ses lecteurs à l'effervescence de la création dont Paris est le foyer. Source pour l'histoire, ce journal, publié ici dans son intégralité, procure aussi un plaisir romanesque de lecture.

04/2007

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Littérature française

Quand passe l'éternité

Une façon ludique et romanesque d'aborder les thèmes liés au transhumanisme. Voilà ce que propose l'auteur de cette tétralogie dont ce premier tome regroupe deux romans : La Mystification du Bouddha et ma cougar à Kangaroo Island. Dans le premier, Claude, écrivain confidentiel, vit dans un immeuble collectif dans lequel chacun possède son appartement, tout en partageant des locaux communs leur permettant d'organiser des repas, des fêtes et des jeux. Arrive Ibrahim, un jeune célibataire homosexuel qui passe avec succès l'examen d'entrée dans la communauté. Son ami Patrick, qui partage son temps entre la Silicon Valley et la France, est passionné par la singularité (moment où les ordinateurs vont prendre le pouvoir sur l'homme) et le transhumanisme (amélioration physique et mentale de l'être humain). Patrick persuade Claude d'écrire un livre sur une expérience secrète qu'il souhaite mener au sein de l'association. Le romancier est alors pris dans un tourbillon d'événements qu'il ne pourra plus contrôler tout en assistant à des phénomènes de psychologie de groupe tout à fait surprenants. Claude sera-t-il un témoin privilégié ou un acteur malgré lui ? L'ordinateur sera-t-il plus fort que l'homme ? Qui expérimente quoi ? Dans le second, Nicolas Baudin, jeune Français débarque à Kangaroo Island, île située au sud de l'Australie, près de la ville d'Adélaïde. Serveur dans un restaurant, il fait la connaissance de Kate, romancière à succès qui lui propose d'occuper un petit studio attenant à la maison qu'elle occupe. Elle lui apprend que l'explorateur qui a découvert l'île porte le même nom que lui. Le jeune homme va alors être entraîné dans une spirale qui va se jouer du temps, entremêlant les aventures des deux hommes, chapitre après chapitre, à trois siècles d'intervalle. Un des mystères entourant la vie de l'explorateur va revenir à la surface, plongeant le récit dans une modernité qui va résonner avec les notions de la transhumanité. Le passé et le futur entrent alors dans une danse où la passion humaine va aussi jouer un rôle fédérateur.

11/2016

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Littérature française

Et soudain tout s'éteint

"Pourtant, tu savais à quel point il m'avait été difficile de devenir candidat à la Mairie de Paris. Etait-ce d'ailleurs bien l'ordre des choses, quand on est enfant de femme de ménage, enfant de rien, sans héritage, homosexuel de surcroît ? Tout cela, oui, tu le savais. Tu en avais même durant toutes ces années façonné le désir, celui de la fuite et du rêve d'un autre monde. Ce que je réalisais alors, c'était aussi un peu de toi. Et pourtant, c'est ce moment que tu as choisi pour me dire que tu allais mourir. Alors oui, quand j'ai appris en ce début de campagne électorale que tu avais une tumeur au cerveau et qu'il ne te restait qu'une poignée de mois à vivre, durant quelques instants, je n'ai pu étouffer ma colère à ton encontre. Rends-toi compte ! Au moment où je croyais me libérer des chaînes de notre milieu, tu cherchais à m'y ramener avec la tragédie de ta mort certaine. Durant chaque meeting, tu étais dans un coin de ma tête, ton visage, les bribes de l'enfance, et cette peur panique, maman va mourir, et je ne suis pas là. Dans les trains qui me faisaient osciller entre Paris et Vesoul, dans le fatras de la vie publique, dans le silence de l'attente assis sur le bord de ton lit, à te donner à manger, à te regarder partir. Maman va mourir, et je ne suis pas vraiment là, je me répétais dans ce tourbillon qui n'en finissait pas. Puis Maman est morte, et plus rien, ou si peu. Alors, je t'ai écrit, pour retrouver ces souvenirs que j'ai voulu oublier, cette famille que j'ai voulu fuir, le désir de tout effacer et celui de ne pas vous perdre, pour te retrouver, toi". Cette lettre que David Belliard nous donne à lire, c'est l'espace-temps entre l'enfant et l'adulte, le trajet entre la Haute-Saône et Paris, le tiraillement entre deux mondes. C'est l'espace que laisse la maladie pour les souvenirs doux et abrupts parfois, et les derniers mots, sans fard, poignants. Une magnifique déclaration.

03/2022

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Histoire internationale

Un rebelle dans la révolution. Allemagne 1918-1921

" jusqu'au déclenchement de la guerre, je n'avais pas participé à la vie politique car je n'y portais aucun intérêt. Ce n'est qu'au travers de la guerre et pendant la révolution de Novembre que je me plongeai dans le tourbillon politique. Ce que j'avais vécu pendant mes quatre années de front m'avait bouleversé au plus profond de moi-même et m'avait enlevé toutes mes convictions religieuses." D'une famille d'ouvriers ruraux, Max Hölz avait un peu voyagé dans sa jeunesse, à la recherche d'une formation et d'une vie meilleure. Jeune homme pieux, son expérience de soldat et les rencontres qu'il fait pendant la Première Guerre mondiale le changent profondément. Regagnant en novembre 1918 la petite ville de Saxe où il s'était installé, il y trouve une misère profonde et y organise un conseil des chômeurs. Sa vie bascule alors dans le militantisme et, rapidement, dans la clandestinité. Pendant deux années, pendant lesquelles il organisera, en 1920, la résistance ouvrière armée contre le putsch monarchiste de Kapp et Lüttwitz puis, en 1921, celle contre la répression anti-ouvrière en Saxe, échappant à plusieurs reprises aux arrestations, il devient à la fois l'ennemi public numéro un pour les possédants et les gouvernants de tous bords et un symbole de la résistance ouvrière. On trouvera ici, placée dans son contexte, la première partie de ses mémoires, jusqu'à son procès et sa condamnation en 1921 à la prison à perpétuité. Son récit est à la fois celui de découvertes personnelles — de milieux professionnels nouveaux, de l'armée et de la guerre, du militantisme politique, des partis et de leurs défauts, des tribunaux et des prisons — et celui de ces premières années de la république allemande et des conflits qui la déchirent profondément. Militant communiste de la première heure, il rend compte aussi des débats qui ont divisé le mouvement communiste naissant. Produit de l'action et des réflexions d'un ouvrier révolutionnaire, il s'agit d'un témoignage de premier ordre sur l'Allemagne du début des années vingt.

11/2018

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Littérature française

Le smoking des orques

Un roman captivant, une enquête drôle et ironique dans les milieux des parcs aquatiques et de la mafia de la Côte Sébastien, documentariste en mal de projets et loser attachant, réussit à convaincre son producteur de l'envoyer à Nice en repérage pour un film sur les orques, ces prodigieux et fascinants cétacés. Mais le spectacle auquel il assiste à Océland tourne au désastre lorsqu'une vieille orque entraîne son dresseur Ludo au fond de la piscine. Ce dernier en réchappe grâce au seul courage de sa collègue May - à vrai dire aussi envoûtante aux yeux de Sébastien que les orques elles-mêmes - qui plonge pour le sauver. L'accident fait la une des journaux nationaux et relance le débat sur la condition des animaux dans les delphinariums. La mort suspecte de Ludo à l'hôpital, alors quasiment rétabli, ainsi que celle de son ami journaliste à La Provence vont convaincre Sébastien que le parc Océland baigne dans un milieu aussi saumâtre que l'eau de ses bassins. Depuis le couple qui dirige l'établissement (sorte de Balkany du Midi), jusqu'aux mafias de l'Est et du Proche-Orient, en passant par des rumeurs de sex-tapes dans le club de foot local : ça craint, c'est dangereux. Sébastien escomptait réaliser un film sur l'harmonie du vivant, le voilà entraîné dans le tourbillon de la grande chasse d'eau des basses-fosses humaines. Son enquête le mènera jusqu'au Grand Nord, sur les traces d'une famille d'orques, mais aussi au Canada où il retrouvera la mystérieuse May, qui pourrait bien détenir une clé essentielle de cette affaire... Avec verve et humour, Vincent Maillard nous entraîne dans l'univers de la télévision dont il dénonce les travers avec ironie, des parcs aquatiques qui révulsent par leur maltraitance animale, des orques qui éblouissent, et de la Mafia de la Côte, plus près de la beaufitude bling-bling que des gentlemen cambrioleurs. Le smoking, ce sont les orques qui le portent. Un roman riche et sonore qui ne laissera personne indemne, pas même le sommet de la République...

04/2023

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CD K7 Littérature

La femme qui a tué les poissons et autres contes

Après avoir publié en 2004 "La vie intime de Laura suivi du Mystère du lapin pensant", les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent une nouvelle édition de ces deux contes réunis en un volume, auquel viennent s'ajouter deux nouveaux titres : une nouvelle traduction de "La femme qui a tué les poissons" (Ramsay, 1990 et Seuil, 1997) et un conte inédit en français et publié pour la première fois, "Comme si c'était vrai". Ce recueil de quatre contes est illustré par l'artiste graveuse de talent Julia Chausson. Rappelant les légendes traditionnelles et les contes initiatiques, Clarice Lispector mêle le monde de l'enfance aux destins d'animaux. Ces derniers se voient pris dans un tourbillon d'évènements aussi anodins que mystérieux, inspirés de la vie quotidienne. Ainsi, le titre éponyme de ce recueil revient sur la mort de deux poissons rouges que son fils Paulo lui avait demandé de garder en son absence. Dans "Comme si c'était vrai", on croise le chien Ulysse au regard humain, fidèle compagnon de Clarice Lispector, qu'elle ne remplaça jamais après sa mort. C'est avec un mélange exquis d'humour et de simplicité, de douce ironie et d'amour maternel, que C. Lispector déploie l'appréhension sensible et émotionnelle du monde, la recherche du sens ou le renoncement à le trouver. La maternité et l'enfance sont au centre de son oeuvre : chez cette autrice incomparable, nulle opposition entre son rôle de mère et son travail d'écrivain. En témoigne son fils cadet, Paulo Gurgel Valente, qui se souvient de sa mère "avec une machine à écrire sur les genoux, tapant avec application au milieu de la pièce principale de la maison, au milieu des bruits des enfants [... ]" . "Parce qu'au début et au milieu je vais vous raconter des histoires sur les animaux que j'ai eus, pour vous montrer que je ne pourrais pas avoir tué les poissons autrement que sans le faire exprès. J'ai bon espoir qu'à la fin de ce livre vous me connaissiez mieux et que vous m'accordiez le pardon que je demande pour la mort de deux "tyrougets" - c'est comme ça qu'on les appelait à la maison, "tyrougets"" . C. L

12/2021

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Littérature française

Warrnambool ou Rien

Tout commence avec Vassili. Vassili, c'est un prophète, le petit nouveau du 21e siècle, celui qui fera voler les papillons dans des arcs-en-ciel en argent massif. Mais ça, c'était avant qu'ils n'essayent de lui couper ses ailes à lui, qu'ils n'y parviennent pas vraiment et que par dépit, ils ne finissent par les lui bourrer de plomb. Depuis, cloué au sol, il fait ce qu'il peut pour ne plus se rappeler qu'il vient du royaume des cieux. Il s'enterre dans la fange des bas quartiers pour oublier. Il se déguise si bien qu'il s'en retrouve prisonnier, de ce marasme, englué comme une mouette prise dans le pétrole d'un paquebot touché/coulé. Vassili a bien une soeur, Yeva, qui tente de l'aider mais il la déteste si amèrement, avec tant d'acidité, que tous les ponts qu'elle essaye de construire sont corrodés et finissent pas disparaître dans les tourbillons de sa vie. De toute manière, Yeva, elle n'est plus vraiment là. Ca fait tellement longtemps qu'elle est morte et c'est d'ailleurs précisément à ce moment-là que la vie de Vassili a si bien dérapé. Ensuite il y a Gabriel. Lui non plus n'a pas eu de chance. Une enfance dorée, mais ça ne compte pas vraiment quant l'or sert à forger les barreaux d'une cage minuscule plutôt qu'à acheter des balançoires et des tourniquets. Entre des parents absents et des parents qui ont pourtant tant à dire sur la façon dont il devrait mener sa vie, il tente de s'en sortir, de tracer sa propre voie. Puis Ivy, sa soeur, se rajoute à l'équation et tous ses calculs tombent à l'eau. Il ne sait pas trop quoi en faire, de cette soeur dont il découvre l'existence alors qu'il avait enfin trouvé une certaine quiétude. Elle bouscule ses habitudes, elle l'entraine sur les routes à la poursuite de mirages. Elle finit par ramener leur mère dans leur vie à tous le deux. Cette mère dont l'indifférence est à la racine de leur mal-être. Alors c'est à trois qu'ils reprennent cette folle course vers un endroit qui leur permettrait de tout oublier et de recommencer à zéro. Enfin, Arianne arrive. Arianne, qu'une bonne grippe entraîne dans cette aventure. Arianne sans qui rien ne serait possible. Arianne qui est la plus humaine, la plus sage d'entre eux. Et pourtant elle aussi, elle rentre dans la course et se joint aux autres

09/2016

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Monographies

Lurçat intime. Oeuvres sur papier

"J'use de crayons Gilbert n° 6, de Conté dessin n° 0 pour les noirs et les gris secs... J'ai dessiné à l'encre de Chine et à la plume un paysage tiré de ma peinture de Sceaux... Pour les aquarelles toujours le même sentiment de gêne. Impossibilité de sérieuse réalisation. J'use du blanc tiré du papier et j'auréole mes personnages de la chaîne des passages qui les relient à l'espace. J'obtiens des peintures fort claires parfois dans certains morceaux solides, rarement d'unité. C'est un instrument de recherche et cela ne va pas plus loin" (Jean Lurçat, 1916) "Depuis la rétrospective qui lui a été consacrée aux Gobelins en 2016 et qui l'a fait découvrir au grand public, on connaissait surtout Jean Lurçat pour ses tapisseries et ses peintures expressives et colorées. Mais cet artiste incroyablement éclectique maîtrisait de nombreuses techniques ; il était peintre, lissier, graveur, calligraphe, lithographe, céramiste et dessinateur... L'ouvrage que nous lui consacrons révèle un visage inédit de Lurçat. A l'exception de ses années de jeunesse, il n'y a pas eu d'exposition consacrée uniquement à ses oeuvres sur papier. Il en demeure pourtant plus d'un millier conservé dans la maison de l'artiste. Nous proposons ici un voyage libre à travers des oeuvres qui, pour beaucoup d'entre elles, n'ont jamais été montrées. Ce fonds exceptionnel, cet aspect de son talent constituent une véritable découverte poétique... Lurçat fréquentait le Tout-Montparnasse des années 1920 ; ces tourbillons d'idées, ce fourmillement de couleurs illustrent à la fois l'époque dont il est le témoin et sa flamboyante créativité. Au croisement des arts plastiques avec lesquels il flirtait, on retrouve dans cet ensemble de dessins choisis au fil de sa carrière l'unité d'un artiste engagé dans son temps. Jean Lurçat avait été élu membre de notre Compagnie en 1964, Simone Lurçat s'est donc tout naturellement adressée à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France pour conserver sa maison-atelier, le mobilier et les oeuvres qui s'y trouvent, afin d'ouvrir au public cette belle endormie construite par son frère, l'architecte André Lurçat. Savourons cette occasion rare de pénétrer plus avant dans la création d'un artiste foisonnant du xxe siècle, avant de le retrouver dans l'univers de son atelier de la Villa Seurat" (Jean-Michel Wilmotte, Membre de l'Académie des beaux-arts, Directeur de la maison-atelier Lurçat)

06/2021

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

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Littérature française

L'homme qui voulait otrechoze

"Tout a commencé il y a deux ans, avec ce cahier à dessin sur lequel je n'écrivais qu'une seule phrase par page. Puis il y eut ces notes vocales prises à la volée sur mon téléphone mobile, entre deux rendez-vous, en voiture, toujours en mouvement vers un ailleurs. Jusqu'au moment où j'ai ressenti un appel si puissant qu'il m'a été impossible de différer plus longtemps ce travail d'introspection en solitaire. Je me sentais comme conduit vers l'écriture de ce que jamais je n'aurais imaginé comme un aussi beau voyage". C'est une histoire vraie. Une histoire à la fois simple et dense, futile et profonde, mélancolique et pleine d'espoir. Celle d'un homme né à la fin des années 70 en Normandie qui se retrouve un peu par hasard en école hôtelière. Commence alors pour lui une course folle, en France et ailleurs, dans le tourbillon de la restauration d'excellence. En filigrane l'animent la passion du théâtre et l'envie inavouée de mettre son insatiable créativité au service du spectacle... Voilà pourquoi vous êtes ici aujourd'hui : pour assister à la mise en scène qu'il a voulu faire de sa vie, de ses expériences heureuses et moins heureuses et de tous les secrets qu'il en a retirés. Secrets autour des choix de vie, des limites, de l'audace, de la spiritualité, de la solitude, de la mort, de la vie... C'est l'histoire d'un homme qui voulait autre chose et qui croyait en la capacité de se renouveler... encore et toujours. Franck Archimbaud est né en 1967 à Barentin. Diplômé de l'Ecole Hôtelière de l'Avalasse, il fait ses armes au sein de grandes maisons parisiennes avant d'élargir son expérience à l'étranger. Cadre au sein d'une multinationale durant plus de dix ans, il continue de nourrir pour le monde du spectacle une passion née dès l'enfance. En 2004, il décide de rassembler ses compétences en créant OTRECHOZE, concept novateur éco-responsable au carrefour de la restauration et de l'événementiel, qu'il développe et décline désormais dans toutes les branches de son entreprise. Ce livre est le récit de son parcours de vie, le témoignage d'une incessante quête prenant racine au coeur de l'intime.

02/2021

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Poésie

Swifts. 2021

Construit en trois parties, comme Eparpillements (éd. isabelle sauvage, 2017), Swifts en est selon l'autrice le jumeau, mais aussi une suite, au sens musical, une variation sur les mêmes motifs, avec toujours cette même attention aux choses, à la nature, aux bêtes... Le mot anglais swift (en français martinet) dit à la perfection tout à la fois le vol, la trace, la promptitude, le son que produit dans l'air le passage de l'oiseau, mais aussi son sifflement strident si caractéristique - "leurs longs sifflets s'entrecroisent en filets / seul sillon à l'écoute / hauts fins filants" . Les swifts "volent au travers du corps" , restent constamment en vol, plongent mais ne se posent : ils ne pourraient plus repartir - "car je n'en ai pas tenu dans ma main / je sais que s'ils tombent ils ne sauraient se relever" . Comme les mots ? "la parole attendue ne vient pas / les mots tombent en avant de la bouche / par terre" . Mais "il existe une autre langue / que je ne parle pas / qui s'apprend / (je l'approche dans le vent)" . Il faudrait donc pouvoir se taire - "car si une parole sort / un silence doit souffrir" - ou "parler la langue des swifts" , "la langue de la chienne" , "la langue de la laie" , la langue des bêtes en somme, une langue qui s'apparenterait au silence, "un silence qui n'a pas peur du silence" , une langue du silence qui rassemblerait hommes et bêtes "tandis que la parole nous coupe" . La chienne, les sangliers, les swifts, le jardin aussi, disent tous ce silence, les gestes du silence, une langue du silence à opposer au silence du père, à cette langue paternelle devenue incompréhensible - "car que peut-on dire quand on ne parle pas la même langue / dans la même langue" . A la recherche de cette langue du silence, le texte de Camille Loivier avance par répétitions, reprises ou allitérations, se bat "avec le tourbillon qui écrit" pour finir par écrire le silence même, que ce silence demeure écrit et n'encombre plus la bouche, ne l'asphyxie plus - "ce qui occupe la bouche en sa cavité profonde / est un mot que l'on cherche et qui ne vient pas" . Dire enfin "(qu'écrire redonne vie et ne la retire pas)" et aussi, simplement, retrouver la "joie qu'apporte l'animal sauvage chaque fois qu'on le croise" .

10/2021

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Littérature française

La guerre amoureuse

Le narrateur est un écrivain sans oeuvre. A plus de cinquante ans il anime une revue d’art confidentielle soutenue par une riche mécène, Mme Delachenal. Invité par une université finlandaise, il se rend à Helsinki pour participer à un colloque sur la critique littéraire. Là-bas, il retrouve une ancienne connaissance suédoise, Birgitt Bollstrom-Borjom, laquelle est mariée à un puissant industriel, qui est aussi le mécène du fameux peintre Gustav Molnar (le premier mari de Birgitt). Malgré l’accueil chaleureux qui lui est réservé et la beauté sauvage des paysages nordiques, le narrateur s’ennuie et ne peut s’empêcher de maudire cette nation protestante austère et rigoriste. Mais une rencontre imprévue va adoucir ce premier jugement sévère. Elle s’appelle Helena, elle est blonde, jolie, elle est étudiante en Lettres et termine une thèse sur l’oeuvre de l’écrivain français Fromentin. C’est le coup de foudre. Le narrateur rentre à Paris la mort dans l’âme. Quelques mois après, il reçoit un coup de téléphone d’Helena lui annonçant qu’elle débarque à Paris pour terminer son mémoire de doctorat. Dès lors commence entre eux une relation orageuse, passionnelle, où chacun des amants cherche à prendre l’ascendant sur l’autre. Helena voudrait convaincre le narrateur de l’épouser, tandis que ce dernier vit dans la hantise que l’étudiante ne le quitte pour un homme plus jeune. Afin de faire céder le narrateur, Helena va s’employer à le rendre jaloux. A l’occasion d’une grande exposition consacrée à l’oeuvre de Molnar, l’artiste est présenté à Helena, qui se laisse ostensiblement charmer par le vieux séducteur. Elle va ensuite habilement entretenir une relation ambiguë avec Molnar afin de pousser le narrateur dans ses derniers retranchements… Un livre mordant, qui assume pleinement la dynamique romanesque et le genre du « roman d’amour ». L’écriture brillante, rapide, entraîne le lecteur dans le tourbillon sentimental du narrateur. Car au rythme où se déroule sa passion, il s’agit bien d’une guerre, avec ses attaques, ses blessures et ses stratégies de conquête. En dépit de la violence des sentiments, le narrateur ne se départit jamais de son sens de l’humour, faisant de ses maladresses des moments désopilants. Mais en mettant son coeur à nu, il prend aussi le parti d’émouvoir et de parler sans fausse pudeur de ses blessures. Un splendide roman d’amour contemporain.

01/2011

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Romans historiques

Shanghai club

En 1870, la toute jeune concession française de Shanghai ne compte qu'une centaine de Français, négociants, entrepreneurs, missionnaires, employés des messageries et quelques fonctionnaires du consulat. Trois fois moins que la concession anglaise qui lui fait face. Autant de chances, pour un aventurier déterminé, d'y faire fortune... Tel est l'objectif de Charles d'Esparnac lorsqu'il se lance dans le commerce sur le Yangzi, par où transitent jusqu'à Shanghai toutes les marchandises : soie, thé, porcelaines...destinées à l'Europe. Activité risquée : les attaques incessantes de pirates sur le « Grand Fleuve » rendent la navigation périlleuse. Mais le danger est un challenge supplémentaire pour ce jeune homme au passé trouble qui sait se battre et se faire respecter. Aidé de M Liu, son compradore, le premier Chinois à lui faire confiance, Charles va rapidement accumuler les succès : à peine deux ans plus tard, son « empire » pèse suffisamment pour qu'il bâtisse sur le Quai de France une demeure qui deviendra l'une des adresses les plus courues de la Concession tandis que lui-même s'impose comme une de ses figures emblématiques. Pour asseoir tout à fait sa position, il ne lui reste plus qu'à prendre femme et fonder une famille, une famille officielle, car il entretient une liaison clandestine et passionnée avec une prostituée chinoise qui attend un enfant de lui. Olympe de Crozes ne sait évidemment rien de tout cela quand elle quitte la France pour partir épouser Charles ; elle ne connaît d'ailleurs rien de lui... Ce qui lui convient très bien : son goût pour l'aventure, son rejet des conventions sociales et son imagination fertile parent de toutes les qualités ce vicomte de l'autre bout du monde. Cruelle déception à l'arrivée : pris dans le tourbillon de ses affaires et de ses amours secrètes, il lui accorde à peine un regard. Mais Olympe est de la trempe des véritables héroïnes, celles auxquelles la vie ne peut promettre qu'une grande histoire d'amour,celles qui ne se révèlent jamais aussi bien que dans l'adversité la plus cruelle... Car le destin, après leur avoir tout donné et fait d'eux les « princes » de Shanghai, n'épargnera pas les Esparnac, remettant sur leur route les démons du passé de Charles.

04/2011

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BD tout public

Lucarne

Dans ce recueil de 5 histoires, certaines précédemment publiées dans la revue éponyme de Breakdown Press, Joe Kessler dépeint un monde riche en quêtes, en sensations, en surprises. Les couleurs, franches voire flamboyantes, épaulent la narration d'un point de vue subjectif : l'environnement apparaît et disparaît en fonction de ce que vivent les personnages. Les odeurs, la peur, le plaisir, l'urgence sont représentées comme autant d'explosions chromatiques. Windowpane, soit "carreau de fenêtre" ou "lucarne" en français, mêle le récit de l'auteur et la perception de ses protagonistes. Lucarne, c'est aussi la vision depuis une case de bande dessinée. Une narration innovante et envoutante, qui mérite plusieurs lectures, pour dépasser l'émerveillement esthétique qu'il suscite la première fois. Lauréat en 2017 du prix Audience Award à l'East London Comics & Arts Festival, Joe Kessler vit et travaille en Grande Bretagne. Dans un paysage rural, un chien erre au gré des odeurs qu'il croise. Il finit par rencontrer, enfin, sur le bord d'une fenêtre, l'objet comestible et inanimé qu'il cherchait : une tourte. En visite chez sa tante, une petite fille et son cousin partent explorer la propriété voisine. A travers la fenêtre, ils assistent à une projection d'images de guerre et de violence. De retour au calme, dans la solitude de la nuit, ces images la hante et elle prend peur pour ses parents. Spontanément, elle prend la route pour les rejoindre. Constatant le mauvais état de sa porte d'entrée, un homme rend visite à son propriétaire. Il se trouve alors pris dans un tourbillon de magie, qui l'emmènera jusqu'à un rivage lointain où se trouve, comme dans tout bon conte de fées, une jeune fille prisonnière d'une tour. Un marin complexé et la riche et solitaire propriétaire de la compagnie maritime pour laquelle il travaille vivent une aventure érotique intense avant qu'il ne reparte en mer, paré de cadeaux étranges. Un fugitif, aidé par des amis, est mis à l'abri puis trahi par ses hébergeurs. Traqué, il est finalement recueilli par une artiste qui vit dans une maison isolée. Ils tombent amoureux mais sont rattrapés par ceux qu'il fuit. Par une ultime création, elle parvient à sauver leur union.

03/2019

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Méditation et spiritualité

Le moine qui aimait les chats

Un roman initiatique dans lequel Kripala, un jeune homme désoeuvré par un chagrin sentimental et la perte de son emploi, retrouvera un sens à sa vie en Inde, auprès d'un vieux moine et de ses merveilleux chats. " Toute chose arrive toujours au bon moment et au bon endroit. Toute chose arrive lorsque nous sommes prêts à la recevoir. " Si l'on vous disait qu'un étrange coup du destin vous conduirait à passer du temps en compagnie d'un vieux moine et de ses merveilleux chats, y croiriez-vous ? Que vous alliez parcourir un voyage initiatique constellé de rencontres qui vous amèneraient à découvrir, à travers un tourbillon d'émotions, l'immense beauté de votre âme, y croiriez-vous ? Si l'on vous disait qu'avant de trouver l'amour, vous devez déceler l'amour qui se cache en vous, et que tout ce que vous avez appris jusqu'à présent peut être observé avec une perspective nouvelle, y croiriez-vous ? Lorsque Kripala, le protagoniste de cette histoire, débute son voyage, il n'a aucune idée de ce que l'avenir lui réserve. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il souhaite se libérer du poids de la perte de son emploi et de la fin de son histoire d'amour. Sa destination : l'Inde, où il a l'intention de s'adonner au yoga et espère retrouver son équilibre perdu. Sur place, s'aventurant parmi le dédale de ruelles de Bénarès, il finira par se perdre, mais c'est justement à ce moment-là qu'il commencera à se trouver lui-même. Au milieu du coeur battant et sacré de cette ville ancienne, il rencontrera des personnes extraordinaires à l'apparence simple, humbles par nature et dotés d'une sagesse abyssale. Qu'il s'agisse d'un maître d'arts martiaux, d'un peintre, d'une vieille femme qui nourrit les pauvres ou qui s'occupe de jardins, chacun d'entre eux transmettra à Kripala des enseignements indélébiles, des mots qui resteront à jamais gravés dans son âme. Au-dessus de tous, entrelaçant les fils de leurs destins à la manière d'un maître tisserand, Tatanji : le vieux moine retiré dans un ashram en compagnie de ses chats. C'est lui qui ôtera la poussière des yeux de Kripala, jusqu'à lui indiquer que le bonheur qu'il recherche se trouve déjà en lui : il ne lui reste qu'à le reconnaître.

03/2022

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Romans historiques

Les ondes de la tourmente

Ce roman historique observe la montée du nazisme dans les années 30 à travers la vie d'un jeune Lorrain, Ernest Klein. Passionné par l'écoute des grandes radios internationales qui commencent à émettre en Europe, il va avoir la chance de faire partie de l'équipe fondatrice de Radio Strasbourg. En 1930, le gouvernement français décide de lancer cette grande station régionale pour couvrir toute l'actualité artistique d'Alsace et de Lorraine mais surtout pour être la vitrine de la culture française en Allemagne et devenir un outil de réconciliation entre les deux pays. Malheureusement les bruits de bottes venus d'Allemagne vont, peu à peu, transformer la station en radio de propagande. L'Alsace et la Lorraine, avec leur double culture, deviennent le réceptacle mais aussi le miroir grossissant des tensions entre la France et l'Allemagne. Ernest Klein va être au premier rang pour observer une Europe à la dérive où chacun va devoir choisir son combat et comprendre que la neutralité est un exercice impossible. Si le tourbillon des ondes de la tourmente va peu à peu emporter Ernest Klein sans qu'il puisse le maîtriser, il va néanmoins se battre pour préserver sa vie intime et sentimentale. Et à cette époque, tomber amoureux d'un garçon de son âge n'est pas sans poser de problèmes de conscience mais aussi d'insertion sociale. Si les religions dominantes condamnent l'homosexualité, la science la considère encore comme une maladie mentale et la société comme un fléau social, voire un comportement criminel. Ernest et son ami Paul vont tenter de garder leur secret. Ensemble, ils vont partir à la découverte d'une Lorraine et d'une Alsace secrètes où leurs semblables ont réussi à tisser une toile fragile pour survivre dans un environnement hostile. Toujours partagés entre leur double culture franco-germanique, ils vont également s'immerger dans un Berlin et un Paris interlopes, où intellectuels et artistes homosexuels commencent peu à peu à imposer leur différence créative. Mais dans ce milieu aussi, la montée du nazisme n'est pas sans susciter des interrogations. Avec la guerre, l'occupation de la France, l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, la vie de Ernest et de Paul va être bouleversée. Mais parviendront-ils à préserver leur amour ?

09/2011

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Arts premiers

Anangu Collective. Edition bilingue français-anglais

La Fondation Opale et 5 Continents lancent une série de monographies consacrées aux principaux artistes et oeuvres d'art aborigènes d'Australie. La première de ces monographies a pour objet deux grands tableaux réalisés par un collectif d'artistes, hommes et femmes, de la région APY (Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara) ainsi que l'installation Kulata Tjuta : Kupi Kupi, due à des artistes de cette même région. Réalisées en 2018, les deux toiles sont, tout comme l'installation, issues d'un processus de production collaboratif, emblématique de la tradition des aborigènes d'Australie. Ces oeuvres majeures, nourries en particulier des histoires mythiques du "Temps du Rêve" , caractéristiques de l'imaginaire de ces peuples, sont les pierres angulaires de la collection qui constitue le coeur de la Fondation Opale. La Fondation Opale, à l'instar de sa fondatrice et cheville ouvrière Bérengère Primat, a une relation particulièrement forte et vivante avec les artistes et les ateliers d'art de cette région d'Australie centrale, où ses représentants se sont rendus à maintes reprises. Les deux toiles, auxquelles ont respectivement collaboré plusieurs femmes et plusieurs hommes, artistes reconnus de longue date au sein de leur communauté, ont été commandées à leurs auteurs par Bérengère Primat, et le processus de leur réalisation est abondamment documenté. Ce magistral témoignage artistique atteste du dynamisme et de l'actualité de l'art aborigène d'Australie à l'époque contemporaine, ainsi que de la relation intime qu'entretiennent les habitants avec leur terre. Kupi Kupi, réplique de l'installation de 2010 Kulata Tjuta (les deux titres signifient respectivement "tourbillon" et "nombreuses lances" en langue pitjantjatjara), est une oeuvre monumentale composée de 1 500 lances, en même temps qu'une métaphore de la société anangu contemporaine et de la direction imprévisible dans laquelle celle-ci évolue. Le mot Gay'wu désigne en yolngu, langue du nord-est de la Terre d'Arnhem, un dilly bag, c'est-à-dire un petit sac en tissu fait de fibres, et qui contient, selon la tradition, la sagesse et la connaissance. Les monographies qui suivront ont pour ambition de faire connaître au monde entier quelques-uns des plus remarquables artistes aborigènes d'Australie ainsi que leurs oeuvres, qui nous offrent un aperçu de la culture et de la sagesse ancestrales des peuples "premiers" de la région.

05/2021

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Philosophie

La frontière comme méthode ou la multiplication du travail

Depuis l'Antiquité tardive, le tracé et l'établissement des frontières a été enveloppé de brouillard et de poussière, de violence et de magie. Aux quatre coins du monde, des sources rapportent tes récits merveilleux et terrifiants du tracé des lignes de démarcation entre sacré et profane, bien et mal, privé et public, intérieur et extérieur. Depuis les expériences liminaires des sociétés rituelles, jusqu'à la délimitation de la terre en propriété privée, du fratricide de Remus par Romulus lors de la mythique fondation de Rome, à l'expansion du limes de son Empire, ces récits évoquent la puissance productive de la frontière - le rôle stratégique qu'elle joue dans la fabrication du monde. Ils offrent aussi, d'un simple coup d'oeil, un aperçu de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière, de ses implications symboliques et matérielles complexes. La représentation cartographique moderne et la disposition institutionnelle qui font de la frontière une ligne tout, d'abord en Europe, mondialisée, ensuite par le tourbillon du colonialisme, de l'impérialisme et des luttes anticoloniales - a quelque peu masqué cette complexité et nous a amené à penser la frontière comme littéralement marginale. On assiste aujourd'hui à un profond changement à cet égard. Comme l'ont remarqué de nombreux chercheurs, la frontière est venue s'inscrire au centre de l'expérience contemporaine. Nous assistons non seulement à une multiplication des différents types de frontières, mais aussi à la ré-émergence de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière. Les démarcations symboliques, linguistiques, culturelles et urbaines ne s'articulent plus de façon rigide autour de la frontière géographique. Au contraire, elles se chevauchent, se connectent et se déconnectent de façon souvent imprévisible, contribuant à délimiter de nouvelles normes de domination et d'exploitation. On a coutume de dire, pour s'en féliciter ou le déplorer, que les frontières seraient en train de s'estomper et de disparaitre. A rebours de ces lieux communs, ce livre démontre qu'au contraire les frontières prolifèrent dans le monde actuel et ce, sous des formes et selon des configurations mouvantes, et en constante réinvention, au fil des flux de capitaux, de marchandises et de personnes qu'elles articulent, mais aussi au rythme des luttes qui les environnent et les bousculent. Sandro Mezzadra et Brett Neilson proposent ici un nouveau paradigme qui décloisonne disciplines et théories pour comprendre comment les frontières sont devenues le laboratoire des mutations du capitalisme et de l'Etat.

06/2019

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Psychologie, psychanalyse

La vie de Paul Diel

"Je pense que mon mari n'aurait jamais consenti à livrer de lui-même quoi que ce soit de biographique. Son oeuvre étant la substance du meilleur de son être, il semblait que rien de plus n'était à léguer aux générations. L'insolite de sa vie permet de mieux comprendre l'exceptionnelle originalité de l'oeuvre. Celle-ci a été le fruit d'une nécessité de dominer (grâce à une énergie et à un élan, peu communs) une vie particulièrement difficile à accepter et à surmonter. J'ai jugé important de conter les péripéties du grand élan qui a amené sa vie extraordinaire, par l'intensité authentique d'une introspection lucide, à construire une oeuvre autonome, hors des chemins battus, des conventions banales et du moralisme ; d'essayer de camper le caractère de l'homme tel que je l'ai vu évoluer au long de sa vie et d'éveiller ainsi chez le lecteur la curiosité pour l'oeuvre issue d'un tel caractère et d'une telle vie. Je ne donne pas sa vie en exemple, car elle n'est pas à imiter. Ce qui est exemplaire est son oeuvre, car il a su penser sa vie". Ainsi s'exprime Jane Diel, dès les premières pages de la biographie qu'elle a consacrée à son mari, le grand psychologue, psychanalyste et philosophe Paul Diel (1893-1972). Rédigé au début des années 1970, ce texte était resté inédit. A la biographie est annexé, comme l'avait prévu Jane Diel elle-même, un article également inédit de Paul Diel sur la psychologie de la motivation. Les lecteurs de Paul Diel trouveront dans cet ouvrage des réponses à leurs interrogations sur la genèse de la psychanalyse introspective fondée sur l'étude des motivations intimes, qui valut notamment à Paul Diel l'estime et le soutien d'Albert Einstein. Au fil du récit, de nombreux extraits de la correspondance de Paul Diel permettent de retracer les étapes de la maturation de sa pensée. Mais c'est aussi l'aventure attachante d'un enfant acharné à préserver sa joie de vivre dans les moroses orphelinats de l'Empire austro-hongrois finissant ; d'un jeune homme en quête du sens de la vie à travers les difficultés matérielles des années 1920 à Vienne ; d'un homme contraint à l'exil par le nazisme puis interné pendant la guerre dans le camp de Gurs comme "ressortissant allemand" et continuant envers et malgré tout à se concentrer sur son travail d'esprit ; d'un homme intègre d'un bout à l'autre de son existence dans le tourbillon de l'Histoire.

01/2018

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Littérature française

COMPLAINTE MANDINGUE. Journal 1960-1962

Une succession d'aventures aussi bien désolantes que désopilantes remplit ce Journal intime dont le très picaresque narrateur, héritier de Gil Blas, nous livre à sa manière le récit d'une éducation sentimentale et des illusions perdues de sa génération au début des années soixante. De Paris au cœur de l'Afrique noire, du Dahomey au Danemark ou en son pays basque d'origine, avec le souvenir rémanent de l'enfance et de la guerre (où notre auteur parvint à rallier la mythique France Libre à travers l'Espagne), c'est un tourbillon de vie intense, de passions folles, de dépressions et de rebondissements dans un suspense émotif qui ne vous lâche pas. Deux figures féminines imposent l'image la plus moderne et la plus contrastée de l'éternel féminin : Kid, petite danoise déchirée entre son romantisme et sa fringale d'émancipation ; Alice, délicieuse fille des îles éprise de traditions et victime de son tempérament. Tout cela, traversé de rencontres et d'entretiens saisissants avec Céline peu avant sa mort, de personnages aussi divers que Joris Ivens, Michel Leiris, Jean-Louis Curtis, Dominique de Roux sur lequel se termine l'ouvrage, et des amis épars auxquels l'auteur reste fidèle quelles que soient leurs opinions : Jean-Jacques l'ex-officier para de l'OAS, Nicolas le Communiste. Quant au style, il justifie une fois de plus l'exceptionnel hommage qu'avec les plus fins critiques, Pol Vandromme a su lui rendre dès la parution du premier volume, et confirmer depuis : " Ce Journal est celui d'un homme libre. Libre devant les intimidations du siècle comme devant celle des mantes religieuses et des benêts pâmés. Libre comme on a désappris à l'être aujourd'hui ; en esprit fort et en vivant magnifique. Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage et il en jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis, se moquant des prudences opportunes en polémiste de race, le carquois plein de flèches qu'il lance en archet virtuose... Avec cela, pour accompagner ses morceaux de bravoure, les affermir et les exprimer à la perfection, une langue superbe, d'une abondance et d'une diversité qui donnent le vertige. Un grand écrivain méconnu à découvrir pour l'admirer en happy few. " " C'est une lecture qui enchante dans son désenchantement, mais dans le désenchantement la vitalité reste la plus forte. Avec ma tripe de gauche, je constate, dans la jubilation, à quel point la communauté des sensibilités est plus forte que la communauté des idées. " Edgar MORIN

05/1999