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Photographie

Grégoire Eloy. La Parcelle

"Le projet artistique traite de l'utopie, de l'idée de la vie en forêt, comme si, par exemple, il était question de revivre l'expérience de Thoreau. A partir d'une parcelle de forêt nue, construire une cabane, y vivre. La photographie vient consigner l'expérience et la prolonger. Une fois réalisée, la cabane devient aussi un lieu de résidence et un laboratoire qui permettent de produire des images d'un autre registre, lié au paysage, à son empreinte sur le papier argentique. La partie artistique est donc indissociable de la construction, l'une nourrit l'autreâ : âl'expérience vécue sur la parcelle justifie la production de photographies et vice-versa, la production de photographies appelle l'expérience - comme un auteur qui multiplierait les expériences de vie pour nourrir son récit autobiographique... [... ] Il a fallu attendre que la nuit tombe, rentrer dans la forêt à la lumière de la frontale, la passer au rouge pour manipuler le papier photosensible. On se sent très vite très vulnérable, on se sent épié, par manque de repères et d'habitude probablement, ou c'est la peur du noir tout simplement. G. E. Le Champ des Impossibles est une plateforme artistique et un outil culturel ambitieux de développement du territoire. Au service du public, il a pour mission de soutenir les artistes dans leurs créations, de conserver leurs oeuvres et de les diffuser auprès du plus grand nombre. Il s'agit de favoriser dans le Perche, en milieu rural, la diffusion de l'art contemporain et la médiation culturelle nourries par un dialogue vivant avec les artistes. Ce projet de territoire utilise l'art contemporain comme terrain partagé afin de créer du vivre ensemble en assurant la circulation des idées et des artistes. Les résidences de la Slow factory sont un axe majeur de cette stratégie. Les invitations guidées par le regard de Christine Ollier sont des temps de création passionnants, de rencontres et de croisements d'horizons.

06/2022

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Droit

LA DISTRIBUTION DE LA PRESSE. Etude des contrats conclus dans le cadre de la loi du 2 avril 1947

Regard d'un civiliste sur les contrats conclu dans le cadre de la loi du 2 avril 1947. Le système français de distribution de la presse est original à plus d'un titre : semblable à nul autre système étranger, il bénéficie en outre d'un régime juridique très différent de celui qui, en France, est généralement applicable aux autres produits de grande diffusion. Cette double spécificité tient essentiellement à la nature particulière du produit et, de façon plus contingente, à des raisons historiques qui ont conduit le législateur français à prendre conscience du fait que la protection du produit était vaine si elle n'était pas étendue à son système de distribution. Alors que la loi bichet du 2 avril 1947 avait placé le système de distribution de la presse sous l'égide des principes gouvernant le droit coopératif, la pratique a permis qu'une société de type commercial assure aujourd'hui un rôle prédominant dans le circuit. Si l'essentiel des principes ont malgré tout été préservés, et permettent encore d'assurer la liberté de distribution de la presse, cette prédominance d'une seule société n'en soulève pas moins certaines difficultés, notamment au regard des règles du droit de la concurrence. Il apparaît d'autre part que, en confiant aux éditeurs la maîtrise de leur propre distribution, et en imposant au réseau des dépositaires et diffuseurs de presse le respect d'une stricte impartialité dans le traitement des titres, la loi a donné une tonalité particulière à l'ensemble des contrats qui jalonnent le circuit de vente de la presse au numéro. Qualifiés par la jurisprudence de mandat d'intérêt commun, ces contrats, qui semblent davantage mériter la qualification de commission, s'enchaînent en outre si étroitement qu'ils instituent une relation directe entre les contractants extrêmes, et peuvent à ce titre être considérés comme un véritable groupe de contrats.

06/1998

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Généralités

Samizdat. Publications clandestines et autoédition en Europe centrale et orientale (années 1950-1990)

Acronyme russe signifiant "autoédition" , le mot samizdat désigne les livres et publications édités clandestinement dans les pays du bloc communiste, essentiellement des années 1950 à la fin des années 1980. Ces samizdats furent diffusés grâce à des réseaux d'auteurs, de dactylographes, de relieurs et de lecteurs. Cet ouvrage propose pour la première fois en langue française une histoire synthétique de ce qui fut à la fois une pratique de l'écrit et un phénomène de société majeur dépassant les frontières. Après avoir défini le samizdat, son émergence et son développement, ses dénominations (autoédition, édition clandestine, souterraine, alternative), les auteurs abordent à la fois : la diversité thématique du samizdat (samizdat religieux, politique, écologique, artistique, homosexuel, féministe...) ; sa chronologie (le "proto-samizdat" avant 1945, son émergence dans les années 1950, son âge d'or dans les années 1970 et 1980, le samizdat tardif), sa matérialité (impression, papier, reproduction, prix, diffusion...) ; sa diversité étatique et linguistique (URSS, Ukraine, Biélorussie, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Républiques baltes, Pologne, Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie) ; et sa parenté avec d'autres phénomènes de l'édition ou de l'autoédition (le tamizdat, édité à l'extérieur des frontières et réintroduit clandestinement, la presse de l'émigration, le magnitizdat - autoédition sur bandes magnétiques ou cassettes audio, etc.). A l'heure où la liberté d'expression subit de nouvelles attaques, en Russie comme dans d'autres régimes autoritaires, cette réflexion sur le samizdat comble non seulement un vide historiographique, mais nous alerte également sur l'impérieuse nécessité de maintenir le livre libre. Sous la direction de Hélène Camarade, Xavier Galmiche et Luba Jurgenson : Cécile Vaissié, Galia Ackerman, Dzianis Kandakou, Yalchin Mammadov, Claire Mouradian, Atinati Mamatsashvili, Antoine Chalvin, Eric Le Bourhis, Agnieszka Grudzinska, Jan Rubes, Sylvie Le Grand, András Kányádi, Daniel Baric, Jakub Mikulecký, Yasha Klots, Maria Delaperrière, Mateusz Chmurski, Marco Biasioli, Boris Czerny, Jaromír Typlt, Carola Hähnel-Mesnard, Andrea Bátorová, Kathy Rousselet, Petr Ku el, Jan Olaszek, Miroslav Michela, Mathieu Lericq, Susanne Schattenberg, Manuela Putz, Claudia Pieralli, Ann Komaromi.

05/2023

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Acteurs

Paul Newman

Intense, à la fois cool et incandescent, l'oeil plus bleu que bleu : Paul Newman est L'Arnaqueur, Luke la main froide, Butch Cassidy. Un personnage de renégat irrésistible à contre-emploi de sa beauté parfaite qui a ouvert la voie à tous les acteurs d'aujourd'hui. A l'occasion de la diffusion sur la chaîne OCS d'un documentaire qui lui est consacré, ce livre revient sur la vie et l'oeuvre de l'une des plus grandes légendes d'Hollywood. De La Chatte sur un toit brûlant à L'Arnaque, il représente le lien direct entre l'âge d'or et l'ère moderne. Humble, passionné, ce natif de l'Ohio, que rien ne prédestinait à être acteur, est un touche-à-tout qui mêle travail, famille, théâtre, cinéma devant et derrière la caméra avec une bonne dose d'humour, de classe et de simplicité. Activiste et philanthrope avant l'heure, il est aussi champion de course automobile : à quatre-vingts ans, trois ans avant sa disparition en 2008, il courait encore ! Atteignant avec la maturité un véritable état de grâce, il recevra enfin l'Oscar du meilleur acteur pour La Couleur de l'argent, et trouvera jusqu'au bout de grands rôles, chez les frères Coen ou chez Sam Mendes. Ce sont toutes les facettes étincelantes de ce gentleman-acteur que cet ouvrage richement illustré veut faire miroiter. Avec des interviews et des photos rares, iconiques et intimes. De lui, de son épouse Joanne Woodward, de ceux qui l'aiment. Une préface exceptionnelle de Charlotte Rampling, son inoubliable partenairedu Verdict de Sidney Lumet. Les témoignages inédits de Jacqueline Bisset, Ellen Burstyn, Lolita Davidovich, Brigitte Fossey, Tom Hanks, Piper Laurie, Mary Elizabeth Mastrantonio, James Naughton, Edie Shaw, Fred Schepisi, Ron Shelton, Dylan Walsh, ou Sébastien Bourdais, pilote de la Newman/Haas Racing, l'écurie automobile créée par Paul Newman ; la parole de Tom Cruise, Sam Mendes, Robert Redford, Martin Scorsese...

09/2021

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Résistance

Un Juif berlinois organise la résistance dans la Wehrmacht. Arbeiter und Soldat

Cette biographie raconte l'histoire de Martin ­Monath, socialiste juif, et de son activité pour dresser les soldats allemands contre leurs officiers. Né à Berlin en 1913, Martin Monath a été, dans les années 1930, un dirigeant de l'organisation de jeunesse socialiste juive Hashomer Hatzaïr en Allemagne. Fuyant Berlin, réfugié à Bruxelles en 1939, il rejoignit le mouvement trotskiste clandestin dirigé par ­Abraham Léon. Il se réfugie ensuite Paris en 1943 où il crée le journal Arbeiter und Soldat dont le premier numéro paraît en juillet ? 1943. Martin Monath lance alors son travail d'organisation de cellules clandestines de soldats allemands pour une lutte révolutionnaire contre les nazis. A Brest, sur la base navale, ce sont plus de 50 soldats allemands qui participent à la diffusion du journal, dont la Gestapo retrouve des exemplaires dans les mains de soldats stationnés en Italie. Trahis, les soldats allemands de la base navale de Brest qui se sont engagés dans la lutte antinazie sont arrêtés et fusillés. De même, des trotskistes français qui participent à Arbeiter und Soldat sont arrêtés. Certains d'entre eux sont fusillés, d'autres déportés à Buchenwald, dont ils ne sont pas revenus. Monath s'enfuit en Belgique, puis revient à Paris pour la Conférence européenne de la 4e Internationale en février ? 1944 et d'où il produit d'autres numéros d'Arbeiter und Soldat à partir de mai ? 1944. Dans cette biographie, Nathaniel Flakin nous raconte les derniers jours de Martin Monath qui, après sa capture par la police française en juillet, est finalement grièvement blessé par un gestapiste. Miraculeusement rescapé, en fuite, il sera repris et pendu pendant la première quinzaine d'août par des nazis en fuite, la corde semblant à la Gestapo plus fiable que les balles auxquelles il avait miraculeusement échappé. S'appuyant sur des recherches archivistiques approfondies, Nathaniel Flakin utilise des lettres, des témoignages et des documents non publiés.

11/2021

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Ouvrages généraux

Décrire la Terre, écrire le Monde. Le livre du bicentenaire de la Société de Géographie 1821-2021

A quoi sert la Géographie ? Fondée le 15 décembre 1821 par 217 personnalités dont beaucoup ont participé à l'expédition d'Egypte de Bonaparte, la Société de Géographie souhaite " concourir aux progrès de la géographie " grâce à des membres très divers qui forment une assemblée de diplomates, marins, militaires, politiques et savants. Parmi eux Gay-Lussac, Cuvier, les frères Champollion, Chateaubriand, Dumont d'Urville, Freycinet, le prince héritier Christian Frédéric du Danemark, et Humboldt, considéré comme l'un des plus grands géographes de tous les temps. Tout au long du XIXe siècle la Société rayonne grâce aux explorations qu'elle organise et subventionne sur tous les continents et sur océans, aux expositions universelles organisées à Paris auxquelles elle contribue et à la réputation de ses présidents comme Ferdinand de Lesseps ou de ses membres tels Jules Verne, Alexandra David-Néel, le Prince Albert Ier de Monaco ou Charcot et André Gide au début du XXe siècle. Le bilan de la Société raconté dans ces pages par Jacques Gonzales, actuel secrétaire général de l'institution, est extrêmement riche. Elle a participé à la constitution d'une cartographie quasi complète des continents, des mondes sous-marins et souterrains et dispose de collections de documents iconographiques exceptionnels aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. Près de 300 documents sont ici présentés, témoignages de cette volonté de décrire la Terre et d'écrire le Monde. Grâce à son action de pédagogie et de diffusion de la connaissance, la Société de Géographie, qui fête son bicentenaire en 2021, reste un acteur majeur aujourd'hui encore. En effet, les géographes peuvent éclairer de leur savoir les débats sur l'évolution de l'environnement, sur le devenir des pôles, sur l'avenir démographique de la planète, sur les solutions à envisager en matière de ressources énergétiques. La pensée géographique n'est pas en voie d'extinction et elle doit faire encore rêver. C'est ce feu qui animera la Société de Géographie pour encore longtemps.

11/2021

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Histoire régionale

Saint-Nazaire. Histoire ouvrière et mémoire populaire. Etudes et documents, Tome 5

Cette nouvelle livraison de l'Association de recherches et d'études sur le mouvement ouvrier de la région de Saint-Nazaire (AREMORS) est singulière. Non seulement, elle poursuit l'oeuvre entamée en 1980 par la publication du premier livre de la série "Etudes et documents" , avec un cinquième tome faisant la part belle aux années 1960. Mais elle revient également sur l'histoire de l'association qui a oeuvré pendant 40 ans à la production et à la diffusion de connaissances précieuses sur l'histoire de la cité industrielle et de ses habitants. En 40 ans, l'association a joué un rôle central pour la connaissance du mouvement ouvrier local, un rôle irremplaçable car, en raison notamment de l'absence de faculté dans la ville portuaire, cette histoire a été plutôt délaissée par les universitaires. En outre, elle a assuré des parutions sur les réalités industrielles et les mobilisations ouvrières alors même que ces thématiques, tout comme la notion de classe sociale et singulièrement celle de classe ouvrière, étaient passées au second plan de l'agenda médiatique et académique dans les années 1980 et 1990. Depuis, les sciences sociales se sont à nouveau emparées de ces questions en explorant les mutations de la condition ouvrière et, plus généralement, les recompositions incessantes des classes populaires. Construit initialement à partir d'un texte inédit de Jean Aubin sur les années 1960, qu'il avait rédigé pour le tome 4 de la série "Etudes et documents" , ce livre, qui comprend un texte de Robert Gautier, également décédé, sur le mouvement coopératif, est une manière de rendre hommage à ces deux co-fondateurs de l'AREMORS. Il s'agit aussi de poursuivre un travail au long cours de recherches sur l'histoire d'une région ouvrière emblématique, adossé à des publications mêlant rigueur historienne et souci de s'adresser au plus grand nombre. Un projet d'histoire populaire qui n'a en rien perdu de sa pertinence. Extraits de la préface de Julian Mischi

08/2021

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Religion

Thérèse de Lisieux et ses miracles. Les recompositions du surnaturel (1898-1928)

Thérèse de l'Enfant-Jésus, carmélite de Lisieux (1873-1897) est la sainte catholique la plus populaire du XXe siècle. Sa notoriété fulgurante, fondée sur le succès d'un livre posthume, Histoire d'une âme (1898), sans cesse réédité depuis, doit aussi beaucoup à une réputation de sainte à miracles. Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses. Ce slogan, répété à satiété dans toutes les publications concernant Thérèse, fait écho à la parution, entre 1908 et 1926, d'annales miraculeuses intitulées Pluie de roses qui ont popularisé plus de 3 200 récits de miracles, fine fleur d'un surnaturel contemporain, sélectionné par le carmel de Lisieux à partir de dizaines de milliers de lettres reçues du monde entier. Ces récits, associés à une imagerie aussi séduisante que pieuse ainsi qu'à une diffusion de reliques en quantités quasi industrielles, constituent le substrat de cette étude. Comment expliquer que cette jeune femme morte inconnue à 24 ans au fond d'un petit carmel normand ait pu devenir, en deux décennies, un recours universel avant même sa canonisation (1925) ? Voilà la question centrale du livre. Cette réflexion en entraîne d'autres : comment une dévotion se développe-t-elle à l'échelle mondiale, de manière aussi imprévue que subite ? Quel sens donner à cet appétit de surnaturel qui s'empare des sociétés catholiques à l'orée du XXe siècle ? Le succès de Thérèse de Lisieux est lié à une cohérence d'un message porté par une image, cohérence qui s'est construite peu à peu, au contact des nombreux témoignages, récits de miracles, zélateurs, ainsi que des impératifs de son procès de canonisation (1910-1925). Une cohérence cimentée par le surnaturel, lui-même activé par la confiance, elle-même renforcée par la spiritualité thérésienne : telle est la recette. Replacés au centre de la catholicité moderne, les miracles thérésiens révèlent également à quel point le catholicisme a joué un rôle central dans les mutations et les recompositions de la croyance à l'aube du XXe siècle.

12/2017

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Poésie

La Promenade sous les arbres

Ce nouveau volume de notre collection "Poésie en poche" , qui bénéficiera désormais d'une présentation plus luxueuse, sur un papier de qualité et avec une couverture à rabats, reprend, pour la première fois en France, l'édition originale de La Promenade, publié en 1957 par l'éditeur suisse Mermod, en reproduisant les dessins d'Anne- Marie Haesler-Jaccottet. Ce qui nous a décidés à le passer en poche, c'est qu'à la différence des autres livres majeurs de Jaccottet, celui-ci n'a jamais connu une grande diffusion (sauf dans le volume des Ouvres de la "Bibliothèque de la Pléiade" où il était déjà présenté par notre préfacier, Jean Marc Sourdillon). La Promenade est pourtant le tout premier livre en prose du poète. Commencé à l'automne 1952, repris et complété peu après le mariage de Jaccottet et son établissement à Grignan, il marque dans l'oeuvre un premier mouvement de retour sur une expérience poétique encore à ses débuts, treize ans avant la parution de Paysage avec figures absentes. C'est par La Promenade que Jaccottet inaugure la forme de prose méditative à laquelle on l'associera, découlant tout entière de sa pratique de la note : cette prose toujours à la recherche de la plus grande exactitude (le poète se demande sans cesse si ce qu'il vit, fait ou décide "sonne juste") oscille entre le recueil d'observations, le discours solennel et la confession. Livre à la fois nocturne et matutinal, "le plus lumineux et le plus perméable de tous les arts poétiques [du xxe] siècle" selon Peter Handke, La Promenade est l'Incipit vita nova de Jaccottet, le petit livre blanc des commencements. L'admirable, c'est que la description d'une expérience menée à l'intérieur des mots nous parle en réalité de notre propre vie. Comme le remarque son préfacier, "on y perçoit presque à tout moment la présence d'une discrète jubilation, l'eurêka modeste du poète qui découvre la cohérence de sa propre manière".

11/2022

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue française. Les colloques du centenaire, Paris, Bourges, Caen

Les historiens considèrent les revues littéraires et artistiques comme un «fait éditorial total» et recommandent de les aborder avec la plus grande prudence interprétative, en prêtant une attention particulière à leur vie interne, à leurs formes et rythmes propres et à leurs positions dans le mouvement de la création et de la diffusion des styles, du savoir et des opinions. À leur égard, il convient de se méfier des catégorisations et des approches exclusivement quantitatives ; «il faut se laisser guider par l'objet, adapter la méthode à son inventivité et à sa plasticité.» Ces trente-neuf études consacrées à l'histoire de La Nouvelle Revue française depuis 1909 répondent à cette attente. Ce recueil offre ainsi de précieuses mises au point sur l'animation de la revue au fil du temps, sur le repli de La NRF chez Joë Bousquet durant l'été 1940, sur l'apport critique de Roger Caillois et d'Armand Petitjean, sur la place qu'y ont tenue Marcel Arland ou Maurice Blanchot... Y sont proposées des synthèses inédites sur La NRF et la poésie, le roman et le théâtre, ainsi que sur l'audience de La NRF à l'étranger, au travers des exemples italiens, allemands, anglais et argentins. La NRF y est également inscrite dans son environnement social, culturel et politique, au travers de ses relations avec l'École normale supérieure, le groupe de Pontigny, le catholicisme ou encore l'histoire européenne de l'entre-deux-guerres. Les liens avec les avant-gardes y tiennent une part importante, sans occulter toutefois le rapport constant de la revue à la tradition littéraire. Enfin, ces études cherchent à rendre compte du «tempérament» de La NRF, tant au travers de ses crises et querelles et de ses relations avec quelques auteurs majeurs (Prosut, Céline, Jouhandeau...) qu'à la mise en avant de certains traits de son «caractère» ou de son «style» : son ingénuité, son austérité, ses mythologies.

05/2013

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Histoire internationale

L'Idée d'Espagne. La difficile construction d'une idendité collective au XIXe siècle

Si le nationalisme a fait l'objet de nombreux débats et de nombreuses études historiques lors des dernières décennies, une lacune concernant le cas espagnol restait à combler. C'est ce que fait ce remarquable ouvrage de l'historien espagnol José Alvares Junco qui étudie la formation de l'identité collective en Espagne, ses succès, ses limites. Deux manières de considérer la question de la nation s'affrontent : celle qui voit en la nation une réalité naturelle et celle qui l'envisage contrite une création artificielle, comme le résultat de l'inculcation du sentiment d'appartenance de la part de l'Etat. C'est clairement dans la deuxième ligne théorique que s'inscrit le présent livre. Et c'est pourquoi il commence par analyser les origines de l'idée de nation espagnole qu'il trouve dans l'existence d'un sentiment de patriotisme ethnique. Il envisage ensuite le processus de construction du sentiment national proprement dit au XIXe siècle qui commence avec la guerre contre les troupes napoléoniennes. Deux visions de l'idée nationale vont progressivement s'affronter alors : celle des libéraux et celle des conservateurs qui trouvera son prolongement dans le national-catholicisme. Si chaque camp va élaborer une nationalisation de la culture, ni l'un, ni l'autre ne mènera à bien pour autant un travail de diffusion de l'identité nationale auprès de la population dur pays. En outre, deux facteurs essentiels pour la consolidation du sentiment national, l'entreprise coloniale et le combat contre un ennemi (le pays reste à l'écart du premier conflit mondial), manqueront à l'Espagne. Aussi aucun projet ne mobilisera les masses à l'orée du XXe siècle et les élites restent finalement dominées par un sentiment de décadence. Quiconque s'intéresse à la question de la nation trouvera dans cet ouvrage essentiel aussi bien une analyse approfondie du cas espagnol que de nombreuses pistes de réflexion sur ce sujet.

12/2011

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Religion

Pédagogies missionnaires. Traduire Transmettre Transculturer, 32e Colloque du CREDIC Lisbonne 30 août-3 septembre 2011

Conçu à partir de communications faites à Lisbonne au colloque du Centre de Recherches et d'Echanges sur la Diffusion et l'Inculturation du Christianisme (CREDIC) de 2011, avec l'appui du Centro de Histaria de Além-Mar (CHAM), du Centro de Estudos de Historia Religiosa (CEHR) et de la Sociedade de Geografia de Lisboa (SGL), cet ouvrage est amplement ouvert au domaine lusitanien dont il révèle des aspects souvent méconnus : l'apport de la langue portugaise à la naissance de la graphie latine du vietnamien (quôc ngu) ou la naissance et le développement du protestantisme lusophone en contexte missionnaire (Asie et Afrique). Du Brésil et des pays lusophones d'Afrique à l'Extrême-Orient, il s'agit d'un domaine extrêmement varié, dans lequel s'est déployé pendant cinq siècles le génie portugais, porté à l'accommodement, au panachage, au métissage, à tous les empirismes, ce que résume le terme intraduisible de agir com jeito. Même hors du domaine portugais, le champ missionnaire se prête mal à l'esprit de système ou à l'élaboration de théories universelles. Une part de bricolage, au sens le plus noble du terme, intervient toujours dans les processus de christianisation, ce que démontrent amplement les contributions de ce volume dont l'éventail chronologique est aussi ouvert que divers les pays évoqués. La mise en perspective - Traduire, Transmettre, Transculturer - montre amplement que si tous les nouveaux venus d'Europe en Amérique, Afrique ou Asie ont cherché à transmettre, les uns ont jugé décisif et suffisant de traduire, certains cherchant même à imposer leur langue, alors que d'autres, ont jugé indispensable d'aller jusqu'à la transculturation du message qu'ils apportaient. Nées de diagnostics variés et de délibérations difficiles, ces voies diverses sont autant de pédagogies missionnaires. Ces vingt-cinq communications ne pourront qu'achever de convaincre le lecteur que les dogmatismes théologiques ou culturels n'ont point de place dans l'histoire des missions, dans la plupart des cas, mais pas en tous cependant.

08/2012

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Economie

Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Vers une civilisation de l'empathie

Jeremy Rifkin propose une lecture fascinante de l'histoire de l'humanité dans une perspective sociale et altruiste. Avec un constat : jamais le monde n'a paru si totalement unifié (par les communications, le commerce, la culture) et aussi sauvagement déchiré (par la guerre, la crise financière, le réchauffement de la planète, la diffusion de pandémies) qu'aujourd'hui. Quels que soient nos efforts intellectuels face aux défis d'une mondialisation accélérée, nous ne sommes pas à la hauteur : l'espèce humaine semble incapable de concentrer vraiment ses ressources mentales collectives pour "penser globalement et agir localement". Ce livre montre que cette déconnexion entre notre vision pour la planète et notre aptitude à la concrétiser s'explique par l'état actuel de la conscience humaine. Nos cerveaux, nos structures mentales, nous prédisposent à une façon de ressentir, de penser et d'agir dans le monde qui n'est plus adaptée aux nouveaux contextes que nous nous sommes créés. L'humanité, soutient Rifkin, se trouve à l'aube d'une étape cruciale. Tout indique que les anciennes formes de conscience religieuses ou rationalistes, soumises à trop forte pression, deviennent dépassées et même dangereuses dans leurs efforts pour piloter un monde qui leur échappe de plus en plus. L'émergence d'une conscience biosphérique et ses conséquences sur notre manière d'appréhender différemment la société, l'économie ou l'environnement sera probablement un changement d'avenir aussi gigantesque et profond que lorsque les philosophes des Lumières ont renversé la conscience fondée sur la foi par le canon de la raison. En retraçant la grande fresque des mutations de notre civilisation, dont le moteur principal est la conscience altruiste de l'être humain, Jeremy Rifkin dévoile des fils conducteurs restés ignorés jusqu'ici. Ces "pages blanches" de l'histoire ainsi mises en lumière nous permettront d'élargir notre conscience afin de relever les défis des décennies à venir.

09/2012

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Sports

L'Eglise, le sport et l'Europe. La Fédération internationale catholique d'éducation physique (FICEP) à l'épreuve du temps (1911-2011)

A l'occasion du 100e anniversaire de la FICEP, douze auteurs se sont attachés à déchiffrer son histoire au coeur de la vie sociale, culturelle et politique européenne. L'ouvrage s'ouvre sur les conditions d'émergence de l'institution au début du XXe siècle. La construction des Etats-nations, le processus de sécularisation, la diffusion et l'institutionnalisation du sport éclairent le sens de sa création, dans une conjoncture à la fois hygiénique, sociale et politique que les différents pays partagent largement. A travers les trois attributs de la fédération - catholique, sportive et internationale -, les auteurs dégagent les principales phases de son évolution et interrogent son degré d'autonomie. Dans l'Eglise catholique, le Concile Vatican II introduit une rupture de taille en considérant les sports comme une source d'épanouissement. D'un moyen au service de la reconquête des ouvriers, l'Eglise se place davantage en position de moraliste au service du sport mondial. Dans l'espace des sports, la reconnaissance d'une fédération catholique ne va pas de soi. L'édification d'un réseau mondial, sur la base des fédérations internationales unisports et du Comité international olympique, rend progressivement anachronique l'existence d'une telle fédération. La bascule de la gymnastique aux sports compétitifs intervient trop tard, après la Seconde Guerre mondiale, pour inquiéter d'une quelconque façon un système devenu trop puissant. Enfin, le dernier chapitre traite des qualités des relations entre les pays membres compte tenu de la politique internationale. L'institution n'est pas seulement soumise à des enjeux qui la dépassent, mais compose aussi sa propre partition. Structuré en trois parties, l'ouvrage constitue une référence pour ceux qui s'intéressent aux usages politiques et idéologiques du sport, les chercheurs, les étudiants, mais aussi les membres de la FICEP, et tous ceux qui voudront bien découvrir cette participation originale de l'Eglise à la vie sociale.

05/2011

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Spécialités médicales

Paludisme et DDT. Chronique d'une tragédie occultée

L'Afrique fait l'objet d'une hécatombe silencieuse et, au même temps, assourdissante de vies humaines, provoquée par une maladie qui - bien plus que d'autres - dépend des facteurs environnementaux et sociaux : le Paludisme. Selon nombre de scientifiques, le paludisme peut être décrit comme l'infirmité des pauvres par excellence, car 91% des morts provoquées par le plasmodium de la malaria touche l'Afrique subsaharienne et, en outre, 85% de ces décès concerne des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. La diffusion du paludisme coïncide avec les niveaux les plus bas du développement et du PIB par tête. En principe, des taux de malaria très élevés s'accompagnent avec une absence de sécurité socio-économique pour les populations intéressées, ainsi qu'avec des investissements minimes dans le secteur de la santé publique et une autonomie infime dans les choix économiques. Non seulement la malaria est l'infirmité des pauvres, mais c'est une pathologie qui appauvrit. On calcule qu'on perd chaque année entre 1 et 1,3% du PIB africain, pour des frais et une diminution des profits imputables au paludisme. il faut ici penser aux vies humaines, tout comme aux investissements de capitaux locaux ou étrangers qu'on n'effectue pas dans les aires endémiques de la malaria, à cause des conditions matérielles et sanitaires adverses. Notre histoire concerne une bataille - et nous ne disons pas cela en sens métaphorique, vu le nombre de vies humaines compromises. il s'agit du conflit entre le puissant et fameux DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qu'on utilise non seulement pour enrayer le paludisme, mais aussi pour tuer les insectes nuisibles à l'agriculture, et un livre, qu'on continue de lire et d'étudier sans un véritable esprit critique. Au cours des années soixante, cet ouvrage, Printemps Silencieux de la biologiste marine Rachel Carson, a produit, stricto sensu, des réactions fondamentalistes.

06/2010

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Sciences politiques

De la valeur-travail à la guerre en Europe

Les deux premières intentions de cet essai sont d'une part de relancer le débat sur la " diffusion manquée " du marxisme en France à la veille de la Grande Guerre, et d'autre part de proposer une relecture polémique d'un épisode mal connu de l'histoire des doctrines économiques. En effet, la pénétration des 4 doctrines marginalistes dans la France de la Belle Époque ne fut pas un obstacle à l'assimilation des analyses de Marx sur le capitalisme. Les travaux de Vilfredo Pareto, en particulier, vinrent combler les incompréhensions de doctrines économiques marquées par les bouleversements sociaux en cours. À un autre niveau, sur le terrain de la science politique, ces débats accompagnent l'émergence d'un syndicalisme qui met alors en échec la naissance d'une réelle social-démocratie française. Sorte de " compagnon de route " de cette action syndicaliste, Georges Sorel en propose une pensée qui adopte par défaut les thèses marginalistes, mêlées à l'influence de Benedetto Croce et des deux Labriola. Mais c'est paradoxalement pour mieux se recentrer sur la référence au prolétariat des producteurs, dans une glorification du conflit social et des valeurs du combat... Or le déclenchement de la Première Guerre mondiale plongera ces velléités dans la stupeur et l'impuissance apeurée. Comment saisir cette rupture apparente ? Dans le cadre d'un retard historique du capitalisme français, et face à la mutation de la " question sociale ", l'adoption du marginalisme ne laisse-t-elle pas l'analyse politique sans instruments pour comprendre les dynamiques internationales et s'y insérer ? Telle est l'hypothèse centrale de cet essai. La rivalité entre " utilité marginale " et " valeur-travail " renvoie à deux projets concurrents de société. Mais sous le débat économique et politique qui anime la scène européenne, une dynamique propre au champ philosophique est à l'oeuvre : il est déjà question de la dialectique. Mouvement objectif, méthode particulière, scorie métaphysique ? Elle est le point d'orgue de ces divergences passionnées qui font époque.

12/2010

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Histoire ancienne

L'ASIE MINEURE ET L'ANATOLIE. D'Alexandre à Dioclétien, IVème siècle av. J.C. - IIIème siècle ap. J.C.

Longtemps confinés à l'intérieur d'une étroite bande côtière en bordure de l'Egée, les Grecs virent, grâce à la conquête d'Alexandre, s'ouvrir l'immensité de la péninsule anatolienne. La mise en place de nouveaux Etats, la diffusion du modèle civique et des modes de vie helléniques, l'usage quasi exclusif du grec comme langue de communication et de culture finirent par faire de l'ensemble de l'Asie Mineure et de l'Anatolie le plus peuplé et le plus actif des pays grecs. La domination romaine, progressivement imposée depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., s'appuya sur la continuité des institutions et, loin de freiner l'hellénisation, la facilita en restaurant la paix. En sept siècles, pourtant, on est bien loin de parvenir à une quelconque uniformité dans ce vaste ensemble. Ni la géographie, ni l'histoire, ni les traditions culturelles n'y contribuent. Si l'hellénisme s'impose dans les milieux dirigeants, il subsiste, dans les villes et plus encore dans les campagnes, de fortes traditions indigènes qu'exprime le maintien des langues, des noms et surtout des dieux. Cet ouvrage propose une histoire régionale qui, sans négliger les cadres étatiques et les grandes étapes de l'histoire politique, n'est ni une histoire des Etats ni une étude des relations diplomatiques et militaires. Il s'intéresse en priorité aux communautés humaines qui peuplent l'Asie Mineure et l'Anatolie et tente de décrire leur cadre de vie, leur organisation, leurs structures sociales, économiques, culturelles et religieuses. Grâce à l'étude dans la longue durée, il analyse le fonctionnement et les évolutions des sociétés micro asiatiques et anatoliennes, aussi bien dans les anciennes cités grecques de la côte égéenne que dans les nouvelles fondations de l'intérieur, les villages et les tribus montagnardes. Il tente de mettre en évidence les facteurs d'unité, mais aussi les forts clivages qui subsistent entre l'Est et l'Ouest, entre villes et campagnes, entre Grecs et indigènes.

11/1995

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Beaux arts

A l'enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d'art sur le pont Notre-Dame (1694-1750)

Rarement un tableau aura autant inspiré critiques et historiens, écrivains et historiens de l'art. La littérature consacrée à L'Enseigne de Gersaint - somptueuse évocation d'un riche commerce de tableaux sous la Régence - est immense. Pourtant, le marchand qui se cache derrière le chef-d'œuvre de Watteau est largement resté dans l'ombre. A-t-il seulement vendu les tableaux et les objets de laque raffinés représentés par le peintre ? Sa boutique présentait-elle quelques ressemblances avec le bel espace décrit par Watteau ? En un mot, Edme-François Gersaint (16941750) est-il le marchand de L'Enseigne ? Fondé sur de très nombreux documents d'archives inédits, ce livre rétablit le véritable visage de Gersaint, marchand d'art et ami de Watteau, mais aussi initiateur des ventes publiques avec catalogue telles que nous les connaissons aujourd'hui, éditeur d'estampes et trafiquant de livres libertins. Visionnaire, Gersaint fournissait à ses contemporains le superflu, chose très nécessaire comme l'on sait. Sa boutique, établie sur le pont Notre-Dame à Paris, était remplie de tout un fourbi de marchandises dont la liste est étourdissante : tableaux, dessins et gravures voisinaient avec les objets de laque, les porcelaines de Chine, le thé vert, les curiosités naturelles, les instruments scientifiques. Fréquentée par d'innombrables amateurs, elle a vu défiler les collectionneurs les plus modestes comme les plus illustres, à l'affût de l'objet rare ou de l'œuvre précieuse. Buffon, la marquise de Pompadour, la reine de Suède comptaient parmi les clients de Gersaint. En imposant sur le marché de l'art français des peintres nordiques peu connus du public, en favorisant l'adaptation des motifs de Watteau dans les arts décoratifs, en promouvant les curiosités naturelles, en particulier les coquillages, et en participant à la diffusion de la création artistique française jusqu'aux confins de l'Europe, Gersaint a écrit une page de l'histoire du goût. Ce travail a reçu le prix Bruno-Pons en 2001.

11/2002

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Histoire de France

Edouard Charton (18078-1890) et le combat contre l'ignorance

Edouard Charton (1807-1890) a connu le succès avec les revues Le Magasin pittoresque et Le Tour du Monde. Il a consacré toute sa vie à la lutte contre l'ignorance, qui était pour lui l'" origine première des inégalités sociales, de tous les désordres et de presque tous les maux ". Cette idée directrice a guidé ses activités dans le monde de l'édition et orienté ses engagements politiques. C'est la première biographie qui lui soit consacré car on s'est jusqu'à ce jour exclusivement intéressé aux publications qu'il a dirigées, limitant sa biographie à son passé saint-simonien et aux quelques temps forts d'une carrière politique au service de ses idées républicaines. L'ouvrage montre, en retraçant son parcours de jeunesse, que l'expérience intense, mais de courte durée, du saint-simonisme ne doit pas occulter l'influence prépondérante de la philanthropie. Si ses amitiés sont saint simoniennes, ses maîtres sont et restent toute sa vie les philantropes du premier xixesiècle. Son ambition d'instruire tout en distrayant trouve sa source dans les responsabilités qu'il a exercées, très jeune, au sein de la Société pour l'instruction Élémentaire. jeune avocat, il a rejoint la Société de la Morale Chrétienne, d'inspiration libérale et protestante, dont il a été, aux côtés de son ami Hippolyte Carnot, un membre actif pendant plus de quinze ans. Les auteurs, embrassant tous les domaines dans lesquels Édouard Charton est intervenu, ont replacé les activités du directeur de publication et les propositions de l'élu républicain dans leurs cadres historiques et intellectuels. Ils ont, par l'étude systématique de son activité parlementaire, mis en évidence qu'Édouard Charton est resté, au sein des assemblées, un homme soucieux de la diffusion des connaissances, intervenant régulièrement dans le domaine culturel et qu'il a, faisant preuve d'autorité morale, de désintéressement et de volonté individuelle, participé pleinement à l'aventure intellectuelle de son temps, avec une constante continuité d'objectifs entre ses choix éditoriaux et ses interventions politiques.

09/2006

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Littérature française

Nous arrêterons le soleil

" Si le soleil est bourgeois, nous arrêterons le soleil ", proclamaient les bolcheviks vainqueurs, en se lançant à la conquête du monde. En 1987, la fin de l'aventure est proche, mais les Tchécoslovaques, épuisés par vingt ans de normalisation, ne l'imaginent pas encore. A Karlovy-Vary, qui fut autrefois Karlsbad, un festival de cinéma réunit Jiri Serecka, cinéaste qui n'a plus le droit de filmer, et son ami français Charles Bragat, un producteur fauché qui aide les dissidents depuis plusieurs années. Autour d'eux, il y a des Russes, chers camarades et colonisateurs, des gens de l'Est, hésitant entre révolte et nécessité de survivre, de vieux routiers du stalinisme, un étrange Américain qui dirige le casino, des policiers et des touristes allemands, futurs vainqueurs de l'affaire. C'est le moment où Alice Ferrier, fille de communistes qui croit avoir oublié ses origines, vient les rejoindre. Elle passe à l'Est pour la première fois. Elle consent enfin à se souvenir : le temps heureux des communistes dans les années cinquante, les chambres de bonne, lit diffusion de L'Huma, les bombes de l'OAS. Dans ce monde du soupçon où chacun subit et pratique le secret, la manipulation et le mensonge, le lien le plus puissant reste celui qui unit, comme les Atrides, les membres de la famille communiste. Ils ont beau s'affronter, Alice Ferrier, fille de communistes parisiens, Jean Boursier, son ami d'enfance, devenu permanent et marié à une Russe, Jiri Serecka, fils d'un dirigeant du Parti qui a participé aux purges, partagent une histoire commune. Leur Culpabilité, leur nostalgie et leur absence d'innocence n'appartiennent qu'à eux. Nous arrêterons le soleil est d'abord un roman du temps : le temps mythique de l'enfance, le temps des villes d'eau de la Mitteleuropa, le temps rêvé des communistes, tombé, avec le mur de Berlin, un soir de novembre 1989.

08/2002

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Beaux arts

Figures du génie dans l'art français (1802-1855)

Si le XVIIIe siècle avait développé l’idée du génie comme une faculté possédée ou non par un artiste, c’est véritablement au cours de la première moitié du XIXe siècle que s’opère une redéfinition profonde de ce concept via l’incarnation de l’idée : le poète ou le peintre devinrent ce génie. Cette évolution du terme fut conditionnée par la diffusion du savoir, mais aussi par les bouleversements politiques au lendemain de la Révolution française. La société du Consulat, régime d’origine militaire en quête de pacification, nécessitait d’autres formes de «grandeurs» que les seuls hauts faits militaires ; la figure de l’artiste d’exception répondait parfaitement à ce nouveau type de modèles glorieux et intégrait de fait les murs du Salon, les carrefours, où les pages des revues illustrées. L’objet du présent ouvrage est ainsi d’identifier les différents codes de représentation permettant de rendre compte du caractère exceptionnel de l’artiste figuré. Depuis l’Antiquité, la solution la plus fréquemment choisie était le recours à l’allégorie, ou à la muse, afin de symboliser la discipline dans laquelle l’artiste s’illustrait. A partir du XIXe siècle, la personnification du génie devait nécessairement rénover cette tradition ainsi que celle, plus générale, de l’image de l’artiste. Il s’agit donc dans cet essai de discerner les typologies de représentation mises au point par les artistes de la génération romantique pour susciter la vénération des génies anciens et présents par la peinture et l’estampe populaire. Dans une approche pluridisciplinaire, l’impact visuel des théories artistiques, mais aussi politiques, sociales, philosophiques, ou même médicales du temps sont autant de pistes empruntées afin de décrypter l’émergence des mythes usuels associés à l’esprit créateur tels la précocité de l’artiste, son amour inconditionnel de la grâce, la souffrance intérieure ou la légendaire folie de l’artiste.

01/2016

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Musique, danse

Tout Bach

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : son nom suscite l'admiration, son art provoque l'émerveillement. Le cantor de Leipzig serait ainsi l'" Homère de la musique ", une " cathédrale éternelle" qui "domine les siècles ", voire, selon le mot célèbre de Cioran, le "cinquième évangéliste". La figure inégalable d'un compositeur tout au service de son art et du Très-Haut. Un miracle, oui, mais aussi un mystère. Son oeuvre, d'une richesse, d'une diversité et d'une ambition inouïes, ne connut pas une grande diffusion à son époque et conserve encore de nombreuses zones d'ombre. Qu'on y songe: une cantate, une seule vraisemblablement, parmi les trois cents composées, fut publiée de son vivant; près d'une centaine seraient perdues ! S'intéresser à Bach, c'est donc, tout d'abord, rechercher la vérité derrière la légende. Les auteurs de ce Tout Bach ont ainsi eu à coeur de revenir aux sources et d'expliquer les contextes. Découvrir et prendre la (dé)mesure de l'auteur de la Passion selon saint Matthieu, c'est également accepter d'explorer un univers aux limites proprement infinies - et l'on ne pense pas seulement à toutes les personnes qu'il a côtoyées, à tous les interprètes, à tous les musiciens, philosophes ou exégètes qui ont contribué à sa fortune posthume. Pour peu que l'on renonce d'emblée à une ambition d'exhaustivité qui tiendrait de la gageure - historiens et musicologues, inlassablement, font état de nouvelles découvertes -, un dictionnaire, dans lequel il est aussi agréable de se perdre que de se retrouver, nous a paru la forme la plus appropriée pour cerner la dimension du mythe comme de l'homme, de l'oeuvre comme de sa portée. Cet ouvrage aux quelque 800 notices se veut donc une manière d'état des lieux, une porte d'entrée dans l'univers de Bach et une façon de partager ce qu'il avait de plus précieux, sa joie. Bertrand Dermoncourt.

11/2009

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Histoire ancienne

Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal

Au terme de trente années de recherches, Charles Bonnet et son équipe du Service cantonal d'archéologie ont mis en évidence la naissance d'une ville par la permanence d'un lieu de culte sur la colline qui domine les rives du lac Léman et du Rhône, dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. Dans le premier volume, intitulé "Le centre urbain, de la protohistoire jusqu'au début de la christianisation", c'est la permanence cultuelle qui a été décrite, du lieu de refuge de l'oppidum celte, en passant par la "Genua" romaine jusqu'à l'élévation du centre urbain au rang de "civitas" sous l'Empire. Ce deuxième volume fera découvrir l'adaptation en lieu mémoriel, de la fin de l'administration romaine jusqu'à l'affirmation durable du pouvoir épiscopal. Car la diffusion du culte chrétien a eu ses exigences. Les réformes liturgiques qui s'en suivirent ont nécessité de nombreuses adaptations sous forme de transformations d'atrium, de multiplication de bâtiments cathédraux, d'aménagements de salles de réceptions, de cryptes ou de sépultures, d'installations de baptistères et de rotonde, voire de modifications de nef et d'absides pour arriver à l'établissement de l'édifice romano-gothique actuel. Après avoir voyagé dans les couches les plus profondes du sous-sol de la cathédrale Saint-Pierre et avoir traverse les différents niveaux d'occupation du noyau urbain, le lecteur y aura perçu les temps forts de la christianisation à Genève. Il aura survécu aux guerres burgondes du Ve siècle, admiré le renouveau artistique carolingien du IXe siècle et participe à la couverture "d'une robe blanche d'églises" dans l'Europe de l'An mil. Par leur souci de préserver une source documentaire précieuse et de transmettre, par une approche plurielle, des résultats qui ont été mis en relation avec cent quatre-vingt sites archéologiques du bassin méditerranéen, ces deux ouvrages montrent, s'il était encore nécessaire, que l'archéologie raccommode les lacunes du passé, là où les documents écrits manquent.

01/2012

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Musique, danse

Guide de la musique de Beethoven

Situer chacune des œuvres d'un compositeur, en connaître les conditions d'écriture, de réception, de diffusion est une des préoccupations majeures de tout mélomane, qu'il soit instrumentiste amateur ou tout simplement auditeur attentif cherchant à être éclairé. Et, par delà la connaissance des œuvres dans leur singularité, la prise en compte de chacune d'entre elles dans la succession de leur composition n'est-elle pas la voie royale pour accéder à une certaine intimité avec le compositeur - construire, en quelque sorte, pour soi même, sa biographie créatrice ? Élisabeth Brisson présente ici l'ensemble des œuvres composées par : Beethoven, éclairant leur genèse et leur aboutissement par de multiples points de vue : située dans le contexte personnel (affectif, intellectuel, esthétique...) vécu par le créateur, chacune d'entre elles est présentée et commentée dans sa forme et son contenu ; la réception qui l'a accueillie du vivant de son auteur est ensuite évoquée par la recension de la presse et des témoignages contemporains ; une grande place est accordée également à la correspondance entretenue par Beethoven, qui permet de mesurer ses préoccupations quotidiennes. On voit ainsi comment sont menés de front, au jour le jour, l'écriture de monuments ou de petites pièces. L'auteur, qui prend en compte les recherches les plus récentes, nous montre le compositeur sous des aspects fort divers : le musicien assignant à l'art la mission d'élever l'humanité vers le Beau et le Bien, l'être déchiré par des mouvements du cœur contrariés est également un tacticien qui, confronté à une réalité sociale qu'aucun de ces prédécesseurs n'a connue, manœuvre habilement auprès des éditeurs, des mécènes, des institutions pouvant lui apporter leur appui. Cet ouvrage nous donne à voir l'atelier où ont été conçus des - chefs-d'œuvre qui, frappant de stupeur et d'admiration leurs premiers auditeurs, ont imprimé une marque décisive sur la musique de l'aveulir.

04/2005

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Critique littéraire

La Bible imprimée dans l'Europe moderne

Les Bibles imprimées sont non seulement les témoins des mentalités religieuses des éditeurs et des imprimeurs de l'époque, mais aussi des objets physiques. Ce recueil de communications rédigées par des spécialistes de domaines très divers reflète ces deux aspects de la recherche actuelle. Certaines de ces études permettent ainsi de déchiffrer, à travers la composition typographique des bibles hébraïques ou polyglottes de Venise, d'Alcalá, de Paris et d'Anvers, les principes de critique que suivaient leurs rédacteurs. D'autres recherches s'attachent à restituer la vie des ateliers d'imprimerie au XVIe siècle et les enjeux économiques auxquels ils étaient soumis. D'autres encore étudient le rôle qu'a pu jouer la Bible dans l'éducation de la jeunesse en Europe et dans la formation de la mentalité puritaine de la Nouvelle-Angleterre. Une communication évoque les perquisitions menées dans les couvents d'Italie afin d'y traquer les bibles en langue vernaculaire, une autre la promulgation des premières lois de censure de la librairie en France. Quant à la diffusion de la Bible de la Réforme, elle est ici analysée dans ses diverses recensions théologiques et ses multiples variations suivant les pays — en Allemagne, à Genève et en Angleterre, Etats largement acquis à la Réforme, mais aussi en Italie, en Espagne, en Hongrie et en Pologne, pays restés ou redevenus catholiques —, à partir des versions imprimées de plus en plus savantes que rédigeaient des théologiens réformés et auxquelles des traducteurs catholiques puisaient sans vergogne. En illustrant le texte de la Bible, les graveurs cherchaient soit à en éclairer le sens, soit à l'embellir de scènes édifiantes, voire, parfois, d'une Bethsabée voluptueuse. En Allemagne et en Finlande, la fonte typographique choisie pour les bibles devint un symbole qui aida à la création de la conscience nationale. Ainsi, la Bible parlait à un public plus vaste que celui des érudits.

12/1999

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 5, La poésie du XIXe siècle Volume 2, Naissance de la poésie moderne

La Poésie du XIXe siècle, cinquième tome de l'histoire générale de la poésie française des origines à nos jours, se compose de deux volumes : Les Romantismes et Naissance de la poésie moderne. Histoire de la poésie, mais aussi histoire des poètes. "J'ai tenté, écrivait l'auteur dans la préface générale (cf. La Poésie du Moyen Age), de tracer des portraits, souvent en laissant parler le créateur lui-même, parfois en ayant recours à ses proches. Il fallait exprimer cette entité, le Poète, dire sa place dans la société de son temps, ses possibilités d'expression et de diffusion, ses barrières, ses interdits, son mode de vie et ses moyens d'existence [... ], ses lieux de réunion, ses chemins, les opinions le concernant, ses succès et ses revers, son destin littéraire. " Le XIXe siècle est le temps des renversements, des révolutions incessantes, bientôt des éclatements, mais ce volume fait corps avec ceux qui l'ont précédé. Romancier (d'Alain et le Nègre aux Noisettes sauvages en passant par Les Allumettes suédoises), Robert Sabatier est aussi le poète de cinq recueils, des Fêtes solaires à Icare et autres poèmes. Il a choisi de raconter l'Histoire de la poésie française pour mettre en évidence cette chose si précaire en nos heures, mais éternellement salvatrice, qui se nomme Poésie. Il faut lire l'Histoire de la poésie de Sabatier ; on comprendra à quel point la poésie, ce jeu en apparence superflu, tient dans la société le rôle de tels corps ou anticorps sans lesquels l'organisme n'existe plus (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur) Une sorte de genèse de la poésie française (Marion Renard, Le Monde) Un explorateur passionné (Matthieu Galey, L'Express) L'entreprise est exemplaire (Georges Jean, La Quinzaine littéraire) Le dessein de Robert Sabatier : la générosité (Hubert Juin, Le Magazine littéraire) Une mise en situation des oeuvres et des hommes (Jacques Jaubert, Le Figaro) La poésie française a son monument littéraire (F. de Comberousse, France Soir)

10/1990

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Critique littéraire

Correspondance. 1902-1913

Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables : le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du "Maître" à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le "gardien à la porte rodinienne" , Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.

11/2018

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Cinéma

La culture cinématographique du mouvement ciné-club. Une histoire de cinéphilies (1944-1999)

Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les ciné-clubs s'organisent autour d'un mouvement social et culturel sans précédent qui s'étend rapidement à toute la France. S'inscrivant dans le prolongement des premières expériences cinéphiles des années 1920 et 1930, ils fusionnent désormais avec les réseaux et les idéaux de l'éducation populaire. Dès lors, ce mouvement devient l'un des principaux lieux d'épanouissement d'une culture cinématographique aux ramifications multiples et aux formes d'expression diverses. Empruntant à l'histoire sociale et culturelle des représentations et à la sociologie de l'expertise, cet ouvrage se propose d'étudier le mouvement ciné-club entre 1944 et 1999 en s'intéressant en premier lieu à son "modèle structurel" (réseaux associatifs et fédérations) et son statut juridique (réglementation non commerciale). A ce cadre spécifique s'ajoute un "modèle culturel" qui se construit autour d'un corpus cinématographique de référence et s'exprime à l'occasion des séances du ciné-club en suivant un schéma précis : présentation du film, projection et discussion entre les animateurs et les adhérents de l'association. Ces différents éléments constituent un "modèle ciné-club" , dont l'observation permet d'analyser la diffusion d'un savoir "légitime" au sein d'un espace spécifique et d'étudier son application effective dans ce même espace, en le confrontant aux goûts et aux pratiques des animateurs et des adhérents. Le présent ouvrage tente ainsi de définir la culture cinématographique des ciné-clubs, en étudiant la constitution et l'expansion de ce mouvement d'éducation populaire "par et pour le cinéma" au sein duquel coexistent quatre générations de cinéphiles qui se croisent ou se succèdent durant plus d'un demi-siècle. Ces interactions entre une multitude d'acteurs, d'objets et de pratiques permettent d'évaluer les écarts entre les discours du sommet (fédérations de ciné-clubs) et les pratiques effectives à la base du mouvement (animateurs et adhérents). Elles questionnent ainsi l'émergence d'une "cinéphilie ciné-club" , véritable "cultivation" commune d'une culture cinématographique partagée.

09/2017

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Décoration

Le commerce du luxe. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Age à nos jours

Il est peu de questions qui aient donné lieu à un aussi grand nombre de controverses que celle du luxe. La raison en est simple. Cette expression ne désigne pas une chose déterminée ; elle a au contraire un sens mobile et relatif et s'applique, selon les temps et selon les lieux, à des objets toujours différents (...). Il n'existe guère un seul article parmi ceux qui sont regardés aujourd'hui comme indispensables à l'existence, ou une seule amélioration d'une nature quelconque, qui n'ait été dénoncé à son apparition comme une superfluité inutile ou comme étant en quelque sorte nuisible." Dictionnaire encyclopédique universel de Camille Flammarion, 1894-98 ("Consommation"). La notion de luxe a souvent été condamnée par les moralistes et contestée par les économistes. Or l'identité distinctive du luxe, construction culturelle, économique et sociale qui repose sur la rareté, le savoir-faire, la provenance ou la convoitise, défie les définitions univoques. L'ouvrage entend revenir sur cet objet historique problématique en posant la question de la production, de la diffusion et de la consommation des objets de luxe - l'intérêt heuristique du marché du luxe est bien de mettre au premier plan la question des circulations et des connections -, et en analysant la spécialisation progressive d'un commerce qui concourt à l'embellissement de la personne ou du cadre de vie. Les contributions qui le composent sont issues d'une manifestation scientifique interdisciplinaire organisée à Lyon en 2012, qui était largement ouverte d'un point de vue chronologique, spatial et disciplinaire. Le luxe a souvent été cantonné aux productions des beaux-arts ; il s'agit ici d'en montrer la richesse et la diversité et d'observer comment se sont progressivement mis en place des marchés spécialisés. L'ouvrage développe trois approches spécifiques : la circulation spatiale du luxe (marchands et marchandises), l'économie du luxe (concevoir, produire, vendre), les circulations sociales du luxe (luxe et demi-luxe).

12/2015

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Développement durable-Ecologie

Il faut continuer de marcher. Mémoires

Voici un homme dont on ne soupçonne pas les innombrables vies, les multiples désobéissances dont son parcours atypique a été jalonné. Fils d'un grand résistant (dont l'une des fausses identités utilisées pendant la guerre, "Monsieur Allain", lui donnera son prénom avec deux L), Allain Bougrain Dubourg va, au grand dam de ses parents, rompre avec un parcours scolaire attendu, une vie familiale bourgeoise et confortable. A la porte de chez lui, sans même un baccalauréat en poche, il prend les grands chemins. Il est avant tout, sans se l'avouer encore, un esprit libre : fruit d'une éducation très ferme, toujours poli et mesuré, il désobéit dès que son instinct le lui commande. L'appel de la vie, de la nature et des animaux, est déjà le plus fort. Commence une vie de bohème : Allain donne des conférences sur les reptiles dans des lycées, joue les apprenti-dresseur d'ours et de chimpanzés, part sur les routes avec une sorte de zoo ambulant, son "Pavillon de la nature"... Ses échecs lui apprennent autant que les réussites. C'est par hasard qu'il échoue à la télévision, avec d'autres saltimbanques et autodidactes comme Michel Drucker, Patrice Laffont... L'insoumission ne le quitte pas. Il continue de désobéir à ses producteurs, menant des reportages-commandos sur les violences faites aux animaux, pouvant intercepter un télégramme qui aurait empêché la diffusion d'une de ses émissions... C'est lors d'une de ses missions de sauvetage qu'il fait la rencontre de Brigitte Bardot, avec qui il continuera le combat et entretiendra une relation amoureuse durant plusieurs années. Plus tard, c'est avec la chanteuse Jeane Manson qu'il aura une fille. Mais c'est évidemment aussi un destin politique et militant pour la défense des animaux, de la vie sur terre en général, aux côtés des plus grandes figures, Jacques-Yves Cousteau, Théodore Monod, Paul-Emile Victor, Nicolas Hulot... et dans tous les gouvernements, que ce soit sous Giscard d'Estaing, Mitterrand, Sarkozy ou Hollande...

10/2015