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Nadège Momie

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Thèmes photo

Pazea Sovni

On ne choisit pas le paysage de sa jeunesse. Dépendant des adultes, on grandit là où ils vivent. Ma famille habitait entre Namur et Liège, de part et d'autre de la Meuse. Dans la voiture, dans le bus, dans le train, je regardais le paysage se fondre dans la vitesse. Le défilement incessant d'images m'hypnotisait. Je me droguais à la vue de ce travelling sans fin, celui de mon propre road-movie. J'y projetais mes fantasmes d'une autre vie, qui aurait eu pour cadre ces milliers de paysages éphémères. Condamné à disparaître dans l'instant, chaque instantané m'offrait un autre monde possible. J'étais toujours déçue d'arriver, de sortir de l'univers de la fenêtre. Depuis trois ans maintenant, je retourne régulièrement dans cette région. J'ai brisé la vitre de la voiture, du bus, du train, pour me jeter tout entière dans le paysage. A pied, je peux mettre mon vieux film sur pause autant de fois que je le veux et assouvir ma curiosité. Je pars à la recherche d'un monde disparu, celui des souvenirs de ma jeunesse. Je traque ses traces, je déniche ses reliques. Dans ces lieux qui m'inspiraient tant alors, des personnages apparaissent, des histoires se dessinent. Le quotidien gris d'une région marquée par les vestiges de l'industrialisation et un taux de chômage important me semble source d'une inquiétante étrangeté : il s'y passe autre chose. Influencée par le cinéma belge et sa poésie noire, oscillant entre fiction burlesque et documentaire social, je dresse le portrait subjectif d'un territoire, le mien. (C. L.)

01/2022

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Education nationale

Ulis. Enfants en situation de handicap, une histoire vraie

"Storytelling d'une éducatrice de vie scolaire et d'un adolescent en situation de handicap. Cette chronique est le résultat de deux années passe?es en Unite? Localise?e pour l'Inclusion Scolaire dans un collège (classe Ulis), et d'une perception novice totalement exte?rieure au rouage de l'éducation nationale. Elle rapporte le te?moignage d'une expe?rience spontane?e, honne?te, libre, qui ne prend parti ni ne juge, en un lieu humain ou? la temporalite? s'entreme?le entre passe?, pre?sent, futur. Elle e?voque une fre?quentation en bino?me, de?concertante ou truculente, qui affirme sans re?serve une munificence des liens humains. Un texte qui pourrait s'écrire en road movie au collège des Thelma et Louise..., la fin tragique en moins. Ce qui pre?side a? la narration est le " mate?riau " ; a? ce titre, il ne peut e?tre manipule? comme un logiciel, une portion congrue, un syste?me insensible ou inerte. Le " mate?riau enfant " vit, bouge, ressent, pense, e?volue. Il faut en prendre soin comme d'une porcelaine. Son compagnon de route a? l'e?cole doit s'en trouver que plus le?gitime pour soutenir la charge. Et le?gitime?, parce qu'il est capable de soutenir la charge. Sandy Tournier écrit : " J'y ai rencontré une âme joyeuse, fiévreuse, empathique, engagée, étourdissante. Dans un hinterland de l'éducation nationale de la République, une vie. La vie devant moi, j'ai treize ans toujours ". Cette chronique pourrait s'intituler : L'utopique n'est pas une option, c'est une direction."

04/2024

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Littérature française

Papi Mariole [EDITION EN GROS CARACTERES

" Benoit Philippon excelle dans le comique de situation, alternant scènes renversantes et répliques percutantes. En tout point réjouissant". Le Parisien WE "Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser". "Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? " A l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Echappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle. Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or. Après le succès de Mamie Luger, Benoît Philippon nous embarque dans un trip fantasque, drôle et bouillonnant. Célia (L'ombre du vent, Niort) : "Je l'aime, je l'aime, je l'aime. C'est touchant, c'est drôle, ça balance. J'ai ri aux punchlines (...) Je me mets à pleurer en disant que je peux pas les laisser (...)". Aurèle (Médiathèque de l'Astrolabe, Figeac) : "Quelle prouesse d'écrire un livre qui explose dans tous les sens, qui soit fin, qui évoque des sujets graves et qui fasse rire, qui donne envie de mordre sans être méchant, qui soit loufoque tout en étant tendre". Céline (Cultura Niort) : "Jubilatoire. Un roman noir, lumineux, féministe, engagé, drôle et émouvant. Des personnages inoubliales".

04/2024

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Beaux arts

Jaune. Histoire d'une couleur

Aujourd'hui, en Europe, le jaune est une couleur peu présente dans la vie quotidienne et guère sollicitée parle monde des symboles. Il n'en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l'Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l'associaient à l'or et à l'immortalité. Le déclin du jaune date du Moyen Age qui en fait une couleur ambivalente. D'un côté, le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque : il est signe de mensonge, d'avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie. De l'autre, le bon jaune, celui de l'or, du miel et des blés mûrs : il est signe de pouvoir, de joie, d'abondance. Toutefois, à partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. La Réforme protestante, la Contre-Réforme catholique, plus tard les avaleurs bourgeoises" du XIXe siècle le tiennent en peu d'estime. Môme si la science le range au nombre des couleurs primaires, sa symbolique reste équivoque. De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux car il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique ; au contraire, le jaune qui se rapproche de l'orangé passe pour tonique, joyeux et bienfaisant, à l'image des fruits de cette couleur.

10/2019

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Histoire de France

Histoire d'un bambin juif sous l'occupation nazie. 1942, 3 ans, miraculé !

Avec ses yeux de môme, Maurice Schiff narre l'histoire. Celle imposée aux "Untermenschen" en 1942 alors qu'il a trois ans ; l'histoire de sa famille décimée en Europe orientale et en France. Son histoire personnelle ; il est raflé, et conduit, en compagnie de sa mère, de son frère, et d'autres membres de sa famille, au Vel' d'Hiv'. Il se retrouve a Drancy... puis c'est l'incroyable sauvetage in extremis par des gens merveilleux qui risquent leur propre vie, puisqu'ils sont juifs eux-mêmes quoique Français. C'est dans cette nouvelle famille que le gamin vit les années d'occupation, jusqu'à la libération de Paris. Après la guerre, l'enfant retrouve son père, unique survivant de sa famille. Ces retrouvailles ne vont pas, l'on s'en doute, sans tiraillements entre le père et l'enfant... Ce dernier ne se laisse cependant pas aller à la tristesse et à l'abattement. Ayant survécu comme par miracle a l'holocauste, il saura bien surmonter les incompréhensions. Toul au long de ce livre, de ce roman vécu et écrit avec une grande sensibilité, le bonheur de vivre balaie la tristesse et l'angoisse diffuse. Mais l'innocence de l'enfant accuse d'elle-même et implacablement le massacre des innocents. Il est bon qu'un "Enfant de 1942" parle au nom de ses semblables, pour que le passé ne soit pas oublié et que tous les enfants qui prendront demain la relève sachent construire l'avenir.

12/1993

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Littérature étrangère

Derniers poèmes

Sont ici rassemblées deux suites de pièces, " Marines mineures ", tirées de John Marr et autres marins, et " Fruits de voyages d'autan ". extraits de Timoléon, etc., que Melville public plus de trente ans après avoir presque définitivement abandonné la prose à la suite du fiasco de son huitième roman, L'Escroc à la confiance. Ces recueils, bien que parus clans un tirage confidentiel destiné à un cercle restreint de proches. reçurent loti te l'attention de l'auteur, qui les composa et les révisa avec soit. Derniers textes publiés du vivant de Melville, ils nous parviennent comme le testament d'un romancier qui fut aussi poète. Confronté à l'oubli de ses contemporains, Melville développe dans ces poèmes une méditation obsessionnelle, tantôt amère, tantôt ironique, sur la création artistique et son devenir, sur la mémoire et sa transmission, sur la renommée et la postérité de l'artiste. Renonçant à l'élan en avant de la prose, l'écriture opte pour le véhicule du vers qui l'ait retour sur le passé et tente de prendre le temps à rebours. Mais si l'u'uvre. se souvient de la vie, vie de marin d'abord, dans John Mari., puis du temps des pérégrinations dans le monde méditerranéen de Timoléon, elle s'efforce en môme temps de se déprendre du seul mode élégiaque pour s'abandonner à une rêverie immémoriale. Peu connus en France, et même outre-Atlantique, ces ultimes textes brillent d'une singulière fulgurance qui jette un éclat rétrospectif sur le reste de l'oeuvre.

02/2010

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Littérature française

David et Olivier

Olivier a huit ans et demi. Il mène auprès de sa mère, Virginie, la belle mercière, une vie insouciante et joyeuse. Il joue dans la rue avec ses copains Loulou, Capdeverre, Elie, Tricot, Jack Schlack, tant d'autres, qui s'opposent à leurs éternels ennemis, ceux de la rue Bachelet, comme Anatole Pot à Colle, Grain de Sel ou le môme Tartine. L'aventure commence pour Olivier avec la rencontre de David, le fils de M. Zober, le tailleur établi depuis peu rue Labat avec sa femme, Esther, et sa fille aînée, Giselle. Si différents, David et Olivier seront bientôt unis par des secrets, des jeux, des projets, mille riens qui les rendent inséparables. Chacun fait découvrir à l'autre son univers. Olivier offre à son ami la présence de Montmartre, sa féerie, ses émerveillements, son spectacle permanent. David lui fait connaître les siens, leurs coutumes, leur manière d'être, de vivre et de croire, et cet oncle Samuel qui étonne Olivier parce qu'il est allé en Amérique. En cette année 1930, les gens vivent autant dans la rue que dans les logements étroits. C'est leur jardin, leur cour de récréation. On retrouve des personnages rencontrés dans Les Allumettes suédoises : Bougras, Mado, Mac, Mme Hague, Gastounet, Lucien, des groupes d'adultes, des foules d'enfants, et Virginie dans tout son éclat, la fidèle Mme Rosenthal, son amie, tout un peuple gouailleur, turbulent et tendre, avec ses habitudes, son langage, son courage, et la musique des rues, le parfum d'une époque où il fait bon vivre.

05/1986

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Acteurs

Arletty. "Si mon coeur est français..."

Arletty ! Immédiatement, on pense à sa célèbre réplique : "Atmosphère, atmosphère. Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?" Et que dire de "Si mon coeur est français, mon cul est international" répondant ainsi aux accusations de collaboration pendant l'Occupation. De 1940 à 1944, Arletty a été l'actrice française la plus populaire, et, de loin, la mieux payée de son temps, invitée dans les salons les plus huppés de la Collaboration artistique et politique de Paris, et amoureuse à la folie d'un bel officier allemand, membre du parti nazi depuis 1938, un ami personnel de Goering. Pourtant, a-t-elle objectivement collaboré ? Preuves à l'appui, David Alliot montre que l'Occupation a été la période la plus riche et la plus intense de la vie de l'actrice. Son chant du cygne, aussi. Longtemps, le silence a entouré les amours féminines qu'Arletty entretenait secrètement. Grâce à des archives inédites, David Alliot brosse le portrait de la môme de Courbevoie, cette belle et insolente Garance des Enfants du paradis, avec son accent des faubourgs, ses répliques cinglantes et son anticonformisme, qui paiera cher sa passion pour un "boche". A la Libération, elle sera arrêtée et emprisonnée quelques semaines pour "trahison" et "collaboration avec l'ennemi" mais jamais condamnée. Avec subtilité, David Alliot retrace cette période de la vie d'Arletty où on la voit côtoyer Jacques Prévert, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur ou Sacha Guitry, tant elle a été l'une des actrices mythiques du cinéma français.

06/2024

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Littérature étrangère

Ton sang ne saurait mentir

Un coup de fil passé d'une cabine téléphonique sur le bord d'une route désertique de l'Ouest américain : comme chaque année depuis douze ans, Lester appelle la mère de Cate pour lui dire qu'elle est vivante, qu'elle va bien, qu'elle est toujours avec lui. Douze ans - toute une vie pour Cate, quinze ans - en marge de la société, de maisons abandonnées en chaussées glissantes, à former ce couple père-fille bricolé, à grandir en dehors de tout ce qui fait la vie normale d'une adolescente. Cate, que Lester a enlevée dans un camping, un petit matin d'été, alors que ses parents donnaient à poings fermés. Une impulsion, un coup de folie qui a fait éclater une poignée de destins. Mais aujourd'hui les choses sont allées trop loin, Cate a fait une grosse bêtise, et Lester, vagabond taiseux débordé par les dérapages de la jeune fille, veut la "rendre" à sa mère. Sauf que cette dernière, en deuil de son enfant depuis douze ans, n'est pas prête à croire si facilement au miracle. Des hautes plaines du Nouveau-Mexique aux forêts profondes de Virginie, Ton sang ne saurait mentir raconte, par la voix inoubliable de Cate, l'orchestration maladroite de ces retrouvailles récalcitrantes. Car comment se reconnaître quand il aura fallu des preuves ? Comment s'accepter au-delà des instincts morts ? Comment se (faire) pardonner les doutes mutuels qui régissent les rapports entre ces deux étrangères liées par le sang et l'absence ? Entre road movie et huis-clos, Ton sang ne saurait mentir est la mise à nu d'un bouleversant noeud de relations à réinventer, un roman haletant qui met les sentiments à l'épreuve et transforme l'apprentissage de l'amour en véritable suspense psychologique.

02/2010

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12 ans et +

Comment devenir un rock star (ou pas)

Maxime, qu'on avait abandonné entre les mains de policiers à la gare du Nord à cause d'un téléphone de contrebande, alors que sa chère Natacha venait de s'embarquer pour Londres, tente de reprendre tant bien que mal le cours de ses vacances (ratées) de Noël. Pour ne pas retourner illico chez les parents, il trouve refuge à Creil, chez l'oncle Christian, rencontré dans la Saison 1. Ce loser de première semble n'avoir jamais quitté l'adolescence, ses disques, ses pétards... et sa guitare Fender. Durant les trois jours qu'il passe cloîtré avec lui dans son HLM, Maxime découvre avec ravissement que son oncle est non seulement une encyclopédie vivante du rock mais, surtout, qu'il " touche sa race " à la guitare. Alors, si c'était avec lui qu'il montait enfin ce groupe de rock dont il rêvait tant en Saison 2 ? L'aventure musicale va, bien sûr, être dans tous les sens " monstrueuse " (ou freaks, si vous préférez). Car à l'oncle déprimé et mutique, va s'ajouter... un flic batteur (celui-là même qui arrêtait Maxime en saison 1 pour (faux) vol de sac de main) ainsi qu'un bassiste allumé, habillé en télétubbies. Quatuor improbable dont vont jaillir, bien sûr, nombre de situations cocasses...Tandis qu'entre deux répétitions, la vie de Maxime poursuit son cours délirant, en particulier avec Natacha, toujours aussi jalouse, et avec raison, découvrira-t-on ici... Quant aux secrets de la famille Mainard - notamment concernant l'amant brésilien de la mamie - on va enfin en savoir un peu plus... Affaires (émouvantes) de famille et musique (à donf) : Anne Percin poursuit et signe une Saison 3 toujours aussi épatante !

09/2012

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Animaux, nature

D'eau et de lumiere. De l'Aubrac au Lot... Avec 1 DVD

Le road-movie d'un grand-père qui fait découvrir à ses deux petits enfants les enjeux de l'eau à travers un périple qui débutera par la vallée du Lot - Aveyron, en passant par le plateau de l'Aubrac et une Boralde. Une balade sur et sous l'eau qui les emmènera à Espalion et au musée du scaphandre. Sur les berges du lot, une petite fille joue avec son frère et demande à son grand père : d'où elle vient l'eau de la rivière ? Pour leur montrer le parcours de cette eau essentielle à la vie, le grand père va leur faire découvrir les paysages qu'elle traverse dans le département de l'Aveyron avant de s'écouler vers la mer. Nous allons parcourir la vallée du Lot pour monter sur le plateau de l'Aubrac. Nous y observerons sa flore, sa faune terrestre et aquatique pendant les quatre saisons. Pour ensuite suivre une boralde, source issue de la fonte des neiges des hauts plateaux. Découvrir et plonger dans le lac de Castelnau-Lassouts-Lous pour enfin revenir sur le Lot à Espalion où le scaphandre autonome a été inventé et visiter, avec son fondateur, le musée qui lui est dédié. A travers ce périple, nous allons mesurer la beauté de cette nature qu'il faut préserver afin de protéger la flore et la faune nombreuses que nous allons croiser sur ce parcours : La loutre, le cerf, le cingle, les vaches, tous les poissons de ces rivières et en particulier les silures, les grenouilles... Nous pourrons y observer tous les types de pêche pratiquées sur ces cours d'eau : pêche à la ligne, à la cullière, au fouet... Une découverte poétique des enjeux de l'eau dans les paysages superbes de l'Aveyron vus de dessus et vus de dessous...

06/2018

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Aventure

La petite fille et le postman

Un voyage émouvant au coeur des grands espaces américains. San Francisco, 1906. Jenny vient de perdre sa maman sous les décombres du monstrueux tremblement de terre et se retrouve donc seule avec son beau-père, au milieu de la cité dévastée. L'homme, complètement désemparé, profite alors d'une faille dans le règlement des postes pour éloigner la fillette. Aussi hallucinant que cela puisse paraître, il va pourtant bel et bien l'expédier tel un colis, légalement, à l'autre bout du pays... Et c'est Enyeto, un facteur amérindien à l'allure imposante, qui va être chargé de l'accompagner jusqu'à sa destination finale : Chicago, Illinois ! Ainsi débute un long périple, un road-movie équestre et ferroviaire mettant en scène deux êtres que tout oppose a priori. Un grand voyage imprévu, autant pour l'une que pour l'autre, à travers l'immensité des Etats-Unis. Attentionné sous ses airs bourrus, Enyeto devra prendre soin de Jenny, l'épauler dans l'épreuve, lui redonner confiance petit à petit. Sur la route, une belle complicité va bientôt naître et se développer entre les deux personnages... Dans les coups durs, elle sera aussi là pour lui. Après avoir exploré les entrailles de Fukushima, Bertrand Galic et Roger Vidal nous plongent cette fois-ci au coeur d'une Amérique bouillonnante, en pleine mutation, tiraillée entre ses archaïsmes (ceux du Far West) et son ultra-modernité naissante (celle des buildings et des grands abattoirs). Les deux auteurs explorent aussi et surtout des paysages plus intimes : ceux de la nature humaine, de la relation à l'autre. La petite fille et le Postman est un récit d'aventures particulièrement sensible et émouvant, un beau roman graphique, qui questionne l'altérité, la loyauté et la filiation.

09/2023

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Policiers

Parcours santé

Voilà six ans que Joseph et Mariette s’écrivent. Lui est en détention à Paris, elle vit seule sur la côte bretonne. Leur correspondance a commencé grâce à une petite annonce et se poursuit maintenant à un rythme des plus soutenu, au point qu’ils sont sans doute l’un pour l’autre ce qu’ils ont de plus cher. Mais ils ne se sont jamais vus, pas même en photo. Aussi, quand Joseph lui annonce qu’il a deux jours de permission, Mariette s’arrange pour être devant la prison de la Santé à l’heure dite. Mais si elle est curieuse de le voir, elle ne tient pas à le rencontrer – tout deviendrait trop compliqué, croit-elle. Le hasard en décide pourtant autrement : la voiture que force Joseph pour partir en virée est celle dans laquelle se cachait Mariette, allongée sur la banquette arrière, et, sans pour autant révéler son identité, la voilà lancée avec lui sur la piste de la femme de ses rêves, “sa” Mariette. Au fil de leur voyage, confrontés à une situation à laquelle ils n’étaient pas préparés, les deux personnages se dévoilent : Joseph confesse à sa compagne imposée du week-end le lâche crime qui lui a valu la prison et qu’il n’a jamais osé avouer à Mariette, de peur de perdre son affection ; quant à Mariette, généreuse et spontanée, elle se révèle à l’occasion pusillanime et égoïste, trahissant par son mensonge des années de complicité épistolaire. Mais quand on commence à mentir, ne serait-ce que par omission, à quel moment peut-on s’arrêter ? S’il présente parfois la fraîcheur et l’humour de la comédie romantique, le road movie de ce couple mal assorti est bien un roman à l’amertume inquiétante, de plus en plus noir.

01/2013

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Littérature étrangère

Rentrer à la nage

Wilbur n'est pas content et il tient à le faire savoir, et sans doute à le rester : chaque fois que les choses s'arrangent, il se débrouille pour tout faire foirer. C'est que la vie a une dette envers lui : sa mère meurt à la nais-sance, son père l'abandonne. Qu'est-ce qui fait pourtant que ce héros grognon trouve partout et toujours quelqu'un pour l'aimer ? Des camarades, des enseignants, des directeurs d'institution. Et des femmes surtout, toutes les femmes, des grands-mères, des institutrices et des maîtresses, des fausses mères même. C'est que Wilbur est si petit, si fragile, et si bon, même s'il s'en défend bec et ongles. Entre geste picaresque et road movie, Rentrer à la nage nous balade, de l'Irlande à New York, en passant par la Suède, sans compter le Nicaragua, la Bolivie, tous les pays rêvés avec Conor, l'ami fidèle, qui, pourtant, tue indirectement la grand-mère. Car la seule chose qui puisse empêcher les gens de faire du bien à Wilbur, ce sont leurs propres névroses. Le spectacle que nous donne Lappert, avec une neutralité qui est la forme la plus élégante de la tendresse, est un tour de passe-passe : tous ces personnages, toutes ces histoires s'emboîtent comme des poupées russes, et chaque fois qu'on découvre quelqu'un c'est une nouvelle histoire qui commence. Mais quand on arrive à la dernière poupée, c'est une douleur que l'on trouve, de celles justement qui sont dures, indurées, et qui ne s'ouvrent pas. Partez loin avec ce livre, loin dans le monde, loin dans les coeurs. Pas d'inquiétude, laissez-vous porter : vous rentrerez à la nage.

04/2018

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Littérature anglo-saxonne

Personne ne nous verras

En rupture de ban après une histoire d'amour malheureuse, le narrateur, Paddy, a accepté de convoyer un poids lourd vers le Sud de la France. Dans la cale du ferry, au moment où, à Calais, s'abat la porte de déchargement, l'homme, supposé voyager seul, échange des bribes de conversation avec une silhouette dissimulée derrière le rideau tiré de la cabine : la vingtaine, l'aspect rebelle et négligé, la passagère clandestine n'est autre que sa fille. Pendant la semaine que doit durer leur équipée, ils reprennent un dialogue interrompu, convoquant dans une langue bien à eux leurs souvenirs : l'enfance heureuse de Kitty aux Etats-Unis, quand ses parents vivaient encore ensemble, leurs vacances en Irlande, ses visites à son père reparti seul en Angleterre... Mais tous deux évitent soigneusement d'aborder "la chose, sa chose, dont nous ne parlons jamais", épisode douloureux survenu dans la vie de la jeune fille. Au fil des étapes marquant leur huis-clos, un voile d'étrangeté semble troubler les repères de cet hypnotisant road-movie : que penser de Kitty se glissant furtivement hors du camion dans la chaleur de l'été 2015, vêtue du manteau de vison de sa grand-mère ? Et de l'ombre de celle-ci, s'invitant à bord comme pour aviver l'obsession du narrateur pour sa maison d'enfance perdue ? La dérive de ces figures hantées, flottant entre passé et présent, est ponctuée par d'incessants messages éclairant l'écran du téléphone de Paddy, sortes de balises destinées à l'ancrer dans le réel : ceux de son frère, mais aussi ceux d'un interlocuteur mystérieusement lié à la violente rupture amoureuse qu'il vient de vivre. Poétique, syncopée, d'une grande modernité, l'écriture de Conor O'Callaghan nous entraîne dans l'envoûtant sillage d'un chagrin qui ne dit pas son nom.

03/2022

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Littérature Italienne

Kate et moi

"Ecrite à la première personne, l'histoire est celle d'une quête. Celle de la femme aimée et perdue". Kate et moi retrace le périple de Johnny Right, romancier américain, qui cherche à retrouver Kate, la belle qui l'a brusquement quitté au moment où ils comptaient emménager ensemble. Psychotique et fantasque, Johnny nous dévoile une intimité sombre, cruelle et violente. Dépourvu de repères, il souhaite d'abord renverser l'ordre esthétique du monde, se met à parler aux armoires, se hurle des insultes les plus venimeuses. A la recherche du moindre indice pour retrouver sa moitié, sa quête désespérée le conduira jusqu'en Argentine. Les miroirs ne sont jamais très loin de ce Narcisse des temps modernes qui vit dans une nuit perpétuelle depuis que ses parents sont morts le jour où l'homme a posé le pied sur la Lune. Ce roman n'est pas simple à définir : roman d'amour et d'aventure, roman noir, roman picaresque, Road movie, Kate et moi est aussi un roman baroque manifestant un goût pour les allusions mythologiques et littéraires. Dans la forme, l'ouvrage se réfère à la Divine Comédie de Dante avec trois parties distinctes : L'Enfer, le Purgatoire et, non pas le Paradis mais, L'Epilogue. Cette dernière partie, particulièrement complexe, trouble le lecteur qui sera bien en peine de déterminer si la fin est heureuse ou non. Extrait 1 "Le miroir de ma cabine me le répétait hier encore : il me reflétait en me demandant si je croyais vraiment à ce que m'avait dit cette femme et si je voulais réellement retrouver Kate ou si tout cela n'était pas plutôt une sorte d'auto-punition pour ne pas avoir fait une certaine chose quand il le fallait".

03/2023

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Littérature française

Ils manquent toujours à l'Appel. Des enfants de déportés en quête de mémoire

Dans son deuxième ouvrage, Marie José Bernanose-Van Gheluwe nous invite à retrouver les membres de sa famille, Résistants morts en déportation, afin que leur souvenir reste parmi nous, en particulier celui de ce père qu'elle n'a pratiquement pas connu, décédé alors qu'elle n'avait que trois ans. La petite fille grandit en affrontant les préjugés de l'entourage, toujours prompt à plaindre "les pauvres petits..." : Marie José et son frère que leur mère élève seule. Devenue adulte, Marie José n'oublie pas ce père disparu trop tôt, et n'aura de cesse de rechercher la moindre information à son sujet. Nous la suivons dans son inlassable quête, d'abord auprès de "Mamie", rescapée de Ravensbruck, puis de sa mère, murée dans le souvenir de son mari mort dans ses bras à 29 ans, et qui refusera pendant longtemps de partager ses souvenirs avec sa fille. Au fil des ans et des rencontres, ce seront d'anciens camarades de déportation qui livreront à Marie José des souvenirs parfois très fragmentaires mais néanmoins précieux. C'est ainsi que, petit à petit, bribe par bribe, à partir de divers témoignages, de lettres retrouvées, Marie José arrive à tracer en quelques traits une évocation plus qu'un portrait fidèle de ce père absent, mort peu après son retour de déportation des mauvais traitements subis dans les camps sous la barbarie nazie. Par ce travail, par cette quête, Marie José Bernanose-Van Gheluwe nous rappelle l'importance de la transmission de cette mémoire, tâche à laquelle elle se consacre assidûment depuis plusieurs années. Une mission qui nous concerne tous afin d'inscrire les histoires de nos proches dans l'Histoire, de perpétuer leur souvenir et d'honorer ainsi la mémoire de "ceux qui manqueront toujours à l'Appel".

05/2021

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Santé, diététique, beauté

On est fou, on clique trop. 101 exercices pour réussir votre jeûne numérique

N'en déplaise aux réfractaires ou détracteurs, le troisième millénaire est numérique. En très peu de temps, l'usage de ces nouvelles technologies est devenu incontournable. Sans occulter leurs aspects positifs, Christophe Médici s'interroge sur les rapports que l'on entretient avec ces nouveaux outils, parfois au détriment des relations interpersonnelles en réelle présence. Au sein des familles, certains parents s'inquiètent de ne plus échanger avec leurs enfants autant qu'ils le souhaiteraient. En couple, les conjoints s'isolent derrière leurs écrans plutôt que de regarder ensemble dans la môme direction. Dans le cadre du travail, les salariés ont tendance à se retrancher dans leur bulle numérique. Il n'y a qu'à observer l'espace public pour se convaincre qu'une révolution affecte en profondeur nos sociétés : la connexion a pris le pas sur la communication et laisse craindre une dangereuse déliaison. Ce self-help book offre un grand nombre d'outils de libération. Efficaces et simples à mettre en oeuvre au quotidien, ils aideront à organiser un jeûne numérique. Christophe Médici nous invite à repenser nos pratiques pour y insuffler une dose propice d'éthique et d'écologie relationnelle numérique. En s'appuyant sur de nombreux témoignages recueillis au cours de ses séminaires et sur plusieurs questionnaires utiles à un état des lieux, il propose un tour d'horizon de cet univers 3.0 pour en décrypter les rouages et en déjouer les pièges grossiers. La lecture de ce livre est un véritable déclic pour toutes celles et ceux qui ne veulent pas sacrifier leur humanité aux promesses du futur.

11/2019

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Cinéma

Le film noir français face aux bouleversements de la France d'après-guerre (1946-1960)

Le film noir français 1946-1960 face aux bouleversements de la France d'après-guerre Des Portes de la nuit (1946) à Touchez pas au grisbi (1954) en passant par La Môme vert-de-gris (1953), le film noir français d' après-guerre frappe par sa diversité, sa richesse et son originalité. Diversité des films et des récits : le pessimisme du «réalisme noir» contraste avec l'atmosphère ludique de la «série noire» parodique, elle-même très éloignée de l'univers interlope du «milieu» parisien dépeint dans le film de gangsters... Richesse des talents et des thèmes abordés : du tandem Carné/Prévert à Jacques Becker et Michel Audiard, via des stars comme Simone Signoret, Eddie Constantine ou Jean Gabin, le genre fait appel à des personnalités singulières pour explorer les anxiétés d'une France en mutation, marquée par la Seconde Guerre mondiale et confrontée à l'entrée dans la société de consommation. Singularité artistique et culturelle : loin d'être une simple copie du film noir américain, comme on l'a trop souvent suggéré, le film noir français constitue l'expression nationale d'une forme transnationale, et se distingue à ce titre de Hollywood. Pour évaluer la cohérence de ce genre instable, interroger ses enjeux identitaires et saisir les spécificités hexagonales du «noir», cet ouvrage propose, pour la première fois dans le champ académique, une analyse globale du film noir en France de 1946 à 1960. Mêlant l'analyse des représentations et la contextualisation historique, Thomas Pillard s'intéresse aux différentes facettes du genre et interroge leurs significations : que nous apprennent les films noirs français sur les bouleversements de la France d'après-guerre ?

10/2014

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Faits de société

Je tape la manche. Une vie dans la rue

Jean-Marie Roughol a passé plus de vingt ans dans la rue. Un soir, alors qu'il "tape la manche", il propose à un cycliste de surveiller son vélo. Ce cycliste, c'est Jean-Louis Debré. De leur rencontre et de celles qui suivront naîtra, entre le SDF et le président du Conseil constitutionnel, une singulière relation de confiance. Au point que, avec l'aide de Jean-Louis Debré, Jean-Marie Roughol a accepté d'écrire son histoire. C'est un témoignage sans fard et sans complaisance que livre ce "môme de la cloche" de 47 ans. Du XIXe arrondissement de son enfance aux trottoirs de la très chic rue Marbeuf, Jean-Marie Roughol déroule les années de galère : la jeunesse chaotique, les premières "tapes", les amitiés, les amours et les enfants abandonnés ou quittés... De squats en bouches de métro, de parcs en chambres d'hôtel miteuses, on plonge avec lui dans le quotidien âpre des marginaux, parmi les êtres humains qu'on choisit le plus souvent de ne pas voir, au coeur de la violence, de la peur, du dénuement mais également de la débrouille, de la solidarité et des copains... Jean-Marie raconte aussi l'univers de la mendicité. "Taquiner" ou "attendre le pèlerin" s'apparente à un véritable métier qui s'exerce sur un marché dicté par ses propres lois, sa concurrence... où il faut savoir conquérir et protéger son territoire. S'il dépeint un monde dur, terrible et en pleine mutation, il reconnaît que le jour où il n'aura plus la force et qu'il devra abandonner la rue, elle lui manquera, c'est certain.

10/2015

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Histoire ancienne

Maternité et petite enfance en Egypte ancienne

En Egypte ancienne, le principal rôle que l'on attendait de la femme était celui de mère car il ancrait sa place dans son foyer mais également dans sa communauté. Le désir de maternité pouvait être biologique mais il était avant tout social : l'absence d'héritier entraînait une déconsidération pouvant aboutir à la répudiation. Dieux, magiciens, médecins et revenants étaient donc sollicités afin d'aider l'Egyptienne à devenir enceinte. La maternité n'était pas sans risque et nombre de tests, prescriptions et autres incantations permettent d'appréhender l'obstétrique telle qu'elle était pratiquée en ces temps reculés. Lorsque les femmes déjouaient la malveillance de Seth, que l'on rendait responsable des fausses-couches, et parvenaient au terme, advenait la naissance attendue et redoutée à la fois. La venue au monde d'un enfant était perçue comme un don des dieux, mais elle ne mettait pas fin à l'inquiétude des parents. On estime, en effet, qu'un tiers des enfants n'atteignait pas l'âge de 5 ans en dépit des efforts conjugués des parents, médecins et magiciens pour les protéger. Mère et nouveau-né passaient par divers rites de passage qui procédaient de leur (ré-)intégration dans la communauté. Le nourrisson, source de multiples attentions, y occupait toutefois une place à part. Il n'obtenait un véritable statut social que lorsque les menaces (sur)naturelles planant sur sa vie et sa santé étaient enfin écartées, c'est-à-dire lorsqu'il sortait de la petite enfance. Richement documenté et illustré par quelque 80 planches et dessins, cet ouvrage offre un éclairage inédit sur la maternité et la petite enfance en Egypte ancienne. Amandine Marshall est docteur en égyptologie et chercheur associé à la Mission Archéologique Française de Thèbes Ouest. Elle est également l'auteur de nombreux ouvrages sur l'antiquité dont Etre un enfant en Egypte ancienne, Les momies égyptiennes et Auguste Mariette.

12/2015

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BD tout public

Trilogie urbaine Tome 1 : On a mangé Zidane

Une grande ville, trois personnes qui se côtoient sans jamais se voir, trois histoires qui se croisent sans jamais interférer, trois petits drames qui passeront inaperçus. Voici les mots clés de cette “trilogie urbaine” dont chaque titre aurait pu s’intituler Entassement, Isolement et Ségrégation. Fruit de l’agglomérat mécanique des hommes et de leur incapacité à vivre ensemble, lieu ou plus qu’ailleurs, le “chacun pour soi” semble dominer toutes les autres règles, la ville ou la communauté urbaine est le lieu de toutes les confrontations, mais également l’endroit ou tout est possible. C’est ainsi que Vincent, adolescent lunaire et mélancolique, Mamie, vieille dame au grand coeur et Franck, jeune homme volontaire et travailleur, vont, au même moment bien que dans des circonstances totalement différentes, récolter les fruits pourris que d’autres avaient planté. Vincent est un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence, sensible et discret. Issu de l’immigration italienne, il vit avec le reste de sa famille (ses parents et son frère et sa soeur) dans l’un des nombreux appartements de la grande cité dortoir et périphérique. N’ayant pas pu aller bien loin dans les études, Vincent à toutefois trouvé du travail dans un restaurant “fast food” ou, à longueur de journée, il compacte les poubelles en sous-sol dans une ambiance pour le moins délétère. Son seul plaisir, c’est dans sa minuscule chambre qu’il le trouve quand, le soir, il retrouve tous les animaux qui y vivent. S’y côtoient des poissons, des souris, des oiseaux et surtout, Zidane. Zidane, c’est un lapin, seul compagnon de Vincent. Mais voir son fils aîné chérir un stupide lapin peut amener un père écrasé sous le poids de l’ennui et de l’entassement, épuisé par une situation sociale inextricable, à vouloir brusquer le passage à l’âge adulte de façon un peu trop abrupte… D’ici à ce que Zidane passe à la casserole…

03/2011

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Littérature française

La cabane au bout du chemin

"- Regarde la cabane là-bas ! hurla Antoine pour se faire entendre. - Quoi ? La cabane du Père Fouettard ? T'es pas fou ? criait Rémi lui aussi. - Mais qu'est-ce que tu racontes ? - Il paraît que c'est un fou qui habite là. C'est Maurice qui m'a dit qu'un vieux bonhomme habitait dans une cabane et que c'était le Père Fouettard ! expliqua Rémi effrayé. - Ben quoi t'as peur ? Tu préfères que la foudre nous tombe dessus ? - Mais non, c'est juste que... Oh et puis zut on y va ! céda Rémi". Antoine âgé de quatorze ans rêve d'être écrivain. Avec son meilleur ami Rémi, ils sont surpris par un violent orage alors qu'ils péchaient à l'étang de Cléré les Pins. La force des rafales de vent et l'obscurité les obligent à s'aventurer près de la cabane habitée par celui qu'on appelle "le Père Fouettard" ... Mais derrière ce surnom effrayant se cache Joseph, un instituteur au grand coeur. Cette rencontre amène alors les enfants à découvrir une nouvelle relation qui ne tient pas compte de l'âge et à comprendre ce que sont la tolérance et l'amour. Un roman d'amitié sincère qui nous invite à croire que tout est possible malgré les épreuves de vie ! Mère de quatre enfants et mamie de six petits garçons qui font la joie de son coeur, Anita Gayraud a toujours aimé les mots. Attachée au rituel des histoires du soir contées de manière théâtrale, elle transporte les plus jeunes vers des contrées imaginaires et anime des lectures pendant deux ans dans l'école de son village. De conteuse à auteur, il n'y a qu'un pas ! Après avoir publié un album jeunesse dont les bénéfices contribuent à la recherche scientifique sur les maladies génétiques des enfants, elle fait naître ce roman tendre pour petits et grands.

01/2021

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Littérature française

La croix des condors

Destination mythique, le Pérou est un pays qui n'en finit pas de faire rêver l'explorateur en chacun de nous. De ses montagnes vertigineuses naît le fleuve le plus long et puissant du monde : l'Amazone, qui serpente sous une selva fabuleuse où vivent encore quelques tribus d'Indiens. Aux pieds des volcans enneigés et au bord des canons abyssaux se sont développées dans ces contrées de brillantes civilisations, les premières du continent américain. Quel art chez leurs potiers et leurs tisserands ! Quel témoignage de la richesse de ces cultures primitives et de leurs croyances ! Leurs orfèvres ciselaient des offrandes magnifiques et recouvraient de métal sacré les idoles, les palais et les sanctuaires, créant ainsi la légende de l'El Dorado qui allait aiguiser la cupidité féroce des conquistadors. Le désert aride a conservé là, quasi intactes, des momies millénaires, et servi de canevas aux énigmatiques dessins et lignes de Nazca. Dans le ciel bleu illuminé par Inti, le Dieu-créateur, le condor, l'oiseau sacré, le plus grand de la Terre, plane au-dessus de la croix des envahisseurs : tout un symbole. Le Pérou est également le pays où les indiens Uros du lac Titicaca vivent sur des radeaux de roseaux, où les ingénieux agriculteurs andins ont accroché des terrasses au flanc des montagnes, où les Incas ont construit des forteresses aux pierres colossales. Près de Cuzco, le Nombril du Monde, se cache dans les cimes la Cité perdue : Machu Picchu. Bernard Lucquiaud a été professeur à l'Institut Français d'Amérique Latine à Mexico puis à Toronto, Directeur de deux Alliances Françaises (Carthagène et Sao Paulo), Directeur du Centre Départemental de Documentation Pédagogique de la Charente, Secrétaire Général de l'Institut Français "Maison Descartes" d'Amsterdam. Enfin, il a intégré le Service de Formation continue des Professeurs de l'Académie de Poitiers. De nombreuses publications pédagogiques, audiovisuelles ou littéraires témoignent de son dynamisme, de sa créativité et de son talent narratif.

02/2017

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Littérature française

Le temps long

Quand je ferme les yeux, je vois Maman. Toujours elle. Personne d'autre qu'elle. Tata dit qu'elle est maigre et moche. Moi je trouve pas. Elle a les cheveux courts, un peu bouclés. Et sa bouche est si jolie quand elle sourit ! Elle a les yeux rieurs. Etincelants, bleu ciel. C'est ce que j'aime le plus. Ils me plaisent encore plus que les rayons du soleil. (...) Moi, j'ai pas besoin d'argent. Pas besoin d'en gagner. C'est d'elle que j'ai besoin. De personne d'autre, seulement d'elle. J'ai demandé à Mamie pourquoi c'est si difficile de comprendre ça. A chaque fois que je vais chez Irina, sa maman est à la maison ; elle me prend dans ses bras, me caresse, me berce. Mais pas comme Maman, parce que personne sait me prendre dans ses bras comme elle, si doucement, que je remarque à peine qu'elle me serre contre elle, me caresse la tête et me console en me chuchotant à l'oreille que je suis son petit ange. (...) A la station d'autobus, je tiens la main à Maman, je regarde les arbres du parc, et je me dis : comme ils sont bien, comme ça, parce que eux, ils doivent aller nulle part. Alors que moi, je dois de nouveau quitter Maman, être loin de celle que j'aime tellement, et je peux même pas lui dire comme ça me fait mal de la quitter, même si elle part que pour quelques mois. Si je pleure, elle me répète toujours que c'est pour moi qu'elle part, que c'est pour moi qu'elle travaille, pour me rendre la vie meilleure, c'est ce qu'elle dit, mais moi de toute façon j'arrive pas à comprendre tout ça, ça sert à rien qu'elle essaye de me persuader que c'est pour moi qu'elle part, pour moi, que c'est rien que pour moi qu'elle fait tout ça.

05/2023

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Romans graphiques

Altamont

Après le peace & love de Woodstock, la fureur et le désastre d'Altamont... Décembre 1969. Woodstock et la vague du Flower Power ont déferlé sur la côte Est des Etats-Unis quelques mois plus tôt. En réponse, la côte Ouest décide à son tour de faire monter les décibels lors d'un festival qui se rêve légendaire... Les plus grandes stars de l'époque sont censées y participer, à commencer par les Rolling Stones en têtes d'affiche pour enflammer la scène. Hors de question pour Jenny et ses potes de rater le concert du siècle ! Dans leur combi Volkswagen qui roule depuis Los Angeles, l'ambiance bon enfant fleure bon la marijuana. Peu importe si l'organisation s'annonce un peu fantaisiste, ce qui prime, c'est la musique ! 300 000 personnes sont attendues pour ce rendez-vous peace, love et rock'n'roll qui aura finalement lieu sur la piste automobile d'Altamont, en Californie du Nord. Sauf que peu de temps après l'arrivée du groupe d'amis, une première altercation éclate, ne présageant rien de bon. Si tout commence dans l'exaltation, la tension est palpable. Embauchés pour assurer la sécurité et payés en bière, les Hells Angels commencent à éloigner la foule de la scène à coups de batte et de chaîne. Tandis que Thomas escalade les échafaudages et que Matt se perd dans un trip d'acide, Leonard comprend qu'ils ne sortiront pas indemnes d'Altamont. Cela devait être un beau festival, gratuit, une célébration de l'amour et du partage. Au lieu de ça, la tragédie d'Altamont est devenue le symbole de la fin d'une époque. Charlie Adlard et Herik Hanna reviennent sur cet épisode tristement célèbre du rock en nous livrant le portrait désenchanté d'une jeunesse libre et rêveuse, marquée par la guerre du Vietnam. Illustré par le dessinateur-culte de Walking Dead dans un style vintage emprunt au pop art, ce road-movie graphique qui sonne juste se lit d'une traite, le temps d'un voyage iconique.

08/2023

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Théâtre

Le but, c'est le chemin

Depuis plus d'un demi-sie`cle, Pierre Santini, acteur franco-italien, se donne sur les planches de France avec passion, accomplit avec bonheur son me´tier de come´dien, d'homme de the´a^tre, sans se me^ler du star-system. Cyrano et Figaro sont les deux ro^les qu'il a le plus aime´s. Mais il y a aussi des personnages comme Henri VIII ou Gaston Dominici. Et des centaines d'autres. He´ritier d'une culture conjuguant l'Italie de son pe`re, artiste-peintre, et de sa me`re franc¸aise, il est forme´ a` la fin des anne´es 50 a` l'e´cole Charles dullin par Wilson, vilar, darras. Il est plonge´ dans le grand bain en 1959 dans Crapaud-buffle d'Armand Gatti, mis en sce`ne par Planchon. Puis il devient un acteur-cle´ au TNP, a` Paris et a` villeurbanne. Il est au cœur de l'aventure du the´a^tre populaire de´centralise´, un « transhumant », travaillant avec d'autres grands metteurs en sce`ne : Gabriel Garran, a` Aubervilliers, Re´thore´, au TEP. Paralle`lement, il s'affirme comme une vedette du petit e´cran dans des se´ries tre`s populaires des anne´es 60, 70 et 80: Seule a` Paris, l'Homme de Picardie, Franc¸ois Gaillard, les Cinq dernie`res minutes. Il s'affiche aussi au cine´ma. Pierre Santini ne s'arre^te jamais. Il dirige deux the´a^tres, celui des Boucles de la Marne et de Mouffetard, cre´e ses propres compagnies. Il chante Paolo Conte. C'est un come´dien engage´, toujours a` gauche, qui repre´sente les acteurs, en mai 68 et pour de´fendre la profession de´chire´e, malmene´e, les beaux textes, le the´a^tre accessible a` tous. Il a lance´ les premiers « Molie`re ». Il refuse un the´a^tre soumis au diktat de l'argent. Il pre´side aussi « Cultures du coeur ». Sa vie est e´maille´e de fabuleuses rencontres.

10/2015

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Littérature étrangère

La trace

Le road movie mélancolique qui conduit Dale et Hoa sur les routes du désert, au Texas puis au Mexique, semble ne pas avoir de lien avec la première scène du roman, irruption anonyme d'une violence à l'état pur, où l'on assiste à l'agression dans sa salle de bains d'un homme vêtu d'un t-shirt Redskins. Dale fait des recherches sur Ambrose Bierce, l'écrivain mort mystérieusement en 1913 après avoir rejoint la révolution mexicaine. C'est sur ses traces qu'il emmène sa femme, Hoa, plongée dans une profonde dépression suite à la disparition de leur fils. L'angoisse les étouffe dans le huis clos de l'habitacle, les heures s'égrènent difficilement, à peine rythmées par quelques arrêts dans des lieux désolés. Tout va de mal en pis quand leur voiture tombe en panne, les laissant sans eau et sans aucun moyen d'appeler des secours. Sous la plume précise de Forrest Gander, la solitude de ces êtres perdus, aveuglés par leur chagrin, devient palpable. En parallèle de leurs tentatives de s'en sortir, se poursuit un autre fil narratif : le mystérieux agresseur du début fait partie d'une bande de narcotrafiquants. Leur butin est entreposé dans une grotte où Dale a fini par trouver refuge. Et le t-shirt Redskins n'est pas loin... Forrest Gander entrelace de manière fascinante les deux intrigues, rendant plus inquiétante encore, comme à leur insu, l'équipée de Dale et Hoa. Ils ne parviennent pas à déchiffrer les événements dont ils sont les témoins, ne mesurent pas le danger qu'ils courent. Le roman s'achève dans un final incendiaire - dont les protagonistes sortiront vivants, mais profondément transformés. Ce western tragique puise sa source dans la sombre beauté du territoire où il est ancré : âpre, implacable, minéral - admirablement évoqué par un poète géologue qui incarne le désert comme le personnage essentiel de son roman.

02/2016

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Science-fiction

Le Mur Tome 3 : Homo Homini Spes

L'effondrement. A la naissance de Jen, ses jambes ne fonctionnent pas. Son père, grand penseur du projet Eden, parvient des années après le lancement de sa cité emmurée à trouver un moyen de sauver sa fille : un orbe à la technologie révolutionnaire qu'il faut placer au niveau du coeur. L'appareil a notamment la faculté d'aspirer de manière autonome les ressources nécessaires à la survie de son porteur. Mais quand Jen et son frère Janus se le font implanter, l'outil est mal réglé. Si mal, qu'il pousse ses hôtes à se nourrir de la vie des êtres alentours. Une fois l'énergie de ces êtres consommée, ces derniers ne meurent pas tout à fait. L'orbe a fusionné en eux, ils en deviennent les esclaves insatiables et cherchent à leur tour une source d'énergie afin de contenter son appétit. C'est ainsi, en se démultipliant, que l'orbe a contaminé Eden, transformant ce lieu de privilèges en cimetière latent. Mais les choses sont sur le point de changer. Le gardien des lieux, l'impitoyable drone Cerberus vient de passer en mode automatique. Tout objet mouvant est dorénavant une cible et seul le courage, l'inconscience et le sacrifice sauront annihiler cette machine à la force de frappe destructrice. Solal, Eva, Jen, Janus, le groupe B. A. S. T. A. R. D. S et Chandra, ils auront tous un rôle à jouer dans le baroud d'honneur de cet ancien paradis devenu enfer. Dernier tome frénétique et étourdissant pour Le Mur qui, entre la radicalité de Mad Max et le nihilisme de The Walking Dead, parvient une nouvelle fois à nous plonger dans un maelstrom de poussière, de rouille et de sang. Une prouesse graphique pour un road movie sauvage et post-apocalyptique qui, dans la plus pure tradition du genre, nous interroge sur le devenir de l'humanité et les conséquences de nos actes.

03/2021

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BD tout public

Une nuit d'été

A la fin d'un été, un groupe d'adolescents sillonnent à vélo la campagne. Les jeunes amis se dirigent vers leur repaire du crépuscule, cachés au fond de la forêt. Alors qu'ils s'apprêtent à écluser quelques bouteilles et à fumer les clopes qu'ils ont pu rassembler, ils s'aperçoivent soudain qu'un des leurs n'est plus là. En pleine nuit cette fois, à la lumière des lampes-torches, tous appellent le disparu, le recherchent. En vain, il ne réapparaît pas. Le lendemain de cette dernière nuit d'un été, les gendarmes de la région organisent une battue avec tous les volontaires réunis. En vain, il ne réapparaît pas. Une enquête commence alors... Quatrième livre de Margaux Othats ("La Chasse", "Un Jour Dehors", "Blanc"), "Une Nuit d'été" met en pages un récit dessiné entièrement muet qui se déroule dans un pays familier, beau, étrange et pénétrant, en zone rurale. La disparition d'un ami et d'un jeune nous précipite hors de l'adolescence et de son insouciance, nous bouleverse et rappelle tous ces souvenirs perdus, comme lui. Margaux Othats nous invite à lire les images autrement –vraiment– pour aller au-delà leur silence apparent, pour voir, découvrir et entendre tout ce que les images peuvent raconter et témoigner d'autres, de qui échappe aux paroles et au langage. Ambitieux, poétique et mystérieux, "Une Nuit d'été" est tantôt un teen-movie à la manière d'un Gus Van Sant qui aurait troqué sa caméra contre des pinceaux et des crayons, tantôt un polar rural dans un univers visuel rappelant à la fois la photographie naturaliste de Raymond Depardon et la peinture romantique allemande de Friedrich. Ce nouveau livre concrétise tout le talent et la puissance évocatrice de Margaux Othats qui réalise ici un véritable chef d'oeuvre sur le passage du temps, le crépuscule de l'adolescence, l'absence, le mystère de ce que l'on croyait si bien connaître, et le passage impossible dans le monde des adultes –la réalité.

03/2019