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Lelila Slimani Gallimard

Extraits

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Histoire régionale

Mémoires normandes pour une autre histoire de la Normandie

Cet ouvrage n'est ni une nouvelle histoire de la Normandie, ni un inventaire détaillé de ses richesses artistiques et naturelles, mais, dans la continuité du stimulant chantier des Lieux de mémoire dirigé par Pierre Nora, chez Gallimard, de 1984 à 1993, une réflexion de portée historiographique sur la manière dont les Normands eux-mêmes et les "horsains" — tous ceux qui ne sont pas originaires de cet endroit — ont, par le texte et les images, construit, dans la longue durée, une certaine idée de cet espace régional unique en France. Nous avons ainsi privilégié les liens sociaux et culturels qui rattachent ses populations — celles du dedans et celles du dehors — à des sites, à des figures de proue, à des événements fondateurs, qui symbolisent et expriment leur identité commune. Ce livre, fruit de la collaboration de vingt et un chercheurs issus de la France de l'Ouest et d'autres horizons géographiques, s'articule autour de cinq axes complémentaires : Les Normandies ; Particularités et traditions ; Mémoires du passé ; Les Patrimoines ; Stratégies mémorielles. Un fil rouge relie ces parties, la volonté des contributeurs de montrer que les usages des souvenirs de cette province ne peuvent se conjuguer que de façon plurielle : la Basse et la Haute Normandie ; la terre et le ciel ; le bocage et le rivage ; les villes et les campagnes ; les traces de ses annales et leurs transpositions mémorielles dans l'espace public, du débarquement de Guillaume le Bâtard en Angleterre en 1066 au débarquement allié du 6 juin 1944 ; le patrimoine industriel et rural ; les traditions et les productions populaires comme les créations littéraires et les représentations artistiques les plus mémorables du génie national, celles de Pierre Corneille, d'Alexis de Tocqueville, de Gustave Flaubert, de Guy de Maupassant, d'André Maurois, d'Annie Ernaux, de Patrick Grainville, de Nicolas Poussin, de Jean-François Millet, d'Eugène Boudin, de Claude Monet, de Fernand Léger, entre autres. Notre publication ne propose pas seulement un tableau synthétique des interprétations les plus variées des caractères originaux de l'ancienne Neustrie, ni un panorama exhaustif des restes de son tumultueux passé, mais invite aussi à admirer sans réserve, mais avec un autre regard, la beauté et la diversité de ses paysages et de son patrimoine naturel comme la densité et la complexité de son héritage historique et culturel. En somme à revoir, d'un oeil neuf, la Normandie.

03/2021

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Evolution

Cette planète n'est pas très sûre. Histoire des six grandes extinctions

Comprendre notre monde actuel à travers ses grandes extinctions Récompensé par le prestigieux prix Goncourt, Alexis Jenni est romancier, mais c'est aussi un passionné de science. Dans cet ouvrage, il fait se côtoyer ses deux grands amours en racontant les cinq extinctions majeures que notre Terre a connues au cours des derniers millions d'années. Il revient évidemment sur celle des dinosaures - la plus célèbre même si ce n'est pas la seule -, comme sur celle des bactéries qui est souvent oubliée. Et il s'interroge sur la sixième, celle d'aujourd'hui, due aux dégâts infligés au vivant par l'activité humaine, dont on peut s'inquiéter qu'elle nous emporte à notre tour. Ce texte est passionnant, ça se lit comme un roman, mais tout y est vrai ; ce qui est encore mieux ! A propos de l'auteur Alexis Jenni, prix Goncourt 2011 pour L'Art français de la guerre (Gallimard), agrégé de biologie, a exercé comme professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Saint-Marc de Lyon. Il est passionné par la science, la littérature, l'histoire et aussi par notre devenir sur cette planète que nous partageons avec tous les êtres vivants. "L'écrivain livre une réflexion sur la littérature et le savoir scientifique". Marie-Laetitia Bonavita, Le Figaro "Jenni, c'est le prof de SVT qu'on aurait aimé avoir, celui qui arrive à nous faire aimer la science à coups d'émerveillement, d'interrogations, d'arguments". Claude Vincent, Les Echos "L'occasion de s'interroger sur notre évolution et enfin de s'émerveiller et de s'intéresser de près au monde vivant". Mathieu Vidard, La Terre au carré, France Inter "C'est son amour pour la culture scientifique qu'Alexis Jenni souhaite aujourd'hui partager. [... ] Un moyen pour lui de faire réfléchir aux fragilités de notre monde. " Par Joséfa Lopez, Judith Chetrit et Caroline Andrieu, Le Monde "En plus d'être biologiste, l'auteur est romancier, et ça se sent : on apprend beaucoup, tout en ayant le sentiment de lire une fiction palpitante. " Sciences et vie junior " Ce livre est un livre du bonheur, celui que la science procure dans l'ivresse de chercher, de découvrir, de comprendre et, par cette voie, permet à chacun d'entre nous de s'enrichir. [... ] L'auteur raconte à la fois pour faire connaître et pour émerveiller ! " Destination Science

11/2023

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BD tout public

O nuit ô mes yeux. Le Caire / Beyrouth / Damas / Jérusalem

Dans ce livre il y a les cabarets du Caire, les studios, villas, casinos du Caire, les maris, les amants, l'alcool, les somnifères, l'argent, les suicides, les brownings, les scandales, les palaces. Il y a le chant, la musique, la voix, les ovations, les triomphes, la gloire. Il y a l'audace, le génie, l'aventure, la tragédie. Il y a des poètes et des émirs, des danseuses, des banquiers, des officiers, des imams, des cheikhs, des actrices, des khawagates, des musiciens, des vamps, des noctambules, des révoltés, des sultans, des pachas, des beys, des espionnes, des prodiges, des rois d'Egypte et la cour. D'éminents journalistes, de célèbres compositeurs, des patronnes de clubs, des grands chambellans, des joueurs de oud. Il y a la petite paysanne du delta et la princesse druze, le fils du muezzin et le chanteur solitaire, la star juive et le colonel héroïque. Il y a Asmahan, Oum Kalthoum, Abdelwahab, Farid el Atrache, Samia Gamal, Leïla Mourad, Nour el Hoda, Sabah, Fayrouz, il y a les astres de l'Orient. Il y a la classe, le glamour, la touche, le style. Il y a l'amour, la passion, la haine, la vengeance. Il y a des verres et des cigarettes, des cartes à jouer, des jetons, des dés, des bijoux, des drapeaux, des corans. Il y a les cinémas de Beyrouth, les palais de Damas, les quais d'Alexandrie, les rues de Jérusalem, la cour de Bagdad. Il y a la radio, les disques, les micros, les caméras, les génériques, les néons, le rideau, l'orchestre, le concert, le public, la transe. Il y a la voix des Arabes. Il y a les grands hôtels, le Saint-Georges, le King David, l'Orient Palace, le Mena House. Il y a la chute de l'Empire ottoman et il y a la guerre en Palestine, il y a la prise du canal de Suez et la défaite de 1967, il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2015

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Critique littéraire

Voix migrantes au Québec. Volume 2, Littérature maghrébine sépharade

Depuis plusieurs années, des voix migrantes maghrébines investissent le champ littéraire francophone au Canada. Des écrivains issus des trois pays du Maghreb et de religion musulmane ou judaïque expriment leur sentiment d'exil, leur histoire et leur confrontation avec la culture de l'Autre, celle de l'Amérique du Nord. Voix migrantes au Québec regroupe trois parties comportant des écrivains actifs, établis dans cette province canadienne par naissance ou par choix. Chacune de ces tendances, à savoir l'émergence d'une écriture migrante maghrébine, la littérature maghrébine sépharade et la nouvelle vague maghrébine, participe à sa manière à l'évolution du phénomène de l'écriture migrante dans le champ littéraire québécois. Après un premier ouvrage qui avait abordé l'émergence d'une écriture migrante maghrébine (Voix migrantes au Québec. Emergence d'une littérature maghrébine, L'Harmattan, 2017), ce deuxième s'intéresse à la littérature maghrébine sépharade. Les écrivains suivants constituent les pionniers qui ont 'oeuvré pour le développement d'un espace d'expression propre à leur communauté judéo-maghrébine : Mary Abécassis Obadia, Georges Amsellem, Sylvia Assouline, Yvette Bénayoun-Szmidt, Salomon Benbaruck, David Bendayan, Clémence Bendelac-Lévy, Jacques Bensimon, David Bensoussan, Fiby Bensoussan, Roger Elmoznino, Pierre Lasry, Raphaël Lévy, Bob Oré Abitbol, Serge Ouaknine, Lélia Young et Thérèse Zrihen-Dvir. L'examen d'une production qui oscille entre prose et poésie, entre récit et introspection, indique clairement une nouveauté absolue et un changement total de style et de rythme. Les oeuvres de ces différents écrivains portent l'empreinte de ce patrimoine judéo-maghrébin mais chacune se distingue par la source vive de sa propre inspiration qui nourrit l'élan d'une littérature sépharade transformée et ouverte à de multiples manifestations. Cet état de fait transparaît à travers les écrits suivants enrichis par une diversité qui régénère une évolution marquante, à la fois bien enracinée dans un contexte " national " et aspirant à l'universalité.

04/2018

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Physique 5e

Physique-Chmie Cycle 4 Escape Games. Edition 2022

Et si la découverte des sciences devenait un jeu ? ... Avec la pochette d'Escape Games Physique-Chimie Cycle 4, plongez vos élèves dans 4 aventures passionnantes et ludiques à vivre en équipes. La pochette Escape Games Physique-Chimie Cycle 4 contient tout le matériel nécessaire (réutilisable) pour jouer en classe entière, avec plusieurs équipes : > 13 PLATEAUX DE JEU AU FORMAT A3 - Chaque jeu comporte 3 ou 4 plateaux différents pour faire jouer 4 à 6 élèves par plateau. - Avec l'appli Nathan live ! , les élèves scannent les plateaux de jeu pour accéder aux indices. > DES FICHES DETACHABLES ET PHOTOCOPIABLES - Des feuilles de route pour guider les élèves dans la résolution des énigmes - Des documents supplémentaires à distribuer au fil ou en prolongement des jeux > UN KIT PEDAGOGIQUE - Pour vous accompagner dans la mise en oeuvre et le déroulement des jeux (déroulé type, mise en place, objectifs pédagogiques, solutions...) + LA VERSION NUMERIQUE : L'utilisation de tablette ou smartphone est impossible dans votre établissement ? L'ensemble des ressources pour chaque jeu également disponible en ligne et téléchargeable -- UNE METHODE TESTEE EN CLASSE ! -- "Ca fait travailler les cours mais on s'amuse en même temps, les énigmes étaient trop bien " Leïla, élève de 4e " Avec l'escape game, on peut travailler autrement les notions du cours de physique-chimie. Léo, élève de 5e Vos élèves relèveront-ils le défi ? ... Thèmes des jeux : --- > Alerte au labo de chimie ! Vos élèves parviendront-ils à identifier le gaz qui s'échappe dans le laboratoire de chimie et à en sortir à temps ? > Le trésor perdu de l'ancêtre Marceau Partez à l'aventure et décryptez les signaux laissés par votre ancêtre pour retrouver le trésor perdu ! > Panique à bord de l'ISS ! Aurez-vous assez d'énergie pour stopper un incendie à bord de l'ISS et rentrer sain et sauf sur Terre ? > Ô pierres de la lune Participez à une enquête comme si vous étiez membre d'un laboratoire de police scientifique !

06/2022

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Informatique

Rencontres francophones sur la logique floue et ses applications. Edition 2019

Les Rencontres Francophones sur la Logique Floue et ses Applications (LFA) constituent la manifestation scientifique annuelle où chercheurs et industriels se réunissent afin de faire le point sur les développements récents des théories de l'imprécis et de l'incertain. Celles-ci comprennent, par exemple, les sous-ensembles flous, les possibilités, les fonctions de croyance, les probabilités imprécises, les ensembles approximatifs et aléatoires ou des logiques non classiques. Le large éventail de domaines couverts va de la commande floue, domaine historique de l'application des sous-ensembles flous, à l'apprentissage automatique en passant par l'aide à la décision, le raisonnement, la fusion d'informations ou encore les bases de données, pour n'en citer que quelques-uns. Pour cette 28e édition, vingt-huit articles ont été retenus pour être inclus dans les actes, couvrant les thématiques classiques et émergentes telles que la commande floue, l'agrégation et la fusion d'informations, l'apprentissage automatique et la fouille de données, les bases de données, l'aide à la décision ou l'arithmétique floue. A ce programme s'ajoutaient 3 conférences invitées? : - la première proposée par Leila Amgoud, directrice de recherche à l'IRIT à l'Université Paul-Sabatier de Toulouse. Ses travaux se situent dans le domaine de l'argumentation et de ses fondations, et son exposé portait sur cette dernière et sur ses liens possibles avec les théories de l'imprécis et de l'incertain. - la deuxième proposée par Sylvie Le Hegarat-Mascle, professeur à l'Université de Paris Sud, au laboratoire SATIE. Ses travaux se concentrent notamment sur le développement d'outils propres à la théorie des fonctions de croyances, et leurs applications à des problématiques de traitement du signal. - enfin, la troisième proposée par Olivier Strauss, Maître de conférences HDR à l'Université Montpellier II, au LIRMM. Ses travaux portent principalement sur le développement de techniques de traitement de signal et d'image intégrant des composantes floues, capables de manipuler des données imprécises et incertaines.

11/2019

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Sociologie

Villes maghrébines en situation coloniale

Issu d’un programme de recherche collectif, mené au sein de l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, de 2009 à 2013, cet ouvrage s’est fixé deux objectifs : d’une part, participer à la connaissance et à la compréhension des divers processus de transformation des villes maghrébines en situations coloniales et, d’autre part, identifier, exploiter et valoriser au maximum les fonds d’archives, souvent inédits, qui se rapportent directement ou indirectement à ces entreprises de transformation urbaine, et dont le potentiel nous semblait trop sous-estimé. Dans la lignée de nombreux travaux publiés ces dernières années, il est montré qu’il n’existe pas «une» ville coloniale, entité abstraite aux caractéristiques bien déterminées, mais il y a des villes dans des situations coloniales contrastées, dont leurs transformations ne furent ni similaires, ni linéaires, ni lisses. Les transformations urbaines ont résulté de processus complexes, produits par des acteurs nombreux (services centraux, municipalités, acteurs ordinaires européens ou indigènes, communautés religieuses, etc.) dont les logiques s’entremêlaient, parfois même concurrentes, et s’imbriquaient toujours les unes dans les autres en fonction de rapports de forces, certes inégaux, mais ô combien fluctuants. Cet ouvrage rappelle enfin que les transformations des villes maghrébines en situations coloniales sont le résultat d’une succession de projets, aboutis ou avortés, de contre-projets et de réalisations procédant, souvent, de hasards et, presque toujours, de bricolages incessants, ce qui donne à voir une réalité bien éloignée de l’image de la ville conquérante que se plaisait à véhiculer la propagande coloniale. Charlotte Jelidi est historienne de l’architecture contemporaine, chargée de recherche au sein du laboratoire CITERES-EMAM de l’Université de Tours, après avoir passé quatre ans à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, en tant que chercheure post-doctorante. Ont contribué à cet ouvrage : Boussad Aïche, Clara Ilham Alvarez Dopico, Leïla Ammar, Myriam Bacha, Esmahen Ben Moussa, Hounaïda Dhouib Morabito, François Dumasy, Christophe Giudice, Lucy Hofbauer, Charlotte Jelidi, Habib Kazdaghli, Assïa Malki Allouani, Bernard Pagand, Colette Zytnicki.

12/2014

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Espagne - Catalogne

Barcelone. Edition 2023-2024

Parc Güell, musée Picasso, Sagrada Família, merveilles modernistes de l'Eixample, Barri Gòtic, gastronomie catalane, bars à tapas, plages et terrasses ensoleillées, balade sur le front de mer ou dans le quartier tendance de Gràcia : suivez le guide ! - Un concept unique : des cartes grand format dépliables par quartier - Les incontournables, visites, restos et sorties localisés sur les cartes- Des idées et des balades pour découvrir la ville autrement.

01/2023

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Angleterre - Londres

Londres. Edition 2023-2024

Westminster, Tate Modern, Hyde Park, Notting Hill, cafés, pubs et gastropubs, marchés de street food et boutiques vintage, comédies musicales, clubs pour danser jusqu'à l'aube, balade Pop & Rock entre Soho et Camden ou le long de Regent's Canal : suivez le guide ! - Un concept unique : des cartes grand format dépliables par quartier - Les incontournables, visites, restos et sorties localisés sur les cartes- Des idées et des balades pour découvrir la ville autrement.

01/2023

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Littérature érotique et sentim

Trois romans de La Brigandine. Des hommes sans cible ; Pompe le mousse ; Le massacre du printemps

Pour les toujours aussi curieux et les aventuriers, voici un nouveau volume de trois titres de la Brigandine, mythique collection des années 1980. Derrière celle-ci se cachait un vivier d'écrivains libertins-libertaires-subversifs qui, sous pseudonyme, délirèrent allégrement et fournirent quelques notoires pépites, aux titres toujours potaches et au contenu toujours débridé.   Olivier Bailly, préfacier du premier volume apporte des précisions à ce que fut cette entreprise éditoriale rocambolesque : « Les défauts des Brigandine sont devenus des qualités. Ecrits pour la plupart à la hâte, on peut aujourd'hui les considérer comme une gigantesque entreprise d'écriture automatique tout autant qu'un vaste cadavre exquis guidé par un esprit de rigolade libertaire. » Mais en fait de vivier d'auteurs, « En multipliant les signatures comme les petits pains il [Jean-Claude Hache, le directeur de la collection] entretient l'illusion d'un dynamisme éditorial hors du commun alors que seulement six auteurs déguisés sous 23 avatars différents abattent 80 % de la besogne: Bouyxou, Broca, Souillot et Frank [Reichert], sans oublier Jacques Boivin, journaliste, collaborateur au mythique Midi-Minuit Fantastique et Raphaël Marongiu, dessinateur et photographe. Ils seront rejoints par d'autres auteurs comme l'écrivain et éditeur Pierre Laurendeau, alias Pierre Charmoz. » Dans ce volume figurent trois titres : Le Massacre du printemps, d'Eric Guez (Raphaël Marongiu), polar mystérieux déroulant une longue série de crimes commis sur des flics, Des hommes sans cible, de Francis Lotka (Jean-Marie Souillot), également polar sur fond de vengeance féminine, et Pompe le Mousse, de Hurl Barbe (Pierre Laurendeau), le plus débridé et le plus salace des trois, dans lequel traînent les fantômes de Sade, Jules Verne, Sartre, Beauvoir et des situationnistes ! "Les bouquins étaient drôles, évidemment cochons et introuvables depuis longtemps. Ils sont à la littérature ce que la scie musicale est à l'opéra (euh... je crois). C'est ludique en diable.", L'Obs "La Musardine - et cela rime - réédite trois pépites de la collection La Bngandine. Comprendre en premier lieu qu'il s'agit de polars érotiques trousses à la va-vite mais bien, dans le début des années 1980. Comprendre ensuite qu'ils n'ont pas pris une ride et sont, précise I'introduction, à lire d'une main. » Paris Match "Voici un OBNI ! un objet bandant non identifié. La Brigandine, mythique collection, fille honteuse et cachée de la prestigieuse maison Gallimard, édite a la fin des années 70 quelques textes erotiques originaux et bien léchés qui rompent avec les styles à ta « va comme je te baise » de mise à l'époque." Siné Mensuel

10/2016

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Critique littéraire

Marguerite Duras à 20 ans. L'amante

"« Ce n'est pas qu'il faut arriver à quelque chose, c'est qu'il faut sortir de là où on est ! » (L'Amant)A 20 ans, en 1934, Marguerite Donnadieu sait qu'elle ne veut pas retourner d'où elle vient : l'Indochine. Pour elle, l'avenir est en métropole. Douée pour les études, mal-aimée par une mère veuve dépassée par une vie difficile et deux fils rétifs, c'est Marguerite, la petite dernière qui, débarquée à Paris, commence à réussir ce que ses parents ont raté en Indochine : conquérir respectabilité, sécurité et fortune. C'est elle, l'émancipée, inscrite à l'université, qui va paradoxalement restaurer l'honneur familial en s'installant dans la bonne société parisienne. Elle fréquente des gens de droite, mène joyeuse vie. À son arrivée à Paris, la jolie jeune fille échange-t-elle ses faveurs contre un peu d'aisance matérielle ? Elle aime les hommes, intelligents de préférence. Très vite, elle fera les rencontres décisives de sa jeunesse : Jean Lagrolet, son premier compagnon, puis Robert Antelme, qui deviendra son mari. Écrire, veut-elle. Paradoxalement, la jeune fille, qui remplit ses carnets d'écriture intimes auxquels elle accorde la plus haute importance, n'engage pas d'études littéraires mais économiques et juridiques. Aux révisions, elle préfère les week-ends avec sa bande d'amis, à Trouville, déjà. Licenciée en droit, elle trouve un emploi au ministère des Colonies. Cette petite ambitieuse ne déplaît pas au nouveau ministre George Mandel qui, en 1939, lui commande un ouvrage destiné à vanter les vertus des colonies, réserves de soldats. Le livre, cosigné, est publié chez Gallimard. Il lui ouvrira les portes de l'illustre maison. À moins de trente ans, comme elle en rêvait, elle voit son nom sur une couverture. Mais Marguerite sait qu'elle vaut plus que cela. C'est sur des coins de table qu'elle griffonne l'ébauche de son premier roman, Les Impudents : il plonge dans sa vie personnelle, ses élans, ses peurs, ses amours ; et est situé dans la région natale de son père, les collines de Duras : patronyme qu'elle choisira pour enraciner en France l'écrivaine qu'elle a juré de devenir. La guerre va lui ouvrir les yeux sur ses propres valeurs. En 1944, elle s'engage politiquement et commence à laisser ressurgir son passé indochinois. Entre amour, passion et solitude travailleuse, Marguerite dessine son style. Elle a compris que c'est sur le terreau de son histoire familiale que va éclore son génie.

01/2011

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Critique littéraire

Colette Audry (1906-1990). Engagements et identités d'une intellectuelle

Née au début du siècle, Colette Audry appartient à cette première génération de femmes qui accèdent aux grandes institutions éducatives pour s'engager dans l'une des premières professions intellectuelles ouvertes aux femmes, l'enseignement. Tout en restant professeure de lettres dans le secondaire, Colette Audry milite sa vie entière dans des organisations politiques de gauche et devient écrivaine. Agrégée à 22 ans, elle obtient son premier poste en 1928 et s'engage quelques années plus tard dans un syndicat d'enseignants. Elle adhère ensuite au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, à la SFIO dans la tendance dirigée par Marceau Pivert qui prône un Front populaire de combat, critique la politique de non-intervention en Espagne et dénonce les procès de Moscou. Pendant la guerre, elle mène des actions aux côtés des communistes du Front national à Grenoble. A la Libération, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir rencontrés durant les années trente l'aident à publier ses premiers écrits littéraires chez Gallimard. Elle collabore aux Temps modernes, à France Observateur ou à la revue Arguments. Adepte du Deuxième sexe dès sa sortie en 1949, elle crée avec d'autres militantes au début des années soixante le Mouvement démocratique féminin considéré comme un laboratoire d'idées féministes et socialistes et devient dans le même temps directrice d'une collection " Femme " chez Denoël-Gonthier. Au sein de la Nouvelle gauche puis du PSU, Colette Audry se mobilise contre la guerre d'Algérie. Alors que la déstalinisation semble en marche, elle milite pour la réunification du mouvement ouvrier et fonde avec Jean Poperen l'Union des groupes et des clubs socialistes puis adhère au parti socialiste de François Mitterrand à Epinay en 1971. A la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Cette recherche biographique présente une mise en perspective chronologique de l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. A travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.

01/2011

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Littérature étrangère

Modène 1831. La ville de la Chartreuse

Plus que tout autre pays au monde, l'Italie aime à fonder des villes sur une feuille blanche. Du premier trait de la charrue de Romulus aux Villes invisibles d'Italo Calvino, en passant par la Pienza de Pie II, la Sabaudia des fascistes, les cités métaphysiques de Giorgio de Chirico, elle a tracé sur la carte de l'Europe et de l'Afrique du Nord les innombrables croix du cardo maximus et du decumanus. Aussi, qui, mieux qu'un Italien, pouvait comprendre que, dans La Chartreuse de Parme, Stendhal fonde "une ville de roman", c'est-à-dire l'une de ces cités sorties tout entières du rêve d'un écrivain, et qui sont à la fois son chef-d'oeuvre et le tombeau qu'il s'est édifié dans le coeur des hommes ? L'idée de Delfini tient en quelques mots : en composant La Chartreuse de Parme, Stendhal ne pense pas à Parme, mais à Modène. Ranuce-Ernest IV est François IV, la Sanseverina est la femme de Ciro Menotti, martyr de l'insurrection de 1831, lequel a posé tant pour le comte Mosca que pour Fabrice del Dongo. La tour Farnèse est la Ghirlandina de Modène [...] la Chartreuse de Parme l'Abbaye de Nonantola. Quand les clefs manquent à Delfini, il les forge à volonté et les ajuste aux serrures de Stendhal, découvrant dans son histoire familiale autant de preuves qu'il en faut pour étayer sa démonstration [...] Delfini joue, surtout, à se choisir un arbre généalogique dans la forêt du plus beau roman du monde : "je n'ai plus aucun doute sur l'apparentement de mes arrière-grands-parents avec La Chartreuse et [...], très sincèrement, l'assurance qui m'est ainsi donnée de descendre (pour une part infime mais double, étant l'enfant de cousins germains) de personnages littéraires aussi universels et délicieux que Clélia Conti et Fabrice del Dongo - une telle assurance m'attendrit et soulève mon coeur infiniment". Roman familial et autobiographique, mais aussi lecture pénétrante et originale du chef-d'oeuvre de Stendhal, Modena 1831 La ville de la Chartreuse est le dernier livre publié de son vivant par Antonio Delfini (1907-1963). Rentier provincial qui cachait derrière ses allures de flâneur désoeuvré un esprit rebelle et anticonformiste, Antonio Delfini est l'un des auteurs italiens du XXe siècle les plus injustement oubliés. Son recueil de nouvelles Il ricordo della Basca a été publié sous le titre Le dernier jour de la jeunesse chez Gallimard dans la collection "L'Arpenteur".

08/2016

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Critique Poésie

Entretien sur Celan

Jean-Claude Schneider (né en 1936) a longtemps eu une dette envers Paul Celan. Jeune traducteur de l'allemand, il a rencontré le poète à Paris au début des années soixante à l'occasion d'un projet de traduction des poèmes de Celan en français aux éditions Gallimard qui, à la suite d'un malentendu, ne verra jamais le jour. C'est Celan qui, le premier, l'encouragea, lors de cette rencontre, à lire Mandelstam en lui offrant le petit livre de traduction du poète russe en allemand qu'il avait lui-même fait paraître en 1959. L'aboutissement du choc reçu alors, ce seront les deux volumes des Ouvres complètes publiées il y a deux ans. Les pages de cet entretien sur Celan, publié une première fois aux éditions Apogée en 2002, sont nées, quarante ans après, de cette rencontre et ce projet qui n'aboutit pas au livre escompté, mais qui marque, néanmoins pour Jean-Claude Schneider - qui a lui-même publié ses premiers poèmes au Mercure de France en 1958 - le début "d'une conversation infinissable avec les seuls poèmes, enfin renouée et sans cesse recreusée". Le livre est donc à la fois le recueil, longtemps différé à cause du malentendu initial, des traductions de poèmes de Celan par Schneider et un commentaire de ces poèmes, une lecture que l'on peut dire "fraternelle" , si l'on connaît l'oeuvre poétique de Schneider et en particulier de son dernier recueil Récitatif en ruine que nous publions parallèlement. Les livres sur la poésie de Celan se sont multipliés depuis qu'il a acquis le statut - paradoxal quand on sait son histoire familiale - de plus grand poète de langue allemande de la seconde moitié du XXe siècle. Mais celui-ci nous semble particulièrement précieux par son approche. A l'opposé de la démarche d'un Jean Bollack, qui pensait qu'il était possible, à force de savoir herméneutique, d'accéder à un sens qui serait le seul recevable, Schneider se place dans la position de l'"interlocuteur", de l'un de ces lecteurs du futur dont parlait Mandelstam. D'où le titre choisi pour ce livre qui fait allusion à l'Entretien sur Dante de Mandelstam aussi bien qu'à l'Entretien dans la montagne de Celan lui-même. Tout en préservant "la part d'ombre que le poème a pour tâche de sauver et dont il doit, pour buissonner, se vêtir", Jean-Claude Schneider nous apprend, dans ces pages, à nager vers les poèmes de Paul Celan, qui sont comme autant "de petites îles pour lesquelles manquent ponts et bacs".

05/2021

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Poésie

L'encre serait de l'ombre. Notes, proses et poèmes choisis par l'auteur (1946-2008)

Après René Char (Commune présence), Henri Michaux (L’espace du dedans), Paul Éluard (J’ai un visage pour être aimé), voici en Poésie/Gallimard, L’encre serait de l’ombre, l’anthologie personnelle de Philippe Jaccottet. Un choix qui reprend l’ensemble d’un parcours, mais qui apparaît surtout comme la reprise continue d’une suite de questionnements. Car si la voix de Philippe Jaccottet semble si naturelle, si évidente, elle n’a de cesse pourtant de contester ce surgissement, cet afflux de paroles, cette profération d’encre qui ne brûle pas le papier et rarement les songes. Quel risque y a-t-il à écrire ? Pourquoi tant d’exaltations, de fictions, de tourments à blanc ? N’y a-t-il pas dans le réel des espaces moins vains en marge de l’écume des mots et au coeur même des choses ? Face à son art, qui n’a que peu à voir avec une activité littéraire, mais qui voudrait éveiller, agir ou non-agir en connaissance de cause, l’attitude de Philippe Jaccottet est d’abord éthique. « J’aurais voulu parler sans images, simplement pousser la porte », confie-t-il. Comment, par le leurre de l’écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d’émerveillement aussi bien que d’effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamorphoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature mais de la nature du mystère. Il participe plus qu’il n’assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s’il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d’entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours. L’oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous ».

11/2011

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Littérature française

L'opinion changée quant aux fleurs

Collection "les essentiels" Un nom de collection peut avoir de multiples sources et ce faisant diverses significations. Il peut être un symbole, un signe, un sigle ; il peut être un logo, un graphisme. Mais parfois il arrive qu'il porte sens, très simplement : celui du mot qui le désigne. Les essentiels, donc. Le nom de la collection s'est imposé simplement, dans la plus grande évidence. Parce que, condensé en un texte court, le propos d'un auteur qu'il importe de connaître peut devenir tel. Parce que cet "essentiel" là, s'il ne suffit pas à parcourir l'entièreté d'une oeuvre, remplit néanmoins son office : témoigner fortement d'une vision ou d'une pensée. Parce qu'enfin, à parcourir une collection "d'essentiels" , ce que l'on arpente c'est un chemin sûr dans l'histoire de la littérature. Les textes qui ont vocation à exister dans les essentiels ont un dénominateur commun. Ils ont pour origine et pour inspiration un même fil rouge : une plongée fascinante dans cet âge d'or de la littérature que représentent cinquante années des plus prestigieuses revues littéraires européennes, entre 1920 et 1970. Des textes alors choisis ou écrits par les plus grands écrivains du XXème siècle. Ces pépites de la littérature étaient jusqu'alors voués à rester celés dans ces écrins éphémères que sont les revues littéraires. Avec les essentiels, elles retrouvent vie. De fait, c'est à une pérennité retrouvée que nous convie cette nouvelle collection des essentiels. "L'opinion changée quant aux fleurs" En 1954, en liminaire du texte éponyme, Ponge annonce son propos : "provoquer une modification de l'idée de fleurs, en y faisant rentrer bien des choses tenues à l'écart jusqu'ici". Dans cette perspective, il réunit sous ce titre singulier divers écrits consacrés aux végétaux, ou plutôt au végétal, depuis 1926. L'entreprise poétique de l'auteur du Parti pris des choses se double ici d'une recherche philosophique, pourrait-on dire encore accrue. Il s'en explique en évoquant le projet de "faire adopter une idée philosophique de cet objet (ou plutôt, de ce moment de tout individu, de tout être". Nous ne sommes plus là en face de ces courts moments d'éblouissement poétique consacrés aux "choses" auxquels Francis Ponge nous a accoutumés, mais bien dans la traque méthodique, patiente, exhaustive, organisée d'une essence. Ce texte à part dans l'oeuvre de Ponge, particulièrement magnifique, profondément philosophique, a été publié au printemps 1968 dans la revue L'éphémère (n° 5), puis à fait l'objet d'une nouvelle publication par Gallimard en 1992 dans l'ouvrage Nouveau nouveau recueil

03/2024

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Histoire internationale

Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec Son Altesse Impériale le prince Gholam-Reza Pahlavi

Il est peu d'événements sur lesquels nos certitudes paraissent mieux fondées que la chute du Shah d'Iran et la Révolution Islamique de 1979. Que croyons-nous savoir ? Un régime autoritaire, à bout de souffle, a été renversé par une révolution populaire inspirée par un religieux qui avait été accueilli en France. Tout le reste est passé sous silence. Passés sous silence, 2 500 ans de civilisation brillante, des siècles d'humiliation et 60 ans de reconquête de fierté nationale et de progrès... L'Iran nous paraît désormais n'avoir jamais été que le pays du tchador et de la pensée unique. Ou pire, le pays où toute modernisation est impossible. Le Prince Gholam-Reza Pahlavi, frère du Shah d'Iran, a décidé de rompre ce silence et de dire quel a été l'Iran au XXe siècle, marqué par la dynastie à laquelle il appartient. Il relate comment son père Reza Shah, puis son frère, par leur politique toujours tournée vers le progrès, ont su et pu donner à l'Iran la place qui lui revenait de droit dans le concert des grandes nations. Mais voulait-on la paix au Moyen-Orient ? La guerre dans cette partie du monde n'arrangeait-elle pas certains intérêts, ceux-là mêmes qui firent partir le Shah ? Le Prince Gholam-Reza Pahlavi a accepté de répondre à nos questions, même les plus embarrassantes, afin de rétablir la véritable histoire de son pays, dont aucun Iranien n'a à rougir. Au fil des entretiens se dégage également un portrait saisissant de la vie quotidienne du Shah et de la famille impériale, ballottée des palais d'Iran jusqu'à l'exil. Les amours (des années Fawzia aux années Soraya, la princesse aux yeux tristes, et Farah), les doutes, la douleur aussi, notamment lors du tragique décès de la Princesse Leila en 2001 et l'intervention digne et poignante de sa mère l'Impératrice Farah à la radio, qui a ému des millions d'Iraniens. L'Iran impérial était un rempart contre le terrorisme international. Il a été vaincu par ces mêmes forces qui aujourd'hui au pouvoir à Téhéran sont les complices de ceux qui cherchent à déstabiliser le monde.

01/2005

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Littérature française

La fille de l'ennemi du peuple

On entrera dans cette saga familiale comme on pénètre dans la grande histoire, par le bruit des obus et de la guerre. Nous sommes en avril 1944 et les bombardiers américains fondent sur Bucarest. La jeune Léna, assise sur les genoux de son père, Costa Cristu, contemple fascinée les machines volantes qui grondent dans le ciel. Les Cristu ont fui en voiture la capitale roumaine pour se réfugier à la campagne, loin des combats, mais l'espoir chevillé au coeur : l'Allemagne nazie perd sur tous les fronts, bientôt la Roumanie retrouvera son indépendance. Hélas, la libération ne viendra pas de l'Ouest, envahi par l'armée Rouge, le pays sera surtout libre d'obéir à nouveau maître : l'URSS. Dans La fille de l'ennemi du peuple, Lélia Dimitriu nous livre un témoignage unique et passionnant : celui d'une jeune fille qui grandit dans une Roumanie doublement meurtrie, d'abord par le fascisme puis par le communisme. Lena y raconte sa jeunesse et le destin hors du commun de sa famille, les Cristu, menée par son père, le tendre et solaire "Maestro" , un immigré macédonien qui a fondé une florissante fabrique de meubles ; les conditions miraculeuses qui auront présidé à la rencontre de ses parents et à sa naissance dans un pays où légendes, magie et religion se mêlent ; la Bucarest des grandes heures avant que la ville ne sombre dans l'horreur des pogroms ; puis l'arrivée des staliniens au pouvoir, les spoliations, le Maestro devenu "ennemi du peuple", la collectivisation des logements et des entreprises, partout la paranoïa, les arrestations, les disparitions, la terreur rouge... ; L'amour aussi, celui que Léna voue à ses parents, et l'autre, plus incandescent, qui la conduit dans les bras d'un écrivain communiste. Mais l'amour suffit-il pour respirer dans un pays asphyxié par la dictature ? Ses études achevées, Léna n'aura qu'une idée en tête : fuir la Roumanie, rejoindre Paris, être libre. Un témoignage qui se lit comme un roman : en se racontant, l'autrice éclaire un pan méconnu de l'histoire du XXème siècle.

10/2023

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Mystère Monk

Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, textet et image, pour percer le fameux mystère Monk. Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour... Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux. Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Munoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood). Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Ecritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.

10/2022

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1959

Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris, lors de la fameuse représentation-lecture du Désir attrapé par la queue de Pablo Picasso. L'ancienne élève du Conservatoire national d'art dramatique, originaire de La Corogne (Galice) et fille d'un ancien président du Conseil de la Seconde République espagnole exilé à Paris en 1936, n'a alors que vingt-deux ans. Parlant parfaitement français, elle a débuté sa carrière d'actrice en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe chez Gallimard. Albert Camus vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant éloigné depuis deux ans de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au jeu, au tempérament et à la beauté de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création de sa pièce Le Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement en Normandie, sortant d'une soirée chez leur ami Charles Dullin, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Il ne s'agit là encore que du prélude à une grande histoire amoureuse ; car Maria décide de mettre fin à cette relation qui lui semble sans avenir, au vu de la situation conjugale de son amant. Mais quatre ans exactement après leur première déclaration, le 6 juin 1948, Albert et Maria se retrouvent, par un heureux hasard, sur un boulevard parisien ; leur histoire commune reprend alors, plus passionnée que jamais, et sans interruption jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain, au début de l'année 1960. Durant toutes ces années, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; les tournées avec la Comédie-Française et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée, demeurée inédite jusqu'à ce jour, révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour, jusqu'aux dossiers préparatoires du Premier Homme. La publication de cette immense correspondance révèle la pierre angulaire de cette constante préoccupation : l'amour, l'inévitable amour. "Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours", confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; "lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais".

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Coffret en 2 volumes

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Ecume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale – un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie... Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. "Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. — Ouais... je vois..." répond l'adjudant, "bon à tout, bon à rien..." Le personnage de Vian – trompinette, tourniquette et cor à gidouille – prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres "littéraires" sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort "romancées"), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? A un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : "l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion." Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves – la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort – qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

01/2020

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Beaux arts

Cergy Ygrec. Tableaux actuels d'une ville nouvelle

Le village de Cergy s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine : c'est l'occasion pour le sociologue et écrivain Jean-Michel Léger et le photographe Jean-Yves Lacôte d'y revenir et d'en saisir les contours actuels. " Cergy, dès sa construction, a été une ville de brassage, soixante nationalités différentes, Français venus de toutes les provinces. Je trouvais cela prodigieux, une ville pareille, à quarante kilomètres de Paris, cette possibilité d'être ensemble entre gens arrivant de partout. Une ville où il n'y a pas, comme à Rouen, Bordeaux, Annecy – les villes où j'ai vécu – un coeur 'bourgeois', inscrit dans les murs, dans les rues, cette puissance ancienne d'un ordre social, de l'argent, manifestée dans les bâtiments " (Annie Ernaux, Le vrai lieu, Gallimard, 2014). Le petit village de Cergy, dans son écrin de verdure et son univers champêtre, s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. La création de " centres urbains nouveaux ", à l'échelle de l'Ile-de-France, a apporté des réponses à la croissance démographique et à l'étalement urbain en réalisant un développement multipolaire. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine faite de ruptures et de continuités, planifications et changements de programme, superpositions et hésitations, lenteurs et fulgurances, échecs et réussites. Dans l'aventure de la ville nouvelle, Cergy est celle qui a connu les bouleversements les plus importants et la croissance démographique la plus spectaculaire, passant de 2 500 habitants en 1969 à plus de 62 000 aujourd'hui. Chaque quartier, constitué autour d'îlots ou d'unités de voisinages, témoigne d'une extraordinaire diversité architecturale, urbaine, paysagère et sociale. En résulte une forme urbaine complexe, vivante, entrelacée de pleins et de vides, de parcs, de routes et de sentiers, de liens et de passages propices à toutes sortes de circulations. Toujours en travaux, travaillant ses limites et son centre, la ville aime se contredire et se mêler, comme sa population, à l'air du temps. En s'attachant aux ambiances singulières des quartiers, aux édifices-témoins et emblématiques (de la Préfecture à l'Axe majeur, par exemple), à ce qui fait lien ou rupture entre les quartiers, le photographe Jean-Yves Lacôte donne à voir autant une histoire des formes urbaines que la manière dont on les habite aujourd'hui, dont on se les approprie ou les détourne. Une photographie-constat de 50 ans de vie (non pas " après " mais " pendant ").

05/2019

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Pléiades

L'Age d'homme. Précédé de L'Afrique fantôme

Trois textes plus un : autant de façons de pratiquer l'écriture de soi, autant d'épisodes d'une quête autobiographique. Le premier en date n'aboutit pas tout de suite A un livre. En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d'enfance et d'extrême jeunesse touchant tous A l'érotisme". Il leur destine déjA la place centrale d'un ouvrage plus vaste. Intitulée Lucrèce, Judith et Holopherne, cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans L'Age d'homme. On en révèle ici, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer A la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Le voyage n'est-il pas une "expérience poétique" ? Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne A ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... A sa publication, en 1934, le livre - L'Afrique fantôme - témoigne d'une pratique de l'autobiographie infléchie par l'expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L'Age d'homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs - les vacances espagnoles de l'été 1935 sont A l'origine de pages sur la tauromachie - et compose un livre de "confessions" qui va du "chaos miraculeux de l'enfance" A l'Age "cruel de la virilité". Sous l'influence de la psychanalyse, L'Age d'homme entend dire "toute la vérité" : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. A peine achevé, A la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. Seulement il ne paraît pas. Tout était prêt, mais le public attendra 1939 pour découvrir L'Age d'homme. Entre-temps, en 1938, Leiris est revenu sur la corrida dans Miroir de la tauromachie : la tauromachie est "plus qu'un sport" ; c'est un "art tragique", qui a partie liée avec l'érotisme et le sacré. Et avec l'écriture de soi. Comment tauromachie et autobiographie communiquent-elles ? par la confluence des risques. En 1935, les pages sur la tauromachie de L'Age d'homme ne prennent pas encore en compte l'extension A la littérature d'une esthétique du risque. Mais dans le prière d'insérer joint A l'édition originale en 1939, cette idée est centrale. Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre A nu dans un livre, y confesser déficiences ou lAchetés, c'est créer un objet non pas semblable, mais équivalent A "ce qu'est pour le torero la corne acérée du taureau".

11/2014

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 2

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-cour, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. « Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois » répond l'adjudant, « bon à tout, bon à rien ». Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son ouvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres « littéraires » sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort « romancées »), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : « l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion ». Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

10/2010

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-cour, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. «Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois.» répond l'adjudant, «bon à tout, bon à rien.» Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son ouvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres «littéraires» sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort «romancées»), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : «l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.» Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

10/2010

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Philosophie

Le cas Trawny. A propos des "Cahiers noirs" de Heidegger

"?Heidegger est-il nazi ? Une question qui a remué et ému le Landerneau philosophique français durant l'automne 2014. Les heideggériens-sachant et les heideggériens-ne-sachant-pas sont-ils, en adhérant aux théories du philosophe de Fribourg, nazis ou, par cette adhésion, colportent-ils, en porteurs sains, les mythes menant les gens à adopter les thèses nazies ? Dans le même temps paraissait un ouvrage, La Loi du sang (J. Chapoutot), sur les faits et gestes des Allemands où il est démontré que le nazisme s'instille dans les esprits par des tout-petits-riens, des petits faits et gestes... Le doute s'installa, fallait-il renier des années de travail, de révérence, et devenir rien ? Un pan de la philosophie française disparaissant en cas de démonstration positive — la Vérité (laquelle ?) étant la tâche de la philosophie. Vint un Zorro philosophique, le responsable de la publication des « Cahiers noirs », source de l'opprobre (Journal de pensée — volumes publiés, pour l'heure en Allemagne, à l'automne 2015, Gallimard), qui, dans le cadre de son travail pour la publication des œuvres intégrales telles que Martin Heidegger l'a décidé, découvre des propos propres à révulser et le vulgum pecus et le bon philosophe. La révélation risque de faire capoter la pensée de l'homme des forêts, alors M. Peter Trawny se livre à une opération (usant du dispositif de la « lettre volée »), il obère le sentimental qui se manifestera immanquablement dans l'humain trop humain de l'Homme et transforme l'antisémitisme humain en antisémitisme théorique, métamorphosant le « salaud » en penseur, la notion de responsabilité concrète mutée en idéologie, propulsant en concept l'acte historique. Dans l'abstraction du concept les coupables n'existent pas, donc plus de victimes, donc la Shoah n'est plus qu'une victimisation. Rien de réel ne concerne l'antisémitisme « historial » (mode abstrait de l'histoire où l'on se débarrasse des contingences) du philosophe Heidegger là où l'homme Heidegger réel était un antisémite avéré — se prolongeant dans les proclamations actuelles de sa progéniture qui reprend l'argument trawnien. Ouf ! la philosophie, par cette coupure épistémologique, est sauvée. Nos auteurs débusquent la supercherie philosophique du véridisme heideggérien. Günther Anders dénonça la pseudo-concrétude de Heidegger, «?concrétude?» aujourd'hui relookée, par Peter Trawny, en vérité historiale-Heidegger dressée en étendard contre la réalité de l'homme Martin H. Ainsi, Peter Trawny a connu l'instant warholien par ce tour de prestidigitateur digne d'une vedette du show-biz, pour sauver le Grand et Unique marché français heideggérien. Dormons tranquilles, le courtier de la famille Heidegger veille sur tout et sur la Philosophie en particulier. À voir, donc !"

09/2015

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Littérature sud-américaine

Trahisons de la mémoire

Trahisons de la mémoire est une sorte de suite ou de supplément à L'oubli que nous serons (Gallimard, 2010), dont les trois récits qui le composent sont étroitement liés aux circonstances de la mort du docteur Abad, le père de l'auteur, telle qu'elle nous est racontée par l'auteur dans son précédent livre. Le premier récit revient ainsi sur la polémique lancée par la fin de L'oubli que nous serons. Abad racontait avoir trouvé dans la poche de son père, le jour de l'assassinat, un poème inédit de Borges. Accusé d'avoir menti pour attirer l'attention, il mène une enquête minutieuse pour faire la lumière sur cette affaire littéraire. C'est ainsi que débute un long voyage qui le mène de Bogotá à Buenos Aires et de Buenos Aires à Paris, puis à Berlin, un voyage au cours duquel il rencontrera des éditeurs, des libraires, des bouquinistes, des critiques littéraires, des amis et des ennemis de Borges. Plusieurs versions du poème vont apparaître ici et là, des deux côtés de l'Atlantique - les récits sur sa genèse et sa diffusion vont bifurquer et se multiplier d'une manière vertigineuse - et les versions inédites vont souvent se confondre avec des apocryphes. L'investigation prend fin à Paris. Le poète français Jean-Dominique Rey apporte à Abad la preuve dont il avait besoin pour valider l'authenticité du poème et pour expliquer pourquoi il n'avait pas été inclus dans les oeuvres de l'Argentin. Mais au-delà de l'enquête, Héctor Abad livre une belle méditation sur l'oubli et la mémoire : " Je suis une tête en l'air, un distrait ", écrit-il, " mais je peux néanmoins dire que grâce à mon désir de ne pas oublier cette ombre, mon père, il m'est arrivé quelque chose d'extraordinaire : cet après-midi-là sa poitrine n'était protégée que par un fragile morceau de papier, un poème qui n'a pas empêché sa mort. Mais il est beau de penser que quelques lettres tachées par les dernières gouttes de sa vie aient sauvé un poème oublié de Borges sur l'oubli ". Les deux autres récits décrivent les premières années de l'exil d'Héctor Abad en Italie, après l'assassinat de son père. Rappelons qu'il a lui-même été menacé par les escadrons de la mort après le meurtre et qu'il a dû quitter la Colombie avec sa famille. Le dernier récit prolonge notamment cette mélancolie sous la forme d'une réflexion littéraire sur ce qu'il appelle les " ex futurs moi ", les chemins que l'on aurait pu prendre dans la vie mais également ceux que l'écrivain trace à travers ses personnages.

02/2016

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Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord

Des femmes écrivent l’Afrique – L’Afrique du Nord comprend plus d’une centaine de textes en neufs langues différentes, provenant de six pays de la région – d’Algérie, d’Égypte, de Mauritanie, du Maroc, du Soudan et de Tunisie. Les morceaux choisis pour cette anthologie, qu’ils soient de source orale ou écrite, traversent plusieurs millénaires et appartiennent à des genres divers, allant d’une proposition de mariage d’une Reine de l’Égypte ancienne aux discours de femmes modernes, militant pour de nouvelles lois relatives au mariage et à la famille. Des femmes écrivains, telles que Leila Abou Zeid, Amina Arfaoui, Salwa Bakr, Assia Djebar, Nawal El Saadawi et Fatima Mernissi explorent des thèmes tels que l’amour, le mariage, la polygamie, le voile, le combat pour la libération nationale et le droit au travail. Cet ouvrage est le dernier volume d’une série majeure, Des femmes écrivent l’Afrique, publiée d’abord en anglais auprès de la Feminist Press at the City University of New York, puis en version française aux éditions Karthala : L’Afrique de l’Ouest et le Sahel parut en 2007, à Paris, L’Afrique australe en 2008 et L’Afrique de l’Est en 2010. Ce quatrième volume de la série, consacré aux dits et aux écrits des femmes de L’Afrique du Nord, fut codirigé par des chercheurs, spécialistes de la région dont ils sont originaires, et jouissant tous d’une réputation internationale. Fatima Sadiqi, reconnue aux États-Unis pour ses travaux de recherche, et ayant à ce titre bénéficié des prestigieuses Fulbright Scholarship et Harvard Fellowship, est affiliée à l’Université de Fès, au Maroc. Elle est l’auteur de cinq ouvrages et en édita plus d’une dizaine. Amira Nowaira est professeur de littérature anglaise à l’Université d’Alexandrie, en Égypte. Dans ses travaux de publication, elle s’adonne autant à l’écriture créative qu’aux études critiques ou à la traduction en et de l’arabe. Azza El Kholy enseigne à l’Université d’Alexandrie et dirige l’Institut des Études pour la Paix. Moha Ennaji dirige les études arabes à l’Université de Rutgers, aux États-Unis, ainsi que le programme doctoral d’études de genre à l’Université de Fès. Il est l’auteur de sept livres et en dirigea une quinzaine

02/2013